VIVRE PARIS 58

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58 LE MAGAZINE DES PARISIENS —

PRINTEMPS 2024 NUMÉRO 58 — VIVRE PARIS Le magazine des Parisiens — Trimestriel — Mars / Avril / Mai 2024

LA PROVINCE, ON EN REVIENT ! REPORTAGE

Ils ne quitteront plus jamais Paris !

RENCONTRE

On a parlé stand-up & “michetonnerie” avec

Amelle Chahbi

+ 10

spectacles

pour les enfants

Nos tables à moins de

25 ¤ ENQUÊTE

Le vrac est-il

vraiment écolo ?

La colorthérapie de Vannina Vesperini PARIS 7e

+

Mayia Alleaume La nouvelle prêtresse du wellness PARIS 4e

L 16841 - 58 - F: 7,00 € - RD


CUVÉE LOUISE 2006 L’EXCEPTION PAR POMMERY

L ’ A B U S

D ’ A L C O O L

E S T

D A N G E R E U X

P O U R

L A

S A N T É ,

À

C O N S O M M E R

A V E C

M O D É R A T I O N .


ÉDI TO

Une déclaration d’amour

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© Sylvia Galmot

D

ans tous les médias, il est de bon ton d’éreinter Paris. La Capitale serait devenue impossible à vivre, sale, envahie par les rats, voire les puces de lit, dangereuse… Tout n’est pas complètement faux dans ces allégations (sauf l’attaque des puces de lit, dont on sait maintenant que c’est une infox russe !). Mais l’herbe est-elle vraiment plus verte ailleurs ? Les témoins de notre dossier « Quitter Paris… et revenir » ont tenter d’habiter en province et s’ils ont trouvé l’expérience enrichissante, ils en sont tous revenus ! Paris possède de nombreux atouts et il suffit de lui tourner le dos pour se languir de ses charmes : l’effervescence de la Ville Lumière, sa foisonnante vie culturelle et festive ou la beauté inimitable de son architecture. Ainsi il suffirait de savoir la prendre par les bons côtés pour que la Capitale nous surprenne, nous étourdisse à nouveau et qu’on en retombe amoureux ! Cette déclaration d’amour à Paris, ces « revenants » la partagent avec vous dans ce nouveau numéro… Quant à la rédaction, elle vous révèle ses meilleures tables à petits prix (p. 52), le top des pièces de théâtre à voir en famille (p. 82) et même ses adresses pour recouvrer des cheveux en pleine santé (p. 98). Pas la peine de chercher ailleurs, c’est uniquement à Paris – et donc dans Vivre Paris !

Estelle Surbranche Rédactrice en chef


RÉDACTION Vivre Paris 55 boulevard Pereire 75017 Paris Directeur de la publication Yann Crabé infos@vivreparis.fr Editor at large Estelle Surbranche estelle@vivre.paris

Secrétaire de rédaction Marianne Ravel

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La reproduction, même partielle, des textes, photos et illustrations est interdite sans l’autorisation de CAPITALE PUBLISHING. Le contenu des textes n’engage que la responsabilité de leurs auteurs respectifs.

Siège social 55 boulevard Pereire, 75017 Paris RCS 517 815 908 Gérant : Yann Crabé

Direction artistique & Design graphique Grand National Studio hello@grandnationalstudio.com

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VIVRE PARIS est édité par Capitale Publishing SARL de presse au capital de 5 000 €

Administration et finance Marjorie Batikian marjorie@vivreparis.fr Photographes/ illustrateurs Laure Cozic Estelle Surbranche Stéphane Grangier Nora Hegedus Laura Gilli Florence Valencourt Lucile Casanova

PUBLICITÉ Mediaobs 44, rue Notre-Dame des Victoires 75002 Paris Tél. 01 44 88 97 70 Fax 01 44 88 97 79 Pour envoyer un mail, tapez pnom@mediaobs.com Directrice générale : Corinne Rougé (93 70) Directrice déléguée : Sandrine Kirchthaler (89 22) Directeur de publicité : Arnaud Depoisier (97 52) Distribution France MLP Numéro commission paritaire 1 224 K 90156 ISSN : 2106-9816 IMPRIMERIE Rotimpress. Girona, Espagne

Contributeurs Marie Dufour Thomas Thévenoud Marianne Hesse Edie Houdaille Florence Valencourt Caroline Ricard Axelle Carlier Alexandre Lazerges

Photo de couverture © Stéphane Grangier Fanny, look perso, valise rimowa

ABONNEMENTS Vivre Paris marjorie@editionsvivre.fr

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Le papier de ce magazine est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées. pefc-france.org


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SOMMA I RE

Culture —

Théâtre, danse et expos: l'actu culturelle au printemps p. 10 Rencontre avec Justine Jeremie, la troubadour de la Butte aux Cailles p. 18 L'histoire des bals à Paris, une fête interrompue depuis le moyen-âge p. 28 Amelle Chahbi joue la cheffe des michetos p. 32

Reportage — Ils ont quitté Paris, mais aujourd'hui ils sont revenus dans la Capitale et ne veulent plus la quitter. Ils nous disent pourquoi ! p. 36

© DR

© Laura Gilli

© Lucile Casanova

V I V RE PARI S P R I NTEMPS 2024

Food —

Toujours plus de cheveux ! p. 98

Nos adresse "anti-inflation" et petits prix à Paris p. 52 Rencontre avec Jade Frommer, la créatrice du concept Ephemera p.62

Green —

Enquête sur le vrac p. 72

Enfants —

Notre Top des meilleures pièces pour les enfants p.82

Bien-être — Rencontre avec Mayia Alleaume, la nouvelle prêtresse du wellness p. 94

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Mode —

Le pouvoir des couleurs avec Vanina Vespirini p. 98

Déco — Visite à Chaville chez Thomas Lafont, entre héritage et souvenirs de voyage p. 114

Escapade — Le Touquet, une destination à multiple visages, parfaite pour tous les Parisiens désireux de profiter d’un grand bol d’air p. 126


Sète

Marseillan Mèze Balaruc-les-bains Frontignan archipel-thau.com

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Culture ×

“Le festival Mises en capsules au théâtre Lepic propose aux comédiens de tester trente minutes de spectacle auprès du public. Cela permet déjà de voir si le sujet plaît… Et notre essai sur les Michetonneuses a très bien fonctionné, alors nous nous sommes lancés !” Amelle Chahbi, auteure des Michetonneuses, comédienne et pionnière du stand-up p. 32

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© Photo Courtesy of National Gallery of Art, Washington

© Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt © Musée Marmottan Monet, Paris / Studio Baraja SLB

Anatomie d’une légende ➂

➀ Auguste Renoir Bal du moulin de la Galette, 1876 Huile sur toile 131,5 x 176,5 cm Paris, musée d’Orsay ➁ Édouard Manet Le Chemin de fer, 1873, Huile sur toile, 93,3 x 111,5 cm Washington, The National Gallery of Art, Gift of Horace Havemeyer in memory of his mother, Louisine W. Havemeyer, 1956.10.1 ➂ Claude Monet Impression, soleil levant, 1872, Huile sur toile, 50 × 65 cm Paris, musée Marmottan Monet

CHEFS-D’ŒUVRE. Cézanne, Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro… Ces peintres du XIXe siècle, dont les toiles s’arrachent aujourd’hui à coups de millions, ont tous décidé en 1874 de ne plus attendre que d’autres reconnaissent leur talent. Et cette décision a peut-être autant changé leur destin que l’histoire de la peinture ! En compagnie d’une vingtaine d’autres artistes (qui ne connurent pas une gloire similaire), ils se rassemblent ainsi sous la forme d’une société anonyme coopérative afin d’exposer eux-mêmes leur travail, au 35 boulevard des Capucines, dans l’ancien atelier du photographe Nadar. Pas de commissaire d’expo. Pas de galeriste. Cette présentation n’est pas classique et aucun fil conducteur ne semble lier les œuvres, qui vont de peintures aux multiples touches, rapides, représentant des scènes de la vie quotidienne, à des gravures, des sculptures ou même des émaux. Un peu fouillis ? Peut-être. Mais c’est ainsi que naquit l’impressionnisme, au départ une moquerie lancée par un journaliste à propos du tableau Impression, soleil levant de Claude Monet qui finit par donner son nom au mouvement ! La légende est belle et cette présentation devenue mythique… Cent cinquante ans plus tard, le musée d’Orsay tente de percer le mystère de l’onde de choc créée par cette exposition avec Paris 1874, Inventer l’impressionnisme. Le musée a ainsi rassemblé une sélection d’œuvres des « indépendants » ayant figuré à l’exposition de 1874, en les mettant en perspective avec les peintures des « académiques » montrées au Salon de cette même année. Cette confrontation inédite permet de ressusciter le choc visuel éprouvé par les amateurs de l’époque, tout en le nuançant. Passionnant ! ES Paris 1874, Inventer l’impressionnisme au musée d’Orsay du 26 mars au 14 juillet 2024 010



© Fondation Mansart

Un jardin royal La villa Windsor et son parc, enfin ouverts au public parisien !

MYTHE. Pour les jardiniers et les amateurs de plantes de la Capitale, c’est un événement autant qu’un rendez-vous : Jardins, jardin se déroulera du 30 mai au 2 juin. Et pour cette édition qui marque son 20e anniversaire, une petite révolution a lieu puisque les jardiniers, paysagistes concepteurs, pépiniéristes et autres horticulteurs producteurs ne planteront plus leurs stands dans les Tuileries, mais dans le parc de la villa Windsor, située au nord du bois de Boulogne. Fermée au grand public depuis des années, la maison a été occupée de 1953 à 1986 par Wallis Simpson et Édouard VIII, et c’est là que Diana et son compagnon Dodi Al-Fayed firent un saut juste avant d’aller dîner au Ritz, un certain 31 août 1997… Le petit château subit en ce moment une rénovation d’ampleur orchestrée par la fondation Mansart pour une réouverture prévue cet été, mais le parc luxuriant est prêt pour le public. Autant dire que l’événement va attirer nombre de curieux, et pas seulement de nouvelles méthodes de plantation ! MH Réservez votre place à l’avance sur www.jardinsjardin.com 012



L’anniversaire PATRIMOINE. Sise au cœur des Halles, l’église Saint-Eustache est une splendeur de l’art gothique, qui fait concurrence sur la rive gauche à Notre-Dame. Pour ses 800 ans, elle bénéficie d’un extraordinaire spectacle en son et lumière imaginé par Luminiscence, qui met en valeur ses trésors et son histoire. Son architecture, ses voûtes majestueuses à 30 mètres de hauteur et ses vitraux sont ainsi sublimés par des projections vidéo à 360 degrés, tandis qu’une bande sonore, spatialisée en 3D, transporte l’auditeur vers le sacré. Une expérience quasi spirituelle à vivre jusqu’au 25 mai (soirée musique avec bande sonore électronique spatialisée par Luminiscence, à partir de 13 €). Et toute l’année, ne vous privez pas de venir admirer ici les trésors sacrés de l’art classique, avec des œuvres de Rubens, Baltard et Pigalle, ou des chefs-d’œuvre d’artistes contemporains comme Keith Haring, John Armleder ou Raymond Mason. MH

© Luminiscence

Saviez-vous qu’une œuvre de Keith Haring se cachait dans Saint-Eustache ?

Chasse au trésor © Pierre Antoine - Paris Musées - Musée Carnavalet

ARCHÉOLOGIE. Il y a un petit côté merveilleux dans cette exposition à la crypte archéologique de l’île de la Cité : elle expose en effet près de 150 objets tombés, jetés, perdus ou déplacés par les courants et recueillis dans le lit ou sur les berges de la Seine. L’occasion de découvrir les liens entre l’homme et le fleuve depuis la préhistoire. MH Dans la Seine : objets trouvés de la préhistoire à nos jours, à partir de 7 € 014


© Valentin Flauraud / Courtesy Danysz gallery

© Courtesy Danysz gallery

© LeSabe / Courtesy Danysz gallery

Saype, Beyond Walls, Paris Champ-de-Mars

Saype, Making of Courmayeur

Saype, Oman Solar Park

En grand ! LAND ART. C’est l’une des disciplines les plus impressionnantes de l’art contemporain : les artistes de land art utilisent le cadre de la nature, et souvent ses matières premières (sable, rocher, etc.) pour construire leurs œuvres, tout autant monumentales qu’éphémères ! Si les plus connus se nomment Robert Smithson, JeanneClaude ou Christo, un jeune Français fait de plus en plus parler de lui dans cette discipline : Guillaume Legros aka Saype. Remarqué pour ses fresques monumentales réalisées directement sur le sol, principalement sur l’herbe, il précise créer ses œuvres en respectant l’environnement. Il a ainsi élaboré une peinture entièrement biodégradable à base d’eau, de craie, de charbon et de protéine de lait. « Condamnées » à disparaître, ses peintures entre le gris et le noir et blanc forment également un dialogue avec leur environnement à l’image de la plus connue, Beyond Walls. Commencé au pied de la tour Eiffel en 2019, ce projet où il représente des mains entrelacées et unies pour raconter l’humanité et la solidarité s’est monté aujourd’hui dans 19 villes, comme New York, Venise ou Istanbul. Son premier solo show à la galerie Magda Danysz à Paris présentera toute la variété de son travail : traces photographiques de ses installations, des « pixels », œuvres sur papier prélevées sur les installations in situ et jouant sur l’échelle, ou des buées, des « toiles peintes » très spéciales. MH Saype Solo Show à la galerie Danysz, du 26 avril au 15 juin 2024 015


PHOTOGRAPHIE. Voici des clichés qui rappellent la saga des Malaussène de Daniel Pennac et ressuscitent toute une époque joyeuse, mais aussi sauvage et violente. De 1965 à 1975, François-Xavier Bouchart et Léon Claude Vénézia arpentent, appareil photo en main, le Paris « populaire », en particulier les quartiers de Belleville et Ménilmontant afin de documenter ce secteur en mutation. Leurs instantanés possèdent vraiment un charme particulier car ils ont choisi la couleur plutôt que le traditionnel noir et blanc des photographes dits « humanistes ». Chaque photo est pleine de vie, nous projetant dans les années 70, qui semblent à la fois si proches et si lointaines : les enfants jouent dans les terrains vagues, les ouvriers français et immigrés se serrent dans les cafés et les taudis attendent leur destruction afin d’ériger les futures barres d’immeubles… Soixante clichés de ce duo sont exposés en ce moment à la Galerie Roger-Viollet (numérotées et en tirage limité) et c’est inratable ! MH

Bistrot à l’angle de la rue des Solitaires et de la rue Arthur-Rozier. Paris (19e arr.), 1967. Photographie de Léon Claude Vénézia (1941-2013).

© Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

Le Paris populaire des années 70, un regard croisé de François-Xavier Bouchard et Léon Claude Vénézia, jusqu’au 1er juin (entrée gratuite)

© Léon Claude Vénézia / Roger-Viollet

De Belleville à Ménilmontant

Enfants jouant sur le site dit « des Envierges » et la rue Vilin à Belleville. Paris (20e arr.), mai 1967. Photographie de Léon Claude Vénézia (1941-2013).

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Jeunes pousses EXPOS. À La Villette, on découvre le travail de plus de 50 jeunes artistes issus d’écoles prestigieuses (les Beaux-Arts, la villa Arson ou l’école des Arts décoratifs de Paris) lors de l’exposition 100 % l’Expo. Les supports et formes sont multiples, du cinéma à la photographie, du design à la mode, en passant par les arts plastiques, et explorent comment un artiste né au IIIe millénaire envisage son rôle dans la société. L’accès libre s’accompagne d’une programmation autour des scènes émergentes, par exemple un week-end de performances et de clubbing avec les ateliers Médicis. De quoi se donner de l’air et des idées ! ES 100 % l’Expo, sous la Grande Halle de La Villette, Paris 19e du 27 mars au 28 avril 2024

Photos © Zoé Chauvet

Lors de l’exposition 100 % l’Expo, Zoé Chauvet de l’école nationale supérieure des Arts décoratifs présente Altær, 2023, une installation photographique et sonore.

Déambulation dans le 14e MARCHÉ. Depuis trente ans déjà, boulevard Quinet, le Marché de la création accueille le public en plein air tous les dimanches de l’année. Photographes, peintres, sculpteurs ou graveurs exposent en accès libre et proposent leurs œuvres à « prix atelier ». Pour fêter l’anniversaire du marché, le 23 juin se dérouleront des animations arty dédiées au public. MH

© DR

Le Marché de la création en face de la tour Montparnasse

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Entre jazz et latino

Avishai Cohen, le 3 mai au Trianon

AU BOIS DE VINCENNES. Le festival qui annonce l’été, We Love Green, affiche une programmation qui mêle valeurs sûres comme Justice, Peggy Gou, Ninho ou Shay et talents de demain, la jeune Eloi en tête. Du côté des conférences et des animations sur le site, la biodiversité sera la thématique majeure cette année. ES Justice

Du 31 mai au 2 juin 018

Ninho

© DR

Les beaux jours

© Julia Vincent

© Blondin

UNE DATE INTIME. Depuis plus de vingt-cinq ans, Avishai Cohen, bassiste, chanteur et compositeur de jazz, séduit nos sens à travers des projets incroyables et variés. Après avoir joué à guichet fermé à la Cité de la musique en février avec le pianiste japonais Makoto Ozone, le musicien internationalement reconnu s’arrête dans un de nos anciens théâtres parisiens classés, le Trianon. Cette fois, il interprète Iroko, son dernier projet, le nom d’un grand arbre sacré en Afrique de l’Ouest dont les dimensions spirituelles sont craintes et vénérées à la fois. En collaboration avec le conguero vocaliste Abraham Rodriguez Jr., maître de la musique afro-caribéenne, Avishai Cohen enivre de sa voix et de son jeu subtil. Entre des titres accompagnateurs d’une tradition latine vive, comme The Healer, et des interprétations poétiques et suaves comme Fly Me to the Moon, les émotions se bousculent. MD


LES CONCERTS DE JUSTINE À PARIS En avril, les 2, 9, 16, 23, 30 au Lapin Agile. Le 5 à l’Auberge de la butte, le 26 au Connétable. En mai, le 4 à L’Auberge de la Butte, les 7, 14, 21, 28 au Lapin Agile, et le 31 au Connétable. En juin, le 1er à l’Auberge de la Butte, les 4, 11, 18, 25 au Lapin Agile, le 13 au Connétable.

mémoire de la Commune, à la fois par des activités de recherches et des activités politiques.

© Klaproost Art

Comment avez-vous commencé l’accordéon ? En vérité, j’ai d’abord commencé par le piano à 8 ans. Mon père m’a enseigné les accords. Puis, lorsque ma mère a commencé à chanter dans les caf’conc’, j’ai voulu l’accompagner. Comme c’est difficile de trimballer un piano, je me suis mise à l’accordéon !

