CREAM 5 years Book

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LE CREAM DE LE CREAM Five years of bmx lifestyle 1999 - 2004

the cream of CREAM (préface de la Cream team)

the cream of FACE (les portraits)

the cream of ÉDITO (les éditos depuis le début)

the cream of PAUSE (les portfolios)

the cream of EVENT (les évènements)

the cream of LIFESTYLE

(la culture et la vie autour du rider)

the cream of REPORT (les reportages et les voyages)


photo Manu Sanz



the cream of

CREAM

Ruben Alcantara, photo Manu Sanz


Cream, mon bmx… L’histoire simple d’une aventure, d’une passion avec le bmx, un défi avec la vie, un bonheur à faire partager puis un message, un règlement de compte avec ce foutu vélo et tout ce qu’il a fait pour moi. Je lui dois beaucoup, je lui dois tout… Je lui dois avant tout le respect, le mettre en valeur, faire sa promotion. Je me devais de faire le magazine Cream. Dans le but de développer le côté artistique et créatif, de montrer le bmx sous son meilleur angle, afin de le rendre immortel. Nous voulions, à travers un magazine, donner notre version, faire partager nos expériences de riders. A vouloir faire les choses bien, on finit par tomber dedans : avec une équipe de rêve, composée uniquement de riders, remplie de personnalités et d’images fortes, Cream est devenu notre aventure. On s’y attache très vite, on devient accroc à ce mode d’expression. Parsemé d’embûches et de sensations fortes, seul le plaisir en ressort. Cream a sû rendre le plaisir que le bmx a bien voulu nous donner. Aussi bon que le riding, cette aventure nous permet de nous exprimer aussi bien que le style de riding. Comme je fais du bmx, je fais Cream, ce sont les mêmes raisons, la même motivation. Cette conquête de la vie, du bonheur, se retrouve dans ce dévouement, cette appartenance. Le bmx, mon riding, et ce qu’il m’apporte sont ma drogue. Le riding m’a emmené jusqu’à Cream, cette destination fatale, cette accoutumance n’était finalement qu’une évidence pour moi. C’est ce que je pouvais offrir de mieux à cette passion. Ce combat permanent reste un plaisir, celui de donner, de montrer, de se surpasser et de réussir. Une évolution infinie qui fait avancer chaque jour, qui nous donne une raison de se lever. Le bmx serait ma raison de vivre. Ce qu’il me procure, l’expérience qu’il m’a apportée, n’est pas comparable, et ce n’est que le début. Voilà pourquoi l’univers impitoyable de Cream et du bmx m’a fait plonger dans le bonheur. Voici, entre autre, les raisons de ce recueil, le bilan. Un parcours des plus enrichissants, bien sûr risqué et tumultueux mais au plus près du bmx. Avec 10 ans de riding intense, quelques notions de français et philo, un Manu Sanz tout frais, un Daniel Mini passionné sous la main et une volonté à toute épreuve, en 1999, je fonçais vers Cream. Notre première épreuve, le n°1, semble être le résultat d’une forte envie de s’exprimer et d’une ambiance magique où tout s’accorde et prend forme naturellement. L’équipe n’a sensiblement pas changé depuis, cette osmose reste notre valeur. La Cream team s’agrandit, quelques éditeurs pas vraiment motivés se sont succédés, mais nous ne changeons pas, nous tentons seulement d’évoluer dans les règles de l’art et du bmx. Convaincu que le bmx est un art et un style de vie avant tout, dans le même esprit et le même but, j’entrepris la démarche d’agrandir les activités du magazine vers un univers lié au bmx. Ainsi on lança la “Creaminal jam” à Montpellier, une jam sans stress mettant l’accent sur l’ambiance et la fête plutôt que le stress du price money. C’est comme ça aussi qu’on se retrouve organisateur d’évènements, de soirées, animateur radio (“Cream on air”), réalisateur vidéo (“One”, pour les un an du mag), et pour finir, éditeur. Enfin, tout ce qui consiste à promouvoir et prêcher la bonne parole du bmx. Il est certain qu’il y avait une part d’improvisation pour lancer toutes ces activités, peut-être aussi une part de folie, d’investissement personnel et un peu de chance. Avec une équipe de rêve, les risques étaient limités. Mais quoi qu’il arrive, nous continuons vers notre quête. Nous construisons notre monde, nous pouvons tout faire puisque c’est du bmx. Bien sûr, ça ne s’apprend pas à l’école, on se lance et on voit, c’est du jetage. C’est un style de vie, proche du riding. C’est une vie entière. Et c’est comme ça que j’ai tout appris. C’est comme ça depuis le début. J’ai appris le flat dans la rue et ça m’a enmené jusqu’à Cream. Elle est belle la vie… Encore merci à toi qui, par un matin d’automne 1985, tu m’as balancé un bmx dans les pattes, en change de ma raquette de tennis que tu as perdu. Sans t’en rendre compte, toi et Lotfi Hammadi, vous avez changé une vie, lui donnant une nouvelle direction. Voilà où ça m’a mené… Merci ! Pauvres fous ! Alain “Mexicos” Massabova


Alain Massabova’s life. grande photo : Antoine Garnier


Ce que représentent, pour moi, ces cinq années de cream ? C’est bien sûr les photos, les textes, les voyages. Mais c’est avant tout la création de belles pages imprimées. Evidemment, je ne faisais pas personnellement le graphisme mais j’ai participé, comme tous ceux qui ont travaillé aux bouclages. Les mises en page les plus originales sont souvent nées d’un formidable travail d’équipe (c’est-à-dire d’une bonne prise de tête !). Dans mes meilleurs souvenirs, ça commençait souvent comme ça : le graphiste avait son idée, le photographe avait une autre idée, le rédacchef en avait une troisième… Personne ne voulait lâcher son idée et pourtant il fallait trouver une solution… Comme la dictature n’était heureusement pas notre style, on finissait par trouver un compromis. Le plus chouette dans l’histoire, c’est que ce compromis dépassait souvent chacune des trois idées de départ. Le résultat était réellement novateur parce que ce n’était pas une copie de quelque chose mais réellement une invention : on mettait trois cerveaux en commun pour dépasser un problème et on inventait une solution : une couv ou une mise en page toute fraîche, peut-être déjà faite ailleurs mais souvent différente de ce qui se faisait dans le milieu du bmx. On nous a souvent dit : «avec une couverture comme ça, c’est impossible que le mag se vende !». Nous on s’en foutait, ça nous plaisait et puis on ne voulait pas faire comme tout le monde. Et en plus ça se vendait…! Manu sanz



Polaroides de Manu Sanz



Claire et épaisse, la crème coule sur l’histoire du bmx depuis 1999. Internationale ou régionale, underground ou sous les flash du Star-system, au ras du sol des parkings ou coincée dans l’arbre qui domine le champs de bosses, son image est guidée de main de maître par l’objectif de Manu Sanz, ses textes par les pensées passionnées de gars comme Xavier Robleda, Daniel Mini, Alain Massabova, Nicolas Curie ou des riders pros comme Joe Rich, Mat Hoffman, Jay Miron, Martti Kuoppa, Mickael Steingraber et tant d’autres… Pour moi, il respire l’insouciance, le besoin de liberté, la quête du plaisir que chaque rider à en soi, même si un œil non averti n’y voit qu’une jeunesse bloquée sur ces premiers tours de roue. Il m’ouvre l’esprit sur d’autres gens qui s’expriment et offrent aux lecteurs un peu de leur expérience. Voyager grâce aux voyages d’autrui… Cream serait-il une agence de voyage, ou tout simplement un billet pour l’évasion ? A travers la vingtaine de numéro parus, j’ai découvert ou fait découvrir des pays ou jamais le mot bmx n’aurait du être prononcé : la Finlande, la Réunion, le Sri lanka, les Pays-bas, le Canada… plus qu’un magazine de sport, il exprime notre vie ou l’idéalise. Cream, c’est la vie qu’on rêve : celle du dépaysement, de la rencontre, du choc culturel, des fêtes chaudes du sud de l’Espagne, de la convivialité de l’Ecosse, des racines culturelles et sociales japonaises, de la junk food américaine, des expressions québécoises qui se mêlent avec délice et sans effort à une vie dévouée à la pratique du bmx. Je l’avoue sans honte Cream est ma thérapie, ce qui me permet de lier cette passion dévorante et la société dans laquelle on vit. Une façon de prêcher ma bonne parole et d’y trouver la satisfaction du devoir accompli… gardes à vous… Cream est maintenant indépendant, notre manque de moyen et d’organisation n’est qu’un leurre. Bientôt ces 5 années de temps et d’énergie paieront car la passion est inébranlable… David lombard



Cream est le magazine qui représente le mieu la culture du BMX lifestyle. Il a inspiré beaucoup de monde, moi y compris, à pousser les média du BMX vers de nouvelles étapes. Les articles et les photos créent une expérience que les riders peuvent apprécier sans fin. Je ne connais personne qui lit Cream et après le jette. Tous les numéros sont gardés pour une référence et une motivation futures ! En tant que rider, je peux me fier à tous les articles car tout est présenté par des riders expérimentés. Ça me motive pour aller rider tous les jours et progresser dans mon propre riding. Faisant moi-même des vidéos, les efforts mis dans les articles de chaque Cream me poussent à faire de meilleures productions vidéographiques. J'ai hâte de voir chaque nouveau numéro de Cream pour la motivation de toute sorte. C'est le leader en termes de présentation BMX dans le but de faire grandir l'industrie dans le futur. Cream is the best magazine out there that represents the culture of the BMX lifestyle. It has inspired many, including myself, to progress BMX media to the next level. The articles and photo layouts create an experience that the reader can enjoy many times over. I don't know anybody who reads Cream and throws it away. Every issue is kept for future references and motivation! As a rider, I can relate to every article as everything is presented by experienced riders. It motivates me to go ride and progress my own riding and enjoy riding everyday. As a video maker, the artistic effort that goes into every Cream issue pushes me to raise the level of production of my own video series. I keep looking forward to seeing every issue of Cream for all around motivation. It is the leader in terms of presenting BMX in a way that will help the entire industry grow and prosper in the future. Bobby Carter Producer, Diversion Video Magazine Masters of Fine Arts - American Film Institute Bachelors of Arts - University of Michigan



Cinq ans déjà, et tellement de souvenirs. Des bons comme des mauvais. Les vautours n'ont jamais cessé de tourner autour de Cream et pourtant le mag est toujours là. La crème n'a jamais tourné aigre malgré les pressions, les galères ou les conflits. Cinq ans de loyauté envers les riders et ses lecteurs, cinq ans d'images authentiques réalisées par les plus grands photographes de la scène en quasi-bénévolat. Cinq ans de critiques et de compliments. Cinq ans pour passer du stade de petit mag français à celui de bible d'images. Cinq ans de photos surréalistes du non moins surréaliste Manu Sanz. Cinq ans de maquette depuis pompée par les magazines pompeux. Cinq ans de promesses de financiers douteux qui ont tentés de faire leur beurre avec notre crème. Cinq ans de Alain Massabova aussi speed qu'un junk sous emphètes. Cinq ans qui ont forgé un crew qui ne cesse de s'agrandir. Et tout ça pour un seul but : l'amour et la passion de ce petit vélo qui tourne dans nos têtes. Seule chose qui ne nous a jamais déçu et qui continue à nous faire rêver. CREAM'S NOT DEAD ! Amitiée.... Christian "Edgerider" Van Hanja





the cream of

FACE

Rooftop. photo Manu Sanz



Il y a des choses chez Cream qui nous semblent trop importantes pour qu’on les oublie. Parmi celles-ci, le respect des riders est la plus essentielle. Alors parfois il nous semble bon de répéter les choses au risque certainement d’en irriter quelques-uns. Mais ce n’est pas très grave, du moment que ça les aide à mieux nous comprendre, afin de mieux nous respecter… La Passion. La passion est véritablement quelque chose de fantastique. C’est un truc vraiment bizarre, souvent incontrôlable, qui pousse souvent à atteindre et parfois dépasser ses propres limites, ça peut même vous pousser à vous lever tôt le matin. De temps en temps, il peut arriver que ça vous empêche de dormir, et ça prend une telle place dans votre vie que ça vous ferait presque peur… Une chose est sûre : dans notre petit milieu du vélo, il ne se serait pas passé grand chose s’ il n’y avait pas eu de passion. Grâce à ce " moteur " incroyable, de petits et grands projets ont réussi à voir le jour. Malheureusement, il arrive parfois que cette passion dévorante aveugle son (mal)heureux possesseur. Cette personne qui donnerait tout, et parfois bien plus pour voir ses projets prendre forme se retrouve de temps en temps utilisée, ou manipulée. Car cette personne ne résonne pas comme les autres. Le fric, le pouvoir, tout ça le laisse indifférent. Ce que recherche un passionné est uniquement le plaisir de voir les choses avancer et voir le sourire s’afficher sur un maximum de visages. Ces gens-là risquent inévitablement d’être la proie de gens moins scrupuleux qui sont très forts pour arriver à se servir de leur capacité à foncer tête baissée. C’est un problème courant qui sévit dans tous les domaines, mais je crois que là où le risque est le plus grand, c’est dans ce tout petit milieu qu’est le nôtre. Le bmx a beau être tendance en ce moment, les dollars ne se ramassent pas encore à la pelle, et croyez-moi, ce n’est pas près d’arriver. Alors sous prétexte qu’il n’y a pas trop d’argent, certains ont tendance à se sous-estimer, et sont prêts à se brader quand il s’agit de se faire payer une démo, ou quand ils négocient avec leurs sponsors. Ditesvous bien une chose, lorsque vous vous fracassez un genou lors d’une pauvre démo, ou que vous prenez un peu plus de risques pour

faire une meilleure place à un contest pour satisfaire un sponsor, si ça tourne mal, ce n’est pas votre sponsor qui va passer ces maudites heures aux urgences, ou perdre 21 jours d’immobilisation dans un plâtre pourri, c’est vous. Autre point où il faut être vigilant, c’est lorsque des gens font appel à vous afin d’organiser des événements. De plus en plus de jeunes sortant de prestigieuses écoles de commerce risquent d’être tentés de monter des événements utilisant le " vélo acrobatique ". C’est une très bonne initiative qu’il faut à tout prix encourager, mais il s’agit d’être prudents. Même si à la base ces personnes ont un goût marqué pour ce genre de discipline, le goût de l’argent risque rapidement de devenir le plus fort. Ils deviendront inévitablement des businessmen, et seront amenés à faire certains compromis pour gagner encore plus de dollars, alors soyez sûrs que tenter d’utiliser à moindre coût les connaissances et les bras de gens passionnés ne les gênerait pas trop. Donc soyez vigilants, et si vous vous engagez à collaborer avec de telles personnes, sachez vous vendre le mieux possible, et essayez de tout mettre par écrit, afin de ne pas vous faire avoir. Dites-vous bien que même s’ils cherchent à ne pas le montrer, nos connaissances sont pour eux vitales et ils essayeront de les utiliser de façon à ce que ça leur coûte le moins possible. Il faut que ça évolue, c’est nous qui avons les cartes en mains, car sans nos capacités, ces gens - là ne pourront pas faire grand chose. Mais tout n’est quand même pas si noir heureusement, car il existe de très beaux exemples comme le contest de Pessac créé par Olivier Morineau ou encore le Flat Time King des Grenoblos. La réussite de ces deux événements fait l’unanimité, pourtant, ce ne sont pas de grosses machines. Ces deux contests sont tout simplement représentatifs de l’esprit bmx, ce qui est logique car ils sont organisés par des gens qui savent vraiment ce qu’est d’avoir un bmx entre les jambes. Ils sont tout simplement passionnés, et à force de se défoncer pour arriver à contrôler leur événement de A à Z, ils ont réussi l’exploit de ne faire que des heureux parmi les gens présents… Deux exemples à suivre et à méditer. Daniel Mini

Mun, photo Manu Sanz


Martti Kuoppa, FTK Ã Grenoble, 2003. Photo Manu Sanz


“Pourquoi j’aime le bmx ? Pour des milliers de raisons, parce que c’est un sport magnifique, c’est un ensemble, un mode de vie vraiment particulier, une ambiance... C’est tout ça à la fois, ce n’est pas qu’un sport. J’ai accroché dessus d’un coup, un peu comme une maladie foudroyante... Sauf que je n’ai vraiment pas envie de guérir!!! J’adhère à ce mode de vie, j’adore les voyages, partir sans trop savoir où dormir, rencontrer plein de gens passionnés... Ça ne fait qu’un an que je suis dans le milieu mais j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer pas mal de monde, ça va relativement vite. Certains sont même devenus de très bons copains. C’est ce que j’aime dans ce milieu, passer un week-end avec des gens et avoir l’impression de les connaÎtre depuis toujours. Le fait d’avoir une passion commune ça rapproche, indéniablement. En ce qui concerne les disciplines je n’ai pas vraiment de préférence, j’aime quand c’est bien fait et que c’est joli, peu importe que ce soit du flat, du street ou du dirt. Le flat est très esthétique, le dirt plus impressionnant... Ça dépend. J’apprécie aussi beaucoup l’entraide qu’on peut trouver dans le bmx. Peut-être que c’est parce que je suis tombée sur les bonnes personnes, mais on m’a vraiment beaucoup aidé. Ce qui est flagrant de toute façon, c’est que malgré les tensions qu’il peut y avoir parfois entre les riders (c’est normal, c’est un petit milieu), tout s’efface devant le respect qu’impose un trick bien fait, ou le boulot accompli par quelqu’un qui veut faire avancer les choses. La vidéo, c’est en quelque sorte ce qui me légitime, car je cumule deux handicaps : je suis une fille et je ne roule pas (enfin pas encore). L’avantage d’être une fille c’est que c’est tellement rare dans ce milieu que ça crée une curiosité, ça ne passe pas inaperçu, et donc ça ouvre plus de portes car tout le monde a plus où moins entendu parler de la fille qui filmait... L’inconvénient, c’est qu’au début on se demandait ce que je foutais là, il paraissait inconcevable qu’une fille puisse s’intéresser à un sport tel que le bmx. Combien de fois, j’ai entendu que je ne venais que pour me faire des mecs, que je n’étais là que pour mater... Forcément je regarde aussi le mec, mais ça ne veut pas dire que je veux toucher!!! De toute façon, je sais très bien que quoi que je dise il y en aura toujours pour penser ça, pour véhiculer des conneries me concernant, mais honnêtement je m’en fous, ça ne me touche plus. Alaräsh ça a permis de montrer que j’aimais vraiment le bmx, que je voulais participer à son évolution. C’est vrai que c’est allé vite. J’ai accroché à Palavas l’année dernière (2000), ça a été la révélation. Ça paraÎt un peu stupide de dire ça, hein, mais je ne vois pas comment le définir autrement. À partir de là j’ai bougé sur le plus de contests possibles, je filmais pour avoir des souvenirs. Au bout de 36h de film, je me suis dit que je pouvais peut-être en faire quelque chose... Et voilà, Alaräsh. Ça a pris un peu d’ampleur, c’est cool. Ce n’est pas trop du business, ça reste marginal, mais ça m’a appris pas mal de trucs. J’apprends sur le tas, c’est la vie... Ça change des études. Ce que j’aimerais ? Que ça continue encore très longtemps. Qu’il y ait un peu plus de filles dans ce milieu, ça ferait peut-être évoluer certaines mentalités... Why do I like BMX ? For millions of reasons. It’s a wonderful sport, it’s like a world of its own, a very particular way of life, an atmosphere... It’s everything at the same time, not only a sport. It took me very suddenly, almost like a striking illness... except that I really don’t want to be cured ! ! ! I completely adhere to this way of life, I love travelling, going with no idea about where to sleep, meeting lots of passionated people... I’ve been in the BMX world for only one year but I’ve already had the occasion to meet many people ; it goes really fast. Some even became very good friends. That’s what I like in this world : spend a weekend with people and have the impression of having always known them. Having the same passion make people come together. This is undeniable. As far as DISCIPLINES are concerned, I don’t have any preference. I like when tricks are well - done and nice to see. It doesn’t matter whether it’s flat, street or dirt. Flat is very aesthetic whereas dirt is more impressive... It depends. I also appreciate a lot the mutual aid we can find in the BMX world. Perhaps it’s because I met the good persons but I really received great help. What is nice is that despite the conflicts that can happen between the riders ( it’s normal since it’s a small world ), everything is wiped out in respect of a well - done trick or the work accomplished by someone who wants to make things move. In a way, making video is what justifies my presence ; for I have two disadvantages : I’m a girl and I don’t ride BMX (well, not yet). By the way, the advantage of being a girl is that it’s so rare in this world that it creates a curiosity ; it can’t go unnoticed, so it opens more doors because everybody ‘s more or less heard of that girl who was filming...The difficulty is that at first people wondered what I was doing there. It was inconceivable that a girl could get interested in such a sport as BMX. How many times have I heard that I only came to get fucked or to eye up all the riders. Of course I watch guys but it doesn’t mean I want to touch ! ! ! Anyway I know perfectly that whatever I say there will always be people who will think stupid things and spread it around. But honestly I don’t care, it doesn’t hit me anymore. Alaräsh enabled me to show I really liked BMX and wanted to participate to its evolution. It’s true it ‘s gone fast. I got fascinated when I went to Palavas last year ; for me it was a revelation. It may seem a bit silly to say so but I don’t know how to define it differently. From that time on, I moved to as many contests as possible. I filmed so as to have memories. After 36 hours of film, I thought I could make something of it...And Alärash was born. It’s developed a little bit, it’s cool. It’s not a real business, it remains on a small scale but it’s taught me a lot. I learn on the spot. That’s life... It’s completely different from the studies. What would I like ? That it keeps on going for a long time. That there could be more girls in the BMX world, because perhaps it will help some mentalities evolve... Bérengère Chabanis



BMX IN UK… Mars 2001. Ma vieille Merco blanche sort péniblement du ferry en raclant le sol tellement elle est chargée. Toute ma vie est dans ce vieux bout de ferraille rouillé qui pue le mazout. Mon G4, mes fringues et mon vélo. Ma femme, en Angleterre depuis déjà une semaine, m'attend depuis 1 heure sous la neige. Gros sourire au douanier, passeport please, pas de fouille. Ouf c'est passé. C'est ici que commence mon aventure et voici les 3 raisons de nouveau départ. Apprendre l'anglais et découvrir ce pays qui m'a toujours fasciné, travailler et accroître mes connaissances dans le graphic-design et me faire un max de skateparks. Avril 2003. La plupart des mes objectifs sont atteints. Pour la langue, ça va mieux. Maintenant j'arrive à avoir une conversation sans demander toutes les 20 secondes "sorry, I don't understand" ou encore "Yeah, yeah I see...", genre le mec qui a tout compris. Je regarde les films " without subtitles " et je suis même allé au tribunal tout seul pour un excès de vitesse avec mon Land Rover. Question boulot, je n'ai pas à me plaindre. Premier job comme graphic-designer dans une boite catholique qui travaillait en collaboration avec des églises américaines et anglaises et aussi des écoles....

cathos bien sûr ! C'était assez comique pour quelqu'un qui a perdu sa foi en Dieu et qui ne parlait quasiment pas anglais. Ensuite j'ai monté des méga-rampe pour Skatelite UK pendant quelques mois. Cela m'a permis de voyager en compagnie de potes, de faire du camping, de voir différents endroits, et de refaire un peu de musculation et d'écrasage de doigts. Mon petit vélo était solidement sanglé sur la remorque et entre deux montages, on allait rouler les skateparks locaux. Je me suis même mis au skate en méga. Actuellement, je travaille pour une boîte qui publie 6 magazines : Boys Toys (style FHM-gadget-meuf en bikini-portables hi-tech), Koi Carp (des poissons qui coûtent des fois + de 10 000 balles mais qu'on ne mange pas, on les regarde dans un bassin au fond du jardin), Padles (Canoe kayak), Scuba World (... ou le monde de Jacques Mayol), SnowboardUK et Bmx Rider. Je m'occupe du design des 2 derniers, environ 240 pages (maxi) à designer par mois. J'habite à Bournemouth, dans le sud de l'Angleterre (Dorset) au bord de la mer et à 2h en train de Londres. C'est tranquille, il y a des vagues et de temps en temps je vais faire du body board... en combinaison bien sûr. Pour l'instant je ne vois ma femme (qui travaille dans la capitale) que le week-end mais je vais

photo team Twenty 2003 par Guillaume Santos

essayer de trouver une solution pour passer plus de temps avec elle. Voilà pour le hors d'oeuvre. Passons au plat de résistance maintenant. Question skateparks, je suis assez satisfait de mon tableau de chasse. Catheram, Meanwhile (1et 2), Playstation, Romford, Poole, Bristol, Bridport, Weymouth et mon favori Stockwell. C'est peut-être parce que je suis un local et que je connais bien le quartier mais je m'y sens bien. La cohabitation avec les skaters y est excellente et à n'importe quelle heure il y a du monde (même trop les week-ends ensoleillés). Un bon bmx shop dans la même rue (Brixton Cycles) et on peut aller se ravitailler dans une épicerie à 3 coups de pédales, que demander de plus. Je me suis fait des potes là-bas, on s'appelle avant d'aller rouler et on termine la session devant une pinte au pub du coin. Mes copains ne sont pas stars et ne courent pas après les sponsors, ils roulent après leurs journée de travail, bricolent leur matos et sont anti-fashion. Ils aiment juste rouler et ont même construit dans leur jardin des rampes et un gros volcano qu'ils ont remorqué jusqu'au skatepark pour que tout le monde en profitent. C'est l'essence même du bmx. Roulez pour soi-même sans se soucier du

