Stage au Brooklyn Botanic Garden

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Amiot Antonin 2A École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois 2008-2009

RAPPORT DE STAGE AU BROOKLYN BOTANIC GARDEN NEW YORK CITY (USA) AVRIL & MAI 2009


Sommaire Bibliographie & sitographie Introduction La ville de New-York et le district de Brooklyn La géologie de New-York Histoire Le climat La géographie locale Les différents jardins Historique général Le personnel Les services et les savoir-faires Les pratiques : les pesticides, l’entretien du sécateur, les véhicules, la maintenance générale, le compost tea, l’irrigation Le jardin des plantes du sud et de pleine lumière Mix boarder des plantes pérennes Planter et semer des graines Les labels du BBG La serre tropicale Les nuisibles de la serre La serre tempérée Les serres de propagation et d’acclimatation La serre des bonsaïs La salle d’exposition Le jardin de l’entrée 1000 Washington ave. Le jardin Japonais Le jardin des plantes natives (native flora garden) La collection de chênes et de pins du Shakespeare garden Le jardin des familles botaniques La roseraie de Cranford La bibliothèque La faune: les oiseaux Le suivi de chantier Conclusion

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Bibliographie & sitographie Boyer-Rounge ; New-York ; éd. Hachette, 2005 Brooklyn Botanic Garden ; Master Plan, 2005 Dark Rick ; The american woodland garden ; éd. Timber Press - Cambridge, 2002 Friend of the High Line, the city of New-York, Printed by Finlay printing, LLC. 2008 Hobson Jake ; Niwaki, pruning, training and shaping trees ; the Japanese way ; Timber Press, 2007 Keane Marc P. ; Japanese garden design ; éd. Tuttle, 1996 Kawasumi Musakuni ; Supervised by Kyuzo Murata ; Introductory Bonsaï and the care and use of bonsaï tools, éd. JP, 1971 Jones S. B. ; Gardening with Native Wild Flowers ; éd. Timber Press Oregon, 1990 Leopold Donald J. ; Native plants of the Northeast ; éd. Timber Press Cambridge, 2005 Lowenfels Jeff & Lewis Wayne ; Foreword by Elaine Ingham ; a gardener’s guide to the soil food web ; Timber Press, 2006 Sibley David ; The sibley, field guide to birds of esten northAmerica ; coll. Alfred A. Knoa ; éd. Audubou, 2003 The Audubon Siciety ; Field guide to N. American trees ; A. Chanticleer Press Edition, 1988

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Introduction Le 30 mars 2009 nous commencions Roxane Van Ginneken et moi-même, notre stage au jardin botanique de Brooklyn. Nous avons intégré un programme pédagogique d’une durée normale de 9 mois, nous avons donc réalisé les 2 premiers mois de cette formation.

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et de pouvoir travailler dans ces différents jardins. Chaque espace se caractérise pas des écosystèmes différents, des ambiances paysagères variées, un rapport à la ville diversifié.

Le BBG suit parfaitement la définition classique du jardin botaniLe jardin botanique que, c’est-à-dire qu’il de Brooklyn est un jarprésente une collection din urbain d’une vingd’espèces végétales taine d’hectares. C’est sauvages et horticoles un jardin extrêmement strictement identifiées fréquenté par les newet répertoriées. Elles yorkais. sont cultivées et étuLe BBG (Brooklyn Batadiées pour satisfaire nic Garden) regroupe quatre objectifs princiune grande diversité de paux: - la conservation jardins. On trouve nodes espèces végétales tamment un jardin japo- la recherche scientinais, un jardin dédié fique aux espèces endémiques - la sensibilisation des de New York, une superbe publics et la formation collection de magnolias, horticole etc. - l’accueil des visiteurs Notre statut assimilé à celui d’un interne Ce rapport permet de (formation professionregrouper les connaisnelle in situ) nous a sances assimilées au permis d’être polyvalent cours de ce stage pra-


tique. Le fil directeur de ce rapport tente de mettre en relation les différents espaces du BBG et les activités professionnelles afférentes. Ce stage pratique à été l’occasion de découvrir une diversité de techniques horticoles et d’assimiler de nouvelles connaissances en botanique.

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La ville de New-York et le district de Brooklyn New York regroupe aujourd’hui l’ensemble des critères caractéristiques d’une ville mondiale. Si elle n’est plus la capitale fédérale des États-Unis depuis plus de deux siècles, New York n’en est pas moins la ville la plus peuplée du pays avec 8 214 426 habitants et un centre décisionnel, économique et culturel majeur. La ville est constituée de 5 boroughs qui coïncident chacun avec un comté de l’État de New York (county). Les boroughs sont Manhattan, le Bronx, le Queens, Brooklyn et Staten Island.

Le Bronx 1 354 068 habitants Le Bronx a longtemps été considéré comme le quartier pauvre de la ville de New York, mais depuis quelques années, la politique de la ville a permis de rendre le Bronx beaucoup plus attrayant. Ce quartier est également considéré comme le berceau de la culture hiphop, qui s’est à présent répandue largement dans le monde, et comme un quartier qui accueille des minorités hispaniques et noires, contribuant à l’image de melting pot de la ville. Le Bronx abrite en outre le nouveau Fulton Fish Market, qui est l’un des principaux marchés aux produits maritimes de la côte est. L’équipe des New York Yankees joue ses matches dans le Yankee Stadium, situé à la frontière entre Manhattan et le Bronx. Manhattan (ou Comté de New York) 1 546 856 habitants L’île de Manhattan correspond au quartier le plus riche de la ville de New York, tout en étant le plus célèbre, puisque la plupart des buildings les plus célèbres du monde se trouvent à Manhattan. Manhattan se présente également comme une place financière d’importance mondiale, avec l’indice Dow Jones (NYSE) et le Nasdaq. Mais Manhattan est aussi un centre décisionnel majeur : siège de l’ONU, nombreux sièges d’entreprises, ce qui en fait l’un des lieux les plus puissants de la planète. Au niveau universitaire, Manhattan abrite l’Université de New York, la prestigieuse université de Columbia (appartenant à l’Ivy League) ou encore celle de Fordham.

Staten Island (ou Comté de Richmond) 457 383 habitants, est le borough le moins intégré à la ville de New York, ne serait-ce que par son éloignement géographique. Staten Island est relié à Brooklyn par le Verrazano Narrows Bridge, l’un des ponts suspendus les plus longs du monde.

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Queens (ou Comté de Queens) 2 237 815 habitants Le Queens est à la fois un quartier résidentiel et industriel ; il est en outre le plus vaste de la ville de New York. Le Queens est très ouvert sur l’extérieur, grâce à sa proximité avec les deux principaux aéroports de la ville, JFK, et LaGuardia Airport. Le Queens abrite également l’un des tournois de tennis majeurs de la saison, l’US Open. L’Unisphere (sphère en acier représentant la terre), située à Flushing Meadows, est d’ailleurs considérée comme le symbole du Queens, avec une idée d’ouverture sur le monde et d’universalité. L’équipe des New York Mets joue ses matches dans le Shea Stadium, situé dans le quartier de Flushing.

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Brooklyn


Le district de Brooklyn occupe l’extrémité ouest de Long Island et est voisin du district du Queens. Sa côte nord est définie par la East River, qui la sépare de Manhattan. Brooklyn y est relié depuis 1883 par le pont de Brooklyn, qui est le plus ancien pont suspendu des États-Unis. La côte médiane du borough touche la Upper New York Bay. Le Buttermilk Channel sépare le borough de Governors Island. Au sud-ouest se trouvent la Gowanus Bay et le Gowanus Canal. À son extrémité ouest, Brooklyn est séparée de Staten Island par the Narrows, où se rejoignent Upper et Lower New York Bay. Le pont Verrazano, inauguré en 1964, permet de lier les deux boroughs. Il a été de 1964 à 1981 le plus long pont suspendu du monde. Au sud-est se trouvent Coney Island, Brighton Beach, Manhattan Beach et la Jamaica Bay. La superficie de Brooklyn est de 251 km2, dont 183 km2 de terres émergées. Son point le plus élevé se situe aux alentours de Prospect Park et de Green-Wood Cemetery, à environ 61 mètres au dessus du niveau de la mer.

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NYC est une jungle, la jungle urbaine qui vous engloutie et vous digère. Tous nos sens sont en éveil, les tours donnent le vertige mais

nous protègent et nous canalisent. Les flux des cabs tels des requins chasseurs vous aspirent vers un coeur inexistant.


Brooklyn est un borough plus calme, l’activité est différente mais toute aussi permanente. Chaque balade est une nouvelle scène, les gens

font vivre leur ville. Les ambiances architecturales sont multiples et variées, elles déterminent un moment de l’histoire.

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Vue de Manhattan depuis la Jamaica Bay // RĂŠserve naturelle ornithologique

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La géologie de New-York ports des États-Unis. Aujourd’hui, des cinq districts de New York, seul le Bronx est rattaché au continent. Il y a 17 000 ans, lors de la glaciation, le site de New York était recouvert par un glacier de 300 mètres d’épaisseur et le rivage en retrait de 160 km. La limite sud du glacier est signalée par une série de collines : la moraine frontale.

Le passé géologique de la région a permis la formation de l’archipel à la pointe de la baie, une des principales échancrures de la côte Est des États-Unis. Les voies navigables larges et profondes et la longueur considérable du littoral ont facilité l’accès et le mouillage des navires. La situation de la ville, à l’embouchure de l’Hudson River, sa baie protégée, où débouchent plusieurs autres voies navigables, ont favorisé la croissance de New York et ont contribué à en faire l’un des principaux

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De -17 000 à -13 000 ans. À la fonte des glaciers, la moraine frontale joua le rôle de digue et les vallées creusées par la glaciation (Hudson Est et Harlem River) se remplirent d’eau. Par la suite, la rupture du goulet de la moraine frontale ouvrit les lacs à la mer. De -13 000 à nos jours. La mer atteignit son niveau actuel, il y a 6 000 à 4 000 ans et donna au rivage l’aspect que nous lui connaissons.


Étant donné que le jardin est construit sur une ancienne déchetterie, le sol est totalement artificielle. C’est un sol qui est formé à partir de compost, de terreaux, d’amendements, d’ajout de fertilisants, etc... Il est intéressant de voir que localement l’homme peut effacer les trace laissées par l’histoire géologique. Le BBG et Prospect Park sont localisés sur une ancienne formation glacière s’étendant tout le long de Long Island (Harbor Hill Terminal Moraines). Initialement le Mahattan parc et le jardin été situés sur un terrain accidenté au Brooklyn nord et un terrain lisse et renversé au sud. La topographie influence énormément le design du jardin,Staten Island elle favorise la création de petites zones, de points de vues.

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Le climat La ville de New York est soumise à un schéma climatique typique de la zone nord-est de la côte atlantique, similaire à celui qui régit la côte nord-est de l’Asie. L’influence de grandes masses d’air combiné à la présence toute proche de l’océan concourent à accentuer les contrastes climatiques. On peut aussi noter que, bien que New York se trouve à une latitude de zone tempérée, ces conditions climatiques peuvent provoquer des ouragans, vagues de chaleur, tempêtes de neige ou violents orages, et d’un jour à l’autre, changer de temps de façon spectaculaire. Au cours d’une année normale, la courbe de température connaît d’importantes variations, pouvant aller de -25,5°C en hiver à 41°C en été, soit une amplitude de 65,5°C. De décembre à mi-mars : janvier et février sont les mois les plus froids. New York reçoit des chutes de neige abondantes. Au cours de la saison il tombe en moyenne 60 à 90 cm de neige. Le temps est souvent très nuageux, il neige ou pleut généralement 10 à 12 jours par mois, mais une tempête de neige peut durer une semaine. De mi-mars à mi-mai : le printemps est court. Les températures montent en flèche; de 7°C l’après-midi à la mi-mars, on passe très rapidement à 14°C en avril et 20°C en mai. Les gelées matinales de mars (-1°C) sont très vite remplacées par des matinées douces (5°C en avril, puis 12°C en mai). Cependant il pleut aussi fréquemment qu’en hiver : 11 à 12 jours par mois. De mi-mai à octobre : un été long et chaud C’est le mois de juillet le plus chaud. Il arrive que les températures atteignent 35°C

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et frôlent même les 40°C à l’ombre, certains étés. New York est alors étouffant. Les tornades qui se produisent plutôt de fin mai à fin août sont très rares. Novembre : un court automne de transition. Les températures chutent très rapidement, elles tombent à 10°C l’après-midi et 3°C le matin. Avec septembre et octobre, c’est le mois le plus sec. Mais, d’une façon générale, il n’y a pas de saison humide ou sèche. La répartition des pluies est sensiblement la même tout au long de l’année (75 à 100 mm chaque mois et 9 à 12 jours pluvieux chaque mois). Quant aux tempêtes de vent, on en observe 30 jours par an. Effet Canyon: À Manhattan, l’urbanisation en hauteur a des effets erratiques sur le vent. On parle d’effet canyon - typique de Midtown et Uptown - lorsque le vent «rebondit» sur le sol et contre les flancs des gratte-ciel, et forme des colonnes d’air ascendant. À New York le climat est humide mais jamais extrêmement froid comme dans le nord (Buffalo), on est dans des températures qui peuvent atteindre tout de même les - 20/- 25 °C mais la neige ne reste jamais trop longtemps. Y-a-t-il une station météorologique au BBG? Dans mes stages précédent en jardin botanique, j’ai été amené à faire des relevés météorologiques. Le BBG ne possède pas de station météo, il est connecté directement avec les stations météo locales (Coney Island, Central Park et JFK airport).


