MEURISSE Catherine

Prix Töpffer 2021, l’auteure dessinatrice et coloriste hors pair, se joue des contraintes formelles et se réjouit des affinités électives artistiques. Tout est prétexte dans son œuvre à allier nature et culture, hommes et paysages, beauté graphique et hommages joyeux. Ici, elle nous raconte son voyage au Japon, où elle se balade aux côtés d’un peintre en panne d’inspiration et d’un tanuki espiègle. Elle se met en scène, dans des tableaux splendides, sorte de Gotlib à l’encre au pays d’Hokusai. CB

Trois « bras cassés » déguisés en loups décident de braquer une banque pour Halloween. Ils sont mal renseignés : le coffre est déjà vide. De dépit, ils piquent la mallette d’un client. Mauvaise pioche ! L’homme est un ponte de la Fraternité irlandaise… Voici un roman bien noir, bien caustique, et parfaitement réussi ! FA

Cote 616.858.82 MIN

Sud, 2022 (Domaine français). 206 p.

Entre roman, documentaire et témoignage, ce livre plonge le lecteur dans la thématique de l’autisme. L’originalité de ce texte est de passer de l’intime, son fils Paul, à l’historique, en décrivant la vie de Temple Grandin, symbole de l’intégration réussie aux États-Unis. L’auteure décrit également parfaitement la multitude de questions que se pose le couple, l’épuisement induit par la garde d’un enfant autiste et le manque de structure de prise en charge. PB

2021 (Curiosart). 141 p.

Cote 702.8 MOR

Et pourquoi ne pas déambuler dans les rues de Genève avec ce livre, en suivant le plan imprimé en fin de volume ? Cet ouvrage, magnifiquement illustré, propose des collages de mots, des phrases glanées sur des panneaux, des vitrines ou enseignes lumineuses. Le résultat est à la fois poétique et surprenant, permettant de (re-)découvrir la ville de manière différente. PB

Cote MOSS

EXISTE EN LANGUE

ORIGINALE EN ANGLAIS : SUMMERWATER

Six chalets au bord d’un loch en Ecosse sont habités par des vacanciers qui, hélas, doivent faire face à une pluie dense et continue. Le jeune couple, la famille avec des adolescents ou l’autre et ses enfants tout petits, le couple de retraités… On visite chacune des maisonnettes d’où, faute de mieux, on observe les autres en remâchant sa frustration. Une hostilité collective finit par se diriger vers ces bruyants étrangers venus de l’Est de l’Europe qui font la fête toute la nuit… DM

Dans les années 1930, des évangélistes arrivent au Rwanda et particulièrement Sister Deborah. Sur place, elle devient vite une figure connue et reconnue, car elle possède le pouvoir de guérir en apposant ses mains, pouvoir qu’elle ne dispense qu’aux femmes et aux enfants. Avec ce texte, entre roman et conte, Scholastique Mukasonga donne la voix à cette femme mais également à toutes celles qui vont la suivre. PB

Métailié, 2020. 263 p.

Trois gamins, Maolakisi, Ngungi et Sanza ont arrêté leurs études, quitté leur famille et vivent sur le parvis de la Poste d’une ville du Congo. Ils survivent entre délinquance et trafic de pierres précieuses avec l’Angola, pays voisin en pleine guerre civile. Pour cette jeunesse en perdition, il y a la danse du vilain, mélange de jazz, de rumba et de mambo qui résonne avec encore plus de force dans les effluves d’alcool. Ce roman mené par une très belle langue poétique et inventive a été couronné par le Prix Les Afriques. PB

Denoël, 2022. 201 p.

Enorme coup de cœur pour ce premier roman. A Londres, un homme et une femme se rencontrent dans un bar. Elle est danseuse, lui photographe. Ils vont se revoir, devenir amis avant de partager une relation amoureuse forte. Plus que leur histoire d’amour, le roman se concentre sur la vie de ces deux personnages noirs, qui évoluent dans une société dans laquelle le racisme explose à chaque coin de rue, les heurtant encore plus violemment à cause de leur sensibilité à fleur de peau. A lire de toute urgence.

