ZYVA Magazine 13

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DISCUSSIONS AVEC :

Ne pas jeter sur la voie publique.

DOSSIER :

no / Le Brin de zinc MISS WHITE and the drunken Pia Manu Larcenet K’s choice / melissmell / BD : ncertS / cd... , agendas co + scène locale, chroniques



Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépôt du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag

EDITO Il aura suffi d’un rien. Un débat entre passionnés de musique pour inspirer mon édito. Tout ça pour du rap et sa soi-disant agonie en France. Oui, bien sûr, tout cela est empreint de préjugés et il reste encore beaucoup de rappeurs qui ont des choses à dire... Malgré tout, il faut reconnaître que le rap revendicatif atteint ses limites lorsque son discours ne se renouvelle pas. Or, en France, les doléances des rappeurs de la fin des années 80 (NTM, Assassin, IAM, Mc Solaar, Ministère A.M.E.R, Dee Nasty, La Cliqua...) n’ont que très peu évolué, et ça s’entend. Sans compter que la langue de Molière en prend un coup chaque année. Finies les belles envolés lyriques, place à la décadence de l’orthographe, et parfois même, à l’invective gratuite, sans parler musicalement de certaines instrus baclées. On n’est pourtant pas obligé d’être premier à la dictée de Bernard Pivot pour pouvoir faire en sorte que l’oreille de l’auditeur que l’on touche ne saigne pas avec des phrases inertes de sens. Beaucoup trop de rappeurs se sont aussi “pseudo-embourgeoisés”. Oui, “pseudo”, car en fait, tous les accessoires qui les accompagnent ne sont que du vent. Pourtant, il reste de l’espoir quand on voit ce qu’il s’est passé dans une partie du monde Arabe ces derniers temps. La contestation d’un pouvoir en place depuis trop longtemps est

passée par la rue, mais aussi certaines fois par le rap : Igrek pour l’Algérie, El General pour la Tunisie, ou encore le collectif composé de jeunes stars du hip-hop d’Amérique du Nord et du monde arabe Sami Matar, Freeway, the Narcicyst, Omar Offendum, Amir Sulaiman, Ayah pour un hymne de la révolte Égyptienne. Même Wyclef Jean nous a fait une petite chanson pour l’occasion du départ du président Hosni Moubarak. Par contre, aucune trace des Français... En tout cas pas à ma connaissance. Où sont les Booba, Rhoff ou autre La fouine ? Trop occupés à rendre les clefs de leur Ferrari louée pour leur prochain clip ou de payer les calls-girls qui trémoussent leurs fesses dans certaines de leurs vidéos ? Pourtant ce ne sont pas les derniers à cracher sur un système qu’ils utilisent pour leurs propres profits. Quoi qu’il en soit, loin de tout ça, le début d’année en terme de musique a eues du mal à se mettre en route dans notre région, mais la fin a tenu toutes ses promesses. Ce ne sont pas les rencontres que l’on a eu avec le collectif Heretik, pionnier en France du mouvement Free-party, la chanteuse An Pierlé & White Velvet, ainsi que les revenants américains Muderdolls qui nous feront dire le contraire. Pour le reste, ça sera surprises, découvertes et bons plans. C’est à vous ! Grégory Damon

SOMMAIRE

Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 7 Discussion : An Pierlé & White Velvet p. 8 & 9 Zoom sur le local : p.10 & 11 Dossier : Printemps de Bourges p.12 à 15 Chroniques de Concerts p. 17 Chroniques CD p. 18 & 19

Discussion : Murderdolls p. 20 à 22 Zyva Berlin : Heartbreaker club p. 23 Discussion : Heretik p. 25 à 27 BD : Manu Larcenet p. 28 Extraits de discussions p. 29 Agenda Concerts : p 31 à 33 Agenda CD p. 35

Mars / Avril 2011 | Tiré à 20.000 exemplaires | 650 Points fixes dans la région Rhône-Alpes