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Le Brooklyn Botanic Garden est un jardin en milieu urbain en relation constante avec le quartier où il est implanté et la ville de New York. La variété de végétaux du jardin, les éléments bâtis et les infrastructures ajoutées nécessitent d’être qualifiés et considérés. - L’environnement proche du BBG Le Jardin Botanique de Brooklyn est localisé au centre de Brooklyn, le quartier est riche en services de proximité et est bien desservi par la grande avenue de Flatbush. C’est une large route très fréquentée. Le trafic routier génère un fond sonore permanent rythmé par les feux de circulation. Cette avenue mène directement au pont de Manhattan qui franchit l’Est River au niveau de Canal Street. C’est une zone importante qui désert le tunnel Holland et l’ouest de Manhattan. Dans l’autre direction, l’avenue de Flatbush coupe le quartier de Brooklyn en deux avec Far Rockaway au sud bordé par Coney Island sur la côte. Le long de l’avenue de Flatbush on trouve un grand nombre d’institutions importantes de Brooklyn, incluant Downtown Brooklyn, le New Metro Tech Complex, the Brooklyn Academy of Music, Grand Army Plaza, Prospect Park, la Bibliothèque Municipale de Brooklyn, le musée de Brooklyn et le Jardin Botanique de Brooklyn. Au sud, l’avenue de Flatbush croise le Sunny Downstate Medical Center, le Brooklyn College et se termine sur le Jacob Riis Park au niveau de l’Océan Atlantique. L’avenue de Flatbush est perçu comme un obstacle qui empêche toutes connections

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Géographie locale

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1 Manhattan Bridge 2 Downtown Brooklyn 3 Grand Army Plaza 4 Brooklyn Botanic Garden 5 Suny Downstate Medical Center 6 Brooklyn College 7 Jacob Riis Park

simples entre le jardin et Prospect Park. Ces deux entités sont finalement séparées malgré le plan paysagé initial. Situés au sein d’un environnement urbain dense et en expansion continue, le Jardin Botanique de Brooklyn, avec Prospect Park et le cimetière de Green-Wood forment les poumons verts du quartier. Le BBG (Brooklyn Batanic Garden) occupe un espace de forme triangulaire séparé du Prospect Park par l’avenue de Flatbush. Le parc et le jardin sont complémentaires : le parc offre une ambiance paysagère et pastorale à grande échelle, avec des grandes perspectives alors que le jardin est un lieu plus intime, plus dense et plus spécialisé.


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L’espace triangulaire du BBG est longé par l’avenue de Flatbush à l’ouest, l’Estern Parkway (dessiné par Olmsted) au nord et par l’avenue de Washington à l’est. L’entrée concernant les services secondaires est située au 1000 Washington Av. Le sommet sud du triangle est encastré dans l’Empire Boulevard, une rue très commerçante.

1 Flatbush Ave. 2 Grand Army Plaza 3 Brooklyn Public Library 4 Brooklyn Museum 5 Brooklyn Botanic Garden 6 Prospect Park

Le développement du commerce local est concentré le long de l’avenue de Washington (au nord), à Eastern Parkway, Empire Boulevard et le sud de l’avenue de Flatbush. À l’est du jardin on trouve plusieurs immeubles de logements, des institutions vouées à l’éducation, dont 5 écoles publiques et Medgars Evers College. On compte aussi quelques usines dont une ancienne fabrique d’épices. D’où cette odeur de curry et de vanille qui venait

ponctuer l’atmosphère ambiant du jardin au gré des vents. Au cours de notre stage nous avons pris l’habitude d’aller au jardin par l’avenue de Washington, c’est une rue dont l’activité incessante construit une histoire à chaque ballade. Cette avenue est jonchée de petites boutiques et autres bazars livrés quotidiennement. Les mexicains déchargeant les camions, des jeunes du quartier attendant les «school bus», le flux continu des grosses voitures américaines et non loin le bruit strident des ambulances : un aperçu de l’ambiance locale riche et diversifiée qui rythme notre quotidien. Le Prospect Park est composé d’un certain nombre d’attractions. On trouve le Prospect Park Zoo qui n’est pas visible depuis le BBG. Au sud du zoo situe la Lefferts Homested, une maison du 17ème siècle convertie en musée. Non loin, au sud-ouest vient le carrousel qui attire de nombreux enfants. - Le musée de Brooklyn Le musée de Brooklyn et le jardin botanique ont une longue et proche histoire. Il y a eu séparation avec l’Institut d’Art et de Sciences de Brooklyn en 1977. Le jardin est étroitement lié au musée, ils sont géographiquement proches, de plus le musée n’a jamais atteint sa forme finale. Le Osborne Garden prend la place du projet initial du musée. L’esplanade des cerisiers est à la place de l’entrée principale du musée. Ce grand projet de musée est non abouti entre autre à cause des deux guerres mondiales et de la grande dépression. En 1986 le musée lance un appel d’offre pour les futurs aménagements.

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Deux compétiteurs seront retenus : Arata Isozaki & associates Polshek architectes. Le projet initial était de créer un lien visuel en construisant une place entre la façade ouest du musée et le jardin, au même niveau que le belvédère.

Vue intérieure du musée de Brooklyn, lumière tamisée qui met donne relief et du carisme au sculptures de Rodin.

1 Grand Army Plaza 2 Brooklyn Public Library 3 Mount Prospect Park 4 Eastern Parkway 5 Brooklyn Museum 6 Flatbush Ave. 7 Washington Ave. 8 Prospect Park Zoo 9 Lefferts Homestead 10 Carousel 11 N.Y.F.D Alarm Relay Station 12 Subway Cut

Le jardin est proche d’un certain nombre de stations de métro telles que la B, Q, S ainsi que les lignes 1 et 2. L’énorme espace situé entre le musée et le jardin est une zone de parking et de passage, elle permet une transition rapide entre l’avenue de Washington et l’Eastern Parkway. Les limites du jardin sont caractérisées par une série de barrières, lesquelles dé-

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- Accessibilité au jardin, zone de transit, les limites formelles et informelles

Les délimitations de propriété, séparation entre le jardin et la rue

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L’entrée au 1000 Washington avenue est la plus utilisée par les groupes et les membres du staff. La voie d’accès au niveau du musée est aussi très fréquentée car elle ouvre sur le parking et les lignes 1 et 2 du métro. On constate une inégalité architecturale des entrées publiques. L’entrée localisée à Eastern Parkway est monumentale et très contemporaine. C’est l’architecte paysagiste Pat Cullina (ancien vice-président du BBG) qui en est le concepteur. L’entrée sur Flatbush est ancienne, tout en brique, elle donne sur le Children Garden. Le périmètre du jardin est marqué par un alignement de balises placées tous les 2 mètres (balisage datant de 1925). La plupart des portes datent de la même période et se présentent sous forme de barreaux noirs lancéolés suivant la convention établie au 19ème. On peut établir un parallèle avec ce qui a été réalisé pour les barrières dorées du parc du château de Versailles. Le long de Flatbush avenue aucune vue directe n’est possible, cela est due à la présence d’un talus tout le long. La construction du métro sous-terrain et de la route au niveau supérieur a entraîné le décaissement actuel de 4 mètres. Les abords ne sont pas traités de la même façon au niveau de Washington, le lierre est remplacé par des vivaces et des arbres.

Les entrées du BBG

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finissent des points d’accès. Les barrières permettent de cadrer sur l’aménagement d’Olmstead et protègent le jardin de la rue bondée. On trouve dans l’avenue de Flatbush des ruptures à deux endroits correspondants à des points d’accès, au nord le long de l’avenue. Par exemple, un cadrage depuis la rue Flatbush vers le mont de Prospect Park crée une accroche visuelle et un accès attractif, comme une perspective.

L’organisation spatiale du jardin correspond à un ensemble d’espaces géométriques étroitement liés les uns aux autres. L’Osborne garden, l’esplanade des cerisiers et la roseraie sont tous formellement liés au dessin original du musée de Brooklyn. Cette relation d’espaces est partiellement achevée dû au fait que le développement du musée soit incomplet. D’où ce rythme interrompu des pergolas du Osborne garden avec la façade Est du Musée. La partie sud du Musée ne finit pas de coordonner l’esplanade des cerisiers, la roseraie. Ainsi de nombreuses relations visuelles et perspectives sont rompues à cause du projet non abouti du musée. D’autres parties suivent plus formellement les plans de Olmstead.

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Les éléments bâtis Les ateliers et le garage sont localisés le long de l’avenue de Washington. L’entrée située à ce niveau est importante car elle permet l’accès aux camions de livraisons de matériel, aux camions poubelles qui collectent les déchets de la grosse benne. À ce niveau, on trouve une zone tampon entre le jardin et les locaux réservés aux jardiniers. Les manoeuvres, les allers et venus viennent rythmer en permanence ce lieu ingrat et toujours sale. Ce lieu n’est pas accessible au public. Le garage se présente sous la forme d’un énorme hangar qui peut s’ouvrir de part et d’autre pour communiquer avec les serres d’extérieures. Les jardiniers y stockent toutes les grosses machines, tondeuses, truck, chariots, matériel encombrant. C’est un lieu où on bricole, on range, les choses bougent en permanence comme les 200 chariots utilisés lors de la vente annuelle de plantes. Les ateliers sont aussi des espaces de rangement mais appropriés aux petits outils. On y gare et recharge les véhicules électriques utilisés par les jardiniers pour se déplacer dans le jardin. Ce sont des espaces sombres, qui sont des zones de flux de passages, où les gens se croisent, échangent quelques mots. Les ateliers sont situés sous le «Steinhardt Conservatory».

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Vue des barrières de forme lancéolées, côté Flatbush Ave.


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Plans des locaux du BBG

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Les différents jardins Les bassins de nénuphars (2 au total) et le jardin des plantes pérennes sont très diversifiés. Il se compose d’espèces endémiques à New-York mais aussi d’espèces horticoles. Il est placé au niveau d’une zone très fréquenté par le public. On trouve aussi à ce niveau les par-terres des vivaces et des tulipes dont les bulbes sont déterrés fin mai.

Le Shakespeare garden de style anglais, composé de mix-border et structuré par la brique et les bordures d’osier. Le jardin d’odeur est à un mètre de hauteur, ainsi tous les parfums peuvent être appréciés. On trouve aussi des plaques informative en Bray destinées aux aveugle. Le jardin Japonais et l’étang nous propulsent dans un univers construit, architecturé qui favorise la détente et le repos. Malheureusement il est très populaire et extrêmement fréquenté. L’ancien herb garden maintenant installé le long de l’avenue de Flatbush.

Le Osborne garden est un jardin de balade. Les pergolas tamisent la lumière du soleil et protège les visiteur lors des fortes chaleurs d’été. C’est un lieu de balade qui donne sur l’entrée principale du BBG côté Eastern Parkway. Le jardin des plantes natives de New-York se caractérise par son ambiance forestière. Il est vraiment différent des autre jardin car c’est le seul qui garde un aspect naturel. Il est paisible et très diversifié.

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L’esplanade des cerisiers est spectaculaire au début du mois de mai. C’est un espace ouvert qui cadre sur le musée de Brooklyn. Et qui accueillera dans quelques années le nouveau visitor center.

Le belvédère offre une vue sur l’esplanade des cerisiers et la partie sud-est du jardin.


La place des magnolia prend toute son ampleur lors de la floraison des arbre en avril. C’est une zone de transition vers les autres jardins.

Le Steinhardt conservatory regroupe la serre des bonsaïs, la serre de l’évolution, la serre de la mangrove et des orchidées, la serre désertique, la serre tropicale, la serre tempérée

Le jardin d’enfant permet aux plus jeunes de jardiner et d’observer le monde environnement d’un autre oeil Le jardin de découverte, organisé de façon pédagogique il apprend sur les insectes pollinisateurs et les végétaux attractifs associés

Les 7 hectares du jardin des familles végétales regroupe des arbres, des arbustes et des herbacées organisés de façon à montrer l’évolution des différentes strates. Il commence avec les plantes primitives (fougères et conifères). Le jardin de roches regroupe des plantes des niveaux alpins et sub-alpins. C’est aussi un dispositif pour les pins, les plantes d’éboulis et de milieu acide et de sec

La roseraie de Cranford. Elle est belle au mois de mai et au cours de l’été. Elle reste fermée l’hiver.