« J’aime les jolies créatures et je cherche à en fabriquer le plus possible. » Voilà le projet saugrenu du Dr. Schutz. Son projet d’eugénisme a commencé mais risque d’être entravé par le jeune et séduisant Rocky Bailey et ses acolytes. Si vous aimez les histoires riches en rebondissements et pleines de péripéties, il est fort probable que cette bande dessinée vous intéresse. Elle est adaptée d’un roman policier paru en 1948, écrit par Vernon Sullivan, alias Boris Vian. MC

(La maison des jeux; 1)

Le Bélial, 2022 (Une heure-lumière ; 36). 153 p.

Venise, 1610. Thene est forcée d’épouser un homme qui perd sa fortune en jouant. Le rejoignant un soir dans ce curieux établissement qu’est la Maison des jeux, elle se découvre un don pour le jeu. Invitée dans la « Haute Loge » dont l’accès est réservé à un cercle fermé, on la convie à une partie dans laquelle les pions sont des humains, le roi, un notable qui veut le poste de tribun. Par le « nous » de la narration, le lecteur accompagne Thene dans cette Venise de ruse, de complots, et d’alliances. GS

Le bédéiste suisse Noyau nous offre ici un panorama des travers de notre société. En deux pages, quatre cases et très peu de texte, nous suivons des hommes et des femmes dans une situation que nombre d’entre nous avons déjà rencontrée. Cela donne un catalogue peu glorieux de l’être humain. C’est féroce, percutant et à l’humour grinçant. DM

Rey, 2021. 923 p.

Whitey a 67 ans quand il décède après avoir été tabassé par la police. Cet homme blanc, ancien maire, a voulu s’interposer lors de l’arrestation arbitraire d’un Indien. Dérives policières, racisme mais aussi conséquences de cette disparition sur l’épouse et les cinq enfants, même s’ils sont tous adultes. Une prise de conscience du pouvoir du mari, du père et la difficile reconquête d’une liberté. Sa veuve osera-t-elle vivre un autre amour ? A 84 ans, l’autrice nous livre ici un nouveau grand roman. RL

P. Picquier, 2022. 258 p.

Shizuko est malade et décide de passer ses derniers jours à la maison du lion, un centre de soins palliatifs. Dès son arrivée, elle est subjuguée par la vue sur la mer intérieure du Japon et par le calme qui s’en dégage. Dans cet établissement, tout est fait pour offrir aux résidents - qui vivent leurs derniers jours - sérénité et douceur. Un roman pudique et lumineux sur la fin de vie et la mort. Ito Ogawa signe, une fois encore, un très beau texte. PB

Albin Michel, 2022. 293 p.

A travers l’histoire de Joseph, orphelin pupille de la nation dans les années 30, l’auteure dénonce avec conviction et talent les sinistres bagnes pour enfants. Son héros a connu l’amour de sa mère et de sa grand-mère. Il est doué pour la musique et finit par s’en sortir, mais combien d’autres gosses ont péri, broyés par cette rééducation par le travail et l’enfermement ? Un roman fort et lumineux. FA

Laffont, 2022. 278 p.

Issus du podcast du même nom, les récits rassemblés ici forment un panorama de la sexualité masculine d’aujourd’hui. Vingt-et-un hommes de tout âge témoignent de leur lien à la sexualité, retranscrit sans tabou ni jugement. Polyamour, pratiques extrêmes, asexualité, sadomasochisme, fidélité, relation dominant.e / soumis.e… sont quelques-unes des préférences exprimées par ces hommes d’aujourd’hui.

Un glossaire permet d’en savoir plus sur le sujet à la fin de chaque chapitre. Intéressant ! DM

Globe, 2022. 272 p.

Désiré décède du SIDA dans les années 1980. Quarante ans plus tard, son neveu Anthony Passeron reconstitue ce drame familial. Au-delà de la partie intime qui nous plonge dans une famille de bouchers de l’arrière-pays niçois, l’auteur met en relief l’histoire même de la maladie à travers la guerre des laboratoires, le scandale du sang contaminé ou encore les essais balbutiants des premières thérapies. Un véritable « page turner » ! AS

Liv, jeune graffeuse, vit avec son frère à « Terdef », sorte de ville fantôme, accessible uniquement par train, qui survit grâce à son artiste renommé, Mitch Cadum. Celui-ci sculpte la pierre toxique tirée de la mine locale.

