VIVRE LE BASSIN 10 (version numérique)

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ÉDI TO

Vivre le Bassin 15 bis rue Gustave Loude 33260 LA TESTE-DE-BUCH Directeur de la publication Rédacteur en chef Yann Crabé infos@vivrelebassin.fr Administration et finance Marjorie Batikian marjorie@vivrelebassin.fr Direction artistique & Design graphique Grand National Studio hello@grandnationalstudio.com RÉDACTION Journalistes & photographes Pascal Bataille, Patrice Bouscarrut, Ineh, Jean-Christophe Lauchas, Sabine Luong, Mélanny Rodrigues Secrétaire de rédaction Isabelle Calmets ABONNEMENTS Vivre le Bassin www.editionsvivre.fr marjorie@editionsvivre.fr VIVRE LE BASSIN est édité par Capitale Publishing SARL de presse au capital de 5 000 € Siège social 55, boulevard Pereire 75017 PARIS RCS Nanterre 517 815 908 Gérant : Yann Crabé PUBLICITÉ & PARTENARIATS Contact : 06 08 68 33 88 infos@vivrelebassin.fr Distribution France MLP Numéro commission paritaire CPPAP : 0324 K 94831 ISSN : 2781-8357 IMPRIMERIE ROTIMPRES Girona, Espagne

Découvrir le Bassin autrement

A

u moment où j’écris ces mots, je pense « en mai, fais ce qu’il te plaît » ; et si on prolongeait le dicton jusqu’à la fin de l’été ? Et si on se faisait plaisir, à volonté… Après tout, les vacances sont là pour ça. Rire, lire, se détendre, lâcher prise, ralentir le rythme, lézarder au soleil, danser, faire du sport, adopter un état d’esprit serein et détendu, vivre des moments de joie et de légèreté en famille, entre amis… prendre le temps. Et si on s’évadait dans cette nature si généreuse autour de nous, et si on se laissait séduire par la magie d’un lever ou coucher de soleil, et si on sortait des sentiers battus pour découvrir le Bassin autrement, ce territoire qui a su garder toute son authenticité au gré des vents et marées et qui réserve de si belles surprises. Dans ce cadre enchanteur et coloré, les activités ne manquent pas, c’est un monde fascinant aux multiples paysages, avec ses ports ostréicoles, ses plages de sable fin à perte de vue, sa forêt de pins, ses dunes, ses villes et villages entre terre et mer. Profitons du moment présent lors de balades à pied ou à vélo à la découverte d’un patrimoine architectural et naturel exceptionnel et préservé, de dégustations d’huîtres les pieds dans l’eau, de sorties en bateau, de moments festifs et de partage, ou de parenthèses joyeuses qui nous permettent de vivre les traditions d’ici. Ce Bassin je l’aime, nous l’aimons et si vous êtes de passage ou en vacances, vous l’aimerez forcément. Il y a les incontournables

comme la dune du Pilat, les cabanes tchanquées ou le phare du Cap-Ferret, mais il recèle d’autres merveilles, et pour les découvrir, il faut souvent se perdre, il se dévoile aux plus curieux. Et puis il y a ces hommes et ces femmes qui l’animent et font honneur à notre territoire. Ce sont des commerçants, restaurateurs, ostréiculteurs et pêcheurs, professionnels du tourisme, des acteurs économiques dynamiques, des artistes, des particuliers aux idées créatives et novatrices… Ils sont toujours et encore mis en avant dans cette nouvelle édition estivale. Ils le valent bien, ils ont tant à dire, à montrer, à transmettre et à partager ; c’est eux, avec générosité et authenticité, qui font Vivre le Bassin. Ils se prénomment Virgile, Clément, Adeline, Hugo, Simon, Laurent, Fanny, Jérémy, Igor, Nicolas… ; ils vont vous surprendre et vous aurez sûrement envie de les rencontrer. Bonne lecture et profitez de cette belle saison, sous le soleil exactement !

Jean-Christophe Lauchas

Photo de couverture Maxime Gautier

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facebook.com/ vivrelebassin Le papier de ce magazine est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées. pefc-france.org

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SOMMA I RE

Culture —

Ça bulle pour Isabelle Carmen Fuentes p. 10

© Patrice Bouscarrut

© Mélanny Rodrigues

© Jean-Christophe Lauchas

V I V RE L E BASSI N ÉTÉ 2023

Food —

Chez Bidart, un décor de carte postale p. 48

Brownie & Cloud, braqueurs de papilles p. 30

Du métro à Cazaux, Fanny Seï (en)chante p. 12

Gamins des sables pour toujours p. 32

Fanny Mariani sublime le skatepark de GujanMestras p. 14

La cuisine Nacrée de Marc-Antoine et Adeline p. 36

Juliette surfe avec l’encre de Chine p. 16 Pitt Borelli réinvente l’univers des comics p. 20 Galerie Saint-Martin, marchand de rêves et d’émotions p. 24 Le monde pastel de Sarah Quarelle p. 26

Reportage — Dans les coulisses du sémaphore, la vigie du Bassin p. 52

Portfolio —

Mer —

Cabane 164, la dégustation les pieds dans le sable p. 40 L’Agence nautique de Charlotte et Michel Vanhove p. 42 Virgile Lauga invente Pinasse électrique p. 44

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L’œil de Charlotte Ducamin perce les cœurs p. 60



SOMMA I RE

Mode Déco —

Les panamas de Nicolas et Sandra p. 68 Cesâmes, la cabane aux trésors p. 69 Socool, créateurs de cordons de lunettes p. 74 Première Ligne réinvente l’immobilier d’exception p. 78 L’Endroit déco rêvé de Sophie p. 82

© Mélanny Rodrigues

© Maxime Gautier

© Mélanny Rodrigues

V I V RE L E BASSI N ÉTÉ 2023

Green —

L’Esprit libre de Lunalaya p. 100

Des pièces uniques fabriquées à la main p. 86 Au cœur du domaine de La Montagnette p. 88 Fringuette fête ses 30 ans p. 92

Sport Bien-être — La beach culture dans la peau p. 96

Enfants — Juliette en salopette et Bertrand Cure p. 104 Des vêtements d’allaitement made in… p. 106 Les règles, elle en fait son affaire p. 110

+ Le billet de Pascal Bataille p. 114

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Culture ×

“Une œuvre d’art qui n’a pas commencé dans l’émotion n’est pas de l’art.” Paul Cézanne

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© Antoine Zerbini

© Sabine Luong

Ça bulle pour Isabelle Carmen Fuentes

CHAMPAGNE ! Après avoir obtenu son CAP de photographe, la Testerine Isabelle Carmen Fuentes est partie à Paris faire une école de théâtre. Quelques voyages plus tard et après avoir vécu sur l’île volcanique pleine d’énergie de Lanzarote, marquée par le peintre César Manrique, ce sont les arts plastiques qui la happent. Cette artiste plasticienne multidisciplinaire fait fi des conventions et peint à l’instinct, inspiré par l’art brut, la figuration libre, les couleurs et des maîtres tels que Basquiat, Robert Combas, Frida Khalo. Le lâcher-prise et être soi, c’est son truc. Quelques expositions sont à son actif et son travail coloré peut être vu sur les réseaux sociaux. Fin 2022, son travail est remarqué par une galerie de New York. Elle lui propose d’exposer une toile avec un collectif d’artistes internationaux émergeants durant dix jours à Manhattan, du 20 au 29 janvier 2023. De retour de cette expérience incroyable, elle répond à un appel à projet des Vignerons indépendants de Champagne. Elle fait partie des 15 artistes sélectionnés pour customiser des bouteilles de champagne qui seront exposées jusqu’au 14 juillet à la Cité du vitrail à Troyes. Ces bouteilles feront l’objet d’une vente aux enchères caritative en NFT au profit du projet « Bulles innovation solidaire » soutenu par la sénatrice de l’Aube, Vanina Paoli-Gagin. Enfin, son exposition « Dans mon monde » sera visible du 14 juillet au 16 août au Garage Gallery de Luxey en pleine période du festival Musicalarue. Une artiste à suivre… SL

© DR

instagram.com/isabelle_carmen_fuentes – isabellecarmenfuentes@gmail.com

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Fanny Seï

On vous voit beaucoup sur les scènes girondines. Quel a été le départ de votre aventure musicale ? J’ai d’abord travaillé dans un groupe en tant que chanteuse et guitariste. Ensuite, j’ai enchaîné sur un duo avec une copine de ma formation musicale. On a beaucoup tourné. Et en parallèle, j’ai joué dans le métro en solo. J’ai vécu cette expérience comme une chance car j’ai touché énormément de monde, c’est très enrichissant, et j’y ai reçu tellement de bonnes énergies. Tout le monde ne peut pas jouer dans le métro ; il y a un vrai casting. Le public dit de vous que vous êtes une chanteuse à multiples facettes ? Je crois que ça vient du fait que je travaille beaucoup avec un looper, un système qui me permet d’enregistrer des boucles musicales, des voix, des sons. Je ne suis pas qu’une guitare-voix mais plutôt une femme orchestre qui chante. Votre dernier EP, Prélude, a connu un vif succès. Quelle est la suite ? Je compose actuellement un deuxième EP qui sera vraiment

© Jean-Christophe Lauchas

Fanny Seï a commencé à chanter dans le métro à Paris. Aujourd’hui, celle que l’on surnomme la Femme orchestre vit sur le bassin d’Arcachon et joue dans différentes salles de la région, avec un spectacle pop, acoustique, dynamique, tout en couleurs et émotions.

différent du premier. Je rentre d’ailleurs d’une semaine de travail et de formation avec Voix du Sud, fondée par Francis Cabrel dans sa région. J’ai eu la chance de le rencontrer et c’était vraiment un super échange. Comment définir votre univers ? Pas facile à définir, mais je dirais pop acoustique avec des touches électros. J’aime aussi mélanger tout ce qui est musiques du monde. La scène, pour l’artiste que vous êtes, c’est important ? Oui, vraiment. Je ne conçois pas la musique juste en restant dans un studio à enregistrer. Je prends un vrai plaisir à être sur scène, j’aime les gens, l’échange, le partage. 012

Vous chantez vos compositions mais aussi de nombreuses reprises ? J’aime revisiter et ré-arranger certains succès, et le public adore. Faire ces reprises m’a permis de définir mon style. Je suis une artiste heureuse et j’ai la chance de chanter dans des endroits magnifiques, comme sur le bassin d’Arcachon. JCL

Contact : Retrouvez l’actu et les dates de concerts de Fanny Seï sur Facebook, Instagram et Youtube.



Fanny Mariani sublime le skatepark de Gujan-Mestras

Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

En seulement six jours, Fanny Mariani a graffé le bowl du skatepark de Gujan-Mestras. Une véritable œuvre d’art, une réussite et un exploit de la part de cette jeune artiste teichoise qui a décidé, à seulement 26 ans, de vivre de son art.

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“C’était un pari un peu fou, ce fut très intense mais j’ai relevé le défi”

Maison des jeunes pour la margelle. Une trentaine de bombes et 25 kg de peinture ont été nécessaires. Ce qu’elle a réalisé est impressionnant. « J’ai tellement de bons retours, c’est encourageant. Tellement heureuse de voir la joie des petits, des rideurs. J’ai pas fait ça pour moi mais pour eux », précise Fanny, très humblement, avant d’avouer qu’elle aimerait beaucoup sublimer d’autres skateparks.

Impressionnant bowl

En seulement six jours

Besoin de créer

Le skatepark de Gujan-Mestras, situé dans la zone des loisirs, fait partie des équipements sportifs les plus fréquentés du Sud-Bassin. Construit en 2011 sur une idée d’un groupe de jeunes skateurs investi au sein du conseil municipal des jeunes, il est classé parmi les dix meilleurs de France. Il est composé de deux parties. La première est une aire de street de 745 m². La seconde est un bowl, piscine californienne d’environ 145 m². C’est cet impressionnant bowl que Fanny Mariani, une jeune Teichoise, a décidé il y a quelques semaines d’embellir. Le résultat est bluffant !

Tout commence l’été dernier. Elle anime un atelier de graff (dessin sur un mur réalisé de manière artistique à l’aide d’une bombe de peinture) à la Maison des jeunes de Gujan-Mestras. Amoureuse du skatepark qui la faisait rêver quand elle était gamine, elle propose à la mairie de graffer le bowl. Elle fait part de ses idées, présente des maquettes, et son projet est validé. C’est en avril dernier qu’elle réalise son œuvre, en seulement six jours ! « C’était un pari un peu fou, ce fut très intense mais j’ai relevé le défi », raconte Fanny, avant d’ajouter qu’elle a été aidée par quelques enfants de la

Cette enfant du Bassin a toujours eu la fibre artistique. « Gamine, je dessinais, je peignais, je faisais des bracelets et attrape-rêves, j’avais besoin de créer », explique-t-elle. Encouragée par son entourage, elle a décidé de se mettre à son compte et de vivre de son art dans le domaine de la peinture, le tatouage et la photo. Avec une incroyable énergie, ce petit bout de femme dotée d’une forte sensibilité travaille actuellement sur plusieurs projets et des expositions sur le Bassin mais aussi à Bordeaux avec son chéri musicien.

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instagram.com/piou_arrt


Photos © Patrice Bouscarrut

Juliette surfe avec l’encre de Chine

Texte Patrice Bouscarrut

Photos Voir mentions

À Andernos, la vie de Juliette Muse s’égrène entre dessins à l’encre de Chine, créations digitales et surf. Le rêve. Cette jolie blonde originaire de La Ciotat a pris la route vers le Sud-Ouest, certainement pour la proximité des grosses vagues océanes mais aussi pour l’art de vivre. Ses voyages en Australie, en Suisse, à Bali sont autant de jalons qui ont alimenté son imaginaire. Et depuis trois ans, cette trentenaire est illustratrice à plein temps. 016


Juliette Muse propose notamment des illustrations digitales pour les entreprises, mais aussi pour les familles. Une photo envoyée et hop, voilà votre tribu croquée avec un trait épuré et beaucoup d’humour. Elle est à l’écoute et propose une création unique pour célébrer les petits moments de la vie de manière originale. Et ça marche. Elle a des commandes partout dans le monde. Le geste sûr, la maîtrise de sa tablette graphique, un trait épuré, Juliette a trouvé son style qui fait mouche à tous les coups. Les entreprises aussi sont séduites par son art. Le magasin Quiksilver de Lacanau lui a commandé une peinture originale pour sa déco.