“qu'est-ce que vont penser les autres...”. Cela me rappelle mes sessions au park de Gramont à Montpellier avec les K-Bourgs et autres Mini-LombardCroce. Mais je reconnais qu'il y a, comme en France et partout ailleurs, des gars qui roulent parce que c'est "mode" ou qui économisent pour se payer la dernière paire d'Etnies Taj assortie aux poignées du même nom. C'est incontournable et il faut faire avec. Ici c'est une autre mentalité. Vu le temps pourri qu'il fait en hiver et la pluie incessante (vous avez vu le nombre de parks en Angleterre, et cette belle pelouse), on peut dénombrer près de 70 skateparks au Royaume Uni. Indoor, outdoor, en béton, bois, payant, avec méga, dans une église, au 1er étage d'une warehouse, avec une aire de street, buvette..... Bien entendu, je ne compte pas les skateparks "municipaux" mal conçus et super chers, qui ont pour but de canaliser les p'tits jeunes qui massacrent les curbs en marbre et qui risquent de blesser les passants, ça fait désordre. Les skateparks indoors sont payants (à l'exception de Epic à Birmingham, immense et bien foutu), ceci afin de les entretenir, de payer les assurances et patati et patata... Les riders payent leurs droits d'entrée


et pour eux c'est normal. Tu investis dans le skatepark, tu roules. Tu veux pas payer, tu te gèles les couilles dehors et tu vas streeter le parking du supermarché... En France c'est le contraire, c'est pas normal de payer pour rider. Quant à cotiser pour une association, à quoi ça sert...? Mais apparemment ça commence à changer avec l'assoss des Parisiens. C'est l'exemple à suivre pour pouvoir rouler au chaud. Pour le business en Angleterre, je peux pas trop vous dire, je ne suis ni un vendeur de bmx, ni un importateur. Les gars ici roulent avec du bon matos, beaucoup de marques Européennes et ils soutiennent les produits Anglais (Ride UK, DIG, Fenchurch, Proper, Lord, Two&Eight, London Bikes, Bicycle Union, Federal...). En fait, les gars investissent dans le BMX et ont un bon retour. Vous avez pour preuve, les Backyard Jam, un excellent team Vans, un gars comme Zack Shaw qui bossent à plein temps pour le bmx, plusieurs importateurs (Hot Wheels, Seventies, IMG, Scoop) un nombre incalculable de petits contests et plusieurs jams de flat, les Urban Games, King of Concrete, King of Street..... Enfin, voilà de quoi bien s'occuper. Il n' y a qu' à voir aussi le nombre de pubs de bmx dans les 2

principaux magazines anglais. Personnellement je ne vois aucune faille dans le bmx anglais. J'ai récemment reçu des news de France comme quoi des shops fermaient, les petits importateurs tirent la langue, les gars rament pour écouler leur stock, mais bon faut pas rêver, le bmx c'est pas du snowboard ou encore moins du skate. C'est bien gentil de vouloir conserver cette "culture" hardcore, anti X-Games et tout le tralala mais faut s'attendre aussi à ne pas avoir de retombées. Et puis aussi le matos est de plus en plus costaud alors pourquoi vouloir à tout prix changer de cadre si le sien est encore "roulable". Mieux vaut garder la tune pour aller visiter quelques nouveaux skateparks ou soutenir des contests organisés par des riders. Je pense que l'avenir du bmx se trouve chez les plus jeunes, les gamins. Quand je travaillais au sein de l'association Attitude à Montpellier, je donnais des cours d'initiation et de perfectionnement dans le bowl de Gramont. Si vous saviez le nombre de jeunes qui ont arrêté parce qu'ils n'arrivaient pas à contrôler leur bmx beaucoup trop grand pour eux, et qui se décourageaient vite après 3 mois de cours. J'essayais tant bien que mal de leur régler leurs bikes en raccourcissant la chaîne ou en coupant

leur guidon. Mais le mal était déjà fait, les parents avaient investi dans ce foutu vélo, dans la cotisation de l'assoss et leur gamin ne prenaient pas son pied. Retour à la playstation et au football. Une autre chose aussi, les gars avec qui je roule à Londres ont tous un job (barman, mécanicien, maçon, technicien, web designer ou vendeur de vélos...) et prennent le bmx comme un passe temps. Ils partagent des maisons et sont autonomes. Ils ne rident pas tous les jours mais quand l'occasion se présente. Ils ont les pieds sur terre et n'espèrent pas vivre du BMX. Pour ma part je n'ai pas honte de dire que j'ai très peu roulé cet hiver. Beaucoup de travail et de fatigue et la glue de prendre ma voiture, se taper 2 heures aller-retour pour aller dans un skatepark et rentrer le soir à minuit, épuisé. Je l'ai fait quelques fois mais ma fatigue se ressentait dans mon travail, donc au lieu de perdre mon job, j'ai préféré lever le pied. C'est mon choix. Ce n'est pas le moment de me détruire la main et de pousser ma souris et de cliquer dessus avec mon front. Depuis quelques jours, le soleil est revenu et, oh surprise, il y a une mini rampe à 5 minutes de mon bureau. Entre 1h et 2 h, je déjeune là-bas et retrouve mes auto-

matismes. Et ça me suffit. Alors ok, peut-être que le bmx en France est sur le déclin (encore une fois), que les gars qui ont investi vont y laisser des plumes et qu'il y aura moins de contests et que les skateparks vont se vider.... Mais si vous regardez autour de vous, il n'y a pas que les magasins et les importateurs de bmx qui en pâtissent, il y a les autres commerces aussi. Les boutiques de fringues, les petites épiceries, les garagistes.... Alors comment faire pour éviter que le bateau sombre et retombe dans le Dark Side? Franchement je n'en sais rien. Je ne suis pas Ministre des Finances et encore moins un Jedi. Le bmx est une grande famille et il faut s'entraider pour limiter les dégats. Pensez aussi à la nouvelle génération en leur proposant des produits adaptés et en les conseillant. Les compagnies de BMX européennes qui y sont arrivées ne sont pas très nombreuses et ont travaillé dur pour cela. Je me dis toujours que rien n'est jamais acquis, il faut toujours travailler et entretenir, c'est comme les manuals… Xavier Robleda


Mat Hoffman, 2000. Photo Van Hanja


POUR VOUS, LES JEUNES... Il y a de ça quelques mois, je me suis fait une soirée tranquille à mater des bonnes vielles vidéos, juste comme ça, pour le plaisir. Un peu nostalgique, je l'avoue... Evidemment, je les avait déjà toutes regardé au moins vingt fois chacune. Je n'en ai pas des tonnes, mais celles que je possède valent à mon avis leur pesant de cacahuètes. Je me rappelle avoir maté ce soir-là Ride Like A Man, Head First et Ride On... Ces noms ne vous disent certainement rien mais ces vidéos reflétaient vraiment l'état d'esprit de l'époque. C'était le bon temps du 2-Hip King Of Vert (avec les mythiques Blyther, Wilkerson, Campbell), les Meet The Street contests (Grasso, Voelker, Vanderspeck, Roman), le début des Bicycle Stunt Contests Hoffman et les tous premiers King of Dirt. Tout un programme... Les mecs roulaient cash, sans piscine à mousse pour apprendre en douceur, il n'y avait quasiment jamais de dollars en jeu... Du pur riding, du vrai lâchage, dans une ambiance terrible souvent indescriptible (voir Ride On). Ce soir là, j'ai encore pris une claque et en plus j'ai réalisé que la majorité des figures actuelles ont quasiment été faites ou tentées pendant ces années là. Du truck-driver, au flair, au wallride sortie 36, en passant par back-flip tail-whip de Matt (back-flip tail-whip qui sera bientôt rentré par Nyquist

dans le bac à mousse, on parie?) tout ça existe depuis parfois plus de dix ans. J'ai l'impression que c'est un éternel recommencemnt, les mêmes choses, avec plus d'amplitude, des variantes rajoutées par-ci par- là. Les bases du freestyle que vous connaissez aujourd'hui ont été posées pendant cette période. Vous vous demandez sûrement où je veux en venir avec ce texte. En fait, le but est tout simplement d'essayer de vous donner envie de découvrir ces petits bijoux, ces témoignages d'une période importante. Vous qui débutez, vous qui avez chopé le virus récemment, vous êtes déjà passionnés, alors ne jurez pas que par les Props, jetez un oeil à ce qui se faisait avant. Les vidéos modernes sont mortelles, le niveau est phénoménal, mais celles de l'époque avaient vraiment le petit quelque chose, en plus du riding, elles avaient une âme... Vous ferez ainsi connaissance avec tout ceux qui ont contribué à l'évolution du sport (Kevin Jones, Pete Augustin, Bob Khol, Ron Wilkerson, entre autres). Si vous aimez vraiment le free, vous devez à tout prix connaitre tout ça. Il y a sûrement un "rider du troisième âge" dans votre ville qui doit bien garder jalousement ce genre de collectors. Prenez lui la tête, insistez lourdement, c'est un peu aussi son "devoir" de vous les montrer... Daniel Mini

Mat Hoffman, 2000. Photo Van Hanja


Daniel et Xavier, 1998. Photos Manu Sanz


David Lombard, 2002. Photo Manu Sanz


LA RELÈVE… La scène se passe à Alès sur le micro skate park, où la mini rampe fraîchement graffée par les p'tits lascars locaux, m'attendait... Je roulais, ou j'essayais de rouler depuis vingt minutes à me prendre la tête à tenter de grinder en opposite pour un jour peut-être maîtriser dans le bowl de Montpellier... Je me relève d'un essai peu fructueux de feeble opposite avec atterrissage dans un banc en bois, et je vois un père de famille, d'environ 30 /35 ans, qui arrive sur le lieu avec son petit garçon d'une dizaine d'années. Le gosse avait sur son visage un sourire que chacun d'entre nous connaît bien, le sourire un peu niais que l'on affiche quand on rentre enfin cette putain de figure... En effet, le jour tant attendu de ce petit bonhomme est enfin arrivé ! Pour son anniversaire, ses parents lui ont offert un bmx. Sous le regard attendri du père, le petit cascadeur essaie de passer le faux spine assis sur la selle, rebondissant deux ou trois fois en touchant le sol, perdant les pédales, mais, hors de question pour lui de tomber, pas ce jour-là ! Après quelques tours de ce nouveau manège, le père apparemment curieux réussit tant bien que mal à arracher le vélo à son fils, qui commence à s'essouffler. Il essaie à son tour de passer le faux spine, debout, super raide sur ses jambes, il fait des tours à fond, en slalomant entre les rollers effrayés. Et ce fameux sourire commence à inonder le visage barbu du père, qui, c'est sûr, c'est écrit sur lui, prend un pied pas

possible ! Il s'aventure même dans la mini, tente de sortir, sans chercher à pomper, en pédalant à bloc et risque de se tuer 3 ou 4 fois en accrochant méchamment. Je suis même obligé de le calmer pour qu'il n'essaie pas de dropper… Le gamin a perdu son sourire et fait maintenant la gueule car son vélo est passé dans l'autre camp... Le père le lui rend enfin après quelques belles frayeurs, mais ne perd aucune occasion de le lui reprendre. Depuis, régulièrement, ils viennent tous les deux rouler, toujours avec un seul vélo, le père encourage le petit, et le petit encourage le père... Cette petite anecdote me fait espérer que le bmx est peut être en train d'évoluer dans la bonne direction, malgré le phénomène de mode qui, on le sait tous, est éphémère… Les anciens roulent toujours (comment faire autrement), ils se prennent en main, s'investissent. Les nouveaux sont motivés, ils n'ont peur de rien, ils ont de quoi s'informer avec les magazines, ils peuvent trouver du matos assez facilement. Il faut croire au bmx, la période "il est pas un peu petit ton vélo" est en passe d'être finie, le bmx est en train d'acquérir une maturité qu’on ne lui a jamais connu. Les choses sont en train de changer… Daniel MINI: «Alain, lis ce texte et il faut absolument que tu le cases dans le prochain Cream sinon tout le monde saura que tu dépenses tous tes sous en figurines Goldorak.»


HISTOIRE VRAIE C’est l’histoire (vraie) d’un jeune rider qui habite près des montagnes. Un jeune plein de speed, plein de pêche, qui aime le vélo plus que tout. Mais c’est à croire que son vélo lui en veut, peut-être parce que le jeune fougueux ne s’en n’occupe pas. Lui, ce qu’il veut, c’est s’en servir mais pas passer des heures à le décorer ou à se demander si le bouchon de valve anodisé bleu mes couilles est bien assorti à la couleur de sa potence. Bref, ce jeune homme roule souvent, il fait du street comme d’autres font le 110m haies : à fond. C’est un cascadeur, tous ses potes peuvent en témoigner, mais un cascadeur passionné, mais qui plus est, possède une pure technique. Les ice pick grinds de nuit au SK8park ne lui font pas peur. C’est un habitué des urgences dans les villes qu’il visite, surtout dans une certaine ville du sud, où ses deux visites se sont soldées par un petit séjour à mater les infirmières. La première fois, ce fut pour un choc à la tête, fracture d’un petit os au niveau du cou, quand même. Comme avec son riding, il ne fait pas les choses à moitié, la deuxième fois, ce fut pour se faire recoudre la langue, la lèvre et la joue, qui s’étaient malheureusement retrouvées découper par les dents lors d’un violent contact avec de la terre bien tassée… Retour à l’hosto: - "Tiens, bonjour, comment vas-tu depuis la dernière fois?". Pas moins de 40 points de suture furent nécessaire. Ses potes, dégoutés, furent obligés de le laisser seul pour qu’il se repose. Après, ils sont allés se changer les esprits au SK8park où avait lieu

un bon contest de skate. Pendant ce temps-là, le vélo du blessé, oublié sur le porte-baggage, fit un heureux de passage. Ses potes, effondrés, s’en sont rendus compte trop tard: "C’est pas vrai?! On est trop cons. Il est à l’hosto, sonné, tout seul, et en plus, à cause de nous, il s’est fait tiré son bike". Qu’à cela ne tienne, en deux temps trois mouvements, ils ont décidé de se côtiser et de lui payer un vélo tout neuf. Ils n’ont pas un rond mais assument et lui donnent une vraie preuve d’amitié. Le vélo est mortel et les cascades pourront reprendre. Quelques mois plus tard, je le revois avec plaisir à Tignes, avec son nouveau vélo, il a l’air plus motivé que jamais. Il est venu à l’arrache avec ses potes, il fait un froid de canard, ils ne savent pas où dormir. Encore, désolé, on avait vraiment plus de places. Mais c’est pas grave, ils dormiront dans un coin, dans leur duvet, bien réchauffés par la boisson qu’ils avaient évidemment pris la précaution d’emporter. Pendant le contest, un de ses potes, cassera son vélo et lui empruntera le sien pour lui fracasser son guidon, décidément… Mais notre héros s’en fout, et ça le fait marrer. Ça fait partie du jeu, c’est comme ça. Il peut subir les pires galères, rien ne l’atteint, rien ne le démoralise, il vit son truc à fond. Je suis intimement persuadé que ce gars roulera pendant de nombreuses années, malgré les blessures et les faux plans à dormir à la belle étoile. Il a l’étincelle, il a besoin de ça, c’est un vrai passionné, il a tout compris… Daniel Mini

John Mini, sequences Manu Sanz


Simon Obrien, PLace VendĂ´me, Paris, 2002. Photo Van Hanja


Stephan Cerra, Hollywood, 2000. Photos Manu Sanz


Alistair Whitton, Chester, 200photos Manu Sanz


Victor Verlac, Grenoble. Photo Manu Sanz


“Roger”, photo Manu Sanz


Tout a débuté en l’an de grâce 1985. J’avais 14 ans à l’époque, pas beaucoup de motivation pour quelque sport que ce soit... C’est alors que je l’ai rencontré... ce petit vélo... D’abord, entre les jambes d’Eddy Fiola à Bercy, il allait finir entre les miennes, victime d’un vrai coup de foudre; le BMX et rien d’autre... Les études, le boulot, les femmes... Non, rien n’allait m’arrêter, j’allais devenir " l’Homme au BMX "... Oliver et son petit vélo. Tout a commencé par la race, la course, je m’étais à cette époque acheté un GT performer, (cela sentait déjà le roussi). Le temps de " GT performer " et hop je me suis téléporté dans le monde du Street à bord d’un Haro Master à la Moliterno, jantes à batons et casques à bell vissés, le roi de la téci et le début des Funboys était né ! Entre un 360 et un Abubaca, je n’hésitais pas à faire quelques figures de flat à la Martin Aparijo! Mes côtes, mes clavicules et mon cerveau ont tiré la sonnette d’alarme. Un jour, ma tempe a cotoyé le sol lisse d’une funbox impitoyable... Ne parlez plus à mon oreille droite, elle y est restée! Comment?? Mon léger handicap et mon âge foudroyant ont fait de moi Papy Roger! Haro au placard, place au Big Daddy de Mr Jones. Autant vous dire que d’autres ont suivi et que chaque engin reste pour moi une véritable pièce de collect ! De par ce parcours de passionné, vous imaginez bien que je ne pouvais en aucun cas, travailler à l’usine... Certes, j’ai fait des jobs classiques mais dans lesquels j’avais l’impression de perdre mon "tricks". C’est alors qu’est né le projet D’la balle. Cette association est à l’origine de beaucoup d’autres projets liés à la culture urbaine comme le hip-hop par exemple. C’est le directeur de Cap Berriat, Gilles Rousselot, qui prit l’initiative de réunir tous les acteurs grenoblois du sport et de la culture urbaine afin d’élaborer une proposition cohérente à la mairie. En 2 ans, 3000 adhérents individuels, une centaine d’associations et entreprises se sont regroupées autour de cet eden que tous les riders de la région attendent avec impatience. Laurent Ceresa, responsable de ce projet et ami de longue date, me proposa de m’occuper du Bmx et de sa

promotion dans le cadre d’un nouveau collectif spécifique aux sports de glisse : Le CSG 3.8. Ce collectif regroupe le SK8, le longboard, le roller et le Bmx, tout cela dans le but d’augmenter le poids des riders et de permettre la vérification du vieux proverbe : l’union fait la force. Je saisis l’opportunité de faire évoluer les choses avec la scène Bmx grenobloise, en faisant la promotion et en développant ce sport à travers des organisations d’événementiels, des initiations et des démonstrations. Cette offre était alléchante et motivante. Deux ans plus tard, la roue a tourné. J’ai obtenu ce poste après de longues et fastidieuses démarches administratives avec l’aide de la chargée de mission " nouveaux services emplois jeunes " de la mission locale, nous avons élaboré un projet qui devait être économique et viable, avec pour objectif, la rentabilisation de son poste au bout de 5 ans (durée de l’aide de l’Etat, 80 % du SMIC). Nous avons rencontré divers organismes susceptibles de nous apporter leur aide : la Direction Départementale Jeunesse et Sports, la Ville de Grenoble, ID Dauphiné (un cabinet de consultants). Mais devant un tel projet, il ne faut pas se leurer : il faut être conscient du travail à abattre, et du temps nécessaire : 6 mois minimum, avant que le dossier passe en commission pour obtenir le financement de l’Etat. (Direction Départementale du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle). Une fois l’accord obtenu, il reste encore de nombreuses démarches administratives avant d’obtenir l’argent. Après de longs mois de travail, nous avons donc obtenu la création de quatre postes dans l’Association. Grâce à cela, de nouvelles possibilités se sont ouvertes à nous. Ainsi, j’ai pu passer certains diplômes, comme l’AFPS (Attestation de Formation aux 1ers Secours) et je ne vais pas tarder à entamer une formation permettant l’enseignement du BMX. (BEES ou BEESAPPT). Comme vous le voyez, il est tout à fait possible de vivre du bmx sans forcèment être pro rider… Surtout à 30 ans ! ! Oliver Roger Vergoby

La voie du riding, Chase Gouin. photo Sanz à Montpellier

VIVRE POUR LE BMX... La vie vaut-elle le coup d'être vécue... Pour Albert Camus (et bien d'autres), c'est le seul vrai problème philosophique. Avant même de savoir qui nous sommes, le problème est de savoir ce que nous faisons là : le but de la vie... Pour ma part, c'est tout vu. Sans même y faire attention, le BMX a conduit mes pas vers le bonheur. Car vous l'avez tous compris (enfin j'espère), le but est d'être heureux. C'est donc dans cette quête du bonheur que le BMX intervient. L'expérience me force à en parler, à vous en faire part. Un trop grand nombre d'aveugles marchent sans vraiment savoir où ils vont. C'est bien là le problème. Dédier sa vie au BMX n'est pas un sacrifice, bien au contraire. Matt Hoffman, Dennis McCoy, Pépé, Lionel, Daniel Mini, Xavier Robleda et beaucoup d'autres qui resteront dans l'ombre, sont déjà des exemples, pour ceux qui ont la vocation, ceux qui comprennent le fin mot de l'histoire. Car la vérité est ailleurs (attention aux contrefaçons). Le sujet n'est pas de dire que l'on est, ou pas, un des piliers du BMX. Vous en êtes les seuls juges et là n'est pas le problème. Les motivations, à travers le BMX sont vastes : les meufs, l'argent ou le plaisir... Est-ce bien le BMX notre passion, l'intérêt de l'histoire? Les sensations que procure le BMX, un peu comme une drogue, furent ma première motivation. Bien plus qu'une mode, c'est toute une vie, un but. Faire du BMX aujourd'hui ce n'est pas seulement être sur un vélo. On peut traduire le BMX de plusieurs façons, motocross à vélo où bien objet roulant servant à faire des figures, à défier l'impossible, à repousser les limites, à s'évader... Peut-être en ai-je contre la race, ou peut-être nous sommes trop proches du skate et du freeride en général, mais pour moi, un BMX est tout sauf un moyen de locomotion. Pour ceux qui n'ont pas

eu la chance de lire le fanzine Bmxicos n°1 (1996) avec l'article de Lionel (BMX way of life), peut-être arriverai-je à vous faire comprendre que le BMX est tout sauf un BMX. La vision du BMX peut être la même que le Break-dance, c'est une question d'esprit. L'histoire, c'est le fil conducteur, la motivation, pourquoi faire du vélo (je parle de 20 pouces sans pédale automatique). Les faussaires sont vite grillés, ceux qui pensent se faire des meufs grâce au BMX se sont vite retrouvés sur la touche (au Trocadéro), à faire des "roues" avec des Oakley. Et pour ceux qui voient le BMX avec plein de dollars, qui ne vivent que pour l'argent, leur sponsor ou le price money : est-ce la peine d'en parler... Peut-être que l'argent fait le bonheur, mais ne mélangeons pas tout, préservons notre passion. Les vautours, les opportunistes, finiront par comprendre ce sport ingrat où seuls les "authentiques" s'en sortent. Faire avancer le BMX est une très bonne chose mais faut-il encore prendre la bonne direction. Les mauvaises intentions sont vite détectables. Vivre pour le BMX ou du BMX peut être lié, c'est une question de respect. Il n'y a aucun mal à vivre de sa passion, c'est même une réussite, un rêve. Le tout est de connaître ses motivations, le but à atteindre. J'éviterai aussi de parler des X-games, et de tout ce carnaval, de ce pseudo réseau de professionnels et de toute la gloire que ça procure. Malgré le fait que toute cette mascarade contribue au développement du BMX, les X-games sont encore loin de la France, loin du but principal du BMX. Aujourd'hui, tout le monde sait très bien que les contests ça fait chier, que le plus important, c'est de rider avec ses potes, rider tout simplement, s'amuser, faire une jam quoi... Avez-vous pensé à ce que le BMX vous apporte et à ce que vous lui apportez. Certains ont déjà compris... Alain Massabova


LE FISE À BÉQUILLES. Avant le Fise, je m’étais dit que le riding serait tellement bon à voir (vu l’aire de street et les patrons annoncés) que ça ne me gênerait pas de passer le week-end à regarder sans participer : et je m’en suis donné les moyens ! En effet, ce que je craignais depuis deux ans m’est arrivé quelques jours avant les festivités. Le genou se déboîte salement et me voilà avec une attelle et des béquilles pour le week-end après un passage aux urgences. Dur de ne pas savoir si on s’est détruit le genou de façon définitive car on craint toujours le pire. Je me suis donc lancé à corps perdu dans la 3ème mi-temps et je dois reconnaître que si certains vous offrent l’apéro en compatissant, d’autres vous virent à coup de pompe dans le cul avec ou sans béquilles. Enculés d’la sécurité, toujours aussi balaise de connerie ! Je me suis fait également virer de la " salle bleue " où avait lieu le flat, des soirées Cream et Soul de la teboi de merde (comme la plupart d’entre nous). Faut dire que "béquiller" tout le week-end ça ne vous donne pas des ailes, ça a plutôt tendance à vous percher à la moindre absorption d’alcool excessive. FATIGUE... maître mot d’un marathon à béquilles où déplacement dans la foule rime avec faire ses courses en plein embargo. DECEPTION... de me compter sur la liste noire des " cassés " comptant des pointures telles que Miron, Guimez, Borel, Byrnes, Caillard, Koubiac... et malheureusement un bon nombre de riders qui ont fait le déplacement uniquement pour practicer " THE AIRE DE STREET ", sans payer leurs cascades. BONHEUR... de déambuler au milieu de tout ce riding où le niveau européen "new school et old school" a enfin trouvé un contest où le spot est digne de nos espérances. C’est quand même terrible de voir Tabron et

Christian Ziegler, photo Manu Sanz

Geissler se mettre la pression en rampe, puis les meilleurs Européens faire de pures variations en dirt, ou enchaînements au sol, enfin en prendre plein les yeux lors d’un contest de street digne d’une Backyard Jam (au niveau de la ridass !) où chaque rider a ses lignes, son style, ses tricks qui calment et vous laisse sur le cul ! Un ou deux exemples : le transfert en no foot cancan en montant l’énorme plan incliné du rail (Van Homan), le ice pick grind d’Alexis Desolneux en descendant en entier ce même rail, ou encore 3.6 tail tap de Joe Rich sur la passerelle de la mort..... PLAISIR... de pouvoir tchatcher avec tous les potes des 4 coins de l’Europe, de rencontrer des nouveaux riders, de voir des jeunes tels qu’Olivier Rohlion, Titou Picard, John Mini, Nico de Montpellier promettre à un niveau de Stuntman. La chute faisant partie de notre sport, il est toujours rageant de se faire mal durant un contest car on peut se demander si on n’a pas dépassé ses limites. Mais après avoir vu la chute de Jay Miron sur la passerelle, faire un tour complet de la barre façon gymnaste en se défonçant l’épaule, on peut se dire que dans notre sport, la gamelle n’est pas réservée au débutant mais bien à tous les stades de la progression sur un bmx. On se rassure toujours en se disant que ça arrive aussi aux meilleurs et que la sagesse est, pour les plus âgés, un frein qui transforme notre expérience en progression, alors que les débutants ont l’appréhension et les experts l’expérience et les couilles. Pour conclure ce paragraphe sans fond, être "inridable" c’est utiliser le temps que l’on passe habituellement à rouler pour faire autre chose : libre à toi d’en faire ce que tu veux, sachant que le plus important est d’abord de se réparer avant de penser au prochain contest. David Lombard


Julien Roccissani par lui mĂŞme


Mathieu Richard, photo Manu Sanz


John Lee par Rob Dolecki


la grande famille des Blockaus

Chris Snyder, par Jeff Zielinski


PETITE MARQUE DEVIENDRA GRANDE ?