Justine Jérémie, la troubadour de la Butte-aux-Cailles Avec son accordéon, sa voix pétillante et ses paroles tantôt rentrededans, tantôt joyeuses ou mélancoliques, Justine Jérémie remet au goût du jour la très parisienne tradition du café-concert dans les troquets de la Capitale. Au printemps, elle sort son premier album, Distraite, et l’écrivain Jean-Michel Auxiètre, fasciné par son talent, lui consacre une biographie intitulée Une étoile m’a dit. Alors, Justine est-elle la nouvelle Zaz ? Vous êtes née à Paris ? Oui, dans les années 80, à la Butteaux-Cailles – plus précisément dans une maternité du 14e arrondissement. Vous êtes très attachée à la Butte-aux-Cailles, d’ailleurs… J’y suis attachée, bien sûr. J’y ai passé toute ma vie depuis ma

petite enfance, le quartier est très sympathique donc j’y suis restée. On y trouve quantité de bars et de restaurants. Le côté Vieux Paris est bien préservé et c’est très animé. Entre autres, il y a le siège des Amies et Amis de la Commune de Paris, la plus ancienne association de France puisqu’elle a été créée peu de temps après 1871. Elle œuvre pour la 019

Quel est le plaisir de jouer dans un bar par rapport à une scène « traditionnelle » ? Ce sont deux activités très différentes, c’est bien de chanter sur scène aussi. Dans les bars, il y a peut-être davantage de convivialité, plus de proximité, et plus d’imprévus aussi. Mais il y a aussi des inconvénients, le bruit notamment. Est-ce que cet esprit très parisien du café-concert a de beaux jours devant lui ? Il est certain que cet esprit est encore vivant et je le constate à chaque prestation. Beaucoup de gens sont ravis de le redécouvrir et nous sommes plusieurs à penser que cela peut fort bien revenir à la mode. Les anciens sont heureux de retrouver l’esprit de leur jeunesse et les jeunes sont étonnés de découvrir quelque chose qu’ils ne connaissent pas et qui les intéresse. ES Justine Jérémie, Distraite (Aztec Musique) Une étoile m’a dit de Jean-Michel Auxiètre (éd. L’Harmattan)


C’était le punk français

© Élie Ludwig / BnF

Ticket d’un des trois concerts d’adieu du groupe Bérurier Noir à l’Olympia en novembre 1989. Fonds/Collection Heuer, Tomas (aka mastO)

EXPOSITION. À la fin des années 70, le son punk déferle sur la France et deux Parisiens, Fanfan et Loran, le reçoivent parfaitement au fond de leur squat du 20e arrondissement ! Ils fondent le Bérurier Noir en 1983 et fidèles à l’esprit du mouvement, ils essaient de tout faire eux-mêmes, en marge de l’industrie musicale classique, de la production à l’identité visuelle du groupe (les affiches, les covers…), mais aussi sa scénographie. Les concerts des Bérus se transforment en spectacle : les musiciens sont grimés de masques de théâtre chinois, de nez de cochon et ils invitent un « troupeau d’rock » composé d’acrobates, choristes et cracheurs de feu, sur scène. Avec leur titre Porcherie ou Salut à toi, ils deviennent les leaders de la scène punk et alternative française des années 80… et finissent par se dissoudre en 1989. Si le groupe n’existe plus, les membres ont gardé précieusement toutes leurs archives – la preuve que les punks pensaient quand même un peu au futur ! – et les ont légués à la BnF en 2021. Carnets de notes, photographies, vidéos, accessoires de scène, affiches, fanzines… sont aujourd’hui exposés dans une exposition intitulée joyeusement Même pas mort !. Plus que la simple histoire d’un groupe, c’est toute une époque qui ressuscite, la folle liberté des années 80 avec la création de la scène rock alternatif en France, une aventure collective qui ne se limitait pas à « faire de la musique » mais portait également un message politique. ES Même pas mort ! Archives de Bérurier Noir, site François-Mitterrand I Galerie des donateurs, jusqu’au 28 avril 2024 (entrée gratuite)

© Élie Ludwig / BnF

Photomatons des membres du groupe Bérurier Noir ayant servi à la composition de la pochette de l’album Abracadaboum ! sorti en 1987. Fonds/Collection Heuer, Tomas (aka mastO)

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Rendezvous 26E ÉDITION. La Fête de la librairie se déroulera le samedi 27 avril dans toutes les librairies indépendantes. Cette journée sera dédiée au poète Jacques Roubaud et un livre avec certaines de ses œuvres, enluminées par le peintre Edi Dubien, vous sera offert ce jour-là ! MH

À vos marques ! ILLUSTRATIONS. The Parisianer est un journal fictif créé en 2013 par Michael Prigent et Aurélie Pollet, deux artistes qui se sont rencontrés au début des années 2000 à l’école des Arts décoratifs de Paris. Inspirés par le magazine américain The New Yorker, le Graal de tous les dessinateurs, ils demandent pour le plaisir, et bientôt pour des expositions, à leurs amis de l’illustration ou de la bande dessinée d’imaginer Paris à travers un thème original, comme le futur de la ville en 2050. Pour 2024, le sport s’imposait comme un passage obligé pour l’équipe du Parisianer et 43 artistes ont été invités à le célébrer de manière humoristique : leurs illustrations transforment ainsi notre quotidien en exploits sportifs – top départ du sprint pour la dernière table en terrasse d’un café ! Pour un souvenir de cet été olympique, les éditions La Martinière transforment le virtuel en réel, en réunissant leurs créations inédites dans un beau livre, tandis que l’Hôtel de Ville les expose en grand sur ses grilles jusqu’au 31 mars ! MH The Parisianer - Le sport dans la ville par The Parisianer (éd. La Martinière), 25 € 021


On peut arriver seule, et choper un bout de conversation qui nous mène avec des inconnus jusqu’à 2 heures du mat’. C’est leur magie. Dans Petit Éloge des cafés, vous expliquez d’ailleurs que les cafés parisiens ont été un peu votre école… Ils m’ont forgée car ils m’ont permis de sortir de mon milieu et aussi de découvrir d’autres coins de Paris que le 6e où je suis née. J’étais assez timide et grâce aux troquets, et à différents jobs de serveuse, j’ai appris à aller vers les autres. Cette expérience m’a désinhibée et beaucoup aidée dans mon métier de comédienne plus tard.

© India Salvy

Cette «éloge» est le 5ème livre de Léa Wiazemsky

Le pouvoir du zinc La fille de l’écrivaine Régine Deforges et du dessinateur Wiaz, Léa Wiazemsky, évoque dans Petit Éloge des cafés son amour pour les troquets parisiens et comment ces derniers ont changé sa vie de femme et de comédienne.

Vous avez d’abord traîné dans les cafés du 6e, là où vous avez grandi… Avec mes parents, nous allions au Chai de l’Abbaye, au Flore, aux Deux Magots, chez Lipp… C’était plutôt une population d’artistes, d’intellectuels et d’écrivains. Au Chai de l’Abbaye, on croisait Anna Karina, Jean-Marc Parisis… Ensuite j’ai écumé les cafés avec mes copains du lycée Fénelon, le Dauphin [aujourd’hui le café Jade], le Café latin, un café très sombre, où nous adorions nous planquer, le Boulmich à côté du lycée… Au café Jade, la population était différente, c’était les travailleurs du quartier. Le café, c’est un lieu où les gens se mixent. 022

Vous avez fait des rencontres particulièrement marquantes dans des cafés ? Ah oui ! Par exemple, Luchini était à une table du Flore en train de discuter avec sa fille et moi, pas très loin d’eux. Là je l’entends dire à sa fille « Tu n’aurais pas une copine comédienne qui pourrait m’aider à répéter ? ». Je ne le connaissais pas, mais d’un coup je me suis levée, et je lui ai dit « Moi, je veux bien ». Il m’a regardée un peu bizarrement, en se demandant si je n’étais pas folle. (Rires) Mais je lui ai quand même donné mon numéro et trois jours plus tard, il m’a appelée en me disant que nous allions faire un essai. Nous avons finalement collaboré pendant deux mois et c’était formidable. J’ai vu en direct comment travaillait ce comédien génial, brillant… En fait, c’est lui qui m’a fait travailler ! Clairement, cette rencontre a été décisive dans mon parcours de comédienne. ES

Petit Éloge des cafés de Léa Wiazemsky (éd. Les Pérégrines) 14 €


Photos © Zenzel

D’en bas personne ne nous voit de Zenzel (éd. Images Plurielles) 25 €

Les photos très graphiques de Zenzel dans un livre sur l’univers du freerun

Les toiturophiles BEAU LIVRE. Même si les freerunners comme Simon Nogueira ou Yoann « Zephir » Leroux sont suivis par des milliers d’admirateurs dans le monde, le mouvement « freerun » parisien reste très secret et marginal. Son grand danger – il s’agit quand même d’escalader des immeubles, de marcher au bord des toitures et, parfois, de sauter de toit en toit – l’écarte pour toujours de la conformité ou d’une pratique de masse. À 19 ans, en 2009, alors qu’il est encore étudiant, Zenzel rencontre Simon Nogueira place du Trocadéro. Le jeune homme n’a que 17 ans, mais déjà une manière unique de se mouvoir dans l’espace et d’envisager la ville comme un terrain de jeu à explorer. Zenzel commence à le suivre partout, appareil en main. Au départ il documente leurs histoires, puis au fur et à mesure des clichés, il trouve son style, arrivant à faire ressentir l’identité profonde de ces artistes et sportifs freerunners. Sa balade sur les toits de Paris en leur compagnie n’est ainsi égale à aucune autre : en noir et blanc, les photos époustouflent, sidèrent, questionnent sur les principes de la liberté, de danger et des limites du corps et du mental. À voir ! ES 023


Du cinéma aux planches

© Pascal Victor

ADAPTATION. Welfare, spectacle d’ouverture du 77e Festival d’Avignon, est d’abord un documentaire autour du système de santé et de sécurité sociale à New York, au début des années 1970, par l’Américain Frederick Wiseman. La metteuse en scène Julie Deliquet adapte pour le théâtre cette fresque sociale où se joue tout le grotesque de notre monde, mais aussi sa résistance. MD Welfare à la Grande Halle de la Villette, du 3 au 5 mai

SUCCÈS. La nouvelle pièce de théâtre de l’auteur et metteur en scène Alexis Michalik commence, comme à son habitude, par la fin. Issa, Érythréen, se retrouve dans la jungle de Calais, totalement amnésique. Il ne parle pas français, il est seul, perdu et on le suit à travers son désir de reconstruction. Le récit de ses deux compagnons de route, Arun et Ali, Indien tamoul et Syrien, eux aussi perdus dans les méandres d’un monde où l’intégration n’est pas toujours notre point fort, vont nous y aider. On se réjouit qu’un tel thème social soit ainsi traité, sans chercher forcément une moralité, même si la pièce dénonce l’aberration et la violence de ces situations ainsi que notre difficulté à partager. MD Passeport au Théâtre de la Renaissance, jusqu’à fin juin

© Alejandro Guerrero

À la quête de l’identité

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© Elizabeth Carecchio

Pour Pommerat, la mise en scène et l’écriture doivent s’élaborer ensemble.

Pommerat à l’honneur porte Saint-Martin

© Elizabeth Carecchio

© David Balicki

Contes et légendes

La Réunification des deux Corées

REPRISE. Le metteur en scène Joël Pommerat est deux fois à l’honneur au Théâtre de la porte Saint-Martin et c’est un événement théâtral à plus d’un titre. Tout d’abord, c’est l’occasion de découvrir, ou revoir, le travail précis de cet écrivain de spectacle mettant en scène uniquement ses propres textes pour lesquels il a créé, en 1990, la Compagnie Louis Brouillard. Surtout, on se laisse à nouveau saisir par la puissance intellectuelle et scénique de ses créations. Dans Contes et légendes (2019), il imagine un monde où se côtoient des robots à l’apparence humaine et des individus. Les acteurs, majoritairement des enfants, utilisent un vocabulaire cru, révélateur de nombreuses failles. Certains tombent amoureux de leurs androïdes, d’autres doutent de leur sincérité, tous sont ébranlés. Avec La Réunification des deux Corées, imaginée en 2013, les spectateurs assistent à une vingtaine de scènes indépendantes autour du lien amoureux ou du moins de ce que l’on nomme ainsi, hâtivement certaines fois. Deux spectacles profonds et différents, dérangeants aussi, à réserver sans attendre. MD Contes et légendes, jusqu’au 31 mars + La Réunification des deux Corées, du 24 avril au 14 juillet au Théâtre de la porte Saint-Martin 025


DOUBLE PLAISIR. Sharon Eyal, née à Jérusalem, a dansé dix-huit ans au sein de la prestigieuse Batsheva Dance Company, avant d’en être la directrice artistique puis la chorégraphe. Gai Behar est, lui, un artiste reconnu de la vie nocturne de Tel-Aviv, sa ville d’origine. Il produit des spectacles musicaux, des événements artistiques et des fêtes technos. Ensemble, ils ont monté en 2013 la L-E-V Dance Company (qui signifie « cœur » en hébreu et renvoie aussi à la psyché), et multiplient les projets à succès. Ce duo surdoué vous attend dans deux institutions ce printemps à Paris. Love Chapter 2, présenté au théâtre du Rond-Point, explore le sentiment amoureux, au sens large. Sur une musique d’Ori Lichtik, figure de la scène techno-électro israélienne, les corps des sept danseurs sont engageants, primitifs, aveugles, inquiétants aussi. Pour Into the Hairy donné à La Villette, les deux collaborent avec l’artiste londonien Koreless. Sur fond de musique électronique, le nombre de danseurs n’a pas changé, le thème est une continuité du travail précédent, avec toujours cette précision, cet instinct, et cette puissance. Incontournable ! MD

Love Chapter 2

© André Le Corre

La danse israélienne à Paris

Into the Hairy, Sharon Eyal et Gai Behar, du 12 au 14 avril 2024 à La Villette avec Chaillot-Théâtre national de la danse

Into the Hairy

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© Katerina Jebb

Love Chapter 2, Sharon Eyal et Gai Behar, du 21 au 23 mars 2024 au théâtre du Rond-Point


Association de talents

© Gene Schiavone

INITIATION. Dans le cadre de la série TranscenDances, le prestigieux Boston Ballet s’arrête à Paris pour quatre dates exceptionnelles, et la découverte de trois pièces emblématiques de son répertoire signées des chorégraphes Jorma Elo, William Forsythe et Jiří Kylián. Blake Works III de William Forsythe propose un retour joyeux aux fondamentaux de la danse académique et Bella figura, de Jiří Kylián (une expression italienne signifiant « faire bonne figure en toute circonstance), exprime la douleur, la vulnérabilité sur fond de musiques baroques. Quant à Bach Cello Suites de Jorma Elo, elle nous plonge dans l’intimité des corps, servie par la musique live du violoncelliste russe Sergey Antonov, plus jeune lauréat à avoir été médaille d’or au Concours international Tchaïkovski 2007. MD

© Rosalie O’Connor

Boston Ballet – Saison TranscenDanses, Bach Cello Suites, Bella Figura, Blake Works III, du 27 au 30 mai 2024 au théâtre des Champs-Élysées

Amour impossible

© Johan Persson

HYPER MODERNE. On connaît le chefd’œuvre écrit par Shakespeare en 1597, mis en ballet par le compositeur Prokofiev en 1935. Mais quand le chorégraphe londonien Matthew Bourne s’empare de cette tragédie, son interprétation, si contemporaine, bouleverse. Folie humaine et espoir, magistralement dansés. MD ROMEO + JULIET, jusqu’au 28 mars 2024 au théâtre du Châtelet 027


Texte Axelle Carlier

Photos Roger-Viollet.fr

Photo 81846-20 © Excelsior - L'Equipe / Roger-Viollet

H I STOI RE

Paris qui s’amuse : le jardin du bal Bullier

Paris, capitale des bals Qu’ils soient privés, publics, organisés par le roi ou clandestins, les bals font indéniablement partie de notre histoire. Au Moyen Âge, les bals restaient le privilège des classes les plus aisées, mais dès le XVIIIe siècle, ils se sont popularisés, ouvrant une nouvelle page de leur histoire. Certains sont même passés à la postérité, de par leur faste (comme ceux de Napoléon III aux Tuileries qui accueillaient jusqu’à 4 000 invités !), grâce aux danses mythiques qui y sont nées, ou encore pour des raisons plus inattendues… Vivre Paris vous invite à revivre les plus connus… 028


Photo 2579-2 © Roger-Viollet / Roger-Viollet Photo 660-13 © Neurdein / Roger-Viollet

Le Bal des ardents. Charles VI le Bien-Aimé (1368-1422), roi de France, sauvé par sa tante, la duchesse de Berry, le 29 janvier 1393. Par Rochegrosse.

Le Bal des ardents Les premiers bals que nous connaissons à Paris remontent au Moyen Âge. À cette époque et jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, ils sont organisés par le pouvoir royal qui reçoit directement chez lui, au palais de la Cité (aujourd’hui la Conciergerie), au Louvre ou encore à l’hôtel Saint-Pol. C’est d’ailleurs là qu’eut lieu l’un des bals les plus célèbres de l’histoire : le Bal des ardents. Le soir du 28 janvier 1393, tout est réuni pour distraire le roi Charles VI, entre banquets gargantuesques, déguisements frivoles et musiciens tambourinant. Mais, pour mieux voir le spectacle, le frère

du roi – duc d’Orléans – s’empare d’une torche… et met accidentellement le feu à l’assemblée ! Si le roi est sauvé de justesse, l’incendie fait tout de même quatre victimes.

Le bal de l’Opéra C’est à la Renaissance qu’apparaissent les fameux codes du bal, avec des danses de couple où le port doit être droit et les gestes mesurés. Mais il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu’il sorte vraiment de la vie de cour, lorsque Philippe d’Orléans (qui régente le royaume en attendant que Louis XV soit majeur) crée le bal de l’Opéra. Il s’agit en effet du tout premier bal public officiel en France, lancé le 2 janvier 1716 pendant le Carnaval de Paris. Durant près de deux cents ans, ce bal masqué et costumé fut l’un des plus courus de Paris. La reine MarieAntoinette s’y serait rendue incognito avec son beau-frère le comte d’Artois, et un siècle plus tard on y aurait vu naître la danse du « coincoin » qui deviendra, dans une autre forme, le célèbre « cancan » ! Ce bal a d’ailleurs suivi l’évolution des salles de 029

spectacles à Paris puisqu’il eut d’abord lieu à l’opéra de la rue de Richelieu (fermé en 1820), puis à la salle Louvois qui le remplaça jusqu’à la construction de l’opéra Le Peletier. Quand ce dernier fut détruit dans un incendie, il prit enfin place à l’opéra Garnier.

Bals privés et bals populaires En parallèle, le bal s’invite chez les particuliers aisés et de nombreuses soirées s’organisent dans les luxueuses demeures de la Capitale aux XVIIIe et XIXe siècles. Pour autant, une invitation officielle est toujours nécessaire ! On commence aussi à danser dans des lieux de fêtes en plein air, comme aux jardins de Tivoli, un parc de loisirs (vers notre actuel quartier SaintGeorges), aux folies de Chartres dans le parc Monceau, au bal de l’Élysée

“Durant près de deux cents ans, le bal masqué de l’Opéra fut l’un des plus courus de Paris”


H I STOI RE

Photo 1714-10 © LAPI / Roger-Viollet

Bal des pompiers, Paris, 14 juillet 1945

“Entre les fameux bals des pompiers dans les casernes chaque 13 juillet et ceux de la Fête des vendanges de Montmartre : il est toujours temps de danser à Paris !” au cœur du jardin Bourbon où l’on pratique une certaine « walse » venue d’Allemagne, ou encore au bal-jardin de la Grande-Chaumière. Créé à Montparnasse en 1788, celui-ci est l’un des plus populaires, fréquenté par les étudiants et les grisettes parisiennes. Plus tard, c’est à Montmartre que les guinguettes se développent, à l’image du célèbre bal du moulin de la Galette peint par Renoir. On y déguste des galettes concoctées avec de la farine moulue sur place et arrosées d’un petit vin local. Si le bal à disparu, le moulin, lui, existe toujours !

L’âge d’or C’est sans doute sous la Restauration ➀ 1814 et 1830) que l’on danse le (entre plus à Paris. Le bal est alors l’activité

incontournable du soir, entre 20 h 30 et 4 h du matin. La mode se poursuit avec le bal Mabille créé en 1844 qui est un véritable enchantement : 3 000 becs de gaz éclairant un jardin féérique totalement artificiel avec des grottes, des bosquets, un manège et un kiosque chinois ! Il est même cité en littérature par Balzac, Zola ou encore Louis Aragon. Pour ceux qui n’ont pas les moyens, le bal Bullier est une bonne alternative où l’on peut quand même jouer au billard, aux quilles ou faire de la balançoire, au cœur du Quartier latin. C’est même le plus grand bal de Paris, où l’on danse la polka, la valse et la mazurka, qui ont remplacé le vieux quadrille. Au tournant du XXe siècle, les bals s’installent dans les caféscharbons des Bougnats et prennent 030

le nom de « musette », la cornemuse auvergnate, qui sera bientôt remplacée par l’accordéon… Fermés pendant la Première Guerre mondiale, les bals se font alors clandestins, avant de réapparaître pendant les Années folles. Mais petit à petit, ils laissent la place aux boîtes de nuit que nous connaissons. Cependant, l’histoire du bal n’est pas tout à fait terminée… Il en reste encore quelques-uns dans la Capitale, comme le Bal de l’X, une soirée caritative organisée chaque année par les anciens élèves de l’École polytechnique à l’opéra Garnier. Sans oublier les fameux bals des pompiers qui animent les casernes de Paris chaque 13 juillet, et ceux de l’emblématique Fête des vendanges de Montmartre : il est toujours temps de danser à Paris !


Photo 190075-27 © Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet Photo 15696-16 © Albert Harlingue / Roger-Viollet

Entrée d’un bal masqué à l’Opéra, Paris (9e arr.), vers 1910

Le bal du moulin de la Galette, Paris (18e arr.), 1912 031


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Amelle Chahbi La « michetonnerie » en pleine lumière Auteure, pionnière du stand-up et comédienne, Amelle Chahbi a écrit Michetonneuse, une pièce hilarante entre documentaire et seule-en-scène, théâtre et mime. Pour Vivre Paris, elle évoque sa fascination pour ces femmes qui, depuis Madame du Barry ou la Nana de Zola, ensorcellent les hommes, les esprits et Paris. Texte Estelle Surbranche Photos Laura Gilli

Michetonneuse est un projet qui date de 2011 : pourquoi a-t-il mis si longtemps à se monter ? Au départ, nous avions écrit ce projet avec Vincent Cappello pour un film. Mais personne n’en voulait. Après le Covid, je me suis dit qu’au lieu d’attendre la venue d’un producteur hypothétique et que Michetonneuse prenne la poussière dans un tiroir, nous allions l’adapter au théâtre. Nous avons fait un premier essai lors d’un super festival qui s’appelle Mises en capsules au théâtre Lepic : il propose aux comédiens de tester trente minutes de spectacle auprès du public. Cela permet déjà de voir si le sujet plaît… Et comme ça a très bien fonctionné, nous nous sommes lancés.

Pourquoi ce sujet vous intéressait-il ? Cette idée me trotte dans la tête depuis un bon moment. J’avais déjà écrit un sketch sur le sujet au moment où je faisais les ouvertures des spectacles de Jamel Debbouze en 2006 ! J’ai vu que dans le public, ça résonnait. Et puis, surtout, j’ai rencontré plein de michetonneuses. Il y en a beaucoup dans le milieu du showbiz parisien, dans les aftershows de spectacle… Je me suis intéressée à elles car ce sont souvent les mêmes qui reviennent. Je posais des questions et je notais ce qu’elles me racontaient. Pour moi, c’est un sujet sociétal. C’est notre société qui crée ces filles, ce besoin absolu d’argent, de paraître. Il n’est pas évident de vivre dans un monde où il faut avoir les dernières baskets, le dernier sac… Elles pensent qu’un avenir meilleur passe obligatoirement par l’argent et par un homme. Elles ne s’imaginent pas réussir par elles-mêmes… et en même temps, paradoxalement, il y a une forme de féminisme là-dedans. 033

Entre le moment où vous avez commencé le projet et aujourd’hui, il y a eu #MeToo. Est-ce que ça vous a obligé à le réécrire ? Le scénario n’a pas bougé, mais la perception des gens sur le projet a beaucoup évolué. Avant #MeToo, on n’arrivait pas à monter le film, car les hommes décisionnaires trouvaient le projet trop touchy. Après, ça a changé. Elles ne sont plus vues comme des femmes faibles, mais des féministes ignorées. La michetonneuse, elle est hyper maligne car elle va scanner le mec et lui donner ce dont il a envie. Elle va jouer avec ses fantasmes. Souvent les mecs michetonnés sont des mecs un peu machos, un peu misogynes… Ils veulent une belle plante qui se tait à côté d’eux. La micheto va lui donner son fantasme, mais à la fin, il va le payer très cher. Leur jeu, c’est de plier au maximum les mecs. Tout est calculé. Elles choisissent leurs proies. Elles vont l’étudier avant, et après c’est parti… Il aime les spaghettis, elle aime les


“Il y a beaucoup de michetonneuses dans le milieu du showbiz parisien, dans les aftershows de spectacle” Michetonneuse, une pièce d’Amelle Chahbi et Vincent Cappello, avec Amelle Chahbi, Zoé Marchal, Lani Sogoyou et Léa Issert à l’Apollo Théâtre, jusqu’au 30 mars

spaghettis. Il aime le foot, elle adore le foot. Ils n’auront que des points en commun. Elle ne va pas parler pour lui laisser la place. Leur technique est très rodée. Dans la pièce, vous montrez aussi que leur principale force, c’est leur assurance. Les femmes ont souvent des problèmes pour s’assumer. Elles ont peur de montrer leur cellulite, leurs poils… Alors que les hommes s’en fichent. Une michetonneuse arrive sûre d’elle, et les hommes ne voient que ce qu’elle veut. Les michetonneuses ont compris que l’assurance compte beaucoup. Cette assurance peut s’apprendre, mais il faut se faire violence. Mais ça marche à tous les coups !