Chez Home Me au Cap-Ferret, c’est une planche de surf avec une de ses illustrations qui trône dans les bureaux. Les planches de surf (encore) avec la patte de Juliette, on peut les trouver chez Thobeka Shapes à Lège. Mais Juliette c’est aussi un mélange d’énergie, de maîtrise et de poésie. Et sa technique de prédilection, c’est bien l’encre de Chine. « J’ai accroché tout de suite, j’adore le monochrome, pur et simple à la fois, les dégradés de noir. Comme avec l’aquarelle, on joue avec l’eau. On ne cherche pas la perfection, si on fait une tache, il faut s’en servir dans le dessin », explique Juliette. « L’encre de Chine, c’est très spontané, méditatif et on n’a pas besoin de beaucoup de technique pour s’amuser. » 017

© Juliette Muse

Une palette de talents et de techniques impressionnante


Photos © Juliette Muse

“Ce qui compte avec le pinceau, c’est le mouvement, la respiration. C’est très instinctif. Il y a un côté aléatoire, spontané, libératoire” L’envie de transmettre Elle propose également des ateliers apéro pour découvrir cette activité. Elle apprend aux néophytes à travailler avec la lumière, s’initier au goût de la création. « J’aime transmettre, partager. Je participe à beaucoup d’ateliers. Aux enfants, j’explique comment rendre un portrait expressif, rien qu’en positionnant les sourcils différemment sur le dessin, je leur apprends à observer », expose Juliette. Et puis, l’encre de Chine et l’apéro, ça marche bien ensemble. « Ce qui compte avec le pinceau, c’est le mouvement, la respiration. C’est très instinctif. Il y a un côté aléatoire, spontané, libératoire. Je trouve ça très bien de pouvoir le transmettre », poursuitelle.

Après un master en médiation culturelle, une licence en sociologie, Juliette se destinait plutôt à un travail dans ce domaine. « J’avais envie de transmettre la culture, mais il n’y a presque que des emplois à Paris, c’est un milieu très fermé, précaire. Sur le principe, je trouvais ça bien comme boulot, mais pas comment ça se passait », regrette-t-elle. Après trois années à parcourir le monde, dans l’événementiel culturel, jamais loin des plages pour pratiquer le surf, Juliette est revenue en France, dans les Landes, puis sur le Bassin. Avec toujours l’envie de transmettre, de partager autour du dessin. juliettemuse.com

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© Sabine Luong

Dans l’univers des comics

Texte Sabine Luong Photos Pitt Borrelli (sauf mentions)

Parfois, il faut s’accorder du temps pour laisser aller sa créativité que l’on met au second plan afin de répondre aux exigences de la vie. Déjà cinq ans que Pierre-Yves Borrelli, plus communément appelé Pitt par ses amis, a décidé de quitter le monde de la restauration parisienne pour s’installer sur le Bassin, où il venait passer des vacances en famille. 020


S

’accorder six mois pour penser à son devenir, ce n’est pas beaucoup dans une vie, mais suffisant pour que Pierre décide de donner du sens à sa vie. Travailler le bois et se former à la profession de charpentier lui apparaît comme une évidence. Il prend également le temps et s’accorde le loisir de reprendre le dessin et la photo à ses heures tranquilles. « J’ai toujours été un créatif et j’ai beaucoup dessiné quand j’étais enfant. » Son coup de crayon est d’ailleurs si assuré que certains de ses amis ont déjà fait appel à lui pour créer le logo de leur entreprise.

La révélation du collage Ce passionné de comics et de science-fiction depuis sa plus tendre enfance se délecte des planches de dessins. Notamment celles du précurseur des comics, Jack Kirby, scénariste de la série Captain America, créateurs des Quatre Fantastiques, L’Incroyable Hulk, Thor ou les X-Men. Il flâne sur le net pour découvrir les nouveautés en matière de comics et avoue avoir un faible pour Alex Ross et Esad Ribic, qui travaillent tous deux pour Marvel. Il y a quatre ans, il tombe sur les collages inspirants de Mr Garcin. Ce dernier est l’auteur de la couverture illustrée du 700e Spider-Man de Marvel. Et là, c’est une révélation, un déclic. Pitt Borrelli se met à sélectionner 300 à 400 planches de dessins, soit dans ses propres comics ou sur le net. « Tout le processus peut prendre plusieurs jours et jusqu’à dix heures d’affilée devant l’ordinateur. Ce que j’aime, c’est garder les planches de dessins au contraire de Mr Garcin qui lui se concentre sur le personnage. » Puis il réalise une seconde sélection pour n’en garder que 200. Grâce au logiciel Photoshop, il crée des collages numériques sur des supports de grandes tailles (A1 ou

A0) pour pouvoir les imprimer par la suite. Il peaufine et peint avec la palette graphique pour davantage d’homogénéité dans le seul but de mettre en valeur les superhéros de la culture pop américaine qui le fascinent tant. Ils sont pour lui des adaptations modernes des héros de la mythologie grecque. « Je les adore car ils ont vécu des choses difficiles mais ils restent toujours du bon côté de la lumière. Et contrairement à ce que pensent certains, le comics n’est pas une sous-culture. » 021

“Tout le processus peut prendre plusieurs jours et jusqu’à dix heures d’affilée devant l’ordinateur. Ce que j’aime, c’est garder les planches de dessins”


Photos © Juliette Muse

“Contrairement à ce que pensent certains, le comics n’est pas une sous-culture” Une créativité en devenir De son premier collage de SpiderMan à aujourd’hui, c’est en tout une soixantaine d’œuvres à son actif, Batman, Captain America, Superman, Wonder Woman… Il va à la bibliothèque municipale de La Teste-de-Buch pour louer des comics et c’est tout naturellement qu’il lui offre son second SpiderMan. C’est pour l’instant le seul endroit où le public peut admirer un de ses tableaux. Cela dit, il est possible de découvrir son travail sur les réseaux comme Instagram ou Pinterest. Ce qui lui vaudra quelques commandes sur des pistes différentes avec des héros de bandes dessinées européennes

comme Thorgal ou Rahan. « Je peux travailler à la commande sur des sujets variés. J’ai même une amie qui a voulu que je fasse ce type de collage avec les photos de son reportage sur les gilets jaunes. Je suis totalement libre de choisir mes sujets. Je m’intéresse aussi aux mangas avec Otomo Katsuhiro, l’auteur d’Akira.» Pitt Borrelli ne se prend pas pour un artiste et pourtant sa créativité est en plein devenir.

instagram.com/pittborrelli

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Marchand de rêves et d’émotions

Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

La galerie Saint-Martin ne finit pas de surprendre, avec des peintures et sculptures issues de grands noms de l’art contemporain de dimension internationale, confirmés et émergents. Une référence dans le monde de l’art. De grandes signatures de l’art contemporain La particularité de la galerie SaintMartin, c’est qu’elle s’attache à présenter de manière permanente les grandes signatures de l’art contemporain de dimension internationale, mais également à soutenir de jeunes artistes émergents. Présente à Saint-Tropez, Megève, Courchevel, et sur le bassin d’Arcachon avec trois galeries d’art, elle s’est fait une solide réputation

avec une sélection d’artistes les plus talentueux du monde qui lui font confiance. Cette renommée est due au travail et à l’œil très expert de Stephen Lafeuille, qui a rejoint son père Jean-Claude (fondateur de la galerie) il y a plus de vingt-cinq ans. L’homme est un passionné, il a tout le temps baigné dans l’art, il a appris, il vit à cent à l’heure et travaille sept jours sur sept. Sa particularité est qu’il ne regarde jamais en arrière, son œil évolue, et il est toujours à la recherche 024

de nouvelles pépites artistiques, des artistes précurseurs. Il s’adapte aussi aux nouvelles tendances du marché mais également à notre époque, marquée entre autres par internet et les réseaux sociaux. « Tout va très vite aujourd’hui, ça change la donne et il ne faut pas stagner. Quant à l’artiste qui est dans la lumière, il doit être meilleur que les autres car il va vite être copié », précise Stephen, avant d’annoncer l’ouverture prochaine d’une nouvelle galerie.


Un passeur d’émotions Ce galeriste, qui met en lumière tous ces talents, est souvent dans l’ombre et ça ne le dérange nullement. Humble et sensible, Stephen parle de son métier avec de jolis mots, ceux d’un passionné et d’un amoureux des jolies choses, avec le regard qui pétille quand il évoque le travail de ces artistes. Chaque œuvre a une histoire et il sait si bien les raconter. Un vendeur ? Non et non ! « Je préfère dire que je suis un marchand de rêves et un passeur d’émotions. On est là pour expliquer, conseiller et faire découvrir des artistes, des talents », explique-til, avant d’ajouter : « On ne vend pas du consommable mais quelque chose qui va rester, du patrimoine, et celui qui décide de se procurer une œuvre achète avant tout une émotion. »

“Je préfère dire que je suis un marchand de rêves et un passeur d’émotions. On est là pour expliquer, conseiller et faire découvrir des artistes, des talents” De surprenantes pépites Parmi les pépites et exclusivités que l’on peut trouver dans ses galeries : celles de Mr. Brainwash, artiste majeur de la scène street art, et celles de Bansky, le street artiste le plus connu à travers le monde et dont les œuvres délivrent un message politique puissant. Boutet, une belle découverte aussi, il crée une nouvelle forme d’art définitivement unique : la sculpture digitale 3D. Ses œuvres très avant-­ gardistes interpellent et surprennent. Impressionnant ! Il y a aussi les célèbres sculptures Bonbons de Laurence Jenkell. Poussez la porte 025

des galeries Saint-Martin. Osez ! Élégantes, lumineuses et subtilement agencées, les sculptures et peintures y sont magnifiées. Prenez le temps d’admirer et laissez-vous surprendre. C’est la promesse d’être ému avec des œuvres qui suscitent l’émerveillement et souvent la fascination. Galerie Saint-Martin Arcachon – 244 boulevard de la Plage 05 56 66 43 03 Le Moulleau/Pyla – 253 boulevard de la Côte d’Argent – 05 56 54 19 91 Cap-Ferret – 3 rue des Rossignols 07 61 55 80 73 galerie-saint-martin.com


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Le monde pastel de Sarah Quarelle

Aussi loin qu’elle se souvienne, petite fille déjà, Sarah Piro dessinait des maisons. Une façade sur la page de gauche de ses carnets et des plans, sans normes, annotés par ses parents de l’autre. Prédestinée, vingt-six ans plus tard, la belle trentenaire met son talent au service du patrimoine et sublime les belles bâtisses qui font le charme de notre territoire. Rencontre, haute en couleur, avec cette artiste précise et inspirante. Texte & Photos Mélanny Rodrigues

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ée à Brest, de l’union d’une peintre et d’un ingénieur, c’est tout naturellement que Sarah Piro s’est laissée séduire par l’architecture. Formée à l’école Chaillot, référente en matière de conservation et de restauration, elle finit par se spécialiser dans la réfection de monuments patrimoniaux. Des arènes de Nîmes au théâtre Saint-Quentin, des esquisses au suivi de chantier, cette passionnée de vieilles pierres et de bâtiments anciens travaille avec la même émotion sur des églises anonymes que sur des hôtels historiques. Si elle trouve un équilibre et une utilité à son art au sein de sa profession, ce sont ses aquarelles, plus académiques que les illustrations qui font sa renommée, qui révèlent le mieux toute la perspective de sa créativité.

Un long travail à la main Fusion de pigments de couleurs délayés à l’eau, l’aquarelle est une méthode de peinture surprenante, laborieuse et incertaine qui ne laisse pas de place à l’hésitation. La jeune femme emporte avec elle ses couleurs, condensées dans de petites palettes itinérantes, et croque à l’infini les courbes, les ombrages et la rythmique des merveilles qui défilent sous ses yeux. À contre-courant de la tendance digitale, admirative de toute l’étendue des possibilités qu’offre le numérique, l’aquarelliste apprécie davantage la rareté du travail à la main. Esquissées de façon méticuleuse, proportionnellement à la taille et au degré de détails qu’elle intègre à ses sujets, ses œuvres nécessitent parfois plus d’une semaine de dessin, de pause et de coloration. Émerveillée par la magie des documentaires qui traitent du monde aquatique, celle qui profitait de ses vacances pour aller plonger chez ses grands-parents transpose 027


À contre-courant de la tendance digitale, admirative de toute l’étendue des possibilités qu’offre le numérique, l’aquarelliste apprécie davantage la rareté du travail à la main aujourd’hui tout son amour pour le milieu marin dans de superbes illustrations. Poulpes, homards et coquillages dessinés sur commande ou spontanément… l’artiste explore l’océan jusque dans les abysses, d’un seul coup de crayon.

