Voyage en Bretagne exotique

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AMIOT Antonin 3A

Voyage en Bretagne exotique 1-3 Mars 2010


Introduction La Bretagne «exotique», péninsule sculptée par le vent et la marée nous révèle des paysages nouveaux aux climats doux où la flore originaire d’Afrique du Sud, d’Australie et d’Amérique du Sud a su s’expatrier et si bien s’adapter.

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C’est en arpentant les côtes du Finistère que nous avons découvert une multitude d’espèces exotiques poussant à l’état sauvage dans les parcs et les jardins de ce littoral bien spécifique. Ces 3 jours passés en Bretagne «exotique» ont été plus qu’un périple, mais un véritable dépaysement. Notre démarche a été de comprendre comment et pourquoi ces espèces exotiques se sont implantées dans cette partie du territoire breton. C’est à travers la visite de divers jardins, du Conservatoire Botanique National de Brest ou dans le cadre d’aménagements publics à l’échelle d’un territoire plus important (île de Batz) que nous avons découvert une gamme végétale extrêmement

riche et diversifiée à l’origine de ces paysages maritimes exotiques en contradiction avec l’image «carte postale» que l’on se fait des paysages bretons.

Sommaire La Bretagne «exotique» •Contexte géomorphologique •Contexte climatique •Des espèces patrimoniales

Le Conservatoire Botanique National de Brest (CBNB) •La structure, ses missions, son rôle •Notion de plantes menacées

•Exemples de plantes menacées et actions de conservation

Le jardin de Roscoff

•Présentation du jardin •Situation, géologie, climat •Plantes emblématiques

L’île de Batz

•L’île •Périple botanique de l’île •L’agriculture

Le jardin de Kerdalo Conclusion Bibliographie et sitographie


La bretagne exotique •Contexte geomorphologique

île de Batz

Kerdalo

Roscoff

Pays des Abers, pointes SaintMathieu, île d’Ouessant, rades de Brest et de Douarnenez, presqu’île de Crozon, pointe du Raz... Extrémité du continent, le Finistère, la fin des terres battues par les tempêtes, présente une côte découpée avec de nombreux contours, criques, plages et caps, soustendus par la grande diversité des roches du sous-sol et la présence de failles importantes. L’histoire géologique de la Bretagne est assez ancienne, elle a en effet plus de 2 millions d’années et possède encore aujourd’hui de nombreux points non éclaircis. Il apparaît en effet, au regard de son tracé tourmenté s’étendant sur près de 3000 km et représentant environ le tiers de nos façades maritimes françaises, que le relief et le sol armoricain ne sont pas d’une lecture géologique triviale.

Brest

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Secteurs côtiers = 5 domaines principaux : - Domnonéen (Cotentin, Côtes d’Armor, Léon) - Mancelien (Cotentin, Mont Saint Michel) - Centre Armoricain (Rade de Brest, Crozon, Douarnenez) - Anticlinal de Cornouaille (De la Pointe du Raz à la Loire) - Ouest vendéen

Les formes variées qu’adoptent les côtes bretonnes sont dues à deux facteurs principaux : l’érosion et la sédimentation. De là résultent 3 formes :

Les formes en relief : Falaises et récifs sont de 3 types -->Schisteuses : profil doux présentant de nombreuses fissures permettant l’implantation d’une végétation (côte du Léon au sud du Conquet).


-->Granito-gneissique : falaises escarpées et massives couvertes d’une pelouse rase et présentant une rupture à leur base crée par les vagues. Parfois prolongées par des récifs (Pointe Saint-Matthieu et Pointe du Raz). -->Gréseuses : les plus massives et les plus résistantes, au profil vertical (Cap Fréhel et Presqu’île de Crozon), percées de grottes et prolongées elles aussi par des récifs. L’épaisseur du sol est insignifiante. Les formes en creux : Abers et baies 4

-->Les baies occupent les dépressions dans les formations schisteuses (baie du Mont SaintMichel, de Douarnenez et Rade de Brest). Le plus gros des sédiments déposé est constitué de sable et de vase sablosilteuse riche en calcaire (tangue). Les zones recouvertes par les marées constituent différents milieux et différents types de végétation : le Schorre ou pré-salé, le polder ou encore la Slikke. -->Les Abers (rivières) sont des estuaires très développés d’eau salée entretenant une flore halophile,

et subissant les marées. La mer pénètre alors très profondément dans le continent (l’Aber Wrac’h, l’Aber Ildut).

