VOYAGER ICI ET AILLEURS 40

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BELUX 8€ - DOM/S 8,50€ - IT/ESP/GRECE/PORT.CONT 8,50€ - CHF 12.70 - NCAL/S 1000CFP - POL/S 1050CFP - CAN 12.99$CAN - MAR 82Mad

L’ÉVASION DES SENS — WEEK-END / CITY BREAK / SÉJOUR — PRINTEMPS 2023 — N°40

Les temples

d’ANGKOR Merveilles du Cambodge

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CASABLANCA NÎMES Un Maroc sans touristes !

Une ville antique bien d’aujourd’hui

L 19215 - 40 - F: 7,50 € - RD

TRIMESTRIEL — MARS-AVRIL-MAI 2023

LYON

De Fourvière à la Croix-Rousse




éDITO

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Édito Aller voir ailleurs Parfois, il est bon de faire une pause, de marcher à côté, ou de prendre un peu de recul. Le monde du voyage fonctionne de nouveau à plein régime et il va être important dans les années futures de mieux répartir les flux. Chez Voyager Ici & Ailleurs, nous tentons parfois de sortir des sentiers battus pour vous montrer des lieux inédits, où pas grand monde ne va. Pour ce nouveau numéro, par exemple, nous avons visité Casablanca, la plus grande ville du Maroc, souvent boudée des touristes mais qui pourtant a des choses à montrer. Mieux encore, nous avons fait une escapade à São Tomé-et-Principe, le plus petit pays d’Afrique, pour aller voir trois belles adresses immergées entre des plantations de cacao et une jungle épaisse. Mais comme il est toujours bon de ne pas abandonner quelques incontournables, nous sommes aussi allés à Lyon et dans les arènes de Nîmes, pour deux city breaks 100 % francais. Enfin, ce numéro est notre quarantième ; un nombre tout rond qu’il fallait célébrer en vous parlant d’une merveille. Les temples d’Angkor sont à l’honneur dans ce VIEA de printemps. Un bout de Cambodge que nous vous souhaitons tous de voir un jour ! Bonne lecture et bons voyages, La rédaction

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ampersand.studio

A. Schösser

Mullerthal

Luxembourg. vrai. proche.

www.visitluxembourg.com


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OURS

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VOYAGER ICI & AILLEURS CAPITALE TRAVEL 55, boulevard Pereire, 75017 Paris Standard : 01 58 88 37 00 Directeurs de la rédaction : Pauline et Yann Crabé (redaction@viea.fr) Direction artistique : Grand National Studio (hello@grandnationalstudio.com) Journalistes & photographes : Clotilde Boudet, Vanessa Cornier, Christian Jelenia, Lucas Lahargoue Photos de couverture : Angkor : Bule Sky Studio Lyon : Nomadkate Secrétaire de rédaction : Isabelle Calmets Publicité et partenariats : Pauline Crabé (pauline.c@viea.fr)

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Abonnez-vous directement sur www.viea.fr CAPITALE TRAVEL / VOYAGER ICI & AILLEURS Marjorie Batikian (marjorie@viea.fr) Distribution France : MLP – Distribution Export : Export Presse Voyager Ici & Ailleurs est édité par CAPITALE TRAVEL SARL au capital de 1 000 euros RCS 793 525 007 BORDEAUX Gérant / Directeur de la publication : Yann Crabé Numéro commission paritaire: 0918 K 91970 N° ISSN 2268-0799 Imprimerie : ROTIMPRES – Girona – Espagne © Capitale Travel. Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit ni transmis d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, on-line ou off-line, sans l’autorisation écrite de Capitale Travel.


vous ne seriez pas mieux ici ?

Marseille : Les Docks - Euroméditerranée 04 132 292 R.C.S. MARSEILLE - arcencielcreation.fr - Photographie : © C. MOIRENC

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SOMMAIRE

Sommaire 012 NEWS

Nouveautés dans le monde de l’hôtellerie, en France, en Europe et dans le monde

038 ON A TESTÉ POUR VOUS São Tomé-et-Principe

048 NÎMES

Ville d’art et d’histoire

066 LYON

Balade printanière entre Rhône et Saône

084 CASABLANCA

Le Maroc sous l’angle de sa métropole

102 ANGKOR Splendeur de l’Asie du Sud-Est

127 TENDANCES

© Tanison Pachtanom

Auto & Livres

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SOMMAIRE

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NEWS

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Hôtels PaRis Quoi de neuf ce printemps en Île-de-France ? Deux ouvertures en banlieue, et deux autres dans Paris, pour quatre offres très variées.

É Le Bellune

© Thomas Campio

Ce boutique-hôtel de la rive gauche, situé face au Paris Expo Porte de Versailles, a ouvert en début d’année. Dans sa déco, il privilégie les belles matières, les lignes épurées et un décor brut pour s’inspirer des sublimes paysages des Dolomites. Au spa, on découvre un bassin de 10 mètres, un hammam et une salle de fitness. Tandis que les chambres allient high-tech et confort, le bar est à la fois comptoir et salon. On y vient en afterwork, pour se rencontrer, se détendre… ou profiter d’un DJ set. À la carte, les produits sont locaux, artisanaux et originaux. Le groupe hôtelier français Suitcase Hospitality tient d’ailleurs à s’engager. Le Bellune est en cours d’obtention du label Clef Verte pour 2023. Une jolie adresse vivante… et durable !

Kopster Hôtel Paris Ouest COLOMBES

Véritable spot trendy de l’Ouest parisien, ce nouveau quatre-étoiles d’affaires moderne et élégant répond aux codes de la marque : un lieu lifestyle au design original et accueillant. Après Lyon, le groupe Lavorel Hotels se déploie donc dans les Hauts-de-Seine, à 40 minutes de Roissy CDG, 30 minutes de la gare de Lyon et 15 minutes de la gare Saint-Lazare. L’hôtel est surtout à 10 minutes de La Défense. Il compte 134 chambres et 117 appartements tout équipés. Le rooftop de 300 m² a une vue épatante sur la Capitale, en plus de proposer un restaurant et un barlunch. Les visiteurs sont aussi accueillis en famille, tous les dimanches, pour le brunch avec Kids Club. Enfin, l’hôtel dispose d’un espace évènementiel de 700 m² entièrement modulable.

LEBELLUNEPARIS.COM

KOPSTERHOTELS.COM/COLOMBES

© Stephan Lucius Lemke

PARIS 15E

Tribe Paris Saint-Ouen SEINE-SAINT-DENIS

Le troisième hôtel parisien de la marque TRIBE est installé à moins de 2 km du célèbre marché aux puces et de ses échoppes de brocanteurs. Séjourner dans un établissement Tribe est une expérience haut de gamme, mais détendue et sans superflu. Ce nouvel hôtel de Saint-Ouen compte 112 chambres confortables et fonctionnelles de 18 à 24,7 m². Certaines proposent même une vue sur Montmartre et le Sacré-Cœur. D’autres sont situées au dernier étage, qui possède une terrasse végétalisée de 70 m² en rooftop. L’hôtel a aussi son Social Hub, un lieu de vie et de travail qui accueille un coffee-shop le jour et un bar à cocktails low alcool le soir. En plus du coin restaurant de l’hôtel, un Grab & Go est accessible 24/7, en face du bâtiment.

© Alexis Narodetzky

MYTRIBEHOTEL.COM


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© DR

NEWS

Hôtel Dame des Arts PARIS 6E

C’est un cocon 100 % parisien qui vient de naître à deux pas de la place Saint-Michel. Raphael Navot a œuvré pour donner à l’hôtel Dame des Arts tout l’esprit de la rive gauche. Le designer a insufflé des airs de nouvelle vague dans les parties communes et les 109 chambres qui offrent des vues imprenables sur les toits de la Capitale. Le restaurant propose une sélection de plats à partager, au déjeuner comme au dîner. C’est le chef Othoniel Alvarez Castaneda qui se charge de diriger les cuisines dans lesquelles il mélange ses racines mexicaines à des influences japonaises. Mais le clou de l’hôtel est sans aucun doute son rooftop bar. Ouvert de 17h à 23h, on y vient pour siroter des cocktails signature, des vins nature, des kombucha ou des jus faits maison en admirant l’impressionnante vue à 360° sur les Invalides, la tour Eiffel ou la colline de Montmartre. À l’heure où le jour s’éteint, les lumières de la ville s’allument, et cette terrasse devient l’une des plus belles de Paris. DAMEDESARTS.COM


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NEWS

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Hôtels FRaNCE Des actualités, des ouvertures, aux quatre coins de l’Hexagone !

É La Caserne Chanzy

Villa Pomade LANDES

Après trois ans de travaux, la Villa Pomade a rouvert ses portes. Cette demeure de 1921 est située dans les Landes, à 10 minutes de la réserve naturelle d’Arjuzanx. C’est là, à deux pas du plus grand site français d’hivernage de grues cendrées, qu’Albert Pomade a conçu cette villa Art déco. C’est l’une des plus singulières réalisations architecturales de Rion-des-Landes. Les travaux ont permis de rendre son faste d’antan à cette belle maison de famille landaise. Ils ont également été l’occasion d’y intégrer tout le confort moderne nécessaire. La Villa Pomade accueille désormais 8 spacieuses chambres à l’ambiance « années 20 ». Les hôtes découvrent les saveurs landaises au restaurant bistronomique de la Villa, dirigé par le chef bordelais Frédéric Freygefond. Ce petit hôtel de charme est l’adresse idéale pour une escapade dans le Sud-Ouest !

LACASERNECHANZY.COM

Hôtel Capelongue LUBERON

Nous sommes à Bonnieux, en plein Luberon. Lavandes, oliviers, cyprès et garrigue font office d’écrin. Bien ancré dans cet environnement apaisant et ce terroir généreux, l’hôtel Capelongue compte 16 chambres de plain-pied ou à étage, avec ou sans salon, prolongées d’un balcon ou d’une terrasse ; des espaces sobres et chaleureux mais toujours imprégnés de silence. La déco de cette nouvelle adresse du groupe Beaumier est signée Jaune Architecture. À La Bastide (le restaurant étoilé de l’hôtel) comme au café Capelongue, la cuisine est locale. Concoctée par le chef Noël Bérard, elle se conçoit « de la terre à l’assiette », brûlante de soleil, entre Provence et Méditerranée. Mais on vient ici aussi et surtout pour se reposer, pour profiter des paysages, d’un massage, d’un cours de yoga ou d’un après-midi farniente à la piscine au cœur de cet environnement 100 % nature. BEAUMIER.COM/FR/PROPRIETES/ HOTEL-CAPELONGUE

© Iansci Gliuzzi

VILLA-POMADE.COM

© Charlotte Lindet

© DR

REIMS

La Caserne Chanzy vient de décrocher sa cinquième étoile. Un bel accomplissement pour cet établissement rémois ouvert en 2019. Il est, par ailleurs, la première adresse Autograph Collection du groupe Marriott International à s’installer dans « la cité des rois ». Implanté dans l’ancienne caserne de pompiers de la ville, l’hôtel compte 89 chambres. La moitié d’entre elles ont une vue imprenable sur la cathédrale. Au menu de La Grande Georgette, son restaurant bistronomique, on déguste les classiques de la gastronomie française repensés par Julien Raphanel. Le bien-être des clients n’est pas en reste, puisque La Caserne Chanzy s’est associée à la marque française Deep Nature. Hôtes et Rémois peuvent ainsi profiter d’un spa de 450 m² pour un moment de détente bien mérité après une journée à découvrir la Champagne.


UNE EXPÉRIENCE UNIQUE SUR LES TOITS DE LYON. Partez à la découverte de notre nouvelle collection d’appartements, pour des séjours d’exception. 29 chambres & suites 5 appartements d’exception Restaurant étoilé « Les Terrasses de Lyon » Espaces bien-être. • 25, montée St-Barthélémy - 69005 Lyon • 04 72 56 56 56 • florentine@relaischateaux.com • www.villaflorentine.com •

©Alexandre Moulard ©BestJobers


testé & APPROUVé

Anantara Plaza Nice — CÔTE D’AZUR

L’ancien hôtel Plaza Nice revit ! Rouvert en décembre dernier sous le pavillon Anantara, il accueille de nouveau les visiteurs de passage au pied de la baie des Anges. Situé derrière le beau parc Albert 1er, l’hôtel est à quelques pas seulement de la promenade des Anglais, et de la mer. Notre entrée se fait par un long corridor lumineux qui mène vers la réception et un vaste salon ovale aux couleurs éclatantes baptisé Les Colonnades. Un agréable afternoon tea nous y est servi. Nous grimpons ensuite jusqu’à notre chambre située au cinquième étage. Impossible de ne pas être immédiatement happés par la terrasse extérieure ouverte sur le parc qui donne à la chambre une grande respiration. Notre lit est fait d’un duvet en plumes d’oie, les boiseries un peu sombres ne nous dérangent pas étant donné toute la lumière qui arrive de l’extérieur. Et, sur les murs, de vieilles photographies évoquant l’âge d’or de la Riviera française ajoutent du chic à l’ensemble. Ici comme dans la plupart des hôtels Anantara, la signature est au spa. Dans cet espace reposant de 300 m2, nous profitons d’un massage original, à la main, mais aussi à partir de pierres chaudes qui semblent glisser sur notre peau grâce à une huile parfumée d’une fragrance élaborée sur mesure, exclusivement pour ce spa. Après une errance dans les rues du Vieux-Nice tout proche, nous sommes de retour à l’hôtel pour l’heure du dîner. Direction le rooftop où se déploie le SEEN, restaurant du chef Olivier Da Costa déjà décliné à Bangkok, Lisbonne ou São Paulo. Ici la carte mêle des plats d’inspiration provençale avec d’autres mets plutôt… japonais. Nous avons le choix de voguer entre une pissaladière et des gunkan de thon, ou entre un carpaccio de poulpe et des makis de crevettes. Nous optons entre autres pour des gyozas de bœuf wagyu et des nigiri au saumon braisé et à la truffe. Drôle d’association de saveurs, mais tout fonctionne en bouche, surtout lorsqu’on est en surplomb de toute la ville. Depuis le restaurant et sa terrasse filante, c’est tout Nice qui se déploie à nos pieds, de la colline du château jusqu’à l’horizon méditerranéen. Assurément l’un des plus beaux toits-­ terrasses de la baie. LL ANANTARA.COM

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Radisson Blu — MALO-LES-BAINS

Rendez-vous sur la côte d’Opale. Deux heures et vingt minutes de train seulement séparent Paris de la plus belle plage du Nord. Posé tout en longueur au bord même du sable, le nouveau Radisson Blu de Malo-les-Bains nous accueille en une belle journée ensoleillée au cœur de l’hiver. Ensoleillée…mais fraîche ! Le vent souffle à l’extérieur et balaye les dunes pendant que nous profitons de ce cocon tout neuf. Il a été imaginé par le groupe Pichet, grand concepteur, aménageur, et promoteur immobilier français. Il est à l’origine de cet édifice étonnant, qui ressemble à un paquebot-hérisson échoué sur le littoral, à quelques lieues du centre de Dunkerque. De notre chambre, la vue porte sur la mer, sur le FRAC Grand Large qui est voisin de l’hôtel, et sur l’entrée du port qui se dessine derrière. La 409 est une window cathedral, grande chambre très haute sous plafond, qui présente une grande ouverture sur une terrasse panoramique en surplomb de la plage. Dès le matin, nous profitons de la pleine lumière pour admirer la mer depuis notre lit. Mais ce panorama s’apprécie aussi depuis le spa de 1 000 m2, où une grande piscine intérieure de 16 mètres de long permet de nager au chaud, en observant le sable voler à l’extérieur. L’autre atout de cet hôtel flambant neuf est sa table. L’Opale est le restaurant où Charles Bruneval exprime tous ses talents. Le jeune chef originaire de la région a été formé chez Michel Rostang, Thierry Marx ou encore Guy Savoy avant de revenir vers ses racines en Flandres. Sa cuisine est remarquable, mais sans artifices. Elle emploie une majorité de produits du riche terroir local, comme les asperges des sables de Ghyvelde, des pommes de terre du Nord ou des poissons directement livrés de la criée de Dunkerque. Lors de notre séjour à l’hôtel, nous dégustons des moules et chanterelles accompagnées d’un jus émulsionné terre-mer, un œuf parfait de Warhem et velouté de butternut, ou encore un pot-au-feu de la mer avec ses carottes et pommes de terre de Bintje. Tout a le bon goût du Nord, et encore plus dans ce restaurant aux larges baies vitrées qui ne donnent qu’à admirer l’une des plus belles plages de la côte d’Opale. CJ RADISSONHOTELS.COM/FR-FR/HOTELS/ RADISSON-BLU-MALO-LES-BAINS


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La Guitoune — PYLA-SUR-MER

Cet hôtel est un feu d’artifice. Un éventail de formes et de couleurs qui vous saute aux yeux et illumine les vacances que vous passez entre ces murs, à quelques pas de la mer. La Guitoune est ancré sur le boulevard de l’Océan, au Pyla-sur-Mer. Son histoire démarre en 1932. En presque un siècle, les propriétaires se sont succédé dans cet hôtel devenu mythique à partir des années 50. Son allure aussi a changé. Plusieurs fois agrandi, sa dernière grande rénovation date de 2016. Ducos et Rougier ont modernisé l’endroit. Le duo d’architectes bordelais s’est adjoint les services de la célèbre Bambi Sloan pour twister l’ensemble et en faire cette adresse pétillante qu’est La Guitoune aujourd’hui. La touche Sloan apparaît dans les couleurs variées, les formes excentriques, l’atmosphère joyeuse et acidulée qui transparaît dans les parties communes comme dans les 24 chambres. Bleu électrique, imprimé homard, jaune canari, motifs léopard… la décoratrice n’a pas eu peur de mélanger les goûts et les couleurs qui, au final, se marient plutôt bien. Dès l’entrée, le regard se tourne vers le long bar en mosaïque et Formica, aux motifs de sirènes et d’hippocampes. Dans les chambres, les tonalités sont plus discrètes, davantage tournées vers le blanc. Elles invitent au repos, mais des touches de couleur dans le mobilier viennent quand même rehausser l’ensemble. La Guitoune, c’est aussi une table. Le restaurant sert une cuisine de saison, aussi généreuse que raffinée, à base de produits finement sourcés. Sur la carte, on pioche entre un poulpe grillé au chorizo et à l’aïoli citronné, ou encore un burger de bœuf maturé accompagné de stracciatella, de confit d’oignons et d’éclats de bacon. De quoi se faire du bien dans cette maison atypique, sous les pins et à deux pas du rivage. Une belle adresse quatre étoiles aux portes du bassin d’Arcachon. CJ LAGUITOUNE-PYLA.COM


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Hôtels FRaNCE É

Fleur de Loire

Eklo Lyon RHÔNE

Cette nouvelle adresse moderne et écolo vient d’ouvrir ses portes en janvier. L’arrivée du Eklo Lyon dans le quartier du Grand Parilly est une énième preuve que la ville de Paul Bocuse est en effervescence. Les hôtels du groupe français Eklo sont tous économiques (à partir de 26 € la nuit), écologiques et conviviaux. Ils défendent une nouvelle expérience de l’hôtellerie, à mi-chemin entre l’hôtel et l’auberge de jeunesse. Celui-ci est un hôtel design, au confort simple mais abouti, avec des prestations de qualité et une gestion tournée vers la durabilité et l’inclusivité. On y trouve 111 chambres, Solo, Classique, Duo, Famille, et même des dortoirs (non mixtes) à partager ou à privatiser. Il y a aussi des espaces de travail, une épicerie et un bar chaleureux ouvert 7j/7. Bref, c’est un nouveau lieu de vie dans la capitale des Gaules plus dynamique que jamais.