Une féerie de couleurs Patiente et pédagogue, les mots aussi justes que ses traits, la jeune femme rend accessible sa pratique dans un livre édité chez Dashbook et anime

depuis peu des ateliers thématiques à l’espace culturel du Leclerc d’Arès. Si la méduse initie ses élèves à la transparence, pour aborder les volumes et les reliefs elle préfère l’hippocampe, tandis que le crabe, à lui seul, résume tout le savoir-faire de sa spécialité. Des fresques d’Angkor Vat aux toits de Venise, inspirée par ses voyages autant que par les voitures anciennes, fidèle à son sujet de prédilection, c’est la devanture 028

des beaux édifices qu’elle colore le mieux. De la Chapelle algérienne à la villa Vincenette, elle ne trahit jamais l’architecture. À l’inverse, les couleurs sont dégradées dans un camaïeu de teintes douces ; tout chez elle invite à la féerie. Discrète, même si elle aimerait travailler en collaboration avec des communes, des institutions patrimoniales ou des producteurs de vin, l’artiste ferretcapienne laisse les choses se faire naturellement et continue de créer à mesure que les idées lui viennent. Affiches, cartes de vœux, faire-part, étiquettes de bouteille, originales ou reproductibles, ces œuvres, loin d’être naïves, sont pensées pour captiver l’œil et marquer les esprits. instagram.com/sarah.quarelle


Food ×

“La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer le bonheur” Theodore Zeldin

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Photos © Mélanny Rodrigues

Brownie & Cloud, braqueurs de papilles

instagram.com/ brownieandcloud 0664392404

CUISINE NOMADE. Restaurants gastronomiques, étoilés, pâtisserie de renom ou cabanes ostréicoles… Forts de leurs apprentissages parmi les meilleures brigades, Émie Delepine et Émeric Benaboud ont fait le choix d’associer leurs talents comme chefs à domicile sous le nom de Brownie & Cloud. Unis dans la vie comme dans leur cuisine, ces deux amoureux composent désormais leurs recettes à quatre mains. Brunchs, pique-niques d’exception, tablées familiales : à la fois traiteurs et chefs à demeure, de l’apéritif aux desserts, ils étendent leurs prestations du service haut de gamme aux buffets dînatoires plus décontractés. Fusion de leurs cultures et de leurs expériences culinaires, toutes leurs recettes convoquent saveurs d’ici et souvenirs d’ailleurs. De l’Inde au Maroc en passant par l’Italie, de l’élaboration de plats carnés à l’expérimentation végétale, leur cuisine, marquée par des goûts francs, originale et relevée, a le pouvoir gustatif d’imprégner la mémoire de tous ceux qui y goûtent. Inspiré par la cuisine épicée de sa grand-mère et celle généreuse de sa maman, Émeric mêle la technique à ses origines ; Émie, quant à elle, infuse le tout d’élégance et de créativité. Ils accordent au dressage de leurs assiettes compositions florales et belles pièces de vaisselle et, d’un seul coup de fourchette, vous font remonter le temps. Et puisqu’il n’est jamais trop tard pour vous régaler de leurs préparations, ce joli couple sera présent à la seconde édition du festival Musettes ou, du 29 juin au 1er juillet, aux scènes musicales organisées en collaboration avec la ville de La Teste sur le parvis du théâtre Cravey. MR 030



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Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

Gamins des sables pour toujours ! Après Le Pestacle à La Teste-de-Buch, le chanteur Jérémy Frérot et le restaurateur Igor Sonnier ouvrent Gamins des sables, nouveau restaurant et beach bar à Arcachon, au Moulleau, face au Bassin et les pieds presque dans l’eau. Magique ! Une histoire d’amitié Jérémy Frérot et Igor Sonnier, c’est avant tout une belle amitié. Ces deux amoureux du Bassin se connaissent depuis près de quinze ans, ils étaient sauveteurs en mer à La Salie. « C’est la plage qui nous a rassemblés et puis on avait les mêmes intérêts : la bouffe, la convivialité, la mer. Certains jeunes se retrouvaient autour de jeux vidéo, nous c’était autour d’un repas ou accoudés à un comptoir », explique Jérémy. Tous deux ont une autre passion : le vin. « Mon père est propriétaire de parcelles de vignes dans l’appellation saint-joseph et celui de Jérémy est un grand amateur de vin », ajoute Igor, qui s’oriente très tôt dans le domaine de la restauration. Forts de leurs

e­ xpériences et de leur amitié, tous deux décident en 2020 d’ouvrir Le Pestacle, sur le port de La Teste-de-Buch, un restaurant animé et chaleureux avec une cuisine de qualité accompagnée de bonnes bouteilles de vin.

Au Moulleau face au coucher de soleil L’an dernier, les deux amis décident de créer une deuxième affaire, et c’est au Moulleau qu’ils vont concrétiser leur envie, devant la jetée, face au Bassin. « On voulait quelque chose de plus développé et un peu plus poussé niveau restauration », précise Igor. Gamins des sables ? Ce nom fait référence à la chanson de Fréro Delavega, Le Chant des sirènes. C’est Igor qui l’a trouvé. Il 033


“C’est la plage qui nous a rassemblés et puis on avait les mêmes intérêts : la bouffe, la convivialité, la mer” évoque la nostalgie, l’enfance, la plage. « Quand nous étions sauveteurs en mer, sur notre mirador, on observait et on s’est rendu compte que les personnes qui sont en costard toute l’année, quand on les met sur le sable avec leurs gamins, ils redeviennent aussi des gamins, ils font des pâtés de sable », se souvient Igor. Au Moulleau, tous deux y ont des souvenirs. Pour Jérémy, « c’est un endroit mythique. Quand j’étais gosse, on venait manger des glaces sur l’avenue piétonne, la fête du Moulleau, les couchers de soleil. Et puis c’est mes premiers concerts dans les bars, au Comptoir du Moulleau ». Côté cuisine, la carte proposée est assez courte, et c’est un choix, pour une restauration élaborée et de qualité. Le chef Clément Mathéou ne travaille qu’avec des produits de saison.

Restaurant et beach bar Imaginez-vous installé face au coucher du soleil, les pieds presque dans l’eau… L’endroit est magique

et réserve de belles surprises, à tout moment de la journée. Deux ambiances sont proposées. Il y a la partie restaurant où on réserve pour manger tranquillement, et la partie beach bar qui est un vrai lieu de vie ouvert de 9 h à 1 h du matin avec placement libre, apéros et tapas. Des événements y sont prévus, sunset party et DJ set, des mini-concerts… et pourquoi pas un live de temps en temps avec Jérémy ? La déco est nature, élégante et lumineuse. Un parquet en chêne teinté de bleu foncé rappelle l’océan, un bar immense et atypique qui a été réalisé en coquilles d’huîtres ­concassées du Bassin. C’est aussi des miroirs qui 034

sont là pour projeter et refléter l’eau et le coucher de soleil. « Peu importe où on est assis dans le restaurant, on peut apercevoir le Bassin », précise Igor. Quant au service, il est irréprochable avec une équipe accueillante, souriante et aux petits soins. « La satisfaction du client est notre objectif premier, qu’il se sente bien, qu’il passe un bon moment et que ce moment devienne un bon souvenir », concluent Jérémy et Igor. Gamins des sables 2 rue du Débarcadère (face à la jetée) au Moulleau 33120 Arcachon 05 56 54 57 45



La cuisine nacrée de Marc-Antoine et Adeline Lesage

Texte & Photos Mélanny Rodrigues

Deux ans après avoir obtenu sa première étoile à Cognac à la tête du restaurant gastronomique des Chais Monnet, le chef Marc-Antoine Lepage et sa compagne, la cheffe Adeline Lesage, ont choisi la jolie ville d’Arès pour y implanter leur propre établissement. Nouvelle perle de la gastronomie locale, Nacre vient bousculer les papilles en proposant, à l’aveugle, une cuisine de terroir, intuitive et sensorielle. 036


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ils de boucher, élevé dans une famille de restaurateurs de Loire-Atlantique, Marc-­ Antoine Lepage a toujours nourri l’envie de cuisiner auprès des plus grands, avant d’inscrire son nom à côté des leurs. Inspiré par la cuisine picturale de Mauro Colagreco qu’il seconde pendant plus de deux ans, du Mirazur au Cheval blanc d’Arnaud Donckele, le jeune chef prend les commandes des Foudres, peaufine son style, cultive son art et propulse, moins d’un an plus tard, l’établissement sur les pages du guide Michelin. Après la consécration de son premier macaron et les retentissements successifs du confinement, à l’apogée de sa pratique, l’étoilé quitte le restaurant où il a rencontré sa partenaire et poursuit sa quête de

plaisir, avant d’entamer celle de la reconnaissance. Un rêve exaucé en fait naître un autre, ouvrir quelque part sa propre maison.

“Notre cuisine fait du bien au corps et à l’esprit !”

Des sens en émoi

le couple défend une cuisine généreuse, de ressentis, où les souvenirs viennent se superposer à l’équilibre des sens. Semblable à la pierre fine qui recouvre les parois intérieures d’un coquillage, Nacre explore à sa manière toutes les combinaisons de goûts qu’offre notre territoire. Influencé depuis l’enfance par les produits de la mer, par l’iode et la proximité des parcs ostréicoles, Marc-Antoine a su garder de son passage dans les jardins de Mauro une cuisine végétale sans jamais renier l’amour de la viande inculqué par son papa. Adeline quant à elle mêle à sa

Loin des nappes blanches et de l’argenterie, ensemble, ils dépoussièrent les codes établis dans la gastronomie d’antan, en proposant une décoration élégante, raffinée, sans être ostentatoire. Fleurs de saison, lustres en papier, peinture à base d’algues, d’huîtres et de coquilles Saint-Jacques, des murs à la cave, de la vaisselle à la verrerie, chaque élément a été choisi dans le moindre détail pour accueillir des dressages millimétrés, pensés pour ravir la vue autant que le palais. Imprégné de ses voyages au Mexique, à l’île de la Réunion, 0 37


“On s’est dragués en tournant les artichauts !” cuisine son bagage de pâtissière et de naturopathe. Ainsi, de la mise en bouche aux desserts, déclinés sur cinq ou sept expériences, les deux chefs allient dans leurs recettes les plaisirs du goût aux bienfaits des produits qu’ils assemblent. Vigne rouge, rhubarbe, asperge blanche et sureau, homard et girolles, parmi toutes les saveurs qu’ils affectionnent, c’est l’artichaut qui signe leur carte et obtient toutes leurs faveurs.

Un service soigné Habitués des établissements haut de gamme et des adresses de prestige, les deux amoureux prônent une gastronomie décomplexée, accessible à tous, sans se défaire pour autant d’une qualité de service irréprochable. Prévenantes sans être intrusives, les petites attentions qui accompagnent la dégustation de leurs convives ne laissent rien paraître de la complexité du travail et projettent sur la salle la même exigence que celle qu’ils s’appliquent en cuisine. De l’alcôve intimiste à la convivialité de plus grandes tablées, Karl, le maître d’hôtel, et Marie, la sommelière, accordent les vins aux plats qu’ils annoncent et viennent apporter la touche de sublime à cette parenthèse gustative. Ouverte depuis le 14 février, date symbolique qui célèbre l’amour et renforce celui qu’ils portent à leur métier, cette belle adresse ne désemplit pas et voit revenir à ses tables les appétits curieux tous conquis depuis. restaurant-nacre.com 3 bis rue Sophie et Paul Wallerstein 33740 Arès 05 57 05 48 99

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Mer ×

“La mer est le seul être infini à se jeter humblement à nos pieds, sans jamais perdre une once de sa grandeur.” Fabrizio Caramagna

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© Jean-Christophe Lauchas

La dégustation d’huîtres les pieds dans le sable

La Cabane 164 Port de La Teste 164 avenue Ovide Rousset 06 62 47 28 81

LA CABANE 164. Hugo, 28 ans, et Simon, 25 ans, se sont rencontrés adolescents sur les terrains de rugby testerins et sont vite devenus amis. Tous deux ont décidé il y a quelques semaines d’unir leurs compétences, leur envie d’entreprendre, leur passion du bassin d’Arcachon, et leurs valeurs en commun concernant le respect de l’environnement, la nature et l’ostréiculture pour se lancer dans une aventure à deux : l’ouverture d’un espace de dégustation d’huîtres face à la cabane ostréicole que tenait Simon auparavant mais en solo. Après trois mois de travaux et d’aménagements, le résultat est bluffant. Des bancs, tables, mange-debout et parasols installés à côté du vivier, un terrain de pétanque qui jouxte la cabane, des guirlandes lumineuses qui donnent un esprit guinguette, et une vue imprenable et apaisante sur les prés salés Ouest de La Teste, avec un paysage qui change au fil des marées. Le soir au coucher du soleil, c’est magique ! Imaginez-vous, assis les pieds dans le sable, de délicieuses huîtres issues de leur propre production, des bulots, bigorneaux, crevettes, accompagnés d’un bon pâté et d’un savoureux verre de vin blanc ; c’est la promesse d’une jolie parenthèse gustative, d’un moment de partage convivial et 100 % nature. Ces deux jeunes dynamiques entrepreneurs ont l’amour de leur métier et leur philosophie repose sur le plaisir de partager leur passion et leur amour du Bassin. Vous serez séduits par leur enthousiasme, par le charme du lieu et l’ambiance qu’il y règne ; vous irez, vous y reviendrez forcément ! JCL 040



Charlotte et Michel

Des expériences nautiques d’exception

Quatre générations Dans la famille Vanhove, il y avait l’arrière-grand-père Auguste qui a fait une belle carrière d’officier mécanicien dans la marine marchande, aux Pêcheries de l’océan à Arcachon. Il y a aussi eu son fils, Robert, qui a fondé la Mécanique navale Vanhove. Puis en 2001, Michel Vanhove, son fils, crée l’Agence nautique, pour se diversifier dans la location et la vente de bateaux ; il est ensuite rejoint par sa fille Charlotte qui partage avec lui sa passion du bassin d’Arcachon et qui a pris la succession l’an dernier. « On l’aime ce Bassin, il est préservé et c’est vraiment un plaisir de navigation », précise Michel. Quand on parle de relève, Charlotte répond direct : « C’était pour moi une évidence et c’est aujourd’hui une fierté », avant

Photos © Jean-Christophe Lauchas

Dans le monde du nautisme, avec ses traditions et sa culture marine, se cachent souvent de jolies histoires de famille. C’est le cas de l’Agence nautique d’Arcachon qui accompagne depuis 23 ans les amoureux du Bassin dans leurs projets de location de bateaux à moteur et événements sur l’eau. d’avouer en souriant que l’amour du nautisme était tel qu’elle a passé son permis côtier à 16 ans, avant son permis de conduire.