La mise en scène de la pièce est très particulière : c’est à la fois du stand-up, du mime et du théâtre. Cette forme est venue parce que vous vouliez aller à l’économie pour monter la pièce rapidement ? Oui, on a décidé de faire avec pas grand-chose pour être totalement libres. On s’est dit, le décor, c’est ces filles-là. Elles ont une force et une énergie incroyables, et en même temps, en fin de compte, elles n’ont pas grand-chose non plus. Elles portent tout sur elles. Elles jouent même les hommes. Et elles repartent avec rien… Elles sont comme des voleuses. Avec leur argent, elles ne font pas grand-chose : il y a de l’argent qui brûle les doigts. D’ailleurs, dans la pièce, si au départ, elles ont toutes un objectif, elles le perdent toutes en route. Vous adorez jouer les personnes âgées : Tata Zouzou dans votre précédent spectacle, le papa vieillissant dans Michetonneuse… C’est une tranche de l’histoire de 034

France : mon papa, ma tante… Tous ces migrants des années 70 qui sont venus à la recherche d’un avenir meilleur pour leurs enfants. Ils se sont sacrifiés pour que je puisse aller dans de belles écoles. Pour moi, ce sont des héros, alors je suis très à l’écoute de ces vieuxlà, et je veux absolument leur rendre hommage, en les jouant, en montrant comment ils existent, ce qu’ils pensent, la pudeur de leur amour… Ils ont beaucoup de poésie en eux, ils m’émeuvent beaucoup et j’espère que je transmets au public mon affection pour eux. LE FESTIVAL MISES EN CAPSULES À MONTMARTRE Camille Cottin, Pierre Niney, Jonathan Cohen, Florian Zeller ou Alexis Michalik sont venus ici roder leurs premières créations : le festival Mises en capsules au théâtre Lepic a vu passer plus de 200 spectacles depuis sa création et c’est l’occasion pour chacun de voir ce qui fera l’actu de demain. Cette année, il se déroulera du 20 mai au 9 juin.


« III » dans l’ancienne sacristie du collège des Bernardins

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ENQU ÊTE

Enquête réalisée par Caroline Ricard

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QUITTER PARIS… & REVENIR ! Les médias parlent beaucoup des Parisiens qui ont décidé de quitter la Capitale pour embrasser une nouvelle vie, ou un rythme moins soutenu. Mais il n’y a que Vivre Paris pour partir à la rencontre des « revenants », ceux qui ont redécouvert leur amour pour Paris alors qu’ils en étaient loin, et ne requitteraient désormais la ville pour rien au monde.

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© Content by Emile


ENQU ÊTE

La crise sanitaire et les confinements n’expliquent donc pas tout, mais l’herbe estelle toujours plus verte ailleurs ? Loin de là, si on écoute nos témoins !

Partir, mais où ?

es témoignages de Parisiens qui ont décidé de s’installer dans le sud de la France, on en a tous entendu. Un podcast passionnant leur est même dédié, Ciao Paris, initié par Valérie Bauhain et Anna Nahum. Après tout, nombreuses sont les raisons qui pourraient justifier un départ de Paris : le coût de la vie et le prix des logements, la dynamique de la ville ou, tout simplement, le besoin de se rapprocher de la nature. Selon l’Insee, 73 377 Parisiens auraient quitté Paris entre 2015 et 2021 (année du dernier recensement). 03 8

Saviez-vous que la majorité des Parisiens qui quittent Paris ne s’installe en réalité pas bien loin ? En effet, 58 % des ménages restent finalement en Île-deFrance, plus précisément en petite couronne (46 %). Mais quand ils sautent le pas et choisissent la vie en province, les Parisiens privilégient les départements limitrophes et/ ou côtiers. En ligne de mire ? Lyon, Bordeaux, Marseille, Nantes ou encore Montpellier (Sources Insee et Cadremploi). Et rares sont ceux qui se risquent à la vie à la campagne ! Après leur déménagement, neuf Parisiens sur dix vivent toujours dans un milieu urbain, afin de continuer de bénéficier de l’attraction d’une grande ville. C’est ainsi que Rachel a choisi de s’installer à Montpellier avec son conjoint en 2020. Enceinte de son fils, elle quitte la sécurité de son CDI et se lance comme free-lance. « J’avais très peur d’aller vivre ailleurs qu’à Paris, car c’était l’inconnu pour moi et parce que je ne pensais qu’à ce que j’allais quitter : mon travail, mon appartement, mes amis… En revanche, étant enceinte, je ne me voyais plus habiter dans mon petit appartement au 6 e étage sans ascenseur ! » explique-t-elle. Pour trouver un appartement plus spacieux, il aurait fallu s’éloigner de Paris intra-muros pour l’Île-de-France : inconcevable pour la


“On en parle rarement, mais il y a malgré tout une certaine animosité de la province envers Paris”

© Albin Durand

La désillusion de la vie dans le Sud

Rachel

jeune femme, elle-même originaire de banlieue parisienne. En effet, le marché immobilier parisien a rarement été à ce point sous tension. Entre tous les appartements qui doivent être rénovés avant d’être reloués (2,3 millions des résidences principales d’Île-de-France avaient un diagnostic de performance énergétique classé E, F ou G en 2018), les prêts immobiliers de plus en plus chers, la recrudescence des locations saisonnières notamment à l’approche des jeux Olympiques 2024… Parfois partir plus loin semble la meilleure des options.

Bien installée à Montpellier, Rachel donne naissance à son fils en pleine période Covid. Grâce à la démocratisation du télétravail, elle cumule les missions en tant que free-lance. Et quand la vie commence petit à petit à reprendre son cours, la jeune femme multiplie les allers-retours pour le travail… « Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que je me détachais de Montpellier : je n’avais pas de réseau professionnel, je n’étais jamais là, je me sentais moins alignée dans cette ville. Et puis on en parle rarement, mais il y a malgré tout une certaine animosité de la province envers Paris. En ce qui me concerne, l’accueil n’a pas toujours été hyper chaleureux, je me sentais parfois un peu jugée, les gens ne comprenaient pas forcément ce que je faisais et nous n’avions pas les mêmes références », avoue Rachel. C’est ce que confirme aussi Laëtitia, qui avait quitté Paris pour le Lot, dans l’épisode 58 du podcast Ciao Paris : « L’environnement professionnel est très différent de la région parisienne, les conversations ne sont pas les mêmes, ni les collègues. J’arrive à mon nouveau travail et je dis que je suis de Paris : là-bas quand on dit ça, il y a tout de suite le cliché de la Parisienne. Parce qu’il y a certaines régions de France, qu’on le veuille ou non, qui sont assez chauvines et ont des préjugés ! Donc c’est vrai que mon intégration n’a pas été évidente. » Pour Rachel et son conjoint, la décision est prise : ils quittent Montpellier et reviennent à Paris, où ils retrouvent tous les deux rapidement un travail en CDI. Sans aucun regret, mais avec une expérience de vie en plus ! « J’ai réalisé que je me sentais beaucoup plus chez moi et dans mon élément à Paris : je fais mes courses à 22 heures, j’adore aller au sport très tard, l’idée que tout soit tout le temps ouvert m’enchante 03 9


ENQU ÊTE

“On apprend à redécouvrir la ville, ses musées, ses monuments, ses restaurants, ses galeries : on a redonné une chance à Paris et elle nous l’a bien rendu !” et à l’inverse j’avais beaucoup de mal avec le rythme et les horaires de la vie en province. En revenant à Paris, j’ai compris par exemple que le soleil ne me manquait pas du tout, mais que le fait de ne pas avoir une offre culturelle et sportive variée, si. J’aime avoir le sentiment d’être là où tout se passe. La déconnexion et la nature j’adore, mais je n’ai pas envie que ce soit mon quotidien, en tout cas pas tout de suite ! J’ai appris à mieux me connaître et ça m’a enlevé pas mal de freins mentaux. Maintenant je sais que le relationnel, ça peut aussi être autrement et que les lieux, les gens, ne disparaissent pas », conclut Rachel.

Prioriser sa santé physique et mentale Sébastien ne s’arrête jamais : consultant, spécialisé en stratégie digitale, il est également photographe culinaire et cofondateur du compte Instagram @jaifaim, qui combine recettes et bonnes adresses gourmandes. Originaire de La Rochelle, il s’est installé à Paris en 2014. Mais c’est au début de l’année 2020 qu’il commence à étouffer. « Quand le Covid est arrivé, on s’est rendu compte avec mon copain qu’on allait devoir passer le premier confinement enfermés dans notre appartement parisien, totalement inadapté ! […] On s’est dit que Paris allait vite devenir un problème », explique Sébastien. Entre deux confinements, le couple commence à regarder les offres d’appartements à La Rochelle et un jour, ils tombent sur la location de leurs rêves : beaucoup d’espace 04 0

et une vue sur mer. Ils emménagent quelques semaines plus tard. « La Rochelle, c’était la facilité. On connaît la ville par cœur et on l’adore pour son cadre de vie et sa proximité immédiate avec ma famille […]. Pour nous c’était super important de savoir qu’on n’était pas seuls, et de pouvoir respirer », raconte Sébastien. « Là-bas nous avions un cadre de vie incroyable […], c’était idyllique, surtout durant les beaux jours. Avoir sa famille juste à côté, c’est un vrai bonheur. Ce sont des choses qui nous manquaient à Paris tant nous étions pris dans une spirale boulot/ dodo, en squeezant parfois les relations sociales », confie le jeune homme. Malgré tous ces aspects positifs, Sébastien l’avoue : les petites villes ont aussi quelques inconvénients, comme les horaires d’ouverture des magasins ou la vie culturelle et festive peu développée. L’adaptation a été plus lente que prévu. Au bout d’un an, Sébastien et son ami décident de rentrer à Paris. « Mon copain avait de plus en plus de réunions à Paris pour le travail et de mon côté, J’ai faim a pris davantage d’ampleur, les projets se multipliaient et j’ai vite compris que si je voulais développer le compte, le relationnel était primordial. Les mails c’est sympa, mais les rencontres encore plus, surtout après une pandémie ! Au début on avait décidé de prendre un petit pied-à-terre dans le 4 e en urgence pour pouvoir y poser nos valises, mais au bout d’un moment on s’est dit que pour notre santé physique et mentale, il fallait vite prendre une décision… Et on a décidé de retourner vivre à Paris », poursuit Sébastien.


© jaifaim

Sébastien

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© Albin pour Athletic Agency

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Audrey

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“J’ai trouvé que le marché de l’immobilier bordelais était presque plus difficile que le marché parisien !” Retomber amoureux de Paris Une année qui lui a permis de faire le point professionnellement et de repartir sur des bases plus saines. « On a souhaité se donner beaucoup plus de temps pour apprécier Paris, et ça passe entre autres par s’installer dans un quartier qui nous plaît, central, mais calme et apaisant. On apprend à redécouvrir la ville, ses musées, ses monuments, ses restaurants, ses galeries : on a redonné une chance à Paris et elle nous l’a bien rendu ! On l’aime de nouveau, avec ses qualités et ses défauts, mais l’important c’est d’être en phase avec soi-même. J’ai mis du temps à m’en rendre compte, mais Paris est un véritable musée à ciel ouvert. J’ai la chance de vivre au-dessus des quais de Seine et chaque matin, c’est mon moment à moi : je profite de la ville qui s’éveille tout doucement et en regardant à 360° je me dis qu’on a une chance incroyable de vivre ici. Tout n’est pas parfait à Paris, mais à nous de trouver les petits plaisirs qui nous font l’apprécier. Un café en terrasse ou dans un coffee shop, une balade nocturne dans le 5e, entre le Panthéon et le jardin du Luxembourg, un nouveau bistrot, une nouvelle expo… Il y a tellement de choses à faire à Paris ! » conclut Sébastien.

L’explosion du prix de l’immobilier à Bordeaux C’est bien connu, Bordeaux est une ville qui attire de plus en plus de Français, et les Parisiens ne font pas exception. La ville figure d’ailleurs à la 29e position dans le classement des villes et villages où il fait bon vivre. Audrey a décidé de tenter l’aventure bordelaise en 2018 : pas de crise existentielle, mais l’envie de retrouver une vie plus calme, loin de la sur-sollicitation parisienne qu’elle avait du mal à gérer. « L’une de mes meilleures amies avait déjà quitté Paris pour Bordeaux et elle adorait sa nouvelle vie.

J’ai eu un coup de cœur pour la ville, et surtout, Bordeaux n’est qu’à 2 h 05 de Paris en train, ce qui était parfait pour moi ! » poursuit Audrey. La jeune femme finit par trouver un appartement de 65 m2 avec terrasse et parking pour moins de 900 €, mais non sans batailler. « J’ai trouvé que le marché de l’immobilier bordelais était presque plus difficile que le marché parisien ! » confie Audrey. Et pour cause ! Ces dix dernières années à Bordeaux, le prix de l’immobilier a augmenté de 58,2 % (SeLoger – Meilleursagents), jusqu’à atteindre dans certaines zones 7 000 € du mètre carré. Peu d’offres à des prix raisonnables, une demande constante et des salaires qui n’ont pas suivi cette courbe ascendante : la situation bordelaise semble aussi critique que celle de Paris.

Rentrer par amour… et pour l’amour (de Paris !) Free-lance à son arrivée dans la ville, Audrey multiplie les missions mais le constat est sans appel : ses clients sont majoritairement basés à Paris, le réseau professionnel bordelais est difficile à intégrer et les salaires proposés ne correspondent pas à ses attentes budgétaires. C’est d’ailleurs pour ces différentes raisons qu’il existe depuis 2015 un concept nommé BGV (Bordeaux à Grande Vitesse), en clin d’œil à LGV, la ligne qui relie Bordeaux à Paris. Son but ? Accompagner les néo-Bordelais dans leur intégration et la création de leur nouveau réseau. En parallèle de tout ça, Audrey rencontre son compagnon à Paris, alors qu’il est lui-même entre Paris et Lyon. Et s’ils font régulièrement les trajets pour se voir, la question se pose finalement assez vite : terminé les allers-retours, ils décident de s’installer ensemble à Paris en novembre 2021. « Mes missions professionnelles étaient beaucoup plus excitantes à Paris qu’à Bordeaux, une ville 04 3


ENQU ÊTE

“On dit souvent que les gens ici ne sont pas ouverts, alors que globalement j’ai le sentiment que c’est assez facile de rencontrer des gens” dans laquelle j’étais de moins en moins présente. Je n’ai pas appréhendé une seule seconde mon retour à Paris parce que j’ai réussi à trouver mon équilibre et à faire abstraction de ce qui pouvait me déranger avec la ville à l’époque de mon départ. Et puis, j’ai rencontré l’homme de ma vie, c’était aussi une nouvelle étape ! On a emménagé dans un quartier calme, qui est le 12e arrondissement, et même si j’adore aller dans des coffee shops, faire une expo, découvrir tous les nouveaux magasins qui ouvrent et m’en inspirer, j’aime aussi parfois rester dans mon quartier qui est devenu mon cocon. C’est un fait : j’aime trop ma vie à Paris, c’est une ville qui me correspond totalement ! » conclut Audrey.

Apaiser sa relation avec Paris Originaire de province, Fanny passe toute son enfance et son adolescence à rêver de Paris, persuadée que tout s’y passe et qu’elle pourra y rencontrer une multitude de personnes différentes. Elle s’y installe pour ses études de commerce et y débute sa vie professionnelle. Après deux burn out consécutifs, Fanny ressent le besoin de tout quitter. « Je pars de Paris en 2018 en vendant mon appartement et mes meubles avec un simple SMS ! Je suis tellement persuadée de ne jamais revenir que je quitte mon CDI. À l’époque, c’est comme si Paris m’avait rendue malade et que je n’arrivais plus à voir toute sa beauté », confie la jeune femme. « Je suis d’abord partie dans le Var, puis à Palma. J’y ai vécu presque deux ans, mais j’ai un peu déchanté car je faisais finalement beaucoup d’allers-retours avec la France et je n’avais pas une vie sociale très développée », poursuit-elle. 04 4

La jeune femme décide alors de retourner dans le Sud, avant de ressentir l’appel très fort, presque irrationnel, de Paris. « J’avais la certitude que professionnellement il fallait que je sois là et pourtant, je ne savais pas encore à 100 % ce que j’allais faire ! » explique Fanny, qui est désormais coach énergétique et hôte du podcast Conversations au cœur des hommes. En revenant à Paris, elle trouve les réponses à ses questions, mais apprend surtout à (re)découvrir la ville autrement. « Ce que j’adore avec Paris c’est d’abord son accessibilité : le fait de pouvoir se déplacer et voyager hyper facilement grâce à ses transports en commun, ses aéroports et ses gares. Mais j’apprécie de nouveau la variété de ce qui est proposé ici, les nombreux cafés et restaurants, l’immédiateté, la nourriture mentale et spirituelle que la ville apporte. Tout semble à portée de main ! Je trouve qu’on dit souvent que les gens ici ne sont pas ouverts alors que globalement j’ai le sentiment que c’est assez facile d’aborder et de rencontrer des gens. Sûrement parce qu’ils ont eux aussi besoin de créer du lien dans une ville qui va à mille à l’heure ! J’ai réalisé que j’avais tout simplement fui Paris et je ne veux plus jamais fuir quoi que ce soit dans ma vie. En quittant la ville puis en y revenant, j’ai le sentiment que j’ai eu besoin d’apaiser ma relation avec elle. Enfin, je dirais que pour moi quand on habite à Paris, il ne faut pas trop attendre de la ville mais se demander comment mettre la ville à notre service », conclut Fanny. Comme quoi on peut très bien partir… pour mieux revenir et apprécier intensément les multiples beautés de la ville, qui font que Paris sera toujours Paris.


© Stéphane Grangier

Fanny, look perso, valise rimowa

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Pernod Ricard France - SAS au capital de 54 000 000 euros - Les Docks, 10 place de la Joliette 13002 Marseille – 303 656 375 RCS Marseille

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01/06/2023

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Sasha, bartender, prépare un Lillet Tonic

L’APÉRITIF À RÉINVENTER Quelle que soit la recette, Lillet Tonic se déguste toujours frais.