Cet hôtel, restaurant et spa est installé dans une bâtisse historique du XVIIe siècle, un ancien hospice construit au bord du « fleuve royal », sur ordre du frère du roi Louis XIII. C’est dans ce morceau de l’histoire de France donc, à Blois, que le chef écolo et doublement étoilé Christophe Hay a décidé de poser ses valises. En plus d’un Relais & Châteaux de 33 chambres et 11 suites, l’établissement a deux restaurants gastronomiques, un kiosque à pâtisseries, une boutique-épicerie et, pour le bienêtre de la clientèle, un spa Sisley. Le premier restaurant est une table signature « Christophe Hay ». Le deuxième a été baptisé « Amour Blanc ». On y découvre le talent du propriétaire, qui se définit lui-même comme un « chef paysan ». On savoure à ses tables une gastronomie durable, tournée vers la terre et la Loire, dans un cadre idyllique. FLEURDELOIRE.COM

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BLOIS

Roz Marine BRETAGNE

Les Thermes marins de Perros-Guirec sont de retour avec l’ouverture de Roz Marine Thalasso Resort. Entièrement reconstruit, l’établissement se dresse face à la plage de Trestraou. Il offre une vue imprenable sur l’archipel des Sept Îles. Ce resort flambant neuf compte 91 chambres (dont 72 avec vue mer ou jardin). L’offre culinaire est assurée par le chef Jean-François Coudert dans les deux restaurants : l’Haliotis ou La Suite. Côté soins, le choix se porte sur le Parcours Celtique ou le Parcours Marin. On y trouve hammam, sauna, trois bassins d’eau de mer à différentes températures… et un spa avec 13 cabines de soins. Le Roz Marine Thalasso Resort a développé des programmes de 4 ou 6 jours, baptisés « les Immersions », ou des formules de 1 à 3 jours, « les Escales ». ROZ-MARINE-THALASSO.COM

© Alexandre Moulard

EKLOHOTELS.COM


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© Jérôme Galland

NEWS

FirstName Bordeaux GIRONDE

Direction le quartier de Mériadeck. Voisin du musée des Arts décoratifs et du Design, et de l’Opéra national, le FirstName lance cette nouvelle marque hôtelière dont le mot d’ordre est « We are the the FEEL GOOD hotel brand ». L’hôtel a été imaginé comme un cocon de vie en partie végétalisé par le duo d’architectes Marc Hertrich et Nicolas Adnet. Au cœur du lobby, un nounours géant donne le ton : ici, on ne se prend pas la tête, on prend juste du plaisir. Au restaurant, le meilleur de la gastronomie du Sud-Ouest est sublimé par le chef Cédric Béchade. On profite de DJ sets tous les week-ends au bar. En cas de réunions importantes, des « meeting rooms » sont à disposition. Et dans les 147 chambres du FirstName Bordeaux, le décor est écoconçu ou recyclé. Mention spéciale pour les suites qui combinent terrasse et jacuzzi ! FIRSTNAME.COM


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AlmaLusa Comporta — PORTUGAL

Y ALLER

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La compagnie nationale TAP Air Portugal opère sept rotations quotidiennes entre Paris et Lisbonne. Compter 2h30 de vol. Les prix varient autour de 150 € l’aller-retour. Il existe aussi des vols directs depuis Lyon ou Nice. flytap.com

« Les Hamptons de l’Europe ». Voilà comment on nous vend les paysages de l’Alentejo, au sud de Lisbonne. À voir cette région de plus près, elle ressemble davantage à notre forêt des Landes qu’à Long Island. Une grosse heure de route nous suffit pour rallier Comporta depuis la capitale portugaise. À l’approche du village branché, nous traversons des hectares de forêt de pins qui poussent sur un terrain sableux, annonçant déjà la proximité avec l’Océan. Le nouvel hôtel AlmaLusa est rapidement visible, sous son enveloppe blanche aux touches de bois clair. C’est le seul hôtel du village ! Dès le bâtiment d’accueil se dégage une atmosphère très détendue, grâce à un mobilier de bois, de fibres ou de rotin qui rend hommage aux paysages de la région restés encore très nature. Notre suite est la n°1. Elle respire aussi cette ambiance bohème chic grâce à des tonalités douces qui se fondent avec l’environnement local. On y trouve une kitchenette, idéale pour les longs séjours de vacances, et une terrasse extérieure où passer des soirées au calme quand la chaleur du jour retombe. Le reste de l’hôtel s’articule en deux bâtiments dessinés en V, au creux desquels se déploient une vaste terrasse extérieure et une piscine. On y barbote en cas de flemme de pousser jusqu’à la plage. Il n’y a que deux kilomètres à parcourir depuis l’hôtel pour avoir les pieds dans le sable et se baigner au soleil couchant dans les vagues de l’Atlantique. Sinon, le coucher de soleil s’apprécie aussi depuis le rooftop. L’AlmaLusa est surmonté d’une magnifique terrasse panoramique qui offre une vue à 360° sur le village d’un côté et sur les rizières de l’autre. Depuis ce belvédère, on peut simplement siroter des cocktails en attendant que la nuit tombe, ou alors se restaurer au grand air. Miguel Lopes a travaillé l’offre culinaire de l’hôtel. Ce jeune chef de 29 ans a créé des tapas et des plats légers, à partager, qui représentent la gastronomie locale. Huîtres du Sado au citron, planches de fromages de l’Alentejo, beignets de calamars à la coriandre… la carte n’aligne que des snacks, mais tous sont joliment faits à partir de produits de saison, sélectionnés chez des producteurs vertueux. Un argument de plus dans la démarche durable que cherche à suivre l’hôtel. Une approche indispensable dans cette région de plus en plus fréquentée mais qui réussit encore à garder son aspect presque sauvage. LL ALMALUSAHOTELS.COM/COMPORTA


testé & APPROUVé

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Hôtels EUROPE Direction l’Italie, l’Espagne ou encore la Grèce pour quelques nouveautés printanières sur notre vieux continent.

É The Thinking Traveler

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Tivoli La Caleta Resort CANARIES

La marque Tivoli Hotels & Resorts prolonge son expansion européenne, avec son premier hôtel espagnol. Implanté sur la Costa Adeje, ce cinq-étoiles ouvre ce printemps 2023. L’hôtel compte 284 chambres dont 20 suites. Deux bars, trois piscines et des courts de tennis et de paddle s’ajoutent à l’offre… sans oublier les quatre restaurants, dont trois sont des concepts innovants pensés par le chef portugais Olivier da Costa. Au Yakuza, c’est la cuisine fusion orientale et occidentale qui est à l’honneur. Au Guilty, les clients profitent d’une « cuisine décontractée » dans un esprit jeune et cosmopolite. Côté Clàssico Beach Club, vous pouvez goûter aux plats les plus réputés des Canaries comme les célèbres papas con mojo picón.

THETHINKINGTRAVELLER.COM

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GRÈCE

Un an après l’acquisition de White Keys Villas, la société de villas de luxe The Thinking Traveller vient de dévoiler une sélection de nouvelles propriétés exceptionnelles en Grèce. Deux îles sont particulièrement réprésentées : Patmos et Serifos. La première est quasiment inhabitée donc complètement sauvage et authentique. Les villas Revekka, Pandora ou Meli sont toutes en surplomb de l’île et proposent de merveilleuses vues sur la mer Egée. Serifos est plus accessible mais reste loin des circuits habituels dans les Cyclades. On y trouve les villas Lenia ou Araya, toutes deux proches de plages parmi les plus secrètes de l’île. De quoi passer des vacances grecques en toute tranquillité, dans des cadres d’un luxe incomparable.

Abama Resort TENERIFE

Les Canaries se visitent toute l’année. Au sud-ouest de Tenerife, la plus grande île, Abama Resort est une station balnéaire cinq étoiles où l’on trouve notamment deux hôtels. Los Jardines est une collection de suites et de villas contemporaines avec piscines privées à débordement. La Terazas, en revanche, consiste en une armée de suites ayant toutes un jardin magnifique qui permet de vivre quasiment exclusivement en extérieur. Dans les deux cas, les vues panoramiques sur l’Atlantique et l’île voisine de La Gomera sont fabuleuses. Et le service de ces deux hôtels est haut de gamme. Des expériences personnalisées permettent de découvrir l’île et chaque hôte a accès à la salle de spot ou à la piscine commune du resort. ABAMAHOTELRESORT.COM/FR

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TIVOLIHOTELS.COM/FR


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Portrait Milano ITALIE

Drôle de transformation. L’ancien séminaire archiépiscopal de Corso Venezia à Milan vient de rouvrir sous la forme d’un hôtel de luxe. L’architecte Michele De Lucchi s’est chargé de ce grand projet de rénovation piloté par le groupe Lungarno Collection. 73 chambres et suites accueillent les clients dans cette oasis de sérénité. Leur style assez classique rappelle les codes des résidences milanaises, mais des touches inspirées de l’artisanat toscan ont été ajoutées pour réchauffer l’atmosphère. La gestion du restaurant a été confiée à Beefbar, une marque profondément italienne mais à l’esprit cosmopolite. On trouve aussi une boutique de mode ou encore une bijouterie dans cet hôtel hybride qui a ouvert ses portes le 1er décembre.

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LUNGARNOCOLLECTION.COM/FR/PORTRAIT-MILANO-HOTEL


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Hôtels

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MONDE

Hyatt Izmir TURQUIE

Le groupe hôtelier Hyatt Regency s’implante en Turquie, dans l’une des plus anciennes villes de la Méditerranée. Au cœur du quartier de Balçova, les 160 chambres et suites de l’hôtel offrent des vues mémorables sur le golfe d’Izmir. L’hôtel possède un spa, un centre de remise en forme, une piscine extérieure… ainsi qu’un restaurant avec vue sur mer, dans lequel on déguste une authentique cuisine égéenne et méditerranéenne. Ce nouvel établissement est l’endroit idéal où poser ses valises pour découvrir les merveilles d’Izmir, comme la forteresse Kadifekale, les sources thermales de la région, la place Konak, et les incroyables vues aériennes depuis le téléphérique Balçova. HYATT.COM


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Emerald Zanzibar TANZANIE

L’Emerald Zanzibar Resort & Spa est le premier membre des Leading Hotels of The World à éclore en Tanzanie. Ce cinq-étoiles vient d’ouvrir en décembre dernier. Les pieds dans le sable, face à l’océan Indien, ce nouveau resort compte 250 suites luxueuses qui ont une décoration à la fois chic, sobre et chaleureuse. Les hôtes qui descendent ici peuvent profiter du confort de la formule Deluxe All-Inclusive. Le confort et le luxe se retrouvent également à la carte des quatre restaurants gourmets de l’établissement, mais aussi à l’Emerald Spa. Et si l’envie d’en prendre plein les yeux se fait sentir, direction le centre de plongée de l’hôtel qui propose des sorties en mer à la rencontre des tortues, dauphins et autres merveilles naturelles du littoral de Zanzibar.

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EMERALD-ZANZIBAR.COM


testé & APPROUVé

Fairmont Tazi Palace — TANGER

Bienvenue au Palais. Il fut un temps où cet édifice était la résidence d’un représentant du roi du Maroc. Abîmé et tombé en désuétude, il a été racheté puis transformé en hôtel pour ouvrir ses portes cet hiver sous le pavillon Fairmont, l’une des marques haut de gamme du groupe Accor. Dès nos premiers pas dans le magnifique hall d’entrée, nous nous sentons vite imprégnés d’une atmosphère très « Mille et Une Nuits ». Le cabinet d’architectes en charge de la rénovation a voulu faire de l’endroit un grand palais contemporain, tout en distillant un peu partout des touches ne nous faisant pas oublier que nous sommes au Maroc. C’est le cas par exemple dans notre suite, la n°607, qui a des allures de chambre orientale avec une salle de bains en marbre, des lampes de chevet dorées et ajourées, ou encore un cadre de lit en bois et tissu décoré d’arabesques bleutées. Il y a aussi la terrasse, où l’on s’installe à l’ombre des arches de style arabo-andalou pour admirer le soleil se coucher en écoutant le chant du muezzin. Partout dans l’hôtel les vues sont splendides. L’édifice est érigé sur une colline qui surplombe Tanger. La grande terrasse centrale est évidemment la plus belle, avec sa grande piscine où l’on peut nager quelques brasses en observant toute la ville. Mais l’une des expériences à retenir de ce Fairmont flambant neuf est son offre gastronomique. Pas moins de quatre bars et trois restaurants sont répartis dans l’hôtel. Le bar Origin a notre préférence pour son atmosphère feutrée qui donne envie de siroter un cocktail au whisky sur de hauts fauteuils en cuir. Puis, lorsqu’il est temps de passer à table, nous alternons. Le restaurant du spa est idéal pour déguster des plats bio et équilibrés, comme ce poulet en croûte de noix ou ce bar aux carottes, clémentines et curry : une cuisine digeste et savoureuse, parfaite après un massage dans l’une des dix salles de soins de la maison. À l’heure du dîner, le choix se porte entre le restaurant Crudo, qui sert des ceviche ou autres tartares influencés par la Méditerranée, ou le Parisa, une table d’inspiration persane à l’atmosphère tamisée. Quoi que l’on choisisse, les plats sont concoctés par la brigade de Chris Blake. L’Australien était chef de La Mamounia à Marrakech avant de s’installer ici à Tanger. Il aime sourcer ses produits de manière responsable et diversifier sa cuisine. Le voilà aussi à l’aise avec des spécialités marocaines qu’européennes ou iraniennes. De quoi offrir un bel éventail gustatif aux hôtes de passages plusieurs jours sur ces hauteurs de la ville blanche. CJ fairmont.fr/tangier

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Jumeirah Dar Al Masyaf — DUBAI

De retour aux Émirats. Cette fois-ci, nous faisons escale dans le beau complexe Madinat Jumeirah à Dubai, une ville dans la ville. Entre la mer et les canaux où circulent lentement des abras, ces petites embarcations traditionnelles, nous posons nos valises au Jumeirah Dar Al Masyaf. L’hôtel le plus intime du groupe à Dubai consiste en une poignée de « résidences d’été » immergées en pleine végétation. Elles sont toutes empreintes d’un romantisme qui nous ramène aux anciens temps de l’Arabie heureuse. La notre est la n° 5. Derrière une porte en bois lourde mais discrète, nous pénétrons dans un salon d’accueil à l’atmosphère clairement orientale. C’est ici qu’est basé le majordome de chaque villa qui reste disponible 24h/24 pour répondre à toutes nos demandes si nécessaire. Ce salon rafraîchissant mène ensuite à un grand patio centré sur une fontaine en mosaïque, et qui ferait presque ressembler la villa à un riad marocain. Il dessert les chambres qui sont toutes orientées vers l’extérieur, vers les jardins. La nôtre est en rez-de-chaussée et s’ouvre sur une jolie terrasse privée où deux transats n’attendent que de nous recevoir à l’heure de la sieste. Mais au-delà des palmiers qui flamboient devant notre fenêtre, nous apercevons surtout la mer, toute proche. Quelques pas nous suffisent pour nous tremper dans le golfe Arabique. Une longue plage de deux kilomètres longe l’hôtel et offre une vue imprenable sur le mythique Burj Al-Arab. Et si l’eau de mer devient trop chaude en pleine journée sous un soleil de plomb, direction les piscines de l’hôtel. Certains bassins sont exclusivement réservés aux hôtes du Dar Al Masyaf, mais si une envie de découverte nous pique, nous avons accès à toutes les piscines de Madinat Jumeirah. Même chose pour l’offre gastronomique du complexe qui est pléthorique et qui nous est entièrement ouverte. Le Pierchic est un restaurant italien installé sur pilotis, au bout d’une jetée qui s’avance loin sur le golfe. Nous avons aussi aimé le Kayto, spécialisé dans une cuisine nikkei très raffinée, à déguster dans une ambiance lounge de début de soirée. Où que nous passions nos repas, le retour dans les villas du Dar Al Masyaf peut se faire en voiturette électrique… ou en abra. Drôle de plaisir que de pouvoir rentrer aux portes de sa villa en bateau. Il n’y a que Dubai pour offrir ce type d’expériences si originales et exclusives. LL jumeirah.com/fr/stay/dubai/ jumeirah-dar-al-masyaf


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Paris – Lyon – Milan

À BORD DU FRECCIAROSSA

© Archivio FS Italiane

Cinq fois par jour, une torpille rouge vermeil file à toute vitesse entre Paris et Lyon. Trenitalia propose des liaisons entre la Capitale et la troisième ville de France à bord de trains modernes, dans un confort irréprochable, et à des prix abordables. Il est aussi possible de prolonger le voyage jusqu’à Milan, décidément !


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TRENITALIA PROPOSE CINQ ALLERS-RETOURS QUOTIDIENS ENTRE PARIS ET LYON livres, musique ou cinéma – est disponible lorsque l’on se connecte. Elle porte le nom de “Portale Frecce”. Les conditions sont alors optimales pour apprécier le voyage à toute allure.

© A. Mostras

QUATRE CLASSES POUR QUATRE EXPÉRIENCES

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© A. Mostras

Un million ! Le cap est franchi. En décembre dernier, Trenitalia a fêté son millionième voyageur sur la ligne Paris – Lyon – Milan. La compagnie italienne est présente sur les rails français depuis décembre 2021 grâce à ses trains à grande vitesse, icônes du made in Italy. Ils ont été dessinés par l’agence de design automobile Bertone Design. À l’intérieur, chaque voiture est pensée pour le confort du voyageur. Les fauteuils sont élégants, les couleurs douces, et on trouve facilement de l’espace de rangement. Une fois installé à bord, que l’on parte en vacances ou sur un rendez-vous de travail, il est facile de se connecter au wifi qui est gratuit, sans limite de temps et de consommation. Une vaste offre de services – kiosque à journaux,

Le trajet est court. Peu importe le fauteuil que l’on choisit en amont sur la Seat Map du train, les deux heures de voyage entre Paris et Lyon passent toujours comme un éclair. En classe Standard, chaque siège est en éco-cuir, avec des accoudoirs, des espaces de rangement et une prise électrique. En classe Business, on vous accueille par un vrai café italien et une collation sucrée ou salée avant qu’un trolley ne passe plus tard avec un plus large choix de boissons à commander. Les sièges en cuir, quant à eux, sont inclinables, et l’espace environnant est bien plus large. Mieux encore, les rames du train Frecciarosa ont une classe Executive où l’on se sent comme dans un avion privé. Les dix fauteuils de cette voiture sont entièrement inclinables, séparés de 1,5 mètre, et pivotables à 180° si l’on souhaite voyager dans le sens de la marche ou pas. De quoi vivre une expérience de luxe tout en admirant le paysage défiler à toute allure. À côté de ces sièges très spéciaux, la Sala Meeting est privatisable et permet même d’organiser des réunions avec des collaborateurs ou des clients, histoire de ne surtout pas perdre de temps.


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LA CLASSE EXECUTIVE ET LA SALA MEETING SONT IDÉALES POUR VOYAGER TOUT EN MAINTENANT LE FIL DES AFFAIRES

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INFOS PRATIQUES

PARIS – LYON 5 allers-retours quotidiens À partir de 23 € en Standard, 29 € en Business, 139 € en Executive. Tous les billets sont échangeables gratuitement et sans limite, tandis que les remboursements induisent une retenue de 20 %. Gratuité pour les enfants de moins de 4 ans. –50 % de 4 à 14 ans.