Locations de bateaux et événements Avec une flotte de dix navires premium et élégante (pour tous les budgets) qui donne plaisir à naviguer, l’Agence nautique est aujourd’hui le spécialiste incontournable de la location de bateaux, avec des activités et événements nautiques personnalisés (EVJF, demandes en mariage, apéro-sunset, dégustation de vins avec sommelier…), des excursions privatives pour séminaires d’entreprise et particuliers avec des skippers compétents et diplômés. « Notre objectif est l’excellence et la satisfaction du client, on est à son écoute et on fait du sur-mesure, c’est 0 42

aussi de faire de chaque sortie en mer un souvenir authentique et mémorable », explique Charlotte Vanhove (Capitaine 200), multi-diplômée et forte d’une belle expérience. Leur réactivité, leur professionnalisme et la qualité de leurs prestations font aussi que chaque sortie en mer est sécurisée, riche en partage et convivialité ; c’est la garantie d’une parenthèse nautique haut de gamme et exceptionnelle. JCL Agence nautique Quai Goslar, port de plaisance 33120 Arcachon 06 23 02 05 30 agence-nautique.com



© Jean-Christophe Lauchas

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De la tillolle électrique à la première recyclerie nautique de Nouvelle-Aquitaine Originaire du Pays basque espagnol, Virgile Lauga est guidé vers les rencontres et les opportunités liées à ses convictions profondes. Protéger l’environnement, récupérer, recycler, éviter de gaspiller et de consommer à outrance font partie de l’ADN d’E-Marine.

Texte Sabine Luong Photos Voir mentions

E

n 2006, après avoir participé à la mise en place du tramway de Bordeaux en tant que formateur, une idée germe dans sa tête : développer le slow tourisme nautique. Rappelons le contexte de l’époque. Le Bassin est saturé de bateaux, il est envahi par des algues qui rendent impropre la consommation d’huîtres à certaines périodes et il faut 35 ans pour obtenir une place au port d’Arcachon pour des propriétaires qui n’utilisent leur bateau qu’occasionnellement. Autre constat, les locaux sortent

sur le Bassin en hors saison. Pour Virgile, il est temps de penser à un nautisme durable.

Un bateau, plusieurs proprios Pour lui, construire un bateau électrique et en faire un usage partagé en copropriété est la solution. Après avoir présenté ce projet propre et innovant pour l’époque à la Région, Virgile crée la société E-Marine et se voit attribuer des subventions et l’équivalent de trois cabanes sur le port de La Teste-de-Buch pour mener à bien ce projet. Grâce au constructeur naval de génie Christian Rabat, la tillolle électrique est dessinée dans la ligne traditionnelle des pinasses du Bassin. Construction, location, maintenance et motorisation électrique sont les principales vocations d’E-Marine. L’idée est 045

de mutualiser le côté financier des bateaux. Ils peuvent voguer toute l’année grâce aux copropriétaires, ce qui les entretient et permet des rencontres entre personnes qui ont les mêmes intérêts. En 2016, l’association et le fonds de dotation Bionav sont créés afin de défendre le milieu naturel, terre et mer, dans un esprit de slow tourisme. Des sorties nature pour le public en bateau ou à pied en partenariat avec d’autres associations comme la Sepanso sont organisées. L’association prône la responsabilité vis-à-vis de cet environnement exceptionnel. Elle récupère de vieux objets dans un but pédagogique et de mémoire.

Réhabiliter pour économiser Mais Virgile veut aller plus loin. Il y a bien trop de bateaux qui pourraient être réhabilités afin de


➀ Recyclerie

nautique sur le port de La Teste-de-Buch

➁ Moule de la tillolle ➂ Une tillolle électrique

“Aujourd’hui, je défends la décroissance positive durable. L’objectif du recyclage devrait être de penser, lorsque l’on produit, à la façon dont l’objet pourra être recyclé et d’en finir avec l’obsolescence programmée”

limiter les constructions. Réhabiliter un bateau c’est économiser des ressources, de l’énergie, de la matière, limiter les déchets et leur gestion, garder des savoir-faire et remettre des bateaux ancestraux au goût du jour avec des procédés modernes. « Cette recyclerie est un projet de territoire car ici il y a un patrimoine nautique local à conserver. C’est un système expérimental où l’on élabore des procédures de traitement des déchets, ce qui va donner lieu à l’apparition de nouveaux métiers. Si c’est concluant, cela pourra être reproduit ailleurs, sur le fluvial. Cela nous permettra de trier ce qu’il est possible de recycler à un prix raisonnable. Il y aura des traitements au cas par cas. Aujourd’hui, je défends la décroissance positive durable. L’objectif du recyclage

devrait être de penser, lorsque l’on produit, à la façon dont l’objet pourra être recyclé et d’en finir avec l’obsolescence programmée. L’idéal serait que l’usage partagé des bateaux soit appliqué à ces bateaux reconditionnés, mais cela ne sera pas obligatoire. » C’est ainsi que les Testerins ont vu une cabane avec un portail bleu se monter sur le port dans l’hiver, 046

subventionnée par la Région. Elle n’est autre que la première recyclerie nautique d’Aquitaine. Elle devrait être mise en fonctionnement et inaugurée prochainement. E-Marine 55 avenue des Pêcheurs Port de La Teste-de-Buch pinasse-electrique.fr 06 06 67 45 55

Photos © E.Marine



Déguster des huîtres dans un décor de carte postale C’est sur le port de Meyran, à GujanMestras, que Laurent Bidart et son fils Lucas ont ouvert en 2020 une cabane de dégustation. Depuis, la cabane Chez Bidart ne désemplit pas et compte de nombreux fidèles amoureux de leurs huîtres, de l’ambiance décontractée et de ce site avec une vue à couper le souffle. Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

Chez Bidart fait partie des cabanes de dégustation d’huîtres les plus prisées du Sud-Bassin, située au bout du port de MeyranCentre, dans un site naturel exceptionnel. « Notre souhait était de faire une cabane qui s’intègre dans ce cadre magnifique, avec les vraies couleurs et paysages du bassin d’Arcachon », explique Laurent Bidart, le maître des lieux, avant d’ajouter que « ça fait quelques années qu’on cherchait une cabane de dégustation et on a eu l’opportunité de cette cabane laissée totalement à l’abandon. On a fait de gros travaux de réhabilitation et d’agrandissement. Toute la famille a participé à sa construction. C’est vraiment une histoire de famille ; c’est notre cabane et on en est fiers ». Le résultat est époustouflant ! Attablés, on est un peu dans une carte postale vivante, comme perdus au bout du monde, avec une lumière et des couleurs qui changent en fonction des marées et des saisons, le Bassin à perte de vue, le chant des oiseaux et le va-et-vient des ostréiculteurs qui rentrent ou sortent du port. Le genre d’endroit où l’on vient avec ensuite qu’une hâte : y revenir ! 048

© DR

Un lieu d’exception


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Plein les yeux et les papilles La cabane Chez Bidart est ouverte toute l’année. L’été, c’est bien sûr en terrasse (midi et soir) pour déguster leurs huîtres du Grand Banc accompagnées de belles crevettes, bulots, bigorneaux, pâtés et un bon verre de vin bordelais. L’hiver, c’est évidemment à l’intérieur, au rezde-chaussée ou à l’étage (avec vue panoramique), autour du poêle à bois, dans un décor chaleureux avec un mobilier brut en bois d’acacia et de pin des Landes créé sur mesure par des artisans locaux. La promesse d’un moment rare et magique, pour le plaisir des yeux et des papilles.

Ostréiculteur de père en fils Laurent Bidart est une figure de l’ostréiculture sur le bassin d’Arcachon. Ostréiculteur depuis trois générations, il succède à son père Michel qui avait son exploitation à Meyran, et à son grand-père Jean qui avait une cabane à La Teste. « L’ostréiculture ? J’ai été vacciné au jus d’huître, je suis né entre deux paniers d’huîtres en pleines fêtes de Noël », plaisante Laurent, avant de présenter son fils Lucas qui, à seulement 22 ans, prend le relais. C’est la quatrième génération. Tout comme son père, il n’aura pas fallu longtemps à ce jeune garçon pour savoir ce qu’il voulait faire de sa vie professionnelle.

“Ostréiculteur est un dur mais beau métier, j’aime ce que je fais, j’aime partager et j’aime transmettre” « C’est un vrai choix ! J’ai arrêté un BTS en cours pour être là à l’année », explique Lucas devant son père visiblement très fier.

L’amour du Bassin Ce qui anime Laurent Bidart, c’est avant tout la passion et l’amour de ce territoire, ce bassin d’Arcachon qu’il juge « bien préservé, avec un domaine maritime sauvegardé qui permet de préserver l’environnement et la qualité de vie de ceux qui y vivent et 050

viennent nous voir ». Sans langue de bois et avec la franchise que tout le monde lui connaît, il avoue « aimer le tourisme, mais en préservant notre qualité de vie et notre environnement. Le Bassin, on l’entretient tous les jours. Sans l’ostréiculture ou la pêche, les touristes partiraient en vacances dans le Sud ». Cet ostréiculteur, multimédaillé au salon de l’Agriculture, avoue aussi « être un patron heureux avec une équipe fidèle et épanouie, une équipe de confiance en production et à la cabane. Ostréiculteur est un dur mais beau métier, j’aime ce que je fais, j’aime partager et j’aime transmettre ». Un petit conseil pour celles et ceux qui souhaitent se régaler à la cabane : pensez à réserver ! Cabane Chez Bidart – Les huîtres 3B Port de Meyran-Centre à Gujan-Mestras huitres3b.com – 06 49 79 64 22



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LE SÉMAPHORE, UNE VIGIE PERMANENTE SUR LE BASSIN ET L’OCÉAN Texte & Photos Patrice Bouscarrut

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Peut-être moins visible et connu que le phare du Cap-Ferret, le sémaphore, plus au sud vers la pointe, en plein dans le quartier des 44 hectares, reste un site entouré de mystère. Et pour cause ! Ici c’est estampillés Défense nationale que les marins du haut de la passerelle scrutent sans cesse la mer avec pour mission d’assurer la sécurité du territoire, mais aussi d’alerter dès qu’un bateau est en difficulté. Un travail en toute discrétion qui permet une observation permanente dans les passes mais aussi au large. C’est aussi une oreille attentive. Et tout plaisancier se doit de collaborer avec l’équipe, notamment grâce à la VHF, pour apporter plus de solidarité sur l’eau. Chaque été, le sémaphore enregistre 150 incidents par mois et beaucoup pourraient être évités avec un peu plus de communication et de préparation. Voyage au cœur de la vie des guetteurs du sémaphore. 053


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Une architecture étonnante en plein quartier des 44 hectares au Cap-Ferret

Des outils de surveillance très perfectionnés Avec ses 9 000 ha en plein quartier des 44, sa passerelle à 32 mètres de hauteur, le sémaphore du Cap-Ferret ne passe pas inaperçu. Cette tour d’observation fait corps avec l’histoire de la presqu’île. Si l’on trouve une trace de phare sémaphore dès 1808 dans les dunes, c’est d’abord côté Arcachon que la marine installe son premier sémaphore en 1863. Il sera abandonné en 1896, après une violente tempête qui avait menacé l’édifice. En 1898, le sémaphore du Cap-Ferret voit le jour. L’établissement de première classe, muni d’un armement complet, communique avec les bâtiments de guerre et de commerce. Il est muni d’un téléphone privé et d’un télégraphe public. C’est au sémaphore, avec le chef guetteur, que l’on alerte l’équipe du bateau de sauvetage, à l’aide d’un coup de canon ! Le sémaphore 054

traversera les années, assurant son rôle et ses missions de surveillance et de sauvegarde, veillant sur la navigation à l’intérieur et à l’extérieur du Bassin, en étroite collaboration avec le Cross autrefois basé à Soulac. En 1944, les Allemands dynamitent l’ouvrage, mais seul l’escalier intérieur est détruit. La marine profite de ces travaux de réfection pour le rehausser et créer un niveau supplémentaire. Le mât sémaphorique a disparu au profit d’un mât international de signaux. Si l’on élargit l’horizon, la sentinelle du CapFerret s’inscrit dans la chaîne sémaphorique de l’Atlantique (FOSIT), de Socoa au Mont-SaintMichel, comprenant 25 bâtiments. Leurs missions principales sont la défense maritime du territoire en surveillant l’espace maritime, terrestre et aérien de leurs zones et la sauvegarde de la vie humaine en mer.


Depuis sa création en 1898, le sémaphore a suivi les évolutions technologiques Du télégraphe optique de Chappe, installé sur un mât, aux lignes téléphoniques en passant par les signaux Morse, le métier de guetteur, au Cap-Ferret comme ailleurs, a bien changé au fil des siècles. Mais c’est seulement depuis ces dernières décennies que la technologie a véritablement révolutionné le métier. Dans les années 70, avec l’apparition du radar, puis dans les années 2000, avec Spationav, qui permet de visualiser le trafic maritime en temps réel, le système AIS, de géolocalisation de tous les navires de plus de 12 mètres, ou encore les données du houlographe, ou le système Cobalt de Météo France. Aujourd’hui, on peut voir les mouvements des navires au mètre près.

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Un quotidien rythmé par les tours de garde “On embarque toutes les semaines” S’ils travaillent sur le sol ferme, à 32 mètres d’altitude, les guetteurs du sémaphore n’en sont pas moins des marins. « J’ai l’impression qu’on embarque toutes les semaines », assure le 1er maître Anthony. En effet, l’effectif (une dizaine) se relaye une fois par semaine. Les guetteurs alternent vie de famille et de casernement. Peu de sorties, à part quelques courses et exercices physiques. Toutes les quatre heures, l’équipe change. Les uns se reposent, les autres surveillent. « On est à mi-chemin entre les difficultés en mer pendant des mois et la vie à terre », explique le maître principal. « C’est très compliqué pour la famille, les enfants. Quand je reviens à la maison, j’ai manqué des choses, il faut toujours un temps d’adaptation » reconnaît le 1er maître. 056


Une vie à scruter l’horizon Le maître principal Christophe a déjà bien roulé sa bosse avant de poser les amarres au sémaphore du Cap-Ferret. Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), Australie Djibouti, canal du Mozambique, Abou Dabi (dans la cellule de la marine nationale qui gère les pavillons français des Indes à l’Afrique du Sud)… Sa carrière est déjà longue, sans parler de ses affectations dans les sémaphores de Manche Mer du Nord (Fécamp et Dieppe), de Méditerranée (Sète, Port-Vendres, Antibes, Porquerolles…), de Bretagne (Penmarc’h, Toulinguet), en Corse ou encore au Cross de la Réunion. Outre l’étranger et les Dom-Tom, il aura donc travaillé sur les trois façades maritimes métropolitaines françaises. Comment avez-vous choisi cette spécialité sémaphorique ? Appelé sous les drapeaux en 1994, la marine m’a tout de suite intéressé. J’ai fait mes classes à Hourtin, spécialisée dans les sémaphores. J’aime être le premier à détecter, observer, pouvoir agir pour veiller sur les autres. Guetteur, c’est avoir des responsabilités très jeune. Un opérateur est seul de nuit et porte la responsabilité du quart.