Chris Dietchy par Alex Dropsy

Ça y est, le p’tit vélo est une affaire qui roule… C’est un fait, une évidence. Il était temps… signe que ça commence à devenir important, des petites marques qui commencent à éclore, des riders comme vous et moi se lancent. Difficile à imaginer il y a de ça quelques années, mais maintenant on y est. On entre dans une phase où les plus passionnés ne peuvent pas résister à l’envie de s’investir, de joindre l’utile à l’agréable. Ça existe dans tous les sports, dans beaucoup de pays, et ce ne sont que les balbutiements en France. Le marché du BMX est en pleine explosion, les chiffres le prouvent, alors il y a une place pour ceux qui ont envie de se bouger. Ce ne seront pas des chiffres d’affaires monstrueux, la villa avec piscine est encore loin, mais de belles expériences risquent d’avoir lieu, tout ça grâce au "petit vélo de ton petit frère". Tout ça aussi à condition que chacun se sente un peu (ou beaucoup) concerné par ce qui est en train de se passer. Si vous avez des tunes à lâcher, si votre portefeuille vous démange, ne vous jetez pas sur le premier magasin de sport de la zone commerciale du coin. Vous pouvez trouver maintenant des produits 100% BMX, et même des produits 100% BMX français. Allez dans un shop qui s’investit à fond, rendez vous sur un contest pour rencontrer un gars qui roule et qui galère pour lancer sa marque de fringues, ou même de pièces. Il y a de plus en plus de riders dans cette situation, et si on ne se bouge pas, et si on ne les soutient pas, et bien, ça n’ira malheureusement pas plus loin que deux ou trois T-shirts sortis à l’arrache et basta. Si vous cherchez un pur short, un bon sweat, un vrai baggy bien costaud pour rider, ne vaut-il pas mieux donner ses dollars à un rider qui se bouge le cul plutôt qu’à une world company qui ne sait même pas que vous existez? Ce gars à qui vous donnerez votre fric n’ira pas en vacances à Woodward avec, il le réinvestira de suite pour pouvoir continuer à se développer, à progresser. C’est comme en vélo… des marques comme UGP, Play, Little Devil, S&M ont commencé comme ça, voilà le résultat. Tout ça parce que les mecs ont joué le jeu. Pourquoi ça ne marcherait pas en Europe et en France? Vous commencez à avoir le choix : des purs produits faits par des riders pour des riders. Ces personnes savent de quoi elles parlent, n’ont pas plus de moyens que vous et moi, mais elles essaient néanmoins, par pure passion. Ce serait vraiment trop con de ne pas leur donner leur chance. Pensez-y, c’est vraiment important, si vous jouez le jeu en achetant les produits de ces petites compagnies, leurs boss pourront sponsoriser des riders, faire des pubs, se faire connaître, tout le monde s’y retrouvera. D’ici quelques temps, si tout le monde y met du sien, ça pourrait réellement devenir intéressant. C’est maintenant qu’il faut suivre, dans deux ans ce sera peut-être trop tard. Croyez-moi, si ça marche, nous pourrons être fiers d’avoir contribué à la naissance de cette économie interne tellement importante pour l’avenir de notre passion. Daniel



Hidekasu Kuga, Japon, 2003, photo Yasuyuki Takeo


Lotfi, photo Manu Sanz


JosĂŠ Delgado, photo Grom k

Bob Scerdo, photo Rob Dolecki


Sergio par Joe Rich


Alexis par Valentin Roman


Jeff Desroche, photo Manu Sanz


Jeff Desroche, Paris Sacré Cœur, photo Manu Sanz


Gregory Gonzalez, Paris, Hotel Concorde Lafayette, photo Antoine Garnier


Kimmo, Helsinki, photo Markus


Avalanche, photo Manu Sanz

L’ÉQUILIBRE La télé parle de "Sports extrêmes", mais c’est un terme que je n’aime pas. Je voudrais dire à tous les riders qui pratiquent le BMX, ou tout autre sport dangereux, que même si ce sport est extrême dans la difficulté et dans la prise de risque, il peut apporter une grande maîtrise de soi. À chaque nouvelle prise de risque, notre esprit est conduit vers des émotions plus ou moins contrôlables, causées par la peur ou par le manque de confiance en soi. Et bien, qu’à cela ne tienne! Apprenons à nous concentrer pour mieux nous contrôler. Sachant par ailleurs que moins nous tombons plus nous avons de chance de rouler longtemps, voire très longtemps. Le premier point à prendre en compte est l’Equilibre. Tout ce qui existe sur terre dépend d’un équilibre, et notre esprit n’échappe pas à la règle. Si vous faites un peu attention, vous vous rendrez compte qu’à certains moments votre esprit est bien éveillé, mais beaucoup moins à d’autres. Il faut, pour être le plus proche de l’équilibre, être bien concentré sur ce que vous faites, penser à une chose après l’autre. Plus vous serez calme, plus vos capacités seront grandes. Mais il est évident que maîtriser sa concentration demande beaucoup d’effort et beaucoup de patience. Je ne vais pas vous dire qu’il faut faire de la médiation tous les soirs si ce n’est pas votre truc. Je vous propose simplement de faire, déjà dans votre vie quotidienne, une seule chose à la fois, de vous concentrer sur tout ce que vous faites. C’est un exercice à faire tout le temps et vous vous rendrez compte que cela vous aidera autant dans le riding que dans la vie de tous les jours. Certains vont me dire qu’avec les soucis qu’ils ont dans la vie, il leur est impossible de se concentrer et d’avoir un bon équilibre. La vie est une suite de problèmes à résoudre et tous les problèmes ont une solution, même les pires ! Je pense réellement que le BMX peut nous aider à prendre conscience de nos capacités, et changer notre façon de penser. Poupou


Damien Croce, Montpellier, 2002. Photo Manu Sanz


Pill, photo Manu Sanz



Steve Magro, photo Manu Sanz, montage Nicolas Colombani


LE MAUVAIS TEMPS D’UN RÊVE. Oh non, il pleut encore aujourd’hui ! Cette phrase si souvent prononcée me guide dans des rêves sans fin où le temps n’a plus aucune importance. Je me retrouve dans une forêt bien touffue où les feuilles sont d’un vert qui n’existe que dans mon esprit. Des filets de lumières transpercent les arbres et créent une atmosphère mystique. Le champ de bosse est là devant nous, les bosses sont parfaites avec des ejects lisses, des réceptions larges et juste un peu raide. Je ressens tous les instants, mon esprit est clair car rien ne peut le perturber. Ni la peur, ni le stress ne sont présents dans cet instant. Ils n'ont pas leur place ici, comme si je les avais supprimé en appuyant sur une touche de mon ordinateur. Ou plutôt comme si mon esprit les avait parfaitement contrôlé. Je prends mon élan vers une des sections, une propulsion sans défaut me stabilise dans un vol où n’importe quels tricks peuvent être effectués, mais je me contente d’un x-up bien poussé. Je prends conscience que tout est fluide, un léger son touche mes oreilles avec une musique douce et paisible. Puis je continue la section dans le flow, concentré sur une seule chose à la fois. Un turn down sur le second saut me fait ressentir toute la précision du mouvement, chacun de mes membres a une conscience personnelle qui s'unit au moment où j’effectue le mouvement. Ces quelques prises de conscience ne me surprennent pas, et un No Foot Cancan les pieds serrés l’un contre l’autre se place au sommet de l’ellipse dessinée par mon saut. Je ne fais plus qu’admirer les exploits accomplis par mon corps et mon esprit. Puis le dernier saut s’approche très vite, que vais-je faire ? Un trois cent soixante x-up, non je n’ai pas le temps, ahhh…! -"Eh Poupou ça va, t’as rien? Tu peux te relever seul?" -"Que s’est-il passé Franck?" -"Ben t’as voulu jouer au con et t'as fini marron!" -"Je suis resté longtemps dans les vapes? " -"Quoi ? Tu me demandes combien de temps tu es resté dans les vapes?" -"Ben, ouais ?" -"Mais, tu viens juste de tomber et tu t’es relevé direct." -???! POUPOU


Nathan Penonzec, Simon Obrien et un local. Long beach, L.A., photo Van Hanja



photo Rickie Adams



Shawn “Bizhouse” White par Van Hanja


Ed Nussbaum, Long Beach, par Van Hanja


the cream of

ÉDITO par Alain Massabova

couv Cream 4, black Jack, photo Manu Sanz



CREAM 1 L’information doit passer, la vérité doit sortir, l’actualité intéresse et le BMX doit s’établir… C’est là que Cream intervient, fini les magouilles, le “n’importe quoi“ des magazines. Il est temps pour nous d’être reconnu en temps que puristes. On ne cessera de le dire, le BMX doit appartenir aux riders. C’est pas du racisme ou de l’intolérance, c’est juste de la protection. Trop de gens se gavent sur nous et nous font perdre toute crédibilité. Nous sommes à la limite entre l’underground et le commercial, le pas est facile, tentant mais c’est notre sport qui est en jeu. Les profiteurs n’en n’ont que faire. Les grosses marques et les opportunistes sont de véritables dangers. Les riders qui se déguisent en clowns, ou qui nous prennent pour des cyclistes, pourrissent l’image du BMX. Les éditions de presse peu scrupuleuses n’hésitent pas à en tirer profit jusqu’à s’approprier le BMX. Dans cette lutte pour préserver le BMX freestyle, nous décidons de contre-attaquer. Nous redémarrons pour plusieurs raisons. Tout d'abord, pour garder le contrôle, sauvegarder notre passion, pour donner au BMX sa véritable identité, préserver son image. Ensuite, et c’est une chance, notre façon d’aborder le BMX évolue vers un côté beaucoup plus artistique et créatif, notamment grâce à des personnes comme Manu Sanz qui, à travers ses photos, montre notre passion d’une façon plus esthétique. Cream restera authentique et respectera l’esprit du BMX qu’il pratique depuis plus de 10 ans. Vous n’avez pas là un nouveau magazine, mais le fruit de l’expérience des principaux agitateurs et représentants du freestyle moderne, ses auteurs ne sont autres que les acteurs de la scène BMX d’aujourd’hui. Vous avez devant vous la continuité de ce qui forme la culture BMX contemporaine, de ceux qui montrent la bonne direction, celle qui met en valeur le BMX. Vous avez là un magazine impliqué, comptant pour le développement du BMX. Vous découvrirez, à travers ce premier numéro, une présentation de l’équipe rédactionnelle qui forme ce mag plein d’énergie et d’initiative. Nous avons toujours été fiers du BMX, nous ne vous décevrons pas, nous savons de quoi nous parlons. On parle tout simplement de BMX, de notre passion, de notre motivation, de notre vie… CREAM 2 Enfin la victoire du BMX, enfin on est lancé et on est bien parti. Il a fallu plusieurs tentatives pour que le BMX soit élu à sa juste valeur. Enfin récompensé, le BMX appartient désormais aux BMXers. La progression est dans le bon sens, la direction est donnée, on est sur la bonne voie. Fini le n’importe quoi, les vautours s'écrasent peu à peu et les riders ont le dessus. L’image du BMX restera intacte. Les événements, les magazines, les shops, l’importation seront désormais dirigés et contrôlés par les bonnes personnes. Celles qui se sont investies depuis tant d’années récoltent enfin le fruit de ce dévouement. Pour ne citer que le festival de Palavas (“la victoire est en nous“), l’honneur était au BMX : jamais un événement n’avait été aussi réussi. Jamais le BMX n’avait été aussi mis en valeur : un BMX heureux, libre et fier. Il ne reste plus qu’à remercier tous ceux qui ont porté le BMX à bout de bras et qui l’ont élu roi à travers tout ce temps et bien des difficultés. Merci d’avoir fait des heureux. Merci et vive le BMX ! CREAM 3 Eté 99, pourvu que ça dure... Encore un été rempli d'événements, encore une étape de plus pour notre cher bmx qui n'en finit plus d'évoluer, de progresser. C'est la rentrée, l'été se finit, on retourne à la réalité, on recommence, jusqu'à la prochaine... On revient sur Terre après tous ces moments inoubliables, ces souvenirs merveilleux, ces instants de bonheur que le bmx nous fait partager. C'est tellement

fou, on voudrait que ça ne s'arrête jamais. C'est fou et c'est possible. Il faut le vouloir. Le bmx est riche en événements, il se passe toujours quelque chose, des gens font en sorte qu'on ne redescende pas. Pour ceux qui n'ont pas la chance de voyager, se rendre partout, sachez que ça bouge. Que partout en France, dans chaque ville, y a du bmx, y a des riders prêts à tout. A l'exemple des jams d'été (Grenoble, Bordeaux, Montpellier, Tours, Limoges), des riders sont à l'initiative de ces projets. Mais beaucoup d'autres sont encore dans la tête des gens, il faut juste les aider à les réaliser ; leur permettre d'avoir, eux aussi, leur moment inoubliable. Le message à faire passer, c'est de se bouger afin qu'il y ait tous les jours partout du bmx. N'attendez pas que ça se passe, que quelqu'un d'autre le fasse. C'est pas normal que ce soit toujours les mêmes qui se bougent pour faire avancer notre sport (à tous). Comment se fait-il que certains en fassent tellement qu'ils ne trouvent plus le temps de rider, de pratiquer leur passion ? Alors que les autres regardent faire sans bouger. Ce numéro 3 parlera de ces personnes qui se sacrifient pour faire avancer les choses. Une personne comme Matt Hoffman, qui a donné la direction au bmx, précurseur du "made by riders for riders", il a créé ces moments merveilleux et tout ce qui va avec. Malheureusement, il n'a plus le temps de rider, alors il est rincé, sur la touche. Alors qu'il a rendu heureux tous ces bmx riders, on ne le regarde plus. Quelle tristesse. Mais l'exemple est à suivre, on peut tous, à notre niveau, faire avancer les choses. C'est facile de dire "moi, je ride", de ne s'intéresser qu'au price money. C'est important de faire évoluer le niveau, mais si le sport n'évolue pas, ça n'ira pas loin. Les pros se doivent aussi de montrer l'exemple, car ils font partie de ceux qu'on écoute : ceux qui ont du poids. Si ces personnes ne se bougeaient pas pour développer ce sport, aujourd'hui on ferait encore du flat avec un casque, les rampes seraient des banks et les juges auraient plus de 50 ans (non merci, j'ai déjà donné !). Il y a tellement de choses à faire pour faire avancer notre sport si jeune, j'ai vraiment du mal à comprendre ce que vous faites pendant que d'autres se démènent pour vous, les riders. Avezvous la conscience tranquille quand vous roulez sur une aire de street, que vous vous éclatez ? Que s’il n’ y avait pas des mecs qui mettaient un peu le riding de côté, il n'y aurait pas d'événements comme Palavas (pour ne nommer que le meilleur). Que si tout le monde ne pensait qu'à soi, il n'y aurait jamais rien, jamais d'instants magiques. On ne serait que des riders, de bons riders sûrement, mais pauvres de tout un tas de trucs. Le bmx a autant besoin de vous qu'on a besoin de lui : apportez votre contribution, ne soyez pas ingrat, vous êtes redevable. Lâchez votre buzz et la Playstation, et venez développer le bmx, votre avenir... CREAM 4 Y AURA TOUJOURS… Nous entrons dans le 3ème millénaire, le futur et tout ce qui va avec… On pense tous à un monde nouveau, une vie complètement différente comme si on n’était plus sur Terre. La vie suit son cours et comme toujours, les prédictions sont à revoir. Ce n’est toujours pas la fin du monde : je compte bien rider encore pas mal de temps. Sauf peut-être pour les pauvres victimes du bug, l’an 2000 ne changera pas grand chose. La dure réalité, c’est que nous n’avons toujours pas atteint le cosmos en 1999. Le bmx suivra son évolution quoi qu’il arrive puisque c’est sa nature. Malheureusement, y aura toujours ceux qui ne bougeront pas. On dira toujours que l’on fait du bmx alors qu’on ne fait pas du motocross à vélo. Y aura toujours les jaloux, les envieux et ceux qui critiquent mais qui continuerons à nous faire avancer (et niquer le bénef). Y aura toujours ceux qui diront que le flat c’est mieux et qui n’auront jamais sauter une bosse (c’est mon cas). Y aura toujours ceux qui diront que c’est de la merde mais


couv Cream 3, Matti Rรถse, photo Manu Sanz


qui essaieront d’en faire autant. De même, y aura toujours ceux qui diront que les mexicos se la racontent mais qui aimeraient être à leur place. Et puis, malgré les sensations du brakeless, y aura toujours des freins sur les vélos. Et ce sera toujours les poseurs qui feront avancer le bizzness (pas les pros). Notre sport sera toujours contrôlé par des riders, toujours les mêmes d’ailleurs ! On avait dit que l’an 2000 serait la guerre des étoiles, alors qu’on ne traverse toujours pas librement les frontières sur notre petite planète. Enfin, on l’espère, Cream continuera, de la même façon à vous montrer cette dure réalité avec toujours sa vision artistique et son esprit (celui qui ne dira du bien que de ceux qui le méritent). L’an 2000 renforcera le pouvoir du bmx face au côté obscur. Tout comme le creaminal crew, qui sera toujours présent pour vous faire partager notre passion. Et si quand même, des bmx riders arrivent d’une autre galaxie, nous les accueillerons de la même façon. En attendant d’être vendu sur les autres planètes, Cream vous souhaite un très bon millénaire. CREAM 6 Et oui, un an déjà, cela nous force à faire un petit bilan. On a foncé et aujourd’hui on jette un léger regard en arrière. Je ne vous cache pas que l’ensemble de l’équipe est assez fier car nos buts se réalisent petit à petit. Avoir un magazine qui n’a pas peur de ses opinions, un mag qui traite de toute l’actualité du BMX hexagonale, sans jamais céder à la tentation du publi-rédactionnel, et surtout, rester profondément authentique en essayant de plaire à tous ses publics. Notre staff est composé de personnes qui ne renient pas leurs origines. Pour nous, c’est l’investissement d’une vie. Partant de rien, nous continuons notre route, notre passion à travers les modes, les époques et malgré toutes les embûches qui ponctuent notre chemin. Oui, nous sommes fiers, car au travers de vos courriers, nous nous rendons compte que notre travail n’est pas vain et qu’il contribue à l’essor du BMX français en général. Que vous dire de plus ? Ben merci, merci de nous soutenir. C’est grâce à vous que nous sommes là, nous ne l’oublions pas, et j’espère que ça durera encore longtemps. Notre mission pour notre deuxième année est de véhiculer un esprit propre au BMX mais aussi de vous faire découvrir des riders hors du commun, de voyager le plus possible afin de vous rapporter des reportages qui vous dépayseront. Nous souhaitons aussi remercier tous les riders interviewés et photographiés dans les six numéros écoulés car ils ont fait rêver des centaines de jeunes. La vidéo Cream est notre cadeau, elle regroupe la plupart des riders influents en France et ceux qui pendant cette dernière année ont supporté ce magazine, le vôtre. CREAM 7 Cream passionnel… En l’an 2000, le message était de vous joindre à nous, de faire partie de la grande famille des bmx riders qui forment les acteurs de cette passion. On vous faisait comprendre que le bmx est une passion à vivre entièrement. "Bmx lifestyle attitude", c’est notre style de vie, nous vivons bmx, nous pensons bmx. Non, ce n’est pas une secte, c’est notre forme d’expression. Ce sport développe notre créativité, ouvre notre esprit. La passion nous transforme. On vous parlait des richesses qu’il procure, sans limites, sans frontières. Bien sûr, il y a les joies du riding mais à travers tous les pays que l’on parcourt, la richesse, c’est tous ces riders et ces cultures différentes, et toujours animés par la même passion. Tout le monde a bien compris le message (en tout cas on vous l’aura suffisamment dit). Alors on avance, déjà 2001, déjà 10 numéros, un quart de siècle que le bmx existe et ce n’est que le début. Pour cette nouvelle année, voyons les choses positivement. Plein de choses se créent autour de cette passion. 2001 sera l’année du bmx en

France avec les Worlds à Toulouse mais aussi avec un Palavas relooké (surtout en flat), toujours une multitude de petits contests, et les bmx sont enfin made in France. Le tout, bien sûr, dirigé par des riders. Tout semble aller pour le mieux, notre cher bmx connaît la reconnaissance. Ce numéro rend hommage aux contests organisés par des riders, aux personnes qui déchirent dans l'ombre, et aux années folles du bicross. CREAM 8 Notre limite. Depuis toujours, nous nous donnons des limites (ou des excuses), limitant ainsi notre progression, l'évolution... Aujourd'hui, en tout cas dans le bmx, je dirais qu'après avoir tant repoussé les limites, elles ont fini par disparaître (volontairement). C'est là que toute notre créativité entre en jeu, tout peut donc être réalisable. Le niveau atteint dans toutes les disciplines montre qu'il n'y a plus de barrières. Si le riding devient impossible mais qu’on le réalise, alors tout devient possible, tout existe. On m'a souvent demandé si le flat n'allait pas un jour finir par stagner, que le tour était fait, le but atteint... J'ai pitié pour les gens qui croient qu'un jour, on puisse atteindre la fin. Sans imagination, rien n’existerait. N'imaginons pas la fin, mais l'impossible, nous en sommes capables. L’évolution est infinie. Nous sommes dans l'ère où tout est possible. Tout est une question de limites personnelles : quand on veut (réellement), on peut. On peut appeler ça aussi de la volonté. La réussite ne tient souvent qu'à la volonté qu'on y met pour l'atteindre. Si votre but est atteint, c'est que les limites sont bien trop étroites. Puisque tout est possible, il faut imaginer l'inimaginable. C'est la règle de l'évolution. Matt Hoffman, Kevin Jones, Chase Gouin et aujourd'hui, Martti Kuoppa n'ont pas hésité à repousser ces limites, jusqu'à les faire disparaître. Leur volonté a atteint l'irréalisable. Ces figures, comme 540°, backflip, tail whip air, flair, spinning, hitchicker, rolling decade, qui étaient impossibles, il y a quelque temps, sont devenues des bases. Imaginez ce que seront les figures dans le futur, et vous progresserez dans ce sens. C'est pareil pour tout. En repoussant les limites vers l'infini, vous irez beaucoup plus vite, et beaucoup plus loin... Cette remarque rentre dans l'évolution générale de notre sport. Nous sommes dans une nouvelle génération, celle où tout est possible, même l'inimaginable... CREAM 9 Après vous avoir parlé de nos limites, qui tendent vers l’infini, on va vous parler de l’une de leurs conséquences : le professionnalisme. En effet, après 10 ans d’absence, le virus atteint de nouveau la France. Aujourd’hui, on peut compter des pros, des vrais, dans chaque pays. Alors on vous parlera de personnes comme Bibi, qui sont devenues pro grâce à leur niveau (et pas le contraire), ou alors du jeune prodige, Matti Röse et d’ancien mythe comme José Delgado des Mad Dogs (1er pro français). Le sujet est vraiment d’actualité puisqu’il est lié au bmx business qui a aussi contaminé notre cher continent. Vous montrant ainsi la richesse de notre passion puisque après avoir goûté aux sensations uniques du riding, on vous montrera que le nombre de débouchés est assez impressionnant. Une autre vision du professionnalisme, après les pubs ambulantes, les riders créent leur propre univers, s’auto-sponsorisent, rident par leurs propres moyens. Enfin, une multitude de choses s’ouvrent à nous, nous qui ne faisons que du bmx. Notre potentiel est énorme, nous commençons seulement à découvrir la richesse de ce 20 pouces. Vous n’avez pas fini d’en voir… Nous non plus! CREAM 12 On prend les mêmes et on recommence. Septembre 99, Cream 3, la France dort. Avec Daniel Mini, on décide de lancer un appel, un coup de gueule pour nous aider


couv Cream 6, John Mini et David Lombard, photo Manu Sanz


à organiser le bmx (promo, développement…). L’Edito du numéro 3 revendique ce manque, cette non-prise de conscience de la part des riders égoïstes, se reposant toujours sur les mêmes. Le message passe, tout le monde met la main à la patte, plein de choses se créent, c'est lancé. Aujourd'hui, on ne compte plus le nombre d'événements, de vidéos, de shops et il y a des vraies marques de bmx françaises, le tout à l'initiative des riders. Le résultat est plus qu'encourageant. Les riders ont compris: nous nous faisons nous-mêmes. C’est parfait. Ah oui, j'oubliais de préciser la direction dans laquelle nous allons… Quelle négligence. Je parlais, bien sur, positivement, toujours de l'avant, en progressant, comme le riding. En gros, nous voulons toujours faire mieux, propulser le bmx vers l'avant. Cette philosophie réunit à peu près tous les riders, aussi bien dans le riding que dans l'entreprise de notre passion. Alors, pour ceux qui sont dans le bon sens, continuez ! Et les quelques autres, ouvrez les yeux et entrez dans la grande famille du bmx français… CREAM 13 Été 2001, première sommation… Comme dirait Daniel, c'était trop beau. Notre pays tant convoité par les étrangers devait recevoir la planète bmx. Et oui, le sujet du moment c'est l'annulation du championnat du monde, notre championnat du monde. Il y a plusieurs façons de retranscrire cette angoisse. Frappée par ce malheur, la France connaît une très grande déception. Une amertume avec un arrière-goût de déjà-vu. L' échec des Worlds de Limoges en 93 était dû au laisser-aller des riders, se faisant manipuler. 2001, une deuxième chance était donnée aux riders français. Encore un échec ! À cause de qui, de quoi ? La question serait de savoir quelle est la solution, le recours. Serait-ce un avertissement, une première sommation ? Les années sombres que l'on a pu connaître provenaient des mêmes négligences. C’est pourtant simple, ça fait maintenant plusieurs années qu’on vous prévient, c’est votre passion, votre sport, votre art, c’est vous. Ce retour de manivelle vient d'une mauvaise organisation des riders. Les personnes qui font n'importe quoi provoquent ce dispersement. Si, dans le dernier numéro, on vous demandait de rejoindre la grande famille, c'était justement pour éviter ce genre de malheur. Je reste persuadé que si tout le monde était uni, ces problèmes n'existeraient pas… Face à cet échec national, nous tenterons de sauver notre pays en nous unissant tous le 14 juillet au skatepark de Grammont (Montpellier). Le seul but est de se rassembler et faire quand même sa fête au bmx… CREAM 14 Cream trip Encore un matin où pour la millième fois, je prends le train. Le Paris-Montpellier, je le connais par cœur. Quelle vie quand on se trimbale un vélo type bicross. J’ai encore menti au contrôleur en plein élan de zèle, lui racontant que bien sûr mon vélo sera bien emballé dans un sac. S’il savait que ce sac n’était qu’un vulgaire sac poubelle offert gentiment par le balayeur du quai. J’essaie donc de me rendre à la Pirate jam qui avait tellement d’importance pour moi. Ce train-train de rider, le vélo dans les transports en commun, c’est interdit, mais c’est pourtant une habitude pour nous autres. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai galéré dans les transports (vous voyez ce que je veux dire). Comme si voyager faisait partie de la vie du bmx rider. On parle souvent du riding, mais souvent aussi des trips que l’on vit, c’est important. Quelle richesse ce bmx. Ce train qui m’emmène voir tous mes potes et faire la fête au bmx dans sa ville, me fait penser à toutes ces choses merveilleuses que le bmx procure. C’est l’été, il y a plein d’événements un peu partout. On en fera un maximum. La galère du train (ou de l’avion) ne m’arrête pas. Ces événements sont incontournables et mêmes indispensables.