© Archivio FS Italiane

trenitalia.com

UNE OFFRE GASTRONOMIQUE AUX SAVEURS DE L’ITALIE Rendez-vous en voiture 3. Le FRECCIABistrò fait office de hub où l’on se retrouve au comptoir pour grignoter et boire un verre. La carte déploie un large choix de spécialités chaudes ou froides comme des lasagnes, un risotto, des pâtes, des salades de saison ou encore des planches de charcuterie et fromages italiens. Côté dessert, le célèbre tiramisù est à la carte. D'autre part, certains mets et friandises sont végétariens, sans gluten ou sans lactose. Quelques bouteilles de Prosecco et d’Aperol Spritz sont aussi là pour donner un peu plus de bulles à ce voyage qui ne manque déjà pas de piquant. Un service baptisé EasyBistrò permet de commander en ligne via la connexion wifi du train, sans avoir à bouger un pied de son fauteuil. Lorsque l'on voyage en Executive, un agent de restauration dédié prend directement les commandes. Un menu spécial signé Carlo Cracco est proposé aux passagers privilégiés de cette classe. Le chef étoilé prend plaisir à créer des plats tous les mois pour Trenitalia. « La magie du goût c’est de partir de nos produits régionaux et de jouer avec les saveurs », explique le chef, qui cherche à respecter les saisons et avoir une démarche durable dans sa cuisine. En fonction des périodes de l’année, on trouve alors des linguine sauce ragù au jambon de parme, ou encore une joue de

LE FRECCIAROSSA A PEU D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT GRÂCE À SON AÉRODYNAMISME QUI PERMET DE RÉDUIRE SA CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ bœuf braisée au vin rouge. Des plats d’excellence qui donnent un avant-goût de la haute gastronomie italienne. UNE FLÈCHE ROUGE POUR VOYAGER VERT Il y a donc du confort et de la qualité lorsqu’on monte à bord des trains italiens entre Paris et Lyon. Mais choisir le Frecciarossa, c’est aussi opter pour un train moins énergivore, qui atteint les meilleurs standards en matière de réduction de l’empreinte environnementale. Sa forme plus aérodynamique réduit de 35 % sa résistance à l’air, et donc sa consommation d’électricité de 30 %. Sa composition repose sur 20 % de matières recyclées, et en prévision de sa fin de vie, sur presque 100 % de matériaux recyclables. Si l’on savait déjà que le rail est l’un des moyens de transport les plus écologiques qui soit, la société Trenitalia va plus loin et occupe, en plus, la première place dans le classement Green Star 2021 des entreprises les plus durables.


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Deux confettis de paradis

SÃO TOMÉET-PRINCIPE Direction l’Afrique ! Au large du Gabon, là où l’Équateur rencontre le méridien de Greenwich, deux îles sonnent l’appel à la découverte, bien loin des circuits habituels. Ce petit pays resté intact est l’un des trop rares paradis encore sauvages de notre planète. Le temps d’une semaine, nous y avons testé trois belles adresses, pour un paradoxal séjour d’aventures… sans quitter le confort.

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© Fotoadicta

Texte & photos \ Lucas Lahargoue (sauf mention)


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est un pays ! Tout petit ! Minuscule même ! Avec ses deux îles plantées à 240 kilomètres des côtes gabonaises, São Tomé-et-Principe est l’un des plus petits états d’Afrique. Quand les Portugais débarquent ici en décembre 1470 et janvier 1471, il n’y a pas âme qui vive. Seulement des pics rocheux et des plaines tapissées de forêts, le tout bordé par des plages aussi belles que sauvages. Peuplé progressivement par des hordes de Cap-Verdiens et une poignée d’Africains, l’archipel a longtemps été une terre agricole colonisée par le Portugal, qui en a aussi fait une plaque tournante de l’esclavage jusqu’à son abolition en 1876. Au XIXe siècle, c’est la plantation de cacao qui fait vivre la colonie. En 1913, São Tomé-et-Principe devient même le premier producteur mondial de cacao ! Plus d’un siècle après, il ne reste pas grand-chose de cette production florissante. Pourtant, des plantations sont toujours là et le cacao santoméen est réputé comme l’un des meilleurs au monde. Pour le reste, la richesse du pays, indépendant depuis 1975, ne se compte pas en dobras (la monnaie locale) mais en hectares de forêts. La plupart du territoire des deux îles n’est que jungles denses et vierges, dans lesquelles on vient s’aventurer pour retrouver un peu de vie sauvage. L’île de São Tomé abrite la capitale du même nom, bourgade tropicale tranquille où de beaux édifices coloniaux et un peu branlants semblent résister aux assauts du climat. L’île de Principe est encore plus authentique. C’est un bout de terre que la modernité semble n’avoir jamais pu conquérir. Depuis que le milliardaire anglo-sud-africain Mark Shuttleworth est tombé en amour pour cette île, il tente de la développer lentement. Derrière son projet baptisé HBD Principe se cachent quatre hôtels de bon standing et à la démarche écologique. Ils permettent de vivre un séjour en immersion totale avec la nature et l’histoire de l’archipel, sans pour autant renier le confort. C’est dans trois de ces hôtels que nous sommes descendus, pour tenter de palper au plus près les charmes de ce petit pays injustement oublié. —

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INFOS PRATIQUES Y ALLER La compagnie TAP Air Portugal opère cinq vols par semaine, depuis Paris, Lyon, Marseille, Nice ou Toulouse,avec escale à Lisbonne. Comptez 2 h + 8 h de vol. À partir de 934 € l’A/R. flytap.com Pour se rendre sur l’île de Principe, il faut ensuite emprunter un petit avion de la compagnie nationale STP Airways. Le vol dure à peine 35 minutes.

QUAND Y ALLER ? Le climat est purement équatorial, donc humide toute l’année. Une courte saison sèche intervient en décembre/janvier, puis une vraie saison sèche va de juin à septembre.

RENSEIGNEMENTS Aucun visa n’est nécessaire pour les Français si le voyage dure moins de 15 jours.

AVEC QUI Y ALLER ? Exclusif Voyages existe depuis 1999. Le nouveau site web et la nouvelle identité visuelle de cette agence de voyages haut de gamme viennent d’être dévoilés, mais le savoir-faire des deux fondatrices perdure. Sophie et Sabine Arbib continuent de « mettre en scène » les désirs de leurs clients qui deviennent réalité une fois à destination. Concernant São Tomé-et-Principe, les sœurs cousent sur mesure votre séjour sur les deux îles, comprenant sept nuits dans les hôtels du groupe HBD Principe, les vols internationaux et domestiques, mais aussi les transferts. À partir de 5 250 €/pers. exclusifvoyages.com


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Omali Lodge

© Géraldine Brunel

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Atterrissage à São Tomé. Après huit heures de vol depuis Lisbonne, la chaleur nous envahit dès la sortie de l’avion. Une fois à l’extérieur du petit aéroport international, direction ce joli lodge dont le nom signifie « océan », ou « source de vie ». Il se situe à une dizaine de minutes de route à peine, sur la grande plage de Lagarto. Un grand bâtiment s’allonge en retrait de la route côtière. Il abrite la réception et le restaurant où nous dînons les soirs de notre passage. Derrière s’ouvre un magnifique jardin piqueté de hauts cocotiers et centré sur une belle piscine et son bar : ambiance tropicale assurée. Tout autour, des petits bungalows de deux niveaux sont rangés par grappes, et en quinconce. Aux rez-de-chaussée sont réparties les chambres, alors que les suites sont dans les étages. Chacune est orientée vers la piscine ou le parc, et partout la verdure fait office de décor. Omali Lodge est l’adresse idéale pour rayonner sur l’île de São Tomé. La capitale n’est qu’à dix minutes plus loin. De là partent des routes qui écument le centre de l’île et une grande partie du littoral. Sur la route sud, on croise des villages de pêcheurs, des plages tranquilles, et même un site géologique étonnant, la Bouche de l’enfer, sorte de Chaussée des géants locale. Plus loin encore apparaît le fameux Pico Cão Grande, ce drôle de neck volcanique haut de 663 mètres qui semble jaillir des tréfonds de la jungle.


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Roça Sundy ­l’entrepreneur fait appel à un architecte français pour redonner de l’allure à la maison de maître toute décrépie. « Quand j’ai vu la Roça pour la première fois en 2011, elle était en sale état. Les charpentes étaient vermoulues, il fallait tout refaire », explique Didier Lefort, qui a mis son génie d’architecte dans la transformation de cette presque-ruine en hôtel de charme. « L’approvisionnement est compliqué à Principe, donc nous avons

dû créer sur place. Nous avons mis en place une école de maçonnerie et un atelier de menuiserie pour faire travailler les gens du coin », ajoute-t-il, désignant la petite communauté qui vit sur le site de la Roça. Ainsi toutes les boiseries ont été travaillées sur place, le vieux mobilier a aussi été restauré à Principe. C’est toute une dynamique sociale inclusive et durable qui s’est mise en place pour faire de cet hôtel une adresse romantique, qui

plonge le v­ isiteur dans une atmosphère désuète mais parfaitement confortable, en surplomb de la canopée. Tout autour, la plantation de cacao a repris aussi de l’activité. Des visites explicatives permettent de comprendre comment les cacaoyers poussent dans cet environnement équatorial, comment les cabosses sont ramassées, et comment les fèves sont ensuite travaillées pour obtenir un chocolat de grande qualité.

© Géraldine Brunel

Changement d’île. Sur Principe tout est plus calme. Depuis la petite capitale baptisée Santo Antonio, il faut rouler une vingtaine de minutes sur une route pavée pour rejoindre la Roça Sundy. Cette ancienne exploitation de cacao fonctionnait à plein régime jusqu’au début du XXe siècle. Tombée à l’abandon, il aura fallu attendre l’arrivée de Mark Shuttleworth en 2010 pour que le site reprenne vie. Cette année-là,


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PHYSIQUE HISTOIRE D’ÉCLIPSE

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29 mai 1919. Une éclipse totale de soleil est parfaitement visible depuis Principe. Le savant britannique Arthur Eddington, au courant de l’événement, se rend alors sur l’île pour y assister en direct. Il s’installe dans le jardin de la Roça Sundy, photographie le phénomène, mène une expérience pour mesurer la position des étoiles situées près du soleil pour vérifier qu’il y a bien une lentille gravitationnelle comme le prédisait Albert Einstein. Bingo. Les résultats sont très imprécis pour l’époque mais tendent vers la vérité. C’est la première fois que la théorie avancée par Einstein en novembre 1915 est vérifiée. Depuis lors, cette éclipse est baptisée « éclipse d’Einstein » et des passionnés continuent de venir en pèlerinage à Principe pour voir l’endroit où s’est confirmée la théorie. Un site important pour l’Histoire des sciences.


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Sundy Praia Changement de décor. Il faut monter dans une jeep et dégringoler vingt minutes à travers la grande plantation de cacao pour rejoindre Sundy Praia. C’est sur cette plage en contrebas de la Roça Sundy qu’un splendide écolodge a été construit, en pleine forêt. Ici, Didier Lefort est parti de rien. Il fallait tout imaginer. L’architecte a dessiné quatorze villas en bois et en toile, qui sont immergées dans la végétation. « Une fois que j’ai livré les dessins, tout a été fabriqué en Europe par des

entreprises portugaises avant d’être transporté et posé ici, en retrait de la plage », détaille l’architecte, qui a veillé à ce que rien ne soit visible depuis la mer, pour préserver le caractère vierge du paysage. Notre villa, par exemple, portant le numéro 5, est immergée en pleine végétation, à quelques mètres du sable. Il y a un accès vers la mer mais l’intimité est entièrement protégée grâce à l’épaisseur de la jungle maritime environnante. L’ensemble de la structure est vissé dans le sol

mais sans fondations pour limiter l’impact au sol et préserver l’environnement. À l’intérieur, tout est en bois et nous sommes impressionnés par l’espace. Un coin salon, un coin nuit, un bar bien fourni, une douche et même une baignoire assurent un confort optimal qui fait de Sundy Praia bien plus qu’un glamping haut de gamme mais un véritable lodge de luxe en pleine nature. Les déjeuners se prennent au bar qui surplombe la jolie piscine où l’on nage en regardant la

mer. Pour les petits déjeuners et les dîners aux chandelles, direction le restaurant. Cette structure faite de grands arcs de bambous assemblés par des liens naturels impressionne par ses formes et sa grandeur. Didier Lefort et son équipe du cabinet D.L.2.A ont d’ailleurs reçu le prix Versailles en 2019 pour l’architecture de ce restaurant et « son design exceptionnel dans le cadre d’un développement durable ». hbdprincipe.com

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ÉTYMOLOGIE HBD Le petit groupe hôtelier de Mark Shuttleworth a été baptisé HBD Principe. Sur certaines cartes médiévales, les navigateurs qui croisaient une terre vierge, ou qu’ils pensaient entièrement sauvage, inscrivaient sur leur carte Hinc Sunt Dragones en latin, soit Here be dragons en anglais. D’où HBD. Ce sigle évoque des recoins si vierges et perdus que l’on imagine qu’il pourrait même y avoir des dragons. À voir l’île de Principe encore si nature aujourd’hui, l’emploi de cette expression semble lui convenir.


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Au fil des âges

NÎMES Dans l’Antiquité, Nîmes était l’une des plus importantes colonies de l’Empire romain. Il faut dire qu’elle était idéalement située, sur la Via Domitia, la route reliant Rome à l’Espagne. Un lieu de passage donc, qu’elle est encore aujourd’hui. Sur la route des vacances vers la mer, on s’y arrête un jour ou deux, on visite les arènes et la Maison carrée, estimant que la ville n’a pas grand-chose d’autre à offrir. Après un séjour riche en rencontres et en découvertes, nous pouvons l’affirmer : Nîmes mérite qu’on lui consacre plus qu’une escale.

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Texte & photos \ Clotilde Boudet (sauf mentions)


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es merveilles de Nîmes ne sont pas farouches. Dès la sortie de la gare, on devine tout ce que cette cité millénaire a à nous offrir. Il n’y a qu’à remonter l’avenue Feuchères, à l’extrémité de laquelle se dessine la tour Magne, pour tomber sur l’esplanade Charles de Gaulle. Si la ville était un musée (et honnêtement, elle l’est !), cette grande place arborée en serait le hall d’entrée. À gauche : l’église Sainte-Perpétue, à droite : le musée de la Romanité… et au centre, les arènes de Nîmes, imperturbables depuis la fin du 1er siècle de notre ère. Valise à la main, tomber nez à nez avec l’amphithéâtre le mieux conservé du monde romain est la première bonne surprise que nous réserve la ville. Une surprise qui nous rappelle qu’avant d’être une métropole occitane d’environ 150 000 habitants, Nîmes était une cité romaine. « La Rome française » porte bien son nom. Mais ce qui distingue Nîmes des autres Villes d’art et d’histoire, c’est la rencontre quasi permanente, et toujours déroutante, du présent et du passé. Dans le centre-ville, modernité et Antiquité se côtoient, se frôlent, se répondent… Pas étonnant que le New York Times ait fait de Nîmes la seule ville française parmi son classement des 52 destinations à visiter tout autour du globe cette année. —


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LA CONSTRUCTION DE LA CATHÉDRALE NOTRE- DAME-ETSAINT-CASTOR DE NÎMES A DÉBUTÉ AU XIIE SIÈCLE

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1 ARTISANAT LA NÎMOISE Chez les Mouton, on est brandadier depuis quatre (bientôt cinq) générations. Pourtant, l’entreprise familiale fondée en 1851 a été vendue en 1988. Mais la recette de ses aïeuls, Christophe Mouton l’a conservée précieusement. C’est une rencontre fortuite, faite sur un marché, qui a changé la vie de Christophe et son épouse Mylène. C’était il y a dix ans. Depuis, au cœur de l’Écusson, ils effeuillent à la main leurs morues sauvages, pour proposer

à leurs clients une brandade 100 % artisanale. Savoureuse et incroyablement onctueuse, la brandade la Nîmoise est déclinée en trois recettes. Un savoir-faire reconnu en 2022 par le Collège culinaire de France.

D’EAU, D’HISTOIRE… Tout comme Rome, avec qui elle a partagé des liens très privilégiés pendant des siècles, Nîmes ne s’est pas bâtie en un jour. Les origines de « la Romaine » remontent à loin… au VIe siècle avant Jésus-Christ précisément. À l’époque, la tribu celte des Volques Arécomiques s’installe autour d’une source divinisée qui prendra plus tard le nom de Nemausus. L’histoire de cette fontaine, de la naissance puis de la romanisation de Nîmes est fascinante… Pour la découvrir, on vous conseille de commencer

par un p ­ assage à l’Office de tourisme. Fin 2022, la ville a lancé le premier Centre d’interprétation et d’architecture du patrimoine (CIAP) numérique de France. Au fond de l’Office (situé face aux arènes), et grâce à une maquette vidéo extrêmement bien pensée, l’histoire de Nîmes se résume virtuellement aux visiteurs. Sur plus de vingt-huit siècles et pendant dix minutes, ce petit amuse-bouche culturel nous ouvre encore un peu plus l’appétit. Soyez prévenus : Nîmes est en tout point généreuse !

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LA SOURCE NEMAUSUS EXISTE TOUJOURS, DANS LES SUBLIMES JARDINS DE LA FONTAINE


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POUSSER LES PORTES DES HÔTELS PARTICULIERS PRIVÉS DU CENTRE HISTORIQUE EST TOUJOURS UNE SURPRISE

HÔTEL FONTFROIDE

Pour continuer l’immersion aux origines de celle également surnommée « la Cité des Antonins », direction le musée de la Romanité. En bordure de l’Écusson (le centre historique de la ville), cet imposant musée interactif est le voisin direct de l’amphithéâtre. Il a ouvert en 2018, après qu’un appel à projet a été lancé par Nîmes en juin 2011. C’est l’ambition de l’architecte Elizabeth de Portzamparc de créer un dialogue architectural entre deux monuments séparés par 2 000 ans d’histoire qui a gagné le concours. Véritable lieu de vie, ce bâtiment carré entièrement recouvert de verre plissé, dont les courbes rappellent celles d’une toge, est vaste. Il accueille un bar et une boutique-librairie au rez-de-chaussée, un restaurant bistronomique au dernier étage et un toit-terrasse offrant une jolie vue sur les toits nîmois. Surtout, grâce à une collection de quelque 5 000 pièces et une muséographie très lisible, à la fois moderne et ludique, on y explore 25 siècles d’humanité…

… ET D’ARTS On achève de plonger dans l’histoire de la ville, et d’en comprendre l’attrait, en se promenant simplement dans et autour de l’Écusson. Le centre historique de Nîmes est piéton, on peut donc déambuler (ou s’égarer) en toute tranquillité dans ses ruelles. Ici, on a envie de flâner de monument en musée, de place en place… Celles de l’Écusson, de l’Horloge, de la Calade… Dès le printemps, leurs terrasses grouillent de vie, car ici, à Nîmes, on aime vivre dehors ! Et pour survivre à la chaleur harassante de certaines journées d’été, on s’abrite sous un parasol pour profiter d’une boisson fraîche ou on visite, avec un guide, les cours privées des hôtels particuliers de la ville. Aussi, ne manquez pas d’étirer votre promenade jusqu’aux quartiers Gambetta et Richelieu, où végétaux et street art poussent à l’unisson !


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2 MUSÉE CARRÉ D’OR Cette année, le Carré d’art fête ses 30 ans. C’est le 9 mai 1993 qu’a été inauguré ce musée imaginé par Lord Norman Foster. C’est autour de ce trentenaire que va principalement s’articuler la programmation culturelle des expositions 2023. Découvrez La mélodie des choses, un véritable voyage dans l’histoire de l’art contemporain, du 9 mai au 17 septembre. Les œuvres de Suzanne Lafont, de Martine Syms, et une exposition sur le livre d’artiste seront également proposées au public. Aussi, pour l’occasion, les collections du Carré d’art s’invitent dans tous les musées de la ville, de mars à décembre.


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3 RESTAURANT MENNA Dans ce restaurant situé à deux pas de la Maison carrée, on sert une cuisine gastronomique, oui… Mais de famille. Jonathan Coute est en salle tandis que Pascal, le papa de sa compagne Clémence, vous régale en cuisine. Elle, pâtissière de formation, s’occupe de vous préparer de délicieux desserts, mignardises et pains. Les produits du terroir sont joliment mis à l’honneur et le sens de l’hospitalité est acerbe. Jonathan Coute a d’ailleurs reçu le trophée « Accueil » du Gault&Millau Tour Occitanie 2022. 7 rue de Bernis, 30000 Nîmes Menu du midi à 29 € Menus du soir à 49 € ou 89 €

4 HÔTEL MAISON ALBAR HÔTEL L’IMPERATOR Ouvert en 1929, ce 5-étoiles a accueilli bien des célébrités. Ernest Hemingway (qui a donné son nom au bar actuel), Ava Gardner, Picasso, El Cordobés… Tous ont foulé le sol de cette adresse mythique. Rénové en 2019 pour devenir Maison Albar Hotels L’Imperator, l’hôtel s’est vu offrir une seconde jeunesse. Surtout, il a conservé ce petit supplément d’âme qui rend un lieu familier, chaleureux. Un sentiment renforcé par la bienveillance des équipes, toujours au petit soin pour les clients. L’établissement propose 54 chambres et suites, sept maisons privées, deux piscines, un spa Codage. Le tout idéalement situé à 3 min de la Maison carrée. 15 Rue Gaston Boissier, 30900 Nîmes

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Si les températures grimpent trop, ou qu’il pleut (ça arrive rarement, mais ça arrive !), vous pouvez vous réfugier dans le Carré d’art. Ce musée d’art contemporain est à la Maison carrée ce que le musée de la Romanité est à l’amphithéâtre romain : le reflet d’un miroir à travers lequel on voyage dans le temps.