Un jour où ils pillent des denrées dans un train venant de la capitale, ils tombent sur Sora, ambitieuse convoyeuse du musée, qui rêve de rencontrer le mystérieux artiste.

Laissez-vous embarquer dans cette ville étrange, grâce à ce roman riche en rebondissements, écrit à six mains. GS

Gallmeister, 2021. 439 p.

Un campus américain, une bande d’amis, des soirées de beuverie. Max le caïd et Richard le timide se sont vantés d’avoir abusé sexuellement d’Alice alors qu’elle était trop ivre pour en avoir conscience. Alice devra vivre avec ce traumatisme, cette rumeur qui lui colle à la peau. Ce roman donne la parole à différents personnages et mêle les époques. Habilement construit, il distille une tension que le lecteur tente d’apaiser en tournant vite les pages, jusqu’à la dernière où tout s’éclaire. DM

Un soir de permission, Gilles disparait le long d’une route alors qu’il rentre chez ses parents pour le week-end. L’armée le déclare déserteur et les autorités refusent d’ouvrir une enquête. Sa mère ne peut croire à une telle hypothèse, surtout lorsque d’autres appelés se volatilisent au même endroit dans les mois qui suivent. Inspiré d’une affaire survenue dans les années 80, ce roman dresse une magnifique fresque sociale de la France rurale. AS

Amalia est au bord du burn-out. Dans sa famille, où elle s’occupe de sa fille Lili, 4 ans, de sa belle-fille Nora, 17 ans, et de son mari, ça crie et ça claque les portes sans répit. Dans l’entreprise où elle est coach, on ne parle que de rentabilité. Dans les campagnes alentour, elle voit la terre épuisée par la pollution et à la radio, les nouvelles du monde sont loin d’être rassurantes. Alors Amalia fatigue, s’épuise et craque. Une plongée réaliste dans une vie de famille contemporaine. AS

Verdier, 2022. 150 p.

C’est dans le café du village, où ils ont le droit de se rendre tous les jeudis, que l’on fait la connaissance de Jean-Luc et Jean-Claude. L’heure du retour au foyer est largement dépassée mais nos deux lascars n’ont pas réapparu. A l’institution, c’est le branle-bas de combat, on sait qu’un changement de routine peut gravement déstabiliser le psychisme de ces deux êtres naïfs et fragiles. C’est avec beaucoup de tendresse que la primoromancière évoque ces personnages qui vivent en marge de la société. DM

FEU

Fayard, 2021. 357 p.

Des phrases instables comme le sont nos deux protagonistes qui vont expérimenter ensemble les feux de l’amour. Laure est prof d’histoire contemporaine à l’université et seule sa fille ado perturbe sa vie bien ordinaire. Clément gagne beaucoup d’argent et s’ennuie dans le milieu de la finance. Le soir il retrouve Papa, son chien, son unique confident à qui il raconte ses journées. On sourit aussi quand la mère ou la grand-mère de Laure la rabrouent depuis leurs tombes. Un drôle de roman d’amour ! RL

EXISTE EN LANGUE

ORIGINALE EN ANGLAIS : BEWILDERMENT

Actes Sud, 2021 (Lettres anglo-américaines).

397 p.

Robin a perdu sa mère dans un accident de voiture. Son père tente de l’élever au mieux mais la tristesse persiste et tourne parfois en crise de rage. Pour calmer son fils, le père, astrophysicien, lui raconte des histoires de planètes à découvrir, à habiter, là où la nature est préservée ; il l’emmène se balader en forêt, le long des rivières. A l’école, sa violence restant problématique, il débute une thérapie expérimentale pour contrôler ses émotions. Le combat émouvant d’un père pour son fils. RL

L’Observatoire, 2021. 378 p.

Cote QUEN

Universitaire à la retraite largué par sa femme et porté sur la bouteille, Jean Roscoff se lance dans la rédaction de la biographie d’un poète américain méconnu. Cette publication destinée à rester confidentielle va faire l’objet d’un grand tapage pour quelques mots malheureux de Jean, que l’on va méthodiquement lyncher sur les réseaux sociaux. Ce roman intelligent propose une peinture réaliste et effrayante des dérives de notre société, entre le politiquement correct et la violence exacerbée sur internet. DM

Rivages, 2022. 169 p.