Quand j’y pense, les mecs “forts” sont souvent aussi ceux qui voyagent. Peut-être qu’apprendre à comprendre les autres, l’ouverture d’esprit, ça aide pour le riding et dans la vie en général. La galère aussi, c’est bon pour apprendre à se démerder. Les habitués du bmx (pas démonté) dans le TGV le savent. En tout cas, ça me donne l’occasion de penser à tout ça. Que finalement, il y a toujours du bon. Toutes ces années de galères me le confirment aussi. 15 ans sur un bmx et puis plus rien n’a d’importance. Le TGV met 3h 20 pour me plonger dans ce monde d’enfants qui ne veulent pas grandir. Je réalise encore une fois l’importance de cet objet à 2 roues (de 20 pouces). J’espère que, comme nous, vous avez pu vous rendre sur tous ces événements d’été. Enfin, tout ça pour dire qu’il y a vraiment du bon à voyager, surtout avec son bmx. CREAM 15 L’histoire commence un matin d’automne, c’était pourtant simple. Un rapide coup d’oeil en arrière et puis, trop tard. J’suis lancé. A peine le temps d’y penser et on se retrouve esclave de son engin. Au début, c’était juste pour rigoler. Qui aurait cru que le simple fait d’essayer une figure sur un vélo pourrait à ce point transformer une vie. Naturellement les choses s’enchaînent, un peu d’élan et c’est le saut. Quelques temps après, on se retrouve les pegs sur un rail. Sans pouvoir s’arrêter. Les figures s’enchaînent aussi naturellement que vous devenez un rider. Vous appartenez à votre bmx. Le regard sur ce vélo vous coûtera la vie. Votre existence a changé. Sans vous en rendre compte, votre personalité s’est transformée. Dans la peau du rider, vous êtes différent, vous rentrez dans la marge. L’homme supérieur que vous êtes devenu ne peut se retourner, c’est irrévocable. On ne fait pas du bmx à moitié. La passion prend le dessus et plus rien n’a d’importance. C’est le bmx qui dirige votre vie, votre raison. Tout quitter pour rider ? La question n’existe pas pour celui qui a compris le sens de cette passion. Le choix, c’est le bmx. Depuis longtemps, on vous explique ce qui se cache derrière ce vélo 20 pouces. Dans la courte vie du rider, on est ammené à faire tout un tas de choses. Cette vie enrichissante n’intervient qu’après un choix, la plupart du temps réfléchi. Ce numéro de fin d’année et donc de bonnes résolutions, montre à quel point la vie est un choix. A travers des personnes et des situations complétement différentes, vous pourrez vous y retrouver. Ces riders qui passeraient pour fous aux yeux du public, nous paraîssent normaux. Le choix est fait, on laisse de côté les études, le travail, les relations pour un peu plus de riding. La vie normale ou le bmx ? Une réponse pour toujours, nous sommes définitivement différents. Nous faisons du bmx, tout repose là-dessus. CREAM 16 (SPECIAL JAPON) Les voyages ne forment pas que la jeunesse, ils nous ouvrent à tout un tas de choses formidables. Notre mentalité, notre personnalité et donc notre riding en dépendent. Après avoir parcouru un certain nombre de pays, nous nous sommes arrêtés sur le Japon. Pour un tas de raisons que vous découvrirez, nous leur dédions ce numéro de Cream. Leur riding original et tout à fait new-school nous a d'abord interpellé, mais leur approche du bmx, leur façon de vivre cette passion nous a définitivement fasciné. Outre les différences de culture, leur respect du riding et du rider nous ont vraiment bousculé. Cette vision du sport, comme un art martial pourrait être un exemple à suivre. Nous avons passé quelque temps là-bas pour nous en rendre compte. À travers les spots de street, de flat, des contests, une tournée, un salon, au coeur même des principales marques de vélo, avec les principaux acteurs de la discipline, nous n'en revenons pas les mêmes. La conception du bmx est différente, parfois même à l'opposé de ce qu'on a pu connaître. Loin de la grande machine US qui commence à s'essoufler et prendre exemple sur l'Europe. Car si le bmx est américain, son futur pourrait être


couv Cream 20, Nico Cambon, photo Manu Sanz


japonais ou européen. Il est temps de changer les mentalités, aujourd'hui grand nombre de riders ne sont plus motivés par le price-money mais par le simple plaisir de rouler. C'est surtout le cas au Japon… C'est une des raisons pour laquelle notre attention se porte sur eux, bien plus que leur niveau de riding. Étant donné notre sujet, ceux qui trouveraient ce numéro un peu trop "flat", même s'ils ont raison, nous n'avons toutefois pas fait l'impasse sur le reste. Même si le Japon est devenu le pays du flat, les puristes du street ou des trails pourront s'y retrouver à travers le récit mouvementé de Manu. Je vous répète que seul leur style de vie, leur attitude nous retient. On a pu s'apercevoir aussi que les différences sont seulement dans les disciplines, et pas dans la tête. Loin d'une inconcevable guerre dirt / flat, le respect du bmx ne leur permettrait même pas cette idée. C'est de cette exemple (à suivre) dont je parle. On en reparlera… CREAM 17 (SPECIAL CRÉATION) Cream a toujours privilègié le côté esthétique et artistique devant le côté technique et sportif du bmx. Ce numéro un peu spécial est consacré à ceux qui partagent cette vision. Le Créateur, l’Eternel… Le monde se divise en deux, entre ceux qui font les choses et ceux qui suivent. Le bmx n’échappe pas à la règle. Une infime partie de ce monde fait avancer l’autre en leur montrant les différentes directions. Ces quelques personnes font progresser le bmx dans ce sens en ouvrant les portes de la création. On parle de mode d’expression corporelle, d’un message que l’on veut faire passer à travers le riding et ce qui l’entoure. Et si Le riding reflète la personnalité, à différents niveaux, l’originalité reflète cet esprit créatif qui nous différencie. La personnalité n’est pas un choix, on ne peut être à tout prix original si on ne l’est naturellement. L’original, celui qui créé sous quelque forme que ce soit, appelé aussi Artiste dans certains milieux (pas toujours reconnus), est un exemple, une opinion, nous proposant le chemin qui nous conviendrait. Ces gens si différents perpétuent notre discipline pour ne jamais l’estomper. Ces créatifs qui font notre futur méritaient d’avoir la parole. Nous voulions tout simplement remercier et rendre un hommage à ces inventeurs immortalisés par leur création. Ces personnes, ou plutôt ces personnalités du bmx et de sa culture, rentrent dans l’histoire. Ces immortels qui ont prétexté le bmx pour s’exprimer et s’affirmer, sont avant tout les gardiens de ce temple, le bmx. Voici donc un trop court aperçu du paysage artistique de notre point commun, le bmx. CREAM 18 (SPECIAL FIESTA) Chacun d’entre nous pourrait donner sa propre définition du bmx. On s’est souvent demandé pourquoi cette pratique, pourquoi cet attachement. Pourquoi? Depuis un certain temps, on vous vante les mérites et les bienfaits de ce simple vélo. En essayant de vous apporter quelques réponses, voici de quoi vous mettre sur la voie : nous consacrons ce numéro aux événements d’été, un bmx en fête… Le plaisir du bmx passe aussi par la fête entre riders. Prétextant une compétition, l’événement, c’est bien souvent le simple fait de se retrouver. Je vous invite à découvrir à travers des exemples, plusieurs façons de fêter le bmx. Que ce soient les X-games, une démo sur une plage ou une simple jam locale, autant de bons souvenirs marqueront la vie d’un bmx rider. L’été étant propice à ces retrouvailles, sans vous choquer, nous en profitons pour vous montrer ces différentes façons de voir le bmx. Juste un mot à propos de notre ponctualité, si Cream accumule quelques retards, c’est pour ne pas négliger son contenu, privilégiant la qualité devant la périodicité. Nous tenons tout de même à nous excuser pour ces retards et essaierons de vous satisfaire tous les deux mois. Vous comprenez aussi que ce qui

fait la qualité du mag c’est aussi une équipe composée uniquement de riders préférant souvent une bonne session de riding (surtout l’été). Enfin nous tâcherons de nous y tenir sachant que nous ne sommes pas prêts de lâcher notre mode d’expression favori (juste après le bmx, bien-sur…). Merci quand même pour votre patience et votre soutien. CREAM 19 Peace, love & bmx… Le monde est en guerre. Les hommes s’entre-tuent, on se déchire pour ce que l’on croit être juste. Les idées passent avant tout.. Nous ne sommes à l’abri de rien. Un seul but : gagner. Chacun pour soi. Et le plaisir n’est plus du tout d’actualité. Ceux qui n’ont pas la chance d’être les plus forts sont mis de côté, n’existent plus, s’effacent ou s’en vont naturellement. Le bmx prend la direction qu’on lui donne, à l’image d’un monde mutilé par la soif de vaincre. Quelle dure réalité ! En visitant la France profonde des riders (ceux qui n’ont rien à dire parce qu’ils ne sont pas pros), j’ai découvert d’autres façons de rider. On trouve vraiment de tout lorsqu’on sort de chez soi. Il y a bien sûr ceux qui roulent pour justifier le salaire du sponsor, mais en voyageant j’ai trouvé une plante rare : un inconnu, un mec qui n’a pas de sponsor, qui ne fait pas de démo, pas de contests, pas de vidéo, pas de photo mais qui ride tous les jours (ou presque) avec ses potes (forcément), et qui pourtant pourrait gagner n’importe quel contest en pro, un fou… Encore plus étrange, complètement dingue, et là il n’est pas seul, ils sont nombreux, ils prennent leur vélo, tous les soirs où le temps le permet, se dépêchent d’arriver sur le spot, tapent la discut’ avec les potes, puis tapent 2, 3 tricks qu’ils maîtrisent depuis 10 ans, retapent la discut’, regardent les autres riders, lancent 2, 3 vannes au passage, et puis repartent, heureux… Ils ne seront malheureusement pas champions du monde cette année, ni même l’année prochaine. Mais ils seront encore là dans 20 ans. Contrairement au pro qui s’efface quand il n’est plus au top, ces pauvres riders inconnus jouissent sûrement plus du bmx que celui qui se prend la tête tout seul pour être le meilleur du monde… Et si c’était ça aussi le freestyle, faire ce qu’on veut avec son bmx. Doit-on me lapider parce que je ne fais pas toutes les figures (la honte !) ? Et si le bmx, c’était aussi accepter les gens comme ils sont ? Le riding développe la personnalité, mais estce une raison pour être égoïste ? Et enfin, c’est peut-être une goutte dans l’océan, mais la tolérance ne serait-elle pas le premier pas vers la paix ? Puisque l’on est si supérieur, ne sommesnous pas les mieux placés pour montrer l’exemple ? Ces guerres n’ont que trop duré… revenons à l’essentiel. Même si ça peut paraître évident pour beaucoup, il me semble important de souligner ces attitudes qui finissent par détruire. Ceux qui comprennent le fin mot de l’histoire sauront que nous revenons de loin, ce Cream nouvelle formule, repart avec un nouvel éditeur, de nouvelles structures pour redémarrer, éviter les erreurs du passé, plus sainement, dans un seul but, celui de réunir le bmx comme une grande famille. Merci encore à ceux qui nous ont toujours suivi et désolé pour tous ceux que l’on a déçu. CREAM 20 (SPECIAL TWENTY) 20 pouces, 20 ans de bmx en France et puis 3 ans que Cream s'efforce d'apporter sa contribution, mettant l’accent sur son aspect artistique. L'image de ce sport reste avant tout notre priorité. Nous n'avons jamais dévié de ce chemin. Toute l'équipe de Cream est plus que jamais fière de vous montrer notre vision du bmx : nous faisons du bmx, nous faisons Cream et nous le crions sur les toits ! Ce numéro anniversaire montre à quel point nous sommes attachés à cette passion. Ce petit vélo a pris une importance énorme dans le paysage urbain. L’image qu’il véhicule est forte parfois voire inaccessible. Nous voulons aussi garder sa valeur. Ça peut paraître élitiste, mais il


couv Cream 12, Shelter Doe, photo Manu Sanz


y a un certain mérite à conserver, la qualité fera sa pérennité. Nous misons sur du long terme, impliqué jusqu'au cou, on ne peut faire n’importe quoi. Si pour beaucoup Cream semble parfois inaccessible, nous avons toujours été à l'écoute des riders. Vos remarques sont très importantes. Nous ouvrons une boîte email (courrier@ cream-bmx.com) pour répondre à vos questions et vous écouter. N’hésitez pas à venir nous voir, une fois de plus, dites vous bien que ce magazine est fait pour vous. CREAM 21 L’univers… Notre micro monde s’agrandit et prend sa place dans la société. Nous sommes presque devenus des gens normaux, sans vraiment changer de comportement. Ceux qu’on appelait marginaux autrefois tiennent une place importante. La punk attitude est devenue presque banale. Et si le monde se tourne vers les sports extrêmes/alternatifs, c’est qu’on commence à nous comprendre. Nous sommes intégrés, même malgré nous, dans ce système dans lequel nous comptons désormais. Eh oui, sans s’en rendre compte nous faisons partie de cette société : en voulant sortir du troupeau, être différent, on finit par l’inspirer. Si aujourd’hui les jeunes veulent être des Jackass, des Gonz (Marc Gonzales), des Marilyn Manson, ou autres idoles des fans, c’est que le monde a bien changé. L’une des raisons qui a rendu possible cette intégration, c’est que les acteurs tirent les ficelles. Les riders dirigent les riders, c’est pourquoi nous nous comprenons. Les vieux cons laissent la place au jeunes détraqués qui font du bmx, du skate ou autres sports qui font vomir. Nous avons créé notre propre univers dans lequel nous évoluons. Et ça c’est une évolution. Et si jadis les cyclistes dirigaient les bicrosseurs, ce n’est plus qu’un mauvais souvenir. Nous sommes matures pour être indépendants. Les médias sont tenus par des pro-riders qui montent aussi leur propre marque de vélo (comme KGB). Tous sur la voie de Mat Hoffman, puis de Jay Mirron, nous sommes beaucoup plus que de simples riders attendant qu’on s’occupe de nous. Depuis le temps qu’on vous parle de mettre la main à la pâte, les résultats font vraiment plaisir. Si ça vous chante de vous lancer dans cette entreprise, sachez que vous n’êtes pas seul, notre rôle est aussi de vous soutenir. N’hésitez pas à nous en faire part.

CREAM 6 Yes, one year already, it is time to do an annual assessment. We have developed so fast and today we need to look behind. I can’t deny that all the staff is proud because our goals have progressively been met. We have a mag which shows our opinions, deals with all the BMX news in France, without any commercial pressure, and we try to keep real, to satisfy the readers. Our staff is composed of people who don’t deny their origins. That’s really important in our lives. We had nothing, we continue to practise our passion through fashions, times and actually problems. Yes we are proud, because thanks to your letters, we realize that our work isn’t vain and that it contributes, in general, to the advance of French BMX. What else could be said?...Hum, thanks for your support. We are here thanks to you, we don’t forget it, and I wish it would last. Our mission for this second year: to keep BMX’s own spirit but also to make you discover new amazing riders, to bring back reports which will make you dream. We want to thank all the interviewed and photographed riders in the last six issues because they make thousands of youngsters dream.

CREAM BMX #1 INDENPENDENZA… Toute l’équipe du magazine cream est fière de vous présenter CREAM BMX MAGAZINE, NUMERO UN. C'en était trop, le manque de considération et de respect incitent souvent à la révolte et pour nous le jour de l'indépendance est arrivé. Le bmx doit être contrôlé par des riders, c'est une évidence car se faire diriger par des personnes trop éloignées de notre milieu finit systématiquement par un échec. C'est pourquoi nous nous retournons avant le naufrage. Une seule chose nous préoccupe: sauver l'âme du magazine en le dirigeant nous-même. Fini les magouilles et l'incompréhension. L'expérience acquise depuis toutes ces années nous pousse à prendre nos responsabilités en redémarrant à zéro. Voilà, instinctivement, nous continuons notre rêve par nos propres moyens avec une volonté à toute épreuve. Pour le respect des lecteurs, des contributeurs et des annonceurs, c'était le minimum. Nous conservons la ligne du magazine, développant l'aspect artistique, culturel et international du bmx freestyle et de son style de vie. Pour vous le changement sera imperceptible mais pour nous, c'est une véritable délivrance... CREAM BMX #2 Ce numéro un peu spécial est un hommage, une dédicace aux beaux jours, à l’été qui sera toujours magique, à ces milliers de souvenirs qui nous marquerons, à tous ceux qui prendront goût à notre passion en voyant une incontournable démo sur la plage. Ce numéro remercie tous ceux qui prêchent la bonne parole en montrant le bmx au reste du monde. Toutes ces démos d’été, au bord de mer, font le bonheur d’un public pas vraiment connaisseur mais qui se voit pousser des ailes devant un backflip ou un spinning. Nous avons voulu ouvrir ce numéro à tous, dans le même but d’offrir du bonheur et de faire découvrir notre passion. Le bmx fait parler, alors montrons-le et créons des vocations comme l’on fait les oldschools pendant les années folles. Nous ne serions pas là sans eux. À nous maintenant de créer la relève et de montrer la bonne voie. Au risque de vous choquer ou de vous émerveiller, cette deuxième édition indépendante (qui revit de ses propres cendres) change d’identité visuelle (logo et créa), sans changer notre façon de voir les choses. Mettant toujours en avant l’aspect artistique, les raod trips, et les opinions fortes. Je vous laisse découvrir le contenu, et ensuite, ce sera à vous de jouer… CREAM 7 In the year 2000, the message was to join us, to be a part of the big family of the bmx riders who constitute the actors of our passion. We made you understand that bmx is a passion to be lived completely. «Bmx lifestyle attitude», it’s our lifestyle, we live bmx, we think bmx. No, we are not a sect, it’s our medium of expression. This sport develops our creativity, opens our spirit. The passion transforms us. We spoke to you about the incredible rewards it can bring, its limits, its borders. Naturally, there are the enjoyments of riding but through all the countries which we cross, the reward is to see all these riders and different cultures, and always be stimulated by the same passion. Everybody understood well the message (at least we will have repeated it to you enough). Then we continue, already in 2001, already 10 issues, a quarter of a century since bmx was born and it’s only the beginning. For this new year, let’ s see things positively. Lots of things build up themselves around this passion. 2001 will be the year of bmx in France with the Worlds in Toulouse but also with a new Palavas (especially for flatland), still a multitude of small contests, and bikes are finally made in France. The whole thing, naturally, controlled by riders. Everything seems to go for the best, bmx knows about gratitude. This issue honours contests organized by riders, people who kill in the shadow, and the crazy years of bmx.


couv Cream 13, Jesus Fuentes, photo Manu Sanz


CREAM 8 Our limit We have always given ourselves limits (or excuses), restricting in this way our progress, evolution… Today, in any case in BMX, I would say that after having so much turned down limits, they have disappeared (intentionally). That’s where all our creativity begins, then everything can be reached. The level reached in every discipline shows that there are no barriers left. If riding has become impossible and we do it all the same, then everything becomes possible, everything can be done. I was often asked if one day flatland wasn’t going to lose breath, if all was not already done, the aim already reached… I feel sorry for people who think, one day, we can reach an end. Without imagination, nothing exists. Let’s not imagine the end, but the impossible, we can do it. Evolution is infinite. We are in the era where everything is possible. It is a question of personal limits: if you (really) want, you can. We can also call this, power of will. Success is, often, only the result of will. If your aim is reached, it’s because your limits are too narrow. If everything is possible, you must imagine the inconceivable. That’s the rule of evolution. Matt Hoffman, Kevin Jones, Chase Gouin and today, Martti Kuoppa haven’t hesitated to push these limits, until they made them disappear. Their will has reached the unachievable. Tricks like 540°, backflip, tail whip air, flair, spinning, hitchicker, rolling decade, which were impossible a few years ago have now become the basis. Imagine what tricks will be in the future, and you will progress in this direction. It’s the same for everything. If you push limits, you will go faster and further… This remark goes into the general evolution of our sport. We are in a new generation, the one where everything is possible, even the unbelievable…

grow up. Almost all riders are thinking this way, not only in riding but also in the undertaking of our passion. So, for those who are in the right way, go on ! And for the others, open your mind and come and join us in the huge French BMX family…

CREAM 9 After having discussed about our limits, which seem to be endless, we ‘re going to talk about one of their consequences: professionalism. After being absent for 10 years, the virus is coming back to France. Today, we can count real pros in every country. So we will talk about people like Bibi, who has become pro because of its level (and not the contrary), or the young prodigy, Matti Röse, and old myths like José Delgado from the Mad Dogs (1st French pro). The subject is really topical because there ‘s a link with the BMX business which has also contaminated our lovely continent. In this way, we will show you the richness of our passion, because after having tasted the unique sensations of riding, we will show you that the number of opportunities is very impressive. An other vision of professionnalism, after excessive advertising, riders create their own universe, sponsor themselves, ride by their own ability. Finally, a lot of things are coming to us who are only riding BMX. Our potential is very large, we are only beginning to discover the richness of this 20 inches. You will never stop seeing marvellous things... Neither will we!

CREAM 14 One morning, for the thousandth time, I took the ParisMontpellier train. I know this trip by heart. What a life when you have to bring your bicross with you. Once again I have lied to the overzealous controller telling him that naturally my bicycle would be well packed in a bag. If he knew that this bag was only a simple plastic one offered kindly by the roadsweeper on the quay... Then I tried to head for the Pirate jam which was so important to me. All those things, bicycle in public transports and everything, are forbidden, but it is nevertheless a routine for us. I do not count the number of times when I struggled when travelling (you know what I mean). As if travelling was part of the life of the bmx rider. We often speak about the riding, but it is also important to speak about the trips that we have experienced. So you see how far bmx can lead you! This train which takes me to see all my pals and to party for bmx in other cities, reminds me of all these magnificent things bmx can bring. It is summertime, there are lots of events almost everywhere. We will go to many. The struggles (bad adventures) on the train (or in the plane) will not stop me. These events are necessary and indispensable. When I think of it, the «strong» fellows are often those who travel. Maybe learning to understand the others, and being open-minded too, help for riding and for life in general. Struggling is also good to learn how to cope with things. The people used to travelling with their bmx (unpacked) in the TGV know it. At least, this gives me the opportunity to think about it all. Finally, there is always some good things. All those years of struggle confirm it to me as well. After 15 years riding bmx nothing is so important. I spent 3h20 on the train diving myself into this world of children who do not want to grow up. I realize once again the importance of this object with 2 wheels (of 20 inches). I hope that, like us, you have been able to go to all these summer events. Finally, all this is to say that it is really good to travel, especially with your bmx.