Food ×

“Ici, le spectacle n’est pas que dans l’assiette. Le show dure une heure vingt et il est gratuit. Vous ne payez que ce que vous mangez. Pas ce que vous voyez.” Jade Frommer, fondatrice des restaurants Ephemera p. 62

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

La bière de la Capitale La légende veut que Demory ait été la cervoise préférée de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Aujourd’hui, avec ses bières élaborées à Bobigny et son slogan « Paris dans un verre », Demory s’impose dans les bars les plus branchés de la Capitale. Rencontre avec Kai Lorch, le fondateur ! La bière, c’est votre passion ? Ah oui ! Je suis munichois et si vous n’aimez pas la bière là-bas, vous êtes dans la mauvaise file (Rires). C’est culturel. Alors j’ai évidemment suivi le mouvement de la craft beer aux États-Unis dans les années 80. D’un autre côté, j’ai toujours eu très envie

© DR

Kai Lorch dans sa brasserie de Bobigny

de vivre en France. Paris, c’est ma ville préférée entre toutes les grandes villes. Or il y a quinze ans, Paris n’avait pas sa propre bière. La culture de la bière craft n’existait pas. Je me suis dit que ça serait formidable d’unir mes deux passions et de créer une brasserie à Paris : en 2008, j’ai lâché mon job dans l’horlogerie en Suisse pour déménager ici et créer ma marque ! Demory est une brasserie historique parisienne, née en 1827. Pourquoi avoir choisi de relancer cette marque plutôt que d’en créer une toute nouvelle ? Tous les ans, je vais au salon de la bière artisanale à Richemont en Lorraine. Là, il y a des stands de collectionneurs, des vieilles étiquettes, des bocks, et j’ai découvert une ancienne étiquette de la brasserie Demory, avec cette déesse qui flotte dans les étoiles sur fond bleu, blanc, rouge. Je suis tombé amoureux ! Je n’aurais pas pu l’imaginer plus jolie. La marque avait été abandonnée dans les années 50 et j’ai eu envie de la faire 04 8

revivre. Avec mon ami le graphiste Xavier de Brettes, nous avons juste eu à reprendre un peu le dessin pour créer l’univers graphique de Demory. C’était en 2009. Notre première bière a été vendue en 2010. Puis en 2016, nous avons commencé à brasser dans notre propre entrepôt à Bobigny. Vous avez aussi deux bars dans Paris : L’Intrépide Bar (9e) et le Bar Demory Paris (4e)… Oui, je rêvais d’un bar consacré à la bière avec des styles différents, plus libérés, des saveurs inédites. Et ça s’est concrétisé avec la rencontre de mon associé, Jonathan Kron, qui connaissait bien l’hôtellerie-restauration. Nous avons ouvert en 2012 le Demory Bar du côté de Beaubourg, un bar de nuit très festif, suivi de l’Intrépide, à Pigalle, avec un plafond haut, des couleurs claires… plus dans les codes « craft » (Sourire) ! Dans les deux, on sert nos bières « classiques », nos exclusivités, nos collabs et aussi les bières de nos amis brasseurs du monde entier. ES


Le Sud par Amandine

© Lephotographedudimanche

VOYAGE. Népita, la table du tout nouvel hôtel Florida, ouvert par l’esthète Mathieu Dumas, a été confiée à Amandine Chaignot pour qu’elle y développe une carte « huile d’olive » (sic) ! En d’autres termes, une carte ensoleillée et méditerranéenne. Avec ses 60 couverts et sa belle terrasse, l’endroit reçoit toute la journée, résidents de l’hôtel comme extérieur. FV

Célébration de l’Île-deFrance

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NOUVEAU. La devanture fumée ne laisse en rien deviner la joyeuse agitation qui couve dans la salle de Pristine, le nouveau bistrot branché locavore et antigaspi non loin de Notre-Dame-de-Lorette. Et pourtant, il est plein à craquer : les foodistas y apprécient autant l’approche de Jérémy Grosdidier en cuisine, qui se fait un point d’honneur à n’accommoder que des produits d’Île-de-France, que le service enjoué de Michelle Primc, sa compagne. Spécialiste des aliments fermentés et du zéro déchet, cet ancien disciple de Ducasse au Jules Verne a un talent fou pour proposer des associations aussi délicieuses qu’inattendues, dans les verres comme dans l’assiette, à l’image de ce potiron rôti au reblochon ou cette limonade aux herbes (issues des cuisines) et verjus à tomber. Une belle expérience avec entrée, plat et dessert à 28 €. ES 04 9


© DR

Notre repas finance celui des autres

Chez Ernest 4 impasse de Joinville Paris 19e

SOLIDARITÉ. Chez Ernest est bien plus qu’un restaurant. Premier tiers-lieu solidaire et culinaire à Paris, il incarne la vision de l’association Hello Ernest visant à allier gastronomie et solidarité. Chez Ernest finance une aide alimentaire de qualité, bio et locale : 120 colis alimentaires distribués dans les centres sociaux parisiens pour les familles précaires et 700 repas cuisinés chaque semaine par les bénévoles et distribués pour les personnes à la rue. Ce lieu unique propose une belle cuisine bistronomique, avec des produits en circuit court et bio, à des prix abordables. Les chefs se relaient en résidence, apportant chacun sa personnalité et sa notoriété ( Jean Covillaut, Sarika Sor, Khanh-Ly Huynh…). Les bénéfices générés contribuent directement aux actions d’aide alimentaire de l’association, créant ainsi un modèle économique solidaire à triple impact positif. Création d’emplois, soutien à l’agriculture paysanne, lutte contre l’insécurité alimentaire : manger bon et faire une bonne action, que des bonnes raisons d’aller s’y attabler ! FV 05 0


Le point pour les végétaliens

© DR

DEUXIÈME ADRESSE. Tous les gourmets de ce coin du 17e – et pas seulement les végétaliens – s’extasient devant les bouchées végétales imaginées par Christian Ventura, un chef mexicain qui réussit à faire aimer à tous la cuisine botanique grâce à ses sauces extraordinaires. Bloom Sushi risque de vous surprendre ! ES

Un QG à SaintCloud

© Lephotographedudimanche

BISTRONOMIE. Cinq ans après l’ouverture d’Ochre (une étoile au Michelin) à Rueil-Malmaison, l’ex-participant à l’émission Top Chef Baptiste Renouard double la mise avec une seconde adresse, toujours dans les Hauts-de-Seine, à Saint-Cloud. Dans ce qu’ils appellent eux-mêmes un « bistrot élégant », ouvert du matin au soir – petit-déjeuner, goûter et apéro compris – Baptiste et sa femme Morgane veulent donner leur version moderne de la cuisine bourgeoise, dans l’espoir de devenir un véritable QG pour les habitants des environs. Au menu, du bistrotier, du canaille, du roboratif et même du végétarien, afin que tous les membres de la famille se retrouvent à la même table. Sans oublier une belle carte sucrée, toujours assurée par Nicolas Innocenti, chef pâtissier à suivre. FV 05 1


Texte Florence Valencourt Photos DR (sauf mention)

Pour 25 balles t’as plus rien ? Vivre Paris a mené l’enquête et a réussi à trouver les derniers résistants du zin c abordable, ceux qui ont encore à cœur de requinquer le travailleur sans l’assommer au moment de payer. Sélection cardinale et capitale.

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TRÈS BIEN DÉJEUNER POUR 25 €


© Simon Detraz


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© Claire Buisson

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© Salomé Rateau

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© Tristan Olphe-Galliard

© Maxime Huriez

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Fleuron de la restauration parisienne, le bistrot était autrefois un refuge du bon boire et de la popote ménagère, à prix sages. La bistronomie et l’inflation récente étant passées par là, certains sont devenus trop apprêtés, dispendieux et même michelinisés pour tenir leur rang et rester dans cette catégorie. Alors oui, 25 € c’est déjà beaucoup plus que le ticket moyen d’un déjeuner d’employé parisien lambda, mais si, une fois de temps en temps, on veut se faire plaisir et lâcher la cantine d’entreprise, le boui-boui ou le sandwich triangle, pour s’attabler à l’un des bistrots parigots qui font la réputation de la Capitale, on doit pouvoir le faire sans se ruiner. Pour nous aider dans cette investigation, on a demandé un coup de main à deux pros incontestés : Estérelle Payani, auteure, journaliste et professeure, ainsi qu’à Guillaume Le Roux, guide-conférencier et dénicheur en chef d’adresses sous le radar (716 La Vie). La première, qui sort en avril un guide précisément intitulé Midi moins cher (éd. Alternatives, Gallimard), nous confesse que c’est son moment préféré : « Le midi, c’est fait pour se restaurer, permettre aux gens qui travaillent de reprendre des forces. On n’est pas dans l’apparat social comme le soir. On est moins sur le décor, ça doit être bon, le service agréable, aller vite et ne pas être loin du bureau. On ne va pas traverser Paris pour la pause déjeuner. » Guillaume renchérit : « Il faut que ce soit bon, bien sûr, mais je suis aussi très attentif au prix et très exigeant sur le service. La qualité de celui-ci n’a rien à voir avec le standing du lieu. Dans les trente secondes, quand j’entre dans un restaurant, il faut que je sente qu’il y a un capitaine et qu’il est là. » Comment font-ils pour repérer leurs pépites dans l’immensité de l’offre parisienne ? C’est simple, ils font feu de tout bois et y pensent tout le temps. Estérelle se déplace beaucoup à pied et en bus, a « quelques indics qui lui soufflent leur adresse préférée » et se lance des défis par quartier. Quant à Guillaume, il reconnaît : « Mon activité de guide fait que je sillonne Paris. Je marche, j’entre, je note, je suis toujours en éveil. Je passe au moins dix heures par semaine à faire des recherches, ça m’excite, je suis dans mon élément. Un peu comme un vautour avant de fondre sur sa proie ! » Si tous deux ont une sélection beaucoup plus large que les bistrots et adorent les cantines de tous horizons et les bouis-bouis, ils ont malgré tout quelques établissements de prédilection à conseiller aux lecteurs de Vivre Paris : Le Vaudésir (14 e) et Chez Pradel (18e) pour Estérelle Payani, Le Normandie (18e) et Le Verre à pied (5e) pour Guillaume Le Roux. Et préviennent que, de nos jours, trouver des bistrots parisiens avec formule complète pour 25 € n’est pas aisé – mais très faisable selon les quartiers.

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jour et dessert. Qui dit mieux ? Le Normandie (recommandé par Guillaume) à Château Rouge, avec un menu complet à 20 € ! En plus le pain vient de chez Thierry Breton (toujours bon signe) et le café du Burundi est un délice. Au Bon Coin est plus dans son jus, mais c’est pour cela qu’on l’aime (et aussi parce que ses quilles du Beaujolais sont bien choisies). Du côté de Belleville et des Buttes-Chaumont, les bonnes petites adresses ne manquent pas, population arty oblige. Des Terres, autoproclamé « bistrot vivant », est un parfait exemple de ce qui se fait de mieux dans les environs, avec une vraie ambiance bistrot, mais un 13/20

© Valentin Leroy

Cap au Nord (17e/18e/19e/20e)

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© 716lavie

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Dans ces quartiers encore pas totalement gentrifiés, on peut trouver des vestiges des lointains faubourgs, accessibles et gourmands. Ce sont même les arrondissements où la pêche est plutôt bonne. À commencer par Le Cyrano, vieux rade de la place de Clichy, repris par une bande de jeunes l’an dernier, pour le plus grand plaisir des habitants du quartier. Le décor classé a été dépoussiéré, les vins sont devenus nature et la cuisine de Charleyne Valet, bien sourcée et pleine de vivacité, remporte tous les suffrages. Si elle avoue qu’elle a dû relever ses prix au cours de l’année en raison de l’augmentation de ceux des matières premières, elle tient à garder une formule E/P/D à 24 € au comptoir. Terrine de cochon, risotto aux champignons ou le fameux mille-feuille de pommes de terre, tout est bon ! Un peu plus bas dans les Batignolles, Le Truffaut (petit frère du Jourdain et de La Colline) bistronomise un peu plus, mais tient le tarif de 25 € tout pile, avec entrée, plat du

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➀ Des Terres ➁ Le Truffaut ➂ Le Normandie ➃ Au Bon Coin ➄ Le Cyrano ➅ Que du Bon ➆ Paloma Belleville

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au Gault&Millau et une formule déjeuner à 21 €. Plébiscité par tous les gens du quartier, Paloma Belleville remporte la palme de la cantine au meilleur rapport qualité/prix, avec une formule imbattable à 16 € le midi. Que du Bon, le top bistrot à deux pas des Buttes-Chaumont, a quant à lui récemment baissé ses prix pour arriver à 21 €. Marc-Antoine Surand, le propriétaire, explique : « Depuis le Covid, nous avions constaté une baisse de fréquentation, notamment le midi. L’augmentation des coûts nous avait obligés à modifier notre formule E/P/D à 24 € en ajoutant des suppléments sur différents choix. Mais ça ne

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➅ Sapid ➆ Brasserie Valma ➇ Selune ➈ Le Rigodon

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➀ Le Petit Rétro ➁ Le Louis XVI ➂ Les Marches ➃ Le Petit Pan ➄ Le Griffonnier

marchait pas. Alors, pour réduire un peu nos coûts et mieux gérer nos approvisionnements, nous avons décidé d’adopter la formule à choix unique et de la passer à 21 €. Évidemment, sans changer de fournisseurs et en misant toujours sur la qualité. »

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À l’Ouest, rien de nouveau (8e/16e/15e) La formidable Brasserie Baroche étant encore en travaux (mais il faut guetter sa réouverture), trouver une table dans le 8e – et même le 16e – où déjeuner sans se ruiner n’est pas une mince 05 8

affaire… C’est même peine perdue. Pas un seul bistrot qui s’y tienne. Les Marches, routier mythique à côté du Trocadéro, est toujours sympa mais plus cher qu’avant. Non, franchement, le seul conseil à donner aux amateurs de bistrots est d’aller faire un tour dans les institutions du coin et de s’en tenir à un plat avec un verre de vin. Au choix, Le Griffonnier, Savy, Le Petit Rétro ou Le Louis XVI. Le 15 e sauve la mise de justesse avec Le Petit Pan qui annonce la couleur sur son site : « Le midi c’est ambiance déjeuner-bureau ! Pour les plus affamés et les faims de loup, la formule complète (entrée + plat + dessert – 24 €) vous calera jusqu’au soir venu. » Et c’est vrai, c’est très généreux !


On pensait que les bistrots étaient légion dans le coin, il n’en est rien. Ici, c’est plutôt petites tables de chefs inspirés et engagés. Pour autant, pas mal de bonnes pioches à signaler dans le genre. Sapid, la cantine du chef Romain Meder, par exemple. D’accord, on est à 26 € pour la complète, mais c’est Romain Meder, quand même ! Et la qualité des produits comme de l’assiette est irréprochable. Le tout dans un cadre lumineux et servi avec le sourire, ce qui fait qu’on a vraiment plaisir à y revenir. Il en est de même pour Bérangère Fagart, chez Selune, un resto chouchou d’une cheffe de grand talent. Brasserie Valma, dans le genre bistrote méditerranéenne de qualité, tient elle la corde avec sa formule à 25 €. Idem pour Le Rigodon, qui amène le meilleur de la Normandie à Paris, mais mitonné

© Claire Buisson

À l’Est, c’est plus chef que zinc (9e/10e/11e/12e)

par une Californienne ! 25 €, c’est un seuil psychologique, et certains l’ont bien compris. Au Café Content (tenu par deux anciens de chez Christian Constant, d’où le nom), on fait encore mieux, avec un beau comptoir en formica et une super formule à 22 €. Dans le 12 e, c’est L’Ébauchoir qui a notre préférence, avec son beau carrelage au sol, ses chaises en bois, son penchant veggie et sa formule à 21 € réconfortante.

Le voilà le vrai repaire de la bistrote parisienne ! Dans le 5e, deux institutions : Le Verre à pied, rue Mouffetard (recommandé par Guillaume), où le temps comme les prix semblent s’être figés pour le plus grand bonheur des habitués. Et Le Moulin à vent, tout juste auréolé du titre de Bistrot de l’année par le bien nommé Petit Pudlo des Bistrots. Survivance de

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Le Sud bistrote franchement (5e/6e/7e/13e/14e)

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© Maxime Huriez

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© Salomé Rateau

la halle aux vins de Jussieu, il existe depuis 1946 et la jeune équipe qui l’a repris et le mène tambour battant en a conservé le décor et l’esprit. Dans le 6e, c’est Chez Marcel que ça se passe. Un refuge également hors du temps, dans la petite rue Stanislas, où Pierre Cheucle sert une bonne cuisine lyonnaise canaille à souhait. Un must. Alerte au bon plan dans un 6e qui en compte peu : La Ferrandaise vient de rouvrir ses portes et un jeune maître restaurateur y propose une assiette plutôt viandarde (la spécialité de la maison) pour 20 € tout rond, entrée-plat-dessert ! N’oublions pas non plus La Coupole qui, si elle est plutôt la quintessence de la brasserie parisienne, fait un sacré effort sur les prix, avec un menu déjeuner entrée-plat ou platdessert à 19,50 € ! Évidemment, dans le 7e c’est plus chérot, mais David Bottreau fait le job au Bistrot des Fables, tout juste

© Tristan Olphe-Galliard

repris. Quant au préféré d’Estérelle Payani, Le Vaudésir, près du métro Saint-Jacques, c’est clairement le plus authentique et le plus attachant de tous. Super décor, mots d’esprit affichés aux murs, prix tout doux, cuisine et ambiance familiales. Un vrai chouchou incarné par Christophe Hantz, un patron comme on n’en fait plus.

© Jeremy Vergne

Le centre de Paris a encore de beaux restes Près des anciennes halles, on trouve forcément de vieux bistrots… Avec de nouveaux patrons ! À l’instar du formidable Cochon à l’Oreille, où Téodore Apostolski joue la partition bistrotière par cœur et sans aucune fausse note, dans un décor de carte postale à voir au moins une fois. Dans le 2e, direction 060

Le Petit Vendôme pour le côté rétro ou Le Blainville, « bistrot pour tous », pour la pêche de la jeune équipe qui se démène pour faire vivre un bon moment, du matin au soir, aux habitants du quartier Montorgueil. Dans le 3 e, c’est au Mazenay qu’on se rend entre midi et deux pour réviser ses classiques (coq au vin, brandade, etc.) dans un décor moderne. Dans le 4 e, Bofinger attire à nouveau les foules grâce à sa formule à 19,90 € avec choucroute de compétition servie dans un décor qui vaut le détour. Bien entendu, cette sélection est subjective et non exhaustive, mais célèbre et défend ce qui fait encore la gloire du Paris gourmand : nos meilleurs comptoirs. À vos réservations !


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© Simon Detraz

➀ Chez Marcel ➁ La Ferrandaise ➂ Bistrot des Fables ➃ Le Blainville ➄ La Coupole ➅ Bofinger ➆ Mazenay

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L’assiette dans les étoiles À 25 ans, Jade Frommer est déjà une serial-entrepreneuse. À la tête de plusieurs « restaurants immersifs » dans la Capitale, elle développe une nouvelle approche de la gastronomie : ludique, accessible et instagrammable. Portrait d’une Lyonnaise qui a réussi à Paris.

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Texte Thomas Thévenoud Photos Fred Durantet & Simon Detraz

out à coup, la lumière s’éteint et l’orage éclate. Les animaux de la jungle se mettent à courir pour trouver un abri. Martèlement de sabots, tonnerre, éclairs, lion rugissant, cris de singes. Les fourchettes sont prises de stupeur, on s’attend à voir Mowgli apparaître des cuisines. Déjeuner au Jungle Palace prend des allures d’expédition africaine, à deux pas de la gare de l’Est… Assise en face de moi, Jade Frommer sourit, manifestement ravie de l’effet de surprise. Cheveux frisés, pull noir à cœur rouge, elle me regarde manger : « Moi, je n’ai pas très faim. J’ai l’habitude de goûter les plats du jour avant le service. Mais, vous, vous êtes sûr que vous ne voulez pas un peu plus de patates douces ? » Dans l’assiette, la règle est simple : des produits frais et de saison pour un plat qui ne doit pas dépasser les 20 euros. 062

En salle, des projections vidéo, du son, de la lumière, on en prend plein les yeux. C’est la nouvelle tendance de la restauration. « Ici, les clients veulent revenir. Le spectacle n’est pas que dans l’assiette. Le show dure une heure vingt et il est gratuit. Vous ne payez que ce que vous mangez. Pas ce que vous voyez. » La pluie se met à tomber plus doucement, des larmes coulent sur le visage du gros éléphant en médaillon au-dessus de nous, l’orage est passé…

Pas si Éphémère Jade Frommer n’a pas peur du risque. Extravertie et hyperactive, elle sait que la chance sourit aux audacieux. « Mon père a créé sa première entreprise à 16 ans. Chez moi, on est dans les photocopieurs, pas dans la restauration. Depuis toute petite, je voulais faire du commerce. Quand je me suis posé


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“Paul Bocuse aussi innovait. Il n’a pas seulement été un monstre sacré de la gastronomie française. C’était aussi un entrepreneur qui avait une vision globale.”

la question de la suite, je me suis dit que c’était mieux de faire du biz dans un restaurant plutôt que dans un bureau. » C’est pendant ses études à l’Institut Paul-Bocuse de Lyon qu’elle a eu l’idée de créer son premier restaurant éphémère. Une demande du bureau des élèves. « Loris de Vaucelles était en filiale des arts culinaires, Annaïg Ferrand et moi en management de l’hôtellerie et de la restauration. On avait envie de mettre en pratique ce qu’on apprenait à l’école, alors on a décidé de se lancer. » Aujourd’hui encore, les deux sont ses associés. « Paul Bocuse aussi innovait. Il n’a pas seulement été un monstre sacré de la gastronomie française. C’était aussi un entrepreneur qui avait une vision globale. » En créant ce premier restaurant éphémère, Jade Frommer comprend déjà qu’elle tient quelque chose car à l’époque, le concept n’existe pas. Les trois étudiants, pas encore diplômés, décident de créer pendant trois

semaines, dans une librairie lyonnaise, un restaurant autour de l’univers de Charlie et la chocolaterie. Le succès de leur Chocolate Factory est tel qu’ils décident de rééditer quelques semaines après avec Palette, dans l’univers du street art. « Et pourtant, à l’époque, on n’avait pas un euro. Au début, on s’est même fait prêter les couverts par Degrenne. » Début 2020, le trio décide de transformer le concept en entreprise. Le Covid va légèrement contrecarrer leurs plans : « Avec le confinement, il a fallu s’adapter. On s’est lancés dans les plats préparés. On travaillait la nuit et on livrait nous-mêmes la journée. On a fait jusqu’à 400 plats par jour ! »

À nous deux Paris Après ce nouveau défi relevé, Jade Frommer ne veut plus se contenter d’éphémère, ni de Lyon. L’appel de la Capitale est plus fort. Pour cela, il lui faut trouver un mécène. Jade essaie dix adresses mail différentes pour contacter Xavier Niel. L’une 064

d’elles est la bonne, il lui répond. Étonné par son culot, le fondateur de Free décide d’investir dans son projet. Elle ouvre son premier restaurant à Paris en mars 2022. Depuis, accolé au MK2 Bibliothèque François Mitterrand, dans ce 13 e arrondissement aux allures de nouveau Paris, le Under the Sea ne désemplit pas. C’est le navire amiral du groupe. Plongé dans la pénombre, on y dîne au milieu du corail et des poissons multicolores, des requins et des baleines. Dans les assiettes, comme il se doit, ceviches, crevettes et currys de poisson. Depuis, les poissons ont fait des petits et même si le groupe de restaurants qu’elle a créé porte le nom d’Ephemera, Jade Frommer voit loin. Quand je lui demande quel est son objectif, elle commence par exploser de rire : « Avoir 1 000 restaurants ! » Puis, tout à coup très sérieuse : « D’abord ouvrir à Londres, puis devenir le leader mondial des restaurants immersifs. »


Au Stellar, le troisième restaurant de Jade, on dîne au milieu de la Voie lactée, et on se prend pour un astronaute !

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Au Under the Sea, vous plongez au fond des océans pour votre repas !