La zone d’exposition des différents compost. Des panneaux explicatifs, présentation des différents types de composts. Ce qu’est un compost. La manière dont il se fabrique.

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Historique général du jardin En 1860, quand le Prospect Park a été dessiné, la partie est du parc a été affectée au développement de la culture dans la ville de Brooklyn. En plus de l’Institut d’Art et de Sciences (BIAS), le musée de Brooklyn fut construit à la fin du 19ème siècle, la bibliothèque ainsi que le Jardin Botanique furent planifiés. La ville de New-York a incorporé Brooklyn. Cette ville a perdu son statut et est alors devenue quartier de New-York. Ainsi, des lignes de métro ont été construites. Les crédits principaux du jardin botanique de Brooklyn ont été donnés par deux hommes du BIAS : le professeur W. Hooper et Mr Alfred T. White. Alors ce lieu est devenue un parc musée : un jardin botanique et un arboretum. Mr White, afin d’assurer la construction donna 50 000 $ au jardin. Le développement du jardin Botanique de Brooklyn c’est fait dans un premier temps en 1890 par Franklin W. Hooper, le directeur de l’Institut de Brooklyn d’art et des Sciences (une institution qui inclut le Musée de Brooklyn). Alfred T. White a donné une première somme pour la création du jardin de 16 hectares correspondant actuellement au jardin , mais sans le jardin d’Osborne situé au nord et à la fin de la bordure de Flatbush au sud. Le site a été auparavant une décharge de graviers et de gravas et a demandé un travail considérable avant de ressembler à un espace vert. La décharge était utilisée par le Park Department, où des poubelles étaient brûlées tous les jours.

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Aujourd’hui ce lieu est reconnu comme un des plus beaux jardins botaniques du pays. Un grand projet paysager sur la grande décharge publique de New-York s’inspire de cette démarche. Le projet se nomme Freshkills Park à Staten Island. Avec 890 hectares, le parc Freshkills aura presque trois fois la taille de Central Park et sera le plus important parc développé dans la ville de New-York depuis plus de 100 ans. La transformation de ce qui était autrefois la plus grande décharge en lieu culturel fera de ce parc un symbole de renouveau et l’expression contemporaine du rétablissement d’un certain équilibre dans ses paysages. En 1910, Charles Stuart Gager a été le premier directeur du jardin botanique de Brooklyn. L’entreprise des frères Olmstead (le fils de Frederick Law Olmstead) dessina les premières esquisses du jardin et les principaux éléments du site, incluant le jardin japonais, l’administration et les serres principales ainsi que l’esplanade des cerisiers. Les bâtiments ont été crées par l’agence new yorkaise de MccKim, Mead et White. Après la seconde guerre Mondiale, le jardin botanique de Brooklyn commença à être connu par ses éditions. Sollicité par des articles écrits par de grands experts en botanique, le jardin est devenu populaire. Le jardin ouvra ses portes au public le 13 Mai 1910 mais il continua à être construit pendant 30 ans. Le Native garden a été construit en 1911, et Harold Caparn y a travaillé avec un architecte en 1912. Le


En 1914, le jardin fut constitué du premier jardin pour enfants au monde offrant un service pour les professeurs et les écoles américaines. Aujourd’hui des dizaines de groupes viennent chaque semaine perpétuer cette tradition. Les programmes botaniques pour les enfants ont commencé dans les premières années du jardin et sont aujourd’hui copiés au niveau international. De plus en 1914, le jardin japonais a été mis en place. La palm House et les bâtiments administratifs ont été ajoutés. Le développement du jardin continua en 1920, le bassin des nénuphars en 1921, la roseraie en 1928. Le jardin des odeurs a été complété en 1955, et la serre de propagation remplacée par la palm house. La terrasse principale fut construite en 1958. En 1979, le jardin de Shakespeare a été déplacé et bougé au sud. La serre de propagation à nouveau fut déplacée en 1985. Le jardin des roches s’est agrandi en 1990 et en 1996.Au cours du temps, le jardin a été reconstruit, modulé, enrichi en surface. Le développement du jardin botanique est en perpétuelle évolution. Après la mise en place du plan d’origine par Olmstead, guidé ensuite par Harold Caparn, le jardin continua à évoluer. Il est fondamental de noter que rien n’était définitif pour les paysagistes qui l’ont ainsi fait évoluer.

En effet, les différents jardins et les bâtiments ont changé, la décision des commissions d’administration du plan général ont guidé les nouveaux plans du jardin au 21ème siècle. «Un jardin botanique est une collection, une grande culture de plantes, de fleurs et d’arbres. Il permet l’avancement de la science et des connaissances ainsi que de nombreuses recherches. Des expositions d’ornementations et des connaissances en horticulture et en jardinage sont nécessaires pour une culture, un apprentissage et sont une institution pour la société» écrivait un journaliste du New-York State Charter au début du 20ème siècle. Et encore, dans un article du New-York Times, on lit «Le jardin botanique de Brooklyn est le premier pôle d’attraction horticole de la région».

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domaine de la partie date de 1912. La Native Flora et le jardin d’Osborne furent construits en 1914. Enfin on a mis en place le jardin des herbes. Ce dernier est d’ailleurs en construction actuellement dans un nouvel emplacement. On a pu assister au suivi de chantier.

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Eastern Parkway Brooklyn Museum Cherry Esplanade Flatbush Ave. Washington Ave.

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Le personnel Au BBG les responsabilités sont données aux jardiniers pour ce qui est de la gestion des différentes parties du jardin. Pour chaque partie du jardin on trouve un jardinier-conservateur. Bien entendu ils se sont vu attribuer cette responsabilité selon leurs compétences et leur expérience professionnelle. Ainsi les jardiniers sont plus libres dans la façon de gérer le jardin, ils choisissent les espèces de végétaux à planter. Mark Fisher était notre maître de stage mais nous avons eu l’opportunité de travail avec de nombre jardiniers et ingénieurs.

Roby

Phil

Boe

Raymond

Ancienne présidente du BBG Léonard

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Uli Mark Fisher Le prĂŠsident du jardin Louis

un volontaire

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Les services et les savoir-faires Chaque année, le jardin reçoit plus de 750000 visiteurs. Le jardin des enfants est un prototype des jardins d’enfants dans le monde entier. Depuis 1914, il a connut plus de 30000 jeunes. Chaque année 1000 enfants y viennent , âgés entre 3 et 18 ans. Ils jardinent, apprennent à planter et découvrent le monde de l’horticulture. Le programme de découverte est créé pour les visites des familles qui découvrent par elles-même les jeudis et dimanches après-midi et pendant des événements spéciaux le jardin. Celui-ci dénombre plus de 5000 enfants . Le projet de recherche verte : Un programme de Science étudié par plus de 2500 étudiants et leurs professeurs d’écoles (privées et publiques) y viennent apprendre entre autre la botanique. De plus, un programme pour les juniors a été mis en place en été, ce qui permet aux familles et aux enfants de s’occuper en période de grande chaleur et de vacances. Cours pour les professeurs : Des cours sont donnés à des professeurs toutes les semaines afin qu’ils amènent leurs savoirs au sein de leurs écoles, de leurs classes. Aventures scientifiques d’été : Pendant 8 semaines , des programmes en ethnobotanique sont offerts pour les enfants de 8 à 10 ans. Chaque semaine, les participants explorent une nature différente et scientifique à travers des sujets donnés, des jeux, des plantations et d’autres activités.

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Programme d’aventure culturelle de Brooklyn est un camp pour les enfants âgés de 9 à 12 ans, en partenariat avec 5 autres centres culturels incluant Prospect Park , le musée de Brooklyn, le musée des enfants de Brooklyn, la bibliothèque et le centre de conservation de la nature de Brooklyn. L’académie des sciences et de l’environnement est une petite école sponsorisée par le BBG pour créer des relations entre l’environnement et les facultés. Les stages En géneral 25 postes de stagiaires de 9 mois dans le jardin. Cette année nous étions 12 stagiaires. Ce travail leur donne une grande opportunité pour appréhender la botanique et leurs donner une expérience du jardinage. Ils reçoivent un diplôme certifiant leur niveau en horticulture qui leur permet de jardinier ailleurs et d’avoir une validation de leurs acquis. Programmes pour adultes Le BBG donne à plus de 200 personnes la chance de découvrir la botanique. En effet, ils apprennent le jardinage, des notions de paysage, du design d’espace, l’art de la botanique, l’art d’organiser un bouquet, etc. Le certificat en horticulture et en bouquet est une marque de leur suivi de cours. Le BBG organise aussi des petits voyages pédagogiques autour de NewYork. Les membres du jardin Le jardin compte 20 000 membres répar-


tis dans 52 états du pays. Un membre l’est pendant 12 mois. Il a accès à toutes les entrées , les événements sont gratuits , il a des réductions et de nombreuses offres du jardin. La bibliothèque du BBG La bibliothèque du jardin botanique de Brooklyn a une collection sur les études de botanique et l’horticulture impressionnante. Elle est divisée en 3 partie : Le centre de recherche du jardin, la partie scientifique et la salle des livres rares. Le centre de recherche du jardin fournit un grand service et de nombreuses références, ainsi qu’une aide aux jardiniers. La collection détient plus de 4000 livres et de cd-rom et 200 quotidiens et revues de botanique, d’histoires des jardins, d’écologie et de sujets traitants de la conservation des plantes . Des photocopies et plus de 2000 livres sur la botanique en général et la plantation. La bibliothèque scientifique a plus de 30 000 livres, 200 magasines sur la taxonomie, la systématique des plantes, des archives, des documents historiques et photographiques sur l’origine du monde végétal. De plus un cabinet à herbier classe les différentes plantes du jardin et des scientifiques s’attellent à de longues recherches en laboratoire.

Les publications du bbg Un des pionniers des livres de botanique des USA, le BBG produit de nombreux livres de jardinage. Aujourd’hui le Brooklyn Botanic All -Region Guides est le plus connu de ses impressions. Ainsi que le Plant & Gardens News, une bible des différents lieux et espèces du jardin. De plus, le site internet donne l’accès aux livres de la bibliothèque, ainsi qu’aux encyclopédies horticoles. Le centre de recherche Le jardin botanique de Brooklyn étudie la croissance des plantes, leurs pathologies et la taxonomie. Leurs efforts sont ciblés sur l’horticulture et la botanique. Le projet inclus le New-York Flora Project (NYMF), un inventaire de la flore de New-York. Les scientifiques des plantes natives et endémiques travaillent dans ce lieu. Le BBG a une salle d’herbier contenant plus de 25000 spécimens de plantes du monde. De plus, le Center for Urban Restoration Ecologie (CURE) est en collaboration étroite avec le jardin, les universités étudient des méthodes pour restaurer l’écosystème et la diversité biologique détruite dans les paysages des USA.

La salle des livres rares. Il s’agit de livres consultables et non empruntables. Elle comprend 1500 volumes datant du 15ème au 20ème. Ce sont les scientifiques et les chercheurs qui peuvent y accéder sur rendez-vous.

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Entretien du matériel de taille, exemple du sécateur Le sécateur est un outil qui suit en permanence le jardinier. Il est essentiellement utilisé pour les opérations de taille mais à l’occasion il peut servir de couteau, de tournevis... Il fut inventé par Bertrand de Moleville, ancien ministre de Louis XVI, exilé lors de la Révolution. Il existe les sécateurs manuels et les sécateurs à assistance. Étant donné qu’on est souvent amené à se servir du sécateur quand on jardine, chaque stagiaire s’est vu attribué un sécateur pour le temps du stage. Les usages quotidiens usent rapidement les deux lames qui ont besoin d’être nettoyées et affûtées régulièrement. Au jardin je l’ai fait pratiquement tous les 15 jours.

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Les autres outils

On compte un grand nombre d’outils, de machines et de véhicules au BBG. Lors de nombreuses occasions j’ai pu utiliser ces outils et ces machines pour la maintenance, le jardinage.

Les tondeuses à moteur thermique On trouve deux types de tondeuses :

Pour l’affûtage : - il faut d’abord démonter les sécateurs en dévissant l’axe central - appliquer un produit aqueux (produit ?) avant l’affûtage - affûter à l’aide d’une pierre ou d’un outil conçu à cet effet - traiter la lame et le système mécanique avec de la graisse rose

- La tondeuse débroussailleuse qui se présente sous la forme d’un manche munit d’un moteur et d’une lame ; elle permet d’accéder à des zones en pente ou des petites surfaces. Elle est très maniable et permet de traiter la zone à tondre dans le détail. Le moteur est alimenté par un mélange d’huile et d’essence.

On utilise le sécateur pour couper des branches dont la section n’est pas plus grosse qu’un doigt, si on est amené à tailler des branches plus grosses on utilisera une scie ou un sécateur plus puissant.

- La tondeuse à pousser ou tirer comporte des roues et un système de traction/propulsion. Elle est utilisée pour tondre des surfaces importantes et dégagées. Le moteur est alimenté par de l’essence, on trouve une arrivée d’huile séparée. La tonte se fait dans le sens de la rotation de la lame et de l’affûtage.