Les formes d’accumulation : Dunes, plages et cordons -->Les plages sont alimentées en sables et en galets soit par l’accumulation de sables pendant les périodes de régression des dunes proches. Soit par une alimentation plus locale par les eaux de ruissellement entraînant des matériaux meubles vers le rivage ensuite étalés par les courants de marées (accumulation de sable = plage de galets = cordons). -->Les cordons littoraux résultent de la répartition linéaires des matériaux par les courants marins. Les cordons perpendiculaires au rivage sont des flèches, si elles rejoignent le continent à une île ce sont des Tombolos (Quiberon). Il existe une grande variété de cordons en Bretagne.


•Contexte climatique

La Bretagne est sans conteste un pays tourné vers la mer, elle est résolument la région française possédant la plus grande longueur de côtes : 2730 km. La mer a façonné la Bretagne et pénètre par tous les pores de son territoire. Le climat doux et humide présente de très faibles amplitudes thermiques, le gel y est rare, la neige peu importante et la luminosité élevée. Cette douceur générale est due à la proximité des eaux tièdes de l’Atlantique. L’humidité est bien évidemment très présente sur le littoral breton, aussi bien dans l’atmosphère qu’en terme de pluviométrie. Sur le littoral elle se matérialise le plus souvent sous forme de «crachin» («glizhenn») et est moins importante que dans les terres. Le vent fait lui aussi partie des facteurs identitaires des paysages bretons. Bien plus violent sur la côte que dans les terres, il résulte des perturbations venues de l’Atlantique ainsi que du phénomène de «Brise de mer». Une végétation très particulière se soumet alors à ces vents violents, elle subit ces mouvements constants, les embruns chargés de sel attaquent

ses parties aériennes. Il ne se maintient alors qu’une gamme de végétaux bien adaptés par leurs formes, leurs structures et leur physiologie. Les plantes supérieures se font très rares dans ces zones.

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•Les marees

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Basse elle nous offre son sol vaseux ou sableux et le bonheur d’y pêcher ce qui s’y trouve, haute la beauté du paysage maritime prend toute sa dimension. Le phénomène des marées est un des éléments majeurs caractérisant la côte bretonne, on vit en fonction d’elles, elles impriment un paysage et une végétation bien particulières. Le caractère très changeant du paysage maritime est dû à trois variations de marées. Un rythme biquotidien dit «semi-diurne régulier» lié aux mouvements de la lune, en résulte deux marées basses et deux marées hautes par jour (2 cycles complets) décalées jours après jours. Un rythme variant sur une période plus longue calqué sur les phases de la lune, les coefficients de marées augmentent en période de pleine lune et peuvent parfois atteindre 120. Enfin un rythme saisonnier provoquant des marées sensiblement différentes durant les périodes d’équinoxes. Ce phénomène de marées influe de manière importante les peuplements littoraux, les mouvements

constants de la marées créent un système d’étagement de végétation. Nous pouvons distinguer trois étages principaux :

L’étage supra-littoral :

Se situe au niveau des pleines mers de vives-eau, (temps d’immersion supérieur à 90 %). La vie marine y est pauvre et la vie terrestre s’installe difficilement : quelques plantes à fleurs comme le Crithme arrive à pousser.

L’étage médio-littoral :

Se situe entre le niveau des pleines mers et des basses mers. Ici les espèces résistent à l’émersion mais le retour de la mer leur est indispensable.

L’étage infra-littoral :

À partir du niveau des basses mers encore agité par les mouvements de la mer, cet étage commence à connaître une stabilisation des conditions écologiques permettant le développement d’espèces végétales.


•Des especes patrimoniales «Bleunioù Penn-ar-Bed»

Le Finistère présente une

écologie, un climat et un contexte géomorphologique originaux lui permettant d’accueillir une flore riche et diversifie de 1578 plantes dites supérieures ou vasculaires (excluant les mousses, les algues et les lichens). La première raison de cette diversité est due au linéaire exceptionnel de littoral (1250 km de côtes, soit près d’un cinquième du littoral français). Extrêmement découpé, pénétrant largement à l’intérieur des terres, il présente une remarquable variété de paysages: côtes rocheuses, sables dunaires et vases salées s’entremêlent et accueillent de nombreuses espèces différentes, dont certaines, telles le petit statice ou le narcisse des Glénans, sont uniques en France. Sur la côte, les embruns et les vents parfois violents conduisent les plantes à adopter des formes originales marquant elles aussi fortement les paysages. L’intérieur du territoire garde également les traces d’une histoire géologique mouvementée. La présence

de reliefs marqués, soumis à une forte pluviosité, permet l’installation de nombreuses plantes dites atlantiques, ne se rencontrant en Bretagne que dans les massifs des Monts d’Arrée ou des Montagnes noires et dans les bois et chaos rocheux humides du Centre Finistère. Comment se répartissent les plantes sur le territoire du Finistère? Les communes du Finistère abritent en moyenne 328 espèces différentes. Mais plusieurs communes dépassent les 500, voire 600 espèces sur leur territoire. Crozon est de loin la plus riche puisqu’elle accueille 752 plantes différentes. Cela est dû au fait qu’une large part des milieux naturels finistériens y soit représenté. On retrouve cette diversité floristique sur toute la presqu’île de Crozon mais aussi autour de la rade de Brest. La richesse floristique de la commune de Brest, pourtant urbaine, peut étonner. On oublie que cette ville portuaire est la porte d’entrée pour un grand nombre d’espèces introduites et qu’elle garde le

souvenir d’espaces naturels remarquables sur son territoire. Nombre de plantes par commune