“Chez nous, on applique déjà la semaine de quatre jours. Avec ensuite trois jours de repos. C’est comme ça qu’on a réduit le turnover.” À elle le monde ! Aujourd’hui à la tête de 150 collaborateurs, elle envisage de doubler ses effectifs dans les dix-huit mois. En véritable maîtresse de maison, elle appelle chaque serveur par son prénom : « Ils ont mon âge, je sais ce qu’ils veulent. Chez nous, on applique déjà la semaine de quatre jours. Avec ensuite trois jours de repos. C’est comme ça qu’on a réduit le turnover. » Pas peu fière, elle vient de recruter le chef barman du Peninsula, ce palace parisien de l’avenue Kléber. Digital native, Jade Frommer connaît la puissance des réseaux sociaux. Pour elle, « ce n’est même plus un sujet. Aujourd’hui,

gérer un restaurant, c’est savoir communiquer sur Instagram ». Pour l’illustrer, elle nous raconte l’histoire de ce qu’elle appelle « la vidéo du grand-père » : la story postée par une famille, épatée, qui découvrait pour la première fois le restaurant Under the Sea a fait 4 millions de vues… et 5 000 réservations en moins de 24 heures ! Pour continuer à faire le show, il faut s’entourer des meilleurs. L’ancienne élève de l’Institut PaulBocuse est donc aussi devenue une spécialiste du mapping vidéo, cet art de l’animation qui projette des images et du son sur les bâtiments où quelques entreprises françaises 066

se distinguent. Au Stellar, le troisième restaurant parisien du groupe, situé dans le 11e, on dîne au milieu de la Voie lactée, parmi des pluies d’étoiles. Les plats, circulaires et colorés, évoquent les planètes et les cocktails prennent des allures cosmiques. Et Jade Frommer croit à sa bonne étoile. Ce qui pouvait passer comme une mode passagère est en train de s’installer dans la durée. Le restaurant immersif devient un restaurant d’affaires : « Récemment, un chef d’entreprise m’a dit quelque chose qui m’a fait plaisir : “À chaque fois que j’amène un client ici, je signe un contrat.” » Ses yeux brillent comme si c’était elle…


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“Nous nous sommes tournés vers des végétaux franciliens comme le pissenlit, la pâquerette… Et en faisant cela, nous avons déniché des producteurs locaux, à taille humaine, avec qui on travaille en direct.” Laura Schorestene, fondatrice de Senza Nature p. 72

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Photos © DR

Le it-bag vert

Le mur modulable de sacs

ACCESSOIRE. Dans les rues branchées de la Capitale, il fait de la concurrence aux sacs des grands labels de luxe : la banane selon Hindbag est sans conteste l’un des derniers it-bags de la Parisienne. Et la marque, qui se targue d’être aussi éthique et responsable, vient d’ouvrir son tout premier flagship à Paris, rue Notre-Dame-deLorette. Avec son look de supérette, le magasin de 84 m2 veut montrer à tous que l’achat d’accessoires de mode écoresponsable n’est pas forcément plus onéreux qu’un achat classique. Les produits vont de 9 € pour une minibanane porte-clefs à 70 € pour un sac à dos ou une sacoche d’ordinateur. « La durabilité ne doit pas être un luxe réservé à quelques-uns. À travers notre collaboration avec l’ONG indienne SSMI, nous croyons que chaque achat peut contribuer à un avenir plus vert, plus éthique et plus équitable », conclut le fondateur Pierre Monnier. MH

© Marc Domage 2024

Les chemins de la sobriété EXPO. La Fondation groupe EDF a demandé à 23 artistes d’art contemporain de réfléchir sur le thème de la sobriété. À travers leurs œuvres, le visiteur est invité à appréhender les effets déjà réels du changement climatique et explorer les différentes voies permettant d’y faire face. Ouverte à tous les publics. MH

Zen Garden (Bianca Argimón), Big Cars C (Neïl Beloufa), The Diamond Stone (Art Orienté objet)

Demain est annulé… De l’art et des regards sur la sobriété. Jusqu’au 29 septembre. 068


PUBL I-C OMMU N IQU É

Faire un geste pour la planète, & réduire sa facture d’électricité : c’est maintenant ! Une solution écologique et maline

Vous l’avez constaté sur votre facture : l’électricité devient de plus en plus chère. Rien qu’en 2023, son prix a bondi de 15% ! Et ce n’est pas fini puisque de nouvelles hausses ont été annoncées en 2025. Parallèlement, nous devons tous faire des efforts de sobriété énergétique et mieux maitriser notre consommation pour la planète – et décarboner notre futur. Concilier les deux devient plus simple avec Voltalis, un thermostat connecté gratuit raccordé aux radiateurs électriques, qui vous permet de contrôler leur consommation sans impacter votre confort.

Le discret module de commande connecté est installé au niveau de chaque radiateur électrique.

À vous de gérer votre conso via l’app !

Mode d’emploi

La première bonne nouvelle ? Le boitier, l’installation et la maintenance de Voltalis sont 100% gratuit et sans abonnement. Il n’y a pas besoin de changer de fournisseur d’électricité non plus. Une fois le boitier en place, direction votre espace personnel sur MyVoltalis accessible sur PC, smartphone ou tablette. En fonction de vos envies et de vos habitudes, vous définissez la température de chacune de vos pièces. Voltalis applique votre programmation et peut apporter de la flexibilité au système électrique français en régulant votre consommation jusqu’à 10mn/h, tout en préservant votre confort.

Prêt à économiser 400 € ?

De votre côté, vous suivez tranquillement votre consommation en kWh ou en euros par semaine,

← Prenez rendez-vous

mois ou année. Vous voilà devenu acteur et actrice de la transition énergétique avec une économie d’énergie de 15% en moyenne… et aussi un(e) gestionnaire avisé(e) ! Parce que c’est la deuxième bonne nouvelle : utiliser le boitier intelligent Voltalis permet d’économiser en moyenne 400 € sur l’année !

Ils font confiance à Voltalis 200000 particuliers font déjà confiance à ce thermostat 069

connecté né en 2006 dans l’esprit ingénieux d’un Français, Mathieu Bineau. Désormais, les entreprises comme les acteurs publics (dernièrement l’Agglomération de Cergy Pontoise) ont aussi choisi la solution Voltalis pour accompagner habitants comme professionnels dans leurs efforts de sobriété énergétique. Et tous les Parisiens et les Parisiennes concernés par l’environnement aussi évidemment !


© DR

© Olivier Amsellem

© Elea Jeanne Schmitter

Le plan existant de l’espace – 4220 m2 entre Paris et Aubervilliers

© Elea Jeanne Schmitter

La Parcelle

Le 19M, pensé par l’architecte Rudy Ricciotti

JARDIN CULTUREL. Avec le 19M, un beau bâtiment qui regroupe ses maisons de métiers d’art en un seul lieu, Chanel a déjà transformé ce coin du nord-est de Paris, la porte d’Aubervilliers, en un lieu central du savoir-faire français. Et la maison ne s’arrête pas là puisqu’elle réforme ce printemps un terrain vacant adjacent de 4 220 m2 en jardin culturel pour tous. Le jardin, baptisé la Parcelle, sera ouvert tout au long de l’année mais il proposera des animations culturelles, en partenariat avec la Station-Gare des Mines, ou le Centquatre-Paris en particulier du printemps à l’automne, et des usages adaptés aux périodes de repos durant l’hiver. On nous annonce ainsi dès les beaux jours un café, des marchés, ainsi que des activités artistiques et une aire de jeux pour les enfants. L’entretien des espaces végétalisés sera assuré par la Régie de quartier du 19e et Pépins Production, deux acteurs quiaccompagnent de manière responsable le processus de végétalisation en ville. Cette occupation est transitoire car ce terrain est réservé au prolongement du futur tramway T8 jusqu’à la gare Rosa-Parks, dont le démarrage des travaux est prévu à ce jour à 2025 pour une mise en service en 2030. MH 070


Le temps de la location (le haut)

© Alienor Gasperi

© DR

VENTE OU ÉCHANGE. Connue pour ses petites robes noires impeccables, la marque Claudie Pierlot lance enfin son magasin de seconde main. Sur le site Claudie Seconde Main, vous pouvez acheter des pièces en très bon état à prix cassés, ou vendre vos propres vêtements de la marque contre des bons d’achat. MH secondemain.claudiepierlot.com

Le temps de la location (le bas) BON PLAN. Le printemps et l’été sonnent souvent le temps des mariages et autres festivités qui nécessitent une tenue inédite. Plutôt que de s’acheter une paire de chaussures, pensez à l’atelier Bocage afin de limiter la surconsommation. Grâce à cet abonnement, vous pouvez choisir une nouvelle paire tous les deux mois dans l’une des 65 boutiques de la marque ou sur leur site – à vous les nouveaux escarpins très originaux ou les bottes à garder pendant deux mois – puis vous la rapportez en magasin pour l’échanger contre un nouveau modèle. L’abonnement coûte 29 € par mois de mars à août, et 34 € par mois de septembre à février, et vous pouvez le suspendre à tout moment. Et si vous voulez conserver la paire, vous pouvez l’acquérir à -50 % de son prix d’origine. À noter, il y a aussi la possibilité de choisir une paire de chaussures de seconde main, remise à neuf et à prix très doux, dans le magasin Bocage du 90 rue de Rivoli qui a aménagé un espace dédié à la « deuxième vie ». MH 07 1


Texte Estelle Surbranche Photos Senza Nature (sauf mention)

Les dessous du vrac Conscients de l’urgence environnementale, beaucoup de Parisiens comme Laura Schorestene se sont mis au vrac. En plus, cet engagement lui a donné des idées pour monter son entreprise, Senza Nature, une marque de lessive et de cosmétiques parisienne super clean. Explications.

Le vrac, un faux super pouvoir ? Dans un monde qui se noie sous les déchets plastiques, réduire les emballages semble être une solution de bon sens. L’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a d’ailleurs déjà montré dans des études que ce mode de consommation réduit de manière significative tout autant le gaspillage que la masse d’emballage… Sauf dans

certains cas, comme le découvre Laura Schorestene en 2019. « J’avais mes habitudes dans un magasin de vrac à Paris, et en discutant avec le responsable, je découvre que les gros bidons de lessive en vrac n’étaient pas consignés. Je suis tombée des nues ! Moi je viens de loin, en mode randonnée, avec ma valise et mes sacs pour faire mes courses et remplir mes flacons de lessive… sauf que le gros bidon principal, 072

le contenant, est jeté, se remémoret-elle. Je fais un calcul et je me rends compte que le poids en plastique de ce gros bidon est supérieur à tous les bidons qu’il remplit. C’est-à-dire qu’il vaut mieux jeter vingt fois un litre que d’acheter du vrac ! Le vrac polluait donc plus qu’une lessive de base. Clairement, en tant que consommateur, j’avais l’impression de me faire arnaquer. Je fais des efforts et c’est contre-productif !


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© Vincent Hoel

Laura Schorestene et Mélanie Lafuma, son associée


“Laura redécouvre des secrets de grand-mère qu’elle remet au goût du jour, notamment les huiles florales” En plus, la lessive que j’achetais à l’époque était fabriquée dans la Drôme. Elle traversait donc toute la France. » Pire, le propriétaire du magasin de vrac lui révèle que les gros contenants sont tellement volumineux qu’ils ne peuvent être jetés dans les poubelles dédiées au plastique. Ils se retrouvent donc dans les encombrants ou les poubelles normales… « On marchait littéralement sur la tête ! ajoute-t-elle, encore scandalisée. Le responsable ressentait une perte de sens total par rapport à son métier de base. Normal, il jetait 14 kilos de plastique tous les soirs ! »

Du « vrai » vrac Alors enceinte de son premier enfant, à 34 ans, Laura a un déclic : elle va créer des produits d’entretien avec une composition clean, bio, française, fabriqués au plus proche, livrés de façon décarboné et consignés. En novembre 2019, elle conçoit ses premières lessives et trouve tout de suite l’adhésion des magasins bio, à qui elle rend service puisqu’elle recycle ses fameux bidons contenants. Aujourd’hui, Senza Nature est présent dans environ 75 magasins en Île-de-France. Pour aller jusqu’au bout de sa logique, et après avoir obtenu la très exigeante mention Nature & Progrès en 2021, elle installe son usine de fabrication de savonnerie (savon liquide, et bientôt savons solides) au sein de Cap 18, une zone d’activité dans le nord de Paris, à La Chapelle, afin de limiter encore plus son impact carbone. Et le sujet est clairement

À l’usine Senza, au nord de Paris, à La Chapelle

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dans l’air du temps. La loi Agec (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) a pour objectif de recycler 100 % des plastiques en 2025, et augmenter la part des emballages réemployés mis en marché, avec pour objectif : 5 % en 2023, 10 % en 2027… Quant aux jeunes citadins parisiens, ils sont très sensibles à ce mode de consommation. Selon une étude de 2019 de Kantar, « les cadres qui résident en zone urbaine et les foyers composés d’une personne de moins de 35 ans » sont les plus fervents pratiquants du vrac.

La beauté, maintenant ! Forte de son savoir-faire sur la savonnerie, Laura lance avec sa nouvelle associée Mélanie début 2024 une courte gamme de produits cosmétiques avec toujours la même philosophie, un maximum d’efficacité, des formules simples

et un impact écologique réduit, voire positif. « Nous nous sommes tournés vers des végétaux franciliens comme le pissenlit, la pâquerette… Et en faisant cela, nous avons déniché des producteurs locaux, à taille humaine, avec qui on travaille en direct », révèle-t-elle. Laura redécouvre ainsi des secrets de grand-mère qu’elle remet au goût du jour, notamment les huiles florales. L’huile de pâquerette, par exemple, était auparavant très souvent utilisée pour le buste car elle a un effet tenseur. En testant, on a déjà repéré deux pépites cosmétiques redoutablement efficaces : une solution biphase qui démaquille, nettoie et répare grâce à un savant cocktail botanique (16,90 €) et Jardin sauvage, une huile corps divine et singulièrement active grâce à une synergie de cinq huiles biologiques françaises (100 ml, 075

29,90 €) : prune (adoucissante), amande douce (nourrissante), verveine citronnée (tonifiante), pâquerettes (raffermissante), lierre (drainante). Et selon le principe que « Une bonne salle de bains, c’est aussi une bonne cuisine », cette huile est même comestible. Ces cosmétiques se trouvent partout en France, et sont à commander sur le site de Senza Nature. « Ce sont des petits paquets, qu’on peut envoyer par la poste, explique celle qui vient d’avoir des jumeaux, or le réseau postal en Île-de-France et dans les grandes villes est quasi neutre en impact carbone : ils sont très avancés. C’est pourquoi nous avons pris cette décision. La philosophie de Senza sera toujours d’essayer d’avoir l’impact le moins fort possible, voir le plus positif possible. » Senza Nature senza-nature.fr


MOBI LI TÉ

Texte Alexandre Lazerges Photos Adrien Cortesi

CITROËN RELANCE LA VOITURE DU MAIRE La voiture de Jacques Chirac Avec la C5X, la marque Citroën propose enfin une descendante à la fameuse CX du premier maire de la Capitale en 1977, Jacques Chirac. On se souvient de sa voiture immortalisée en 1995 lorsque, tout

juste élu président de la République, il traverse Paris assis aux côtés de Bernadette, escorté par les motards de la télévision. Autres temps autres mœurs, l’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, milite pour une réduction de la circulation 076

et l’instauration de zones à faible émission (ZFE) dans la Capitale. Heureusement la nouvelle C5X hybride rechargeable de 180 ch s’avère capable de parcourir jusqu’à 40 km en mode 100 % électrique, soit de quoi traverser la ville de

© DR

La confortable berline Citroën C5X hybride rechargeable de 180 ch évoque habilement l’illustre CX de Jacques Chirac, mais avec une suspension modernisée et une autonomie 100 % électrique suffisante pour traverser la ZFE d’Anne Hidalgo.


CITROËN C5X 180 CH HYBRIDE RECHARGEABLE

part en part, aller et retour, sans émettre le moindre gramme de CO2. Le progrès, pour ne pas dire les forces du progrès, ça a du bon pour les poumons. Mieux, cette grande familiale de 4,80 m a perdu le caractère « vomitif » des CX à suspension oléopneumatique (qui montait au démarrage), au profit d’amortisseurs plus classiques mais néanmoins extra-moelleux à butée hydraulique. Les passagers sensibles au mal de mer en seront reconnaissants, d’autant qu’ils seront à leur aise à l’arrière avec un bel espace pour les jambes.

Côté conducteur Le poste de pilotage s’est considérablement modernisé depuis la CX, puisque le tableau de bord est désormais entièrement numérique avec un affichage dit « tête haute » qui se reflète directement sur le pare-brise, comme dans les avions de chasse. Et c’est logique car la C5X revendique une vitesse de pointe subsonique de 225 km/h. Mais rien ne sert de courir, il faut partir à temps. Or pour les grands départs, quoi de mieux que la gigantesque malle dotée d’un immense hayon capable d’accueillir

- Prix 50 640 € (hors options) - 0 € de malus (32 g CO2/km) - Puissance 180 ch - Autonomie 100 % électrique : 41 km - Consommation moyenne : 7,6 L - Vitesse max 225 km/h

485 L de bagages, et même jusqu’à 1580 L une fois la banquette 40/60 rabattue. Il ne reste qu’à prendre la route, en n’oubliant pas de faire le plein, car le réservoir de 40 L s’avère un peu juste pour les longs parcours d’une traite. La faute à la batterie de traction de 2,4 kWh qui empiète sur la réserve de carburant et qui, au passage, se recharge en sept heures sur une prise domestique ou par l’entremise du moteur thermique. De toute façon, il faut faire une pause toutes les deux heures, même si les aides à la conduite dernier cri permettent 07 7

de rouler sans se fatiguer en mode semi-automatique avec le maintien entre les lignes de l’autoroute et le régulateur de vitesse adaptatif. La C5X frise donc le sans-faute à deux détails près : d’abord la consommation relativement élevée de 7,6 L au 100 km. Évidemment, cette consommation diminue drastiquement en ville, lorsque la batterie de traction est bien chargée. Plus gênant, cette voiture française est entièrement fabriquée en Chine, ce qui implique un lourd bilan carbone pour lui faire traverser la planète. Dommage !


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Enfants ×

“À mon sens, une bonne histoire doit rester ouverte et ne pas imposer une morale à l’enfant.” L’écrivain et philosophe Alexandre Lacroix, auteur du Brutalone, p. 81

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Dans le 3e

© Claire Demoute

DÈS 7 ANS. Dans cet « action game » nommé Bomb Squad, il s’agit de désamorcer à temps une bombe… ou vous serez recouvert de peinture (rassurezvous, vous portez une combinaison) ! Créé pour des équipes de 2 à 6 personnes, ce jeu assure une expérience plutôt joyeuse en famille grâce à sa technologie digitale et ses effets spéciaux (à partir de 28 € par personne). MH

Dans le 2e. Thierry et Maud, les deux fondateurs de Bambinou, l’ont compris : les jeunes ou futurs parents parisiens veulent le meilleur pour leur progéniture. Alors dans leur nouvelle boutique de 300 m2 du côté de Sentier, une sorte de concept store haut de gamme pour bébés, ils n’ont sélectionné que les marques les plus prestigieuses de puériculture, les poussettes qui ont fait leurs preuves en ville, les sièges auto les plus sécurisés du marché, des chaises hautes ultra design ou les jouets qui promettent d’éveiller le cerveau et la mobilité des petits à la vitesse de l’éclair ! Ajoutez à cela les conseils pointus et rassurants d’Audrey, la responsable de boutique, et Bambinou devrait rapidement devenir le repère favori des parents des 0 à 3 ans parigots. MH 080

Photos © DR

Au bébé (parisien)


voix, avec beaucoup de sonorités simples, des rimes internes, et de temps en temps des onomatopées qui peuvent être jouées par l’adulte s’il en a envie, pour montrer aussi qu’on peut s’amuser avec le langage.

© Serge Picard / Allary Éditions

Pour les enfants, quelle est la leçon du livre ? À mon sens, une bonne histoire doit rester ouverte et ne pas imposer une morale à l’enfant. Cependant, les adultes comprendront clairement que le Brutalone raconte qu’il faut, pour avoir de bonnes relations avec les autres, réfréner ses impulsions et faire un usage modéré de sa force, maîtriser ses mouvements. Là, c’est la leçon pour les adultes. Mais je pense que l’histoire est racontée de telle manière que les enfants peuvent s’attacher à d’autres choses, au personnage du papillon, aux décors magnifiques dessinés par Jérémy Pailler…

Alexandre Lacroix

Un ogre au cœur tendre Pour son premier album de littérature enfantine, illustré délicatement par Jérémy Pailler, l’écrivain et philosophe Alexandre Lacroix invente un colosse en recherche de grâce, le Brutalone. Interview. Comment vous est venu le personnage du Brutalone, ce géant quasi indestructible mais qui souffre de la solitude ? Je suis père de cinq enfants, et j’invente mes histoires pour eux, ou autour d’eux. Or, leur maman est italienne, et en Italie les mamans disent très souvent aux enfants :

« Non fare il brutalone. » C’est une expression typique qu’on pourrait traduire par « Ne fais pas ta grosse brute, ton balourd », ou encore, plus littéralement, « Ne fais pas le brutalone ». Un jour à la plage, mon petit dernier s’était bagarré, et la phrase est sortie. Cela m’a donné l’idée du livre en un éclair. S’il existait vraiment, le Brutalone, à quoi ressemblerait-il ? Il vivrait dans les bois. Il s’amuserait à shooter dans les champignons, à jeter des pierres dans les rivières, etc. Le personnage était là. Pourquoi avoir voulu vous tourner vers la littérature jeunesse ? Ce n’est pas n’importe quelle littérature jeunesse qui m’intéresse ! J’écris des albums à lire aux enfants à partir de 3 ans, des histoires du soir. Je trouve que ce sont parmi les moments de lecture les plus merveilleux d’une vie. Par ailleurs, j’écris ces albums pour être lu à haute 081

Dans un monde de plus en plus violent, dans les grandes villes comme Paris en particulier, est-ce que réapprendre la grâce et la délicatesse (d’un papillon) est la clé pour des relations plus apaisées ? Oui, bien sûr. Le Brutalone a trois épreuves à réussir pour apprendre la délicatesse. Si vous y réfléchissez, la délicatesse, c’est une chose dont ne parlent jamais les albums pour enfants. Et pourtant cela joue un rôle important et pas seulement sur le plan moral : c’est ce qui permet de construire des châteaux de cartes, des colliers de pâquerettes, que sais-je… J’avais envie d’amener cette notion par le chemin de l’imaginaire, à travers le destin d’une brute repentie. ES

Le Brutalone d’Alexandre Lacroix, illustré par Jérémy Pailler (Kaleidoscope), 14,50 €


SÉLEC TI ON

Par Estelle Surbranche & Marie Dufour

TOP 10 DES SPECTACLES POUR ENFANTS Grâce à une programmation théâtrale foisonnante, Paris gâte les enfants friands de spectacles vivants, à tous les âges !