Que faut-il pour être un bon guetteur ? C’est un métier qui demande self-control, calme et sang-froid. Imaginez quand vous avez une voix paniquée sur la VHF. C’est une spécialité méconnue et ceux qui restent dans les sémaphores l’ont choisie. La vie de famille n’en est pas plus simple. J’ai des hommes et des femmes qui habitent à Paris, Toulon, Lyon, Toulouse et qui doivent venir 0 57

ici une semaine sur deux. On change d’affectation tous les trois ans. Nous avons besoin de personnels sur toute la façade atlantique et on a mis en place un recrutement local. Ainsi, j’ai un jeune homme de Claouey qui vient de postuler. Le travail dans les sémaphores a-t-il changé ces dernières années ? Oui, en 25 ans ce n’est plus le même métier. Avec le développement des technologies, les moyens de détection et de surveillance sont aujourd’hui beaucoup plus sophistiqués et extrêmement précis. Il a fallu s’adapter, notamment en suivant des formations. Par exemple, nous allons intégrer dans les effectifs des pilotes de drone : ça va changer les choses, notamment pour lever un doute sur une situation. Notre statut a beaucoup évolué et, depuis peu, nous avons un nouvel insigne. C’était une des rares spécialités de la marine nationale à ne pas en avoir.


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Toujours les yeux vers l’horizon sur la passerelle, leur outil principal sont les yeux et les jumelles. Ces dernières sont imposantes, avec un grossissement x 25, montées sur vérin hydraulique. Côté électronique, il y a bien sûr les radars mais aussi d’autres instruments très spécialisés gardés sous le sceau du secret… Rien ne peut leur échapper. D’autant que leurs missions sont variées et essentielles pour la défense maritime du territoire (DMT). Détecter, identifier, classifier et rendre compte, tel est le boulot du guetteur. Si l’été, la principale activité est d’éviter des drames pour les plaisanciers en perdition, les guetteurs du sémaphore du CapFerret ont une longue liste de missions délicates visant à renseigner les autorités sur les activités suspectes ou hostiles en mer et les menaces d’origine maritime et à s’opposer aux actions menées contre le territoire depuis la mer. Le sémaphore est hautement surveillé et les visites au public sont rares. Mais cette année, il est fort possible qu’il soit ouvert dans le cadre des journées du Patrimoine en septembre. Un rendezvous à ne pas manquer pour rencontrer cette équipe hors du commun. 058


TOUS AVEC UNE VHF ! Outre la vérification de l’équipement et des conditions météorologiques avant un départ en mer, les guetteurs du sémaphore recommandent fortement d’avoir une VHF portable à bord. Aucune licence n’est nécessaire (pour une puissance inférieure à 6 watts) alors que beaucoup de plaisanciers le pensent. Pour les marins du sémaphore, il y a un réel manque de solidarité :en mer. « Cela arrive souvent qu’une vedette soit en panne moteur sur le Bassin, l’équipage envoie un message sur sa VHF et personne ne répond alors que l’on voit qu’il y a 30 bateaux autour », remarque le maître principal. « Une VHF, ça coûte 80 € et ça peut vous sauver la vie et celle des autres ! » poursuit un autre guetteur. Il est fortement recommandé de prévenir le sémaphore avant de franchir les passes et, au retour, pour avoir les conditions en temps réel dans les passes (vent, houle), Toujours privilégier un franchissement 1 heure 30-2 heures avant la pleine mer en empruntant le chenal balisé. VHF / Canal 16 Tél. de la passerelle du sémaphore : 05 56 60 60 03 Numéro d’appel d’urgence en mer : 196 mer.gouv.fr/gesteset-conseils-la-radiovhf-un-outil-pourameliorer-sa-securite

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L’ŒIL DE CHARLOTTE DUCAMIN PERCE LES CŒURS

Texte Patrice Bouscarrut

Photos Charlotte Ducamin

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Des couleurs chaudes, des filles à croquer, l’océan… Voilà l’univers de prédilection de la photographe Charlotte Ducamin. 33 ans, à son compte depuis cinq ans, installée à Andernos, Charlotte a réussi à s’imposer dans ce milieu fermé des photographes professionnels.

«

cette jeune fille qui a commencé la photo avec des paysages, ses copains surfeurs, les copines à leur mariage. « Je travaille toujours avec la lumière naturelle, surtout aux heures dorées en fin de journée, des couleurs pastel, des tons orangés, jaunes, solaires », explique Charlotte. Inutile de dire que ses reportages de mariages cartonnent. Elle assure des shootings dans les plus beaux

C’est vrai que tant au sud du Bassin, il y a de la concurrence, tant de mon côté, c’est plus tranquille », confie Charlotte. Donc elle n’arrête pas, entre un shooting au bord de la mer, les mariages, le surf… Son agenda est rempli et elle a déjà des demandes pour 2025 ! Et aujourd’hui elle intervient dans toute la France. Une belle et douce success-story en somme pour

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Portraits de femmes

former, régler mon appareil, créer mes propres filtres. Je me souviens que je n’avais jamais osé demander à des photographes professionnels de me former et aujourd’hui c’est moi qui le fais. Cette année, j’ai même pris un assistant », s’étonne-t-elle encore. Mais si son univers plaît autant, c’est surtout grâce à sa sensibilité, la recherche de la grâce en toutes circonstances, le travail de la lumière sur les êtres et dans les cœurs. Charlotte vient de se lancer dans un domaine encore inexploré : la séance de photo pour retrouver confiance en soi. Les parents frappent à sa porte pour lui amener leurs ados et leur mal-

spots au Cap-Ferret, comme à la Demeure du siècle, chez Bartherotte à la Pointe. Son meilleur pote est l’un des meilleurs coiffeurs de la région. C’est un peu grâce à lui si elle a réussi à se faire mieux connaître dans ce secteur. Charlotte surfe tranquillement sur le succès. « Mais aujourd’hui, je sors de ma zone de confort, je commence à travailler pour des ostréiculteurs, comme Chez Boulan ou la Canfouine, et à gérer leurs réseaux sociaux, comme la Cabane 171 », poursuit la jeune femme. Du côté de la technique photographique, Charlotte a appris sur le tas. « J’ai passé des heures sur Youtube pour me

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Une histoire de bulle sur un livre

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L’amour en photos

le plus possible », conclut Charlotte. C’est vrai que la jeune photographe, à la fois discrète, souriante, calme, communique une énergie bienfaisante. Côté cœur, tout va bien avec son apollon de surfeur. Et côté famille aussi. Ses parents aimants l’ont même poussée dans l’accomplissement de sa passion. C’est son père qui mit la main à la poche au début pour qu’elle puisse se lancer. Aujourd’hui, plus besoin de coup de pouce car Charlotte est à la tête d’une belle entreprise prospère dans un secteur pas si facile.

être en bagage. C’est surtout les filles, complexées, qui ont trouvé une oreille et un œil attentifs en la présence de Charlotte. « Pendant une heure, on parle de tout et de rien et, en même temps, je prends des photos », résume-t-elle. « Le but est qu’elles se sentent bien et belles. » En regardant la série de photos que Charlotte a tirée d’elles, les filles repartent reboostées à bloc pour à nouveau croquer la vie à pleines dents. Comme cette femme de 34 ans qui venait de se faire larguer par son mec et avait perdu toute confiance en elle. Pour se dire enfin : « Ah ouais, je ne suis pas mal du tout en fin de compte. Je vois que ça fonctionne et je compte en faire profiter

charlotteducamin.com

Une histoire de bulle sur un livre

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PORTFOLI O

Les couleurs du Bassin

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Une histoire de bulle sur un livre

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Mode Déco ×

“La mode se démode, le style jamais.” Coco Chanel

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Les panamas de Nicolas et Sandra

Photos © Mélanny Rodrigues

OBJETS DE DÉCORATION OU COUVRE-CHEFS. Hérité de la culture quechua, contrairement à ce que son nom indique, le panama est un chapeau équatorien, tressé manuellement avec de jeunes pousses de palmiers endémiques, Carludovica palmata. Malgré ça, si pour certains il s’apparente à un simple chapeau de paille, sous les traits de crayons de Nicolas Appert, il se transforme en accessoire de mode, haut de gamme, idéalement pensé pour coiffer toutes les têtes du Bassin. Inspiré par Sandra Quinde, sa compagne équatorienne, ce jeune Testerin révèle le potentiel esthétique de ce chapeau à travers une collection colorée et atypique, mais il ne s’improvise pas plus chapelier qu’il ne va à l’encontre de la tradition. Initialement créé pour protéger les hommes du soleil sur les chantiers du canal, quelques décennies plus tard, ce sont toujours les doigts habiles des femmes qui confectionnent ces chapeaux inscrits au Patrimoine immatériel de l’humanité. Dessinés à La Teste en accord avec des artisans locaux, c’est à des kilomètres d’ici, sur la terre d’origine de son associée, que P’achallina prend vie. Assemblées à partir de la fibre la plus solide du monde, durables et résistantes, ses créations nécessitent près d’une semaine de tressage avant de pouvoir être portées. Déclinés en seize modèles, unis, bicolores ou mixtes, tous les chapeaux de Nicolas Appert sont teintés naturellement et conçus pour traverser, sans déteindre, plusieurs générations. Depuis janvier dernier, il peaufine sa gamme avec un sac permettant de transporter ce bel accessoire sans compromettre sa forme. Innovateur et pragmatique, ce créateur passionné ne manque pas d’idées pour moderniser et faire sortir de l’ombre l’historique chapeau. MR

Pachallina.fr

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Photos © Mélanny Rodrigues

Cesâmes, la cabane aux trésors de Charline

instagram.com/ cesames.brocante

SECONDE MAIN. Dans une vie où les gens courent après le temps, Charline Destouesse, quant à elle, en inverse la courbe. Fouiller, chercher, dénicher la pépite sur des étals de bois et de poussière, si à ses débuts elle concentrait son attention sur de belles pièces de fripes, du vieux Levis à la salopette de peintre, aujourd’hui, les objets sont devenus son unique obsession. Brocanteuse sous le nom de Cesâmes, elle nous ouvre les portes de ce monde d’avant qu’elle conjugue au présent. Patinés, marqués par l’usure et les aspérités, les meubles accueillis par Charline ne manquent pourtant pas de charme ni de poésie. Dame Jeanne, bancs de ferme, miroirs et linge de maison, assiette solitaire ou service complet, la brocanteuse chine au coup de cœur, dans un amalgame de styles et de matières, sans limiter sa quête à une seule époque. Authentiques, brutes, parfois fanées par des années d’oubli, la jeune femme panse ses trouvailles, avec la même application, de la plus robuste à la plus délicate. Pour sublimer l’ancien et lui redonner la superbe des émotions d’hier, habile et manuelle, cette architecte d’intérieur en formation ne recule jamais devant l’effort. Ainsi, comme les opalines qu’elle monte en baladeuses, elle redonne aux objets une utilité nouvelle et restaure si nécessaire le mobilier qui en a le plus besoin. Indépendante et déterminée, comblée de pouvoir offrir une deuxième, troisième ou quatrième vie à ses trésors, cette native d’Andernos livre d’une rive à l’autre du Bassin, jusqu’à la métropole bordelaise. Uniquement commercialisée sur Instagram ou mise en scène lors d’événements éphémères, sa belle sélection ne laisse personne insensible et embellit déjà les intérieurs les mieux décorés. 07 3


© Milena Delorme

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Texte Mélanny Rodrigues

L’histoire SOCOOL d’Adeline et Clément

Photos Maxime Gautier (Sauf mention)

Alors qu’en France la chaine de lunettes souffrait d’une image vieillissante, en 2017, la créatrice Adeline Cabare a su métamorphoser ce timide cordon en véritable phénomène de mode. Alliance de praticité et de charme, initialement pensées pour se convertir en collier, ses chaines de lunettes partagent désormais leur présentoir avec une gamme de bijoux ensoleillés et authentiques connue sous le nom de Socool. Immersion au cœur de cet univers atypique, 100 % made in Pyla.

L

ors d’un voyage en Indonésie, cette chargée de recrutement, alors en poste au Grand Hôtel de Bordeaux, découvre son premier cordon. De retour sur le Bassin, elle devient créatrice et décide de dépoussiérer le style de cet accessoire en y ajoutant des perles, des pierres et de petits coquillages.

Des marchés à l’ouverture de sa première boutique, l’aventure de Socool en plein essor se poursuit au Moulleau, quartier symbolique qui a accueilli ses premières ventes. Quelques saisons plus tard, malgré le succès de cette adresse permanente, la jeune bijoutière fidèle à ses origines continue chaque 075

mardi de venir y monter le stand scénographié et conçu à la main par son mari Clément. Associée à ce dernier, la fondatrice reste la garante de l’âme et de l’esprit de la marque, mais c’est bien ensemble qu’ils la font prospérer et lui offrent l’impressionnant essor qu’on lui connait aujourd’hui.