DURS AU CŒUR TENDRE Les croquants aux amandes sont une des spécialités culinaires de la Rome française. Vous en trouverez à la boulangerie Maison Villaret, une institution depuis 1775, ou dans les Halles, le lieu de rencontres par excellence de la ville. Outre que l’histoire de leur fabrication est étonnante, il parait que les Nîmois sont comme ces biscuits… « Au début, on pourrait se casser les dents dessus, mais quand on les mâchonne bien, ils s’avèrent délicieux », nous a-t-on dit. Mais nous, ce qui nous a vraiment marqués ? C’est leur accent chantant, leur sens de l’accueil et leur franc-parler ! Nicolas Fontaine, chef exécutif des restaurants du Maison Albar Hotel L'Imperator, est nîmois d’origine. Ce chef de 28 ans a fait ses armes auprès du grand Pierre Gagnaire, justement à la tête des deux restaurants de l’hôtel. Ouvert en 2019, le Duende s’est rapidement imposé comme une table d’exception intimiste. Il a obtenu deux étoiles en deux ans ! Aujourd’hui, Nicolas Fontaine est bien content d’avoir retrouvé son terroir. « À Paris, je me sentais asphyxié », nous a-t-il confié, « je voulais de la pêche en direct, des légumes du jardin… » Des morceaux du Gard, entre Provence et Camargue, qu’on retrouve également sublimés à la brasserie l’Impé.

ÉDIFIÉE AU 1ER SIÈCLE DE NOTRE ÈRE, LA MAISON CARRÉE EST CANDIDATE AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO

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Les Costières de Nîmes

© Uhryn Larysa

Si vous êtes véhiculé, après avoir pris le temps de visiter chacun des incontournables de la ville – et de bien mâchonner ses habitants –, nous vous conseillons de vous aventurer hors de Nîmes. Dans un périmètre d’environ 30 km autour de la commune, les pépites historiques et naturelles ne manquent pas. On compte notamment le pont du Gard, situé à 35 minutes en voiture, qui vaut le détour pour mille et une raisons. S’il ne fallait en retenir que deux : il est le plus grand

pont jamais construit par les Romains et il est profondément connecté aux Nîmois, puisque c’est pour alimenter la ville en eau qu’il a été construit entre 19 avant Jésus-Christ et 50 après Jésus-Christ. À peu près à la même distance, à l’est du département, le premier duché de France, Uzès, est aussi un incontournable de la région. Au nord de Nîmes, on peut enfin découvrir les fabuleux paysages des gorges du Gardon et au sud, les paysages sauvages de la Camargue gardoise.


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© Ulrike Haberkorn

5 TRADITION LA FERIA DE NÎMES

HISTOIRE DE FAMILLE

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C’est vers les Costières que nous avons décidé de nous diriger. L’AOC costières-de-nîmes se situe très exactement au sud de Nîmes, entre Beaucaire et Saint-Gilles. Ce petit bout de la vallée du Rhône est une terre de culture et de gastronomie : les Costières forment une haute terrasse qui domine la plaine du Rhône. Tout autour, les oliveraies, vergers et champs en tout genre s’étalent à perte de vue.

LE PAYSAGE DES COSTIÈRES VAUT LE DÉTOUR ÉTÉ COMME HIVER

La Feria de Nîmes fête ses 70 ans. Dans le Gard, la culture taurine est encore très ancrée dans les cœurs ! La Feria de Pentecôte est l’occasion de découvrir ces traditions. Du 1er au 6 juin, les arènes deviennent un lieu de spectacle et de jeu pour petits et grands. Les festivités s’ouvrent sur le traditionnel défilé de la Pégoulade et s’enchaînent durant une petite semaine dans toute la ville. Ginguette, tournois de joutes, marché artisanal, abrivados (lâchers de taureaux en ville), concerts et fanfares, expositions, courses camarguaises… Le reste de l’année, vous pouvez visiter le musée de la Culture taurine et, aux beaux jours, visiter une manade pour en apprendre plus sur le métier d’éleveur de taureaux.


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POUR PROFITER PLEINEMENT DU PONT DU GARD, PRÉVOYEZ UNE JOURNÉE… PIQUE-NIQUE ET MAILLOT DE BAIN SONT INDISPENSABLES AUX BEAUX JOURS !


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Mais d’abord, une première escale s’impose à l’oliveraie Jeanjean, entre Camargue et Costières. Là, il y a vingt ans, Fabien Jeanjean a décidé de planter 10 000 oliviers. Des arbres tous cultivés en agriculture biologique depuis 2011. Au moulin de la Costières, c’est une histoire de famille qui s’écrit. Avec sa compagne Carole, Fabien a une ambition ; produire des olives « de l’arbre à l’assiette ». Cuisinier de formation, il crée lui-même les recettes des tapenades artisanales proposées dans la superbe boutique de l’oliveraie Jeanjean. On les trouve aux côtés des confitures d’olives, des olives de bouches, de la pâte à tartiner et, bien sûr, des huiles, natures ou aromatisées… Des produits largement primés au Concours général agricole de Paris et au Gard gourmand. L’oliveraie Jeanjean produit sept variétés d’olive, mais la picholine est évidemment star, puisque c’est elle qui bénéficie de l’AOP olive-de-Nîmes. Un parcours pédagogique est accessible en libre service, mais vous pouvez aussi faire une visite guidée du domaine en golfette… Une expérience qui, encore une fois, met en appétit !

DANS LES OLIVERAIES, LES RESTAURANTS OU AUX HALLES DE NÎMES, IMPOSSIBLE DE PASSER À CÔTÉ DE LA PICHOLINE !


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LE CHÂTEAU L’ERMITE D’AUZAN A ÉTÉ RECONNU PAR ATOUT FRANCE COMME “DESTINATION À VOCATION TOURISTIQUE ET VITICOLE” Après la visite de l’oliveraie Jeanjean, on ne peut s’empêcher de penser que la culture de l’olive a de nombreuses similitudes avec celle de la vigne… Pour confirmer (ou infirmer) notre théorie, direction le château l’Ermite d’Auzan, à deux pas de là. Un vignoble pas comme les autres au sein duquel la famille Castillon se dévoue corps et âme à sa passion depuis quatre générations. Situé sur le versant sud des Costières de Nîmes, le château d’Auzan est témoin d’une rencontre incroyable : celle de l’élevage du vin, de la botanique et de la chimie. Une petite touche de magie introduite par Tanguy Castillon, qui, après des années de voyage, est revenu prêter main-forte à son père Jérôme, sous le regard attendri de son grand-père, Michel. Et c’est la tête pleine d’idées novatrices que Tanguy, 24 ans, a rejoint ce vignoble au passé tout aussi fascinant que son présent.

Sur les parcelles, on retrouve de la syrah, du grenache noir ou blanc, du viognier, du mourvèdre… Et des herbes aromatiques. Depuis plus d’un an, Tanguy Castillon les cultive sur une parcelle test (ou les cueille à l’état sauvage), pour fabriquer des tisanes et des huiles essentielles destinées aux vignes du domaine. La famille, très attachée à la préservation de l’environnement, a décidé de se lancer un défi : produire ses propres intrants biodynamiques. De quoi traiter et soigner les vignes de façon 100 % naturelle et écologique. Pour comprendre ce qui se passe au château l’Ermite d’Auzan, le mieux reste de vous rendre sur place et de rencontrer le père et le fils Castillon autour d’une dégustation de leurs vins. Et ne manquez pas de demander à Tanguy de vous montrer son alambic !


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L’ABBATIALE DE SAINT-GILLES

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SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE L’énergie qui circule au château l’Ermite d’Auzan nous rappelle un peu celle de Nîmes… Tanguy Castillon est venu apporter une touche de modernité (car même si les préceptes de la biodynamie sont ancestraux, sa pratique est résolument moderne) dans un lieu historique. Car les traces de ce vignoble remontent au XIIe siècle… Des moines ermites y produisaient alors du vin pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Car oui, Nîmes est une étape du chemin de Saint-Gilles, également appelé voie de Régordane. Logique, donc, que nous achevions notre escapade hors de la Romaine à Saint-Gilles ! Bien qu’elle soit une des plus grandes villes du département, aussi bien en nombre d’habitants que par sa superficie, SaintGilles (ou Saint-Gilles du Gard) a su conserver l’authenticité de son centre historique. Comme il est peu touristique, on s’y promène en toute tranquillité sur les traces des pèlerins de Compostelle. Le point d’orgue de la visite est bien sûr l’abbatiale, classée aux Monuments historiques et inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Avant d’y pénétrer, levez la tête et prenez le temps d’admirer sa façade réalisée entre 1120 et 1160. Elle a été pensée comme un immense livre de pierre destiné aux fidèles. À l’intérieur, on découvre l’église basse, une vaste crypte où reposent les reliques de Saint-Gilles. On aurait pu continuer notre périple longtemps, aller jusqu’à la Méditerranée ou remonter vers le parc national des Cévennes… Mais on est reparti en arrière. Il nous tenait à cœur de faire de Nîmes l’une de ces villes où l’on revient. —

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CARNET D’ADRESSES

Le Mas de l’Espérance Chemin de l’Espérance, 30800 Saint-Gilles Ici, on organise des mariages depuis 2018, mais on accueille des voyageurs depuis 2011. Il faut

SE RESTAURER

Cali’s Kitchen 8 rue de la Maison Carrée, 30000 Nîmes Amateurs de petits déjeuners gourmands et de brunch, cet adorable restaurant situé dans le centre historique de Nîmes vous régalera ! Dans cet autoproclamé « Little corner de

la cheffe Georgiana Viou. Autodidacte, elle propose une cuisine méditerranéenne hommage aux produits du terroir et aux parfums d’ailleurs. Côté dessert, François Josse, champion de France du dessert 2018, est aux commandes. Un duo de choc qui a permis à Gigi de décrocher, en mars 2023, sa première étoile au Guide Michelin ! Chez Rouge 2 menus à 85 € ou 130 €. Chez Gigi comptez environ 20 € le plat.

Menna 7 rue de Bernis, 30000 Nîmes Menu du midi 29 €. Menus du soir 49 € ou 89 €. Brasserie l’Impé & le Duende ** 5 rue Gaston Boissier, 30900 Nîmes – 04 66 21 03 74 & 04 66 21 94 34 À la brasserie, les menus signés Pierre Gagnaire et Nicolas Fontaine sont à 38 € (uniquement le midi), 55 € ou 68 €. Au restaurant deux étoiles, le Duende, les chefs vous régalent avec des accords de saison parfaits, en 6 ou 9 temps (180 € ou 225 €). Rouge & Gigi * 6 rue Fresque, 30000 Nîmes Là aussi, deux restaurants pour un établissement : le Margaret-Hôtel Chouleur. Rouge est un bistrot, Gigi un gastronomique. À leur tête :

À FAIRE — À VOIR

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Le Margaret, Hôtel Chouleur **** 6 rue Fresque, 30000 Nîmes Ce 4-étoiles supérieur ouvert en 2020 est situé dans un hôtel particulier classé Monument historique. Intimiste, il dispose de 10 chambres et suites, une piscine extérieure, des massages et deux restaurants, dont un gastronomique… Une adresse idéale pour une parenthèse luxueuse et enchantée au cœur de l’Écusson. À partir de 186 € la nuit.

dire que cette maison familiale où travaillent, main dans la main, Cathy, Lionel et leurs deux filles Lucie et Marine, est de ces endroits qu’on a envie de partager. Une Chambre d’hôtes de prestige où l’on profite du soleil sur les terrasses privées des chambres ou aux bords de la piscine… À partir de 219 € la nuit.

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L’Imperator, Maison Albar ***** 15 rue Gaston Boissier, 30900 Nîmes À partir de 353 € la nuit.

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SE LOGER

Californie à Nîmes », une fratrie : Sabrina, David, Aurely vous proposent une cuisine saine et délicieusement réconfortante. La carte est presque 100 % bio et les cuisines sont ouvertes de 9 h à 16 h en semaine, dès 10 h le dimanche. Comptez entre 5,50 € et 14 € un plat. Formule brunch à 29 €.

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Profitez des festivités de l’été Début mai, c’est la Feria de Pentecôte. Ensuite, de juin à août,


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les festivités estivales débutent. Le Festival de Nîmes accueille des concerts à ciel ouvert, dans les arènes. Pour les cinéphiles, Un Réalisateur dans la ville propose des projections gratuites dans les jardins de la Fontaine. Enfin, tous les jeudis de juillet et août, des marchés à thèmes se tiennent dans le centre-ville. Plus d’informations sur nimes-tourisme.com

Faire une croisière fluviale La région se visite aussi au fil de l’eau, grâce au tourisme fluvial. Laissez-vous porter par le canal du Rhône à Sète ou celui du Bas-Rhône Languedoc. En péniche ou en bateau électrique, le temps d’un ou de plusieurs jours, profitez du Gard autrement. Les ports les plus proches de Nîmes se trouvent à Bellegarde ou à SaintGilles. Plus d’informations sur tourismegard.com

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Grimper au sommet de la tour Magne Les jardins de la Fontaine, place Guillaume Apollinaire, 30000 Nîmes Installée sur le point culminant du mont Cavalier, dans les jardins de la Fontaine, la tour Magne s’élève à 32 m, seul vestige de l’enceinte romaine de Nîmes. Une tablette multimédia située à l’intérieur de la tour vous raconte son histoire. Et l’effort pour y grimper n’est pas vain : la vue sur la ville est époustouflante ! Plein tarif 3,50 €. Pass arènes + Maison carrée + tour Magne 13 €. S’essayer au yoga 20 bd Gambetta, 30000 Nîmes Après une journée à arpenter la ville, quoi de mieux qu’un petit cours de yoga pour se détendre ? On a testé le studio Holy Yoga, à deux pas du canal du Quai de la Fontaine. Dans un bel espace à la décoration apaisante, on profite de cours collectifs ou parti-

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culiers de vinyasa doux, yin & yang yoga, viniyoga, hatha yoga… Six professeurs se relaient du lundi au samedi. Cours d’essai 10 €. holyyoga.fr Se balader dans les bois des Espeisses Cet espace naturel de 82 hectares est situé sur la commune de Nîmes, à 15 min en voiture des arènes. 56 hectares de cet écrin de nature sont ouverts et aménagés pour le public, et 26 hectares sont protégés. Par temps dégagé, on peut apercevoir la tour Magne, mais aussi le mont Ventoux et le mont Bouquet. Quartier Villeverte, depuis les arènes avec le bus n° 9 (2 € le ticket).

S’acheter un jean 2 rue Auguste Pellet, 30000 Nîmes Saviez-vous que le denim vient… de Nîmes ?! En 2016, Guillaume Sagot et Anthony Dubos décident de relancer le tissage du denim et la production de jeans nîmois. Dans

sa boutique, Atelier de Nîmes, les pantalons et vestes en jean sont donc made in France, très qualitatif et surtout écolos. Leur fabrication consomme 75 % d’eau en moins qu’un jean ordinaire. Cocorico ! ateliersdenimes.com 150 € le jean.

INFOS PRATIQUES

Y ALLER Nîmes est à environ 3 h de train de la capitale, contre 6 h 30 en voiture. Chaque jour, 20 trains partent de Paris vers la Rome française. L’aéroport de NîmesGrande Provence Méditerranée permet de rejoindre la ville depuis l’étranger. Situé à 10 min de Nîmes, il propose des vols low cost depuis et vers Fès, Dublin, Marrakech, Londres, Bruxelles, Porto ou Edimbourg.

RENSEIGNEMENTS Office de tourisme 6 bd des Arènes, 30000 Nîmes 04 66 58 38 00 Ouvert tous les jours de 9 h à 18 h nimes-tourisme.com


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Une ville, deux fleuves

LYON Plus belle ville de France devant Paris, et dans le classement des 20 meilleures villes du monde devant New York, la ville de Lyon s’est façonnée au gré des époques. À pied ou même en vélo, on aime se perdre le long de ses quais aménagés, sur les pavés de sa vieille ville, ou au hasard des rues de sa presqu’île ponctuée de bulles de verdure. Ces artères parfois mystérieuses cachent en leur sein quelques passages secrets…

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Texte Vanessa Cornier \ Photos Voir mention

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1 LOCAL PARLEZ-VOUS LYONNAIS ? Langage coloré inspiré du franco-provençal, le parler lyonnais a laissé quelques traces dans le langage usuel des habitants. Gone : enfant Fenotte : femme Mâchon : copieux repas matinal de cochonnailles et abats Pot : bouteille de vin de 46 cl qui se boit dans les bouchons Ficelle : funiculaire Traboule : raccourci piéton qui relie une rue à l’autre à travers un ou plusieurs immeubles.

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abituée des palmarès, Lyon est à la 19e place du classement des 53 meilleures villes du monde. Une première place française que l’on doit à sa qualité de vie, sa richesse culturelle et gastronomique, sa vie nocturne, mais aussi l’étendue de ses pistes cyclables. Plébiscitée par quelque 20000 citoyens du monde entier, l’ancienne capitale des Gaules n’est pas seulement le berceau du textile, des bonnes tables et des traditionnels bouchons. C’est aussi une destination qui fourmille de nouveaux concepts et grouille de ­savoir-faire artisanaux toujours plus innovants. Ville aux deux collines dont Fourvière (« la colline qui prie », pour sa basilique emblématique) et Croix-Rousse (« la colline qui travaille », pour avoir été le refuge des canuts, des tisseurs de soie, au XIXe siècle), Lyon doit également sa réputation à sa Presqu’île, dont la partie nord entre Perrache et les Terreaux est inscrite au patrimoine de l’Unesco depuis 1998. Bref, voilà le territoire sur lequel a démarré la mutation de la deuxième ville la plus branchée de France, autrefois composée d’une série de petites îles qui s’étiraient à peine plus loin que le bas du plateau de la Croix-Rousse.


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LA VILLE AUX DEUX COURS

© Michel PERES / Shutterstock.com

Aujourd’hui situé à l’extrémité sud de Lyon, le confluent Rhône-Saône a longtemps été considéré comme un obstacle à l’agrandissement de la ville. Avec leurs rives aménagées, le fleuve, la rivière et leurs berges sont empruntés par les usagers à pied, en vélo, paddle, ou canoë pour les plus sportifs. Côté Rhône, les quais ont été remarquablement aménagés, redessinés sur les cinq kilomètres qui séparent le pont Raymond Poincaré (limite Villeurbanne-Lyon 6e) et l’entrée du parc de Gerland (Porte du Rhône-Lyon 7e). Au niveau de la Presqu’île, sur la promenade, il n’est pas rare de croiser quelques gourmands allongés dans l’herbe autour d’un pique-nique, ou d’autres attablés à l’une des terrasses des restaurants et bars péniches. Côté Saône, si les vélos sont interdits sur les quais, on aime profiter de la douceur du printemps pour se balader dans ces espaces où la végétation est reine. L’occasion d’observer la faune et la flore préservées, ou de s’amuser avec l’une des 23 œuvres du projet artistique de la Métropole de Lyon, River Movie du Grand Lyon, qui ponctuent les 15 kilomètres de cette promenade piétonne poétique, de la Confluence à Rochetaillée.