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© Jean-Marc Chauvel

Le Guignol des Buttes-Chaumont


Les Musiciens de Brême

© Jean-Marc Chauvel

DÈS 2 ANS. Les Musiciens de Brême des frères Grimm narre l’épopée d’animaux, jugés trop vieux par leurs maîtres, qui décident de partir à Brême pour former un groupe. Mais la route est longue et semée d’embûches quand on traverse la forêt… Le metteur en scène et comédien Xavier Bartens insuffle une énergie nouvelle dans cette histoire pleine d’humanisme et d’entraide grâce à une version musicale particulièrement réussie (ici les animaux veulent former un groupe de rock !). À ses côtés, Anne Leterrier, elle aussi spécialisée dans le jeune public, raconte, joue et chante cette fiction où ni l’âne, ni le chien, ni le chat, ni le coq n’accepteront leur destin tragique. « Ils trouvent ainsi leur véritable vocation, et ils le font ensemble. C’est ce qui me touche particulièrement dans cette fiction d’enfance », précise Xavier. Ce court spectacle de 35 minutes à la conclusion heureuse fait un bien fou, sans limite d’âge ! MD Les Musiciens de Brême, jusqu’au 26 mai, à l’Aktéon Théâtre, Paris 11e, à partir de 11 €

Le Guignol des Buttes-Chaumont

© Cie La Loge

DÈS 1 AN. Quel petit Parisien n’a pas un souvenir au Guignol de Paris ? Ouvert dans le parc des Buttes-Chaumont depuis 1892, c’est la distraction parfaite pour les familles avec des enfants en bas âge après une balade au vert le mercredi et le week-end. Pas besoin de réserver un ticket : la billetterie se fait uniquement sur place, quinze minutes avant la séance (généralement à 11 h 15, 15 h 15 et 16 h 30). Après, vous voici partis pour 50 minutes de show, entrecoupé d’un petit entracte. Sous la houlette du directeur Baptiste Rank (le fils de Michel-Henri Rank, marionnettiste au parc Montsouris), les représentations, inspirées par des contes bien connus des petits (Hansel et Gretel, Le Petit Chaperon rouge…) changent chaque semaine. Sauf qu’ici, à chaque histoire, Guignol intervient et les enfants l’adorent. Attention les oreilles ! Le spectacle, très interactif, sollicite plusieurs fois les conseils et les avis des bambins qui se font un plaisir de hurler pour prévenir les personnages, ou vociférer de joie ou de peur ! ES Le Guignol des Buttes-Chaumont, Paris 19e, les mercredis et les week-ends, et tous les jours pendant les vacances scolaires, 7 € 083


SÉLEC TI ON

Les Aventures de Pinocchio DÈS 5 ANS. Pour son dernier spectacle familial, Olivier Solivérès revisite le bien connu conte de Carlo Collodi, en restant fidèle à son esprit originel, le burlesque et la commedia dell’arte. Mais le metteur en scène réussit à rendre sienne l’histoire grâce à une direction d’acteurs millimétrée, empreinte tout autant de poésie que de culture dessin animé, et des dialogues tour à tour drôles ou émouvants. Les effets spéciaux avec des projections et les décors forment à chaque fois une ambiance différente et très aboutie : c’est un véritable régal pour les yeux pendant 70 minutes ! Les personnages des méchants peuvent être un peu saisissants, alors on vous conseille de ne pas y aller avant l’âge recommandé, surtout si votre enfant est impressionnable. Interactif, le show sollicite à plusieurs reprises l’avis des kids, via la « voix de la conscience » : un beau moyen de leur faire deviner le chemin de la sagesse – et pour les parents, l’occasion d’une jolie discussion avec eux à la sortie ! ES

© Édouard Kini

Les Aventures de Pinocchio, jusqu’au 8 mai, au théâtre des Mathurins, Paris 8e, à partir de 13,95 €

Cendrillon

© Studio MOJO

DÈS 7 ANS. On connaît tous le conte millénaire de Cendrillon, mais en version manga, il fallait y penser ! Dans l’adaptation du Théâtre aux Étoiles, la jeune fille n’est pas victime mais intelligente, libre et déterminée. Elle choisit ce qui lui arrive, replaçant l’histoire dans un contexte plus moderne. Le ton est burlesque et décalé, l’injustice, les classes sociales sont évoquées subtilement pendant 55 minutes. Le côté japonisant du spectacle permet toutefois de rester dans l’imaginaire et de garder les bonnes distances. MD Cendrillon, jusqu’au 24 mars au théâtre du Lucernaire, Paris 6e, puis du 27 mars au 13 avril au théâtre Espace Paris Plaine, Paris 15e, à partir de 14 € 084


© Emilie Brouchon

Space Wars : Le pire contre-attaque ! DÈS 6 ANS. Pas besoin d’être fan du Star Wars de George Lucas pour apprécier cette parodie familiale totalement décalée avec un héros, Jean-Luc Walker, en pleine crise d’adolescence, un seigneur Bad Bador à la personnalité très particulière, et une princesse Sheila qui aime beaucoup chanter ! Nommée aux molières 2023 catégorie Spectacles jeune public, cette création de l’auteur, comédien et metteur en scène bien connu Olivier Solivérès est un show déjanté réussi grâce à l’énergie des acteurs, mais aussi à un décor en vidéo 3D ainsi que des hologrammes qui investissent les planches. Autre très bon point, grâce à ses doubles lectures mêlant références politiques ou cinéma et ses blagues décalées, cette pièce intergalactique pour enfants et adolescents ne laisse pas les parents de côté. Pendant 90 minutes, on rit beaucoup en famille et ça fait du bien ! MD Space Wars : Le pire contre-attaque ! Jusqu’au 20 avril au théâtre Michel, Paris 8e, à partir de 16,50 € 085


© Jeremy Nebot

SÉLEC TI ON

Winnie et le coffre aux merveilles DÈS 3 ANS. Dans ce joli spectacle musical de Nicolas Nebot (Les Mystérieuses Cités d’or), Violette découvre l’ourson Winnie et ses amis, dont Porcinet et Bourriquet, tout au fond du vieux coffre à jouets de son père dans le grenier. Ces derniers, des marionnettes grandeur nature, l’emmènent au pays des merveilles pour vivre en chansons une aventure pleine d’humanisme et d’émotions. Ajoutez des chorégraphies, des décors féériques et toute la famille retrouve son âme d’enfant pendant 70 minutes ! Prévoyez un petit temps en plus à la sortie de la séance : les marionnettes viennent se prêter au jeu des photos souvenirs et les gamins adorent. ES Winnie et le coffre aux merveilles, jusqu’au 12 mai, au Théâtre des nouveautés, Paris 9e, à partir de 10 € 086


Loin dans la mer DÈS 10 ANS. Avec Loin dans la mer, adaptation très libre de La Petite Sirène de Hans Christian Andersen, la metteuse en scène Liza Guez et la troupe de l’Oiseau-Mouche remettent à jour un grand classique. Si la fin tragique du conte est conservée, le propos est actuel, le décor et les personnages aussi : la sirène s’appelle Céleste, porte des baskets et un jean. Pas de queue de poisson nécessaire pour croire au conte et un questionnement libre autour de ce prince ingrat qui ne voit pas tous les sacrifices faits. Une façon drôle et intelligente de reconstruire le mythe en une heure. MD

© Sebastien Mizermont

Loin dans la mer, du 28 mai au 2 juin au théâtre de la Ville, Paris 4e, à partir de 8 €

Blanche-Neige et les sept nains

Photos © Aude-Marie Boudin

DÈS 4 ANS. La mise en scène, les décors et l’ambition artistique de manière générale : pas de doute, Blanche-Neige et les sept nains d’Olivier Solivérès n’a rien à envier aux spectacles pour grands. En faisant appel aux effets spéciaux, aux hologrammes et au mapping et à des dialogues pop à double tiroir, le show réussit à parler tout autant aux bambins qu’à leurs parents, et les chansons, entraînantes, ne laissent pas une seconde pour souffler. Le metteur en scène réussit même à rendre aux nains une certaine poésie, et la reine (et sorcière) absolument hilarante grâce à ses mimiques ! Le public ne s’y est pas trompé, puisque la pièce est à l’affiche depuis pas moins de deux ans au théâtre de la Gaîté-Montparnasse : c’est ce qu’on appelle un incontournable du théâtre enfant parisien ! ES Blanche-Neige et les sept nains, au théâtre Gaîté-Montparnasse, Paris 14e, jusqu’au 8 mai, à partir de 27 € 0 87


SÉLEC TI ON

La Soupe à la grimace DÈS 4 ANS. La compagnie La Loge, troupe de comédiens-musiciens spécialisée dans le jeune public, rejoue son spectacle phare, La Soupe à la grimace – du pur plaisir pendant 50 minutes ! Dans ce conte musical « clownesque, rock et loufoque » de Sylvain Bernert, on suit l’intrépide petite sorcière rousse Galimatias. Elle doit préparer une soupe très particulière, comme tous les premiers jeudis du mois. Mais ce jourlà, horreur, il lui manque des langues au chat, l’ingrédient principal ! On ne peut les récolter que dans les cours de récré… Les petits participent avec plaisir à cette histoire tendre et bien interprétée, et les doubles lectures du texte séduisent les plus grands. MD

© DR

La Soupe à la grimace, du 6 avril au 30 juillet, au théâtre Essaïon, Paris 4e, à partir de 12 €

Pierre et le Loup

© Maryline Gandon

DÈS 5 ANS. Que se passerait-il si les comédiens de Pierre et le Loup perdaient leurs instruments (qui représentent les personnages de l’histoire) ? L’auteur et metteur en scène Valentin Duhamel imagine ainsi que le musicien Youri Prokolov s’est trompé de valise à l’aéroport et se retrouve sur scène avec des objets complètement loufoques. Qu’à cela ne tienne ! Le conteur Hervé de Chantemerle adapte en direct son récit aux différentes propositions de Youri, qui bruite l’histoire avec tout ce qu’il trouve dans la malle. Les kids découvrent la débrouille comme le bruitage en direct pendant 50 minutes toniques. ES Pierre et le Loup, jusqu’au 28 avril, au théâtre Essaïon, Paris 4e, à partir de 12 € 088


Bien-être ×

“Pratiquer des exercices de respiration profonde, comme la respiration abdominale, pendant cinq à dix minutes par jour, purifie nos énergies et nous place dans le moment présent.” Mayia Alleaume, sonothérapeute, lithothérapeute et créatrice de la marque Sentara Holistic. p. 94

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Opération « biohack » à Opéra

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TENDANCE. Tout droit venu de la Silicon Valley, le « biohacking » fait ses premiers pas à Paris. Késako ? Il s’agit d’optimiser ses capacités physiques et mentales pour améliorer sa qualité de vie, et même prolonger sa longévité à travers différentes méthodes surnommées « biohack » (« bio » pour vie en grec ancien et « hack », pirater, un concept cher aux pionniers de l’internet). Des techniques pour reprogrammer son corps, en somme. Le premier zélateur de cette pratique n’est autre que Jack Dorsey, le fondateur de Twitter. Pour « bio-hacker » son organisme, les différentes routines sont simples : pratiquer le jeûne intermittent, prendre la lumière naturelle (surtout le matin) afin de réguler le rythme circadien, avoir une attention particulière à son sommeil, faire du sport ou chouchouter son corps – mais pas de la manière dont on l’entend habituellement ! Dans le tout nouveau centre Octane rue La Fayette, on revendique ainsi d’être un spa non pas axé sur la détente, mais sur la régénération (sans soins invasifs) : à la carte de ce lieu de « bien-être » régénératif, point de massage, mais de la cryothérapie, de la pressothérapie ou de la lumière rouge. À la clé, on nous promet une amélioration de la santé, de la récupération et même de notre potentiel. De quoi tenter un crochet vers Opéra, non ? ES

François Galtié, le fondateur d’Octane 090


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Coup de cœur

Spécial fête des Mères BON PLAN. Le Salon et Spa capillaire René Furterer, niché au cœur du quartier de la Madeleine, pense aux mamans et à leurs filles ! Du 20 avril au 26 mai 2024, pour tout achat de deux soins « spas capillaires » en salon, soit la promesse d’un délicieux moment de détente en duo, il vous offre en plus une Huile « 5 sens » et une Huile de douche « 5 sens » pour prolonger le bonheur à la maison. Pour la paire d’heureuses, ça sera peut-être l’occasion de tester la spécialité du salon, le massage profond et relaxant avec des huiles essentielles froides (apaisantes) ou chaudes (stimulantes)… Et petit conseil, n’hésitez pas à demander la cabine privée destinée aux VIP. Si elle est disponible, son occupation est gratuite ! Soins « spas capillaires », à partir de 45 €. EH 091

ALLERGIE. Tiraillement, démangeaisons ou petits boutons sur le décolleté lors des premières expositions au soleil après ce long hiver (très) pluvieux dans la Capitale ? C’est peut-être une lucite estivale bénigne. Pour la contrer, Bioderma vient de sortir Photoderm LEB SPF 30, un gel prodige qui protège des UVA, la cause principale de cette allergie (100 ml, 17,90 €). MH


© 2023 musée du Louvre Hanna Pallot

Se sculpter ! ÉVÉNEMENT. Lorsque le jeune surdoué de la danse française Mehdi Kerkouche rencontre une vénérable institution, le Louvre, le musée le plus visité du monde, cela donne une idée folle : Courez au Louvre, une proposition originale du chorégraphe qui fait écho à l’exposition L’Olympisme. Une invention moderne, un héritage antique. Du 24 avril au 30 mai, à 8 heures (avant l’ouverture officielle), les heureux inscrits (re)découvriront les collections du musée à travers un parcours disco, yoga, dancehall, et cardio, guidé par des coachs d’exception, en dialogue avec les chefs-d’œuvre de la collection de sculptures du Louvre. Et rassurez-vous, si vous n’avez pas le temps de contempler les sculptures tout votre soûl, votre billet sportif est également un ticket qui permet de rentrer dans le musée le jour même, pour visiter toutes les salles gratuitement. Courez au Louvre, 1 h, 15 à 38 €. EH

La tête dans les étoiles

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INDOOR CYCLING. Faire du vélo en groupe, il n’y a pas mieux pour se dépasser, mais lorsqu’en plus, la déco nous emmène dans l’espace, comme dans le nouveau studio de cycling Space Cycle dans le 10e, une performance « sidérale » est à prévoir ! Carte de 5 sessions (partageable à plusieurs), 135 €. EH 092


Laetitia Fontanel

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Lanqui

La cible CHANGER DE TÊTE. Rajeunissant, apaisant, drainant… Les nouveaux massages pour le visage à Paris se font de plus en plus spécialisés pour atteindre des objectifs précis. Hyper stressé, vous ne dormez plus et vous avez besoin de faire le plein de sensations positives ? Le soin CBD Sleep Therapy élaboré par Yon-Ka en 14 étapes vise à un sommeil réparateur, grâce à des manœuvres de détente et l’utilisation de leur nouvelle huile au CBD pur. Outre ses qualités relaxantes, cette dernière aurait même la vertu d’augmenter les émotions positives au bout de 28 jours d’utilisation ! (Soin 90 min, 130 € et sérum CBD, Yon-Ka, 30 ml, 98 €.) Pour un coup d’éclat immédiat, direction le nouveau spa Lanqui, dans le 15e. Un vigoureux massage décongestionnant à la main et au rouleau de jade redonne à la peau son éclat, son rebondi, les cernes noirs s’estompent et les yeux s’ouvrent. Effet whaou ! (Chi visage, Lanqui, 1 h, 98 €.) Si au rajeunissement, vous voulez associer la détente corporelle – parce que ça fait du bien au mental aussi –, Laetitia Fontanel propose dans son Lovely Spa du 16e un protocole sur mesure qui conjugue actions anti-âge immédiates grâce aux dernières techniques (micro-peeling, radiofréquence…) et relaxation profonde avec un massage. Un moment hors du temps d’où on ressort le visage redessiné et l’esprit allégé ! (Soin jeunesse global, 90 min, 295 €.) ES 093


La beauté au naturel

Nouvelle prêtresse du bien-être parisien, Mayia Alleaume a fondé Sentara Holistic, une marque de beauté holistique qui propose des soins pour améliorer la beauté et l’énergie. Elle sort également un livre, Réveillez votre beauté énergétique ! avec plein de conseils de vie au quotidien et au rythme des saisons et de la nature. Pour Vivre Paris, elle livre quelques recommandations en exclusivité. Texte Estelle Surbranche Photos DR

Le stress est l’ennemi des Parisiens. Quelques gestes simples pour le mettre à distance ? Vous pouvez déjà pratiquer la respiration consciente. La respiration est un outil puissant pour calmer le mental et le corps. Pratiquer des exercices de respiration profonde, comme la respiration abdominale, pendant cinq à dix minutes par jour, purifie nos énergies et nous place dans le moment présent. La méditation permet aussi de se centrer sur le moment présent et de calmer le flot de pensées incessantes. De nombreuses applications gratuites proposent des méditations guidées pour débutants. Pour ceux et celles qui souhaitent un voyage relaxant, je propose et guide régulièrement des voyages sonores à Paris dans des salles comme le Centre Éléments ou My Ginger, où j’anime des séances de médita094

tions aux bols de cristal. Les sons de ces instruments thérapeutiques viennent équilibrer les hémisphères droit et gauche du cerveau et entraînent une relaxation profonde, induisant la réduction du stress et le bien-être général. Les vibrations sonores des bols de cristal peuvent aussi aider à ralentir la fréquence cardiaque, la pression artérielle et le rythme respiratoire. Que faites-vous pour vous ressourcer à Paris ? Notre énergie prend source dans la nature qui est notre terre nourricière. Se promener dans la nature permet de se ressourcer et de s’oxygéner et de reprendre des forces. Alors j’essaie de profiter des nombreux espaces verts et magnifiques parcs de Paris et de ses alentours, pour me déconnecter du stress urbain et éveiller mes cinq sens. C’est le principe du « earthing »,



s’harmoniser avec la terre pour recevoir tous ses bienfaits. S’aligner avec les vibrations de la terre, c’est prendre conscience de ce lien vital. J’aime tout particulièrement traverser au printemps le jardin du Palais-Royal où j’apprécie la beauté de ses roseraies en fleurs. Quels sont les bénéfices du gua sha et surtout comment travailler cet outil en autonomie ? Ce n’est pas toujours très simple ! Le gua sha est un outil ancestral chinois qui permet de stimuler la circulation sanguine et lympha-

“Le yoga du visage aide à réduire l’anxiété et à détendre les muscles faciaux, souvent crispés par le stress et les émotions négatives”

Réveillez votre beauté énergétique ! par Mayia Alleaume (éd. Larousse) 17,95 €

tique, d’améliorer l’élasticité de la peau et de réduire les poches et les cernes. Il est très efficace pour réduire les signes de fatigue et stimuler l’éclat de la peau. Utiliser un gua sha en autonomie peut en effet sembler difficile au début, mais il y a quelques techniques pour que ça soit plus facile. Déjà il faut choisir un gua sha adapté à votre morphologie, ou opter pour mon gua sha peau d’ange, un outil plus transversal né de la fusion des gua sha classiques et de mon expérience de la beauté. Ensuite, appliquez toujours une huile ou un sérum sur votre visage : cela permet au gua sha de glisser facilement sur la peau sans la frictionner. Commencez par des mouvements doux : n’appuyez pas trop fort sur votre peau, surtout au début, et toujours de l’intérieur vers l’extérieur du visage. Enfin, soyez patient, il faut du temps pour apprendre à utiliser un gua sha correctement et pour en voir les résultats. Vous proposez d’ailleurs de multiples outils de massage chez Sentara Holistic. L’utilisation d’outils de massage permet de tonifier les muscles faciaux, de repulper la peau et de réduire les rides et ridules. Je préconise d’additionner à cela la pratique du yoga du visage. C’est une pratique douce et naturelle qui consiste à réaliser des exercices musculaires spécifiques pour le visage. Cette pratique ancestrale originaire d’Inde aide aussi à réduire l’anxiété et à détendre les muscles faciaux, souvent crispés par le stress et les émotions négatives. En stimulant la circulation sanguine et lymphatique, le yoga du visage 096

favorise également la production d’hormones du bien-être, comme la dopamine et la sérotonine. Des cours de yoga doux en ligne ou en studio avec Sylvie Lefranc sont parfaits pour se détendre et se reconnecter à son corps. Votre astuce pour vous détendre à la fin d’une journée particulièrement difficile ? Un bain chaud aux huiles essentielles relaxantes, comme la lavande, et au sel d’Epsome ! Pensez à ce moment à sortir vos cristaux et les placer près du bain et à vous connecter aux énergies des pierres. Chaque pierre a sa propre signature vibratoire unique, choisissez vos cristaux avec votre intuition : votre corps et votre esprit vont toujours vers l’énergie qui leur est bénéfique, laissez votre cœur parler et faitesvous confiance. J’appelle ça le bain de déesse. Vous proposez une série d’ateliers plutôt singuliers au Bon Marché Rive gauche ; pouvez-vous nous en parler ? Oui ! Sur mon stand, je propose par exemple de capturer la photo de votre aura, afin de découvrir ce que l’invisible peut vous dévoiler grâce à la signification des couleurs de votre énergie. Je fais aussi des accompagnements pour mes clientes sur les thèmes de la beauté et de l’énergie. Ces ateliers privés en « one to one » ont été imaginés pour offrir tous les conseils nécessaires à l’expansion de votre beauté énergétique, avec une master class lithothérapie, une sur la purification, une sur le massage du visage, une autour des chakra et enfin une sur le rituel d’intention (master class - 30 min - 35 €).