“Au début, on tirait l’inspiration de nos voyages, aujourd’hui, ça vient aussi de nos albums de famille et des vieux films qu’on regarde”

Des bijoux comme un tableau Influencés par l’atmosphère si particulière du cinéma des années 70 autant que par les looks iconiques de Jane Birkin et de Brigitte Bardot, les deux artisans développent autour de Socool une identité remarquable, plus efficace encore qu’une machine à remonter le temps. Tantôt disco, boudoir ou psychédélique, portés par leurs talents respectifs, ils donnent à leurs événements comme à leurs shootings une vision artistique solaire et pétillante, reconnaissable entre toutes. Comme une peintre viendrait amorcer une œuvre en apposant de la peinture sur sa toile, instinctive et passionnée, la créatrice dispose ses perles en 076


étal et se laisse imprégner par les couleurs, les matières, avant de les assembler. Amazonites, citrines, jades, opales de feu, aventurines, sourcées dans les stocks dormants d’anciens fournisseurs de pierres ou récupérées sur de vieux colliers chinés, les perles qu’elle utilise offrent à sa collection de colliers, bracelets, mono-boucles ou sautoirs une dimension exclusive, unique, très sophistiquée. Adeline, habile et talentueuse, donne vie à des bijoux harmonieux, singuliers, des plus subtils aux plus imposants.

Le concept store Convaincus qu’il y a suffisamment de beauté dans l’existant pour ne pas en produire davantage, cette

année, le couple propose, en accord avec sa manière de consommer, une belle sélection inédite de fripes, hommes, femmes et enfants. Vive et intemporelle, la seconde main est mise à l’honneur ; chaque pièce de leur vestiaire remet en mémoire des pans d’histoire et vient sublimer leurs créations. Distribuée au Maroc et à Tahiti, de passage dans les Galeries Lafayette de Paris ou Toulouse, si Socool n’en finit plus de voir rayonner son succès, c’est sur le Bassin que cette marque locale espère le plus accroître sa notoriété. Soutenus par une belle communauté, les amoureux continuent de pérenniser cette belle histoire et préparent l’ouverture d’une nouvelle boutique au Cap-Ferret. 07 7

Socool 14 avenue Notre-Dame des Passes, 33120 Arcachon socool-pyla.com


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Agence Première Ligne réinvente l’immobilier d’exception Nicolas Chassagne et Cyrille Besler ont lancé début avril Agence Première Ligne au Cap-Ferret. Le résultat d’une longue réflexion sur le marché de l’immobilier et la façon dont il est habituellement géré sur le secteur. Texte & Photos Patrice Bouscarrut (sauf mentions)

«

Avec Nicolas, on s’est rencontrés sur le Bassin, on travaillait dans la même agence », se souvient Cyrille, « nous y avons appris tout ce qu’il ne fallait pas faire ! » Sans faire table rase du passé, les deux associés ont repensé la façon d’aborder le sujet. Dans un marché de la première ligne tendu mais très actif, pour Cyrille et Nicolas, il faut d’abord être très réactif. Créer une confiance inébranlable avec leurs clients et être toujours aux petits soins avec eux. « Pour nous, la satisfaction du client est plus importante que notre chiffre d’affaires, ce ne sont pas de vains mots, on le montre en acte », explique Cyrille. Pour eux, l’Agence Première Ligne, c’est comme un potager, « on plante des graines et on attend que ça pousse ». Nicolas et Cyrille ne se mettent pas la pression pour vendre le plus vite possible, mais apportent tous les outils pour que cela se passe en toute sérénité et discrétion. Ils prennent à leur charge « tout ce qu’il faut pour vendre le bien ». L’intervention d’un photographe professionnel, la réalisation d’images 3D (pour des visites virtuelles à distance), l’inspiration d’une décoratrice d’intérieur, mais 079


“Pour nous, la satisfaction du client est plus importante que notre chiffre d’affaires, ce ne sont pas de vains mots, on le montre en acte” aussi aller chercher les acquéreurs potentiels à l’aéroport, gérer leur hébergement, faire une balade en bateau pour découvrir la villa de leur rêve vue du Bassin. Les clients ont aussi accès à un support juridique gratuit grâce à un partenariat avec le réseau Fiducial. Bref, la totale ! Et depuis la création en avril de l’Agence Première Ligne, ça marche déjà fort. Une quinzaine de biens à découvrir, un réseau local monstrueux, des clients

aux anges. « Notre façon de travailler, c’est d’être super carrés », glisse Nicolas, « on verrouille tout avant de proposer le bien à la vente. » « On se décrits sympas mais chirurgicaux » renchérit Cyrille. Leur objectif est d’être leaders sur le marché de la première ligne et ils ne sont pas loin d’y arriver en quelques mois d’existence. Les investisseurs locaux tapent déjà à leur porte pour leur proposer un coup de pouce. Mais pour les deux amis, et Mathilde, l’épouse de Cyrille, également de la partie, ce n’est pas encore d’actualité.

© Agence Première Ligne

Bientôt aussi à Arcachon Cependant, face au succès de leur nouveau concept, de ce nouvel air frais qu’ils insufflent sur le marché de l’immobilier, l’heure est à la diversification. Ils veulent également conquérir les secteurs d’Arcachon, du Pilat ou encore de Bordeaux, toujours pour des biens d’exception. Ils visent aussi toutes les côtes françaises et même l’international. Cette soif de relations de confiance semble réussir à l’équipe 080

qui s’efforce de préserver la confidentialité de leurs clients tout en faisant profiter de leur réseau. D’ailleurs, ils sont également très présents sur le « off market », c’est-à-dire les ventes qui se font en dehors des circuits traditionnels des agences. Disponibles 7 jours sur 7, de 8 h à 20 h, ils ont fait le choix d’avoir simplement des bureaux discrets, en première ligne (évidemment) dans les 44 hectares, uniquement sur rendez-vous. Vivons heureux, vivons cachés ? Pas tout à fait. Agence Première Ligne a des partenariats avec d’autres agences pour trouver et vendre la perle rare, elle s’engage dans des actions caritatives, met en avant les actions locales et propose à tous de devenir ambassadeur de l’agence et porteur d’affaires. Sans compter que l’agence « ne laisse personne sur le chemin ». Pas besoin d’avoir ou chercher une villa première ligne pour demander leurs services. Agence Première Ligne agence-premiere-ligne.com 06 77 36 47 58


081 Photos © Agence Première Ligne


Texte & Photos Patrice Bouscarrut

L’Endroit rêvé de Sophie pour la déco Est-ce sa mère Colette, antiquaire, qui lui a donné le virus ? Toujours est-il que Sophie Lepape pense, respire, vit pour la déco. Si elle vient de créer, en 2021, sa boutique à Arès, L’Endroit, son histoire d’amour des beaux objets ne date pas d’hier.

0 82


C

ela a commencé chez Conforama dans le Nord. « Mon magasin était pilote du groupe pour la déco, je pouvais faire ce que je voulais », se souvient Sophie, « et j’en ai profité ! » Puis elle a pris la direction des achats dans de grands groupes, avec toujours ce don pour dénicher les perles rares, surfer sur les tendances, étonner par ses trouvailles. Puis elle relève le défi de monter la chaîne M6 Boutique, encore un beau challenge. « Je suis partie de rien, il y avait tout à faire, à créer », résume-t-elle.

Création d’un showroom Tombée amoureuse du Bassin, elle s’installe à Arès et crée

“Dans un cube vide, je vois tout de suite comment faire, j’adore les gros projets, dans les grandes maisons” naturellement sa boutique dédiée au design sur 200 m². De quoi laisser cours à ses envies, ses émotions. Et s’il y a bien un truc qui la motive : c’est la page blanche ! Partir de rien, tout inventer. D’abord dans sa boutique, mais aussi chez les particuliers, les entreprises. « Quand je vais chez des clients, parfois je les sens perdus, ils ne savent pas comment aménager leur intérieur. Dans un cube vide, je vois tout de suite comment faire », explique Sophie. « J’adore les gros 083

projets, dans les grandes maisons. » Que ce soit à Andernos, à la Pointe aux Chevaux en première ligne ou dans une villa dans les 44 hectares au Cap-Ferret, Sophie recompose les espaces. Avec souvent la sagesse d’utiliser la déco existante, le mobilier, en redonnant une harmonie disparue. « Mon truc c’est aussi de travailler avec des architectes pour avoir une vision plus globale du projet », poursuit Sophie. Prochain chantier, l’aménagement d’un hôtel à Andernos. « C’est une


de mes activités qui prend une dimension incroyable », se félicitet-elle. « Des projets pièce par pièce, sur mesure. J’ai de plus en plus de demandes. »

Inspiration sans limite

L’Endroit 12, lotissement Les Dunes Vertes à Arès lendroit-deco.fr

Pour trouver l’inspiration, Sophie voyage toujours beaucoup, un salon à Milan, un autre à Paris, au bout du monde… Et quand on se lance dans une boutique de déco, les débuts ne sont pas toujours simples. « Il faut faire ses preuves, montrer aux marques que l’on est sérieux, passionné. Depuis deux ans, j’ai gagné la confiance de mes fournisseurs, ils viennent me voir. Ça change tout », se félicite Sophie. Elle compte aujourd’hui une centaine de marques à proposer que l’on peut découvrir dans son showroom. La dernière en date à la suivre dans l’aventure sur le Bassin : Treku, entreprise de mobilier installée au Pays basque en Espagne. « C’est une marque incroyable, j’ai beaucoup de chance de l’avoir dans le catalogue aujourd’hui », sourit Sophie. 084

Elle a bien sûr des coups de cœur, comme la faïencerie de Charolles, les luminaires de Céline Wright, les papiers collés d’Alfonz, les portraits de Stéphanie Ledoux. Et peut-être son préféré, Mogg, et l’univers de son créateur, l’architecte italien Nicola Galbiati. Mais elle a su aussi trouver les créateurs locaux qui montent. Comme le Bordelais Anousté et ses bois brûlés. Elle cherche sans cesse les perles rares et elle les trouve.


Green ×

“ Va prendre tes leçons dans la nature” Léonard de Vinci

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Photos © Mélanny Rodrigues

Amar, des pièces uniques fabriquées à la main HIPPIE VIBES. Liées depuis leur rencontre sur la côte mexicaine, c’est sur le littoral de la Presqu’île que Margaux Barsac-Rodriguez et Adrianna de Domingo développent avec passion Amar, une collection de vêtements et d’accessoires upcyclés, aux influences seventies. Confectionnées à partir de tissus anciens de belle fabrication, leurs créations, chargées de motifs et d’histoires, mêlent le charme au confort, décomplexent les genres et œuvrent pour une mode durable, plus éthique. Assistées dans les finitions les plus précises par Martine, une couturière modéliste retraitée avec qui elles travaillent de pair, les deux créatrices veillent à ce que leurs pièces, inclusives, s’accordent à toutes les formes, toutes les morphologies. Chemisette unisexe, jupe portefeuille, salopette sixties, tailles hautes, pattes d’éléphant, largement inspirées par le cinéma des années 60 et la culture surf, les deux stylistes s’approprient l’époque et laissent leurs modèles faire l’unanimité, de l’adolescente fluette à la grand-mère nostalgique. Depuis avril dernier, en complément des marchés du Cap et de Piraillan qu’elles affectionnent depuis le lancement de leur marque, Margaux a souhaité offrir à leur collection une vitrine supplémentaire, au cœur du village ostréicole de Piquey, mêlée au mobilier vintage de l’antiquaire Charlotes Autofage. Elle projette l’univers d’Amar, solaire, graphique et coloré, parmi une gamme exclusive de sacs de yoga, de housses de surf et d’une capsule de planches incrustées de tissus. Un lieu d’expression vif et chaleureux à découvrir jusque fin octobre ! MR 086

amarupcycling.fr



Immersion au cœur du domaine de La Montagnette Suspendu, hors du temps, seulement perturbé par le passage d’une biche et le croassement des grenouilles, le matin à La Montagnette a des airs de paradis. Niché dans les bois, à mi-chemin entre le marché de La Teste et les plages du Pyla, le domaine est un véritable sanctuaire, une oasis de verdure où les hommes communient avec la nature et protègent le vivant. Rencontre avec Charlie et Gautier Lafon, ces deux enfants du Bassin qui ont su transposer leur philosophie de vie vers ce lieu enchanteur, unique, vibrant.

I

l y a quelques années encore, les trois maisons présentes sur le site étaient des logements de fonction affectés aux cadres de l’ancien hôpital Jean Hameau. Accueillant aujourd’hui près de trente couchages, alliance du confort moderne et du charme de l’ancien, elles réunissent des groupes d’amis de passage et des familles entières venus profiter de la quiétude environnante. Charlie et Gautier Lafon ont fait le choix de tirer profit de l’existant et de moderniser sans remplacer. Ils ont décoré les trois maisons avec du mobilier vintage chiné avec goût dans les brocantes et les vide-greniers, et offrent à leurs hôtes tout les bienfaits d’une literie confortable et la praticité d’une cuisine équipée.

Le plaisir d’être ensemble Séminaires, mariages, anniversaires… le site est configuré pour recevoir dans le partage et la convivialité. Le couple a imaginé La Montagnette pour que tous projettent d’y suspendre le temps. Modulable ou entièrement privatisée, si chaque habitation conserve sa part d’intimité, c’est au centre des trois logements, sur la place du village, que l’effervescence rayonne et que la magie opère. Terrain de pétanque, brasero, sauna estonien et tente berbère sont répartis dans un amalgame de végétation ; chaque installation est propice aux rencontres et aux retrouvailles entre toutes les générations. Cet été, pour la première année, leurs voyageurs pourront profiter d’une piscine naturelle, large de cent mètres et 088

Texte & Photos Mélanny Rodrigues


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Authentique et préservée, La Montagnette a été conçue comme un lieu pédagogique, d’échange et de création.

profonde de trois. Creusée par paliers sur l’emplacement de l’ancien potager, elle est parfaitement intégrée dans son environnement. En accord avec les valeurs qu’ils inculquent à leurs enfants Gaspard et Colette, toute son implantation a été réfléchie pour soutenir l’écosystème sans le dénaturer. Ainsi, petits et grands peuvent y plonger et s’y rafraîchir en toute sécurité, et les libellules, les écureuils et les oiseaux peuvent les y accompagner. 090


Célébrer la nature Authentique et préservée, La Montagnette a été conçue comme un lieu pédagogique, d’échange et de création. Massages en bord de piscine, ateliers, cours de yoga, service de traiteur et location de vélo, tout est mis en place pour que vous puissiez vous ressourcer, profiter de vos proches et vous reconnecter à vos émotions, portés par les recommandations des deux amoureux et les bonnes vibrations du lieu. Organisé par l’association Child of the Sea dans le but de sensibiliser à la protection des forêts et de l’océan, l’événement Régénération fut l’un des premiers à s’approprier le domaine. Engagés dans la promotion de leur territoire, le géomètre et la kinésiologue

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ouvrent leurs portes cette année encore à de nombreux événements : une retraite de yoga proposée par Clarisse de Lunalaya dans le cadre de la seconde édition du Festival Musettes et, le 25 juin prochain, une journée de découverte des plantes comestibles menée par une herboriste. Transformer le bois, recycler, travailler à échelle locale, respecter le site, sa faune et valoriser son histoire : parce que chaque geste se doit d’avoir du sens et par devoir de transmission, les deux amoureux ont fait le choix de s’entourer des meilleurs, pour offrir à vos souvenirs le plus beau des écrins. domaine-montagnette.com instagram.com/ domaine_montagnette


Fringuette fête ses 30 ans !