Les véhicules de transport utilisés au quotidien

- Le pick-up est un des véhicules le plus utilisé au BBG. Les jardiniers s’en servent pour se déplacer, 13 personnes peuvent ainsi être véhiculées. Il permet le transport d’outils et de grosses charges. Étant donné la superficie du jardin et la nécessité de matériel et de nombreux outils il s’avère pratique, il évite trop d’allers-retours et la fatigue précoce du jardinier. L’inconvénient c’est qu’il n’est pas électrique, il consomme de l’essence et pollue. Le pick-up est équipé d’un système de monte charge mécanique qui permet de soulever facilement des caisses, des pots imposants.

Système de monte charge

Ampoules diesel

essence, accès réservoir

Échappement des gaz Pédale de démarrage

Pédale accélérateur + reculer

clef démarrage

Technique de fixation de la remorque pour le tracteur

- Le tracteur est un véhicule puissant qui ne roule pas très vite mais rend facile le transport de charges. Il est aussi possible de tracter une remorque ou une griffe à labour. Ce type de remorque pivote de droite à gauche, on appel cela un «V-tray»

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L’utilisation de pesticides L’utilisation de pesticides au BBG se fait en dernier recours, lorsque des solutions plus douces (traitement naturel, chimique et naturel...) n’ont pas fonctionné auparavant. On considère toujours: - le type de pesticide c’est-à-dire ses caractéristiques physico-chimiques - ses références, on connaît ses ingrédients actifs, on sait quels éléments organiques il va atteindre - la méthode de mise en oeuvre - le lieu d’application Il ne faut pas négliger le fait que le pesticide reste sur le feuillage un certain temps et qu’il peut ainsi représenter un risque pour les usagers du jardin. La notion d’IPM (Integrated Pest Management) revient en permanence dans la façon de travailler des jardiniers. IPM est un moyen efficace et sensible à l’environnement pour la gestion des ravageurs qui repose sur une combinaison de pratiques et de bon sens. Utiliser les programmes de lutte intégrée, des informations complètes sur les cycles de vie des ravageurs et de leur interaction avec l’environnement. Cette information, disponible en combinaison avec des méthodes de lutte, est utilisée pour gérer les insectes ravageurs par le moyen le plus économique et avec le moins possible de risques pour les personnes, les biens et l’environnement. L’IPM approche peut être à la fois agricole et non agricole. IPM profite de toutes les options de gestion des ravageurs, y compris, mais non limité à, l’utilisation judicieuse des pesticides. En revanche, la

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production d’aliments biologiques s’inspire beaucoup des mêmes concepts que la lutte intégrée, mais limite l’utilisation de pesticides à ceux qui sont produits à partir de sources naturelles, par opposition à des produits chimiques de synthèse. IPM n’est pas une seule méthode de lutte contre les ravageurs, mais plutôt une série d’évaluations de la gestion des ravageurs, les décisions et les contrôles. En pratiquant la lutte intégrée, les producteurs qui sont au courant de la possibilité de suivre une infestation par des parasites à quatre niveaux. Les quatre étapes suivantes: - Définir des seuils d’action - Surveiller et identifier les ravageurs - Prévention - Contrôle


Le système d’irrigation du BBG Le jardin est équipé d’un système d’arrosage automatique. On trouve dans le jardin des bornes de connections qui permet de relier de façon temporaire les tuyaux d’arrosage.

Au cours de mon travail dans le jardin des familles végétales j’ai pu en effet constater la présence de bornes connectées au réseau local d’eau. Elles sont enfouies dans le sol, seule la capsule protectrice est visible, mais cela ne comporte pas de risque pour les visiteurs qui s’égareraient sur les pelouses.

arrivée d’eau vers tuyau d’arrosage

Tourner pour connecter

La carte ci-dessus présente les différents réseaux du jardin, le réseau d’eau, le réseau électrique, etc.

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Le compost tea Le compost tea est un outil qui favorise de façon artificielle le développement des micro-organismes du sol et permet de les redistribuer facilement. C’est un outil complémentaire et/ou alternatif au compost et au paillis. En effet ces deux autres «outils» comportent des contraintes dans leur utilisation. Dans le cas d’un jardin abondamment planté d’arbres et de plantes herbacées, répandre du compost n’est pas facile et risque d’endommager les plantes fragiles. Travailler avec du compost sur de grandes surfaces induit un temps de travail plus important qu’avec le compost tea. Le compost tea permet d’apporter rapidement des micro-organismes comme les mycètes et les bactéries. Le compost tea est répandu à la fois sur les feuilles et le sol. La fabrication du compost tea :

- Le compost tea est issu d’un mélange de compost classique (et quelques extranutriments pour nourrirent les microbes) et d’eau non chlorée. Le tout est oxygéné pendent quelques jours. Sur le marché on trouve des cuves à compost tea de petite taille de 20 à 80 litres ce qui correspond à une surface de 1,2 hectare. Les cuves commerciales peuvent contenir jusqu’à 3800 litres. Pour vérifier si le compost tea est bien préparé, donc bien oxygéné, il suffit de le sentir. S’il sent mauvais (odeur de moisissures) cela signifie qu’il n’est pas assez oxygéné. La taille des bulles est importante, si elle est inférieure à 1 mm, les bulles peuvent couper et détruire les microbes.

Le compost tea demande au moins un jour de préparation si on prend en compte le temps de repos et la quantité que l’on veut fabriquer. Ce qu’il faut noter c’est que le compost tea n’est pas à confondre avec le jus du compost en décomposition oxygéné manuellement. Le compost tea «moderne» est un mélange oxygéné, le plus souvent mécaniquement. Si la diffusion est proprement faite, on obtient un milieu aérobie et riche en bactéries. Une cuillère à café de compost classique compte une population de 1 milliard de bactéries, le compost tea en compte quatre fois plus.

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Il est important de maintenir une température constante dans la cuve lors de la fabrication du compost tea. Une température trop froide rend l’activité biologique faible et une température trop élevée


peut cuir ou mettre en état de latence les micro-organismes. L’eau doit être à température ambiante. Parfois il est nécessaire de chauffer l’eau avec une résistance pour atteindre une température ambiante, à l’inverse il est conseiller de mettre de la glace si l’eau est trop chaude. Le compost tea doit être préparé à l’abri de la lumière directe du soleil car les ultra-violet risqueraient de détruire les microbes. Il est recommandé de bien nettoyer le matériel avant utilisation. Les micro-porosités et les impuretés peuvent favoriser le développement anormal de bactéries ou de microbes. On peut utiliser du peroxyde d’hydrogène à 3% ou une solution contenant du soda à 5%. Un compost tea bien préparé comporte un grand nombres de bactéries, de mycètes, de nématodes initialement présents dans le compost. Les quantités de ces micro-organisme peuvent être prévu à l’avance est modulées. Si on est amené à utiliser une eau de ville (traitée) il est préférable de l’oxygéner pendant une ou deux heures pour permettre l’évaporation du chlore. Il existe d’autres techniques comme les filtres de carbone. En plus des éléments de bases (eau et compost) il peut être intéressant de nourrir les micro-organismes avec des sucres simples (molasse, sirop d’érable, sucre de canne, jus de fruit). Cela aide les bactéries à se développer plus efficacement (deux cuillères à soupe pour une vingtaine de litres). Pour les réservoir plus important il est intéressant d’ajouter d’autres éléments dans les mêmes quantités (des sucres plus

compliqués, émulsion de poisson). Pour développer plus particulièrement les éléments fongiques il faut ajouter du varech, de l’acide humique, du phosphate de poussière de roche. Ces éléments permettent aux éléments fongiques d’avoir une base physique pour se développer (comme Ascophyllum nodosum). La pulpe de fruits comme les oranges, les myrtilles, les pommes et les extraits d’aloe vera aident les éléments fongiques à mûrir. Pour obtenir une bonne qualité de compost tea il est intéressant de préparer le compost en amont et de l’enrichir en protéines pour favoriser la croissance des micro-organismes. La mise en route du système d’oxygénation permet d’extraire les micro-organismes du compost par agitation du compost. La formation d’écume en surface signifie que les protéines issues des verres de terre sont libérées, c’est un bon indicateur. Il faut compter 24 à 36 heures pour produire un compost tea artisanal. Certaines entreprises spécialisées peuvent obtenir un compost tea viable seulement après 12 heures. Le deuxième bon indicateur est la couleur brun-café que prend le mélange. L’odeur de terre humide et fraîche rentre aussi dans la détermination de la qualité du compost tea. Après l’arrêt de l’oxygénation, le compost tea est utilisable seulement 4 heures, les micro-organismes consomment l’oxygène, se mangent mutuellement et sont voués à disparaître. Le seul moyen de

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conservation du mélange est de le mettre au réfrigérateur ou de prolonger son oxygénation. Le compost tea s’applique via le système d’arrosage classique. Il faut noter que la pression ne doit pas excéder 5 bars et la vitesse d’écoulement doit être plus ou moins lente.

compost filtre

Résistance qui chauffe l’eau

EAU (déchlorée)

Le compost diffuse comme le thé le fait dans l’eau chaude

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Le travail de maintenance générale

- Le ruisseau artificiel qui prend sa source à partir du jardin japonais n’est pas alimenté au cours des hivers new-yorkais vigoureux. Les tuyaux d’alimentation en eau risqueraient de geler. Ainsi les feuilles des arbres caducs comme le ginkgo, de chêne ou d’érable viennent encombrer le cours du ruisseau. Nous avons été amenés à dégager cette zone avant la mise en route de l’alimentation en eau. Si les feuilles sont laissées elles se décomposent et forment ainsi un humus boueux qui peut obstruer le cours et ralentir l’écoulement. Ce type de travail correspond à un travail de maintenance générale. Il est pénible car récurent mais nécessaire pour un bon fonctionnement des installations et des aménagements. Utilisation du souffleur : En plus d’utiliser les râteaux les jardiniers utilisent le souffleur pour nettoyer les al-

lées et les bas-côtés. Cette petite machine largement répandue fonctionne avec un mélange d’huile et d’essence. - Empêcher des problèmes d’érosion Le projet de construction du nouveau centre d’accueil des visiteurs entraîne des changement dans l’organisation spatiale du jardin. En effet, le «herb garden» a été déplacé au sud, le long de l’avenue de Flatbush. Dans l’attente des futurs travaux, nous avons stabilisé un sol nu en pente au niveau de l’ancien «herb garden». Cela à consister à : - Combler et uniformiser les différences de topographie = créer une pente douce et continue - Nettoyer la terre apportée = enlever les grosses pierres et les déchets car cette terre provient des composts du jardin. Le tracteur vient tasser et compacter la terre, elle serra enherbée par la suite.

dir.jardin japonais

starter

on/off

contrôle gaz

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Les composts du BBG Le jardin est dotée d’une zone de compost. On trouve une variété de compost : les composts issus des tontes, du bois réduit en copeaux, des fruits, des herbes... C’est un lieu non accessible par le public. On peut considérer cette zone comme une zone non esthétique car c’est ici que sont entreposé une partie des sacs de terreaux, des matériaux, des roches.

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Les diffĂŠrents types de mulch utilisĂŠs au BBG

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Le jardin des plantes du sud et de pleines lumière - Les pelouses du BBG au premier coup d’oeil ne sont pas uniformes et monotones. Au début la pelouse du jardin était petite et sèche. Celle-ci ne survivant pas ils ont alors développé une pelouse plus adaptée. Si on ne la coupe pas, elle se met en friche ce qui peut donner une note contemporaine au jardin. Elles ne sont pas mono-spécifiques et créée ainsi des ambiances différentes selon la luminosité, l’humidité au sol, la hauteur de l’herbe. La pelouse est composée à 60% de la «Kentucky blue» qui se développe en rhizome, elle aime le soleil et se développe facilement ; à 20% de «Rye» grass qui se développe en touffe et donne un aspect hétérogène de la matière végétale ; et à 20% de «Fescue» (herbe fine) qui se développe à l’ombre. Ainsi on obtient une grande surface enherbée avec des couleurs et des ambiances différentes qui changent des grandes esplanades uniformes et plus artificielles. La meilleure saison pour planter la pelouse c’est au printemps, c’est une saison humide et pas encore trop chaude. - Ce jardin est planté majoritairement de catalpa, de paulownia et de peuplier. Les catalpas et les paulownias ont des branches cassantes, ainsi on retrouve facilement une quantité de brindilles sur la pelouse. Les feuilles de peupliers ne se décomposent par facilement et ont besoin aussi d’être ratissées.