(Source : Atlas de la flore du Finistère)

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Narcissus triandrus L. subsp. capax Le narcisse des Glénans //Protection nationale et européenne


Le conservatoire botanique national de brest Le vallon du Stang-Alar

Les principales zones du jardin 1//les serres tropicales /plantes menacées des forêts tropicales d’altitude, des îles subtropicales, des zones tropicales sèches et des forêts tropicales de plaines. 2//le pavillon d’accueil : informations et expositions 3//les plantes protégées du Massif Armoricain 4//les plantes aquatiques et de bord d’étang 5//les plantes d’Asie (Camellias, Rhododendrons et Magnolias) 6//les plantes de Nouvelle-Zélande et d’Australie 7//les plantes d’Amérique du nord

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Brest

(cbnb)

Le Conservatoire Botanique se situe en plein coeur du vallon du Stang-Alar à Brest. Carrière en activité jusqu’en 1966, le vallon est racheté par la ville et transformé en coulée verte de 2 km reliant la plage au Moulin Blanc. Une mise en scène paysagère comprenant des jeux et une végétation ornementale est développée sur 20 Ha dans la partie nord du jardin. 30 Ha sont consacrés à l’implantation du Conservatoire Botanique au sud. On trouve ainsi 4000 espèces dont 1600 pour des raisons de conservation. Le vallon du Stang-Alar jouit d’un microclimat favorable et de milieux variés qui prédestinaient ce site à devenir un jardin remarquable.

8//la rocaille exotique 9//Les palmiers et les plantes d’Amérique du sud 10//les bambous 11//les plantes des Açores 12//les Gunneras et les fougères arborescentes le port de plaisance


•la structure C’est à partir d’un constat alarmant que Jean-Yves Lesouëf (botaniste de formation) décidait de créer un jardin destiné à sauvegarder les plantes en danger. En effet, les botanistes estiment que sur les 420 000 espèces végétales recensées sur la planète, environ 20 % d’entre elles sont menacées de disparition. En 1975, il sollicite et obtient le soutien financier de l’association régionale de protection de la nature «Bretagne Vivante», du Ministère de l’Environnement puis de Brest Métropole Océane, pour implanter à Brest le premier Conservatoire botanique au monde. Il est important de constater que le concept de Conservatoire Botanique est bien différent de celui du Jardin Botanique qui fut crée dans un premier temps pour des raisons

médicinales et dans un objectif de travail d’étude et de classification. Le Conservatoire Botanique quant à lui est un concept beaucoup plus récent (1975) ayant pour but la Conservation et la Préservation de la flore menacée et protégée.

toire Botanique National est délivré pour une durée de cinq ans renouvelables, par le ministre chargé de la protection de la nature, après avis de la commission des conservatoires botaniques nationaux. 9

Depuis 1990, le CBNB est agréé par l’Etat (Ministère chargé de l’Environnement) comme Conservatoire Botanique National. Son territoire d’agrément porte, approximativement, sur les contours naturels du Massif armoricain. L’agrément en qualité de Conserva-


•ses missions Le Conservatoire botanique national de Brest est agréé par le ministère en charge de l’environnement pour une action s’exerçant sur les régions :

- Bretagne - Pays de la Loire - Basse-Normandie

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À l’international, le CBNB participe à de nombreuses missions de protection d’espèces végétales menacées d’extinction, en particulier sur les îles. Il développe ainsi des projets de conservation d’espèces à Madagascar, aux Canaries, à Madère… Le CBNB veille à l’état et l’évolution de la flore sauvage et des habitats naturels et semi-naturels du Massif Armoricain. Il effectue un travail d’identification et de conservation des éléments rares et menacés la flore sauvage et des habitats naturels et semi-naturels. Le travail d’identification et de conservation ne se fait pas seulement au conservatoire mais aussi in situ sur les stations où se développent les végétaux.