Qui n’a pas un jour fait le nettoyage par le vide de ses armoires, lassé par des vêtements, des chaussures, des sacs que l’on a trop vus, qui ne nous vont plus ? Mais qu’en faire sans encombrer les déchetteries alors que certains produits en contenteraient plus d’un ? L’association de chantier d’insertion Fringuette loi 1901 créée en 1993 a trouvé la solution. Texte Sabine Luong Photos Ken Wong-Youk-Hong

F

ringuette ce sont ces 70 bornes de collecte que l’on trouve sur l’ensemble du bassin d’Arcachon. On peut y déposer tous les habits, accessoires et linge de maison dont on souhaite se séparer. Recycler, faire preuve d’écoresponsabilité et agir pour la cause environnementale est l’une des motivations de cette association. 3,5 tonnes de vêtements sont récoltées par jour sur le Bassin, et cela frôle les 800 tonnes pour l’année 2022. Mais la mission première de Fringuette, c’est surtout l’insertion et l’accompagnement des personnes en difficulté. Le textile n’est finalement qu’un prétexte pour créer des métiers et redonner l’envie d’avancer tout en douceur à ces personnes éloignées 092

de l’emploi. La directrice, Cécile Chambaud, qui a travaillé plus de vingt ans dans le textile a à cœur de transmettre son savoir dans le domaine du commerce et de la vente. Aujourd’hui, ce sont cinq boutiques écoles qui agissent sur le territoire, à La Teste-de-Buch, Biganos, Andernos, Belin-Beliet et Pessac.

Tri, réparation, vente... Car de cette collecte de textile émergent plusieurs métiers. Il y a d’abord la collecte et le tri qui se fait sur la commune de Belin-Beliet. Il faut des petites mains pour séparer les produits impeccables de ceux qui ont besoin de retouches. Les pièces non exploitables partiront directement chez le partenaire


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Fringuette 05 56 88 10 76 fringuette.com Ouverture des boutiques d’Andernos, La Teste-de-Buch, Biganos, Belin-Beliet et Pessac du lundi au samedi de 10 h à 19 h

L’espoir d’un contrat

La mission première de Fringuette c’est surtout l’insertion et l’accompagnement des personnes en difficulté.

Gebetex qui se trouve en Normandie, lequel va trier les fibres pour les envoyer dans des entreprises de recyclage. L’atelier de couture pour réparer ou transformer certaines pièces se trouve à Biganos. Fringuette fait également de la sous-traitance pour des entreprises locales. Elle fabrique sa propre collection de vêtements en plus des retouches classiques en prestation de service. Grâce à son lien avec Pôle emploi qui lui donne des agréments de deux ans en contrat aidé, c’est en moyenne 43 salariés par an qui passent par Fringuette, « ce tremplin qui prépare à l’envol » selon Cécile. 094

Pour gérer tout cela, il y a des encadrantes pédagogiques et techniques. Trois gèrent les cinq boutiques. Une professionnelle est à la couture, trois sont au centre de tri, trois conseillères en insertion professionnelle vont aider à lever les freins à l’emploi (problématique de logement, de mobilité, de santé, d’addiction, familiale, administrative) et une directrice. « Le Graal c’est que nos salariés puissent obtenir un CDI. Mais on est très heureux lorsqu’ils obtiennent un CDD de longue durée ou une formation qualifiante pour une reconversion. Nous avons de plus en plus d’accompagnement des seniors, des personnes avec une reconnaissance de travailleur handicapé ou qui souhaitent créer leur entreprise. » Une chose est sûre. Les donateurs sont de plus en plus mobilisés à la cause environnementale, si bien qu’acheter chez Fringuette devient presque à la mode. Pour fêter ses 30 ans, Fringuette devrait inaugurer un nouveau centre de tri à Belin-Beliet en automne.


Sport Bien-être ×

“L’art de vivre pleinement ne consiste pas tant à se compliquer les choses simples qu’à simplifier celles qui ne le sont pas.” François Hertel

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La beach culture dans la peau ! Il a créé Ocean Roots, une école et club de surf/bodyboard qui fête ses 20 ans cette année. Ce sportif multi-médaillé, passionné, engagé et très attaché au bassin d’Arcachon, organise cet été la coupe du monde de bodyboard junior. Mais qui êtes-vous, Nicolas Padois ?

Texte & Photos Jean-Christophe Lauchas

Un incroyable palmarès Tous le monde connaît les titres du bodyboarder Nicolas Padois, cet amoureux du Bassin dont le palmarès fait rêver tous les jeunes amoureux des sports de glisse : plusieurs fois champion de France dans sa catégorie, champion de France de surf tandem avec Mathilde Arassus, champion de France de drop knee… On sait aussi qu’il est le créateur d’Ocean Roots, club et école basé au Moulleau avec pratique du surf/bodyboard à La Salie, plage océane testerine. Mais qui se cache derrière ce sportif de haut niveau et entrepreneur qui fait honneur au bassin d’Arcachon ? L’homme, aujourd’hui âgé de 42 ans, est discret et humble, il aime les sensations fortes, les potes, les voyages et les vagues.

Beach life Dans sa famille, on est enfant du Bassin de père en fils, on aime ce territoire, on le protège, on s’engage pour le faire vivre, et on le valorise. 0 97

Enfant, il se passionne pour le sport, le foot et bien évidemment le bodyboard. « J’ai découvert ce sport grâce à mon père et mon parrain qui m’emmenaient tout le temps à la Salie-Sud. Un été, mon parrain m’a cassé ma planche en polystyrène, j’avais 7 ans, et j’ai pleuré. Mon père m’a alors conduit chez Annie, à Arcachon, dans sa boutique Aloha, et m’a acheté un Morey. Tout est parti de là », raconte Nicolas, avant d’ajouter : « Chaque été, ensuite, on retournait à La Salie avec les cousins, et on vivait cette “beach life”. J’ai grandi et j’ai été bercé de fantasmes et de passions autour du surf et de la beach culture. » Adulte, il prend la décision de travailler en faisant ce qu’il aime. Il passe son diplôme d’État et décide en 2003 de créer Ocean Roots, club et école de surf, « avec la réelle envie d’y arriver et de faire de La Salie un vrai point de repère dans le monde du surf français ». Pari gagné ! Ça prend de suite. Il y avait une vraie demande. Son idée était aussi de


“J’ai grandi et j’ai été bercé de fantasmes et de passions autour du surf et de la beach culture”

Ocean Roots 06 62 26 04 11 oceanroots.com

partager et de transmettre à la jeune génération. En parallèle, il devient aussi coach de l’équipe de France de bodyboard, championne du monde en 2011. Plusieurs champions sont nés à Ocean Roots, et de nombreux gamins y ont pris goût aux sports de glisse, séduits par l’ambiance et l’esprit de solidarité qu’il y règne. « Tous vivent le club comme une grande famille », précise celui que tout le monde appelle Nico, avant de rendre hommage à « sa super équipe ». Cet amoureux de la plage évoque aussi cette période d’après-incendie. « J’aimerais que ces problèmes qu’on a connus l’an dernier se règlent assez rapidement. La priorisation de la réhabilitation des accès aux espaces naturels aurait 098

dû être une priorité », explique-t-il avant de remercier « la mairie de La Teste-de-Buch qui nous a toujours soutenus, permis de bosser et aux gamins de pratiquer leur sport ».

Le bodyboard pour passion Le bodyboard plutôt que le surf ? « J’ai fait du skate dans les années 90, j’ai baigné dans une culture underground que je retrouve dans le bodyboard, plus que dans le surf », répond Nicolas, avant d’avouer qu’il « aime ce côté où on va chercher une manœuvre où on se sert de la vague comme d’un tremplin. On est tellement au ras de l’eau, au creux de la vague, c’est une sensation incroyable, on sent l’eau passer sur ses jambes ».



L’Esprit libre de Lunalaya

Texte & Photos Mélanny Rodrigues

Union du corps et de l’esprit, le yoga est une pratique millénaire qui tire ses fondements des textes sacrés indiens. Partagée entre le bassin d’Arcachon et cette terre spirituelle, depuis le début de l’année, la professeure de yoga Clarisse Tuffier offre à Lunalaya un nouveau départ et renaît sous le nom de l’Esprit libre. Rencontre avec celle, douce et passionnée, qui replace l’humain au cœur de sa propre dimension. Au-delà des postures et de la maitrise du souffle, le yoga représente une vraie philosophie de vie, basée sur la transmission, le partage et l’éveil des sens, et est un formidable outil relationnel et de reconnexion à soi. Pour la belle quarantenaire, tout est juste, mais rien ne l’est davantage que le chemin qu’elle s’est choisi. Formée en 2020 à Mios par Anne Lahaye, après trois années d’activité, cette jeune professeure part finaliser son apprentissage à des kilomètres de là, sur la terre-mère qui a vu naître cette discipline.

A

près s’être initiée à différentes techniques de massages, lassée de l’esthétique, cette dynamique directrice de spa prend finalement le chemin du yoga pour mêler la forme au fond, sans s’appesantir sur les apparences. En quête de ses propres réponses avant de permettre aux autres d’accéder aux leurs, elle suit une formation en neurolinguistique, assiste à des ateliers de chamanisme jusqu’à ce que le yoga se révèle à elle lors d’une séance d’hypnose régressive.

En collectif ou en privé À la manière d’un pèlerinage initiatique, de Mysore à Rishikesh, elle explore, expérimente et ramène de ses deux voyages consécutifs un bagage toujours plus complet de méthodes et d’exercices permettant à ses élèves de débloquer leurs émotions à travers le langage de leur corps. En collectif au club de Gujan ou en privé à domicile, l’enseignante insuffle sa vitalité dans chacun de ses mouvements et veille à laisser 100


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relaxation mentale et psychique, amélioration de la respiration et des capacités pulmonaires, tous les bienfaits du yoga ne sont plus à prouver. Loin de la performance, la jeune professeure laisse à tous le temps de s’approprier leur rythme, des novices aux plus confirmés.

Cercles de femmes

“Méditer n’est pas juste écouter une petite musique et s’endormir après, c’est beaucoup plus profond, c’est un savoir-vivre”

bien-etre-yoga-arcachon.com 06 73 16 87 78

suffisamment de place pour que tous puissent y greffer leurs propres énergies. Du yin au kundalini, si les pratiques sont plurielles, Clarisse a choisi de concentrer son enseignement sur trois d’entre elles : le hatha, introduction à l’assouplissement et à l’équilibre, tant sur le plan physique que mental, l’ashtanga, répétition de postures structurées pour détoxifier l’esprit, et le warrior yoga, pratique fluide et dynamique idéale pour affiner la silhouette et renforcer la confiance en soi. Réduction des douleurs dorsales et des troubles du sommeil, 102

Portée par le bruit des vagues et la force des éléments, avec l’arrivée des beaux jours, l’Arcachonnaise offre à présent de nouvelles prestations. Yoga, pinasse, brunch : ces mots font écho au plaisir et à la détente, et elle profite des bancs éphémères révélés par la marée pour faire rayonner toute leur magie. Facilitatrice de cercle de femmes, c’est sur ces mêmes étendues de sable qu’elle va chercher les vibrations qui émanent du groupe, pour libérer la parole, éveiller l’intuition et ramener les femmes en conscience de ce qu’elles sont : des déesses, puissantes, sauvages et alignées. Bain sonore, crusine, danse extatique, cérémonie autour du lotus bleu d’Égypte, Clarisse continue de semer des petites graines de conscience et organise, à l’image de son parcours, sa première retraite sur la thématique « renaître à soi ». Un succès prometteur à suivre de près !


Enfants ×

“Un enfant prodige est un enfant dont les parents ont beaucoup d’imagination.” Jean Cocteau

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Juliette en salopette et Bertrand Cure

Texte & Photos Patrice Bouscarrut (sauf mentions)

On peut dire qu’ils se sont bien trouvés tous les deux. D’un côté, nous avons Bénédicte Hénin qui, avec sa fille Myrtille, a créé la boutique Juliette en salopette à Arcachon, spécialisée dans les créations et jeux pour enfants. De l’autre, l’artiste peintre Bertrand Cure qui expose à deux pas, dans son atelier-boutique 1 up 1. Pour cet été, ils ont décidé de s’associer pour ouvrir une boutique au Cap-Ferret, à la Forestière, entre la Folie Douce et Alice.

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Parfums d’enfance et couleurs du Bassin

Bertrand Cure Bertrand excelle dans le domaine de la création artistique. Il propose des peintures et des dessins originaux ainsi que des créations personnalisées, dans un style épuré, souvent monochrome. Son sacré coup de pinceau lui a rapidement donné une belle notoriété. Dès les premiers mois, sa boutique à Arcachon a connu un franc succès auprès de nombreux admirateurs. Décorateur, aquarelliste, illustrateur de livres et de magazines, Bertrand Cure a quitté la vie parisienne pour s’installer sur le Bassin il y a 5 ans. Son style est en parfaite harmonie avec l’esprit d’ici. Le fabricant de

papiers peints bordelais, Isidore Leroy, vient d’ailleurs de lancer une collaboration avec lui, tant sa peinture a réussi à cerner l’ambiance poétique de bord de mer.