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- Les espèces intéressantes : Catalpa speciosa, western catalpa Catalpa bignonioides, southern catalpa

Populus alba ‘nivea’, white popular Populus simavii, simon popular


Le mix-boarder des plantes pérennes Mise en place d’une haie de Thuja plicata ‘Green Giant’ :

La future haie est placée le long des serres du pôle éducation et du magasin. Elle est utilisée pour masquer la base du mur en béton des serres qui est peu esthétique. De plus la serre va devenir un café lorsque le nouveau centre d’accueil des visiteurs sera construit, d’où la nécessité d’avoir un espace ombragé et pas trop chaud en été (orientation sud-ouest).

sol retourné sur 10-20 cm

Détails de la mise en oeuvre : - Le sol a d’abord été retourné sur 10-20 cm, les mauvaise herbes à bulbes ont été éliminées ainsi que les plantes ornementales présentes.

ligne placée selon bâti

niveau de la terre à la base du trou

- Une cinquantaine de sujets a servie à la construction de la haie. Soit 25-26 sujets pour une haie de 30 m.

tous les 3 pieds pourqu’ils puissent se développer

- Les sujets sont jeunes, ils mesurent environ 1 m - L’inconvénient c’est que le thuya n’est pas un arbre qui forme de belles haies, c’est un arbre qui préfère s’étendre. Là il va être taillé et maintenu à une certaine hauteur, 1,50 m. L’avantage c’est qu’il pousse vite et supporte bien la taille.

2 5 cm

3 pieds entre chaque sujet

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Planter et semer des graines Les jours de pluie permettent au personnel de travailler en intérieur. J’ai été amené à planter et semer des graines de différentes espèces. Ces futures plantes sont destinées à être replantées dans le jardin, une fois le stade adulte atteint.

Mirabilis longiflora La graine est brune, la base est légèrement renfoncée (même forme que le fruit du tilleul). Les graines sont laissées à tremper une nuit dans un verre d’eau.

Autres espèces plantées : - Lupinus hirsutissimus - Lupinus tuncanum (ce sont des espèces de la famille des BRASSICACEAE). Les graines proviennent des compagnies chargées de les collecter. Par exemple les graines de lupins provenaient de la société «seedhunt», société située en Californie, qui collecte les graines en pleine nature, dans des réserves. Cela explique le fait que l’on est pas des graines de la même proportion, le froid, une exposition différente peuvent les endommager et modifier leur maturation.

5mm

Les graines sont enfoncées de 1:2 cm dans la terre, on recouvre légèrement, sans tasser.

Les graines de lupins sont plantées en lignes (3 lignes par bac), recouvrir légèrement, sans tasser.

Les graines sont disposées de façon aléatoire et hétérogène. Les bacs utilisés sont neufs, stérilisés (des bactéries peuvent nuire au développement de la plante), facile d’utilisation, rustique et biodégradable (une fois utilisé il peut être jeté au compost).

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Le terreau utilisé : Terreau de la marque Fadard©, super fine germinating mix, professional formul, 2.8 CU.FT (79,3L) Il est assez drainant, léger, il ne se compacte pas trop, il est riche en se sels minéraux et autres éléments nécessaires au bon développement de la plante.


Les labels Les labels des graines à destination de la serre de propagation • Compagnie qui fournie les graines • Nom latin de l’espèce • Nombres de bacs souhaités • Semaine durant laquelle les graines ont été plantées (ex: 14ème semaine, sachant qu’il débute en Janvier) • Personne qui utilise ses plantes et nom du jardin

Le jardin utilise deux types de labels d’identification pour le long terme. Un en aluminium discret et petit pour le jardinier Un grand, lisible, à écriture blanche sur fond noir qui contient le nom commun de la plante, son nom latin, sa famille botanique et son origine.

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La serre tropicale La serre tropicale contient des espèces végétales qui poussent de façon naturelle dans les tropiques. Ici sont représentés le bassin de l’Amazone, la forêt tropicale d’Afrique, l’Asie orientale et tropicales. La serre abrite : -Les plantes utilisées dans les produits pharmaceutiques et de médicaments -Les plantes utilisées comme aliments, les boissons et les épices -Les plantes utilisées dans l’industrie -Les plantes utilisées pour les parfums L’organisation spatiale se fait selon 4 thème : - Les plantes épiphytes : sont des plantes qui poussent en se servant d’autres plantes comme support. Il ne s’agit pas de plantes parasites car elles ne prélèvent pas de nourriture de leur hôte. Les épiphytes sont des organismes autotrophes photosynthétiques; ils sont capables d’absorber l’humidité de l’air et trouvent les sels minéraux, partiellement dans l’humus qui peut se former à la base des branches, et pour une autre partie dans les particules et gaz, absorbés ou solubilisés dans l’eau de la pluie et des rosées. Ce type de plan-

tes est particulièrement bien représenté chez les ptéridophytes, les orchidées, les broméliacées, les aracées, les pipéracées et autres bégoniacées. On les rencontre surtout dans la zone intertropicale, et plus particulièrement dans les forêts ombrophiles. Certains arbres, à l’écorce lisse ou phytotoxique, ou se desquamant régulièrement, sont exempts ou presque dépourvus d’épiphytes. - Les différentes strates de végétation de la canopée - Les plantes spécifiques de la serre tropicale, intéressantes pour leur fruit, le port de l’arbre, la fleur... Il est également souligné dans le Pavillon Tropical la destruction de la forêt tropicale, et la destruction d’espèces en voie d’extinction comme l’exemple des Cycas souvent utilisés dans des projets d’aménagements paysagistes. C’est une espèce mise en valeur par les scientifiques qui cherchent à la protéger dans son habitat naturel. De plus, pour pouvoir l’exporter il faut avoir un permis spécial. Il s’agit des règles de conservation des espèces protégées : CITIES (the United Nations Convention on International Trade In Endangerded Species of Wild). L’emplacement des végétaux se fait selon leur besoin en lumière solaire, leur taille (les plus petits devant les plus grands), selon leur emprise dans l’espace. La serre est équipée de capteurs qui analysent en permanence la température

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Pollinisation de la vanille par la main de l’homme


ambiante et extérieure, le taux d’humidité dans l’air, etc. Les mesures sont reportées sur l’outil informatique, ce qui permet une lecture simple est rapide. Les mises à niveau et les réglages se font de manière automatique. Par exemple le 6 avril 2009, au matin, nous avons relevé une température ambiante de 21°C (température extérieure = 9°C) et un taux d’humidité de 78%. Comment dans un espace conçu de toutes pièces par l’homme obtenir les ambiances naturelles de la jungle?

Le «Bishman’s poison», une espèce toxique : Acokanthera oppositifolia Apocynaceae Afrique tropicale (est et sud) Lorsque l’on sectionne une branche, une sève blanche et toxique en sort. C’est un poison mortel utilisé par les indiens et les communautés indigènes.

La notion de sol est très bien prise en compte aussi dans les serres. Malgré le fait que ce soit un sol artificiel il garde les caractéristiques du sol que l’on trouverait à l’extérieur. On trouve par exemple des lombrics, en pénétrant dans le sol, ils créent des aérations et font mieux pénétrer le compost dans les couche inférieures du sol. La dissémination et la reproduction : La vanille dans la nature se dissémine à l’aide d’insectes. Ici, dans la serre tropicale on ne trouve pas cette insecte, c’est l’homme de façon artificielle, avec sa main qui aide à la pollinisation. Le milieu recréé donne l’impression de réalité lorsqu’on se plonge dans cet univers végétal riche et diversifié. La densité du feuillage, les différences d’échelles de plantes laissent à croire qu’on est dans une forêt tropicale. Même les moustiques sont là, ils se développent dans la petites fausses, heureusement ils ne sont pas porteurs du paludisme.

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Épandre du terreau dans toute la serre tropicale : J’ai été amené à couvrir tout le sol de la serre tropicale avec du terreau. On a utilisé une centaine de sacs. C’est un terreau qui nourrit naturellement le sol, il se mixe bien à la terre. Il à une haute teneur en nutriments et en matière organique, il est bien adapté pour le travail avec le végétal. C’est un compost qui respire et permet de retenir les nutriments dans les sols sableux. (1.1.1 = 1% N (azote) ; 1% P (phosphore) ; 1% K (potassium))

Planter un cacaoyer Theobroma cacao Sterculiaceae

La deuxième tige est la plus jeune, celle de l’année = verte

Les autres tiges sont brunes, plus dures

Utilisation des transpalettes On trouve deux types de transpalettes : Le transpalette sous forme de véhicule et le transpalette-chariot (pour de petites distances.

Cette courbure à la base du tronc est du au fait que l’arbre est poussé en serre avec d’autre végétaux qui fait de l’ombre, il a du s’adapter à cette gène

avant arrière

mise en contact

L’arbre est issu d’un fruit d’un arbre plus vieux qui était dans la serre tropicale, il y a donc conservation des gènes.

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Le système d’aération de la serre Les serres sont des milieux fermé, humides et chauds. Toutes ces conditions réunies favorisent le développement bactériologique et fongique. Pour éviter le développement de maladies liées aux champignons et à des bactéries les serres sont équipées d’un système de ventilation interne qui favorise la circulation de l’air dans tout l’espace. La structure est aussi équipée d’un système d’ouvertures qui permet de renouveler l’air intérieur avec l’air extérieur. Le système de ventilation interne est croisé et circulaire. La structure occupe une superficie de 500 m2 et s’élève à une vingtaine de mètres pour accueillir les plus grands arbres. Dans cette forêt tropicale artificielle on trouve aussi des cascades et des ruisseaux. Vue en plan du toit de la serre tropicale

Éclairage pour les jours où l’ensoleillement est faible

Aérateurs, permettent un échange d’air avec l’extérieur lorsqu’il fait trop chaud

Poutre maîtresse

Aérateur 1

Musa ‘Brazilien’ MUSACEAE

Aérateur 2

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Spinole Palm Hyophoroe vershaheltii Palmae

Triangle palm Neodypsis decaryi Palmae (Madagascar)

Certains arbres font concurrence aux autres végétaux de la serre, ici ce sont les bananiers (Musa ‘Brazilian’). Léonard Paul à décidé de les déterrer pour diminuer la surface en ombre. Il faut au préalable dégager les plantes fragiles aux alentours comme le Sepodilla. motte racinaire assez dense et peu étendue

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Sepodilla Manilkara zapota Sapotaceae


Étude de la section transversale d’un bananier : La coupe au niveau d’une tige révèle l’organisation de la plante. Le bananier est une monocotylédone. Contrairement aux idées reçues ce n’est pas un arbre mais une plante herbacée. Les bananiers peuvent atteindre sept mètres de haut (jusqu’à 15 mètres chez Musa ingens) mais ne possèdent pas de vrai tronc. Leur tige souterraine ressemble à un gros bulbe à partir duquel naissent les feuilles. On observe un simple développement en hauteur de la base massive des pétioles des grandes feuilles insérées en spirale. Grandes feuilles droites ou retombantes (jusqu’à trois mètres de long et 60 centimètres de large) longuement pétiolées. Concernant son cycle biologique, le bananier est une espèce monocarpique (il ne possède qu’un seul bourgeon terminal ou apex meristematique s’exprimant dans l’auxèse et la mérèse du végétal) et monoblastique (le végétal meurt après la floraison). La circulation de la sève se fait par les porosités agencées de façon circulaire. Lorsqu’on coupe le «tronc» de l’eau suinte depuis l’entaille. En un an le bananier peut atteindre sa taille adulte, c’est pour cela qu’il a rapidement fait de l’ombre sur les autres végétaux comme l’Averrhoce carambola.

coupe transversale

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Le philodendron

Yellow Butterfly Palm Chrysalidocarpus lutetessens Palmae (Madagascar)

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Les nuisibles de la serre Les jardiniers rencontrent quelques difficultés avec la faune locale comme les écureuils ou les racoons (raton laveur de la Guadeloupe ; Procyon minor). Les écureuils sont les moins dévastateurs, le problème c’est qu’ils ramènent dans les serres des provisions pour l’hiver comme des glands et autres fruits secs. On se retrouve ainsi avec des jeunes pousses d’espèces locales n’appartenant pas à la biocénose tropicale. Les racoons font plus de dégâts, ils rongent le bois, ils mangent et détruisent les feuilles. C’est un animal nocturne. La journée il reste caché dans les feuillages. Les jardiniers en attrapent régulièrement et les relâchent au nord de Brooklyn, dans une zone naturelle, vers la Jamaica Baie. Une loi de protection de la faune locale les protège.

Exemple chez la fleur de Scutellaria Castaricana Zabiatae, du Costarica

Les insectes font des nids et affaiblissent la plante en se nourrissant de certaines partie de la fleur.

Les lapins du «Native Flora garden» : Les lapins sont considérés comme des nuisibles pour Uli car ils rongent les jeunes pousses et sectionnent les pieds de vignes.

Dans la serre tropicale on trouve deux type de nuisible en plus du raton laveur : Les moustiques qui viennent vous piquez en permanence quand vous jardinez et que la chaleur monte dans la serre.

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On trouve d’autres nuisibles comme des parasites qui se reproduisent dans certaines plantes.