L’achat d’une toile de Mouquin d’Handrax pousse Bernard à en savoir plus sur ce peintre. C’est ainsi qu’il fait la connaissance du baron d’Handrax, son descendant, et devient son ami. Il nous décrit alors cet homme excentrique qui vit en son château avec ses deux familles, chacune dans sa propre aile, qui marche à l’envers lorsque des pylônes défigurent le paysage face à lui, qui organise des dîners de sosies et collectionne les vieilles demeures meublées à l’ancienne. Délicieux et charmant ! DM

Art&fiction, 2022. 179 p.

On nous prévient d’entrée (de jeu) ce recueil contient des récits, quelques essais, des poèmes et même en bonus, une lettre d’aveux. C’est un condensé de réflexions graves et circonstanciées, un melting pot où l’on croise dans le désordre, Dalida, un panda, Flannery O’Connor, Richard Chamberlain et même des cochons d’Inde. On y apprend qu’une culotte peut être utile pour colmater momentanément une fuite d’eau, c’est en soit une consolation, car enfin « on ne nait pas secouriste, on le devient ». CB

Cote RAVE

Lapin, 2021

Times new roman ? Helvetica ? Trajan ? Les caractères typographiques font partie de notre quotidien. Mais que savons-nous de leur origine et surtout de leurs créateurs ? Cette bande dessinée aussi passionnante que ludique vous plongera dans les secrets des grands caractères, popularisés par les grandes marques. Une BD qui est aussi un très joli objet au look délicieusement vintage. CLR

Minuit, 2022. 138 p.

Pour sauver leur couple, Luisa et Melvil s’offrent un voyage en Sicile avec comme objectifs de se détendre, de profiter des plages et de visiter des ruines archéologiques. Manque de bol, l’idyllique périple tourne au fiasco lorsque leur véhicule heurte lourdement une forme non identifiée. Etait-ce une personne ? Un animal ? Ou simplement un objet sur la route ? Une fable grinçante et pleine de cynisme. AS

Cote 910.9 NUN

« Voici les lettres intimes que j’ai reçues, en dix ans, d’une des femmes les plus rares que j’aie eu à connaître. »

C’est ainsi que Jean-Luc Hennig, journaliste, parle de leur correspondance entre 1980 et 1991. Grisélidis, prostituée, certes, mais aussi écrivaine. Lettres témoignages sur le métier, les clients, la misère affective, sur Genève, les Pâquis, sur ses maladies, ses amours, ses enfants délaissés. Un portrait poignant d’une femme engagée pour la cause de ses semblables et celle des femmes. RL

Anacharsis, 2022. 350 p.

Loin des récits flamboyants des conquistadors vainqueurs, l’auteur a choisi celui de Cabeza de Vaca et de ses compagnons. Suite à un naufrage, ils se retrouvent réduits à dépendre des Amérindiens pour survivre. Inadaptés au milieu, même esclaves, ils ne sont guère utiles. Au fil des ans, ils se muent en guérisseurs appréciés et changent de regard sur les « sauvages ».

Ce livre extrêmement documenté se lit comme un roman, avec le triste constat qu’une autre histoire de la colonisation aurait pu s’écrire. FA

EXISTE EN LANGUE

ORIGINALE EN ANGLAIS : JACK

Actes Sud, 2021 (Lettres néérlandaises). 257 p.

Sous forme de petites chroniques, l’auteur aborde avec finesse, intelligence et humour ses madeleines à lui. De Bowie à Bayeux, puis Paris, Berlin, Léonard Cohen, ou encore le Congo, l’auteur nous fait voyager dans le temps et dans le monde avec ses yeux à lui. On se sent comme un môme qui n’a pas encore commencé à vivre. Inspirant et délicieux ! NB ROBINSON,

Actes Sud, 2022 (Lettres anglo-américaines).

289 p.