CREAM 12 Here we go again... September 99, Cream issue 3, France is asleep. As we wanted to organize BMX, Daniel Mini and I decided to shout one’s head off. The 3rd editorial claimed this lack of consciousness from selfish riders depending on the oldtimers. Everyone’s got the message and started to work together. Then here we go and lots of things are made this way like events, shops, videos. Now, there are real BMX brands, all managed by riders because these ones have understood they have to become self-made men. Perfect ! …I almost forgot to specify our direction… What a mistake ! I was of course talking positively about always progressing, as in riding. To be brief, we always want to do our best to help BMX

CREAM 13 Summer 2001, first warning... As Daniel would say, it was too wonderful to be true.Our country so coveted by foreign visitors should have welcomed the BMX world. And here we are, everybody’s talking about the Worlds, our Worlds that have been cancelled. There are several ways to tell about this feeling of anguish. Stricken by this misfortune, France is passing through a terrible disappointment. A bitterness with an aftertaste of déja-vu. The failure of the Worlds at Limoges in 1993 was owed to riders’ carelessness (riders who had been manipulated). 2001, a second chance was given to French riders. A failure again! Because of who, of what? The question would be to know what is the solution. Would it be a warning? The dark days that we have known were coming from the same mistakes. Yet we have warned you, it’s your passion, your sport, your art... it’s you. This backlash comes from a bad organization from the riders’ part. People who had no idea what they’re doing caused this disorganization. In the last issue, if we asked you to come and join the big family, it was exactly to avoid this kind of misfortune. I’m convinced that if everybody was united, these problems wouldn’t exist... In the face of this national failure, we will try to save our country by uniting us alltogether on the 14th of July at the skatepark of Grammont (Montpellier). The only aim is to gather and to celebrate BMX.


couv Cream 17, Bruce Crisman, photo Manu Sanz


CREAM 15 The story begins on an automn morning, and yet it was so simple. A quick look back and then, too late. Off I go. You don’t even have time to think about it, you’re already your machine’s slave. It was just for fun, at first. Who would have thought that the only fact of trying a trick on a bike could change a life that much ? Things follow on from each other naturally, a little run up, and then you drop in. A little while later, you end up with your pegs on a handrail. Without being able to stop. You become a rider. You belong to your bmx. That look on your bike will cost you your life. Your existence has already changed. Without realizing it, your personality has transformed itself. In the rider’s shoes you are different, you’re on the fringe. You can’t turn over, it’s irrevocable. You can’t half-ride bmx. The passion gets the upper hand, nothing else matters. Bmx runs your life, your reason. To leave everything in order to ride ? That question doesn’t even exist for the one who understood the meaning of this passion. The choice is the bmx. It’s been a long time we’ve explained you what’s hidden behind your 20 inches bike. In the rider’s short life, we’re brought to do lots of different things. This enriching life can only happen after a choice, most of the time well thought-out. This end of the year issue, and of course of good resolutions, shows how much life is a choice. Through some totally different people and situations, you can make sens of it. Those riders, who seem to be freaks in the public’s eyes, are normal people for us. The choice is made, forget your studies, job, or relations for a while, for a bit more of riding. The normal life or the bmx ? An answer at least, we’re definitely different. We ride bmx, and everything is based on that. CREAM 16 (Japan issue) Travel doesn’t only broaden the mind, it opens it to a lot of fantastic things. Our mentality, our personality, then our riding depend on it. After having travelled in many different countries, we turned our attention on Japan. For a lot of reasons you will discover, we dedicate this issue to them. At the beginning, their original and new-school riding questionned ourself, but their approach to Bmx, their way of living this passion definitely bewitched us. Besides their different culture, their respect to the riding and to the rider really shook us up. This vision of sport like martial arts could be an example to follow. We spent a week there to realize it. Through street’s spots, flat’s ones, contests, a tour, a trade show, in the heart of bike’s companies with the bmx main players, we don’t go back the same. The view on bmx is different, sometimes completely on the opposite side of what we could have known. Far away from the US that begin to run out of steam and to take Europe as a model. Because if bmx is american, its future would be japanese or europeen. It’s time to change the minds, now a lot of riders aren’t attracted by the price-money anymore but just by the pleasure to ride. It’s the case of Japan above all... It’s one of the reasons we focus on them more than on their riding level. Because of the subject, those who will find this issue a little bit too «flat», even if they’re right, we haven’t chosen to overlook on the rest, however. Even if Japan becomes the country of flat, street or trails’ purists will be able to break even through Manu’s eventful story. Only their way of life, their attitude interested us. We could have seen that differences are only in the disciplines but not in the head. Far away from an unbelievable dirt/flat war, the respect they have for bmx could not even permit them to think about this idea. It’s about this example (to follow) that I am talking about. It’s just the beginning... CREAM 17 (creation issue) Cream has always preferred the esthetic and artistic side of bmx than the technical and athletic one. This special issue is devoted

to those who share this way of thinking. The Eternal, the Creator… The world is divided into two parts, between those who are making things and those who are following. Bmx is also concerned by these rules. A little part of this world makes the other one progress in showing different directions, in opening the doors of creation. People talk about corporal expression, a message that we want to pass on through the riding and what is around it. If riding reflects the personality, originality reflects this creative mind which makes us all different. Personality is not a choice: we can’t be original at all costs if we are not naturally. The original, the one who creates something in any field, called also Artist in some circles (not always well-known), is an example, an opinion, suggesting us the way that would suit us well. These so different people carry on our discipline in order to never fade. These creative people who are making our future would deserve to get a word. We only wanted to thank and to pay tribute to these inventors immortalized by their creations. These personalities of bmx and its culture get into history. Here is a too brief survey of the artistic scene of what we have in common, bmx. CREAM 18 (fiesta issue) Each of us could give his own definition of bmx. We often asked ourselves why this practice, why this attachment ? Why ? It’s been a little while we have been spreading the gospel of this simple bike. We’ll try to bring you a few answers and here is something to put you on the right track: this issue is dedicated to the summer events, the celebration of bmx. Bmx pleasure is also about partying with other riders. A contest is a pretext, the real event is most of the time getting to meet everybody again. I invite you to discover, through a few exemples, several ways to celebrate bmx. Whether it’s with the X-Games, a demonstration on the beach, or just a local jam, it’s so many good memories in a bmxer’s life. Summer is a favourable moment to meet again, so we decided to show you these different ways to see bmx riding. Just a word concerning our punctuality, if Cream has been accumulating lateness, it’s because we don’t want to neglect its contents, for us quality is more important than periodicity. We’d like to apologize anyway for this delay, and we’ll try to satisfy you every two months. We hope you understand that what makes the quality of this magazine is that our team is formed by riders, who often prefer to go on a good riding session (especially during summer). Anyway, we’ll try to be punctual, and the day we’ll stop with our favourite means of expression (after riding) hasn’t come yet. Thanks for your patience and your support.. CREAM 19 Peace, love and bmx... The world is in war. Men are killing men, fighting for what they think is right. Ideas are beyond all. Nothing shelters us. It aims at winning. Every man for himself. Pleasure is no more on the news. Those who haven’t got the chance to be the best are left on their own, doesn’t exist anymore and go away naturally. Bmx is taking the turn we give to it, in the image of a world disfigured by the desire to win. What a hard reality! Visiting the broad mass of French riders (those who have nothing to say because they are not pro), I discovered other ways of riding. You can find everything when you go out of your place. Of course, there are those who are riding to justify the salary of their sponsor, but in travelling, I find a rare thing, a stranger, a guy with no sponsors,doing no demos, no contests, no videos, no photos but who rides everyday with his friends, and who could win any contest in pro. Even more strange, completely crazy, and here, he is not alone but there are many


couv Cream 16, Yanmer, photo Manu Sanz


who take their bike, every night, hurrying to come on their spot. They begin by chatting with friends, then make 2/3 tricks they know for 10 years, chat again, look at the other riders, make some joke, and go back, happy... Unfortunately they will not become world champions this year, even the next one. But they still will be here in 20 years. Unlike the pro who leaves when he is no more on top, these poor unknown riders enjoy more bmx than the one who is bothering alone about being the best in the world... And if this was also freestyle, doing what you want with your bmx. Do they have to stone me because I’m not doing all the tricks (so pathetic!) ? And if bmx was also to accept people how they are? Riding developps the identity, but is-it a reason to be selfish? It may be a drop in the ocean, but tolerance is the first step towards peace, isn’t-it? Since we are so superior, why don’t we show the example? These wars have gone too long already... Let’s go back to the essential. Even if it seems obvious for many people, it is important to emphasize these attitudes which destroy. Those who understand the real story, will know that we are coming from far. This new Cream starts up again with a new editor, new structures to avoid the past mistakes, for one goal, to gather bmx like a big family. Thanks again to those who have always followed us and sorry to the ones we have disappointed. CREAM 20 (Twenty issue) 20 inches, 20 years of bmx in France and 3 years that Cream try hard to make his contribution, emphasizing his artistic side. The image of this sport remains above all our priority. We never changed opinion. All Cream team is prouder than ever to show you our vision of bmx: we’re doing bmx, we’re doing Cream and we proclaim it from the rooftops. This anniversary issue shows how attached we are to our passion. This little bike took a huge importance in the urban landscape. The image it conveys is strong, even unreachable sometimes. We also want to keep his value. It could seem elitist, but there is a certain merit to preserve, the quality will do the durability. We are counting on long-term, getting involved completely, we can’t do rubbish. If a lot of people find Cream out of reach, we have always listened to the riders. Your remarcks are very important. We are opening a mail box (courrier@cream-bmx.com) to answer your questions and listen to you. Don’t hesitate to come and see us, one more time, this magazine is made for you. CREAM 21 Our universe… Our micro world is getting bigger and is finding a place in society. We’ve almost become normal people without changing behaviour. Those who once used to be called the dissident minority are now holding an important place. Punk attitude has almost become ordinary. If the world is turning towards extreme sports, it’s because we’re making ourselves understood. Even in spite of ourselves, we’re becoming integrated into the system in which we now count. Hey! Without being aware of it, we are part of this society: quite willing to get out of the herd, we eventually inspire it. Today, if young people want to be guys like Jackass, Gonz (Marc Gonzales), Marilyn Manson, or other fans’ idols, that’s because the world has definitely changed. One of the reasons that made this integration possible is that the actors are pulling the strings. Riders are guiding riders, that’s why we understand each other. Old bloody fools are handing over to the young headcases that go in for BMX, skating or other sports that can make you sick. We’ve created our own universe in which we’re evolving: this is an evolution. And if old bikers once guided bmxers, it’s only a bad souvenir. We are mature enough to be independent. The media are directed by pro-riders, who are setting up their own bicycle trademark (like KGB…). Everyone of us was following Mat Hoffman or Jay Mirron’s way; now we’re only riders waiting for someone to deal with us. Since we’ve told you about lending a hand to the plough, the results really make us happy now. If you feel like embarking on this adventure, you must know you aren’t alone, our job is also to support you. CREAM BMX #1 INDENPENDENZA… We are all proud to introduce you CREAM BMX MAGAZINE, FIRST ISSUE. It had become too much for us. Lack of consideration and respect often leading to rebellion, time for independence had come... It is obvious that BMX should be managed by riders. When people too far away from BMX try to act as managers, the result is an unquestionable failure. That is why we wanted to jump out of the boat before it sank. Our only aim is to save the spirit of the magazine by managing it ourselves. No more funny business or shady deal. With the experience gained over the years, we are now able to take our responsibilities and start the whole thing again. So we will try to pursue our dream with our own means and a will equal to anything. It was the least we could do for the readers, contributors and advertisers. We will keep the same layout but try to develop the artistic and cultural aspect which represents international freestyle BMX. For you it will remain pretty much identical but for us, it is a real step forward towards freedom…


couv Creambmx 1, Pete Marselle, photo Manu Sanz


the cream of

PAUSE

Paul Buchanan par Guedes



Après avoir bu une tasse de café et lu l'interwiew de Brian TUNNEY, je me suis dit qu'il était temps d'écrire quelque chose pour "le journal". Hier, ce fut ma 1ère tentative afin de voir ce que j'étais capable de faire. C'est une période très spéciale, voire délicate pour moi (cf: suite à son opération du genou) car j'ai l'impression que cela fait des années que je n'ai pas roulé. En fait, 7 1/2 semaines se sont écoulées depuis mon opération et j'en ai encore certainement 8 ou 10 à voir venir ! De plus, mon vélo est toujours en Californie, lieu de mon accident, début Février. Lorsque j'étais en train de rouler sur la mini chez Primo, je ne savais pas encore qu'il faudrait que j'attende 6 mois pour la rider à nouveau. Quelle merde ! Tout peut basculer si vite. De plus, vu que le BMX rythme ma vie depuis tant d'années, chaque jour de ma nouvelle vie se révèle être plutot dur ! Mais bon, je pense qu'il est nécessaire que je passe par là afin de me rétablir et d'en finir le plus tôt possible. Auparavant, je consacrais mes journées à faire du vélo, maintenant je les passe soit chez le kiné soit à la gym. La gym est maintenant ma seule activité physique alors j'en profite. En effet, si je suis autant motivé et assidu aux cours de gym, c'est dans l'unique but de remonter rapidement sur mon vélo ! Je ferais n'importe quoi afin de pouvoir donner ces quelques coups de pédales, à nouveau... Le fait d'être blessé me permet de réfléchir à ce que représente le bmx pour moi. Je réalise maintenant combien c'est bon et agréable d'aller rider quand t'en as envie. En outre, j'ai également réalisé que le monde du BMX était infecté et pourri par des "BMX BULLSHIT"... Je pense qu'il y a trop d'embrouilles dues au business, et malheureusement le fait de ne pas rider me fait penser à tout cela. Pendant que j'étais en train d'écrire ces quelques mots, trois kids étaient en train de rider, un des trois a même

ridé le curb juste à côté de moi... J'imagine trop ce qu'il devait ressentir !!! Juste le fait de les voir rouler m'a procuré un plaisir fou car je connais la sensation que peut procurer le simple fait de rider ! L'espace d'un instant, cela m'a presque fait oublier que j'étais blessé. Et d'un autre côté, cela m’ a remotivé. Je me sens heureux car je réalise tout ce que le BMX m'a apporté. Toutes ces choses apprises depuis tant d'années sans même que je m'en rende compte : créer quelque chose par soi-même, avoir une idée et la faire devenir réalité sans l'aide de qui que ce soit. Vaincre cette peur qui te fait sentir ton coeur bloqué dans ta gorge en étant en haut d'un set de marche... Rien n'est plus fort qu'une journée passée sur un bon trail à faire des gros flatties ! Tant de petites choses simples que 99 % de la population ne connaîtra jamais. Ma façon de voir la vie de tous les jours est guidée par les expériences que j'ai vécu grâce au riding. Que ce soit lors de mes voyages ou de mes rencontres, tout part de la même base: un BMX. Pour quelqu'un d'autre, cela aurait une signification différente. Avoir quelque chose qui vous tient à coeur, pour laquelle vous avez envie de tout donner, c'est ce que représente le BMX pour moi ! D'autres passent leur temps au volant de leur voiture, moi je suis juste un gamin qui joue dans la terre ou qui pousse son vélo de l'autre côté du ditch. Ce qui est important pour moi, c'est de prendre mon temps, et de profiter de la vie. Certains ne seront jamais capables de comprendre cela, voire mieux, ils ne pourront jamais me l'enlever ! Je pense que c'est un sujet plutôt singulier, n'est-ce pas ? Ce sont juste quelques pensées que j'ai eu à un moment donné de ma vie. Interprétezles comme bon vous semble… JOE RICH

John Mini, photo Sanz


Daniel over David par Manu Ă Grammont.


Max de Monaco chez lui. Photo Sanz.


Damin Croce de Montpellier chez lui. Photo Sanz.


"Everybody say hey !" Avant de participer à ce magazine, je ne m’étais jamais réellement investi dans quelques activités que ce soit (à part mon riding) dans le bmx français. Depuis que j’ai commencé à faire la pige pour Cream, mon but avoué a toujours été de donner la parole et de parler d’un maximum de gens (dans la limite de mes possibilités et des opportunités) car je considérais qu’un magazine… donnait la chance à des gens différents de s’exprimer sur tout un tas de sujet liés directement au bmx et son microcosme, de faire connaître à un plus large public les gars qui ont façonné l’histoire du bmx freestyle (old is but good is !) et ceux qui repoussent les limites de notre sport à base de wall to whip, flip look down ou de gros superman x-up 270… sans oublier vous qui roulez depuis un ou deux ans et qui êtes déjà des bikers dans l'âme, vous qui faites vivre le bmx dans votre région, vous

qui vous acharnez à faire évoluer le bmx de façon positive à travers des soirées street, un champ de bosses que vous entretenez, un spot que vous avez aménagé à l’arrache, une asso, un club ou tout simplement vous (et votre riding) qui, en roulant, propagez la bonne parole du 20 pouces à travers notre pays engraissé aux saucisses frites du ballon rouge et rond (et ses acolytes les fameux sports co) . Le bmx restera toujours un sport à part car il n’apporte rien d’autre que douleur et plaisir. Le gros sponsor ne s’intéressera jamais à nous car une meute d’ados crasseux ne représente pas un électeur, un client, un bénéfice potentiel. La leçon doit vous sembler répétitive mais nous ne devons compter que sur nous pour permettre à notre sport de faire sa place dans la société : non pas par rapport à eux, mais juste pour être reconnu et obtenir des subventions , des droits et tout ce qu’un pauvre sportif a le droit quand il veut pratiquer sa passion normalement,


sans contraintes insurmontables. Juste avoir le droit de profiter d’un système ou d’en rester à part comme on l’a toujours fait. J’ai un peu dérivé du message que je voulais faire passer : Cream, c’est vous, c’est vous qui l’achetez donc c’est vous qui le faites survivre. Sans vous qui roulez tous les jours, Cream n’existerait pas. La matière première de Cream c’est vous, vous les riders. C’est donc aussi à vous de participer à ce magazine et d’y mettre votre petite touche. Il est donc de votre devoir de faire parler de vous à travers des petits textes et des news, de ce qui se passe dans votre coin. Un exemple simple, la 1ère année des vibrations urbaines de Pessac, il n’y

avait pas eu d’article dans Cream, regardez maintenant le nombre de pages qu’a réussi à générer un seul passionné dans une ville à la base peu tournée vers les sports de glisse. Je voulais juste dire à quel point il me paraît important de communiquer entre nous pour motiver ceux qui ne le sont pas, pour donner des idées à ceux qui n’en ont pas. C’est ça qui est bien avec le bmx, c’est que si tu veux faire avancer les choses, ça ne dépend que de toi. A chacun sa voie, à chacun sa mission : pour certains, ça va être à travers un emploi jeune ; pour d’autres, ce sera construire un skatepark ou un champ de bosses, et pour beaucoup de riders à fond. David Lombard

SCOTT MALYON. UK. AVRIL 2003. PHOTO MANU SANZ Scott Malyon est sûrement le local du célèbre park de Romford, prés de Londres. Quand j’ai voulu le prendre en photo, il ratait ses tricks à chaque fois que j’étais prêt. Après quelques passages je suis allé lui demander si ça le gênait que je le prenne en photo, il m’a répondu que non, qu’il n’arrivait pas trop à rouler mais qu’il allait essayer. Après seulement trois passages (un sur le hip du gros trèfle et deux en transfer vers le snake), j’ai su que c’était dans la boite. Effectivement, chacun des trois sauts ont donné une bonne photo. Le pire, c’est que je suis à peu prés sûr que j’aurai pu déclencher un peu plus tôt ou plus tard, les photos auraient été aussi réussies. Il y a des cas où le rider fait tout le boulot. Merci Scott.


Daniel dans les deux sens par Manu



Alexis à LA, par Manu Sanz.



Nuno Gaspard, 1999. Paris. Photo Sanz.


Will Jackson, photo Sanz


Il y a quelques années quand j’avais la chance d’aller sur des contests de skate, ou dans des parks où il y avait beaucoup de skaters, il y avait souvent un truc qui me choquait. J’avais du mal à définir ce que c’était, comme une espèce de malaise, un truc un peu malsain. Progressivement, en y réfléchissant, j’arrivais à trouver ce qui clochait. Le mieux pour définir cette sensation, c’est que j’avais l’impression que les mecs ne se faisaient pas plaisir en ridant. Comme s’ils faisaient la gueule, ou comme s’ils essayaient de donner l’impression d’être blasé, style:"ouais, j’maîtrise mes réactions, j’viens de rentrer un pur truc, j’suis super content mais faut surtout pas que je le montre". Et souvent, les gens présents accentuaient ce mauvais feeling, en ne réagissant qu’aux plus gros tricks ou aux plus grosses cascades, ou alors quand ils te croisaient, ils ne te voyaient même pas et ne regardaient que la marque de tes pompes. Moi, je vivais ça de l’extérieur, ça ne me dérangeait pas plus que ça. J’adore voir des mecs forts en skate, mais ce n’est pas mon milieu, je trouvais ça un peu triste mais ça ne m’empêchait pas de dormir. Je me disais que c’était dommage pour eux, et que ça me ferait chier que cet état d’esprit débarque dans mon milieu à moi, celui que j’aime tant, le bmx. C’était encore l’époque où il n’y avait pas de sponsors, les médias ne savaient même pas qu’on pouvait faire des figures avec un si petit vélo. Mais maintenant que notre sport est à la mode, c’est indéniable, j’ai le sentiment parfois que cet état d’esprit à la con est sournoisement en train de s’immiscer dans la mentalité de certains d’entre nous. Je pense à des groupes qui se forment sur les contests, des mecs qui se regardent de travers, ou qui n’ont pas envie de parler à quelqu’un sous prétexte qu’il est fringué avec des pauvres fringues ou qu’il a le guidon trop en avant. C’est con, mais pour moi le bmx est vraiment une grande famille, en tout cas à mes yeux il devrait l’être. Le bmx pour moi c’est la fête, chaque

moment que je passe sur mon vélo à rouler avec d’autres gars est un peu magique, et j’ai envie que ce soit pour tout le monde comme ça. Je suis profondément persuadé que c’est la meilleure façon de voir les choses, au risque de passer pour un grand rêveur. Je ne suis pas parfait, loin de là, mais quand je vois un gars qui a un style un peu sketchy, ou, un gars qui se rate lamentablement sur une figure qui me semble basique, j’ai plutôt envie d’aller le conseiller, ou de l’encourager au moindre progrès qu’il fait. La dernière réaction que j’ai envie d’avoir, c’est de le mépriser en lançant un petit sourire narquois à mes potes qui sont à côté à se foutre de sa gueule. Autre exemple au risque de passer pour un idiot congénital, quand il m’arrive par miracle de rentrer un tricks que j’estime un peu chaud, j’ai envie de partager ce petit moment de bonheur avec quelqu’un. Ou alors quand un débutant rentre un tricks basique, je suis le premier à aller l’encourager, à l’applaudir car je sais que ça fait du bien, et que moi aussi je suis passé par là… Peut-être que je me trompe, que j’exagère, je sais pas. Mais en tout cas ce petit monde du bmx est trop important pour moi et j’ai pas envie que la mentalité y devienne pourrie. Je suis conscient que parfois il y a des mecs qui font l’unanimité contre eux à cause de leur connerie. Ces mecs se comptent, je l’espère sur les doigts, d’une seule main (ok, pas sûr). Mais en règle générale, tout le monde est plutôt tranquille, et les petites différences entre les gens font justement ce qui rend les choses intéressantes. Imaginez si tout le monde roulait de la même façon, était habillé pareil, et faisait les mêmes tricks, et bien tout ça n’aurait plus aucun intérêt. Alors, je ne sais pas si vous avez capté le message de ce texte un peu maladroit et prise de tête, mais au moins j’aurais essayé de faire passer quelque chose que j’estimais très important. Allez, tolérance bordel! Poupou

Yanmer, Tokyo, 2002, Photo Sanz


QUELLE CHANCE… Il est important de faire comprendre aux jeunes générations à quel point notre passion a subi des hauts et des bas (le fluo étant un grand classique qui a traversé les décennies !) et la reprise progressive qu’a connu le bmx depuis le 1er FISE. En effet, il y a quelques années, dans des grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Marseille, si on avait la chance de croiser un mec inconnu en BMX on ne le lâchait qu’en échange d’1 numéro de téléphone ou d’une adresse dans l’espoir de mettre fin à l’éternelle session accompagnée de son binôme : j’ai nommé Barnabey- Maurice-Xavier. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai rencontré mes meilleurs amis, ceux qui ne m’ont jamais oublié malgré les changements d’adresse, les blagues vaseuses et les faux plans. La famille du BMX, du moins beaucoup de cousins éloignés...cette sorte de fraternité des «compagnons du bmx» se vérifie à chaque fois que l’on bouge et l’on squatte chez un rider généreux. Le «viens squatter chez moi» HOTEL, bien connu du «traveller BMX» a de tout temps et quelle que soit la situation géographique, su nous apporter chaleur, joie et bonne humeur lorsqu’on est loin de chez soi. Il est évident que notre passion commune efface toute différence de langues ou de style de vie et fait de nous une communauté du Temple Solaire qui aurait tout intérêt à se structurer un minimum pour améliorer sa condition face à Babylone : comme ont su faire les MOUSTACHUS (must-h fanzine. www.1p2.fr.st) avec leur association «ATTITUDE » qui sont au coeur de la future world federation of skateboarding (car le sk8te est actuellement sous la fédération de roller) et font de l’excellent travail pour développer, améliorer, structurer, organiser... et ont déjà de nombreuses fois mis la main à la patte pour aider les Bicycles Tendencies sur des manifs tels que le Festival Attitude, Hardcore Session, Creaminal Jam… Il est donc clair que nous avons tout intérêt à nous associer avec les skateurs voire les rollers pour nous faire entendre d’une voix plus forte.

Jimmy sous les feux, Montpellier. Photo Sanz

Pour en revenir à notre sujet, j’ai toujours trouvé excellent avec quelle facilité un gars rencontré sur un spot perdu il y a 5 minutes, devient «un ami de 30 ans» J’ai donc rencontré il y a quelques semaines un gars d’une trentaine d’année dans la boîte où j’ai commencé à bosser en intérim : Olivier, jeune père de famille dont j’ai compris avant même de l’avoir rencontré à quel point il avait dû être accro au GT performer chromé qu’il possédait ; puisque plusieurs jours avant qu’il ne revienne de son congé de paternité je savais déjà à quel point il était impatient de faire ma connaissance. Et depuis, tous les jours, on parle de l’achat de son futur vélo mais surtout du riding de son époque (Martin Aparijo, Eddie Fiola, Josh White, Mike Dominguez) et d’aujourd’hui. Je le motive pour acheter des mags, le renseigne sur les contests et je me rends compte que rouler n’a pas de limite d’âge et de temps. Car lorsqu’on n’en éprouve pas le besoin, on peut arrêter plus de 10 ans comme lui et retrouver le même enthousiasme incontrôlable lorsqu’on en parle. La plupart des riders de ma génération n’auront probablement pas assez d’un second quart de siècle de riding pour rattraper les nombreuses heures à rouler tout seul ou avec un binôme. Et oui, quel luxe, quelle qualité de riding, quelle chance d’avoir maintenant de nombreux magazines et vidéos européennes, des parks à portée de main, le matos… le matos ! Il n’y a pas si longtemps une paire de 48’s perigrine étanche moyeu 10 était un trésor. Profitez bien de la chance que vous avez de rider à une période où le BMX est en expansion mais sachez qu’il n’y a pas plus aléatoire que l’avenir de notre passion et que même si c’est un sport jeune où il reste tout à faire (en France) : c’est la viande fraîche que vous êtes qui nourrira notre sport ou fera qu’il partira à nouveau dans l’underground. Mais nous, on ne lâchera toujours pas l’affaire. Give blood, ride bmx. David Lombard



Cristophe Tonton Canitrot, Paris. photo Sanz


Le Xav et Schoum en cross-over, Grabels, 1998. Photo Sanz


Markus Hummer, 2003. Photo Dropsy.