La serre tempérée La serre tempérée s’élève à une hauteur de 14 m et occupe une superficie d’environ 300 m2. Elle abrite des arbres, des arbustes, des plantes grimpantes, des plantes à bulbes, des plantes couvre-sol qui représentent la diversité de la vie végétale dans les régions tempérées chaudes du monde entier. Le climat de ces régions est caractérisé par des hivers frais et humides et des étés chauds et secs. La gamme de température en hiver est généralement entre 8 à 12 °C. En été, on atteint 20 à 25 °C. Il ne gel que très rarement et on trouve beaucoup de brouillard le long de la côte ouest des pays des régions tempérées. Les climats tempérés chauds se trouvent dans les régions et pays suivants: le bassin méditerranéen, l’Afrique du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Asie de l’Est, les régions côtières de l’ouest de l’Amérique du Nord (surtout en Californie) et les régions côtières de l’ouest de l’Amérique du Sud (principalement au Chili). Dans la serre les saisons sont décalées. Par exemple le printemps commence au mois de mars. Les plantes dans ces zones climatiques ont des adaptations particulières qui leur permettent de survivre à des conditions difficiles, en particulier la sécheresse et dans certains cas, le feu. Les plantes (herbacées) de la serres tempérée se caractérisent : Par leur petite taille ; de fines feuilles, qui contribueront à réduire la transpiration et à conserver l’eau ; des feuilles velues qui capturent les gouttelettes d’eau du

brouillard ; des feuilles d’argent qui reflètent le rayonnement solaire ; des arbuste qui résistent à la combustion. Il y a d’autres adaptations qui ne sont pas visibles, notamment les géophytes (selon la classification de Raunkier), des plantes qui meurent en période de sécheresse et survivent grâce à leurs réserves alimentaires stockées dans les racines. Le pin Wollemi, l’olivier de la région méditerranéenne, le très distinctif BunyaBunya (Araucaria bidwillii) arbre d’Australie du nord. On trouve aussi des espèces d’Afrique du Sud, des plantes à bulbes qui fleurissent de la fin de l’hiver au début du printemps. La gestion du sol : Le sol est contaminé par des larves d’une mouche asiatique qui mangent les racines des plantes. Karla Chandler (la conservatrice de la serre) traite les plantes en amont, c’est-à-dire qu’elle met de l’insecticide dans le pot des futures plantes avant la plantation. Le traitement local est plus efficace. Il y a une prise en compte de l’écosystème local, les oiseaux qui nichent dans la serre (comme le robin) sont moins mis en danger. Le terreau utilisé en surface est un mélange de bois, de feuilles provenant du jardin. Des déchets organiques viennent compléter la mixture comme des fruits issus d’une coopérative locale (Park Slope co-op Uninon Street). Préparation du terreau : Le terreau une fois prêt à l’emploi est tamisé et affiné.

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Le premier passage aux mailles grossières supprime les gros éléments comme les morceaux de bois et les quelques déchets non dégradés. Les mailles fines affine ce compost et enlève les dernier déchets de taille moyennes. Au préalable on peut répandre du fertilisant organique naturel à base de copeaux de coton. Il est important de faire pénétrer le fertilisant dans le sol en le grattant. Le terreau est déverser en fine couche (1 à 2 cm) sur l’ensemble du sol de la serre.

compost naturel fertilisant sol d’origine

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Le travail dans les serres de propagation et d’acclimatation (extérieur et intérieur) Les serres de propagation sont des serres où l’homme a regroupé toutes les conditions favorables à la germination des graines nouvellement plantées. Taux d’humidité élevé, températures élevées, bon ensoleillement.

minuées. De plus les manipulations sont plus évidentes et on peut facilement partager les plantes pour différentes zones.

Prendre la plante à ce niveau

Les serres d’acclimatation sont des espaces de transition pour la plante qui va passer de la serre de propagation à l’extérieur. C’est une immense serre extérieur à l’abri du vent, qui ne gèle pas et qui n’est pas en lumière solaire directe. Là aussi on retrouve un système de ventilation et d’ouverture des vitres pour renouveler l’air intérieur. Tous les matins Robert Newgarden, la personne chargée des serres de propagation fait un tour d’inspection des plantes de ces serres. Pour vérifier si une plante manque d’eau il suffit de toucher la surface du terreau, si par pression on sent de l’humidité remontée c’est que le substrat est assez humide mais si ce n’est pas le cas il faut arroser la plante en question. Le mardi est un jour où les volontaires viennent aider, Rob. leur attribue des tâches de maintenance générale, d’arrosage, de taille, de rempotage, de soin aux plantes issues de donations, etc. J’ai essentiellement travaillé dans la serre de propagation extérieure. Les jeunes pousses nouvellement germées ont besoin d’être transplantées dans des pots individuels. L’intérêt c’est que toutes les plantes sont favorisées, les pertes sont di-

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Attention de ne pas casser les racines terminales

Large trou

Après avoir transplanté les jeunes pousses ne pas oublier d’arroser abondamment par brumisateur.


La serre de stockage extérieure permet d’entreposer les arbustes et les arbres provenant des pavillons des régions désertiques, tropicales et temUtilisation d’un terreau qui respire («exe- pérées. Ils sont disponibles et utilisalent air porosity») et qui retient l’eau (bon bles selon les besoins des jardiniers. Certaines plantes ont besoin d’être transplantées après la germinations dans des pots plus grands que les pots standards. Leur appareil racinaire nécessite plus d’espace.

pour le développement racinaire).

Pour favoriser toutes les jeunes pousse (Inf. 10 cm de hauteur) il est parfois nécessaire de couper toutes les pousses à la hauteur des plus petites, ainsi on évite tout concurrence et chaque plante bénéficie de la même exposition à la lumière solaire.

Le système d’arrosage automatique dans les serres de propagation permet de maintenir un taux d’humidité dans l’air, un sol favorable à la germination des graines et au bon développement des jeunes pousses. Un balancier sensible au taux d’humidité dans l’air varie de niveau et enclenche l’arrosage par brouillard lorsque le taux devient faible.

Les serres intérieures jouent le même rôle, mais sont plus appropriées aux plantes herbacée et aux petits arbres et arbuste. De plus elles sont équipées de tables pivotantes. Ce sont des lieux de travail, j’ai par exemple rempoté des jeunes arbres et quelques plantes.

Wollemia nobile Araucariaceae Le choix du pot se fait sur la taille audessus Les racines se développent tout autour de la motte Il est important de dégager les racines avant de rempoter

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Les serres des bonsaïs La collection du jardin botanique de Brooklyn se situe à l’extérieur et est cachée du public. Elle est placée sous haute surveillance. Des câbles électriques, des grillages et du barbelé empêchent toute intrusion. Les sujets présentés au public correspondent à une infime partie de cette grande collection. On dénombre 400 bonsaïs. C’est la deuxième collection la plus importante après les collections japonaises, avec plus de 100 spécimens. Environ 50 % des arbres ont atteint leur taille adulte. Certains sont âgés de plus de cinq siècles. Le plus vieux, appelé «Fudo» (un juniperus collecté dans la nature) est mort lors d’un voyage, il avait plus de 1000 ans. Une grande partie des très vieux arbres provient d’un des plus grands maîtres japonais Kuyzo Murata, qui, pendant la guerre du Japon et des USA a préféré ne pas quitter le pays et rester avec sa famille pour protéger sa collection de bonsaïs. C’est un geste honorable qui sauvera la collection. Ce maître est l’un des plus grands donateurs de bonsaïs présents au BBG. Les bonsaïs viennent aussi de « Omiya Bonsaï Village », un lieu prestigieux au Japon où des centaines de milliers de bonsaï sont répartis dans un site d’environ 33 hectares. De plus, des grands donateurs enrichissent la collection qui ne cesse de croître d’année en année. Le maître des bonsaïs (Julian Velasco) est responsable de cette collection. Il a eu pour enseignants les deux seuls américains qui ont eu la rare chance d’appren-

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dre l’art des bonsaïs au Japon. Cette opportunité rare leur a permis de devenir les plus grands des USA. Le bonsaï est un équilibre entre l’énergie fournie par les feuilles et le système racinaire, l’arbre est alors dit en paix. Dans la nature on retrouve ce phénomène chez les arbres non bonsaïs. La serre des bonsaïs est divisée en 5 parties, selon les demandes en lumière, en température, l’écologie et selon les familles. L’organisation spatiale forme des pôles de répartitions. La serre extérieure ou se trouvent les arbres demandant du soleil et un bon passage de vent: les conifères La serre intérieure dite ombragée, ou les arbres d’ombre et à températures plus fraîches tels que les arbres fruitiers, les érables, les ginkgos, les arbres à fleurs, et les plus jeunes. La serre tropicale, qui ne se régule pas très bien. On y trouve la plupart des arbres que l’on peut voir dans la grande serre tropicale. Le cimetière des bonsaïs. Dans ce lieu sont déposés les arbres n’ayant pas réussi à être bonsaï. Sur 20 arbres, seulement 1 ou 2 réussira à devenir bonsaï. Il y a aussi les arbres malades des donateurs et les arbres morts n’ayant pas été arrosés correctement. La salle d’exposition ou 30 bonsaïs sont


exposés toute l’année, ceux-ci sont changés tous les mois, afin d’offrir au public la possibilité d’en voir un échantillon. Des panneaux explicatifs sur les grands points clé des bonsaïs sont affichés. L’hiver, tous les bonsaïs sont ramenés dans la serre intérieure pour les préserver du froid, du gel et de la neige. La taille des branches et des feuilles : La taille des arbres impose de faire des choix en permanence, de suivre son instinct. On associe pour chaque arbre une technique de taille et d’entretien personnels. Pour deux arbres d’une même espèce on aura deux techniques différentes d’entretien et de taille. Il faut aussi s’adapter à l’arbre selon son âge, les besoins ne sont pas les mêmes, les fréquences de tailles changent, etc. Les pots : Le choix du pot est important, il joue dans l’harmonie général de la composition. Le pot est choisi pour sa couleur, sa forme, sa base, sa stabilité. On préférera utilisé un pot neuf pour les jeunes arbres et le laisser vieillir avec l’arbre, sachant que de toute façon on rempote les bonsaïs. Les racines : Le bonsaï n’est pas un arbre normal, son métabolisme est différent des grand arbres. Son système racinaire n’est formé que de petites racines terminales qui captent directement les sels minéraux et l’eau. La structure des branches est le miroir des racines. D’où la nécessité d’avoir un sol qui respirent et où l’eau peut circuler. Le bonsaï est une combinaison entre l’art, l’horticulture et la philosophie de la nature. L’arbre est un élément de communication,

il est considérer par le maître des bonsaï comme un individu à part entière. Devenir maître prend du temps, tel un philosophe qui réfléchi. On peut comparer l’univers des bonsaï à celui du jardin japonais. Julian parle de «pénétration de la nature dans notre corps, lorsqu’on travail avec le bonsaï notre corps est en connection profonde avec la nature». Selon lui seulement 20 % des gens on se ressenti avec la nature et 5% de cette population on une communication profonde. Comment interpréter cette pensée? Les bonsaïs sont fragiles et précieux ils nécessitent plus de temps et de patience que des arbres classiques. La culture du bonsaï peut être perçue comme un sacrifice, il prend énormément du temps quotidien. La culture du bonsaï n’est pas une science mais plutôt une philosophie. Seule la partie horticole peut être considérée de la sorte car on considère un métabolisme, une pratique, un entretien. En architecture du paysage le bonsaï est difficile à utiliser. C’est un paysage à lui tout seul car il reflète une pensée, un lieu et l’esprit de la nature à lui seule. Le bonsaï se conçoit plus comme un sujet dans un espace construit que composante d’une architecture. «L’âme du bonsaï doit rester en avant, son caractère ne peut pas être négligé». L’architecture de l’espace ne doit pas prendre le dessus de cette valeur spirituelle et esthétique. De janvier au début du moi d’avril Julian rempote les jeunes arbres. De juin à juillet il est occupé par les conifères. Ensuite, à la fin de l’été il travail avec les arbres tropicaux. Sont objectif est de toujours obtenir de beaux sujets mais qui ne sont pas parfais, il est surchargé de travail, il y a trop d’arbres.

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Utilisation du fertilisant : Les racines de bonsaïs sont beaucoup plus chargées en mycorhize que des arbres normaux (en proportion), autant que dans une pépinière à elle seule. D’où une forte consommation de sels minéraux et autres éléments nutritifs (N, P, Ph). Le jardinier utilise une poudre bleue (qui ressemble à du Cu) qu’il dilue avec de l’eau. C’est une poudre enrichie en sels minéraux. En complément il utilise des «organic cake». La température idéale d’utilisation de ce fertilisant est de 15°C. Julian l’applique toutes les 2 semaines. Il commence début avril avec les pins et en mai avec les érables. Lorsque le jardinier utilise le fertilisant pour la deuxième fois il traite les arbres au cas par cas car chaque arbre pousse à son rythme, les pins poussent plus rapidement que les caducs.

appel d’air

arrivée d’eau

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mélange de fertilisant + eau

Faire un test de concentration dans un pot en verre!

Toujours poser les têtes d’arrosoirs en l’air. Les laisser traîner sur le sol peut les charger en bactéries et ainsi contaminer les bonsaïs qui sont des arbres fragiles.