2 TRANSPORT FLUVIAL LYON AU FIL DE L’EAU

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© Muriel Chaulet / ONLYLYON Tourisme & Congrès

Navette fluviale reliant Confluence à Vaise, en passant par le centre-ville, le vaporetto est le moyen idéal pour se déplacer de manière originale et écologique en découvrant Lyon et certains de ses monuments. Il fonctionne de mars à octobre. Comptez 5 € le trajet simple, 3 € pour les enfants de 5 à 12 ans. (Inclus dans la Lyon city card) vaporettolyon.com

© Atchacapture / Shutterstock.com

3 ANECDOTE LE MYSTÈRE DES RAILS

THE WEIGHT OF ONESELF PAR ELMGREEN ET DRAGSET

À la pointe de Lyon, au point exact où le Rhône et la Saône se rejoignent, d’étranges rails de chemin de fer plongent dans le confluent. Voilà un mystère qui donne lieu à des hypothèses multiples : train fantôme ? Mise à l’eau des bateaux ? Les rails dateraient en réalité des années 1950. À une époque où l’eau était plus basse d’un mètre, ils auraient permis le transport des wagonnets, de l’atelier de stockage au barrage écluse de la Mulatière.


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MUSÉE DES BEAUX-ARTS

AVEC SES 1 800 HECTARES DE VERDURE, LYON EST L’UNE DES 5 VILLES LES PLUS VERTES DE FRANCE

PLACE BELLECOUR

PRIORITÉ AUX MOBILITÉS DOUCES C’est une métropole verte. Lyon a vu ses pistes cyclables se multiplier ces dernières années avec l’arrivée de ses élus écologistes. La bicyclette est un mode de transport idéal qui promet quelques jolies découvertes le long des quais pour admirer l’architecture lyonnaise ou se balader dans les parcs. Le tunnel mode doux de la Croix-Rousse, long de 1,7 km, permet aux cyclistes, trottinettes ou piétons de relier le 9e arrondissement à la Presqu’île en un minimum de temps. Creusé au pied de la colline, il constitue également une occasion de s’évader dans une

bulle où sont régulièrement projetées des scènes lumineuses et sonores. Sur votre parcours, vous pourrez faire une halte dans l’un des nombreux îlots de fraicheur disséminés sur le territoire urbain comme l’espace vert de la place Bellecour, entre végétation et jeux pour enfants. Et si l’envie de fuir le brouhaha de la foule sans quitter la ville vous prend, rendez-vous au musée des BeauxArts, place des Terreaux, dans le 1er arrondissement. Derrière sa porte massive se trouve un écrin de verdure confidentiel où vous accorder une pause méritée pour déguster votre sandwich.

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LES VESTIGES DE LUGDUNUM

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4 INSOLITE LYON VUE DU CIEL

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Marchez sur les toits de la basilique Notre-Dame-deFourvière et découvrez Lyon depuis les nuages. Un panorama à couper le souffle également proposé en visite nocturne. 14 € la visite insolite classique, 18 € la visite nocturne. fourviere.org

La colline de Fourvière, les quartiers du Vieux Lyon, le cœur de la Presqu’île et la colline de la Croix-Rousse. Autant de lieux emblématiques inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998. Riche de plus de 2000 ans d’histoire, la capitale des Gaules a conservé des quartiers aux ambiances uniques. Fourvière est la colline la plus ancienne. Elle recèle les vestiges de Lugdunum sous l’empire romain, de ses théâtres antiques à sa basilique avec vue panoramique sur toute la ville. À ses pieds, le Vieux Lyon, ses ruelles et ses façades des XVe et XVIe siècles nous plongent dans la Renaissance. Poussez les portes d’entrée des immeubles et vous découvrirez un Lyon mystérieux plein de traboules – ces passages secrets qui relient les immeubles – et de charmantes cours intérieures. Enfin, poursuivez votre balade de l’autre côté de la Saône, direction les pentes de la Croix-Rousse pour découvrir les traces du quartier de la soierie lyonnaise du XIXe siècle, entre autres traboules et escaliers majestueux.

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2 000 ANS D’HISTOIRE

5 7E ART CINÉMA ET MINIATURES Plus de 450 objets mythiques de tournage, et 120 scènes miniatures plus réalistes que jamais. Au musée Miniature et Cinéma du Vieux Lyon, l’infiniment petit côtoie les secrets des effets spéciaux, des pièces originelles issues des plus grands studios de tournage, des poupées Gremlins aux costumes de Spiderman en passant par la vraie Batmobile de passage au musée. Tarif : 13,90 €, 9,90 € de 4 à 15 ans. Musée Miniature et Cinéma. 60, rue Saint-Jean, Lyon 5e


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6 NATURE LES PARCS INCONTOURNABLES DE LYON Le parc de la Tête d’or C’est l’un des plus grands parcs urbains de France (117 ha). L’occasion d’une balade en poney, d’un tour de pédalo ou d’une visite de son magnifique jardin botanique. Place Général Leclerc, Lyon 6e Le parc de Gerland Cet espace est dédié à la promenade et à la pratique sportive. Il vit aussi la nuit (jusqu’à 22 h) grâce à son jardin chromatique, une mise en lumière de la végétation par un éclairage de couleur et une installation sonore qui crée une féerie nocturne. All. Pierre de Coubertin, Lyon 7e Le parc des Hauteurs Situé au sommet de Fourvière, il offre un point de vue idéal sur la ville. Intégrés au parc, les jardins du Rosaire abritent des collections botaniques de roses anciennes et d’hortensias. Pl. de Fourvière, Lyon 5e

LE PARC DE LA TÊTE D’OR

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LE PARC DES HAUTEURS © Bric Robert - ONLYLYON Tourisme & Congrès

LE PARC DE GERLAND

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LE MUR DES CANUTS, CROIX-ROUSSE

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L’ART SUR LES MURS

UN PEU PARTOUT EN VILLE, LE STREET ART COLORE LA CAPITALE DES GAULES

De la Croix-Rousse aux quais du Rhône, en passant par les quartiers de Vaise et de la Martinière, l’art urbain se décline à l’infini. C’est une forme d’art qui trouve son origine dans les années 80, générée par un groupe d’étudiants insatisfaits de l’enseignement des Beaux-Arts. Lyon compte ainsi plus de 100 murs peints qui embellissent la ville : il y en a sur la façade des halles Paul Bocuse ou sur la place des Tapis. Il y a aussi la grandiose Fresque des Lyonnais, peinture murale de 800 m2 réalisée en 1994-1995. Elle représente vingt-quatre personnages historiques et six personnages contemporains de la ville. Au cours de vos déambulations, sous vos pieds, vous rencontrerez peut-être les « flackings » d’Ememem dont les patchworks de céramiques viennent réparer les failles de l’espace urbain. Si quelques indicibles street artistes continuent de perpétrer l’art du graffiti sauvage, d’autres ont rejoint les bancs des musées et autres festivals tels que le Zoo art show, festival annuel et ses œuvres urbaines incroyables. D’autres encore habillent les bus et rames de tramways du réseau TCL, à l’image de l’œuvre tropicale de l’artiste Besss sur le trolleybus du C3, ou des courbes géométriques d’Astro sur les tramways des lignes T3 et T4.


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ALEX RAMIRÈS

ÉLODIE ARNOULD

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KARIM DUVAL

© Ingrid Mareski

PÉPINIÈRE D’HUMORISTES Florence Foresti, Sellig, Karim Duval, Laurent Gerra, Alex Ramirès, Élodie Arnould… Ils ont tous débuté leur carrière à Lyon. Certains y habitent encore. Les cafés-théâtres lyonnais sont importants pour les comédiens. À l’origine, Gilbert Lendrin, Monsieur café-théâtre de Lyon, créa la Graine en 1977. Depuis, les scènes de proximité se sont multipliées, à l’image de l’Espace Gerson, du Nombril du monde, Boui Boui, Rideau rouge, des Tontons flingueurs, du Complexe du rire ou encore de l’Accessoire. L’occasion de passer une bonne soirée autour d’un verre, les yeux rivés sur le spectacle d’un artiste émergent ou d’un comédien chevronné de passage en ville pour roder son nouveau show.

Le théâtre s’installe depuis peu sur le Rhône. Nouvelle scène culturelle à Lyon, l’Île Ô est le tout premier théâtre flottant de France. Réalisé par Koen Olthuis, architecte néerlandais spécialisé dans les structures flottantes, l’établissement propose une programmation qui cible le jeune public. Berge Bertha Von Suttner, Lyon 7e scenes-otrement.com

© Thomas Brousmiche

7 ENFANTS THÉÂTRE FLOTTANT

8 VILLEURBANNE LA CAPITALE DE LA CULTURE AUX PORTES DE LYON

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© Caroline Bazin

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Voisine de Lyon, Villeurbanne est la première ville à décrocher le label « Capitale française de la culture » en 2022, élue parmi 29 villes et intercommunalités de 20 000 à 200 000 habitants. Un véritable accélérateur qui lui a permis de développer son offre culturelle à destination de la jeunesse. Villeurbanne2022.fr


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DU PETIT-DÉJEUNER AU DÎNER, LA CUISINE CANAILLE SE DÉGUSTE À TOUTE HEURE

LA MEUNIÈRE

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DANIEL & DENISE

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Nappes à carreaux, proximité, convivialité et atmosphère bruyante… les bouchons sont un passage incontournable des amateurs de cochonnaille. Ils proposent une cuisine régionale à base de produits locaux. À la carte : grattons, cervelle de canuts, tablier de sapeur, tripes, andouillettes, quenelles de brochet, ou encore l’inimitable tarte aux pralines. Pour comprendre l’origine de ces tables lyonnaises traditionnelles, il faut remonter à l’époque des canuts justement, lorsque les cabaretiers (personnes qui servaient du vin au détail et donnaient de la nourriture contre de l’argent) signalaient leur boutique en accrochant une botte de branchages appelée « bousche » sur la porte de leur établissement. Et parce que Lyon ne badine pas avec son patrimoine gastronomique, la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, en partenariat avec l’association Les Bouchons lyonnais et OnlyLyon Tourisme, a créé le label « Bouchon lyonnais », histoire de préserver et valoriser la tradition. Daniel et Denise, la Meunière, le Bistrot d’Abel, la Tête de lard, les Fines Gueules… autant de tables traditionnelles où prendre le pouls d’une véritable ambiance locale.

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D’UN BOUCHON À L’AUTRE

9 TRADITION CASSE-CROÛTE MATINAL Certains aiment bruncher, d’autres irrésistibles Lyonnais préfèrent mâchonner. Dans la lignée des bouchons, le mâchon consiste en un repas composé de cochonnaille ou de tripes arrosées d’un pot de beaujolais ou de mâconnais. Une tradition qui remonte à l’époque des canuts qui partageaient leur repas dès l’aube, avant les heures de travail. À déguster dans les bouchons, évidemment !


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CHARCUTERIE SIBILIA

TEMPLES DE LA GOURMANDISE

© Alexandra Battut

Les halles de Lyon Paul Bocuse sont les dignes représentantes de la gastronomie locale. Ce marché couvert est une institution mythique de la bonne chère, et sa réputation est internationale. On y trouve une soixantaine de commerçants (écaillers, fromagers, boulangers, pâtissiers, maraîchers, charcutiers, bouchers, poissonniers, traiteurs, cavistes et restaurateurs) qui cultivent l’excellence régionale. Au menu : les célèbres saint-marcellin de la Mère Richard, les volailles fermières de la maison Blanchet, les pâtisseries signées Sébastien Bouillet, les saucissons pistachés de la charcuterie Sibilia et les huîtres de la maison Merle. Autre ambiance, même empreinte lyonnaise : Bahadourian, temple des épices, qui propose depuis 1929 le meilleur des produits du monde. Un voyage des sens inoubliable.

La papillote, friandise généralement chocolatée enveloppée dans du papier, est originaire de Lyon ; du quartier des Terreaux, plus précisément. Elle serait née à la fin du XVIIIe siècle, quand le jeune commis d’un confiseur eut l’idée, pour charmer sa belle qui travaillait à l’étage au-dessus, d’envoyer ses petits mots d’amour enveloppés autour d’une confiserie.

BAHADOURIAN

© ColorMaker / Shutterstock.com

© Chatham172

10 LE SAVIEZ-VOUS ? LA PAPILLOTE


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Capitale mondiale de la gastronomie depuis 1935, désignée ainsi par le critique culinaire Curnonsky, Lyon continue de tenir sa réputation. Terrain de jeu des plus grands chefs, elle compte 20 restaurants étoilés parmi lesquels ceux de Christian Têtedoie (5e) et sa vue panoramique, de Paul Bocuse et son auberge à Collonges-au-Mont-d’Or ou encore de Matthieu Viannay et la Mère Brazier (fondé en 1921 par la célèbre mère lyonnaise Eugénie Brazier). Artère la plus étoilée de France, la rue de Bœuf, située dans le Vieux Lyon, réunit certaines des plus belles tables comme celle du chef Tsuyoshi Arai et son établissement Au 14 février, Anthony Bonnet aux fourneaux de la Cour des loges et Jérémy Galvan dans son restaurant éponyme. Association lyonnaise reconnue mondialement, les Toques blanches s’occupent de faire rayonner la gastronomie française. Un label que l’on retrouve sur la devanture de nombreux établissements aux quatre coins de la ville.

BOCUSE

AU 14 FÉVRIER

LA MÈRE BRAZIER

© Jean-François Mallet

JÉRÉMY GALVAN

© Nicolas Villion

© Fred Durantet

© Fred Durantet

LE MEILLEUR DE LA GASTRONOMIE

11 SUCCESS STORY QUARTÉ GAGNANT De la bonne cuisine et des bonnes quilles. Jean-François Têtedoie (fils de Christian Têtedoie) et Florent Poulard règnent en maîtres des bons petits plats sur le 2e arrondissement de Lyon. Anciens collègues de l’Institut Paul Bocuse, ils ont

ouvert à Lyon le bistrot-rôtisserie Café Terroir, l’épicerie gastronomique le Kiosque, la Cave (à manger) Café Terroir et le restaurant gastronomique Monsieur P. Ils concoctent une cuisine authentique et généreuse, élaborée à partir de produits dénichés dans la région. Le paradis des épicuriens ! monsieurp.fr – cafeterroir.fr

RESTAURANT TÊTEDOIE

© Véronique Vedrenne

© Edwige Lamy / OTCM

ENTRE TRADITION ET INNOVATIONS, LES CONCEPTS CULINAIRES PLEUVENT À LYON


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© Nicolas Villion

© Nicolas Villion

LA COMMUNE

© Anne Bouillot

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TABATA & LUDOVIC MEY DU FOOD TRABOULE

FOOD LAB

12 GOURMAND BUGNES 5.0 S’il y a bien une tendance qui fait fureur ces dernières années auprès des néo-cuisiniers/ pâtissiers/boulangers, c’est celle des mono-concepts. Le principe : décliner un produit à l’infini. Derniers à s’être lancés dans l’aventure, Étienne Crevat et Romain Verger ont

ouvert leur enseigne de bugnes, cette pâtisserie traditionnelle dont les villes se disputent la paternité. Pourtant, le mot « bugne » est bien la francisation du terme lyonnais bugni qui désigne un beignet. Sur les pentes de la Croix-Rousse, les deux amis vendent des bugnes plates et craquantes, ou moelleuses et fondantes. Version classique,

saupoudrées de sucre, ou enrobées de chocolat et surmontée de spéculoos concassé, coco râpée, ou encore pralines lyonnaises. Bugnes, 42, rue Sergent Blandan, Lyon 1er. Du mercredi au samedi de 9 h à 19 h, le dimanche de 9 h à 17 h. 3 € le lot de 3 bugnes traditionnelles. 7 € pour les bugnes revisitées.

le Food Traboule, food court imaginé par Tabata et Ludovic Mey, accueille 12 comptoirs gourmands d’exception. L’occasion de déguster les glaces maison, à l’italienne, provenant de la Baraque à sucre, mais aussi le pulled pork fondant de BBQ ou les pizzas napolitaines de Ludo’s pizza. Dans la même veine, au centre commercial Westfield La Part-Dieu, le Food society réunit sous le même toit la cuisine libanaise de Taybé, les cookies de la Mère Brazier et les smash burgers de Blend.

© DR

Terrain de jeu d’une nouvelle génération de chefs plus créatifs les uns que les autres, Lyon voit naître depuis quelques années de nouveaux concepts de restauration. La Commune, par exemple (dans le quartier de Gerland), est un laboratoire de cuisiniers émergents qui permet aux chefs de tester leurs concepts en mettant à leur disposition des échoppes dédiées. C’est aussi un espace à vivre, avec l’organisation d’événements artisanaux et culturels. Dans les rues pavées du Vieux Lyon,


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© Aline Perrier

MADE IN LYON Designer, couturier, producteur, céramiste, peintre, illustrateur… la ville de Lyon est pleine de talents 100 % locaux. Fière de ses ressources créatives, elle a créé une marque de reconnaissance avec son récent label « Fabriqué à Lyon ». Gage d’authenticité pour ses consommateurs, il certifie la création, fabrication ou transformation d’un produit sur le territoire de l’agglomération. Parmi les labellisés, on retrouve de grandes maisons lyonnaises telles que Brochier Soieries et ses étoffes confectionnées à partir de fils de soie naturelle. Une maison qui fait ses preuves depuis 1890 et qui a collaboré avec de prestigieux artistes comme Dior et Giacometti. Spot incontournable des créateurs émergents, les pentes de la Croix-Rousse (le bas des pentes en particulier) est le point de rencontre de néo-artisans plus talentueux les uns que les autres. C’est aussi le centre névralgique d’un grand nombre de friperies dont raffolent les Lyonnais !

© François Lacour

HERMÈS

© Sophie Brandstrom

SOIERIE SAINT-GEORGES

© Sophie Brandstrom

Berceau du textile, Lyon s’est imposée comme une actrice majeure de l’industrie de la soie dès la Renaissance. De la filature à la création de motifs en passant par le tissage, le savoir-faire des soyeux lyonnais a naturellement positionné la ville au rang de capitale de la soie. Une place de choix qui s’explique par la délocalisation de la production de la soie française à Lyon (principalement implantée en Provence jusqu’alors) par Louis XI en 1466. Du XVIIe au XVIIIe siècle, elle devient l’une des principales richesses économiques de la ville grâce aux soyeux qui mécanisèrent cette industrie. Dès 1929, Hermès installe à Lyon son atelier de fabrication.

© Soierie Saint-Georges - ONLYLYON Tourisme & Congrès

13 IL ÉTAIT UNE FOIS LES CANUTS


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Dans son atelier du passage Thiaffait, Nicolas David, aka Tygre, donne vie à des céramiques d’un autre genre, entre art traditionnel et méthode futuriste. Artisan visionnaire, il use de l’impression 3D pour créer de ses mains agiles des objets uniques, tantôt usuels, tantôt œuvres d’art. Mugs, pots pour plantes écologiques, vases XXL… Nicolas crée des objets au design surprenant, comme autant de pièces uniques dotées d’effets de matières et de mélanges de teintes innovants. Tygre.fr

© Loïc Benoît

AZAADI

HYPPAIRS

© Loïc Benoît

PASSAGE THIAFFAIT

14 CÉRAMIQUES FUTURISTES TYGRE

© Clémentine Oudard

Parce que deux ou trois créateurs valent mieux qu’un, Lyon voit ses concept stores et autres ateliers-boutiques se multiplier comme des petits pains. L’occasion de découvrir de petites marques qui grimpent ou tentent de se faire connaître, et un savoir-faire artisanal de qualité. On y trouve des objets de décoration, des bananes, sacs à main, jouets, tableaux, bijoux, pour tous les goûts et tous les âges. Si certains sont un peu excentrés comme le très chouette café-boutique Tandem (métro Garibaldi, Lyon 3e), d’autres ont choisi l’hypercentre comme demeure, de la rue Auguste Comte (Lyon 2e), célèbre pour ses boutiques de décoration et brocanteurs, aux artères de la Croix-Rousse, en passant par les pentes du 1er arrondissement, principalement fréquentées par les adeptes d’une mode d’aujourd’hui et d’hier. Montée de la Grande-Côte, les créateurs et créatrices des boutiques-ateliers partagent sans tabous leur savoir-faire. L’occasion d’en apprendre davantage sur le souvenir de Lyon que vous déciderez de rapporter à la maison. —

© Delphine Castel

ATELIERS DE CRÉATEURS ET CONCEPT STORES


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CARNET D’ADRESSES É

Pilo 10, mont des Carmélites, 69001 Lyon Pilohotels.com L’emblématique collège Truffaut de la CroixRousse s’est offert une beauté. À mi-chemin entre l’hôtel et l’auberge de jeunesse, l’établissement compte 200 couchages, du dortoir au lit capsule. Dans l’assiette : une cuisine locavore avec une carte de saison. À l’arrivée des beaux jours,

Collège hôtel 5, pl. Saint-Paul, 69005 Lyon College-hotel.com Idéalement placé dans le quartier du Vieux Lyon, le Collège hôtel marie design et nostalgie, avec son décor original autour du thème de l’école.