L’information et l’expertise pour le compte des administrations, des établissements publics et des collectivités locales intervenant dans l’aménagement et la gestion du territoire, L’information et l’éducation du public à la connaissance et à la préservation de la diversité végétale. On peut citer en exemple le travail qui a été effectué in situ sur une station à Eryngium viviparum. À l’époque de la prise de conscience de la raréfaction de ce Panicaut, ne subsistait alors qu’une station de 10 m2. Le premier travail a été de collecter des graines, de les multiplier ex situ et de protéger la zone in situ. Un projet de restauration de stations anciennes, aujourd’hui disparues, est actuellement à l’étude. Comment détermine-t-on la rareté d’une espèce? La cotation de vulnérabilité est attribuée en fonction du nombre de sujets en nature et en culture. Par un système de tableau à double entrées il est ainsi aisé de savoir

si une plante est rare ou non. Par exemple, le Ginkgo biloba est aujourd’hui beaucoup cultivé dans nos parcs et jardins mais se fait pourtant rare en nature. Le CBNB est en contact permanent avec le BGCI = réseau des jardins botaniques, lui permettant ainsi de connaître la disponibilité d’une espèce végétale potentiellement en raréfaction.

Apiacées Eryngium viviparum J.GAY Panicaut vivipare

Protection nationale et européenne. Son ultime localisation se trouve à Belz dans le Morbihan, au coeur d’une prairie humide où autrefois paissaient des troupeaux de bovins.


Fougère arborescente Dicksonia antartica Fougère qui pousse à l’extérieur des serres, n’aime pas trop le froid hivernal et nécessite donc d’être protégée par un paillage appliqué autour de la tige principale. Elle apprécie la fraîcheur en été.

•Les serres du conservatoire

Les serres sont composées en 4 cellules différentes occupant une surface de 1000 m2 au total. Chaque cellule correspond à un climat spécifique. L’organisation par climat va dans le sens pédagogique développé par le conservatoire. On trouve les serres scientifiques non accessibles au public et dédiées à la multiplication et à la recherche.

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La serre des montagnes tropicales humides La serre des montagnes tropicales humides se carac-

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térise par une hygrométrie élevée en été et un peu moindre en hiver. La température avoisine toujours les 18 à 20 °C. On peut y observer des espèces qui vivent en milieu naturel à 1400m d’altitude, les nuits sont fraîches dans le milieu naturel, d’où la nécessité de maintenir une température moyenne pas trop élevée. L’eau est très présente en suspension, les plantes qui s’y développent sont adaptées à la capture de l’eau. Un certain nombre de plantes sont atteintes par les cochenilles. Le conservatoire traite les maladies en lutte intégrée, c’est à dire que pour chaque maladie il introduit le prédateur adapté. Les cochenilles sont attaquées par une coccinelle marron. La lutte intégrée induit une surveillance au quotidien et une vigilance constante.

Campanulacées

Nesocodon mauritianus

Endémique de l’île Maurice Très localisée en nature, Nesocodon est principalement menacé par des plantes introduites par l’homme qui concurrencent la végétation endémique. Cette superbe espèce est maintenant diffusée au sein du réseau mondial des jardins botaniques afin d’éviter son extinction totale.

Le Podocarpus, de la famille des Podocarpacées, forme par son feuillage un véritable mur qui bloque l’eau, ses feuilles lisses font ensuite glisser l’eau à la base du tronc pour alimenter les racines.


Astéracées

Cylindrocline lorencei Île Maurice

Elle était considérée comme éteinte, seul subsistait un petit lot de graines recueillies en nature en 1982 par le fondateur du Conservatoire botanique de Brest. Des semis furent tentés, mais sans succès. Pourtant des analyses indiquaient que ces graines, incapables de germer naturellement, contenaient encore quelques cellules vivantes. Grâce à la culture in vitro, il fut possible de régénérer des plantules à partir de ces cellules. Celles-ci ne donnèrent des individus adultes qu’en 2003. Malheureusement, les graines récoltées actuellement ne germent pas. Une multiplication des plants par le biais des biotechnologies est donc en cours à Brest et au Jardin Royal de Londres à qui il a été confié des sujets en 2001. Le but de cette multiplication in vitro est d’obtenir rapidement de nombreux spécimens afin de tenter la réintroduction de cette plante à l’île Maurice.

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Hibiscadelphus giffardianus

Malvacées

Hibiscadelphus giffardianus Hau Kuahiwi Originaire d’Hawaii 14

Ses feuilles rugueuses bloquent l’eau en suspension. La forme concave des feuilles permet ainsi l’accumulation de l’eau piégée, lorsque la feuille est remplie elle se renversant en arrosant ainsi l’arbre.