L’emplacement de chaque bonsaï compte énormément pour sa survie. L’objectif étant de ne pas créer de compétition entre les arbres. Ainsi le jardinier utilise un bonsaï qui supporte l’ensoleillement direct pour abriter un sujet d’ombre.


Taille d’un acer burgenrum Enlever les feuilles terminales pour équilibrer l’énergie de l’arbre

Les outils du quotidien

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La salle des expositions Située au niveau des accès pour les serres tropicales, tempérées et désertiques, cet espace sert de lieu d’exposition. On y trouve des illustrations botaniques et autres gravures. On dispose assez souvent des plantes tropicales en pots au centre de la pièce. C’est un espace intéressant où l’on recréer en permanence des ambiances différentes selon les saisons et les événements prévus au jardin. Les jours de pluies c’est un espace occupé par les visiteurs et entre autre par les scolaires. Le « seasonal display area» est aussi utilisé pour les réceptions et les mariages qui se font régulièrement au BBG. J’ai été amené à dégager cet espace en prévision du «Cherry blossom festival». Un certain nombre de plantes tropicales on été placées en attente dans les serres de stockage situées à l’étage supérieur. D’autres comme Crinum procerum (var. splendens de la famille des Amaryllidaceae) sont taillés et déplacés dans une autre zone du jardin (une entrée, une serrre...).

Couper les feuilles à la base, de l’eau en sort à profusion, odeur de moisissures.

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C’est une plante qui à besoin d’eau, d’un compost drainant. Elle ressemble à un oignon. Ses racines sont très développées.


Le jardin de l’entrée 1000 Washington avenue

Cette partie du jardin est importante car elle est la jonction entre les bâtiments administratifs, de maintenance et la rue. C’est donc un premier aperçu qu’ont les passants lorsqu’ils se balades dans l’avenue de Washington. Mais pourtant un problème récurrent vient nuire au bon aspect de ce jardin : les déchets de la rue viennent polluer cet espace lors des périodes de grands vents. Aucunes solutions efficaces n’a pour le moment était trouvées. L’idée serait de construire un mur ou simplement une base murée à la place de la grille métallique.

rapidement, ces arbres font de l’ombre au niveau des bâtiments administratifs et du pôle éducation qui ont remplacé les anciennes serres. Ainsi on évite les vis-à-vis avec les immeubles alentours. Il est intéressant de voir la logique d’aménagement en fonction des usages et des besoins : un changement d’usage de bâtiment à entraîné un changement dans l’organisation spatiale extérieure. Ces betula ne sont pas du tout esthétiques et n’embellissent pas la façade du bâtiment.

Entrée principale Washington Ave. Écorce qui s’exfolie

Écorce lignifiée dans la partie inférieure du tronc Bennes

Entrée secondaire (machines, poubelles...)

Ramassage des branches de bouleaux (Betula nigra ‘heritage’), c’est une espèce endémique à New York. L’inconvénient avec cet arbre c’est que ces branches se cassent facilement avec les vents forts. La jardinière en charge de ce jardin doit régulièrement ramasser ces branches. De plus c’est un arbre qui ne vit qu’une vingtaine d’années. Si on a choisi de planter cette espèce c’est par ce qu’elle pousse

Désherber une zone envahie de glechonia : petites feuilles vert-clair, 1 cm, en rhizome, forme des touffes éparses. La technique la plus évidente pour l’arracher et d’atteindre le rhizome situé à quelques centimètres sous la surface du sol (humus) et tirer doucement dessus à la main ou avec une fourche.

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Le jardin japonais Le jardin japonais dans lequel j’ai eu le plaisir de travailler et de découvrir une face de la culture japonaise est un lieu de ponts et collines où 6 jardins sont regroupés. Construit entre 1914 et 1915 il a été le premier jardin japonais public aux EtatsUnis. Il est considéré comme l’un des plus fins et une des plus belles conceptions du paysagiste Takeo Shitao (1881-1943). Son objectif était de créer «un jardin plus ambitieux que tous les autres jardins du monde». Représentant un mirroir de la nature, on le retrouve particulièrement dans le jardin des pierres et à travers les collines, utilisant des arbres comme sculptures, il dessine «l’harmonie de l’assymétrie». Ce jardin japonais est artificiel et travaillé par l’homme. Contrairement à celui-ci, la plupart des jardins japonais n’ont pas de végétations. - La taille des pivoines Paeonia suffruticosa ‘Tama usagi’ Paeoniaceae Chine, Tibet et Bhutan Les par-terres de pivoines sont situés à l’extérieur du jardin japonais, le long des palissades architecturées. Les énormes fleurs rouge, rose clair, blanche, fushia étonnent les passant et attire les peintres.

- Couper quand la fleur perd ses pétales. - Couper en-dessous de 1 à 2 sections de feuilles.

Arrête centrale rouge

Il est important de laisser une marge entre la partie coupée et l’intersection inférieure, car cette partie peut sécher et devenir brune. On risquerait de perdre aussi la feuille. - La taille du feuillage des érables : - Acer palmatum (se taille toutes les 3 semaines dès l’installation du feuillage) - Acer japonicum (se taille 3 fois au cours de l’été) La technique de taille des arbres au Japon s’appelle le Niwaki.

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J’ai eu l’opportunité de tailler deux Acer palmatum (Japanese maple, Aceraceae) ce qui m’a permis de me renseigner sur cet art, qui loin d’être un travail mécanique et systématique. C’est un des plus grands arts effectués par les maîtres de la taille des arbres dans les jardins japonais. L’opportunité que j’ai eu dans le jardin japonais m’a permis de me sentir à l’aise dans ce que je faisais en donnant du plaisir à cette tâche, laborieuse longue et passionante. Comme pour les bonsaïs, la taille est spécifique à chaque arbre. Ici, l’objectif était d’obtenir une forme de houppier ronde. c’est un arbre à une seule boule. c’est une pratique qui ne se fait pas sur ce type d’arbre, mais qui complète bien la composition. Cet érable date de 1954, il a atteint une taille trop élevée pour un arbre de jardin japonais. Brian Funk m’a laissé entendre qu’il serait coupé prochainement.

Les outils utilisés pour la taille du feuillage Cisaille japonaise, légère et courte, elle permet de tailler rapidement et précisément Longue cisaille japonaise, permet d’atteindre des branches éloignées, mais le travail se fait plus lentement Cisaille japonaise assistée, extrêmement lourde, elle fatigue vite son utilisateur

Le sécateur assisté, c’est une bonne alternative à la cisaille assistée, il est précis et léger

- Taille d’un acer palmatum en nuage : La technique utilisée est similaire à celle adoptée pour l’érable taillé en boule : Il s’agit d’abord d’égaliser à la base des “nuages” Ensuite il faut remonter progressivement le long de la forme Finir d’ajuster la forme en détail

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La taille des pins L’arbre le plus sacré au japon qui définit le jardin japonais est le Pin, il est souvent situé sur des hauteurs en position de domination de la vue. Au Japon, les pins semblent être partout, des espaces rocheux aux montagnes ,des parcs au jardins. Ils font partie intégrante de la culture japonaise. Admirés pour des raisons symboliques de longévité et de connaissances. Ils ont une grande résistance face aux forces de la nature, ce qui plaît énormement aux japonais. La taille des pins japonais se fait en 3 étapes :

que 20 ans qu’il a commencé à être taillé en bonsaï. Même époque où la cime à été sectionnée.

Rachis de Pinus paviflora, viennent souvent par 3, laisser le plus court.

Enlever les bourgeons allongés à écailles fangées (“candle”) au sécateur pour chaque rameau : quand il y en a plusieurs (3) il préférable d’enlever le plus grand. Les grands “candle indépendant on besoin d’être enlevé aussi. Le fait d’enlever ces bougeons terminaux permet de répartir l’énergie de l’arbre de façon plus équilibrée. Enlever les aiguilles mortes, de couleur marron qui donnent du poids au branches, cela permet de refaire partir les aiguilles pour la nouvelle saison. Couper les branches mortes et donner une structure à l’arbre

Les rachis de Pinus thunbergiana (Japanese Black Pine), plus courts, viennent aussi par 3, portent beaucoup de pollen.

Le temps donné à la taille d’un pin est la clef du résultat.

Les avantages de l’échelle japonaise : légère, stable, peut s’utiliser en forte pente, très grande taille

Il faut compter une journée pour tailler l’arbre dans sa totalité. c’est un arbre de 5m de houppier et de 7m de hauteur. Il a approximativement 60 ans et cela ne fait

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Les inconvénients : parfois pas très maniable, manoeuvres compliquées


Carte du jardin japonais du BBG

Copyright, Document extrait du master plan du BBG, datant de 2005

1 stone lantern 2 viewing pavilion 3 torii 4 Japanese irises and tree poenies 5 waiting bench 6 turtle island 7 drum bridge 8 snow-viewing lantern 9 stone Kasugashape lantern 10 waterfall 11 Shinto shrine 12 grove of white pines

(matsubara) 13 stone bridge 14 celebrity path 15 AlfredT White Memorial

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Comparaison avec le jardin chinois de Staten Island Avec Roxane nous avons eu l’occasion de visiter le jardin Chinois du Jardin botanique de Staten Island. C’est le berceau du premier jardin disciple chinois aux États-Unis. Il occupe une superficie de 4000 m2 et est un superbe exemple des conceptions de l’époque Ming. Il abrite une collection de meubles chinois du 18ème et 19ème siècles. Situé dans un paysage chinois, entouré de bambous et de fleurs endémique à la Chine, on pénètre dans un monde paisible où les matières et les couleurs créés le charme général.

ambiance forte. Cette ambiance est du au fait que le jardin chinois est clos et est beaucoup plus petit. Tous les éléments de la composition sont proches les uns des autres. On obtient une densité de matières variées qui contrastent avec les murs blancs tout autour. Le jardin Japonais du BBG ressemble trop à une attraction japonisante. Certes les arbres et les compositions florales sont belles mais on ne retrouve pas l’intimité et ce charme historique du jardin chinois.

En comparaison avec le jardin Japonais du BBG, il est notable de constater que le jardin Chinois dégage un charme et une

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Jardin des plantes endémiques de New York : «Native Flora garden» Avec plus de deux hectares divisés en huit zones géographiques, ce jardin regroupe des fleurs sauvages poussant dans la zone métropolitaine de New York. Lorsqu’on pénètre dans ce jardin on est coupé de l’ambiance de la ville, seul le bruit sourd du trafic routier rappel l’univers de cette jungle urbaine. En 1911 le «Native Flora garden» ressemble à une collection de plantes sauvages. En 1931, cette collection est repensée, elle va permettre d’établir une stratégie écologique pour l’organisation spatiale du jardin. C’est au cours de cette période que le jardin à pris sa forme actuelle. Ce plan écologique fait apparaître neuf communautés végétales distinctes trouvé dans un rayon de 160 km de la ville de New York (le centre est pris dans Mahanttan). On trouve : La serpentine rock La prairie sèche L’étang Le marais La landes de pins Le milieu des prairies humides et des cours d’eau Le bois de feuillus La corniche calcaire, Le bois de conifères Toutes les plantes de ce jardin sont appropriés à leurs niches écologiques particulières, déterminées par des facteurs environnementaux tels que la topographie, la géologie, l’acidité ou l’alcalinité du sol, l’humidité, le drainage, et la lumière.

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Au cours des années 1950-1960 le jardin est délaissé pour problème financiers, il n’y a plus assez d’argent pour le financer. Les scientifiques du BBG travaillent sur la plus vaste étude jamais entreprise concernant l’identification et la classification des espèces végétales de la zone métropolitaine de New-York. La richesse et la diversité des habitats naturels ont été transformées par l’homme ces 400 dernières années. Comprendre les nouveaux paysages urbains est essentiel dans notre monde qui se construit rapidement. Dans le «Native Flora garden» on dénombre plus de 900 herbacées dont la moitié est des plantes à fleur. À cela s’ajoute une cinquantaine d’espèce d’arbres.


Les plantes proviennent de graines récoltées dans la nature par Uli Lorimer (le conservateur du jardin) ou d’autres jardiniers. Il est très important de connaître l’origine des plantes pour ce jardin car il expose des plantes endémiques à New York, elles doivent être génétiquement neutres et non croisées. L’autre source c’est le réseau d’échange de graines entre le jardin de Staten Island, le staff scientifique du BBG, le Kew Garden à Londres qui a un projet de «seed bank» mondial.

L’idée est d’insérer des chevilles en bois dans les bûches, ces chevilles sont chargées en champignons xylophages. Ce jardin se caractérise par son ambiance forestière et sauvage. Cet espace semble naturel et peu guidé par l’homme. Il est en fait créé de toutes pièces, chaque plante est à sa place, tout est sous contrôle.

L’utilisation du «weed ranch» permet d’extraire de jeunes arbres âgés de 2 à 3 ans.

La wax de surfer évite que les champignons ne s’échappent du bois et cela les protège par la même occasion (humidité) Bois de chêne (red oak, Quercus rubra, Fagaceae) fraîchement coupé.