Jesus Fuentes, Malaga. photo Sanz


TEMOIGNAGE Un moment qui passe dans une vie aux côtés du BMX. L'éclair a eu lieu devant Eurosport et les Worlds à Cologne en 1996, tard le soir en semaine. J'étais très attiré par les sports dits "xtremes" et un peu par le SK8, mais sans rien pratiquer…Et je fus scotché : assez intelligent pour sauter sur une K7 vierge, j'ai repassé maintes et maintes fois la bande, analysant les moindres détails des quelques passages de sol, jusqu'à ce que je tombe de sommeil. Au réveil suivant, je n'ai pu m'empêcher de me diriger vers tous les magasins de cycle : "FREE quoi ? Désolé mon garçon mais connais pas…", je n'y connaissais vraiment rien non plus et heureusement pour moi, je fis la connaissance d'un jeune adulte avec une casquette, flatlander et streeter local maintenant papa et toujours en service depuis maintenant plus de 10 ans…c'est lui qui m'a gracieusement prêté (sans me connaître ni me demander mon numéro de téléphone) vidéos locales et pros et un rencart pour le samedi après midi à la gare de Valence. J'ai tout de suite été séduit par cette bande de gars qui faisaient du vélo dans un sous-sol dépose-minute où skaters et Police ne faisaient pas bon ménage… Une semaine plus tard, c'était Noël et je faisais le fier sur mon premier vrai BMX avec des pegs et dans la main, le premier fanzine couleur des Mexicos, la tête pleine de rêves. Je ne m'attendais pas à découvrir une culture aussi riche et aussi distincte : j'étais peut-être un peu vieux pour débuter ; à 18 ans j'étais avide d'apprendre, je ne me posais pas de questions. En mai 98, j'arrive à concocter notre propre fanzine à la surprise générale et nous décidons d'en sortir quelques-uns pour une petite partie de la France, Pépé de Limoges nous distribue ! Twenty Free Mag (à la française 23 Mag) est né !!! D'autres numéros vont suivre et tout le monde s'implique plus dans quelque chose qui nous fait vibrer sans rien nous apporter ! Le BMX explose, plein de jeunes arrivent, tout leur est propice, nous avons presque toutes les cartes en main, à nous de créer le reste du jeu. Tout est là : l'expérience des plus anciens, les vidéos, les magazines fleurissent, Palavas devient un lieu mythique à Pâques, le niveau ne cesse de s'élever partout, on entend parler de l'essor du BMX aux States grâce au dieu Matt et à la chaîne ESPN et on voit des champs de bosses et des parks qui fleurissent partout dans le monde y compris en France : décidément, j'ai vraiment bien fait de découvrir le vélo à un moment pareil, car ce sont nous les riders qui façonnons chaque jour le BMX autant que nos vies, une seconde peau différente d'une tenue de foot ou de tennis… Les jeunes prennent leurs places, s'inspirent mais créent leur propre style, sautent de partout sans complexes avec des tricks trop sympas. Les plus vieux arrivent encore à progresser après 15 ans de practice, c'est ça la magie du BMX : on n’est pas limités par des règles précises. Je suis vraiment heureux d'avoir pu m'intégrer et de m'être fait des amis dans ce milieu sans avoir à beaucoup rouler. Aujourd'hui, ma chérie d'amour avec qui je suis depuis 6 ans (!!!) m'annonce qu'elle veut découvrir autre chose et que si c'est moi pour la vie, elle doit pouvoir s'être dit qu'elle l'a vraiment choisie. Je respecte son choix, j'ai eu aussi à me le poser… Nous ne vivions que l’un pour l’autre et étions heureux de confronter nos opinions, c'était animé, essentiel. C'est pire qu'une gamelle en vélo, une vraie remise en question. Quand nous reverrons-nous? Où serons-nous? Qu’arriverat-il entre temps ? Quelles seront nos pensées, notre santé, notre humeur ? Les accidents et les disgrâces qui frappent tant de personnes autour de nous nous induisent à nous attendre à tout. Chaque semaine a son lot de surprises, bonnes et mauvaises, égal bouleversement, entre les sentiments et la survie. Hier, mon médecin m'apprend que mon mal de dos qui m'empêche de rouler n'est pas dû à mon sale couchage d'étudiant mais que j'ai tout simplement une jambe plus courte que l'autre et une colonne vertébrale d'un mec de 50 ans, ajoutons à cela le comble de l'ignorance de l'homme : la maladie d'Alzeihmer et un grand-père atteint… Ça fait réfléchir au réel sens de la vie . Rassurez-vous, je ne suis pas là pour m'apitoyer sur mon sort ni pour pleurnicher, non, j'essaie plutôt de tirer une leçon de tout ça car la vie, on la modèle, rien est écrit et elle vaut bien le coup d'être vécue à 100% : la vie, c'est comme le flat (trop dure…). Pour reprendre les mots d'Alain Massabova : "La vie, c'est comme le bmx, il faut savoir prendre des risques, chuter, se relever et recommencer…". Je crois que cette phrase, je serais fier de la dire aux générations futures, le bmx, ça m'aura aussi appris à vivre, tout simplement. L'année prochaine, j'ai 23 ans (twenty three ?), je veux m'acheter un vélo de street et practice tranquille en reprenant par les bases, continuer mes études, monter une boîte et m'investir par le futur, vivre ma vie en étant fier de vivre, attiré par tout ce qui peut m'intéresser, me faire avancer. J'arrête pas de mâter Alaräsh et ça me donne envie… J'ai aussi ressorti 23Mag number 1 avec les 23 raisons de préferer un BMX à sa girlfriend, “C'est fou comme un bon 23Mag, ça te reKINK un homme“ ! Je ne soupçonne pas la richesse du BMX, ne le connaissant que depuis 4 ans, mais je suis vraiment heureux d'avoir choisi ce p'tit vélo qui m'aide à réfléchir, et donc à grandir. Pour finir, je m'adresserais aux jeunes inconscients qui ne savent pas profiter de l'expérience et des choses conquises par leurs aînés, qui croisent fréquemment mon regard de piéton, en pédalant dans tous les sens avec des pegs flambants neufs et le même air supérieur que moi sur ma monture il y a 4 ans : venez plutôt rouler sur le park made by riders for riders à Bourg lès Valence sur le Parking du Lycée des 3 sources. Une quinzaine de joyeux lurons vous accueilleront à bras ouverts le samedi après-midi, tout freestyler de passage est aussi le bienvenu ! Ce texte, c'est peut-être un bilan personnel mais je suis fier de le partager avec tous les freestylers dans l'âme qui auront eu le courage de me lire jusqu'au bout… -23FABE-

Nuno, photos Sanz



Jimmy Levan, Louisville, 2002. photo Sanz


Jesse Peuntes à Grenoble 2003. Photo Sanz


VIVE LES CHAMPS DE BOSSES… Si vous saviez la chance que l’on a de pouvoir aujourd’hui rouler sur les champs de bosses, enchaîner jump après jump, des doubles trop parfaites avec de vraies courbes, de gros transferts, tout ce qui peut caractériser, un pur champs de bosses. Je voudrais rendre hommage à tous ces mecs, qui, jour après jour, sont là avec leurs pelles, qui dans leurs rêves imaginent des sections à n’en plus finir, d’énormes doubles, voire la plus grosse en référence à Arald Lejeune pour un champs de bosses très connu du côté de Montpellier ou encore Julien Roschissiani pour certainement ce qui est le meilleur champs de bosses de France et ceux que je ne connais pas encore. Malheureusement il y a un hic, car si je voulais remercier tous ces héros de la planète trails avec leurs heures de travail, de pelles récupérées, et les centaines de litres de sueur, le hic se trouverait plutôt dans ceux qui viennent profiter du pur spot et qui malheureusement ne respecte en rien le lieu et comble de toutes les audaces se permettent de critiquer telle ou telle bosse, ou le fait que ce soit mal indiqué, ou encore trop sec ou pas assez (avec des bulles ou sans bulles). Chers messieurs les emmerdeurs, je voudrais juste vous donner un conseil, d’une part, quand vous arrivez sur les lieux, sâchez l’apprécier à sa juste valeur, ô grand jamais ne critiquez et surtout, surtout, ne touchez aux bosses, à moins bien sûr d’être vous-même équipé d’une de ces merveilles que l’on vend, vous savez dans ces mags de bricolage, je veux bien sûr parler de la pelle, objet caractéristique du type légèrement motivé. Regardez, même les plus grandes marques BMX voire S&M, avec leurs T-Shirt ou encore leurs sticker à cette effigie.

Trop souvent dans mon humble expérience, je me suis retrouvé confronté à des gens qui, parce que la bosse ne leur correspondait pas, se permettaient de toucher aux bijoux en ne faisant même pas l’effort de bien le faire: deux coups de pelle, on l’aplatît et on s’éclate toute la journée. Non mais sans déconner, j’hallucine!!! Est-ce que vous avez une idée du temps que ça prend pour faire un décollage propre et parfait ? Laissez-moi vous dire ceci : le champ de bosses appartient (sans parler du propriétaire du terrain) à ceux qui le font. Si un type fait une bosse de telle ou telle façon, c’est qu’il y a réfléchi et qu’il a certainement envie d’y rouler sans qu’il y ait fait de grosses tâches qui expliquent que plus ouvert ou moins serait mieux. Vous avez entièrement le droit de donner votre opinion à partir du moment où : d’un, vous avez une pelle ; deux, vous savez vous en servir ; et de trois, vous n’avez pas peur de vous en servir. On dit souvent que ceux qui critiquent ne font rien. Je trouve ça dingue que l’on arrive à trouver dans notre sport ce genre de personne ; j’avais comme dans l’idée que le BMX était plus que ça, un sport d’exception, donc des gens dignes de ce sport. Je suppose que vous avez compris le fond de ma pensée et l’idée que je voulais faire passer dans ces quelques lignes. Pour en finir définitivement, merci à tous ceux qui creusent sans compter. Merci pour tout le plaisir que vous nous donnez et peut-être que ceux qui n’avaient pas compris qu’un champ de bosses ne poussait pas comme de mauvaises herbes, auront un comportement différent. Merci. Christophe Canitrot

Charline. Stylisme Cécile Crolais, vélo Stéphane “Dr Oldschool” Lascols, photo Antoine Garnier


John Mini, Montpellier, 2000. Photo Sanz




Ruben Alcantara, photo Manu Sanz

LECON DE FREE… QUE Si on parle souvent des States dans Cream, c’est pour tirer les leçons de leur avance sur nous et mieux s’en détâcher. Le "buycycle stunt" a dû exploser aux yeux du grand public ricain pour devenir ce qu’il est maintenant et permettre à un certain nombre de riders d’en vivre. Actuellement, il y a une tendance à vouloir récupérer les rennes du Business, chez eux comme chez nous, mais je m’étalerai plutôt sur les Etats-Unis car le sponsoring étant au maximum, les exemples pour illustrer ma pensée sont plus nombreux. En effet, beaucoup de riders qui roulent aux X-games depuis le début ont eu cette attitude: un certain retour aux racines, une certaine envie de ne pas se contenter de rouler pour une marque de vtt-cyclo-rollo-bmx avec du green: ils s’appellent Métal, T1, Mac-Neil, Volume… Cette démarche courageuse pour des riders pros est née de l’évolution de leurs mentalités. Hoffman en a lui même fait les frais: il commençait à être sévèrement critiqué par l’ampleur de son bizz par rapport aux X-games, devenus trop un show géré par l’audimat et donc par les gros sponsors qui ne cherchent qu’à s’appuyer sur l’image du "twenty inch" pour percer l’esprit du consommateur américain moyen. Les critiques ou une autocritique ont fait naître les CFB contests (crazy freakin bikers), toujours gérés par le staff Hoffman mais laissant l’opportunité aux riders amateurs de rouler et se mesurer aux pros: plus ouverts, on retrouve beaucoup plus l’esprit des anciens "B.S contest" que Mat avait lancés lors de la période creuse du bmx (début 91). D’autres exemples de cette anticonformisme, cette volonté de ne pas être dirigé vient de riders S&M comme Mark Gonzales, banni des X pour s’être trimballé à poil. Prenez aussi Shaun Butler qui a quitté le bon salaire du géant amèricain du cycle Schwinn pour retrouver ses couleurs d’origine, tout comme Mat Beringer qui a rejoint S&M en quittant Redline. En France, John Petit avait quitté GT Europe car ça ne lui apportait rien que des démos à outrance. Rooftop a lâché Hoffman pour créer sa marque, Citizen, malheureusement sans succès. Plus récemment, Mike Aitken, le nouveau prodige u.s, s’est barré de chez Mosh pour rouler pour Fit bike, nouvelle marque créée par un groupe comprenant Nate Hanson, "Robbo" Morales & Brian Foster lui aussi ancien "american muscle". Ou encore Jay "the canadian Beast" Miron qui a utilisé sa longue expérience de "professionnal bmx freestyle rider" en créant Mac Neil. Il a ainsi fait partir Dave Freimuth de chez Huffy (autre géant vert du cycle) ainsi que notre meilleur ambassadeur du riding européen, Ruben Alcantara, qui après Huffy, a salué Mongoose pour signer avec Jay. Il est le parfait exemple du pro rider qui veut avant tout gérer son image en roulant pour des marques qui ont une vraie âme bmx. Les Terrible One ont eux aussi ce soucis de faire respecter leur vision du sport : pour preuve, pourtant très fortement sponso par Etnies, ils ont refusé au maximum que leur pro-model de shoes ne soit distribué que par Dan’s compétition qui est le plus grand magasin de vente par correspondance u.s: prix cassés, vente de beaucoup de vélos bas de gamme… Plutôt un état d’esprit du meilleur profit que du respect du sport. Regardez leur pub dans Props et vous comprendrez ! Ce texte "born in the u.s.a”, montre que le noyau dur du bmx s’appuie sur le système américain du "tout pour le fric" pour mieux le contourner, même si chez eux, la tune dirige le côté médiatique du bmx. Quand j’entends des trucs du style que certains importateurs mettent la pression pour que leur pilote en fluo fasse la finale du Fise, franchement, ça me fout les boules ! Surtout que Specialized u.s.a n’a eu aucun scrupule à ne pas renouveler les contrats de leurs pilotes, sauf les plus médiatiques: notre frenchy C.Lévèque et le multi x-gamer-winner T-J Lavin. De même pour la marque de fringues Jnco, qui après avoir utilisé l’image de nombreux riders ricains, a arrêté tout sponsoring dans le bmx. Je ne cherche pas à critiquer ces marques, mais juste à faire comprendre qu’elles ne sont là que parce que notre sport connaît une forte reconnaissance des médias (si ça devenait médiatique de jouer au foot en bicross, il y aurait probablement encore plus de contrats) et quand notre secteur d’économie ne sera plus porteur, que la télé et ses centaines de chaines ne retransmettra plus d’images de mecs qui se gamellent en 20 pouces, et bien comme avant, en France, en Europe et aux states, il ne restera plus que nous pour faire avancer et évoluer notre sport. Autant le faire dès maintenant, en n’oubliant pas que nous sommes des consommateurs et que la facilité actuelle d’acquérir un bmx ne doit pas masquer que des gars se bougent, se sont bougés pour que notre passion garde une âme et soit le moins possible un chiffre dans la colonne des bénéfices. La morale de ce texte est: Power to the riders, so Circus… David Lombard*support your sport


the cream of

EVENT

Matt Whillem, Béjà, Portugal, photo Manu Sanz



Riding is just what I like to do most. I live and express myself through that. It is the moment when I forget my own mortality, when I feel myself in place between sky and earth, with the real feeling to transform present into past. It is also the moment when reality of what I am doing submerges me to the point of freeing myself from the reality that surrounds me. And to make sure I stay alive, I am having fun working to build piece by piece the riding of my dreams: these images of a possible riding keep me alert in my body and mind. And at times these same images of a different language full of unknown because of its infinity, whose nature

is different from words or music's, prevent me from sleeping: my hands sweat and my heart beats. Emotion is the engine. Yet, in that "present" I produce nothing but movement, that is to say— for the few bugs who fly sometimes around my wheels—, a bit of wind. I produce a bit of wind in a bulimic society which produces a lot of it, often violent. At least I have the feeling to determine the direction of my own little breeze, completely harmless. In the middle of this chaos it does not carry any weight but in the course of my existence it feels like taking over a "poetical power". Alexis Désolneux

Mythique nose wheelie d’Alexis à Gemenos. Photo Sanz


“Rouler est juste ce que j'aime faire le plus. Je vis et m'exprime à travers cela. C'est le moment où j'oublie que je suis mortel, où je me sens à ma place entre ciel et terre, avec le sentiment bien réel de transformer du présent en passé. C'est aussi le moment où la réalité de ce que je fais me submerge au point de me détacher de la réalité qui m'entoure. Et pour être sûr de rester vivant, je m'amuse en travaillant à construire morceau par morceau, le riding de mes rêves : depuis toutes ces années ce sont ces images d'un riding possible qui me tiennent éveillé dans mon corps et mon esprit. Et ce sont ces mêmes images d'un langage plein d'inconnu car infini, d'une nature autre que celle des mots ou de la musique, qui m'em-

Alexis Desolneux. Palavas, 2001. Photo Sanz

pêchent parfois de m'endormir, les mains moites et le coeur battant. L'émotion est le moteur. Pourtant dans ce "présent", je ne produis rien que du mouvement c'està-dire—pour les quelques insectes qui volent parfois autour de mes roues—, un peu de vent. Je produis un peu de vent dans une société boulimique qui en produit beaucoup et souvent violent. Au moins, j'ai le sentiment de déterminer le sens de ma petite brise à moi, complètement inoffensive. Dans tout ce chaos ça ne pèse rien mais dans le cours de mon existence ça ressemble à une prise de pouvoir... poétique.” Alexis Desolneux


Corey Bohan. Cleveland, photo Manu Sanz

DOMINATION ? En regardant les vidéos américaines récentes, on peut se rendre compte que de plus en plus de gars inconnus (qui sont aussi de plus en plus jeunes) ont un niveau réellement hallucinant. On peut donc logiquement en venir à se demander pourquoi. Est-ce parce que les Américains sont plus doués que les autres ? Ont-ils ça dans le sang ? Est-ce parce que le freestyle a été inventé là-bas ? Personnellement, ça me travaille pas mal, et je me surprends de plus en plus à réfléchir sur ce sujet. Peut-être est-ce tout simplement de la jalousie. Possible, mais je ne crois pas, car je suis le premier à admirer les prouesses dont je suis témoin sur les contests ou dans les vidéos. J’appellerai plutôt ça de la frustration, car je m’aperçois de plus en plus que le niveau des français est disproportionné comparé au manque de parks. Le déclic pour moi a eu lieu pendant le contest de Pessac. Il y avait là des gars qui avaient enfin l’occasion de rouler sur de véritables structures dignes de ce nom et je suis sûr que plus de la moitié d’entre eux ne roulent quasiment jamais sur des modules que je qualifierai de "caté-

gorie pro". Et pourtant, le spectacle qu’ils nous ont offert était objectivement fantastique. Je repense par exemple à Grodos qui vient me voir complètement essoufflé en me disant : "putain, ça fait du bien de rouler, ça fait plusieurs mois que j’attendais de rouler sur un spot dans le genre…". Et à peine avait-il repris son souffle qu’il se jeta direct sur le gros quarter pour atterrir en monstrueux transfert dans le wall, à 200 à l’heure. Et que dire de Black en X-up wall-ride ? De Jérôme Gauthier en tentative d’ice-pick en haut du wall ? De Vincent Poupinot et de Cédric Jouany qui sont à deux doigts de rentrer wall to tail-whip ? C’est à ce moment-là que je commençai à réaliser pourquoi les ricains avaient tant d’avance sur les autres. Tout vient du fait que là-bas les infrastructures sont présentes en quantité et en qualité dans quasiment toutes les villes. Résultat, un petit ricain de douze ans qui a l’occasion de rouler quand il en a envie sur de vrais spots progressera 20 fois plus vite qu’un autre qui roulera dans un vrai park deux ou trois fois dans l’année, c’est logique. De plus, là-bas, le skate est de plus en plus présent dans la culture, même


Chris Doyle. Cleveland, photo Manu Sanz

si certains skaters sont encore considérés comme des destructeurs par le bon beauf américain moyen. Et qui dit skate, dit évidemment skate-park. Je ne dis pas qu’avoir un skate-park est le seul moyen de progresser et ça n’explique certainement pas tout. Mais c’est sûr que cela permet de progresser plus rapidement. Rouler dans un espace concentré, avec souvent de quoi aborder plus ou moins toutes les facettes du riding (courbes, funbox, curbs, plans inclinés, wall) permet d’apprendre rapidement un milliard de choses. Choses que l’on aurait peut-être même pas pensé être capable de faire en temps normal. Malheureusement en France, les parks vraiment intéressants sont encore trop rares. Et on doit souvent se contenter d’une pauvre aire de street d’un mètre de haut achetée une fortune par une mairie à un fabricant de portail squattés par des gosses en patinette. Comment dans ces conditions pouvoir atteindre un niveau comparable aux riders équipés comme les Américains, les Anglais, ou les Allemands ? Moi, je vous certifie que vous prenez une brochette de riders Français, et vous les laissez voyager autant qu’ils veulent pendant un an dans les meilleurs parks US, et bien je vous parie que vous ne les reconnaîtrez

même pas à leur retour. Regardez ce qui se passe en flat, les ricains n’ont plus le monopole. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’un bon flatlander n’a besoin d’aucune structure coûteuse et compliquée pour pouvoir s’exprimer. Un bon sol plat, beaucoup de motivation et de practice et voilà le résultat : les Européens et les Japonais se mettent à squatter les podiums des contests US. Un autre exemple : les racers Thomas Allier, Christophe Lévèque, qui font réellement pleurer les stars US. Les Français en race sont réputés pour leur technique, mais je peux vous garantir que quand les bons parks vont se répandre en France, la créativité et la technique des freestylers de notre petit pays vont en faire halluciner plus d’un. Il faut arrêter de croire que les Américains sont supérieurs aux autres. Ils ont juste la chance de vivre dans un pays où la culture des loisirs est beaucoup plus importante. Un pays où les structures sont plus nombreuses et plus faciles à mettre en place que dans le nôtre. Aaaahh, cette douce France : le pays du fromage qui pue, où les terrains de foot poussent encore comme des champignons… Daniel Mini


photo Manu Sanz


Ruben Alcantara aux X-games, photo Manu Sanz


3.6 back cancan, Troy Mc Murray, photo Manu Sanz

LA CHANCE QUE VOUS AVEZ… -“ Ouah! c’est relou, impossible d’assortir ma potence à ma selle bleue paillettée “… Voici ce que pourrait être le genre de réflexion auxquelle nous aurons peut-être droit d’ici peu… Ces dernières années, le bmx s’est tellement développé que parfois les préoccupations des nouveaux laissent les aînés un peu perplexes. Que dire des infrastructures qui poussent aussi un peu partout. C’est sûr, c’est pas toujours parfait, mais les endroits pour rider sont de plus en plus

nombreux. Vous l’avez deviné, ce message un peu moralisateur/ chiant s’adresse aux petit jeunes qui roulent depuis peu. Il faut bien que vous réalisiez une chose, vous avez une chance incroyable de commencer à notre époque. Le plus dur est fait, la première génération de riders a pris les commandes, il y aura beaucoup moins d’erreurs commises par des gens incompétents. Le travail accompli depuis le début porte enfin ses fruits. Vous n’avez plus qu’à prendre votre vélo, et aller rouler... Daniel Mini


Matt Beringer, photo Manu Sanz


Cory Nastazio, Jacksonville, photo Manu Sanz



QUELLE DÉCEPTION ! Ça faisait un an que j'attendais le FISE de Palavas, l'événement majeur, celui qui a fait tant parler... en bien. J'avais dit à tout le monde de venir?. Je leur avais dit que c'était le meilleur contest. J'avais même promis que le sol allait être mortel, il y en a qui m'ont cru. Après la déception de Tignes, j'avais donné ma parole. Tout le monde a le droit à l'erreur, mais on est à la 4ème édition du FISE et le sol est encore une fois médiocre. Cette discipline n'a jamais été mise en valeur, étouffée par le street. Un événement de cette envergure devrait en tenir compte. Le meilleur niveau français est en flat, les pros Français sont en majorité des flatlanders, c'est dommage de les négliger. Les premiers Palavas étaient axés sur le dirt, le spectacle. Depuis l'année dernière, Palavas n'est qu'un contest de street. Il serait temps que tout le monde y trouve sa place. J'en ai honte. Quand Alex est venu me dire "heureusement que les ricains ne sont pas venus, j'me serais fait afficher...", j'ai pensé que ma parole en avait pris un coup. Je pensais juste que le sol aurait été à la hauteur de l'événement. Pour poser le décor, le sol était petit, en 2 parties, une propre et une sale, en pente, une plaque d'égout au milieu, des trous, au fond, loin des gradins. On se sent pas grand chose. Pourtant adidas sponsorise autant le FISE que le représentant des français aux X-games : un flatlander. J'ai honte de voir partir des flatlanders allemands et espagnols qui avaient leur place sur le podium des pros. L'inscription pour le flat et celle pour le street était au même prix, l'aire de street était l'une des meilleures du monde (2500 M2) et le contraire pour le flat. Je n'ai pas su quoi répondre lorsqu'on est venu se plaindre du tarif injustifié. C'est sûr que c'est dur de le comprendre lorsqu'on n'est pas un flatlander. Les figures en l'air, c'est tellement plus impressionnant, pour les spectateurs et les sponsors... Les flatlanders rescapés ont pu faire le contest dans une salle le dimanche. Cette salle n'était ouverte qu'aux pros et amateurs qualifiés (seulement 8 riders). Le lundi, c'est la déception, le flat n'ayant plus rien à faire là, le soleil tape et, pour laisser place aux spectateurs, qui paraît-il ne sont là que pour le street, il n'y a plus du tout d'aire de flat. Résultat, ceux qui ont payé pour rider au FISE de Palavas se retrouvent dégoûtés de ce contest qu'ils croyaient (et on le croyait tous) être dirigé par un rider. Le comble, c'est que même M6 n'a pu faire des images de flat (devant prendre celles de l'an passé). On a encore dû s'énerver... Palavas, c'est une grande histoire, pas très longue mais intense. Les riders voulaient leur contest, ils ont choisi : ils ont élu le Fise. C'est tout simplement les riders qui ont décidé du succès de l'événement. Et si c'est les riders qui font le contest, ce sont eux qui le défont. Palavas est le meilleur contest parce que les riders l'ont voulu... Nous avons jeté toute notre rage venant des profondeurs de l'underground, cette période creuse où le bmx a failli y rester, nous avons tout misé sur ce contest qui nous manquait, qui manquait à la progression du bmx. Voilà pourquoi Palavas fut élu roi. Nous avions besoin de cette promotion pour développer notre art. Bien sûr, c'était aussi profitable pour le Fise puisque le bmx l'a propulsé au premier rang des événements européens. C'est ainsi, tout le monde y trouve son compte. Le Fise et le bmx est un couple assez harmonieux, c'est dommage de noircir le tableau avec des négligences. Le flat et surtout les flatlanders sont une source d'énergie dans le bmx. C'est peut-être un hasard, mais c'est souvent par les flatlanders que passent les principales initiatives. C'est dommage de les négliger, c'était bien parti. Mettons le business de coté, les organisateurs ne misent pas sur le flat pour la promotion de l'événement, préférant de loin le spectacle, croyant que les sponsors ne s'intéressent qu'au spectacle et aux spectateurs. Nous savons que c'est faux... Le nombre de flatlanders et le nombre de personnes devant l'aire de flat le prouvent. Niveau bizz, il y a autant de vélos de flat que de street/dirt qui se vendent en France et partout ailleurs. Ne comparons pas les disciplines mais l'importance qu'on leur apporte. Même si aujourd'hui le street est à la mode, il ne faut pas pour autant rabaisser les autres. Les X-games avaient déjà fait l'erreur de ne pas prendre le flat en considération. Ils en sont revenus. Palavas, qui n'a pas l'envergure des X-games, suit la même direction. L'exemple n'est pas à suivre. Partant de la même déception, des réseaux de contests de flat se créent un peu partout dans le monde, comme l'AFL dirigé par theflatlanders.com. S'il faut négliger une discipline, autant ne pas l'organiser. Ou alors, c'est l'événement qui finira par être négligé. Quelle déception, c'est toujours un malheur de perdre quelque chose, une illusion. On est au 4ème FISE, peut-on encore dire que l'erreur est humaine ? Alain Massabova


Matti Rรถse, photo Manu Sanz


Fred Borel , photo Manu Sanz


Kelly Backer, Hasting, photo Manu Sanz


Patrick guimez, photo Manu Sanz

VIVE LE "SAUCISSE STYLE"... Le STYLE, je ne sais pas si vous avez remarqué, en ce moment, c'est "le" mot qui revient tout le temps, tout le monde ne jure que par ce mot. STYLE... Ce qui est frappant quand on observe bien lors d'un contest, ou sur un champ de bosses; tout le monde (moi y compris), s'applique à travailler son style. Je pense que c'est une bonne chose, ça apporte un plus au riding, mais ce qui est moins bien, c'est que beaucoup de personnes sont en train de chopper la même façon de rider. En France, je crois que l'on est parfois décidément un peu trop influençable. Résultat : ya plein "d'imitations" Joe Rich qui sont en train de pousser un peu partout, et

parfois, c'est tellement flagrant que c'en est presque amusant. Je vais me lâcher, et éditer un bouquin qui s'intitulera : "J'apprends à rouler comme Joe Rich ", je vais faire fortune... Peu de gars ont leur propre style, le petit "je ne sais quoi" reconnaissable au premier coup d'œil, cette façon de rouler naturelle, qui même à deux cent mètres permet de reconnaître quelqu'un. Personnellement, j'admire les mecs qui rident pour eux-mêmes, sans se soucier de ce que pensent les autres, et ce sont souvent ceux qui sont les plus agréables à regarder, parce qu'ils ont "leur" propre style... Je pense à des gars comme Jérome Gaultier, Julien Rochisani, Damien Croce, Bibi, Seb Valinot, Franck Duflo,


Xavier Robleda, Dropsy, Black, M'sieur Loubard, Scott Malyon, Paul Osika ou encore Jerry Galley. Il y en a d'autres c'est sûr, mais ce sont ceux qui me viennent le plus rapidement à l'esprit. N’essayez pas de les imiter. Comme l'a dit Black dans le Cream précédent : "le style évoluera avec toi". C'est ça le secret, rouler, rouler encore, et encore, faire corps avec son vélo. Ne vous prenez pas la tête, faites-vous plaisir en étant vous-même. De toute façon, si vous insistez en vous forçant à rouler d'une façon qui n'est pas la votre, ça se voit de suite, ça ne fait pas naturel, et en plus vous risquez de progresser moins rapidement.