Les derniers individus sauvages de cet arbre ont totalement disparu en 1930. Heureusement, des graines et des boutures avaient été prélevées au préalable et cette espèce a survécu en culture au Jardin botanique d’Hawaii. Sa disparition semble en partie due aux coulées de lave et au bétail introduit qui a profondément transformé les milieux naturels de cet archipel. Cependant la cause principale de son extinction est plus probablement liée à la destruction

d’oiseaux, également endémiques de ces îles, qui, grâce à la forme particulière de leur bec, assuraient la reproduction de cet arbre. Quelques Hibiscadelphus ont été récemment réintroduits, sans toutefois pouvoir garantir le maintien durable de ces arbres en nature suite à l’extinction de leur oiseau pollinisateur.


La serre des iles oceaniques subtropicales C’est le lieu où l’on trouve le plus

d’espèces en voie de disparition. Le climat y est plus sec et plus frais. Au cours de ces explorations, l’homme à énormément découvert mais à aussi beaucoup détruit. Autrefois recouvertes de forêts séculaires habitées par les animaux peu craintifs car connaissant peu l’humain, ces îles se sont vues défigurées par plusieurs menaces pressantes. Le massacre des forêts à des fins économiques, l’implantation de nouvelles espèces des pays colonisateurs, le développe- ment de la concurrence entre ces plantes, la prédation liée au cheptel vivant sur ces îles, les aménagements touristiques, la pollution et l’agriculture. Certaines îles subissent une menace encore plus violente : le stockage de déchets toxiques et nucléaires. Il est important de noter que ces îles se caractérisent par un endémisme à plus de 70%. La France métropolitaine est à 4% alors que Madagascar à 90%. D’où cette priorité vers les milieux insulaires.

Les plantes sont conservées bien entendu pour leur rareté mais aussi pour leur qualité. Quotidiennement on découvre de nouvelles vertus thérapeutiques des plantes. D’où la nécessité de les préserver et de les multiplier. Le conservatoire fonde son discours sur 3 raisons morales : - Tout être a le droit à la vie - La question de l’héritage - «Pas de plantes, pas d’Homme»

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Geranium maderense

Geranium de Madère Cette espèce, qui réalise son cycle en 3 ans, est autofertile et produit une très grande quantité de graines. Son extinction à Madère semble donc surprenante mais elle est certainement liée à la dégradation de ses habitats.

Asparagus fallax Swent


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La serre des zones tropicales seches Malgré les faibles précipitations et l’apparente asphyxie du milieu, les zones tropicales sèches abritent une flore et une faune très importante. Nous sommes là face à un type de végétation bien particulier développant toute sorte d’adaptations pour résister à la sécheresse. Conservation de l’eau, formes de feuilles atrophiées pour limiter la transpiration. La serre est en total remaniement. Elle regroupe un certain nombre d’espèces qui n’ont plus leur place, soit par ce que se ne sont pas des plantes prioritaires soit par ce que d’autres jardins en assurent la préservation.

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*de gauche à droite Pittosporum balfourii cufondotis

Astrophytum myriostigma Trichocereus vaterii Echinocactus grusonii

Ruizia cordata Réunion

Bois de senteur blanc/ bois chanteur

Philibert Coberson, un grand botaniste français a permis sa réintroduction à la Réunion après l’avoir cultivé et protégé au conservatoire de Brest. La raréfaction de l’espèce était due à la pression exercée sur le milieu par les chèvres, les touristes... C’est une espèce dioïque qui se caractérise par son polymorphisme. Les jeunes pousses sont frêles et vert glauque alors que les pousses plus âgées sont coriaces, vert pâle et recourbée vers l’intérieur procurant de l’ombre au feuilles inférieur ainsi l’arbre économise l’eau se faisant rare.


la serre des forets tropicales humides Le passage dans la serre des forêts tropicales humides nous plonge dans une atmosphère transpirante et chaude. Épiphyte, arum titan, dracena floribunda, orchidées plantent le décor d’un paysage exotique dont l’architecture organique révèle des espèces surprenantes et mystérieuses.

Amorphophalus titanum Arum titan

L’arum titan au cycle bi-annuel produit une inflorescence atteignant les 1,50 m de hauteur. Cette plante spectaculaire attire de nombreux visiteurs lorsqu’elle est en phase de floraison. Le conservatoire la préserve et profite des bénéfices financiers qu’elle génère par son caractère événementiel. DROSERACEAE Drosera binata Labill. Rossolis à feuille fourchue sud-est Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande

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du jardin au port de plaisance En descendant en direction du port de plaisance on sort progressivement du conservatoire en traversant une zone tampon qui contraste avec ces deux entités fortes. Un véritable projet de paysage pourrait être proposé pour requalifier cet espace. C’est un lieu qui s’est construit sur lui-même, torturé et sculpté par le béton et l’acier. Le panorama final à la sortie du tunnel est assez saisissant, en s’ouvrant sur la rade de Brest. 18