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MES CHEVEUX, MA BATAILLE Texte Estelle Surbranche Photos DR (sauf mention)

En matière d’apparence, les Parisiens et les Parisiennes partagent une préoccupation majeure : celle de la santé et l’abondance de leurs cheveux. Hélas ! Le stress et la pollution ne facilitent pas ce doux rêve. Heureusement, de nombreux pros proposent dans la Capitale la crème des soins et les dernières techniques pour revitaliser votre crinière, la faire repousser… ou vous en greffer une nouvelle ! La prévention

Où on va ?

Entamer une cure de compléments alimentaires en changement de saison, c’est le premier bon réflexe. Vous avez l’embarras du choix : la classique cure Anti-chute de Forcapil (90 comprimés, 37,80 €) ou à boire, un complément alimentaire collagène cacao glow de chez Aime (pot 30 doses, 75 €) qui raffermit aussi la peau et les ongles. Parmi vos atouts, ne négligez pas non plus le massage qui favorise la repousse et la croissance des cheveux en stimulant les vaisseaux sanguins du cuir chevelu, afin de permettre une bonne irrigation des follicules pileux.

Le coiffeur David Mallett propose dans son salon, à côté de la place des Victoires, un tout nouveau soin avec un bain d’huile customisé selon vos besoins et une succession de massages (« Élixir capillaire aux huiles », environ 45 minutes, 60 €). Le soin profond du salon Fauve dynamise lui le système circulatoire sans nécessiter un shampoing à la sortie (Soin Signature énergisant du cuir chevelu, 1 h, 130 €). 098


© Baard Lunde

Le coiffeur David Mallett dans son salon à côté de la place des Victoires


Ci-dessous, le casque de led Hairfax ; à droite, une séance de radiofréquence chez Indiba

Le manque de densité Vous êtes fatigué et stressé ? Votre crinière n’est plus aussi éblouissante et vous constatez que vos cheveux repoussent de plus en plus fins ? Il s’agit de rebooster maintenant le bulbe et votre capital capillaire pour que vos cheveux retrouvent une belle densité. À la cure, on ajoute des soins spécifiques.

Où on va ? La maison Magnifisens propose le jet peel capillaire, une méthode en trois étapes sans injection, mais des produits propulsés par canule à 110 km/h pour une meilleure pénétration. D’abord, on nettoie en profondeur le cuir chevelu avec une solution d’eau saline, d’aloe vera et d’acide hyaluronique qui permet d’annuler la suractivité de la DHT, un dérivé de la testostérone qui accélère le cycle de vie des cheveux jusqu’à épuisement précoce du capital

“Le massage favorise la repousse et la croissance des cheveux en stimulant les vaisseaux sanguins” capillaire. Puis on dépose une solution d’acides aminés et de vitamines pour stimuler. Un programme de photomodulation spécial « anti chute » et un massage du cuir chevelu concluent le soin (Jet Peel capillaire, 1 heure, 170 €). Dans les instituts Hairfax de Châtelet, Vendôme ou Vincennes, des séances de led avec une lumière spécifique vont stimuler la genèse de la kératine. Concrètement, on commence par un diagnostic de l’état de santé du cuir chevelu (à l’aide notamment d’une microcaméra haute définition), puis la pro établit le protocole. Elle pose un soin sur cheveux secs, puis nous met sous le casque Ledstim pendant 25 minutes : et à la lumière d’agir ! Le nombre de séances varie selon 100

la nature de votre problème, mais comptez un minimum de 4 séances (Protocole de soin Hairfax Ledstim avec 1 bilan, 5 séances Ledstim et 6 produits de soins pour le suivi à domicile, à partir de 265 €). Dans le 16e, le Deep Beauty Studio, un centre Indiba, la Rolls de la radiofréquence, offre un protocole afin d’augmenter l’irrigation sanguine pour un meilleur apport en nutriments nécessaires à l’activité mitotique (pour plus de cheveux) et à la réplication (activité régénératrice) des cellules à la base du follicule pileux formant le cheveu. Le hic ? Le prix ! Pour traiter le cuir chevelu en totalité, la séance de 30 minutes coûte 120 €, et il vous faudra compter au minimum 5 séances (12 séances à 1 320 €).


Les premières pertes La docteure Céline Geldof à la Clinique du Grand Paris

La perte de cheveux consécutive à un changement hormonal constitue l’une des indications principales du PRP, une thérapie capillaire non chirurgicale. Cette technique est conseillée aux hommes et aux femmes en cas d’alopécie androgénétique légère, voire modérée. Lorsque l’alopécie devient plus sévère, seule une greffe capillaire peut être bénéfique.

Où on va ? À la Clinique du Grand Paris, le docteur Céline Geldof prélève un échantillon de votre sang, puis le place dans une centrifugeuse pour en extraire le plasma riche en plaquettes afin de le réinjecter dans votre cuir chevelu à l’aide d’un pistolet de mésothérapie. C’est le P.R.P. Le follicule pileux est revitalisé en profondeur. « Le traitement offre plusieurs avantages significatifs : il peut entraîner une augmentation de la densité capillaire de 10 à 30 %, réduire et prévenir la perte des cheveux, améliorer la qualité des cheveux en termes d’épaisseur, de souplesse et de renforcement capillaire, et accélérer la régénération cellulaire, favorisant ainsi la repousse capillaire, explique la thérapeute. Les délais d’apparition des résultats varient d’un patient à l’autre. En général, environ un mois après la première séance, les cheveux semblent plus brillants et plus soyeux. Après la deuxième séance, une diminution de la chute des cheveux est observée. La repousse effective ne devrait se manifester qu’au bout du troisième mois suivant la fin du traitement. » Six séances par an sont préconisées pour une efficacité longue durée (300 € la séance). En association, le médecin va vous conseiller une alimentation variée afin de prévenir d’éventuelles carences en fer ou en vitamines.

“Un mois après la première séance, les cheveux semblent plus brillants et plus soyeux”

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L’alopécie androgénétique sévère Pour les hommes, cela se manifeste souvent par une perte au niveau des lobes frontaux et de la tonsure et pour les femmes, le long de l’axe central du crâne. Elle advient souvent après une grossesse ou à la ménopause, ou tout simplement avec l’âge. En cas de calvitie installée, pas d’autres solutions que de recourir à la greffe. De nombreuses cliniques existent dans la Capitale et il s’en ouvre tous les jours tant le business est florissant. Il faut dire que cette technique est très onéreuse (parfois jusqu’à 11 500 € pour un lobe frontal !), mais certains sont prêts à tous les sacrifices pour conserver leur crinière.

Où on va ? Le centre Racine Carrée à Levallois est un espace ultra spécialisé dans le domaine et propose des prix attractifs pour une prestation VIP : à partir de 2 000 € pour un service qui comprend la greffe, mais également le suivi à long terme du patient (les effets d’une greffe ne sont visibles qu’au bout de six à douze mois). Dans tous les cas, exigez un devis avant de vous lancer ! Si vous avez une petite zone localisée de perte ou une cicatrice, vous pouvez aussi envisager la tricopigmentation

capillaire, un tatouage médical et semi-permanent de la couleur exacte de vos cheveux qui permet de créer une illusion d’optique : comme on ne voit plus la couleur naturelle du crâne, cela donne l’impression d’une plus grande densité. Certains avec une calvitie totale l’utilisent même pour donner un effet « crâne rasé ». À la Maison Marignan dans le 17e, cela vous coûtera 500 € la zone (représentant une taille de main à peu près) et 300 € la retouche (trois semaines après la première intervention). L’effet dure entre trois et cinq ans.

“La tricopigmentation capillaire : un tatouage médical et semi-permanent de la couleur exacte de vos cheveux”

Ci-dessus, Manon Rouas, Gustin Hocine et Olivia Maison : les trois fondateurs de la Maison Marignan dans le 8e

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Mode ×

“Je fais des ateliers autour de la confiance en soi où j’explique aux femmes que ce n’est pas futile de choisir sa tenue le matin. Au contraire, c’est primordial : cela va influencer leur journée, leur humeur, leur cerveau…” Vannina Vesperini, créatrice de mode et color-thérapeute p. 108

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La dernière mission d’Apollo 8

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MONTRE. Lors de la dernière Fashion Week homme de Paris, que découvrait-on au poignet de l’acteur américain Andrew Garfield lors d’un dîner Omega au très branché restaurant Sugaar dans le 6e ? La toute dernière création de la marque, une nouvelle déclinaison de la Omega Speedmaster Apollo 8 Dark Side of the Moon. Ce modèle affiche une multitude de détails uniques dont l’un des plus marquants est l’aiguille de petite seconde, à 9 heures, réalisée en titane grade 5, qui reprend la silhouette de la célèbre fusée Saturn V de la Nasa. Et au fond du boîtier est gravée la célèbre phrase de Jim Lovell, le pilote du module au centre de commande, juste avant que sa mission passe derrière la Lune pour la première fois : « We’ll see you on the other side. » Tout un programme ! EH

Tenue de gala

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PRINCE D’UN JOUR. Les hommes aussi peuvent désormais louer leur smoking avec des marques prestigieuses comme Fursac sur le site d’Une robe, un soir. L’idée d’étendre aux messieurs est venue naturellement à Naïma Cardi, fondatrice du site : « Il y a une véritable demande de la part des époux de nos clientes qui nous sollicitent pour louer leur tenue », confie-t-elle. EH 1 04


Une deuxième vie

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SERVICES. La tendance ne vous aura pas échappé : tout droit venues des années 90 ou d’un clip de Jennifer Lopez, les boucles d’oreilles façon créole s’affichent sur les lobes de toutes les fashionistas. Sauf que vous, vous aimeriez bien un modèle remixé, qui ne soit pas un copié-collé comme des mini-créoles. Pas d’hésitation, direction la boutique d’Isabelle Toledano rue Dauphine : les boucles d’oreilles, c’est sa spécialité depuis 2011 et elle en propose une grande variété de formes (comme de prix), dont ce nouveau classique, les Olga en forme de goutte (150 €). Petit « tips » bon à mettre dans un coin de sa tête, la boutique offre aussi un service de perçage d’oreilles. Peu de personnes savent également que la designeuse propose depuis récemment un autre service en magasin : la réparation de bijoux. Fini le collier préféré abandonné dans un coin parce que son fermoir est cassé ! À la demande, Isabelle Toledano peut aussi transformer vos vieux bijoux, en les mixant par exemple. Cette nouvelle pièce sera complètement sur mesure car elle la dessine et la conçoit en fonction de votre personnalité, après une discussion autour de vos goûts et nouvelles envies. De quoi changer de look juste le temps d’une balade du côté du 6e ! ES

L’upcycling, le nouveau service de la créatrice Isabelle Toledano

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La beauté de la soustraction EXPOSITION. Portraitiste sensible, Paolo Roversi a construit une œuvre autour de l’épure, clamant volontiers qu’il pratiquait la « photographie soustractive » : dans des époques marquées par tous les excès, que ce soit de nos jours ou dans les années 90, son travail détonne… forcément. Et pourtant, les créateurs de mode, Yohji Yamamoto, Rei Kawakubo pour Comme des garçons ou les magazines fashion les plus prestigieux comme Vogue, Elle ou I-D, s’arrachent ses clichés en noir et blanc, sépia, exaltant le mystère, la douceur et la délicatesse. De Kate Moss à Kate Middleton, l’Italien a photographié les femmes les plus connues du monde, en révélant leur intensité et pas seulement leur beauté. Le palais Galliera lui rend hommage ce printemps à travers une première exposition monographique qui explore la naissance et la formation de son style : de ses années d’apprentissage au choix du studio, de la chambre grand format et du Polaroid au numérique. Cent quarante œuvres, dont des images inédites, des tirages Polaroid, des archives (magazines, catalogues…), sont ainsi réunies ici dans une scénographie qui entraîne volontairement de l’ombre à la lumière. Un théâtre envoûtant ! MH

Lida et Alexandra, Alberta Ferretti, Paris, 1998 © Paolo Roversi

Paolo Roversi au palais Galliera, musée de la Mode de Paris, du 16 mars au 14 juillet, palaisgalliera. paris.fr

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© Tomy Do Visual

De la douceur ! MAGASIN. Après s’être fait remarquer (et offert une cure de jouvence mode) avec une multitude de collaborations toutes plus désirables les unes que les autres, le designer Ora-ïto ou le très coté street artist JonOne pour citer les dernières, la maison Éric Bompard ouvre un flagship magnifique au cœur du Triangle d’or, rue François 1er. La marque, fondée en 1985, y présente l’ensemble de sa collection de cachemire haut de gamme, garanti durable. Les femmes y essayent leurs fameux pulls en cachemire 2 fils dont la douceur ravit même les plus blasées, tandis que les hommes craquent pour leur pull camionneur 8 fils réputé insubmersible. Les sœurs Lamy, Audrey Fleurot, Mélanie Doutey ou Leïla Kaddour ne s’y sont pas trompées et viennent d’ores et déjà y faire leurs emplettes ! EH

Plan de Paris

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FOULARD. Pour la collection du printemps, la maison Malfroy, fabricant créateur de soieries depuis trois générations, a demandé à l’architecte Émilie Ettori de dessiner des cartes de Paris à sa manière, à la main, directement à l’encre à l’aide d’une plume fine. Le résultat, c’est une minicollection qui fait tout autant honneur aux lieux emblématiques de la Ville Lumière qu’aux Parisiennes chics ! EH Malfroy X Émilie Ettori – carrés en twill de soie, à partir de 89 € 1 07


La puissance des couleurs

Initiatrice de la mode de la lingerie « dessous-dessus », Vannina Vespirini insuffle aujourd’hui dans ses collections des principes de « color-thérapie »… ou comment le vêtement peut mettre aussi de bonne humeur, soigner ou prodiguer de la tendresse !

Texte Estelle Surbranche Photos DR (sauf mention)

Avec votre caraco, vous avez été pionnière dans les années 90 des « dessous chics » qui se portaient en vêtements. La couleur vous passionnait déjà à ce moment-là ? Oui, je déclinais déjà mes modèles en vingt teintes minimum ! Et j’ai toujours vu des choses en couleurs : par exemple, j’associe les gens à une couleur, mais j’ignorais que c’était… spécifique. En 2020, je me suis décidée à suivre une formation de chromothérapeute… De là, j’ai raccroché les wagons : les couleurs donnaient un sens à mon travail et à la collection. Attachée à chaque pièce, une courte carte détaille les bénéfices de la couleur que la cliente vient de choisir. On n’achète plus un caraco en orange par hasard. Et si elle veut en savoir plus, des explications encore plus détaillées figurent sur la boutique en ligne.

Les dessous, c’est intime : ils constituent une sorte de talisman pour la journée ! Oui, on porte ces couleurs près de soi et en plus, mes dessous sont dans une soie extraordinairement douce et en même temps stretch… Une fois qu’on a testé, franchement on ne peut rien mettre d’autre après ! Je crois que les femmes ont besoin de réconfort et de douceur au quotidien. La couleur choisie pour la journée peut influencer l’humeur ? Tout à fait ! Par exemple, moi ce matin, j’étais en petite forme avec un départ de rhume. Alors j’ai sorti le rouge direct car j’avais besoin de feu et de chaleur. Je n’aurais pas mis du bleu aujourd’hui. Je fais des ateliers autour de la confiance en soi où j’explique aux femmes que ce n’est pas futile de choisir sa tenue le matin. Au contraire, c’est primordial : cela va influencer leur journée, leur humeur, leur cerveau… Et si l’on revient à la signification des couleurs, que pouvez-vous nous dire dans les grandes lignes ? 1 08

Dans le cercle chromatique, il y a douze couleurs et chaque couleur correspond à un chakra. Le rose est le chakra du cœur, le rouge représente le chakra racine, l’énergie vitale et aussi la mère. Quand on est attiré par le rouge, cela peut ainsi vouloir dire qu’on manque d’énergie vitale. Il faut savoir que lorsqu’on est attiré par une couleur, c’est un manque et lorsqu’on rejette une couleur, c’est un trop. Par exemple, le violet est le symbole du père, de l’autorité et du guide. Et les gens qui ont subi trop d’autorité, avec leur père ou dans les écoles, ils vont souvent rejeter le violet. Le vert est l’autonomie, la liberté… Le jaune, c’est l’ego, et tout ce qu’on montre. Quand on est attiré par le jaune, c’est qu’on a besoin d’y voir plus clair dans une situation. Et lorsqu’on le rejette, cela peut signifier qu’on a été témoin d’une scène qu’on n’aurait pas dû voir… C’est absolument passionnant ! Pouvez-vous nous donner quelques exemples d’associations de teintes spécifiques dans la collection ? J’ai assemblé un vert cru qui représente la curiosité, le renouveau du


© Gilles Pernet


vanninavespirini.com et au Bon Marché Rive Gauche

printemps avec du rose, le chakra du cœur. J’ai créé une tenue avec un dégradé de bleu, car il est intéressant à porter lorsqu’on a été trop chahuté au niveau émotionnel : il va beaucoup reposer. Les pastels roses ou beiges apportent eux de la douceur. On affirme ici notre fragilité, notre besoin que l’autre s’occupe de nous, parfois même de retour à l’enfance !

psycho-émotionnelle. On regarde ensemble la couleur qui les attire, la couleur détestée… Il n’y a pas d’intellectualisation sur ces sujets, les gens parlent avec leur cœur. Je leur fais des tenues sur mesure, avec des essayages pour que tout tombe parfaitement. Les femmes restent avec moi deux heures. C’est une expérience unique.

Et pour les personnes qui désirent aller plus loin, vous proposez même une « consultation couleur » dans votre showroom en banlieue parisienne ? Je consulte également en tant que color-thérapeute et j’essaie de soulager les gens de manière

Vous habitez Paris ? Je suis parisienne, mais j’ai déménagé aux Mesnuls dans le 78. J’ai quatre enfants et c’était difficile de rester dans notre appartement parisien, trop bruyant. Au début, ce n’était pas facile pour moi car j’avais des bureaux dans le 10e. Très vite, j’ai décidé de déménager mon showroom à Versailles. Je viens très souvent à Paris que j’adore toujours autant mais je suis toujours contente de rentrer car désormais j’ai besoin de calme.

“Le bleu est intéressant à porter lorsqu’on a été trop chahuté au niveau émotionnel”

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Déco ×

“Il est très important pour moi de faire vivre les objets de nos parents dans la décoration : cela permet de relier les époques, d’assurer une certaine continuité” Thomas Lafont, directeur artistique des lunettes Lafont p. 114

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Le sens du détail

© Pauline Le Goff

Repaire incontournable pour les professionnels en quête d’appareillages électriques haut de gamme pour leurs clients, L’Heure industrielle a ouvert un showroom en face de sa boutique historique pour accueillir le grand public. Valentine Simon est la patronne de cette entreprise… éclairée !

Pourquoi avoir choisi ce nom, L’Heure industrielle, pour vendre des appareillages électriques ? L’Heure industrielle est une entreprise familiale, et j’appartiens à la troisième génération aux commandes de la maison. Elle a donc été créée par mon grand-père qui était horloger, spécialisé dans l’horlogerie industrielle, ce qui explique notre nom ! Lorsqu’il a investi notre boutique historique du 16 rue de Madrid, il s’est installé à la place d’un fabricant d’appareillages électriques : face au grand nombre de clients qui continuaient d’affluer en quête de prises et d’interrupteurs, il a décidé de diversifier son activité. Ma mère puis moi-même sommes ensuite venues travailler pour la maison et nous avons arrêté l’horlogerie pour nous spécialiser dans le matériel électrique il y a environ quinze ans.