Autre chose, toujours à propos du style, il faudrait un peu arrêter de brûler systématiquement le gars qui n'a pas de style. C'est une sale tendance en ce moment, et franchement ça fout une ambiance parfois merdique. Un peu de tolérance bordel, soyons plus ouverts. Je suis sûr que parfois des mecs n'iront jamais parler à d'autres sous prétexte que leur style ne leur plait pas, même si le mec est cool, et c'est triste. Croyez- moi, si par malheur dans trois ou quatre ans le BMX traverse à nouveau une grosse période creuse, vous serez bien heureux de croiser un mec en vélo, qu’il ait du style ou pas… Daniel Mini.


the cream of

LIFESTYLE

Photo Dimitri Coste



Poupou & Gus par Manu Sanz


RED BULL CIRCLE OF BALANCE. LA CATHÉDRALE DU FLAT. PAR MANU SANZ Ce contest-là -le Red Bull Circle of Balance- je ne suis pas prêt de l’oublier : un lieu réellement “mythique”, à vous donner des frissons… de froid d’abord, parce qu’un cylindre de métal de 70m de diamètre et de 100m de haut c’est pas facile à chauffer. Mais le plus impressionnant, c’était l’ambiance, la majesté du lieu, la dizaine d’échos, les ombres… Je n’oublierai jamais les premiers practices privés où le premier vélo qui est tombé dans le silence d’église a provoqué un déluge d’écho façon roulements de tonnerre !! L’arrivée de la nuit était magique : les murs n’étant alors éclairés que par les projecteurs d’en bas, ils disparaissaient dans l’ombre à mesure que l’on promenait son regard vers le haut. Quand on ne regardait que vers le plafond, on ne voyait plus le début des murs, il n’y avait que la rosace de fenêtres, les murs pouvaient aussi bien être à des kilomètres de distance. Encore une impression mystique, sensation vertigineuse d‚être dans une salle infinie au plafond plutôt haut ! Mais le clou du spot, c’était l’ascenseur intérieur vitré scotché à une des parois : Il constituait un manège à lui tout seul. Il était aussi possible d’aller sur le toit grâce à un système de passerelles. Pour les spectateurs, les places étaient limitées mais pas chères et avec repas et fête d’après contest inclus. Je crois me rappeler que les boissons étaient payantes au début, mais ça n’a pas duré : open bar pour tout le monde ! Big up à Red Bull pour nous offrir de pareils bijoux!


Un petit état des lieux pour vous annoncer ce que tout le monde sait déjà. Et oui, le bmx c’est aussi faire la fête… Des milliers d’exemples sont dans ce magazine (Cream 18), où compétition, jam et riding riment avec fiesta (avec plus ou moins de modération). Sans parler d’abus d’alcool, les soirées entre riders sont souvent bien arrosées. Et inutile de faire le choqué, c’est bien souvent le cas entre sportifs (même la pétanque !). D’autres appellent ça la 3ème mi-temps, pour nous, ça rentre dans notre mode de vie. Sans pour autant se retourner la tête, la fête est obligatoire… Pouvez-vous imaginer une compétition sans la soirée qui va avec ? Ceux qui ont essayés ont vite compris que le stress du riding s’atténue avec ces fiestas. Qu’y a-t-il de mieux que de boire un coup avec Jay Mirron ou n’importe quel pro qu’on n’oserait approcher en plein jour ? Le meilleur souvenir de Palavas, n’étaitce pas la soirée de la première édition (rien que d’y penser… )? C’est aussi le but : rassembler tous les riders, de tous les niveaux et de tous les pays. Puisque, quelque soit le pays, l’attitude reste la même. Et quelque soit la taille de l’événement, les meilleurs souvenirs restent ceux où l’on a su poser

le vélo pour se réunir autour d’un verre. Ceux qui ont l’habitude de voyager savent que s’en est presque primordial (pour la compréhension). Plusieurs d’entre-nous en sont même passer maîtres, les rois des soirées commencent à se reconnaître… ainsi est né le Hardcore Drinking Team mené par les frères Dejong. Mais sans donner de noms, on retrouve souvent les mêmes meneurs. De part notre culture (vin, champagne…), la France se place assez bien en “foutage de bordel”. On notera l’aptitude à encaisser de l’Angleterre et de l’Allemagne (bierre ?)… Les boss pour faire déraper les soirées se reconnaîtront (les photos parlent d’elles-mêmes). Il devient même fréquent que la fête déborde sur la compétition, où les riders ne peuvent même plus participer aux finales. Ces pros (de la fiesta) se permettent même de venir sans vélo au contest… Quels gâchis ! Mais aussi quelle joie et que de bons souvenirs… Une pensée au HadcoreDrinkingTeam et à tous ceux qui savent faire la fête, de toute la France et de tous les pays… Alain


BIBLIOTHÈQUE ROSE BACK IN THE DAYS’ TRANCHE DE VIE Je m’appelle Olivier et je fête mes 19 ans en cette année 1985, j’ai sorti ma nouvelle paire de Vans bicolore rouge et jaune, enfilé mon 501 défoncé et toujours tartiné de graisse au niveau de la chaîne; et mis mon plus beau tee-shirt Gotcha. J’ai ensuite noué un bandana dans mes cheveux longs et gras; et mis une paire de gants dans ma poche arrière, pour le style! Avec mes potes Wook, Dodger, Madnu, on est sponsos vélo 2000 même si c’est Pierre Ognier qui a le plus beau magasin sur Paris et on va practice le Boomerang au Troca dès que le sol est sec: Le 400 team (4 cts) représente, en référence à nos bicross: Motobécane MX400. Un copain m’a dit que le groupe de rap qui tue y est passé: Public Enemy à Paris, waw! mais pour moi, le kiffe aujourd’hui c’est plutôt la venue de Martin «Mr Smile» Aparidjo et Josh «Doctor Air» White pour une super démo GT: Habillés en jersey GT de la tête au pied, sur leurs «performer» tout neuf, la classe quoi! Josh fait des aerials hallucinants à presque 2 m au dessus du banks tandis que Martin est tellement fort qu’il arrive à faire ses figures les plus dures avec le sourire: de vrais pros! ...Fuck la démo est déjà finie. Moi et mes potes, on se mêle de nouveau à la faune transpirante qui ride, skate, zig-zag entre les plots, diserte, chante, danse, smurf sur le son des sound machine qui crachent du EPMD, Jungle Brothers, Sylver Bullet, Crazy jam... On se décide enfin à bouger en quête de murs blancs pour grapher; Au pire on ira dans le tromé en évitant la nuit au poste. Mais nom de Dieu que c’était bon, demain il faut que je rentre funky chicken!... «...Putain de poulets! me flasher à 120 km/h c’est pas humain, dire que c’est moi qui paie ces empafés! En plus je vais être en retard au boulot...Putain!... Voilà j’ai maintenant dépassé la trentaine, plusieurs crédits sur le dos, un foyer à assumer, un chat, 2 VTT et surtout une petite Lisa née en février de cette année 2000. Et je n’arrive toujours pas à comprendre comment la société m’a faconner sans que je m’en apercoive, moi le petit merdeux sur mon 20 pouces à l’adolescence bruyante. Je n’arrive toujours pas à comprendre où, quand, comment le BMX a disparu de ma vie alors que je pensais fermement rouler jusqu’à la mort. Etait-ce durant la puberté où aggripé à mon Haro Freestyle je ne rêvais que de grosses cylindrés, ne me rendant pas compte que j’allais grandir... vieillir... À 30 ans tu ne pourras plus vraiment rouler et le manque de temps aidant; tu feras comme moi, tu iras manger une glace en regardant le FISE. À 35 ans tu peux encore rouler mais ça sent le pneu à plat! On dit que ce qui rend dangereux un jeune c’est qu’il n’a souvent rien à perdre; pour un père de famille c’est qu’il a tout à défendre! À tous ceux qui veulent bien prendre une leçon d’ancien. Olivier par David «Hé!... ... non rien!»

Mathieu Richard, Uriel, Patrick Guimez… Surf Attack. 2002 par Manu Sanz


photo Sandy Carson


Sergio Layos, hotel japonais par Manu Sanz

championnat du monde de bras de fer aux Worlds



"La face B de l’édito" Recentrer une roue à coup de pieds, redresser une couronne ou ne serait-ce que réparer un pneu crevé… la mécanique fera toujours partie du bmx. Et si ces menus travaux d’entretien n'aident pas forcément à se rapprocher du créateur, ils nous confèrent peut-être un peu de la simplicité du mécano (peut-être même un coté " piche" comme diraient les sud-estiens). Un zeste d’humilité appréciable qui peut venir tempérer d’éventuels grossissements de chevilles. Evidemment, certains se préoccupent de mécanique plus que d'autres. Par exemple, ceux qui ont deux freins et quatre pegs plus que ceux qui n'ont rien de tout ça. Certains encore sont à l'affût de la dernière pièce la plus légère et assortie aux poignées alors que d'autres oublient tellement que leur vélo est un assemblage complexe de pièces mécaniques qu'ils finissent par rouler sur une épave (à force de refuser à s’abaisser à mettre les mains dans la graisse). C’est chacun son style et pas seulement en ce qui concerne la mécanique : certains inventent des tricks alors que d’autres comme moi se contentent de les ré-apprendre (on s’amuse comme on peut). A coté du vélo, il y en a qui font de la console ou du snow alors que d’autres ont des activités créatives comme la peinture, le dessin ou le théatre… Tout ça pour vous dire qu’il y a tous les styles dans le bmx et qu’il y en aura toujours qui n’auront rien à voir avec la créativité. Alors c’est pas parce qu’on parle de création qu’il faut commencer à se la péter artiste! Si je devais faire une généralité sur le bmx je dirais que le bon esprit y est plutôt répandu et que ça remplace largement un éventuel manque de "créatifs". Manu sanz *encore que certains fassent de l'art en soudant des bouts de ferrailles! Fin de session au park de Coquitlam, Vancouver. photo Manu Sanz


Miguel superstar par Dimitri Coste


LE DIMANCHE… Une journée bien étrange à vrai dire; et plus encore lorsqu’ on se déplace à une jam ou une session... Le Dimanche, jour du seigneur, à croire que c’est aussi le seul où il est en congé. Vous l’aurez compris le septième jour de la semaine n’ est pas mon favori, et si j’écris ces lignes c’est que je pense ne pas être le seul dans ce cas. Tout d’abord, pour bien comprendre cette journée angoissante il est nécessaire de raconter l’histoire de sa précédente: le Samedi. Ah, le Samedi, Instants merveilleux! Du riding acharné entre potes, des tricks durement testés pendant la semaine rentrés sans un souffle au coeur, toutes les tentatives lancées, l’imagination et la motivation déchaînées à la vue de tant de figures formidables... Le Samedi se caractérise donc par une journée d’action et de bonheur ; et la soirée qui la poursuit en est souvent de même. Il est en effet inutile de préciser que la nature parfois propice à l’excès qui m’ habite ne se contente pas, après cinq heures de riding, d’un sucre en plus dans son café ! A peine le temps de dire ouf ! Que c’est un trop-plein de biere qui habite mon estomac ! Quelques montées de rigolade entre deux rasades et la fête (rarement paisible) peut s’amorcer pour finir tard dans la nuit. Voici une description d’un Samedi plûtôt classique qui amène inexorablement aux instants terribles dont ce texte fait l’objet. Dès le réveil j’ai tôt fait de prendre conscience de la situation dans laquelle je me trouve : les vingt-quatres heures qui arrivent sont la négation parfaite du samedi vécu et il va bien falloir les affronter... A l’image de Kafka qui se réveillait transformé en insecte géant, je me lève métamorphosé en limace bavante et tremblante. Saleté de passage dominic! Pas de riding car un foie qui a triplé de volume et aussi enflammé qu’un pompier en caleçon au sommet d’un immeuble qui brûle... En bref plus qu’à regarder tous ces riders athletiques réitérer leurs exploits ; pendant que moi, la loque humaine du jour essaie d’encaisser une gueule de bois dont même Bukowski n’aurait sû se remettre. Evidemment les promesses, les belles paroles et les jeunes filles séduites ou offensées lors du Samedi soir sont oubliées; laissant place à un vide intellectuel assez incroyable, agrémenté de rires nerveux et d’une lenteur d’esprit dont même un macaque ne saurait faire preuve. Enfin le soir arrive ! Il est temps de rentrer chez soi au volant de sa voiture (non sans risques) avec en guise de repas un paquet de clopes taxé (cette satanée soirée laissant peu d’alternatives à un budget déjà serré). Alors voilà ! Ces moments tristes et douloureux qui définissent le Dimanche ; je l’avoue j’en suis responsable. Mais je l’ai déjà cité, un esprit excessif étant ce qu’il est, je ne céderai jamais ce Samedi de riding et d’ivresse fou, absurde parfois, mais toujours proche de la perfection contre un weekend standard et qui ne me laissera pas un de ces souvenirs inoubliables... ...alors toi, Dimanche, je crois qu’on devras se supporter encore longtemps!!! Johann Krapule

Jordan à la grande époque par Dimitri Coste


Lotfi et Thomas Caillard au repos par Manu Sanz

RESPECT THE SAUSAGE STYLE… STYLE. I wonder if you‘ve noticed it but the word is now daily used. Everybody always talks about STYLE… What is striking is that when you observe properly during a contest or on trails, you realize that everybody (including myself) tries to work his own style. I think it’s good, it brings something else to your riding; but what is less good is that lots of riders are riding the same way. In France I guess we are sometimes definitely too much easily influenced. And the consequence is that there are many " imitations " of Joe Rich growing everywhere and sometimes it’s so obvious that it becomes almost funny. As a joke I should publish a book whose title will be : " I learn to ride like Joe Rich ". I’ll make a considerable fortune… Few riders have their own style, that special thing which makes him recorgrizable at firt sight, that natural way of riding wich, even ,200 metres away, allows us to recognize him. As far as I’m concerned, I admire the guys who ride for themselves whithout paying attention to what the others think. Theses guys are usualy the most pleasant to watch because

they have their own style… I particularly think about Paul Osica, Jerry Galley, Cyril "black jack"Dangeul, Julien Rochisani, Taj and Ruben Alcantara… I’m sure there are many others, but these are the names wich spontaneously occured to me. Do not try to imitate them. As Black said in the previous issue: "Style will evolve with yourself". This is the secret : ride, ride and ride again, until you and your bite make one. Don’t bother, have pleasure being yourself. Anyhow , if you insist on riding in a way that is not yours, everybody will see it because it’s not natural and what’s more, you will tend to progress less rapidly. And another thing, still about style; it would be great if riders stopped criticizing systematically the guy who don’t have style. It’s now a fucking stupid trend and i’m telling you, it makes the atmosphere really stink. More tolerance, damn it !, let’s be more open-minded. I’m sure that sometimes some riders don’t talk to others just because their style doesn’t suit them, even if the guys are cool. It’s a pity ! Believe me , if within 3 or 4 years BMX unfortunately goes through a bad patch, you will be really happy to meet somebody on his bike, with or without STYLE !…. Daniel Mini


The Gonz par Jeff Zielinski

Sacha au FTK photo Artzone


Les K-bourg par Manu Sanz



Thomas Noyer par Manu Sanz

Les Blockaus par Manu Sanz

Yanmer par Manu Sanz


JE VEUX, MAIS EST-CE QUE JE PEUX ? J'ai remarqué depuis un certain temps que beaucoup de jeunes se sont enthousiasmés pour des sports comme le BMX. Ils sont de plus en plus nombreux à se déplacer sur les contests comme le F.I.S.E. à Palavas-lesFlots ou pour la première manche du BMX Action Serie, sur les sommets enneigés de Tignes. Je les comprend. Il est vrai que le sport se développe et prend place dans les esprits, grâce à des passionnés qui se donnent à fond. Je profite donc de la chance que j'ai de pouvoir m'exprimer dans ce magazine et d'être lu par de nombreux jeunes (et moins jeunes) pour vous aider à vous préparer mentalement aux nombreuses compétitions à venir, ou à essayer de nouvelles figures dans les meilleures conditions. Les modules de street ou les bosses de dirt que vous trouverez sur les lieux de compétition sont faits pour des riders confirmés ou possédant un minimum de bases. Sur place, les pros que vous verrez évoluer maîtriseront certainement déjà les figures de vos rêves grâce à leur longue expérience et à des années de pratique de notre sport: Le BMX. Vous serez donc naturellement amenés à vous lancer dans des cascades que vous n'aurez pas ou peu expérimentées avant. Evidemment, tout le monde sait que le BMX est un sport à risque et qu'il est nécessaire de se protéger avec un casque, des genouillères et des coudières. Mais ce n'est pas sur ce point que je veux insister, parce qu'en réalité, votre meilleure protection est votre esprit. Il y a en fait quatre points essentiels à prendre en compte avant toute cascade. Tout d'abord : La volonté. Elle découle d'un désir de votre esprit. -"T'as vu Taj dans la Props 27en tail whip sur le box de Woodward ?". -"Et toi, tu as vu Paul Bucanane dans la Props 34 en rail sur la couronne?". -"Ouais, ils sont vraiment trop forts les gars de T1". -"Qu'est-ce que tu veux, c'est des balles atomiques !". Mais toute la volonté du monde ne sert à rien sans un autre point fondamental : l'imagination. Elle est à la base de tout ce qui existe. C'est la première force de notre monde, et grâce à elle, tout est possible, à condition de savoir l'exploiter. Il est important de bien décomposer mentalement le mouvement de la figure que vous souhaitez réaliser. Si vous manquez d'inspiration, utilisez les vidéos qui regorgent de bons exemples. Le troisième point est la concentration. Elle permet de garder à l'esprit la figure imaginée. Enfin, le dernier point, qui est sans doute le plus important de tous : la motivation. -"Mais pourquoi je fais ça ?". Il est primordial de rouler pour soi-même. Ce que je veux dire, c'est que si mes amis roulent mieux que moi, je ne dois pas me sentir frustré ou jaloux car ce type de sentiments poussent souvent à prendre des risques inconsidérés et dont l'issue peut être grave. J'aurais un tas d'exemples à citer, mais ça ne vous avancerait à rien. Mieux vaut se concentrer sur les bons exemples, d'autant plus qu'ils sont nombreux. Il est vrai que chacun d'entre nous a besoin de se dépasser, de repousser ses limites, ça fait partie de notre évolution. On a besoin de prouver de quoi on est capable. Mais c'est à soi-même qu'il faut le prouver, vous en serez beaucoup plus satisfait. Etre patient est une grande preuve de sagesse, mais cultiver la patience est plus sage encore. Poupou

Après la pluie par Manu Sanz


la chute par Van Hanja


BICYCLE MOTO CROSS BMX ! BMX ! Tout le monde n’a que ces trois lettres à la bouche en ce moment. Mais en fait, BMX, ça signifie quoi au juste ? Alors : le B pour Bicycle (ça tombe bien), le M pour Moto (quoi ?!?) et le X qui est l’abréviation de Cross. Donc BMX, ça veut dire motocross sur un vélo ? Alors là désolé, pas d’accord ! Moi, je ne fais pas de la moto sur mon vélo, je fais du vélo, point. La moto ça me laisse un peu (beaucoup) froid… Parfois, je me dis que les pionniers manquaient singulièrement d’imagination en nommant ce sport de la sorte. Même à la grande époque où tout a débuté en France (82 /83), si j’ai choisi de m’exprimer sur ce petit vélo ce n’était pas car j’étais frustré de ne pas pouvoir me payer une motocross, ce qui était le cas de beaucoup de débutants .Ils faisaient du Bicross, mais s’imaginaient chevauchant une de ces machines bruyantes et pétaradantes , ça partait plutôt mal… J’ admets que la Race a des similitudes avec le principe du motocross (départ à plusieurs, premier arrivé , bosses, etc…) mais pour moi la comparaison s’arrête là. Je n’ai rien contre le monde de la moto, mais quand je vois les ‘’freestylers” moto récupérer nos figures , ça me fait quand même bizarre, car ils s’approprient une partie de notre culture, sans trop d’états d’âmes… Mais une chose me rassure, les figures inventées par les motards risquent peu d’être reprises en vélo, du moins je l’espère… Le Skate, pourtant issue du Surf, ne s’est jamais appelé ‘’street surfing’’ et heureusement… Notre sport a énormément évolué en quelques années et en bien je crois, il a su se forger petit à petit une personnalité propre à lui avec ses stars, sa personnalité. Moi, en tout cas, je fais pas du bicycle moto cross, je me fais tout simplement plaisir sur un petiot vélo… Daniel

l’entrée de Sheep Hill, L.A. par Alain

the Distillers par Dimitri Coste


Viki par Bertrand

IL NE LÂCHE PAS L’AFFAIRE… A l’époque, quand nous construisions des bosses pour pratiquer notre passion, les bosses étaient petites, plates, sans vraiment avoir de forme. Ce n’était que de simples tas de terre sur lesquels nous dépensions toute notre énergie. Nous ne pensions qu’à cela. Nous prenions grand plaisir à sauter de tas en tas. Puis un matin où j’étais plus dynamique que jamais, j’ai pris mon BMX pour aller rouler une petite demi-heure, mais le plus beau champ de bosses que nous avions creusé était plus plat que jamais. J’étais démoralisé! J’avais envie de pleurer. C’était comme si quelqu’un avait détruit notre œuvre et tous nos efforts. Ce fut difficile, mais une fois remis, je continuais à rider avec mes amis en construisant des bosses par-ci par-là. Puis dans une motivation collective nous nous sommes décidés à reconstruire un champ de bosses dans le parc où nous avions créé l’ancien. Nous en avons profité un mois et demi. Nous avons organisé un petit contest à l’arrache : beaucoup de monde est venu et les responsables du parc ont estimé que nous attirions trop de racailles. Cela ne m’a pas étonné car nous nous étions placé juste à coté d’un golf. Le moral retomba dans les bas-fonds pour tout le monde. Que faire ? Après quelques semaines de réflexion nous nous exportions dans une forêt dans le 77 où nous avons construit une bonne quinzaine de doubles qui commençaient à prendre de la hauteur et de la raideur. Nous avions

cru, là aussi, que le champ resterait et qu’il évoluerait avec nous. Et non, ce n’était qu’une illusion dans nos têtes, mais nous avions tout de même progressé sur nos BMX et c’était le plus important pour nous. A nouveau il fallait trouver un endroit pour construire ce qui était devenu notre raison de vivre. Le plaisir de rouler en champs de bosses s’était développé en nous et nous avions peu d’autres endroits pour rider, excepté dans la rue. Puis un champ de bosses est apparu à cinq kilomètres du précédant. Nous y avons roulé une fois. Les potes du gitan du parking d’inter (marché) ont coupé tous les arbres du champ de bosses, surtout les plus gros. Pourquoi? J’en sais rien moi. Et puis, il y a eu Chipo, le champ de bosses du bonheur, où nous avons roulé deux ans et demi en progressant comme nous l’entendions. Nous étions enfin tranquilles, les bosses devenaient très raides et très pointues. Chaque saut, une fois maîtrisé, était un plaisir. Je me suis demandé pourquoi nous n’avions jamais abandonné. Je n’ai pas la réponse, mais ça nous a permis d’apprécier réellement chaque instant de BMX et nous a appris à avoir le bon état d’esprit face aux situations et au choix à faire dans la vie. Aujourd’hui, Chipo n’est pas détruit, mais les arbres sont tombés dessus pendant les tempêtes de décembre 1999. Cela n’est rien car notre motivation collective est bien plus grande. Poupou


Tommy Bowers. Photo Sanz

Les Japs par Artzone


Kuoru, photo Sanz


the cream of

REPORT


Yanmer, Tokyo, photo Sanz



Jesus, photo Sanz


A couple of years ago I was lucky enough to have the opportunity to go to some skate contests, held in parks where there were a lot of skaters, but there was often something that shocked me. I couldn't really define what it was ; it was a kind of uneasiness, something unhealthy even. Slowly, by thinking it over, I worked out what it was that felt wrong. The best way to describe the sensation is that I had the impression that people weren't having fun, it was like they were sulking, or trying to give make out that they were indifferent to the whole thing. Sort of : "Yeah, I've got good reflexes, I just pulled a wicked trick and I'm really stoked, but there's no way I'm going to show it." Often the others present aggravated this bad feeling, by only reacting to the most spectacular tricks or the worst crashes, or when they walked past they didn't look at you, just the make of your trainers. I witnessed all this from the outside looking in, and it didn't really have a huge effect on me. I like watching good skaters, but it's not where I belong. I found it a bit sad, but didn't lose any sleep over it. I told myself that it was a shame for them, and that I would be upset to see such an attitude spill over into BMX, which I love so much. That was at a time when there weren't any sponsors, when the media didn't even know that you could do tricks with such a small bike. Now that our sport in is fashion however, I can't deny that sometimes I get the impression that this stupid poncey attitude is creeping into the minds of some of us. I'm thinking about groups that form at contests with guys looking sideways at each other, or who those won't talk to someone just because his clothing's not up to scratch or because his handlebars lean a little too far forward.