Comme les précédents titres de la série Gilead, Jack peut se lire séparément. Gilead est la ville de l’Iowa où est né Jack, fils de pasteur. Après avoir a purgé une peine de prison, endetté, il arrive à S-Louis. Della est professeure d’anglais, fille d’évêque. Il est blanc, elle est noire, et dans cette époque post-Seconde Guerre mondiale, ils n’ont pas le droit de s’aimer, encore moins de vivre ensemble, quant à faire un enfant… Religion, ségrégation, culpabilité pimentent ce grand roman. RL

Delcourt, 2016.

Deux frères et une sœur reviennent dans la maison de leur enfance une année après le décès de leur père. Alors qu’ils souhaitent revendre la maison, les souvenirs des moments passés en famille ressurgissent à mesure qu’ils jettent de vieilles affaires. Faut-il se séparer de ce lieu où ils ont partagé tant de choses ? Une bande dessinée empreinte de nostalgie. AS

Le Tripode, 2021. 237 p.

Juste avant de mourir, un homme en prison décide de livrer le récit de sa vie. Seul face à sa machine à écrire, il révèle les souvenirs d’une enfance abominable et brisée, d’une vie faite de violence, de douleur et de rage mais aussi d’amour et de passion. Un texte brut et ininterrompu qui foudroie le lecteur et dont il est impossible de ressortir indemne. AS

Metropolis, 2009. 219 p.

L’auteur « graille » là où ça fait mal, révélant une Suisse pas toujours « tip top ». Le Corbusier avait son bureau à Vichy : il est avéré qu’il collaborait avec les nazis. Au temps de la guerre froide, ceux qui étaient soupçonnés d’être communistes étaient licenciés. Annemarie Schwarzenbach voyageait pour échapper aux asiles psychiatriques où sa famille voulait l’interner pour la museler. Le fils du Général Guisan s’est enrichi dans le commerce de baraques de bois pour le camp de Dachau. Etc… RL

Actes sud, 2021 (Domaine français). 332 p.

Inspirée par un tragique fait divers, l’auteure nous conte les heurs et malheurs de Jacques Bonhomme, éleveur révolté contre les contrôles administratifs qui l’ont désespéré mais sans toutefois qu’il se résigne. Ce magnifique roman choral nous plonge sans détour dans les difficultés du monde paysan. A lire de toute urgence.

Anisa, réfugiée syrienne, et Maeva, illustratrice, se rencontrent à Delémont où Anisa s’est installée. Elle raconte la fuite de son pays natal, le fait d’être une mère dans une situation sans issue, l’espoir d’une vie meilleure dans un pays étranger. Maeva illustre ce dialogue avec ses couleurs vives et des poèmes en arabe. Le résultat de ces dialogues et de l’amitié qui en est née est ce magnifique ouvrage très touchant. DM

Durant les années 1980 en France, les membres d’un mouvement d’extrême gauche braquent des banques et assassinent des grands patrons au nom d’une révolution prolétarienne. Quarante ans plus tard, Monica Sabolo part à la recherche de ces activistes aux convictions si profondes. Ont-ils gardé la même idéologie ou regrettent-ils leurs gestes ? En parallèle, l’autrice dresse le portrait de son père, un homme aux activités obscures qui disparait du jour au lendemain sans laisser la moindre trace. AS

Edmonde Charles-Roux (1920-2016) n’a pas été seulement membre de l’Académie Goncourt, lauréate du Goncourt en 1966 ou biographe d’Isabelle Eberhardt mais aussi résistante pendant la deuxième guerre mondiale. Bourgeoise, elle est promise à un riche fiancé qui sera tué en Albanie. Proche de sa sœur, leur lien se distendra après son mariage avec un partisan de Mussolini. Formée par la Croix-Rouge, Edmonde portera secours aux soldats, aux Juifs, avant de servir le Général de Lattre de Tassigny. RL

Un village de Basilicate accablé de chaleur au début des années 2000. Chiara, 15 ans, a disparu, la police enquête, les médias s’installent. Après la mort de ses parents, Sandro, le narrateur, avait été adopté par la famille Serrai, oncle et tante de Chiara, avant d’être rejeté par tout le village pour des raisons que l’on comprendra au fil de son récit. Du fond de sa solitude, il se fait le rapporteur de l’affaire et témoigne de cette société étriquée, pleine de préjugés et sans pitié. Bouleversant.

DM

Cote SCHL