Votre magnifique nouveau showroom atteste de votre goût pour la décoration. Comment avez-vous trouvé votre place dans le secteur des appareillages électriques qui se soucie assez peu, a priori, de l’esthétique ? Quand je suis arrivée dans les années 2000, nous vendions encore des compteurs, du câble… bref des appareils très variés. Mais au vu de l’avènement des grandes surfaces de bricolage qui proposaient les mêmes à des prix défiant toute concurrence, il était indispensable de nous réinventer. En ouvrant les magazines de décoration de l’époque, je me suis rendu compte que l’on était passé de la porcelaine au toutplastique en matière de prises et 112

d’interrupteurs. De somptueuses demeures étaient ainsi vraiment piètrement équipées ! J’ai pensé qu’il y avait quelque chose à faire et je me suis mise en quête de fabricants français et européens proposant des solutions qualitatives et esthétiques ! La décoration, c’est l’avenir ? Oui ! Grâce à notre parti pris et notre ancrage dans la décoration, nous touchons un public plus large : des installateurs, des architectes mais aussi des particuliers soucieux de soigner leur intérieur dans les moindres détails. L’ouverture de notre nouveau showroom montre toute l’étendue de notre offre. Venez, vous serez surpris ! Il y a une quinzaine de marques et une soixantaine de collections. JLL


Dans le 2e

© DR

ÉTIENNE-MARCEL. SimonSimone, le site internet qui réunit les marques françaises déco et lifestyle originales et durables, vient d’ouvrir un showroom de 60 m2 au cœur de Paris pour montrer « en vrai » sa sélection d’artisanat « bleu-blanc-rouge ». « Il est complémentaire à l’e-shop car certains produits nécessitent d’être essayés, comme les canapés, ou vus pour se rendre compte de la qualité des finitions et des matériaux et se conforter dans le choix des couleurs par exemple », souligne Séverine Tréfouel, fondatrice de Simon-Simone. « C’est aussi un lieu d’échange : découverte des artisans, explication des savoir-faire, conseils en décoration. » Le lieu parfait pour dénicher des cadeaux chez Drugeot et Koziel, Tiptoe ou Petite Friture et discuter avec l’équipe pour glaner des conseils déco personnalisés. MH

Dans le 16e

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VICTOR HUGO. Le design scandinave épuré par Bolia affiche une troisième adresse parisienne : deux étages pour mettre en scène de manière inspirante leurs produits, une de leurs spécialités. MH 113


Texte Juliette Le Lorier Photos Lucile Casanova

MAISON AVEC VUES Banlieusard heureux depuis l’adolescence, Thomas Lafont n’a jamais envisagé de troquer la vie avec jardin pour le macadam lorsqu’il s’est agi de construire son propre foyer. Installé à Chaville, commune des Hauts-deSeine voisine de Meudon, avec sa femme, ses deux enfants et ses chiens, le sémillant quinquagénaire, directeur artistique de Lafont, célèbre marque de lunettes parisienne, nous ouvre les portes de sa maison, aussi chaleureuse et vivante qu’hors du commun.

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Tableau réalisé par l’artiste Olivier Hubert


“Je me suis toujours demandé en quoi consistaient le bon et le mauvais goût”

D’

emblée, la surface généreuse des lieux aurait de quoi faire pâlir d’envie n’importe quel Parisien. S’étalant sur deux étages de 80 m2 avec 3 mètres de hauteur sous plafond, la maison de Thomas dispose en outre d’un grenier aménagé en simili studio pour sa fille aînée et d’un grand jardin dont la vue à travers les immenses baies vitrées suffit à réjouir les visiteurs en quête de lumière en cette fin d’hiver. « C’est la troisième maison chavilloise que nous investissons avec ma femme et mes enfants et c’est aussi la plus grande. Nous vivons ici depuis six ans 116

et nous comptons bien rester entre ces murs encore de nombreuses années ! se félicite Thomas. Dès notre première visite, nous avons été séduits par les vues dont on jouit depuis tous les étages : d’un côté nous avons le jardin et de l’autre on aperçoit la forêt dont la surface impressionnante fait la fierté du territoire de Chaville. Et puis, nous avons été conquis par le style résolument 50s de cette maison que venait de quitter le vieux couple qui l’avait fait construire. » Désireux de conserver certains heureux stigmates de la vie passée de la demeure, Thomas a par exemple mis un point d’honneur à ne pas toucher à la cage d’escalier dont il a préservé la rambarde intacte, jusqu’à la peinture vert bronze choisie par les anciens propriétaires. « J’ai été aussi très sensible à la cheminée en brique encadrée par ses deux vitrines dans le salon, on pourrait se croire à la Madrague avec Brigitte Bardot qui prendrait place devant le feu… » se plaît à imaginer ce créatif-né.

Les lunettes, une histoire de famille Pour l’heure, c’est Thomas qui prend la pose, confortablement installé dans l’un des deux fauteuils Eames dont il a hérité de ses parents, tout en retraçant


Suspension faite avec des abat-jour Ikea et structure home made. Cuisine Ikea et poignées de porte de La Quincaillerie boulevard Saint-Germain. Pots (riz, café…) sur le dessus du placard en provenance d’une brocante à Saou dans la Drôme.

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l’histoire familiale qui a contribué à façonner ses goûts et éveiller son talent autant qu’elle a déterminé sa carrière. « Mon arrière-grand-père a commencé à vendre des lunettes dans notre boutique historique de la rue Vignon, près de la Madeleine, en 1923 en tant qu’opticien. Mon grand-père paternel a pris sa succession et mon père qui faisait des études de médecine n’était jamais loin du commerce familial. C’est alors que ma mère, alors apprentie designer textile et mue par l’amour des motifs et de la couleur, entre en jeu. En couple avec mon père, elle lui souffle l’idée de lancer une gamme originale de lunettes. La toute première collection vendue rue Vignon sera composée de montures Ray-Ban or ou argent relookées en jaune, noir et rouge par ma mère grâce à des bombes de peinture et munies de verres assortis. Après ces premiers bricolages, mes parents ont commencé à véritablement


Collection d’assiettes chinées chez Anthropologie à New York, réalisées par Nathalie Lété. Miroir 50s. Tableau abstrait réalisé par la mère de Thomas, Laurence Lafont. Canapé et table basse en rotin vintage provenant de Saïgon (héritage d’une grand-mère). Plaids sur canapé et tapis type kilim ancien (Turquie) de chez Étienne Roland, société Du long et du lé. Coussins en wax faits maison, tissus ramenés de Saint-Louis du Sénégal.

dessiner des modèles, et, forts des succès de leurs collections, ont décidé de lancer la marque de lunettes en 1979. » Aujourd’hui, Thomas fait perdurer l’histoire familiale en tant que directeur artistique aux côtés de son frère Matthieu, qui assure la direction générale de Lafont. S’il se réclame des goûts comme de l’œil maternel en matière de création, Thomas veille à insuffler sa propre dynamique et à renouveler son répertoire d’inspirations quand il s’agit de dessiner de nouveaux modèles. « Il faut que la marque reste vivante, il est donc impératif de la faire sans cesse évoluer. C’est un peu comme ma maison : j’ai un style qui est défini par mon éducation mais aussi une

“Je mets un point d’honneur à construire certaines pièces moi-même” sensibilité en perpétuelle mutation qui me pousse à changer les objets et le mobilier de place ou à envisager de nouveaux travaux, comme la construction d’une véranda, dans les années qui viennent… »

Choisir la bonne couleur Lorsqu’ils ont investi les lieux, il y a cinq ans, le principal aménagement 118

a consisté à ouvrir l’habitat côté jardin et à déplacer la cuisine pour qu’elle jouxte la salle à manger, ce qui correspondait mieux aux modes de vie contemporains. « Le second sujet à l’époque, explique Thomas, ce fut la couleur qui est évidemment un point clé dans ma vie personnelle comme dans mon métier. Je travaille en piochant des idées dans des images, des œuvres d’art ou des magazines et en composant des palettes pour marier les teintes les unes avec les autres ; la mise en harmonie des coloris est aussi une grande source de stress ! sourit le directeur artistique. Ici, j’ai travaillé sur un beige rosé qui est aussi porteur d’une époque, mais



“J’ai un style qui est défini par mon éducation mais aussi une sensibilité en perpétuelle mutation qui me pousse à changer les objets et mobiliers de place ou à envisager de nouveaux travaux” Tête de lit sur mesure tapissée avec un kilim et tapis au sol Étienne Roland. Dessus de lit Lisa Corti ramené de Milan, lampes en applique Jieldé. Tableau, Jane Elie. Table de chevet Ikea et tabouret chinois. Lampes Artemide.

j’aurais sans doute opté pour une autre couleur à un autre moment de ma vie. » Toile de fond chaleureuse mais relativement neutre, la peinture se laisse ici aisément chahuter par les touches de couleurs vives apportées par la profusion de pièces et de tissus issus des quatre coins du monde, à l’instar des tapis de la marque belge Étienne Roland : des kilims ramenés de Turquie qui réchauffent le carrelage du salon et qui habillent dans un patchwork audacieux tout le parterre de la chambre parentale.

À bas Pinterest ! En matière d’univers décoratif, Thomas ne se revendique d’aucun style en particulier, au contraire. « L’écueil pour moi, ce serait de tomber dans l’intérieur standardisé ou de bon goût façon Pinterest qui n’aurait pas son caractère propre. De toute façon, je me suis toujours demandé en quoi consistaient le bon et le mauvais goût. » Esthète, chineur et voyageur, Thomas collecte, récupère et achète alors en toute liberté, quitte à laisser les objets reposer avant de les intégrer dans la déco120

ration, « en témoigne la collection d’assiettes Nathalie Lété, ramenées de New York, qui ornent aujourd’hui les murs de la salle à manger mais qui sont restées en sommeil des années dans une armoire avant que je leur trouve cette place ». S’il confesse avoir beaucoup fréquenté les brocantes ou vide-greniers, le créatif affirme être désormais plus raisonnable sur le sujet. « Nous avons beaucoup hérité ces dernières années, j’ai donc moins cette frénésie de collecter. Il est très important pour moi de faire vivre les objets de nos parents


dans la décoration : cela permet de relier les époques, d’assurer une certaine continuité et puis il y a un affect qui intègre les lieux grâce à ces héritages. » Lampes Jieldé, fauteuils Eames, fauteuils Empire ou mobilier en rotin des années 50 importé du Vietnam… La maison de Chaville est ainsi habitée par des objets de transmission comme autant de fragments de mémoire.

De Soulages à Gruyaert « Les seules choses que je persiste à rechercher activement ce sont les images, via les livres d’art que je ramène systématiquement de mes voyages car il y a de moins en moins

de bonnes librairies à Paris, et aussi par le biais des œuvres comme la lithographie de Soulages qui m’a été offerte pour mes 40 ans et une photographie de Harry Gruyaert que j’ai eue très récemment à l’occasion de mon 50e anniversaire. Mais là aussi, je vais être obligé de me calmer car la caractéristique des maisons modernes comme la mienne c’est que l’on a abattu des murs, il y a donc moins de place pour accrocher des tableaux ! » Si elle témoigne d’un goût prononcé pour la couleur, l’art, les voyages, le mariage des styles et des époques, la maison de Thomas jouit aussi des talents créatifs et manuels de son propriétaire.

En charge des dessins des lunettes de la maison Lafont, le directeur artistique gère aussi la décoration des magasins et l’agencement des stands du lunettier sur les salons ; à ce titre il a développé un savoirfaire hors pair en matière d’astuces déco et de bricolage. « J’ai l’œil pour récupérer des pièces dans la rue telles que les miroirs qui sont dans ma chambre par exemple. Et je mets un point d’honneur à construire certaines pièces moi-même. La suspension au-dessus de notre table de salle à manger est une Ikea que j’ai customisée, par exemple, et j’ai aussi réalisé notre tête de lit en la tapissant avec un kilim… »

Fauteuil vintage Eames Lobby Chair. Ensemble cheminée en brique et vitrine d’époque 50s faite sur mesure pour la maison. Dans la vitrine, planche de skate Vision, statues amérindiennes et corbeau Eames.

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C A RNET D ’ A D R E S S E S

Culture

Food

Musée d’Orsay Esplanade Valéry Giscard d’Estaing 75007 Paris

Bar Demory Paris 62 rue Quincampoix 75004 Paris

Parc de la villa Windsor 75016 Bois de Boulogne Galerie Danysz 78 rue Amelot 75011 Paris Crypte archéologique de l’île de la Cité Parvis de Notre-Dame, 7 place Jean-Paul II, 75004 Paris 01 55 42 50 10 crypte.paris.fr Ouverture du mardi au dimanche de 10 h à 18 h Le Marché de la création 11 boulevard Edgar Quinet, 75014 Paris Théâtre Lepic 1 avenue Junot 75018 Paris Galerie Roger-Viollet 6 rue de Seine 75006 Paris

Hindbag 53 rue NotreDame-de-Lorette 75009 Paris

Fondation groupe EDF 6 rue Récamier 75007 Paris Entrée libre du mardi au dimanche sur réservation, 12h-19h (sauf jours fériés)

L’Intrépide Bar 37 rue Pierre Fontaine 75009 Paris Bloom aux Batignolles 61 rue des Dames 75017 Paris

Enfants

Pristine 8 rue de Maubeuge 75009 Paris

Bambinou 93 rue de Réaumur 75002 Paris

Sienne 46 boulevard de la République 92210 Saint-Cloud restaurantsienne.fr

Beauté

Népita à l'Hôtel Florida 12 boulevard Malesherbes 75008 Paris hotelfloridaparis.com

Salon et spa capillaire René Furterer 22 boulevard des Capucines 75009 Paris

Chez Ernest 4 impasse de Joinville 75019 Paris Ouvert du mardi au samedi de 9 h à minuit dimanche et lundi de 9 h à 17 h

Église Saint-Eustache 2 impasse Saint-Eustache, 75001 Paris

Green

Le Centquatre Paris 5 rue Curial 75019 Paris

Le 19M 2 place Skanderbeg 75019 Paris

Lanqi 68 rue de Lourmel 75015 Paris Lovely Spa 19 rue Benjamin Franklin 75016 Paris Institut Epiderm agréé Yon-Ka 10 rue du Roule 75001 Paris

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Mode

Éric Bompard 51 rue François 1er 75008 Paris

Déco

Heure Industrielle 15 rue de Madrid, 75008 Paris BOLIA 28 avenue Victor Hugo 75016 Paris Simon, Simone 9 rue Française 75002 Paris

Escapade

Info et réservations : letouquet.com Marché couvert du Touquet 31 rue Jean-Monnet, 62520 Le TouquetParis-Plage Hôtel Barrière Le Westminster Avenue du Verger 62520 Le TouquetParis-Plage Domaine Reine Margot Paris-Issy MGallery Collection 27 rue Minard 92130 Issy-lesMoulineaux domainereine margot.com


× Le Touquet n’est pas seulement une destination « famille », c’est aussi une station chic où on se montre. p. 126

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© Romain Renard

Issy au vert WEEK-END COURT. Les Parisiens en quête de la « staycation » parfaite ont une nouvelle adresse à ajouter sur leur atlas mental : le Domaine Reine Margot Paris Issy. Situé sur les hauteurs d’Issy-lesMoulineaux, plus exactement dans l’ancien domaine de Marguerite de Valois concédé ensuite aux moines de Saint-Sulpice, l’hôtel bénéficie d’un environnement préservé avec un beau parc à proximité, ainsi qu’un grand potager – alors même qu’il n’est qu’à un jet de pierre de la station de métro Mairie d’Issy (ligne 12). Une fois sur place, il y a quelques musts. Le premier est une dégustation de rhums emmenée par un passionné, Fabien, qui dispose de 400 bouteilles dans son extraordinaire « bar », une

ancienne chapelle désacralisée, le Monastic. Avec ses vitraux et ses statues de disciples restaurés à l’identique du XVIIe siècle, l’atmosphère néogothique de ce lieu confine au divin ! Une fois votre soif de savoir sur le sujet assouvie, il faut absolument aller goûter les bouchées à la reine remises au goût du jour par le chef Jean-Philippe Perol dans le restaurant des lieux, le Marguerite 1606. Il les propose faites minute, soit dans leur version traditionnelle (ris de veau), soit en version végétale ou fruits de mer : un régal de la cuisine traditionnelle française à redécouvrir ! En été, elles se dégustent en plus face à la tour Eiffel sur la jolie terrasse de l’endroit. Le troisième est d’aller 124

faire un tour au spa de l’hôtel pour s’immerger dans le bassin de nage (sur réservation) – d’où l’on aperçoit aussi la Dame de fer – suivi, pourquoi pas, par un soin de la marque française Anne Simonin. Toutes spacieuses et faciles à vivre, les chambres du Domaine Reine Margot donnent soit sur le jardin (avec pour certaines la possibilité d’admirer la tour Eiffel), soit sur l’arrière du domaine – la vue donne lieu aux différences de prix. L’assurance de deux jours hors du temps ! ES Domaine Reine Margot Paris Issy – MGallery Collection, chambres à partir de 375 € Masterclass dégustation de rhums au Monastic, 45 minutes, 70 € (sur réservation)


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Photos © DR

© Yann Deret

© Nicolas Fagot Studio9

© Yann Deret

© Nicolas Fagot Studio9

La véranda du potager, privatisable pour un dîner d’exception


Le Touquet, entre nature et frime Texte Estelle Surbranche

Photos Voir mentions

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© Studio OG

© Massimo Santi

Pour tous les Parisiens désireux de profiter d’un grand bol d’air, Le Touquet-Paris-Plage est une destination à multiples visages, très simple à rallier le temps d’un week-end.


© DR

© DR

Baie de Canche

© Arthur Guiot

“Ian Fleming a séjourné au Touquet et s’est inspiré de la vie de ses jet-setteurs pour écrire Casino Royale”

En famille Facile d’accès en train depuis la gare du Nord jusqu’à la gare d’Étaples toute proche, Le Touquet-ParisPlage est l’une des destinations favorites des Parisiens pour respirer un peu d’air marin. Il faut dire que cette jolie station balnéaire de la Côte d’Opale du Pas-de-Calais offre de nombreux attraits qui arrivent à satisfaire tous les profils. Pour ceux qui viennent chercher la nature, il y a évidemment la plage du Centenaire, cette longue langue de sable au bout de la commerçante rue Saint-Jean qui permet des balades superbes, au paysage

constamment changeant selon la lumière tellement particulière de la Côte d’Opale. Au printemps et en été, les clubs de plage s’y installent pour proposer aux enfants de multiples activités. Pour les parents se pose un choix cornélien : siroter un cocktail dans un des bars qui ouvrent provisoirement dans la dune ou rallier un centre nautique pour s’initier au char à voile ? Les familles adorent aussi prolonger cette escapade nature avec la visite de la réserve naturelle de la baie de Canche, situé sur la pointe nord du Touquet. Un sentier est aménagé depuis le nord du centre-ville du 127

Touquet pour rejoindre ce splendide site naturel qui s’étend sur plus de 42 hectares. Si la baignade est interdite ici, on y admire une faune unique, avec des phoques gris, veaux marins et autres cormorans. Avant toute sortie en mer ou sur le littoral, consultez la météo et faites attention aux horaires de marée, car il y a parfois des coefficients importants.

En couple, à la manière des milliardaires Mais Le Touquet n’est pas seulement une destination « famille » : c’est aussi une station chic où on se montre. La rue Saint-Jean affiche une multitude de boutiques avec les plus belles marques de mode afin de faire du shopping, et il est de bon ton de s’arrêter au Chat Bleu, le magasin de chocolats qui concocte ses délicieuses bouchées depuis 1912. Les joueurs sont aussi bienvenus


Y ALLER

© Mano Kors

Jusqu’à 5 allers-retours par jour de Paris gare du Nord à ÉtaplesLe Touquet. Le trajet dure 2 h 30 environ. À partir de 37 € l’aller simple en 2e classe (ni échangeable/ni remboursable). En gare d’Étaples, des navettes bus vous emmènent sur le front de mer du Touquet en 15 min (horaires sur www.letouquet.com). Elles circulent même les week-ends, les jours fériés et pendant les vacances. Accessible en payant 1 € directement au chauffeur (et gratuite pour les moins de 18 ans).

FAIRE SES COURSES Ouvert les jeudis et samedis de 8 h à 13 h, le marché couvert du Touquet offre un beau choix de victuailles. On ramène évidemment à Paris des rattes du Touquet !

LES ANIMATIONS Jusqu’au 20 mai : Le Touquet-ParisPlage s’affiche, 1882-2023, exposition au musée du Touquet-Paris-PlageÉdouard Champion Du jeudi 18 au dimanche 21 avril : Le Printemps baroque, au Palais des Congrès Du jeudi 16 au mardi 21 mai : Festival Les Pianos Folies du TouquetParis-Plage au Palais des Congrès Du jeudi 30 mai au dimanche 2 juin : Équitation – Concours international de saut d’obstacles 3*, au Parc équestre Du vendredi 21 au dimanche 23 juin : Le Touquet-Paris-Plage, Fête de la musique Samedi 29 et dimanche 30 juin : Le Touquet Air Show Du 24 juillet au 21 août : les Mercredis Jazz du Touquet-Paris-Plage Vendredi 23 et samedi 24 août : Touquet Music Beach Festival

© Jacques Dillies

La Table du West, la brasserie de l’hôtel Westminster. Un menu de produits frais concocté par le chef étoilé William Elliott (le chef qui a cuisiné le repas de mariage des Macron !) le midi et le soir à 35 € dans un cadre chic et chaleureux avec ses confortables fauteuils en cuir. Réservation obligatoire car les Touquettois se ruent ici le week-end !

© Fabrice Rambert

DÉJEUNER OU DÎNER

L’hôtel Westminster

Marché couvert du Touquet

ici avec plusieurs casinos. Il faut dire que c’est grâce à eux que Le Touquet a connu un tel destin. Au début du XXe siècle, les casinos sont interdits en Angleterre, alors les riches Anglais en mal de sensations fortes passent la Manche pour venir parier en France. Ils construisent ici des villas somptueuses, et mènent un train de vie fastueux entre golf, équitation et roulette ! Ami de l’un de ces milliardaires, Ian Fleming a séjourné au Touquet et s’est inspiré de la vie de ses jet-setteurs pour écrire Casino Royale. Quant à l’agent 007 Sean Connery, il a signé son contrat pour incarner l’espion avec les producteurs de la saga sur l’une des tables du Westminster, le somptueux palace de la ville.

Aujourd’hui rénové, mais à l’identique, c’est-à-dire dans un style anglo-normand-bavarois mâtiné de Paris des Années folles, le palace continue d’accueillir les stars et les hommes d’État : Emmanuel Macron y a fêté son mariage avec Brigitte Macron (pour l’anecdote, dans l’actuelle salle de petit déjeuner). Si votre budget ne vous permet pas une nuitée au Westminster, n’hésitez pas à y prendre un verre dans le joli bar boisé, celui-là même où James Bond a signé son contrat, ou à dîner à la Table du West, la brasserie de l’hôtel. Après dîner, la chance ne se mesure plus que dans deux casinos, le Barrière « Le Palais » et le Partouche « Les 4 Saisons ». Bonne chance !

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EN MODE DÉTENTE, VACANCES ET/OU TRAVAIL FACE À LA MER, AU CŒUR D’ARCACHON

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