Equisetum hyemal Prêle d’hiver

Erica lusitanica Rudolphi France, Portugal, Espagne

Dasylirion sp


Le jardin exotique de Roscoff

Le jardin de Roscoff situé

à l’extrême nord du Finistère trouve sa place au sein d’une côte découpée et sculptée par la mer. Ce jardin tourné vers la Manche nous révèle un paysage exotique contrastant avec l’ambiance maraîchère alentour. C’est en 1987, à l’initiative de Daniel Person et Louis Kerdilès que ce jardin exotique s’implante sur ces quelques 1,6 Ha de littoral. À première vue ce jardin semble étendu, cela est dû à une conception réfléchie harmonisant allées sinueuses, plantations massées sur des tertres et fenêtres ouvertes sur la mer. Géré par une association «loi 1901», le GRAPES (Groupement Roscovite des Amateurs de Plantes Exotiques Subtropicales), il présente plus de 3000 espèces et variétés de plantes originaires de l’hémisphère sud. C’est un jardin qui héberge des Collections Nationales CCVS (association privée qui donne l’agrégation) pour la famille des Restionaceae et pour le genre Aeonium ainsi que les Collections Agrées CCVS pour les genres Protea, Kniphofia et Melianthus.

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Le belvédère appelé Roc’h Hievec permet d’admirer les environs du jardin.

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Le climat de Roscoff adouci par le Gulf Stream permet de cultiver toutes ces plantes. Le micro-climat généré par une exposition marine nord et sud ainsi que la présence d’une masse granitique de 18 mètres de haut, préserve les plantes du gel en restituant la chaleur pendant la nuit. Le jardin est divisé en petites cellules séparées par des haies et limitant l’action du vent. La moyenne globale des précipitations est de 880 mm/an. Tous ces facteurs favorisent une biodiversité.


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Le jardin mêle écran de cordylines et d’eucalyptus et fenêtres sur la mer


Les plantes exotiques

Aloe arborescens Afrique du Sud

Aloe distans Afrique du Sud

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Succulente plus ou moins rampante, aux rosettes de feuilles persistantes vertes bleutées, tachées de points blancs et bordées de minuscules dents jaunes piquantes. Se plaît en plein soleil. Plantation en terre drainée-légère.

Aloe x spinosissima Afrique du Sud

Arbuste succulent ramifié, aux rosettes de feuilles persistantes vert-bleuté , aux bords ondulés. Magnifique épis de fleurs ramifiés rouges et orangés très vifs, de 20 à 40 cm de haut, de janvier à avril.


Les agaves en poussant sur elles-mêmes entraînent la décomposition des feuilles inférieures. On obtient alors une gamme chromatique surprenante et esthétique.

Les Agaves sont des plantes mo-

Furcraea longaeva

nocarpiques, c’est-à-dire, qu’elles meurent après la floraison, en laissant à son pied plusieurs rejets qui prendront la relève.

Pluie d’étoile du Mexique

Agave americana ‘Striata’

AGAVACEAE

C’est une plante herbacée faussement arbustive se rapprochant des Agaves. Les feuilles jusqu’à 2 m de long sont disposées en rosette. Elles sont coriaces à limbe légèrement coupant. Adulte, la plante possède une cinquantaine de feuilles. Son inflorescence est spectaculaire, pouvant atteindre les 13 m de hauteur.

Mexique

Grande plante vivace succulente formant une rosette de longues et larges feuilles charnues et rigides, de couleur gris-bleutée, parcourues de lignes fines lignes jaune et crème, avec une épine terminale et des bords dentés. Magnifique hampe érigée de fleurs jaune en entonnoir regroupées en panicules, de 4 à 6m de haut, en été.

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Carpobrotus edulis

Aïzoaceae Caractère invasif

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Proteaceae Les Protea sont des plantes d’Afrique du Sud et d’Australie. Elles ont développé une résistance au feu grâce à leur morphologie. Elles poussent sur des sols pauvres et acides. Devenant des arbustes pour un bon nombre d’entres elles, il pourrait être possible des les utiliser dans les Landes. En effet, leur résistance au feu, leur faible demande par rapport au sol pourrait en faire des haies parfaite pour les parcelles de pin maritime et apporter ainsi de la diversité.

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escapade sur l ile de Batz L’île de Batz fait partie des îles

du Ponant (association regroupant 15 îles bretonnes). Elle se situe à 2 miles au large de Roscoff, sur la côte nord du Finistère. Elle s’étend sur 3,5 Km de long et 1,5 Km de large. Le

climat est doux et océanique, bénéficiant du Gulf Stream, ce qui a permis une agriculture maraîchère diversifiée de qualité mais aussi l’implantation d’espèces exotiques. Cette terre siliceuse et relativement profonde est particulièrement

fertile et permet de produire des légumes primeurs.