L’établissement 4 étoiles, reconnu pour sa démarche écoresponsable, offre un spectacle époustouflant à la nuit tombée, lorsque ses 130 fenêtres s’embrasent, mettant en valeur la façade des années 30. À partir de 109 € la chambre double.

ricotta et de joue de bœuf, ou encore un panettone façon pain perdu à tomber. Pour prolonger le voyage, une petite épicerie offre un choix de produits sourcés en Italie ou auprès de producteurs italiens. 13,50 € le plat du jour.

SE RESTAURER

Duclef 10, rue de la Bombarde, 69005 Lyon Au cœur du Vieux Lyon, l’annexe de la Baraque à sucre du Food Traboule se veut le lieu parfait pour une pause salée ou sucrée. Au menu de ce café-pâtisserie : cookies, cake marbré ou au citron, etc. Mention spéciale pour le cinammon roll, moelleux à souhait, et le Paris-Brest, pâtisserie signature de la maison. La Passeggiata 15, rue du Mont d’Or, 69009 Lyon la-passeggiata.com Adresse discrète du quartier de Valmy, la Passeggiata propose une cuisine italienne authentique. Aux fourneaux, le chef napolitain Pasquale Califano concocte des spaghettis roulés dans une meule de parmesan, des paccheris farcis de

© DR

Villa Florentine 25, mont SaintBarthélémy, 69005 Lyon villaflorentine.com Hôtel 5 étoiles, la Villa Florentine cumule une cuisine gastronomique, et une vue imprenable sur Lyon. Depuis son emplacement idyllique sur la colline de Fourvière, niché dans un ancien couvent réaménagé, ce Relais & Châteaux propose une expérience unique à Lyon. À partir de 195 € la chambre double.

Le Grand Barnum 40, av. de la Table de Pierre, 69340 Francheville Legrandbarnum.com Implanté au dernier étage de l’ancien hôpital Charial des HCL (Hospices civils de Lyon) de Francheville, le Grand Barnum a réussi le pari de faire oublier l’hôpital au profit d’un nouvel espace atypique. Entre ses meubles chinés et ses murs rose fuchsia recouverts d’œuvres d’art, cet hôtel atypique est également éphémère, ouvert jusqu’en 2026 avant de laisser place à un nouveau concept. À partir de 70 € la chambre double.

© Childeric Aarnaud

© Les amoureux du monde

SE LOGER

une terrasse arborée vient parfaire le tableau. À partir de 85,05 € la chambre double.

Sampa XR 36, rue du Mail, 69004 Lyon 36lecosy.fr Restaurant convivial niché au sommet de la colline de la Croix-Rousse, Sampa XR (prolongement de Sampa, dans le 2e), est le lieu idéal pour passer un bon moment entre amis. Au menu de ce voyage gustatif teinté de saveurs du monde, des plats à partager (ou pas) aux touches brésiliennes et des options végétariennes. À partir de 8 € le plat d’aubergines et poivrons confits à partager. Délicieux 50 rue Franklin, 69002 Lyon Petit dernier du quartier d’Ainay, Délicieux propose une cuisine familiale simple et


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Pop & Wine 14, rue Palais Grillet, 69002 Lyon Repère des amateurs de bons vins, Pop & Wine est loin du traditionnel bar à vin, avec sa décoration colorée et son mur de néons. À la carte, plus de 50 références de vins en certification Haute Valeur environnementale, à accompagner d’un bon burger, fish-and-chips, de pop-corn au cheddar et autres street food. À l’heure du déjeuner, Pop & Wine se transforme en joyeuse cantine avec des plats réconfortants tels que le cordon bleu, le poulet rôti ou l’onctueuse purée.

À FAIRE — À VOIR

© Quentin Lafont

savoureuse. À la tête de cet établissement lyonnais, le duo mère-fille Mina et Manon concocte des plats végétariens et carnivores généreux. Une carte à laquelle figurent des mets mijotés, selon les saisons et les humeurs des Lyonnaises d’adoption. Une adresse à découvrir à l’heure du déjeuner ! De 12 € à 15 € le plat.

Le musée des Confluences 86, quai Perrache, 69002 Lyon Au confluent du Rhône et de la Saône, le musée des Confluences en impose par son architecture. Créé en 2014, ce bâtiment de 27 000 m2 invite le visiteur à parcourir ses quatre expositions permanentes, et ses expositions temporaires, bien souvent inédites. Musée d’histoire naturelle, d’anthropologie, des sociétés et des civilisations, il a été pensé comme un pont, permettant au visiteur de traverser son hall et ses espaces librement. 9 €. Gratuit pour les moins de 18 ans. La crypte des Brotteaux 147, rue de Créqui, 69006 Lyon fmnd.org Autel dressé en mémoire des 1 604 Lyonnais massacrés sous la Terreur durant la Révolution, la crypte de la chapelle Sainte-Croix renferme les ossements des 209 victimes exécutées sur

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la plaine des Brotteaux, le 3 décembre 1793 (durant le siège de Lyon). Les visites, assurées par un missionnaire de Notre-Dame-desNeiges, sont possibles sur rendez-vous. Mini World Pôle du Carré de Soie, 3 av. de Bohlen, 69120 Vaulx-en-Velin Plus grand parc de miniatures animées du monde, Mini World Lyon s’étend sur 3 000 m2 et pas moins de quatre mondes, dont un espace entièrement consacré à Lyon. Le fruit de plus de 70 000 heures d’un travail minutieux qui donne lieu à des scènes parfois cocasses, cachées dans ces univers miniatures. Ouvrez l’œil ! 14 €. 9 € pour les 4-17 ans. Expériences touristiques Pralineetrosette.fr Visiter Lyon à travers ses papilles, c’est le pari lancé par Audrey, à l’origine de Praline et Rosette : une série de food tours gourmands où découvrir la capitale des Gaules par le biais de mets sucrés et/ ou salés. Au menu : Very gone trip, une balade gourmande consacrée aux spécialités lyonnaises, Choco Lyon pour les choco-addicts, ou halles de Lyon – Paul Bocuse avec un tour déjeunatoire très gourmand, etc.

INFOS PRATIQUES

Y ALLER En TGV, comptez 2 h pour un trajet Paris-Lyon, 1 h 43 pour un Marseille-Lyon.

RENSEIGNEMENTS Office du tourisme et des congrès de la Métropole de Lyon Pl. Bellecour, 69002 Lyon lyon-france.com 04 72 77 69 69

CITY CARD Pass indispensable pour visiter la capitale des Gaules, Lyon City Card permet un accès illimité à l’ensemble du réseau TCL (métro, tramway, bus et funiculaire). Elle inclut l’accès à pas mal d’expositions, de musées et d’activités. Disponible en Pass 1, 2, 3 ou 4 jours. De 29 € pour 1 jour à 59 € pour 4 jours. Tarifs réduits pour les étudiants et les enfants de 4 à 15 ans. lyoncitycard.com

À VÉLO Retrouvez le plan des pistes cyclables du Grand Lyon sur le site grand­ lyon.com/pratique/publications-deplacements


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Un visage du Maroc méconnu

CASABLANCA Loin de Marrakech, de Fès ou d’Essaouira, il y a une ville qui travaille, qui n’a pas de lauriers, et qui ne peut pas se reposer dessus. Bâtie au bord de la mer, elle est indispensable à la marche dynamique du Maroc d’aujourd’hui. Sans a priori et ouverts d’esprit, nous sommes allés visiter Casablanca. Car le tourisme de demain se passera aussi dans ces lieux moins fréquentés, et qui cachent quand même des surprises.

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Texte & photos \ Lucas Lahargoue (sauf mention)


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Casablanca MAROC

Marrakech ALGÉRIE

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rôle d’idée pour des vacances. Alors que les Français sont en amour pour le Maroc, écument les villes impériales, rêvent de Sahara et vont surfer à Taghazout, nous avons pris le contre-pied. Casablanca est souvent boudée, oubliée par les visiteurs qui préfèrent miser immédiatement sur des valeurs sûres. Pourtant, Casa n’est pas sans intérêt, surtout si l’on veut comprendre le Maroc contemporain. Elle n’est pas la capitale du royaume, mais sa locomotive économique. Forte de ses 3,5 millions d’habitants (officiellement), c’est même une ville-monde, trépidante, qui ne cesse de s’étendre dans une vaste plaine qui regarde vers l’Atlantique. Avec son grand port de commerce, ses avenues bondées, ses plages et ses restaurants branchés, Casablanca a tous les visages d’une ville d’aujourd’hui, avec ses forces et ses travers. Mais en cherchant un peu, on y trouve aussi les traces d’hier, dans la médina ou dans le centre qui s’est développé sous le protectorat français à partir de 1912. Bref, Casa ne se laisse pas facilement apprivoiser. Il faut avoir envie de la comprendre, du temps pour l’explorer, et quelques sous pour en profiter. Mais quoi qu’il en soit, la visite vaut la peine, car Casablanca donne à voir un autre visage du Maroc. —


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LE VAISSEAU BLANC PLANTÉE EN SURPLOMB DES VAGUES DE L’ATLANTIQUE, LA MOSQUÉE HASSAN II EST UNE FIGURE DE PROUE POUR TOUTE LA VILLE

Longtemps il a manqué quelque chose à Casa : un phare, un monument, un emblème. Hassan II a réparé ce manque. Sous l’impulsion du roi de l’époque, la mosquée qui porte son nom est sortie de terre au début des années 90. Ou plutôt… sortie de mer. Bâtie en partie sur l’océan, elle est érigée sur une vaste terrasse de béton solidement ancrée sur de la roche littorale. Difficile de ne pas la remarquer tant son minaret opalescent de 210 mètres de haut se repère des quatre coins de la ville. L’ensemble du monument a été dessiné par Michel Pinseau. L’architecte français a convoqué des artistes et artisans de tout le Royaume pour faire de cette mosquée une vitrine de l’artisanat marocain. Zelliges, bois sculpté, plâtre peint, charpentes en cèdre, sols en marbre et granit… la quintessence des matériaux et du savoir-faire marocain est dans ces murs de pierre blanche qui se visitent mais qui sont avant tout un lieu de prière. La mosquée Hassan II est l’une des plus grandes au monde. 25 000 fidèles peuvent prier à l’intérieur, et 80 000 à l’extérieur les jours de grande affluence. Les Marocains sont désormais fiers de cette merveille architecturale, sans parler des Casaouis qui ont enfin un étendard à leur ville, dressé fièrement face aux vagues de l’Atlantique.


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© Martin Kloster

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PAR LA RICHESSE DE SES DÉCORS, L’INTÉRIEUR DE LA MOSQUÉE EST UNE VITRINE POUR L’ARTISANAT MAROCAIN POUSSÉ À SON PLUS FIN NIVEAU


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UNE VILLE, DEUX MÉDINAS Comme toute ville marocaine, les racines de Casablanca sont dans sa médina. Mais nous ne sommes pas à Fès ou Marrakech. Ici, point de beaux édifices ocres anciens et de ruelles infiniment labyrinthiques. La médina de Casa est blanche et plutôt récente, reconstruite à partir du XIXe siècle après avoir été ravagée par le séisme de 1755 qui mit aussi Lisbonne à terre. Elle n’a pas le charme des vieilles villes du sud du Maroc mais mérite un détour car elle est peu fréquentée. Peu de visiteurs se baladent dans ce lacis de venelles un peu interlopes. On n’y croise que des locaux, qui errent d’échoppe en échoppe pour faire leurs provisions de fruits, de légumes ou de pain. Sur les murs, des graffitis à la gloire du Wydad Athletic Club, l’une des deux formations de football de la ville, donnent de la couleur entre les portes boisées. Il n’y a que le chant du muezzin ou le cri d’un pousseur de carriole pour venir troubler le calme ambiant de ce quartier ceinturé d’une ligne de remparts.

1 RESTAURANT LA SQALA C’est une adresse sympathique qui se niche à l’intérieur des remparts nord de la médina, à l’endroit d’une forteresse du XVIIIe siècle. Derrière les murs se cache un beau jardin où l’on s’installe sur des tables ombragées, autour d’un bassin. Les petits déjeuners y ont bonne réputation, mais nous y avons fait escale pour un déjeuner. La carte aligne tout un ensemble de plats marocains traditionnels (tajines, brochettes de viande, poisson grillé…) mais aussi des briouates, ces chaussons feuilletés, sucrés ou salés, que l’on dit être les meilleurs de la ville. sqala.ma


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Plus loin, dans la ville nouvelle, le Habous est considéré comme « la nouvelle médina ». Tout y est plus propre, plus rangé, mais ce quartier a quand même le charme d’un faubourg commerçant, avec ses rangées d’arcades, ses marchands d’olives ou d’artisanat. Ce sont les Français qui ont développé cet arrondissement de Casablanca dans les années 1930, voulant recréer une médina, mais avec les codes de l’urbanisme occidental. Le Habous est plus rangé, plus confortable pour les gens qui y vivent, mais garde un petit charme au détour de certaines boutiques, de ses boulangeries et de ses cafés.

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LA VIEILLE MÉDINA EST EN DÉCRÉPITUDE. C’EST LE QUARTIER DU HABOUS QUI JOUE LE RÔLE DE MÉDINA « TOURISTIQUE »


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UN BALCON SUR LA MER Casablanca trempe dans l’eau. Elle s’étend de tout son flanc ouest le long de plages immenses où s’affalent de belles vagues rondelettes. Les embruns qui se diffusent en permanence en font une ville aérée, surtout à mesure qu’on se rapproche de la côte. Au printemps ou en été, les plages sont bondées. Chaque soir, l’affluence grossit sur la longue corniche qui s’étire en équilibre entre la mer et les premiers immeubles. Après la mosquée Hassan II, la pointe d’El Hank est aussi une avancée vers le large où se dresse un phare bâti en 1920, le plus haut du Maroc. Ensuite, vient le quartier d’Anfa, et ses villas très cossues qui sont ­orientées

SUR LE PONT QUI MÈNE À SIDI ABDERRAHMAN

vers le large. Plus au sud encore, l’îlot de Sidi Abderrahman est un étrange lieu plein de mythes et de légendes. Beaucoup de Casaouis considèrent ce rocher comme un site « interdit ». Il abrite une petite grappe de maisonnettes où vivent quelques voyantes qui lisent l’avenir dans les lignes de la main ou dans du plomb fondu ; d’où la réticence de certains à venir se balader autour de ce site pourtant assez beau et relié à la côte par un pont à arceaux. Mais tous les citadins ne sont pas si superstitieux. Ils sont nombreux à traverser le pont pour venir voir les vagues de l’Atlantique s’écraser sur le rocher dans un beau fracas d’écume.


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© Tibor Duris

TOUT LE FLANC OUEST DE CASA EST BORDÉ DE LONGUES PLAGES LÉCHÉES PAR LES VAGUES DE L’ATLANTIQUE


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2 HÔTEL FOUR SEASONS CASABLANCA À l’entame de la colline d’Anfa, l’hôtel Four Seasons est l’une des plus belles adresses de la ville. Nous y entrons par l’étage supérieur. Dès le lobby se déploie un premier restaurant et une longue terrasse panoramique orientée plein ouest. Pour rejoindre notre suite, nous n’avons qu’à descendre progressivement les étages. La 138 qui nous est attribuée se situe au pied du bâtiment, en rez-de-jardin. De grandes feuilles d’arbres exotiques protègent notre salon et notre chambre de la chaleur et d’éventuels rayons de soleil parfois agressifs sous ces latitudes à certaines périodes de l’année. Cela dit, le soleil entre peu jusqu’ici. L’hôtel a été dessiné par Foster & Partners. L’agence britannique a créé un édifice en forme de U ouvert vers le large. La plupart des chambres ont donc vue sur un grand patio central végétalisé, et les plus hautes voient même l’océan. Après une longue marche sur la longue plage qui lèche l’avant de l’hôtel, nous rentrons dîner. Dans un décor tamisé, très contemporain mais rehaussé par des touches d’artisanat marocain traditionnel, nous dégustons des plats locaux concoctés par le chef français Christophe Laplaza. Briouates, tajine de poulet aux olives, lingot de chocolat… tout est savoureux, les épices sont bien mesurées, et pendant ce temps-là, le soleil se couche à l’horizon. Il ne nous reste que l’envie de revenir. Depuis quelques semaines, un nouveau concept a été mis en place au restaurant baptisé Bleu : une cuisine barbecue pop-up, pour déguster de bonnes viandes et surtout des poissons locaux, cuits à la braise. Des plats généreux et à partager, pour aller plus loin dans cette expérience de luxe convivial, à la marocaine. fourseasons.com/fr/casablanca

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L’EMPREINTE FRANÇAISE DES ANNÉES 30 ET 40 EST TRÈS MARQUÉE DANS LE CENTRE-VILLE DE CASABLANCA

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UNE LEÇON D’URBANISME Au-delà du front de mer et des deux médinas, Casablanca est un modèle. Le centre-ville construit sous le protectorat français contient de nombreux édifices coloniaux parfois bien conservés. En partant de la grande place des Nations-Unies, il faut emprunter le boulevard Mohammed V pour s’en rendre compte. Le tramway de la ville traverse cette artère bien droite bordée d’immeubles hérités du début du XXe siècle. On croise la chambre de commerce et la poste du Maroc avant d’arriver au marché central. Ce souk couvert est connu pour ses étals de poissons et de fruits de mer. Il est entouré d’une ribambelle de terrasses sur lesquelles on se pose pour déguster ces produits de la mer justement, préparés en direct, sur place. Ensuite, par la rue Chouia, on atteint la place Mohammed V, vaste esplanade qui était le cœur administratif de la ville française de l’époque. La statue de Lyautey trône face au consulat de l’Hexagone. Les façades néo-mauresques de l’hôtel de ville et du palais de justice viennent compléter cet ensemble architectural centré sur un square ou des milliers de pigeons batifolent entre les passants qui les repoussent ou les nourrissent.


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Dans cette infinité de blancheur et d’urbanisme, une tache verte apparaît. En plein cœur de la ville, le parc de la Ligue arabe sert de respiration à tous les citadins. Conçu en 1916 et rénové en 2018, il occupe 30 hectares découpés en grandes allées rectilignes et petits bosquets plus sauvages. Au nord du parc, on remarque les piliers de l’ancienne prison d’Anfa qui ont été transportés ici, et auxquels ont été ajoutées en 2015 de nouvelles arches imaginées par Daniel Buren. Derrière cet œuvre qui mêle l’ancien et le nouveau, on aperçoit les tours de la cathédrale du Sacré-Cœur.