It's kind of stupid because, for me, BMX is like a big family or, in my view, it should be. BMX for me means a good time, every moment that I spend on my bike riding with other guys is a little bit magic and I'd like it to be that way for everyone. I am utterly convinced that it is the way it should be, even if people think this is idealistic. I'm not perfect, far from it, but when I see a rider who hasn't quite found his own style, or someone who really messes up a trick that I think is basic, I prefer to give him some advice, or encouragement for what he did right. The last thing I'd want to do would be to throw a snide little smile to my mates next to me who are ripping the p*** out of him. Another example, at the risk of passing for a complete idiot, is that when I am granted the miracle of pulling off what I think is a tough trick, I like to be able to share that little moment of happiness with someone. When a beginner manages a basic trick, I am the first to congratulate him, because I've been there too. Maybe I've got it all wrong, maybe I'm exaggerating, I don't know, but in any case the little world of BMX is too important for me and I don't want this kind of mentality to ruin it. I aware that there are those who are only interested in taking the piss and being out of order in general, but I hope you can only count them on the fingers of one hand (OK, I don't know for certain). Most people are pretty laid back and it's the little differences that make life exciting. Imagine if everyone rode the same way, was dressed the same and did the same tricks, it just wouldn't be interesting. I don't know if you've been able to decipher the message in this short and slightly nagging article, but at least I will have tried to say something which I feel is very important. Take it easy. poupou


Olivier Rolhion


Markus Wilke, photo Sanz



Nick Asley, photo Sanz


MARTTI KUOPPA. HELSINKI. PAR MANU SANZ. On se plaint toujours de ne pas avoir un spot correct pour rider, que le niveau n’est pas élevé à cause du manque de spot… Pourtant, certains comme Martti Kuoppa atteignent le meilleur niveau dans des conditions qui en auraient fait abandonné plus d’un. A Helsinki, l’hiver, le moindre coin de salle est convoité. Du coup, Martti devait payer 2 euros chaque fois qu’il voulait rouler. Ça lui donnait le droit d’occuper un petit coin de salle où on acceptait qu’il abîme le parquet. Ce complexe sportif abrite tous types d’activité et dans certaines parties, c’est le premier arrivé qui occupe la place. Du coup, pour être sûr d’avoir un, spot, et de ne pas se le faire piquer pendant qu’il va pisser, il était obligé de rider avant 16h et uniquement en semaine. En dehors de ces horaires, il n’avait pas assez de place pour rouler le reste du temps. Comme si cela ne suffisait pas, en plus d’être petit, le sol est « le pire que tu puisses imaginer : très bosselé et glissant ». Depuis peu, il n’a plus le droit d’y rouler du tout parce qu’ils ont repeint le sol et ils ne veulent pas que Martti l’abîme avec ses pneus et ses pegs. Il a pensé à louer une petite salle mais avec le rude hiver finlandais, l’abri coûte cher à Helsinki : 800-1500 euros par mois pour 150-200 mètres carrés. Pour finir, le service des sport finlandais n’a pas trouvé utile de lui trouver une salle. «Ils aimeraient que tout le monde fasse du ski de fond et se dope à mort… ». Le seul spot en extérieur de Martti, enneigé tout l’hiver. Sans compter la période de dégel où le sol se couvre de boue. A part ça, le sol est parfait, mais Martti ne peut y rouler que 5 mois dans l’année. Un peu de flat sur neige par température négative, avec un petit lac gelé, en fond. Juste pour s’amuser, à moins que ce ne soit aussi pour manifester contre l’indifférence des responsables des sports finlandais…



TESTIMONY A moment in a life by the side of BMX. The flash became in front of Eurosport and the Worlds of Cologne in 1996, late at night during the week. I was very attracted by "Xtrem" sports and a little by sk8, without practicing anything… I was stupefied. Enough to make a tape that, I watched again and again the tape, analysing every detail of certain flat sequences, until I fell asleep. The day after, I couldn’t refrain from going towards every cycle shop. "Free ? Sorry, young boy, but we don’t know…", I didn’t know much about it and fortunately for me, I met a young adult with a cap, a local flatlander and streeter who was already father and riding for 10 years… He lent me (without knowing me and asking me my phonenumber) local and pro videos and gave me an appointment a Saturday afternoon at the Valence railway station. I was immediately seduced by this guys riding in an underground. A week later, it was Christmas and I was proud of my first real BMX with pegs and in my hands, the first Mexicos fanzine in colour, the head full of dreams. I wasn’t expecting a so rich and distinct culture : maybe I was little old to begin, at the age of 18. I was greedy to learn and I wasn’t wondering why. In May 98, I succeeded in making our own fanzine and we decided to publish it for a little part of France, Pépé from Limoges was distributing us ! "Twenty Free" Mag (23 Mag) was born!! Other numbers followed and everybody implied oneself in something that was making us move without making money ! BMX explodes, a lot of young people are arriving, all is good for them, so we can go on and develop it. All is here : the experience of the older, videos, flourishing magazines, Palavas becoming a mythical place in Easter, the level of riders increasing everywhere, we hear about the rise of BMX in the States thanx to God Mat and ESPN, and we see prosperous trails and parks everywhere, including in France. Finally, I did make the right choice in discovering BMX at this moment. It’s because of us, riders, who make every day BMX as much as our lives, a second skin, different than football or tennis clothing… Young persons inspire themselves but create their own style, jump everywhere without practicing : that’s the magic of BMX. We aren’t restricted by precise rules. I’m really happy to integrate and to have friends in this environment without riding too much. Today, my dear love with whom I am for 6 years (!!!) annunces me she wants to discover other things and if she wants me in her life, she must think it’s her own choice. I respect her choice… I also had to wonder… We were only living one for each other and were happy to confront our views, it was essential. We began to think about our lives and to know what was good or bad. When will we see again? Where will it be ? What will happen during these days ? What will our thinkings,our health and our mood be ? Accidents and disgraces of people among us push us to expect everything. Every week has its surprises, good or bad, between feelings and survival. Yesterday, my doctor told me that my pain in my back preventing me from riding came simply from a leg shorter than the other and a back like a 50 year old man . Moreover, Alzeihmer disease and a grandfather attacked… It makes you think about the real meaning of life. I try to learn from that cos life can be made, nothing is already planned and it’s better to live it at 100% : life is like flat (too hard…). Taking Alain Massabova’s words : "life is like bmx: you must take risks, fall down, rise and begin again then try again…". I think I would be proud of telling this sentence to the next generations, BMX has also taught me how to live. Next year, I will be 23, I wanna buy a street bike and practice calmly in beginning from the start, to follow my studies, to create a firm and invest myself in the future, to live my life in being proud of living. I can’t stop watching Alaräsh wanting to do like in the video… I also republished 23Mag number 1 with 23 reasons to prefer a BMX than a girlfriend. I don’t suspect the richness of BMX, only knowing it for 4 years, but I’m really happy to have chosen this little bike that helps me to think, and so to grow up. Finally, I will ask inconscious young boys who don’t know taking advantage of the experience of the older. Come & ride on the park made by riders for riders at Bourg lès Valence on the Lycée des 3 sources Parking. About fifteen guys will receive you Saturday afternoon, every freestyler will be also welcomed ! This text may be a personal balance sheet but I’m proud to share it with all freestylers who have the courage to read my text until the end… 23FABE


Sergio Layos, photo Sanz


DIRT TRAILS, SWEET DIRT If only you knew the chance we have today to ride dirt trails, jumps following jumps, so perfect double bumps with real curves, big gaps, and all that give its name to a pure dirt trail. I would like to pay tribute to all those guys, who, day after day, are present with their shovels, dreaming endless sections trails, huge double bumps and even the biggest refering to Arald Lejeune for a very well-known trail close to Montpellier, also to Julien Rochisiani for what is certainly the best dirt trail in France and for all the others I still don't know. Unfortunately, there is a snag; while all those planet trails heroes spend hours working, digging with found shovels, sweating hundreds liters, others only come to enjoy the pure spot with no respect to the place and the work done. Depth of impudence, some people allow themselves to criticize such and such bump, or that the trail is hard to find or that the ground is too dry or not enough.... Dear Messrs. hangers-on, I just would like to give you some advice. First, when you arrive on those places, learn to well-appreciate the spot, second never allow yourself to criticize, and above all, never, never touch the bumps, except if you've got with you one of this marvels sold as you might know on those do-it-yourself stores: Obviously it's a shovel I'm talking about, caracteristic tool of all motivated guys. Look, even the biggest BMX trades, like S&M bikes, make T-shirts and stickers with its effigy. Too often in my experiences, I have been confrontated to people who, because the bumps didn't satisfied them, allowed themselves to alter the jewls, without taking pains over it: two shovel hits, one flattening on the top, and just have fun all day long. What's all this fuck about, I'm dreaming!!... Have you just any idea of the time it takes to build a clean and perfect takingoff ? Let me tell you this: the dirt track belongs (except the owner of the ground) to those who built it. If a guy built a bump in such or such way, it means that he thought about it before and that he certainely wants to ride the spot like this, without hearing big suckers explaining to him which way will be better. You can perfectly give your opinion since : one, you have a shovel, two, you know how to use it and three, you're not afraid of using it. I've often been told that those who criticize use to do nothing else. I 'm surprised that persons like that can be found in our sport : I use to think that BMX was better than that, an uncommon sport with worthy people. I hope you'll understand the substance of my reflection and the idea I want to share in these few lines. To end definitively with this I would like to thank all those who dig without counting. Thank you for all the pleasure and the good sessions you give to us. Xtophe Canitrot


photo Sanz


WHY THEY NEVER GIVE UP ? At the begining, When we built some bumps to practice our hobby, the bumps were small, flat, without any kind of shape. That was only simple mounts of earth on which we spent our whole energy. We had only that in our mind. We took a great pleasure to jump mounts to mounts. Then, one morning, as I felt more dynamic than ever, I took my BMX to ride a small alf of hour, but the most beautiful trail that we have dug was more flat than ever. I was really down ! I was close to cry. It was like if one somebody had destroyed our work and our efforts. It was difficult, but when I was less depressed, I continued to ride with my friends, building bumps here and there. Later, With a collectiv motivation we decided to rebuilt a new bumps trail in the ground. We have used it only one month and a alf, but we have very quikly organized a contest : A lot of people came. It was really a success but the owners of the ground have considerde that because of our trail to much rude boys came in the place. I was not surprise cause our spot was just close to a green. Our moral fell down. So what to do? After few weeks of reflexion we left for a forest in Seine et Marne where we had dug more than 15 double bumps which began to grow up and to become rigid. A new time we thought that the trail would stay and evolve here with us. But no, it was only an illusion in our minds, even if we had still improve our riding and it was the most important thing for us. A new time, we had to find a new place to build that thing that had become our main goal in the life. The pleasure to ride the bumps had grown into us in us and we had no other spot to ride except the street. Then a new trail has appear at five kilometers of the last one. We have used it only one time cause the friends of the gypsy living on the supermarket park have cut all the trees of the trail. Why ? I don’t know. After that, it was Chipo, the bump trail of happiness, where we have ridden more than two years, improving as we wanted. At last we were happy and quiet. The bumps became very steep and very pointed. Each jump became a great pleasure. Today, I still ask myself why we had never given up. I have no answer, but all that gave us a chance to really appreciate every instant of BMX and it learned us to have the good reaction in front of strong situations and choices in the life. Today, Chipo is still existing but the trees have felt on the bumps during the last winter’s storm. But it doesn’t matter because our motivation is now still bigger. We ride now in Sucy-en-Brie (Val de Marne) on a spot full of all kind of bumps, and just at two minutes of the Boissy-Saint-Léger station. Just come ! Poupou

THE BAD WEATHER OF A DREAM Oh shit, it’s still raining today ! This sentence, so often pronounced drive me in no ending dreams where time has no more importance. I find myself in a forest where the green of the leafs is so extraordinary that I have never seen that anywhere else. Some light nets are piercing the trees, creating a mystical atmosphere. The trail is here, just in front of us. The bumps are perfect just a little bit steep, with smooth ejects and large arrivals. I feel all the instants. My mind is clear because nothing can disturb it,neither the fear neither the stress are present in this time. It is like if I had suppressed them, they have no place there. As if my mind had perfectly controled them. I take a run up to ride one of the section. A perfect propulsion balance me in a flight that make possible all kind of tricks. But I decide myself for an x-up well pushed. A light sound touches my earswith a soft and quiet music. Then I continue the section in the flow, focused on one thing by one thing. A turn-down on the second jump makes me feel the whole precision of the movement. Each limbsof my body has a personal conscious and all of them unite just when I am doing the movment. I am not surprised by that. Now, my body is drawing a No Foot Cancan, the feet tighten one close the other . I’m just admirating the achievements executed by my bodyand my mind. The last jump is comingvery fast. What can I do ? A 360x-up ? No, I have no time… ahh! -"Hey, poupou are you safe? Do you need help to get up?" -"What’s happened to me Franck ?" -"You wanted to play the swank and you have lost" -" How long do I stay fucked up ?" -"What ? You ask me how long you‘ve stayed unconscious?" -"…Yes !" - "But, you have just felt and get up immediatly after." -"? ? ?" Poupou


Dave Freimuth, photo Sanz


Dimotri Ivanov, photo Sanz

J'AI EU DE LA CHANCE. L'association Attitude m'a donné un job en or. Développer et gérer un club de bmx à Montpellier. Ils m'ont laissé carte blanche et ils ne m'ont jamais mis la pression. La ville de Montpellier a les infrastructures que vous connaissez tous, à savoir un skatepark avec un bowl avec un snake, une aire de street, une mini, une méga et un petit champ de bosses. Vous connaissez beaucoup de villes qui ont tout cela réuni au même endroit ? On a vraiment de la chance. Tout d'abord pour lancer l'affaire, j'ai imprimé un flyer et je l'ai distribué dans plus de 40 écoles et collèges aux alentours de Montpellier. J'ai demandé à Manu si je pouvais utiliser la photo de Chubaka en wall ride dans le tunnel. Le choix de cette photo était très important car il fallait tout d'abord impressionner les enfants. Du genre : "Houa, mais comment il fait ça ?". Je me souviens quand j'avais 8 ans, j'ai vu une photo dans télé 7 jours. Un américain gapait d'une corniche avec son beau Raleigh à jantes à batons. Ce jour-là, j'ai eu une révélation (le bmx, pas les jantes). Au début, il n'y a pas eu beaucoup de monde et vous savez pourquoi, parce que je me suis pris un poil tard. Beaucoup de jeunes s'étaient déjà inscrits dans d'autres clubs et activités super ennuyants style rugby, foot, trapèze ou raquette. Donc, à la rentrée prochaine, si vous voulez sauver les enfants de ces barbaries, allez distribuer vos flyers dès la fin des vacances scolaires, en juin. Les enfants auront largement le temps de saoûler leur parents pour faire du bmx dès la rentrée. Pensez-y. L'avenir

du bmx est entre vos mains. Les premiers élèves sont arrivés avec des vélos…, Je dirais plutôt des charrettes. Honte à vous, revendeurs bidons et supermarchés qui profitent de la gentillesse, l'innocence et l'ignorance des enfants pour leur refourguer des bmx caca. Vous le payerez cher. Vous n'êtes même pas capables de leur scier un guidon ou de leur raccourcir une chaîne. Salauds. Vous avez vu les bras qu'ils ont ces petits, comment voulez-vous qu'ils arrivent à cabrer leur vélo ? Ayez un peu de bon sens, arrêtez de tuer notre sport en vous faisant du fric sur notre dos. Pendant les premiers cours, nous avons donc fait de la mécanique et des réglages. Je leur ai expliqué pourquoi ils n'arrivaient pas à se sentir vraiment bien sur leur bmx. Je leur ai dit que leur vélo doit être le prolongement de leurs bras et de leurs jambes et qu'il ne devait jamais acheter un 20 pouces pour sa couleur. Je les ai tellement saoûlés avec les géométries, les empattements, les poids et mesures qu'ils sont capables maintenant de reconnaître un cadre de flat d'un cadre de race. Ensuite, nous avons abordé le problème de la sécurité sur le skate parc. Il faut savoir que les mercredi et samedi après midi, c'est une véritable jungle entre les cours de skate, roller, bmx et le dernier né des produits absolument inutile, dangereux, cher et stupide, la patinette pliable. Je hais ce produit, mais je hais par-dessus tout les parents qui laissent leurs gosses de 5 ans jouer sur l'aire de street au beau milieu d'une cinquantaine de bmx, skate et roller. Jusqu'à présent nous n'avons pas eu de graves incidents mais jusqu'au jour où... Alors comme il vaut mieux prévenir que guérir, la municipalité a


Markus Hample, photo Sanz

décidé par arrêté préfectoral d'interdire les patinettes sur le skatepark. Il y a un panneau à l'entrée et certains parents feraient mieux de retourner à l'école pour apprendre à lire. Fin du chapitre. Revenons à nos vélos. J'ai expliqué aux enfants qu'avant de faire un 360 ou un back flip comme à la télé, il va falloir qu'ils commencent par faire des exercices d'équilibre et des "levers de roues arrière". On pourrait appeler cela la méthode du "planté de bâton". Équilibre, bunny hop, roll back, manual : les 4 piliers du bmx. Valables pour n'importe quelle discipline. Et là, je peux vous dire que je les ai fait travailler. Travailler, et encore travailler. Jusqu'à ce que ça rentre, qu'ils sentent bien leur vélo entre leurs jambes et qu'ils roulent les yeux fermés. Et ils se sont accrochés. Certains venaient même rouler le dimanche toute la journée et pendant toutes les vacances scolaires. Après les entraînements, on entendait les parents crier : "Bon maintenant ca suffit, il faut rentrer, il commence à faire tard et il fait froid…." Heureusement qu'il y a la buvette de Memed avec ses cafés chauds, ses hot dogs ketchup, ses roulés au fromage et sa gentillesse. Memed notre sauveur. Après 4 heures de cours, quand tu es bien séché, il t'apporte ton Twix et ton coca à côté du bowl. Au bout de quelques mois, les progrès ont été nettement visibles. Les petits gars dropent dans le bowl et ressortent cash. Les aérials pointent le bout de leur nez et les roll back sont plus précis. Les parents remarquent aussi les changements et apprécient le travail du "Planté de bâton". Une vraie complicité s'est créée entre les élèves et leur maître, c'est-à-dire moi.

Je leur montrais l'exemple, du moins j'essayais. Au début, c'était facile de les impressionner à coup de bunny hop 180 et de bus driver. Mais un jour que je leur expliquais les aérials dans le bowl, l'un d'eux m'a fait remarquer que je n'avais bien replaqué qu'au bout du 3e essai. Ouais….. J'avais une excuse, j'étais un peu fatigué et il y avait un peu de vent ce jour-là. Rien ne leur échappe alors faites attention à ce que vous faites. Au fur et à mesure des entraînements, l'écart de niveau entre les riders se faisait de plus en plus grand. Alors, comme à l'école, nous avons fait des tests afin de diviser le groupe en 2 niveaux. Les pauvres, ils m'ont fait de la peine. Je voyais dans leurs yeux une angoisse terrible. La peur du redoublement. Mais c'était aussi une façon de les booster. La carotte. Certains se sont surpassés et m'ont étonné. Cela leur a donné un but, c'est important pour leur progression. On parlait beaucoup aussi. De matos, des riders, des magazines, de ce qu'ils ont vu à la télé, des prochains contests, de la pluie qui nous empêchait de rouler. En fait, on passait du bon temps ensemble. C'etait l'essentiel. Ils se régalaient et pour rien au monde ils ne loupaient un entraînement. On a même fait un goûter à Noël, on s'est maté une Frame en mangeant du quatre quart et ils ont fait leur premier contest entre eux le jour de mon départ. Aujourd'hui ils sont environ une quinzaine aux cours et j'ai gagné mon pari. Leur faire aimer le bmx pour tout ce qu'il représente pour moi. Aisance, style, progression, amitié et plaisir. I love my job. Really….. Xavier Robleda


Joe Rich, Vancouvert, Canada, photo Sanz

After a cup of coffee and reading a Brian Tunney interview, I figured it was time that I write something for "the journal". Yesterday was my first attempt at seeing what I could come up with, but some tweaker that spends the majority of his day preaching while spinning around on a wooden wheel ruined it for me. This is a weird time for me because it seems like ages since I've gotten to ride my bike. It's been 7 and a half weeks since my surgery and I probably have another 8 to 10 to go. On top of all of that, my bike is still in California, that's where it's sat since my accident at the beginning of February. Little did I know when I dropped in on Primo's mini that last time that it would be 6 months til I could drop in again. What the fuck?! Everything can change so fast, and since BMX is what plays the biggest role in my life, day to day things would be changing drastically for me. But you know, I guess I do what I have to in order to get through this as easily and quickly as possible. I notice that the time that I usually spend out pedalling around, is now spent in therapy or at the gym. The gym is

my only way now to get any type of physical activity what so ever. On top of that, it's a step towards getting me back on my bike so it's the best thing I can do right now for myself. I'll do anything to help those first few pedals I'll take when I start riding again. Being hurt also gives me time to think about what is going on in BMX. I realize how good it is to just go out and ride how you want and what you want. Also, how bad it is to get caught up in all of the "bmx bullshit" that floats around out there. Too much industry drama, and riding makes all of that cease to exist in my head. Since I've been outside the coffee shop writing this, 3 different kids have ridden by on BMX bikes. One of them even jumped the curb that is right next to me, how good is that?! Just seeing that made me happy to know all of the good that can come from riding. So much of what I feel removed from when I am hurt. But at the same time, that's the exact same thing that drives me to get better and do what ever it takes to get back on my bike. It's funny to but all of your marble in one dish when it comes to figuring out what makes you happiest because it can be stripped from


you in a seconds notice. But I feel lucky to have found something that has taught me so much over the years without even realizing it. The feeling of getting and idea and making it a reality through no one elses doing but your own. Standing a top a set of stairs with your heart in your throat and overcoming the fear that is holding you back. And what could beat a day at the trails blasting flatties all afternoon. So many simple little things that 99% of the worlds poplulation will never know. Most of my views of everyday life have come from experiences that are related to riding in one way or another. Whether it is some trip that I have been on or someone I have met, it's all from the same basic place. For me it's a BMX bike, and for someone else it could be something different. Having something that you are willing to give anything for, that's what it is for me. To someone driving by in their car, I'm just some kid playing in the dirt or pushing my bike back up the side of the ditch. But to me, I'm having the time of my life and some would never be able to understand that or even better yet, would never be able to take that from me. I guess this really isn't a single subject is it?! It's just some thoughts that I have on any given day. Take it as you will‌ Joe Rich


UFO, CFB contest, Florida, photo Sanz


Merci à tous ceux qui ont contribué au magazine Cream, en particulier à : Manu Sanz, Lotfi Hammadi, Daniel Mini, David Lombard, David Artzone, Bérengère Chabanis, Jérome Coste, Antoine Andoque, Christian Van Hanja, Guillaume Espanet, Yasuyuki Takeo, Alex Dropsy, Dimitri Coste, Stephane Lascols, Kang, Valérie Cazaux, Xavier Robleda, Alex Barret, Shelter Doe, Patrick Guimez, Cécile Frayssinet, Eric Rothenbusch, Gérard Garcia, Frank Lukas, Julien Rocchisani, Georg Oberlechner, Jimmy Petitet, Rudy Rigeaud, Rémi Dunoyer, Antoine Garnier, X-tine, Michiel Verberg, Benjamin Clouet, Uriel Krakover, Arno Bani, Matti Röse, Yohan Bellon, William Wustenberg, PH Camy, Cécile Crolais, Bruno Ivry, Diane Khrimian, Steven Blatter, Stephane Ferrard, Gregory Gonzales, Florence Lopez, Christian Biessy, Jeff Desroche, Eric Bacos, Vincent Paraiso, Rob Dolecki, Joe Rich, Nathan Penonzec, Olivier Saint Jours, Nicolas Curie, Martti Kuoppa, Viki Gomez, mon frère Emmanuel, Johann Krapule, Bruno Collin, Patrick Schoolen, Hidekazu Kuga, Olivier Rosset, Nicolas Berthier, Christophe Canitrot, Marco Marzilli, Sandy Carson, Julien Lallemand, Klaus Dyba, Gino Restori, José Delgado, Nadir, Olivier Varma, Bobby Carter, Olivier Weideman, John Petit, Alex Devos, Pascal Monfort, Alex Alajbegovic, Valentin Roman, Alexis Desolneux, Raphaël Palmier, Joe Rich, Nicolas Colombani, Kay Clauberg, Chase Gouin, Michel Carmona, Julien Bachelet, Effraim Catlow, Vinina Robion, Stephanie Audoin, Lionel Cardoso, Jean Yves Campion, Thomas Cantoni, Bruno Perichoux, Bart Dejong, Armen Djerahian, Romuald Noirot, Jay Miron, Jesse Puentes, Vincent Guedes, Willie Knoll, Olivier Vergoby, Jeff Zielinski. Thanks.

Directeur de la publication : Alain Massabova Directeur de la photographie : Manu Sanz Logo et Direction artistique : Jérôme Coste Graphiste : Antoine Andoque Traduction : Bérengère Chabanis, Valérie Cazaux et Willie Knoll Achevé d’imprimer en décembre 2003

CREAM bmx lifestyle magazine www.cream-bmx.com Edition Entreprise MEXICOS 16 allée Vivaldi 75012 Paris France Tel : (+33) 01 43 42 17 30 - Mob : (+33) 06 11 17 18 26 Email : info@mexicos-bmx.com - www.mexicos-bmx.com



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