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Roscoff


La plupart des plantes exotiques de l’île ont été importées. Contrairement à ce qu’on a pu voir à Brest et à Roscoff, à Batz elles sont employées à des fins ornementales dans les jardins privés, dans l’espace public, en agriculture.

L’utilisation de certaines de ces plantes pour la fixation des cordons dunaires a aussi permis leur propagation sur le littoral breton.

Des ports comme Brest, Lorient, Nantes ou Bordeaux constituaient de véritables portes d’entrées pour les plantes exotiques. Toutes n’étaient pas envoyées directement aux jardins botaniques, on pense au «Jardin des plantes» à Paris. La diffusion a été progressive.

L’emploi de ces plantes à des fins ornementales construit des paysages importés, un exotisme très prisé par les touristes, en quête de diversité.

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Elles font partie intégrante du quotidien, aussi bien en terme d’ornement que de cultures. Les habitants de l’île ont peu à peu intégré ces plantes venues d’ailleurs

à leur paysage. Voilà maintenant plus d’un siècle que le paysage batzien est partagé entre exotisme et végétation endémique.

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Les murs de pierres, constitutifs d’un paysage construit, abritent de nombreuses espèces végétales. Ils protègent les cultures, organisent le parcellaire, soulignent les nombreuses sentes irriguant le bourg. De nombreuses espèces se développent ainsi dans les anfractuosités de la pierre.


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La majorité des plantes que nous avons pu observer dans les jardins de Brest et de Roscoff est fortement représentée sur l’île de Batz. Les plantes exotiques de l’hémisphère sud font l’objet d’une utilisation différente, plutôt ornementale et liée à l’usage particulier. Un tour de l’île nous a permis d’observer la végétalisation des jardins et de constater ainsi à quel point le vocabulaire végétal exotique a été intégré ici et caractéristique de l’identité paysagère. L’intégration de la végétation aux jardins particuliers est le stade ultime de l’installation de ces plantes sur l’île.

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Les espèces utilisées pour les haies bocagères sur l’île se retrouvent dans la gamme présente dans les jardins particuliers (limites de propriétés et protection contre le vent). On y trouve Euonymus japonica, Olearia virgata, Eleagnus x ebbingei. Ces plantes possèdent le plus souvent un feuillage gris coriace et parfois recouverts d’une pruine. Les meilleurs exemples restent les éleagnus qui résistent à (presque) tout : la sécheresse, la pollution, le vent, les sols salés, les embruns et les tailles répétées. Ils sont peu réceptifs aux maladies et résistent très bien au froid. Cependant, la première espèce introduite pour sa qualité brise-vent (entre 1870 et 1930) n’est pas dans les haies. Le Cupressus macrocarpa est emblématique de l’île et sur de nombreuses autres portions du littoral Breton (presqu’île de Quiberon, Belle-île notamment) car il fait partie des espèces (résineux en majorité) qui ont totalement modifié le paysage breton originel de la lande acide en venant y introduire la strate arborée.


Aux XVIIIe et XIXe siècles, les hommes étaient tous marins et les femmes travaillaient la terre ; ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’île changea radicalement de visage, avec la décroissance du cabotage et l’orientation agricole du nord-Léon vers le maraîchage. Désormais l’île est sujette à une exploitation agricole très importante : deux des plus grandes coopéra-

tives agricoles bretonnes et même françaises, « Prince de Bretagne » et « Savéol » y sont basées. Ce sont principalement des choux-fleurs, des artichauts et des oignons, ainsi que des productions en pépinières plus ou moins spécialisées permettant les échanges avec les jardins botaniques du monde entier.

«Côte sauvage»

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Le jardin de kerdalo

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vallée du bas

bâtisse+pelouses carrés de vivaces terrasses

La Manche Le Jaudy Kerdalo

grotte italienne cheval pigeonnier azalés erable

bois fontaine Saint-Fiacre pré des araucarias lande dorée canal


vallée du haut

Mercredi matin nous sommes

chaleureusement accueillis par Isabelle VAUGHAN, propriétaire du jardin et fille de Peter Wolkonsky, créateur et concepteur de Kerdalo. Cet homme, amoureux de la peinture, quitte Saint Petersbourg en 1901, pour s’installer à Paris. Après de multiples voyages en Italie qui influenceront ses choix architecturaux (jardins en terrasses), il se met à collaborer avec certains pépiniéristes comme Cailleux, Croux. Il développe ainsi un premier jardin à l’ouest de la région parisienne, mais dit-il «la terre y est trop calcaire pour y faire pousser des rhododendrons ou autres espèces acidiphiles...». C’est ainsi qu’il s’oriente vers la Bretagne, dans les Côtes d’Armor, sur ce vallon de 18 hectares qui était autrefois occupé par des cultures de lin, il n’était qu’un marécage quand le prince commença à l’investir. En 1965, il se met alors à travailler les grandes structures du site en conservant les anciens chemins. Environ 10 hectares sont consacrés au jardin et seulement 2 jardiniers y travaillent à temps plein.