4 ESPACE MUSÉE VILLA DES ARTS Dans un recoin de l’agréable quartier Gauthier, une belle maison Art déco des années 30 a été acquise par une fondation qui en a fait un centre d’art contemporain. Arts plastiques, cinéma, photographie, littérature… toutes les formes d’art sont les bienvenues dans ces murs lors d’expositions, de rencontres ou d’animations. La programmation est riche et évolue régulièrement. La Villa des arts de Casablanca accueille une rétrospective du peintre Ahmed Jarid jusqu’à la fin du mois d’avril 2023. villadesarts.ma

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3 ESPACE VERT PARC DE LA LIGUE ARABE


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LA TOUR CIMR

Le Twin Center marque l’entrée dans le quartier de Maarif. Ces deux tours dessinées par Ricardo Bofill n’ont pas de grandes particularités architecturales, si ce n’est qu’elles sont les plus hauts édifices de bureaux du Maroc. Au sommet de la tour B,

à 115 mètres de haut, un restaurant panoramique offre une vue incroyable à 360 degrés. Le spot idéal pour boire un verre en fin d’après-midi, tout en admirant le soleil se coucher sur Casablanca et sa mosquée qui se dessine au loin, en équilibre entre la ville et la mer. kenzi-hotels.com

UNE MÉTROPOLE D’AUJOURD’HUI Au-delà du centre-ville, Casablanca n’en finit plus de s’étendre dans la plaine de la Chaouia. Elle est devenue une métropole dynamique qui attire des emplois, des entreprises et des projets d’envergure. Quelques architectes de renommée internationale y impriment leur marque à travers de nouveaux bâtiments qui donnent à la ville un visage contemporain. C’est le cas de Didier Lefort. L’architecte français est à l’origine de la nouvelle tour CIMR (Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites). Elle est apparue dans un quartier en développement baptisé Casablanca Finance City qui éclot peu à peu sur le site d’un ancien aéroport. Sur 60 mètres de haut, elle impose sa forme arrondie recouverte d’une peau de tôle d’aluminium perforée blanche, comme un voilage qui protège du soleil tout en laissant

© Geraldine Brunel

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DE NOMBREUX ARCHITECTES S’EMPARENT DE PROJETS D’ENVERGURE ET TRANSFORMENT CASABLANCA EN MÉTROPOLE CONTEMPORAINE entrer la lumière. Dans le quartier Belvédère, la nouvelle gare Casa Voyageurs joue aussi avec les lignes et les formes pour se protéger du soleil. Son architecture écologique pensée par l’agence italienne ABDR utilise des moucharabiehs, revisités et stylisés pour faire entrer la lumière dans cet impressionnant bâtiment-pont. Il s’étire au-dessus des voies de chemin de fer d’où partent les trains, et même des TGV, vitrines d’un Maroc pressé qui file à toute allure. —


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LE GRAND THÉÂTRE DE CASABLANCA VIENT D’ÊTRE ACHEVÉ. IL EST SIGNÉ CHRISTIAN DE PORTZAMPARC.


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CARNET D’ADRESSES É dans le cadre enchanteur d’un jardin andalou. Les briouates sont excellents (à partir de 8 €). La carte propose aussi des grillades (à partir de 12 €), des tajines à partir de 6 €) et d’autres plats traditionnels comme le madfouna (9,50 €), la mrouzia (13 €), ou le rfissa (15 €). © DR

SE LOGER

Four Seasons Hotel Casablanca Boulevard de la Corniche fourseasons.com L’hôtel est collé au centre commercial Anfa Place, sans en faire partie bien évidemment. Il est orienté vers la mer, et dispose d’un accès direct sur la plage via son jardin. On y trouve aussi une piscine, et un spa Guerlain. Il est nécessaire d’emprunter des taxis pour aller dans le centre-ville mais cela reste quand même clairement l’une des plus belles adresses de Casablanca. À partir de 380 € la nuit.

SE RESTAURER

La Sqala Boulevard des Almohades sqala.ma Ce restaurant fondé en 2002 est une bonne adresse pour déguster une gastronomie typiquement marocaine,

Pâtisserie Bennis 2 rue Fkih El Gabbas, Quartier du Habous L’un des meilleurs spots de la ville pour faire le plein de pâtisseries orientales ou de pastillas. Le choix est vaste et la qualité au rendez-vous. Il n’y a qu’à voir le monde qui défile dans cette jolie pâtisserie traditionnelle et familiale !

Sky 28 Kenzi Tower Hotel Le restaurant est au sommet de l’une des deux tours. L’endroit est fermé et il est autorisé de fumer à l’intérieur donc l’ambiance n’est pas

toujours très agréable mais il est indispensable de monter y boire un verre pour admirer la vue à 360° sur toute la ville. Le côté mer avec la mosquée est le plus intéressant.

L’Espace du professeur 104 rue Moussa Ben Noussair Un restaurant sympa dans une sorte de cour d’école, au cœur du quartier Gautier. La carte propose des plats 100 % marocains, toujours bien faits. Les prix son inoffensifs, et l’accueil agréable. Grillades ou tajines à partir de 4,50 €. Pizzas à partir de 3 €. Le Cabestan Phare d’El Hank, 90 Boulevard de la Corniche le-cabestan.com L’une des adresses renommées de Casablanca. Ce restaurant situé sur la corniche, face à la mer, est une valeur sûre.

Au menu on retrouve du ceviche (5 €), des calamars cuits au feu de bois (16 €) ou encore des linguini aux crevettes sauvages tigrées (18 €).

Les 3 Mâts Rue des Tamaris, Dar Bouazza les-3-mats-restaurant. business.site Il faut rouler une trentaine de minutes vers le sud de Casablanca pour arriver à Dar Bouazza, sur une magnifique et longue plage. De nombreux restaurants sont alignés sur le sable. Celui-ci fait partie des plus connus. Idéal pour lézarder toute une journée les pieds dans le sable entre deux baignades. Le menu mélange des influences basques, espagnoles et locales avec notamment des tapas et tout un tas de plats de poissons et fruits de mer (calamars à la plancha 9 €, spaghettis aux palourdes 12 €).


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clairement moche et un peu abîmée, mais il ne faut pas s’arrêter là. Vue de l’intérieur, elle est plutôt belle et même impressionnante. L’ensemble des vitraux a été réalisé par un maître verrier de Chartres. À certaines heures de la journée, le soleil qui éclaire ces œuvres crée de beaux effets lumineux multicolores. Une bonne surprise.

© Rick Alberigs / Shutterstock.com

La mosquée Hassan II Les visites sont payantes et uniquement guidées. Du samedi au jeudi à 9 h, 10 h, 11 h, 12 h, 15 h et 16 h. Le vendredi à 9 h, 10 h,15 h et 16 h seulement. Le billet d’entrée coûte 12 € pour un adulte, 2,70 € pour un enfant à partir de 4 ans. Il est important d’être vêtu décemment, de porter des habits qui couvrent les bras et les jambes.

Église Notre-Dame de Lourdes Cette grande église a été construite en 1953. De l’extérieur, elle est

Villa des arts 30 boulevard Brahim Roudani. villadesarts.ma Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi, de 9 h à 19 h. L’entrée est gratuite. L’expo actuelle va du 23 février au 29 avril.

© Alice Andreea Georgesco

À FAIRE — À VOIR

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Le Habous Cette « médina moderne et aseptisée » reste assez agréable pour une balade d’après-midi. On y trouve plusieurs boutiques de souvenirs et d’artisanat, mais aussi des magasins d’alimentation, et même une petite place intérieure avec uniquement des marchands d’olive. Ici aussi, mieux vaut éviter d’y venir le vendredi. Le parc de la Ligue arabe Ouvert tous les jours de 7 h à 21 h

INFOS PRATIQUES Y ALLER Plusieurs compagnies dont Air France, Transavia ou Royal Air Maroc desservent Casablanca depuis Paris, Nantes, Nice, Marseille, Toulouse ou Bordeaux. Compter 3 h de vol environ selon le point d’embarquement.

MONNAIE

Le dirham marocain (1 € = 11 MAD)

La Médina Même si elle n’a pas l’allure des belles médinas du centre du Maroc, il est intéressant de se balader dans celle de Casablanca. Elle n’est pas très propre ni colorée mais complètement authentique. Elle permet de se plonger dans une vraie ambiance de médina sans touristes. Éviter simplement le vendredi où la plupart des échoppes sont fermées.

FORMALITÉS Aucun visa n’est nécessaire pour entrer au Maroc. Un passeport en règles suffit.

À LIRE Maroc, Guide Vert Michelin (2021) Le Parisien de Casablanca, Bernard Van Bever (2010)


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Une forêt d’arbres & de pierres

ANGKOR À chaque pays sa vitrine. Le Cambodge a pour étendard les vestiges d’une civilisation enfouie dans la jungle. Au nord du pays, les ruines d’Angkor sont l’une des merveilles archéologiques de notre planète, et continuent d’agiter les fantasmes de milliers de voyageurs. La ville voisine de Siem Reap, quant à elle, bouillonne. Voyage dans la carte postale de l’un des pays les plus attachants d’Asie.

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Texte & photos \ Lucas Lahargoue (sauf mention)

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Angkor CAMBODGE

© Mario La Pergola

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es tours qui jaillissent de la jungle. Des temples perdus dans les bois. Des visages aux sourires mystérieux… Pas de doute, Angkor est l’un des sites les plus fascinants de notre planète. C’est quelque part au nord du Cambodge que reposent les ruines de cette ancienne capitale. Il y a mille ans, une ville immense s’étendait là, près des rives du lac Tonlé Sap. De grands rois visionnaires et bâtisseurs se sont succédé et ont bâti chacun à leur tour la grandeur de la civilisation khmère. Mais au XIVe siècle commence le déclin. Des problèmes de manque d’eau et d’attaques récurrentes des ennemis siamois précipitent l’abandon d’Angkor qui tombe peu à peu en ruines. La ville se retrouve envahie par la végétation et disparaît progressivement des mémoires. Il n’y a alors que quelques aventuriers audacieux pour venir visiter ces ruines et répandre en Occident le mythe d’une cité perdue qui aurait été retrouvée. Depuis 1900 et l’arrivée d’archéologues français, la cité d’Angkor ne cesse d’être redécouverte, nettoyée, protégée, tout en gardant son atmosphère mystique. Les visiteurs sont nombreux mais les vestiges tellement éparpillés qu’il y a encore moyen de se retrouver presque seul dans des temples, comme un Indiana Jones des temps modernes. Quant à Siem Reap, la ville actuelle qui jouxte le site, elle se hisse dans le classement des villes les plus dynamiques d’Asie du Sud-Est grâce à ses hôtels, ses boutiques, ses marchés, ses bars et ses restaurants qui en font le point de chute idéal pour rayonner à travers tout le nord du Cambodge. —


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DANS UN CAMBODGE À 95 % BOUDDHISTE, LES PAGODES FLEURISSENT DANS CHAQUE QUARTIER OU DANS CHAQUE VILLAGE DE CAMPAGNE

Elle grossit, elle grossit Siem Reap. La deuxième ville du Cambodge n’en finit pas d’éclore. Il y a trente ans, seuls dix mille voyageurs passaient ici chaque année. En 2018, ils étaient plus de 6 millions à y poser leurs valises dans le but de visiter les temples d’Angkor. C’est dire si la ville a changé. De petite bourgade-étape, la voilà transformée en gros centre régional où l’on arrive directement de Thaïlande, du Vietnam ou de Chine. Sur les grandes et longues artères qui mènent à l’aéroport ou aux temples, de nombreux hôtels sont sortis de terre, de ceux qu’on construit à la hâte. Il faut rejoindre le centre pour trouver une atmosphère plus authentique et une poignée d’édifices anciens dont la décrépitude lente nous ramène au premier véritable essor de la ville qui date du tout début du XXe siècle. De part et d’autre de la rivière qui traverse la ville, quelques belles pagodes rappellent que le Cambodge est un pays bouddhiste à 95 %. Les murs de la cour entourant le Wat Preah Prom Rath sont peints de fresques représentant des épisodes de la vie du bouddha, alors que le Wat Damnak est immergé dans un magnifique parc dans lequel des étudiants viennent réviser ou flirter au calme, à l’ombre de grands banyans centenaires.

SIEM REAP EST LA DEUXIÈME VILLE DU CAMBODGE, CELLE OÙ L’ON SE BASE POUR ALLER DÉCOUVRIR LES TEMPLES D’ANGKOR

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SIEM REAP, UNE VILLE CHAMPIGNON

1 HÔTEL RAMBUTAN Tout près du Wat Damnak, ce petit boutique-hôtel a l’allure d’une oasis en pleine ville. Il se compose d’une partie hôtel simple, comprenant de jolies chambres avec balcon. Dans la partie resort, les chambres ont une terrasse bien plus vaste ou même un rooftop qui domine toute la végétation. À l’intérieur, la déco est

colorée, et le mobilier mêle des pièces en fer, en bois ou en rotin qui donnent une touche tropicale chic. Chaque partie a aussi sa piscine centrale, très proche des chambres formant un cocon agréable. Un spa et un restaurant simple tenu par une brigade 100 % khmère complètent l’offre de cette adresse ravissante à deux pas du centre historique de Siem Reap. rambutansiemreap.com


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LE SENS DU COMMERCE… ET DE LA FÊTE

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SUR LES ÉTALS DU OLD MARKET DE SIEM REAP, ON S’ÉGOSILLE À NÉGOCIER POUR DES ÉCHARPES, DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL OU DES MORCEAUX DE VIANDE

2 ARTISANAT SOIERIES DU MÉKONG En plein cœur du Kandal Village, cette boutique vend des pièces de soie de bonne qualité, dont la provenance est certaine. Depuis plus de vingt ans, l’ONG Enfants du Mékong aide les femmes d’une communauté rurale

du nord-ouest cambodgien à travailler et à s’émanciper. Ces tisserandes créent des foulards, écharpes, étoles en soie purement locale. Depuis 2009, Sophie Hykes a pris en main les créations. Cette designer française apporte sa touche sur chaque collection pour créer des pièces de

style contemporain, avec le savoir-faire local authentique. Soieries du Mékong est une marque de mode responsable, sans actionnaires privés, et dont les bénéfices sont directement reversés pour des projets éducatifs de l’ONG à laquelle elle est affiliée. soieriesdu mekong.com

Le cœur de Siem Reap bat autour du vieux marché. Cette halle posée en bord de rivière aligne tout l’éventail de produits que l’on imagine sur un marché asiatique. Fruits, légumes, viandes, poissons et souvenirs. L’endroit n’est pas grand mais on a vite fait de se perdre dans ses allées étroites qui débordent de kramas traditionnels cambodgiens, d’écharpes en cachemire ou d’étoles en soie, vraies… ou fausses. Les prix sont bas, la qualité parfois aussi. Pour trouver davantage de produits certifiés locaux, il faut viser plus cher, et un peu plus loin. Dans la rue Hap Guan, plusieurs créateurs se sont associés pour créer le Kandal Village, une petite pépinière de boutiques toutes voisines les unes des autres. Ici, des épices bio dont du vrai poivre de Kampot, là, une bijouterie qui s’inspire des temples d’Angkor, en face une soierie éthique qui fait travailler des tisserands locaux dans les campagnes… bref, les valeurs sont sûres, et la qualité souvent irréprochable. De quoi s’adonner à une séance de shopping les yeux fermés avant que le soir ne tombe et que les néons de Pub Street ne commencent à illuminer la nuit cambodgienne. Cette rue-là est moins calme bien sûr. Son nom annonce une armée de bars alignés en rang d’oignon. Le Red Piano, le Banana Leaf ou le Barcode crachent des décibels et aguichent les touristes du monde entier dans une ambiance bon enfant et décontractée. Tout pour passer une soirée animée dans la chaleur de cette ville qui grossit tout en restant accueillante.


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3 HÔTEL AMANSARA Boulevard Charles de Gaulle. Un lourd portail noir s’ouvre devant nous. La vieille Mercedes qui nous conduit s’extrait de la circulation pour s’engouffrer dans une allée qui déjà nous fait respirer plus calmement. Nous voilà dans une ancienne résidence du roi Sihanouk à Siem Reap. Sa majesté y logeait certains invités. Il s’agit désormais d’un hôtel exploité par le groupe Aman depuis plus de vingt ans. Une fois passée la réception, nous atteignons les bords d’une première piscine où l’on s’imprègne déjà du style vintage de l’hôtel, ce modernisme tropical des années 60 concrétisé ici par l’architecte français Laurent Mondet. Les chambres et suites sont disposées en enfilade, le long de coursives ombragées qui contournent un jardin où le gazon est taillé au cordeau. La nôtre est la suite n° 8. On y rentre par l’espace nuit, puis trois marches nous font descendre vers un petit salon, la salle de bain, et surtout une terrasse extérieure idéale pour se reposer au son de l’eau qui coule dans un petit bassin. Partout le blanc domine, rehaussé par du mobilier en bois foncé. En explorant davantage l’hôtel, nous découvrons un second jardin où se déploient trois beaux arbres à pluie, qui procurent une ombre bienfaitrice sous ces latitudes tropicales. Il y a aussi le spa, et cette impressionnante piscine cachée à l’arrière de l’hôtel, comme un refuge encore plus secret pour se relaxer au bord d’une eau si calme qu’elle fait miroir. Durant notre séjour enchanté à l’Amansara, nous profitons des débuts de soirée sur le toit-terrasse de l’hôtel pour déguster des cocktails au rhum cambodgien, tout en se rapprochant de la cime des arbres. Les dîners en revanche se prennent au niveau principal, dans une belle salle en forme de rotonde où le roi Sihanouk aimait visionner sa collection de films. La carte aligne des plats traditionnels khmers comme l’inévitable lôc lac, et des propositions plus occidentales même si l’influence de l’Asie est assez claire dans la cuisine qui nous est servie. Nous profitons de cette immersion douce dans la gastronomie asiatique, en ce cadre vintage et reposant. L’Amansara se révèle être la meilleure adresse pour découvrir Siem Reap et les temples d’Angkor tout en se plongeant dans une atmosphère rétro des années 60. aman.com


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SUR LES EAUX DE TONLÉ SAP C’est le plus grand lac d’Asie du Sud-Est. On atteint sa rive nord en moins d’une heure de route depuis Siem Reap. L’excursion est un classique de la région. Elle offre des paysages et une expérience originale lors d’un voyage en plein cœur du Cambodge. Mais avant d’arriver au bord de l’eau, un drôle de constat s’impose : le niveau de ce lac immense n’est pas le même toute l’année. Le Tonlé Sap vit selon un système hydrologique unique au monde : il se vide et se remplit successivement en fonction des moussons. Entre août et novembre, la rivière qui l’alimente le remplit. Le reste de l’année survient un phénomène de « retournement des eaux » lors duquel elle coule dans l’autre sens, et le vide. Sur le lac, des villages flottants vivent au rythme des crues. C’est le cas de Chong Khneas qui se retrouve alternativement les pieds à terre, ou les pieds dans l’eau. Dans ce village fait de maisons flottantes et de quelques pilotis, les habitants vont et viennent en bateau. Ils vivent de la pêche, du tourisme, ou de la plantation de jacinthes d’eau qui sont ensuite séchées pour être fumées ou utilisées dans l’artisanat local. Après avoir traversé ce drôle de hameau, on s’éloigne alors des berges. Le Tonlé Sap devient une immensité lacustre, véritable mer intérieure classée Réserve de biosphère par l’Unesco depuis 1997.

LES EAUX POISSONNEUSES DU TONLÉ SAP FONT VIVRE DE NOMBREUSES COMMUNAUTÉS SUR DES VILLAGES FLOTTANTS


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© cktravels.com

SUR LES BERGES DU LAC, LE NIVEAU DE L’EAU ÉVOLUE TOUT AU LONG D’UNE ANNÉE


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ANGKOR Tous les visiteurs qui posent leurs valises à Siem Reap pendant quelques jours viennent pour une seule chose : voir Angkor. La cité enfouie mérite un ou plusieurs jours de visite selon qu’on aime ou pas les vieilles pierres, que l’on supporte ou pas les chaleurs intenses. Dans tous les cas, la découverte est palpitante, du grand temple principal aux plus petits sanctuaires perdus dans la jungle.

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h 30 du matin. Nos bruits de pas rompent le silence. À tâtons, nous avançons dans la pénombre à la lueur de lampes torches. Dans le ciel qui prend des tournures de violet à mesure que le jour se lève, nous apercevons trois pointes qui se dressent au-dessus des arbres. Ce sont les tours d’Angkor Wat dont on ne voit pour le moment que les silhouettes. Et elles ne sont pas trois. En tournant autour du temple, on comprend qu’il y en a cinq, bâties en quinconce. De la jungle s’échappe une brume fine à mesure que la chaleur monte.