Partie coulissante

Laisser le bois mort pour les insectes et les oiseaux est une stratégie écologique adoptée par Uli. Les coupes d’arbres qui se font sur place sont débitées, une partie est laissée intact sur place de façon «esthétique» une autre est réduite en copeaux pour le compost. Rien n’est perdu car la matière organique reste dans son cycle de décomposition. J’ai eu l’occasion d’appliquer une autre méthode avec le bois mort :

Le sol : La topographie du «Native Flora garden» est totalement artificielle. Le sol lui est jeune mais naturel, il est issue de la décomposition naturelle de toutes les feuilles . le jardinier les laisse au sol, elle forment un tapis protecteur pendant l’hiver. En creusant on distingue facilement les différentes couches pédologiques, de l’humus au couche minérales, dont la finesse dépend de la profondeur. Les autres jardins utilisent de façon intensive les apports extérieurs de fertilisant, les amendements, l’utilisation du compost-tea. Uli utilise un peu de compost-tea et de fertilisant mais de façon plus modérée.

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Les problèmes d’inondation, une gestion de l’eau compliquée? Le petit marais est irrigué artificiellement par le réseau local. Cependant on rencontre quelques problèmes d’inondations. Au cours de la journée, le débit est faible car tout le monde utilise en permanence l’eau. Le soir la pression augmente, le débit est fort, le bassin sature et déborde. Plusieurs matin nous avons retrouvé une partie des chemins inondés. La seule solution trouvée est d’ordre curatif plutôt que préventif. Il s’agit de déverser du compost et du paillis pour absorber cette eau et rendre les chemins praticables par le visiteur. De beaux spécimens : Certains arbres forment de très belles cicatrices lorsqu’on leur coupe une branche. Cette cicatrice se traduit par une déformation du tronc et de l’écorce. L’arbre prend alors des allures humaines, ces blessures se transforment en oeil.

cut lee-beech fagus sylvatica ‘laciniata’

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Gestion de l’eau de pluie : le jardin est en cuvette, prise en compte de l’hydraulique Copeaux de bois pour les allées Marches en bois pour casser la dynamique de l’eau

Trout-lily Eryilquonium americanum Liliaceae Est et nord Amérique


Comportement du public par rapport à certains arbres, l’emprunte?

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Collection de chênes et de pins au niveau du «Shakespeare garden» Le long de l’allée des célébrités on trouve une collection de pins, de vieux chênes et platanes. J’ai été amené à travailler avec ces arbres, à les inspecter et enlever les branches mortes et/ou gênantes.

La coupe d’une branche se fait en plusieurs étapes. Les branches inférieures à 1 cm de diamètre sont rapidement enlevées à l’aide du sécateur ou du sécateur assisté. Pour les branches plus grosses, à partir de3 cm de diamètre on procède en deux voir trois étapes : - Couper la branche par la moitié. - Ensuite se placer de façon perpendiculaire à la base de la branche, juste au niveau de l’intersection entre l’écorce du tronc et la branche, à la base du noeud. Scier à 50 % au-dessus, puis scier un peu en en-dessous pour ne pas favoriser une déchirure. Finir de scier au dessus, laisser une marque propre et nette de préférence. Les branches fraîchement coupées laisse des noeuds clairs, qui dégage une bonne odeur de sève quand on s’en approche. Il est important de soigner la coupe car certains arbres cicatrisent plus ou moins bien, les Magnolias par exemple cicatrisent plus ou moins bien et garde des traces de leurs blessures. Les outils utilisés pour la taille :

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Grande scie à main

Petite scie couteau

Sécateur assisté

Sécateur

Exemple du Japanese hemilock Tsuga sieboldii Pinaceae Sud du Japon


Les ĂŠcorces et les noeuds des arbres

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Le jardin des familles botaniques Ce jardin est composé de différentes parcelles regroupant les familles botaniques. Il a été présenté comme projet en 1911. Dans ce vaste paysage, les plantes sont organisées dans l’ordre dans lequel elles ont évolué sur Terre.

Farcesia Rufa Poaceae +/- 1 m de hauteur

Black bambou Phyllostachys nigra Poaceae Chine +/- 6 m de hauteur Bruit agréable quand le vent passe au travers

Dans ce jardin on trouve : Les Fougères Les Conifères Les Ginkgos Les Magnolias Les Ormes, les chênes et les moyers Les bruyères Les Rosaceae Les légumineuses Les Chèvre feuille Les Marguerites Les Monocotylédones Le design des parterres prend des formes de haricots qui s’emboîtent visuellement. Les ambiances créées sont simples, on se retrouve face à une collection de plantes regroupées selon leur famille botanique (système anglais). Seule la partie des monocotylédons avec les bambous peut être considérée comme un lieu à part entière. Le design est important car il détermine l’attitude du visiteur. Les gens aime s’allonger et se dénuder autour des bambous car c’est un lieu intime, constitué d’une série d’ouvertures et de fermetures sur le reste du jardin. La présence d’eau joue énormément sur l’ambiance sonore et la relaxation des passants. La forme de certains parterres peut poser

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problème : un arbre d’une famille différente des autres plantes du par-terre est inclus dans le design d’ensemble de celuici. Hors cela ne respecte pas le système de classification anglais. Il a donc été décidé de changer la forme de ce par-terre pour ne plus inclure l’arbre. Quelles est l’attitude à adopter? Une rigueur absolue, couper l’arbre ou déplacer le par-terre? Où simplement l’inclure est bien préciser qu’il n’est pas de la même famille?


J’ai essentiellement été amené à planter des végétaux provenant de la grande vente de plantes. Il est important pour ces plantes qui poussent en extérieur de bien tasser la terre au niveau de la motte racinaire. Ainsi on évite le deséchage des racines en période de fortes chaleurs. Certaines zones des pelouses du jardin son laissées en friche. On y trouve des perce-neige, les jardiniers attendent que la plantes fanent, signe qui indique qu’elle a fini de photosynthétiser et qu’elle a donc fait des réserves pour le reste de l’année. D’où la création de zones non accessibles par le visiteur. Ces micro-espaces rappellent l’ambiance de la prairie. Cependant une fois que les perce-neiges ont fait leurs réserves les jardiniers doivent tondre rapidement. L’image du jardin en dépend, cette image du «beau et du propre», expression d’une rigueur de travail? Cela m’a semblé intéressant, on crée en quelques semaines un micro-écosystème, on favorise une rupture avec l’aspect monotone /systématique de ce jardin des familles végétales. Le jardin a beaucoup évolué depuis une dizaine d’années. On ne trouvait que des arbustes et des arbres dans ce jardin. Mike a favorisé la plantation d’herbacées et de vivaces.

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La roseraie de Cranford La roseraie de Cranford compte plus de 5000 plantes dont 1200 espèces et variétés. On trouve des espèces sauvages, des hybrides, des grandifloras, des floribundas, des polyanthas, des hybrides perpétuels, des roses grimpantes, des roses de rocailles, des miniatures. Les roses fleurissent généralement au début de l’été, mais cela dépend vraiment du temps, cela peut être avancé ou retardé à 15 jours. Ce jardin de 0,4 hectare a été créé en 1927 grâce à la contribution financière ($15 000) de Walter V. Cranford, un ingénieur dont la société a construit de nombreux tunnels de métro à Brooklyn. Les 5 000 $ donnés à sa mort pour le jardin ont contribué à la construction du bassin entouré des rosiers. Le design du jardin a été conservé depuis l’origine malgré l’ajout d’un millier de plantes. La roseraie est séparée en deux sections par un pavillon de pierre et de bois (système de pergola). La partie la plus large est composée de 15 par-terres rectangulaires plantés par des roses modernes (hybrides, floribundas, polyanthas) et aussi par des vieilles roses (beaucoup d’Europe) et des roses sauvages. La petite partie est composée de différentes roses. La gestion de la roseraie est un peu particulière car chaque jardinier s’est vu attribuer une des parcelles rectangulaires. Il doit désherber, tailler les roses et étaler le

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paillis. La jardinière en charge de l’ensemble de la roseraie supervise l’ensemble, est chargée de l’entretien à l’année et s’occupe aussi des roses autour de la fontaine. Malheureusement j’ai été amené à désherbé cette zone. Il faut compter environ 2h30 de travail pour désherber une parcelle de 4x15 m pour une personne. On trouve au moins trois types de mauvaises herbes récurrents : - Les jeunes pousses de Prunus nigra qui proviennent des sujets adultes proches de la roseraie. - Oxalis stricta L. ; common yellow woodsorel OXALIDACEAE - Glechoma hederaceae L. ; ground ivy LABIATAE


Plan simplifié de la roseraie de Cranford

Partie principale

L’allée des cerisiers

Le pavillon

Partie secondaire

On considère une plante comme mauvaise herbe à partir du moment où elle interfère avec les activités humaines. Certaines plantes poussent là où elles ne sont pas souhaitées. Elles créent une compétition avec les autres végétaux (espèces) ; elles sont toxiques et/ou allergogènes. Elles sont invasives et réduisent le développement de l’environnement. Tige quadrangulaire

0,5 mm

1 cm

Forment de petits amas épars.

Racines profondes et nombreuses, cassent facilement.

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La bibliothèque et le bâtiment du pôle scientifique

Vue sur les magnolias

La bibliothèque se présente sous la forme d’un bâtiment en demi-cercle. C’est un superbe espace, assez ancien, il date de l’époque de la construction des premiers locaux (1917). On trouve des collections de livres botaniques pour enfants, des flores, des livres sur le paysage, l’architecture, etc. On a accès à internet, à l’index et à la data base. On trouve aussi une salle secondaire où on stocke des fiches classées par thèmes (les mauvaises herbes, le design, etc.).

Accès bibliothèque

La bibliothèque annexe située de l’autre côté de l’avenue de Washington compte un grand nombre de revues botaniques, de flores, etc. magasin

entrée au 1000 avenue de Washington bibliothèque annexe et bureaux du pôle scientifique

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Robin

La faune sauvage locale Les oiseaux

European Starling Sturnus vulgaris

Summer Tanager Piranga rubra

petite crête

noir léger en liseret rose/rouge brillant

adulte mâle

Northern Cardinal Cardinalis cardinalis

Habitat : buissons et arbustes Vit en milieu suburbain

Le chant du Summer tanager est un peu similaire à celui du Robin : pituk à pikitukituk

crête rouge caractéristique

Se nourrit de graines, de fruits et de larves d’insectes. Son chant est fort et clair : woit woit woit woit chew chew chew chew chew ou pichew pichew tiw tiw tiw tiw rouge vif

adulte mâle

Le cardinal niche dans le «Native Flora garden», on peut aussi apercevoir des oiseaux migrateurs qui passent l’hiver au Mexique.

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Suivi de chantier du nouveau «herb gaden» Au cours de notre séjour au BBG nous avons eu la chance de pouvoir suivre tous les vendredi un chantier en construction. Le nouveaux herbe garden est un jardin très contemporain. Le projet fait appel à un choix de matériaux et d’équipements assez sophistiqués. On trouve par exemple des fontaines, un grand nombre d’arbres fruitiers... Certains problèmes ont pu être observés sur le chantier. Problème au niveau du sol: les machines qui ont dégagées le surplus de terre ont tassé par la même occasion le sol, l’eau ne s’infiltre plus correctement, elle ruisselle. Ce sol est censé accueillir des arbres fruitiers. Que faire? Retravailler ce sol, le décompacter, refaire des mélanges? Quelles sont les techniques de drainage? Problème de mise en place de la dalle béton, la structure métallique centrale était mal positionnée. Dans ce cas, enlever tout le béton et recommencer.

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Conclusion

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Le programme proposé au internes du jardin botanique de Brooklyn est diversifié et permet d’aborder une large palette de domaines associés au jardinage, à l’horticulture, l’art des jardin, la pédologie. C’est une formation à part entière qui permet d’obtenir un statut de jardinier et concepteur de jardin. En temps qu’étudiant en paysage nous avons été sensibles à la façon dont les jardiniers abordent l’environnement et l’utilisation des méthodes écologiques. Malgré cette démarche écologique, l’utilisation de produits chimiques, de véhicules, etc., contredisent légèrement le discours. Le stage au Brooklyn Botanique garden aura été extrêmement enrichissant d’une part, par la possibilité de travailler dans une diversité de jardins, chaque tâche/ activité prenait sens,

le personnel adopte une démarche pédagogique. Comparativement avec mon stage précédent effectué au jardin botanique de Chelsea à Londres il est intéressant de noter que les internes sont beaucoup plus suivis et cadrés au BBG. En plus de la journée de travail, ces internes reçoivent des cours de botanique, pédologie, écologie, art des jardins, urbanisme. Il y a une réelle prise en compte de l’espace et du végétal. Ce stage pratique aura été riche en enseignements techniques, botaniques et humains. Je remercie notre maître de stage Mark Fisher qui a su s’adapter à nos attentes et nous à fait découvrir le monde d’une entreprise importante et organisée.


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