Kerdalo mêle de bonnes conditions climatiques (de l’eau et de la douceur) avec la topographie du vallon permettant d’établir un jardin en terrasses ouvert sur le paysage, boisé et amenant le promeneur vers le Jaudy par le chemin de l’eau. C’est un jardin modelé et travaillé par le jardinier, véritable sculpteur du paysage. Ce jardin de style anglo-saxon révèle une ambiance champêtre aux lignes douces et composées. Le passage d’espaces intimes à des larges dégagements de vue sur la propriété se fait sur des transitions douces guidées par le chemin sinueux. Le mélange de plantes rares avec des végétaux communs permet d’obtenir une composition riche et variée. Ainsi chaque plante se révèle comme étant une touche de peinture dans un tableau. Magnolias, camélias, rhododendrons se développent tout le long de la vallée et rythment notre ballade sur le chemin de l’eau.

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... en descendant vers le Jaudy dans la vallee du bas La vallée du bas est dessinée par le chemin de l’eau qui mène sur les rives du Jaudy. Le chemin sinueux traverse différentes ambiances paysagères. On évolue essentiellement dans un milieu boisé, planté de fougères arborescentes et de gunneras, dont les larges feuilles retournées pendant l’hiver leur attribuent des allures de cloches funèbres, donnant un caractère mystérieux au jardin.

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Gunnera manicata


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... en remontant vers la vallee du haut L’étang principal, couvrant près de 1 Ha a été créé de toute pièce, il recueille les eaux du vallon et reflète la maison.

Ces assemblages ont été créés avec des galets collectés dans les environs et disposés directement sur une chape de béton armé de 20 cm d’épaisseur. Calés avec une fine couche de ciment sec simplement posé une fois le dessin terminé.

Les chênes verts à l’arrière, tiennent l’ensemble du coteau de l’ancienne carrière et jouent pleinement leur d’écran brise-vent.

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chênes verts


En étant sur les terrasses, on ressent tout de suite le microclimat, nous débarquons dans la partie la plus chaude et la plus ensoleillée, «le petit Nice». On peut alors y observer des plantes venues d’Afrique du Sud, d’Australie, de Turquie... Les plantes exotiques s’associent ici pour crée un nouveau cortège de notre époque.

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graffiti, port de commerce de Brest

conclusion Ces quelques jours passés en Bretagne «exotique» nous ont transporté dans un monde nouveau, dont les paysages étonnants suggèrent la rêverie du lointain. Au cours de ce voyage nous avons pu observé les différentes façons d’utiliser des plantes exotiques sur le littoral breton, que ce soit dans les paysages agricoles, les jardins particuliers, l’aménagement de l’espace public, les jardins botaniques et de conservation. Ces plantes exotiques construisent un paysage importé, venu d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Amérique du sud ou encore d’Afrique. Ici le temps semble arrêté, le rythme des saisons ne s’avère pas synchronisé avec celui de l’arrièrepays. Le paysage évolue sans cesse, les façons de le construire et de l’habiter aussi. L’exemple de la Bretagne «exotique» révèle comment en quelques siècles l’homme a pu façonner ce littoral au gré de ses découvertes, de ses voyages, des colonisations, de l’influence du tourisme, de l’exotisme.

Une problématique intéressante se dégage de cette excursion, celle de l’identité du paysage? L’endésmisme est un caractère identitaire, qu’en est-il des espèces importées? Dans les exemples abordés elles ne dénaturent en aucun cas le territoire, au contraire elles le valorisent et rappellent aux visiteurs les lointains voyages qu’ont effectué et effectuent encore les Bretons.

Bibliographie et sitographie • Le tour de France d’un géologue-François Michel-éd.BRGM • La Bretagne du Mont Saint Michel à la Pointe du Raz (éd. delachaux et niestlé) • www.diren bretagne.com • www.tourisme-bretagne.com • http://natura2000.bretagne.ecologie.gouv.fr • http://www.anarvorig.com/faune_flore_bretagne/article-663.php • www.bretagne-environnement.org • http://www.bretagne-environnement.org • http://prod-crjbretagne.integra.fr • http://www.cbnbrest.fr • www.greenpeace.org • http://www.plantesgrasses.com


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