IL N’EN RESTE QUE DES RUINES, QUE L’ON POURRAIT ÉCUMER PENDANT DES JOURS ET DES JOURS, SANS NE JAMAIS EN VOIR LA FIN Le soleil éclaire de plus en plus, nos torches sont éteintes et nos pas plus sûrs. Nous voilà face à l’une des merveilles du monde qui apparaît à la lumière du jour naissant. Tout autour, c’est l’entière cité d’Angkor qui s’ébroue lentement sur près de 400 km 2. Du IXe au XVe siècle, cette ville de plus de 750 000 habitants était la capitale du royaume khmer qui s’étendait dans toute l’Asie du Sud-Est. Il n’en reste que des ruines, que l’on pourrait écumer pendant des jours et des jours, sans ne jamais en voir la fin.


© Cornfield

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4 MONUMENT STAR QUELQUES CHIFFRES

ANGKOR WAT Sous ces cinq tours majestueuses se cache un temple hindou à la symétrie parfaite. Angkor Wat (« La pagode de la ville » en langue khmère) a été édifié au XIIe siècle, au même moment que Notre-Dame-de-Paris, mais sa construction n’a duré que 37 ans ! 300 000 ouvriers se sont relayés sur le chantier de ce temple dédié à Vishnou. À l’intérieur, les murs des galeries de la deuxième enceinte sont tous gravés de bas-reliefs hauts de deux mètres. Sur ces chefs-d’œuvre, des dizaines de scènes de la mythologie hindoue défilent sous les yeux des visiteurs souvent ébahis par tant de détails, d’expressions et de mouvements. Dans la galerie est, la scène du « Barratage de la mer de lait » déploie tout un bestiaire mythologique allant de la tortue Kurma au roi des dieux, Indra, en passant par Hanuman, le fameux dieu-singe. Le reste du temple est un entrelacs de colonnes anguleuses entre lesquelles on se promène, jusqu’à monter progressivement dans les étages. Au sommet de l’édifice, on découvre d’impressionnantes vues sur la canopée environnante. Mais ce qui apparaît autour comme une jungle vide et infinie est en fait criblée de temples sur des centaines de kilomètres carrés.

“AU FOND DES FORÊTS DU SIAM, J’AI VU L’ÉTOILE DU SOIR SE LEVER SUR LES GRANDES RUINES D’ANGKOR” HENRI MOUHOT, REDÉCOUVREUR D’ANGKOR EN 1859

Les temples d’Angkor ont été redécouverts par les Français dans les années 1860. Dès le début du XXe siècle, c’est l’EFEO (École française d’Extrême-Orient) qui est chargée de toutes les fouilles archéologiques. En 1970, le site n’avait pas reçu plus de 25 000 visiteurs au total. En 1993, un an après le classement au Patrimoine mondial de l’Unesco, on comptait 10 000 visiteurs par an. Juste avant la crise du Covid, le parc enregistrait 19 000 entrées… par jour ! La fréquentation exponentielle était devenue un enjeu de taille quant à la survie de l’endroit. Aujourd’hui, les flux ont repris, mais restent raisonnables. En novembre 2022, lors de notre passage, il y avait à peine 2 000 visiteurs par jour, répartis sur l’immensité du site. La reprise est très progressive. Il est tout à fait possible de visiter Angkor en toute tranquillité en 2023. Il faut en profiter avant que cette merveille ne croule à nouveau sous le poids des visiteurs (en majorité asiatiques).


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C’est une ville dans la ville. À 1700 mètres du temple principal, une interminable avenue toute droite mène à Angkor Thom, la ville royale, fortifiée. On y entre par un pont qui franchit des douves, où sont alignées 54 statues de géants soutenant le naga, le serpent sacré. La porte de la Mort, quant à elle, est encore plus fascinante, car perdue dans la forêt et bien moins fréquentée. Une fois au centre de la ville d’Angkor Thom, la visite passe par le Baphuon, un temple restauré par l’archéologue français Pascal Royère et qui cache à l’arrière une immense statue d’un… bouddha, couché. C’est la preuve d’un syncrétisme entre hindouisme et bouddhisme à Angkor. On croise aussi le Palais royal, qui était le siège du pouvoir sous le roi Suryavarman Ier au XIe siècle. Mais le temple le plus étonnant de ce complexe central est le Bayon. Son nom signifie « montagne magique ». C’est une sorte de mont de pierres et de tours, chacune ornée de quatre visages illustrant les quatre vertus du bouddha : la sympathie, la pitié, l’humeur égale et l’égalité. Cette pyramide à trois niveaux fascine par ces regards souriants qui surgissent de la forêt et semblent scruter chaque centimètre alentour.

© Aldarinho

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CHACUNE DES 37 TOURS DU BAYON EST SURMONTÉE DE QUATRE VISAGES ÉNIGMATIQUES REPRÉSENTANT LE BOUDDHA

© Songsak C

LA PORTE DE LA VILLE MARQUE L’UNE DES ENTRÉES VERS ANGKOR THOM. ELLE EST HAUTE DE 23 MÈTRES


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5 MYSTÈRE TA PHROM Parmi les images d’Épinal des temples d’Angkor, il y a celui-ci. Le Ta Phrom est resté très longtemps livré à la jungle. Les archéologues indiens qui s’occupent de sa conservation ont voulu le protéger tout en le laissant envahi de végétation pour que les visiteurs ressentent le site tel qu’il était quand il a été redécouvert. Entre les murs de ce temple qui s’écroule, d’immenses arbres ont frayé des chemins pour leurs troncs blancs argentés. Ces fromagers, comme on les surnomme, paraissent ruisseler entre les pierres comme de vieux gruyères coulants, et donnent au Ta Phrom une allure de temple romantique pris dans les griffes de la nature. C’est entre ces murs que les créateurs du personnage de Lara Croft sont venus chercher de l’inspiration pour les jeux vidéo Tomb Raider à la fin des années 1990, et pour les films qui s’en sont inspirés.

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SANS CESSE RESTAURÉE ET NETTOYÉE, LA CITÉ MILLÉNAIRE D’ANGKOR RENAÎT DE SES RUINES ET TÉMOIGNE DE LA GRANDEUR DE LA CIVILISATION KHMÈRE


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“LES DIVINES APSARAS, EN GROUPES RÉPÉTÉS INDÉFINIMENT, SE MONTRENT PARTOUT EN LIANES RETOMBANTES” PIERRE LOTI (1901)

JUSQU’AU BOUT D’ANGKOR 287 temples. Voilà ce qui reste visible de cette cité gigantesque, autrefois aussi grande que New York. Il y a les grands édifices célèbres, certes, mais partout dans la forêt, jusqu’au fin fond de la jungle, de petits temples méconnus et peu fréquentés méritent une visite. Plus on s’enfonce dans Angkor, plus on est seul entre les arbres et les pierres moussues. Beaucoup se ressemblent, la plupart ont des murs habillés de sculptures représentant des apsaras, ces nymphes célestes de la littérature védique représentées dansant et contorsionnant leurs corps de muses. Il y a le Prasat Kravan (temple des cardamomes) et ses cinq tours de briques ocres, le Neak Pean construit sur une île au milieu d’un bassin, ou encore le Ta Nei un peu perdu sous les arbres et qui ne voit que peu de visiteurs. Il faut prendre le temps de chercher, de contourner les colonnes, et d’observer les détails de ces vestiges millénaires qu’il faudra des siècles pour restaurer. C’est en sortant des circuits habituels que l’on mesure mieux le gigantisme et le mysticisme d’Angkor. Il n’y a qu’à fouiller pour se retrouver presque seul face aux merveilles de l’Empire khmer disparu au XVe siècle après 500 ans d’hégémonie sur une grande partie de l’Asie. —


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6 GASTRONOMIE ENCAS KHMER Parmi les expériences proposées par l’hôtel Amansara, la visite des temples dans un élégant tuk-tuk est très agréable. L’hôtel est aussi propriétaire d’une jolie maison de bois, sur pilotis, dans un petit village tout proche des temples. En fin de matinée, pour marquer une pause, on rejoint cette cabane pour un encas khmer typique. Fruits frais et pâtisseries sont au menu. On assiste aussi à toutes les étapes de la fabrication de nouilles faites à partir d’une pâte de riz. Le tout se déguste sur une terrasse panoramique et ombragée, qui sent bon le bois ciré et les odeurs de la campagne.


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CARNET D’ADRESSES É SE LOGER

Rambutan Hotel & Resort Rambutan Lane, Phum Wat Damnak, Siem Reap rambutansiemreap.com L’hôtel est en plein centreville, sur la rive orientale de la rivière. En logeant ici, on peut découvrir une grande partie de la ville à pied. Les deux piscines sont un peu engoncées au cœur des bâtiments mais restent agréables. À partir de 62 € la nuit.

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Amansara Krong Siem Reap 93101 aman.com

L’hôtel n’est pas précisément dans le centreville, mais il n’en est pas loin quand même. Le vieux marché n’est qu’à quelques minutes en tuk-tuk. Au-delà des deux piscines, il y a aussi un spa avec un programme de soins et de beauté qui fait appel aux techniques cambodgiennes et aux produits naturels Aman. Le traitement phare est le Teap Boum, qui signifie « quatre anges apaisants de cieux » en langue khmère. À partir de 1 300 € la nuit.

À FAIRE — À VOIR

Biniky Chic Nomad 10 Hup Guan Street, Siem Reap Ce joli concept store du Kandal Village est tenu par Françoise Gouézou, une Française installée à Siem Reap depuis 2013. Dans sa boutique, on trouve des articles multifonctionnels simples idéals pour partir en voyage. Sacs de couchage en toile de coton, oreiller en kapok cambodgien, poches de rangement… certains de ces objets pratiques sont conçus avec la créatrice de mode Sirivan Chak-Dumas dans un atelier de la ville. Senteurs d’Angkor Psaa Chas, 2 Thnou Street, Krong Siem Reap senteursdangkor.com Au lieu d’acheter du « faux » poivre dans les allées du vieux marché, cette boutique qui est juste à côté vend du vrai poivre certifié de Kampot. Certains lots sont emballés dans des paniers en osier multicolores fabriqués par des communautés locales. Acheter ici est un acte social et durable. Balade sur le lac Tonlé Sap Il faut une quarantaine de minutes de route pour relier Siem Reap à l’embarcadère de Chong

Khneas, le village flottant le plus proche de la ville. Mieux vaut privilégier les fins de journée pour partir en promenade sur le lac. Les couchers de soleil y sont assez beaux. En cherchant un peu plus loin, il est possible de trouver d’autres villages moins fréquentés comme Kampong Khleang, ou Kamong Phluk. Les temples d’Angkor Pour bien comprendre le site et voir un minimum de temples, il faut au moins passer une journée pleine sur place. La billetterie ouvre tous les jours à 5 h du matin. Elle est située sur la route 60, à côté d’Angkor Panorama Museum. Compter 37 $ pour une journée, 62 $ pour trois jours, 72 $ pour sept jours. Il n’y a aucun hébergement sur le site, il faut obligatoirement rentrer à Siem Reap le soir (8 km). Il peut être assez utile de prendre un guide pour mieux comprendre. Compter environ 40 $ par jour. Pour circuler dans Angkor, il est bon d’avoir un moto-dop, ou un tuk-tuk à plusieurs. Compter entre 15 et 25 $ la journée. Certains visiteurs tentent le vélo mais le site et tellement grand et les chaleurs tellement intenses que nous déconseillons.

INFOS PRATIQUES Y ALLER La compagnie Vietnam Airlines propose trois vols hebdomadaires de Paris CDG à Siem Reap (avec escale à HoChi-Minh Ville) à partir de 1 172 € l’aller-retour en classe éco. vietnamairlines.com/fr

RENSEIGNEMENTS Un visa est nécessaire pour les voyageurs français. Il s’obtient directement à l’arrivée à l’aéroport de Siem Reap. Prévoir une photo d’identité et 30 $ en liquide.

MONNAIE Le riel (1 € = 4 300 KHR) Le dollar américain est aussi abondamment utilisé.

À LIRE Un pèlerin d’Angkor, Pierre Loti, (éd. Kailash) 1992 Angkor, la forêt de pierre, Bruno Dagens, (Gallimard) 2006


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PORSCHE TAYCAN SPORT TURISMO 4S Porsche dégaine tous azimuts ! La marque allemande vient en effet de dévoiler une version Dakar (!) de son iconique 911, en hommage aux victoires passées dans ce rallye africain. Néanmoins, côté mobilité green, comment ne pas succomber aux charmes de la Taycan, surtout dans cette version break Sport Turismo ? Texte \ Philippe Guillaume — Photos \ DR

Q

uelle allure, ne trouvez-vous pas ? Loin des SUV hauts sur pattes, la Porsche Taycan Sport Turismo parvient à concilier volume et espace à bord avec une posture râblée, musculeuse, comme une athlète prête à s’élancer pour un mille mètres. Athlète, elle l’est aussi : ses motorisations, toutes 100 % électriques, s’étendent dans une palette de 408 (modèle « de base », bien mal nommé !) à 761 chevaux (Turbo S) ; nous avions pour notre part une 4S à l’essai, qui offre 571 chevaux avec la fonction Boost. Deux moteurs électriques, l’un à l’avant, l’autre à l’arrière, assurent des accélérations, des reprises et, surtout, une motricité sans failles. Côté performances, pas de craintes à avoir : si la Sport Turismo vous permet d’aller faire quelques courses chez le brocanteur, avec son coffre dont la capacité peut aller jusque 1212 litres (avec les sièges arrière rabattus), la commode se retrouvera rapidement à la maison, puisque le 0 à 100 km/h est couvert en 4 secondes et que la vitesse de pointe atteint 250 km/h. C’est interdit, mais une vraie Porsche ne pouvait proposer moins.

UN VRAI FEELING

Une voiture électrique se mesure au chronomètre, mais aussi par les sensations qu’elle sait délivrer. Dans cette version, notre Porsche rajoute 45 mm de garde au toit à l’arrière, pour une installation plus confortable des passagers. Quant au coffre, en fonction de la position des sièges, c’est un gain de 39 à 400 litres qui s’inscrit au bénéfice de notre Sport Turismo, à l’allure de « break de chasse », majestueuse. Ne soyez pas impressionné par le niveau de puissance

1 \ Sans se transformer en véritable déménageuse, la Taycan Sport Turismo propose un peu plus d’aspects pratiques que la version classique.

de l’auto : cette Taycan Sport Turismo 4S sait vous mettre à l’aise. Comme bon nombre d’automobiles électriques, c’est d’abord la douceur, le silence et la sérénité qui s’invitent à bord. À l’intérieur, Porsche a su mêler une ambiance à la fois sportive et raffinée ! Louons les sièges baquet confortables, le petit volant sport, une instrumentation complète et une sono de haut niveau. De même, là où les autos appartenant à l’univers premium ont tendance à multiplier les écrans TFT tactiles et à perdre l’utilisateur dans une ergonomie complexe, Porsche a le mérite de simplifier un peu les choses et de les rendre évidentes. Autre bonne nouvelle : pour tout électrique qu’elle soit, cette auto reste une vraie Porsche. Entendez par là que la précision de conduite reste une valeur cardinale. Précision de la direction, finesse des réglages d’un châssis qui vire à plat sans jamais se montrer inconfortable, freinage au mordant parfait et au dosage millimétrique, la Taycan Sport Turismo s’adresse à ceux qui aiment encore les plaisirs qu’un volant peut délivrer. Grâce à un centre de gravité plus bas (merci à l’implantation des batteries dans le châssis), la Taycan est même plus gratifiante à conduire que la Panamera, sa cousine à moteur thermique et hybride. Quant à la consommation, elle se tient sous la barre des 24 kWh/100 km, soit un peu plus de 350 kilomètres d’autonomie avec une recharge, qui peut être rapide sur les bornes dédiées. — Porsche Taycan à partir de 91055 €, modèle d’essai Sport Turismo 4S à partir de de 112562 €

2 \ Entre Alcantara et cuir, l’ambiance

intérieure peut être sportive ou carrément luxueuse. À chacun ses goûts…

3 \ Grâce à une hauteur de toit rehaussée à l’arrière de 45 mm par rapport à la Taycan, la Sport Turismo offre plus d’espace pour les passagers.


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Livres Trois nouveautés à lire sous le soleil du printemps, pour s’évader en France ou au nord de l’Écosse. Texte \ Lucas Lahargoue

On croyait avoir tout lu de Stevenson, mais des inédits sortent du placard. Les excellentes éditions Paulsen viennent de publier ce Journal de la construction d’un phare dans lequel l’écrivain écossais raconte l’histoire de sa famille à travers un épisode de la vie de son grand-père. En 1807, l’ingénieur Robert Stevenson décide de faire ériger un phare sur le rocher de Bell Rock, au large de Dundee en Écosse. Une telle entreprise, sur un récif périlleux, immergé vingt heures par jour, et où des dizaines de rafiots viennent s’échouer, pourrait relever de l’utopie. Pourtant la construction a lieu. Le coeur de ce livre est le journal de bord de l’ingénieur dans lequel il raconte les vents qui tournent, la pluie, les difficultés des forgerons, les bateaux ravitailleurs… bref, le travail de titan de ces hommes qui semblent se battre contre les éléments pour sauver les futurs marins qui croiseront plus tard dans ces eaux difficiles de la mer du Nord. Une récit palpitant, surtout lorsqu’on sait que le phare de Bell Rock est aujourd’hui le plus vieux phare de mer toujours en activité après celui de Cordouan, et qu’il n’a nécessité aucune réparation depuis son inauguration en 1811 tant ses fondations sont solides. — Journal de la construction d’un phare, R.L. Stevenson (Éd. Paulsen)

Iconic House est la première collection privée de maisons hôtelières d’exception en France. Trois pépites sont pour l’instant au catalogue, dans trois beaux coins de notre Hexagone. Pour permettre aux hôtes de ces villas uniques de mieux découvrir la région dans laquelle ils passent leur séjour, une collection de livres vient d’être lancée. À la frontière entre le guide de voyage et le beau livre de poche, ces ouvrages écrits en français et en anglais sont édités en France, sur du papier mat très agréable. Les deux premières éditions concernent Hossegor et les Baux-de-Provence. Dans chacun des deux guides, on découvre les adresses finement sélectionnées par Grégoire Boulant de l’équipe Iconic House, et mises en images par les photographes Agathe Boudin et Sarah Arnould. La mise en pages est léchée, parfois accompagnée de petits dessins. Les photos illustrent parfois des paysages, mais aussi beaucoup de mains qui travaillent, de détails de plats ou de recoins de boutiques. Un travail minutieux, où l’on apprend les étapes de fabrication d’une planche de surf, comme les techniques de confection des santons de Provence. Des ouvrages qui se lisent, qui s’apprécient et qui se gardent. — ICONS, Iconic House Editions fr.iconic.house

Les week-ends de printemps approchent. Vous êtes en manque d’inspiration ? Ce nouvel ouvrage des éditions Hachette compile 30 idées de séjours pour prendre l’air et déconnecter, sans sortir de nos frontières. Yoga dans les calanques de La Ciotat, observation des grands dauphins en mer d’Iroise, méditation entre terre et mer à l’abbaye de Lérins, ou encore balnéo Art déco dans les Landes… Il n’y a qu’à piocher au fil de ces pages concoctées par quatre autricesjournalistes expertes en tourisme. Pour chaque idée, l’ouvrage alterne entre récit et détails pratiques. On y trouve des adresses où dormir, où se restaurer, et des sites culturels ou naturels à ne pas manquer. Que l’on opte pour un week-end entier ou que l’on y picore seulement quelques idées, ce livre illustré d’images alléchantes est une mine d’informations pour qui cherche à se reconnecter à la nature sans parcourir des milliers de kilomètres. Un livre dans l’air du temps donc, à mettre dans toutes les mains, pour que nous continuions tous à redécouvrir la France, dans tous ses recoins. — Déconnexion en France, Collection « Un Grand Week-end », Éd. Hachette



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