Bénédicte et sa fille Myrtille ont créé un univers premium plein de poésie autour de l’enfance. Elles dénichent des jouets et des jeux en dehors des circuits traditionnels. Ses attaches en Scandinavie, Bénédicte les met à profit pour nous faire découvrir des perles rares, des objets singuliers, des matériaux durables, des jeux de qualité. Cette créatrice de vêtements s’en donne à cœur joie pour proposer des collections inédites produites sur le bassin que Myrtille sublime sur Instagram. « Nous aimerions continuer à développer la production locale car nous avons la volonté d’être une marque encore plus engagée pour les enfants de demain. Nous proposons déjà des articles de seconde-main en boutique et à partir de cet été nous reverserons 1% de notre chiffre d’affaires à des associations (1% for the planet) ». Encore de beaux projets. Juliette en salopette & Bertrand Cure 1 rue de la Forestière, Cap-Ferret

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© DR

Juliette en salopette

1 up 1 Bertrand Cure – Boutique-atelier 276 ter bd de la Plage, 33120 Arcachon Instagram/curebertrand

© Maxwells Dublin

« Bertrand venait dans ma boutique me prendre des peluches », se souvient Bénédicte, « on s’est connus comme ça ». Ces deux créateurs ont toujours de nouvelles idées et n’arrêtent pas d’imaginer de futurs projets. Sur le papier, on pourrait penser que ces deux mondes sont bien différents, mais pas du tout. Dans la nouvelle boutique du CapFerret, les collections aux imprimés fleuris Liberty, les jouets design, les visuels graphiques et vitaminés de Myrtille que l’on retrouve sur des sweats ou des cartes postales, les toiles et affiches de Bertrand... tout n’est qu’équilibre et résonance.

Juliette en salopette 6 rue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 33120 Arcachon julietteensalopette.com Instagram/julietteensalopette


Des vêtements d’allaitement made in…

Texte & Photos Ineh (sauf mention)

… Val de l’Eyre ! Bienvenue au Barp, dans l’atelier d’O3 Nouvelle Aquitaine. Cette entreprise adaptée est à l’origine de l’enseigne Maison Cigogne, une marque de vêtements d’allaitement aux valeurs fortes.

S

Célya Boux

ourire aux lèvres et yeux pétillants, Célya Boux, la responsable du lieu, ouvre les portes de son atelier textile. Sur place, deux couturières s’affairent. Habituellement, elles sont au nombre de trois. Ce sont leurs petites mains délicates qui façonnent et donnent vie aux vêtements et accessoires zéro déchet imaginés par Célya et son ancienne collègue Marie Proust. « Cette marque, nous l’avons pensée ensemble. Nous voulions créer une marque de vêtements et Marie, qui allait devenir maman, a eu l’envie de créer des vêtements d’allaitement. Il y en avait déjà sur le marché mais ils ne nous convenaient pas. Nous voulions développer une marque élégante, confortable, moderne et féminine, 100 % made in France. »

Une marque engagée

Derrière Maison Cigogne, il n’y a pas que de la création, il y a aussi de l’inclusion.

Après deux années de réflexion et de développement, la marque Maison Cigogne voit le jour en juin 2022 au Barp. « J’avais déjà créé un atelier de ce type en Touraine où nous confectionnions plus particulièrement des T-shirts. 106

Nous cherchions un endroit où développer notre gamme de vêtements d’allaitement tout en étant en adéquation avec l’essence de notre entreprise. » À savoir qu’O3 Nouvelle Aquitaine est une entreprise adaptée qui emploie notamment des personnes en situation de handicap pour favoriser leur réinsertion professionnelle. Spécialisée dans la prestation de services administratifs, son objectif est de créer de l’emploi quel que soit le type de poste en s’installant dans un territoire à fort potentiel d’employabilité afin de participer à sa redynamisation. « Nos couturières sont toutes originaires du Val de l’Eyre et du bassin d’Arcachon. Elles sont compétentes, confirmées ou débutantes en reconversion professionnelle. Nous les accompagnons dans le développement de leurs compétences. Nous les formons à la couture, au montage et à la réalisation de divers produits. Avec Maison Cigogne et plus largement grâce à notre pôle textile, nous pouvons recruter ces personnes et revitaliser ce territoire dépourvu d’emplois. Derrière Maison


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“Nous développons des vêtements d’allaitement durables que l’on peut réutiliser grâce à nos zips invisibles”

Cigogne, il n’y a donc pas que de la création, il y a aussi de l’inclusion », tient à préciser Célya Boux. Autre engagement et pas des moindres, la marque entend lutter contre la pollution, le gaspillage et la surconsommation. « Nous réalisons des collections avec peu de modèles. La production est lancée au fur et à mesure des achats de nos clientes. Et grâce à nos fermetures invisibles, les vêtements peuvent être portés même après l’allaitement. »

Un allaitement tout en confort et simplicité Pour sa première collection, la marque a développé deux robes printanières et légères qui peuvent

être portées à tous moments : option casual ou chic, baskets ou talons ; à chacune son style ! L’élégance sera toujours au rendez-vous de ces articles inspirés par Célya. « Je n’ai pas cherché l’inspiration bien loin, j’ai simplement fait en fonction de mes propres goûts vestimentaires. Nous misons avant tout sur la simplicité, la praticité et l’élégance. Nous voulons des vêtements que nous pouvons porter au quotidien et concevoir les petits indispensables à avoir dans le placard. » À l’avenir, Célya envisage le développement d’une gamme bébé ainsi qu’une nouvelle collection issue du recyclage des tissus inutilisés par les maisons haute couture. 108

Maison Cigogne maisoncigogne.com 07 57 77 16 24


Jeep – SIPA Automobiles Arcachon – 931 Boulevard de l’Industrie. 33 260 La Teste de Buch. 05 35 37 24 04 Bordeaux – 54 Avenue du Chut. 33 700 Mérignac. 05 56 18 68 92


Les règles, elle en fait son affaire ! Elle, c’est Amandine Poilevey, naturopathe bien décidée à aider les femmes à mieux gérer leurs périodes menstruelles. Rencontre avec celle qui lève les tabous sur les règles. Texte & Photos Ineh

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“Les jeunes femmes ont besoin d’avoir des connaissances élémentaires sur leur corps”

llure gracile, difficile de l’imaginer en coach sportif aguerrie. Et pourtant ! Durant près de dix ans, Amandine Poilevey a évolué dans le milieu du fitness. De Dijon à La Teste-de-Buch en passant par Bordeaux, elle a écumé les salles de sport avant de se lancer dans des séances de coaching personnalisé puis de trouver sa voie. Celle qui la fait vibrer aujourd’hui. « J’en avais marre de donner des cours tout le temps. C’est une activité très énergivore. Et il me manquait quelque chose à transmettre à mes clients. Mon travail de coach se limitait à aider les personnes à retrouver leur forme physique. » Celle qui enfant se rêvait vétérinaire découvre alors la naturopathie, par un simple concours de circonstances. « À la suite de problèmes d’ordre hormonaux, de transit et de peau, j’ai consulté une naturopathe à plusieurs reprises. Ces échanges m’ont fait comprendre que c’est ce que je voulais faire : aider la personne dans sa globalité. » 110

Du sport à la naturopathie, il n’y a qu’un pas Durant deux années, Amandine se forme puis décide de vivre pleinement de la naturopathie en pleine crise sanitaire de la Covid-19. Après quelques mois au sein d’un cabinet, elle choisit d’évoluer à contre-courant : « Je trouve plus intéressant d’intervenir directement chez les personnes. Je suis ainsi au cœur de leur environnement. C’est beaucoup plus efficace. » C’est donc au domicile de sa clientèle qu’Amandine se rend pour « aider les femmes à se reconnecter à leur corps, à reconnaître et cibler ce qui ne fonctionne pas afin de retrouver des cycles harmonieux. » Car Amandine est une naturopathe spécialisée dans le bien-être de la femme et particulièrement dans les problématiques hormonales. « Ayant longtemps souffert de troubles menstruels, j’ai souhaité approfondir le sujet. J’aime chercher le pourquoi du comment. Durant ma formation, je rencontrais beaucoup


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de personnes avec ce type de problèmes de règles douloureuses, de cystites qui récidivent, de problèmes de ménopause… Je n’arrivais pas à les aider. Maintenant, j’ai à cœur de leur apporter des connaissances sur le fonctionnement de leur propre corps et de les amener à découvrir les ressources cachées de leur cycle menstruel qui leur permettent de vivre de façon plus sereine leur vie au quotidien. » Aujourd’hui, sa clientèle est 100 % féminine. Elle intervient auprès des femmes de l’adolescence à la ménopause, pendant la grossesse et le post-partum, mais aussi auprès des couples dans leur projet de bébé.

“Il est grand temps de briser les tabous et de transmettre à nos jeunes filles une vision positive du cycle menstruel et des règles”

Le savoir, c’est le pouvoir Ambassadrice du mouvement Kiffe ton cycle fondé par Gaëlle Baldassari – un mouvement qui a pour but de rendre le bien-être menstruel accessible –, la Lugosienne anime de temps à autre des ateliers de groupe à destination des jeunes filles de 9 à 16 ans. Elle y aborde différentes thématiques telles que la puberté, le fonctionnement d’un cycle menstruel, les règles, les bouleversements psychoémotionnels, la reconnaissance de l’ovulation, l’anatomie féminine, les

protections périodiques… « Mon objectif est de donner aux jeunes filles une représentation la plus juste possible de leur anatomie, de les sensibiliser à l’observation de leur cycle. Elles ont besoin d’avoir les connaissances élémentaires sur leur corps. Car le savoir, c’est le pouvoir. » Par le biais de ses ateliers, Amandine lève les tabous et contribue à favoriser la parole mère-fille mais aussi parfois père-fille. « Je propose les ateliers « Kiffe ton cycle » en duo. Ce qui permet aux mamans de 112

témoigner de leur propre expérience en matière de règles et rend la communication plus simple et moins gênante. C’est un vrai moment de complicité durant lequel les mamans apprennent aussi beaucoup de choses. » Ces temps partagés sont par ailleurs accessibles aux papas qui souhaitent s’informer.

Natur’Amande 06 87 64 21 58 facebook.com/Naturopathie33



LE BI LLET DE PA S C A L BATA ILLE

© Patrice Bouscarrut

La défonce du chasseur

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lors que nous passerons l’été sans eux avant de les revoir dès septembre, prenons, dans ce numéro, la défense des pauvres chasseurs, accusés d’être des tueurs sanguinaires, des empêcheurs de se promener en rond et des ennemis de l’écologie. D’accord, huit personnes ont perdu la vie au cours de la saison 2021-2022 en France et 90 accidents de chasse ont été dénombrés. Mais cela ne reste pas impuni : le chasseur qui avait tué le jeune Morgan Keane en 2020 a écopé de 2 ans de prison avec sursis et d’une interdiction de chasser à vie. Bon, pour un vol de scooter, on risque 3 ans de prison ferme, néanmoins, ce tueur ne pourra plus jamais confondre une joggeuse avec une biche ! Et puis, la plupart des accidents concernent des chasseurs qui blessent ou tuent d’autres chasseurs. Ça participe donc de l’auto-régulation… Enfin, si les coureurs, cyclistes et autres ramasseurs de cèpes qui encombrent la forêt acceptaient de porter un gilet fluo, on aurait moins

de chance de les canarder. Les gilets jaunes, c’est très à la mode dans les manifs, pourquoi pas pendant les balades en famille ? D’ailleurs, tout cela s’arrange puisque l’État met en place une application pour les promeneurs afin qu’ils puissent savoir en temps réel où se trouvent les chasseurs : un peu comme Tinder mais à l’envers, puisque là, le but sera de ne pas se faire tirer ! Cela nous amène à une autre accusation : les chasseurs sont égoïstes et refusent de réserver les forêts aux promeneurs le dimanche, projet auquel 81 % des Français sont favorables. Mais c’est oublier que la majorité des chasseurs s’adonne à son loisir le week-end. Or, pas de bol, le dimanche tombe le week-end ! Donc ils n’auraient plus que le samedi pour s’exprimer et ça n’est pas suffisant pour assurer leur mission capitale : réguler la population animale. Car voici le motif légitime pour lequel, chaque année en France, sont abattus 70 000 cerfs (13 fois plus 114

qu’il y a 50 ans), 600 000 chevreuils et 800 000 sangliers, sans parler des chamois, mouflons, isards, daims, et surtout des millions d’oiseaux (64 espèces sont chassées, dont 20 en danger d’extinction). Et à ceux qui disent que 90 % des animaux tués à la chasse n’ont pas besoin d’être régulés, ceux qui prétendent que des millions d’entre eux sont en fait des animaux d’élevage lâchés dans la nature pour servir de cibles, ou encore que de nombreux pays gèrent la question de la régulation en la confiant à l’administration, sachez que la chasse est une tradition séculaire en France. Les traditions, c’est sacré ! En outre, les chasseurs sont les premiers écologistes de France. Cette forêt dans laquelle ils abandonnent 6 000 tonnes de plomb chaque année, ils l’aiment et la protègent, ces animaux qu’ils tuent à raison de 22 millions d’individus par an, ils les respectent et les préservent, ces fusils prétendument dangereux qu’ils brandissent, ils évitent souvent de les utiliser, et s’ils rentrent bredouilles, ce n’est pas qu’ils visent mal mais qu’ils aiment avant tout cette camaraderie virile (eh oui, seulement 3 % des chasseurs sont des femmes) et ces balades à l’aube entre couillus dans les sous-bois embrumés qui sentent si bon l’humus, la fougère et la gnôle. Cessons donc de harceler et de persécuter ces bienfaiteurs de la nature qui ne font que perpétuer une activité saine et nécessaire que pratiquait déjà leur arrière-grand-père l’Homo sapiens, « l’homme intelligent » ! Eh oui, le chasseur, depuis des centaines de milliers d’années, est un homme intelligent, il faudrait peut-être que ça se sache, nom d’un chien… de chasse !




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