Rédacteur en chef : Grégory Damon, redaction@zyvamusic.com Directeur de publication : Hedi Mekki, Rédacteurs : Jagunk, Yoch, Kymmo, Anthony Dréano, Coquin, Kevin, Slauc, David, Delphine Photographe : Kymmo www.kymmo.com, Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication/Presse : Nicolas Tourancheau communication@zyvamusic.com Responsable commercial : Hedi Mekki commercial@zyvamusic.com, Zyva Berlin : Magdalena Von Sicard, Sabine, Tobi, Gwenn contact@zyvaberlin.de Siège social : 12 rue Jubin 69100 Villeurbanne, Imprimerie : Pure Impression. Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Remerciements pour ce numéro : Val (La Stickerie), Roger Wessier (Base production), Eric Fillon (Mediatone), Nina Irrmann et Netta Margulies (Ephélide), Sébastien Séchaud et Benjamin Senechal (Du bruit au balcon-Music), Gaël Michel (Totaal Rez), Albin Renard (Confliktarts), Emmanuelle Oddon (BTP), Lea Le Mouel et Michele Marcolunga (Pias), Arthur Lorella (les Abattoirs), Marine Ville et Gwenaëlle Gillaux (La Tannerie), Emmeline Marlhens, Cyrille Coulon (Brin de Zinc), Aurélie Montagnon (Tagada Tsoin Tsoin), Laurie Elsen (VS Com), Chrystel Thibault (Discograph), Jennifer Havet (Discograph), Karine Sancho et Holly (Roadrunner), Delphine Seguin (Printemps de Bourges) Elodie Pommier (Eldorado & Co), Lara et Thomas (Ivox), Laurent Pierson (Les derniers couchés), Elisabeth Bernault, Fred Morin (Festival les Giboulé), Gregg (Elektro System), Nout, Jano et Krs, Rachida Bouchama, Thierry Serrano et Robert Lapassade (A Vaulx Jazz), Sandrine Bruneton et Thierry Pilat (Le Fil), Elisabeth Dos Santos (La Cave a Musique), Maxime Lelong, Marie Neyret, Perrine Choquelle, Florence Damon-Bernard, Fanélie Viallon, Marion Reboud, Anais Guillot, Romain Gentis, Anthony Gros, Sylvain, Romain, Tangy, Morgan. Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 14001 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

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KESKISS PASS DANS L’COIN ?

L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins ,

The Frank Tyler James Lemers, le Fil, St Etienne. Par Kymmo

Les Femmes s’en mêlent #14

jokari Players

Le Festival incontournable dédié à la scène féminine indépendante sera de nouveau de passage dans notre région pour 6 dates. À Lyon ça se passe le 31 mars au Transbordeur avec LCMDF et The Pack A.D, à St Etienne au Fil le 2 avril DR avec Glasser et Anika. Les Grenoblois seront les plus chanceux avec 4 dates : le 24 mars au Ciel avec Clara Luzia et Lail Arad, le 30 de nouveau au Ciel avec Austra et The Pack A.D, le 2 avril à la Bobine avec LCMDF, Trippples Nippples et Notic Nastic et enfin le 3 au Ciel avec Glasser et Anika. + d’infos : www.lfsm.net

Fans de Rock, fans d’electro et surtout fans de jokari, ce groupe est pour vous ! Avec Guillaume, qui fait sa sauce electro aux platines, et Maël (ex MacZde Carpate) à la guitare et au chant, ce duo envoie un bon son electro rock. Leur premier album vient de sortir en auto-production, mais ce qu’il faut absolument faire, c’est les voir en live. Rendez-vous le 24 mars à la Bobine à Grenoble et le 26 à la Cave à Musique de Mâcon en compagnie des Young Gods. + d’infos : myspace.com/noncommittaljokariplayers Karnaval Humanitaire

Festival D-Viation L’équipe d’ADN est de retour avec son évènement phare D-Viation. Ça se passera les 22 & 23 avril à la salle Pierre du Roy à Albertville avec deux scènes par jour. Une programmation à la fois nationale et locale avec les Fatals Picards, Pigalle, Pierpoljak, Loudblast, Los Tres Puntos, Charge 69 et bien d’autres. + d’infos : www.artiste-compagnie.com Du Reggae des montagnes Pour fêter les 10 ans de l’association Mountain Riders, spécialisée dans la promotion du développement durable en montagne, un événement Reggae à ne pas manquer est organisé le 8 avril au Scarabée de Chambéry. Sera présent l’un des papys du Reggae jamaïcain Clinton Fearon, ancien membre des Gladiators, accompagné de ses sept musiciens. La première partie sera assurée par le Sound System I Wok Sound. + d’infos : www.mountain-riders.org

Le Festival humanitaire de Lyon se déroulera de nouveau sous chapiteau sur le Campus de la Doua du 21 au 26 mars. Les deux premiers jours seront traditionnellement consacrés à la réflexion avec cette année “les migrations” comme thème principal et notamment la diffusion en avant-première du film “La marche des beurres”. Pour les concerts, on verra du 24 au 26 Salamafrica, Kèlè Kèlè, Kaophonic Tribu, Darkham, Konrad Kuechenmeister, Stand High Patrol, Paracétamol, Z.E.P (membre de MAP) et le KKC Orchestra. + d’infos : www.karnaval.fr Electrochoc #6 Le festival des Abattoirs de Bourgoin-Jallieu mélangeant musiques actuelles et arts numériques se déroulera du 24 mars au 16 avril. Il se régionalise à nouveau avec des dates à Villefontaine, l’Isle d’Abeau, jusqu’au Fil de St-Etienne et bien sûr aux Abattoirs. On notera la présence des Tambours du Bronx, de Bonobo ou encore des Young Gods. Côté bonne surprise Undergang, Fumuj et La Phaze seront également présents. + d’infos : www.lesabattoirs.fr

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Hypnotik fête ses 10 ans !

Soirée multi-genres au Fil

Cela fait déjà 10 ans qu’Elektro System réunit une fois par an à Eurexpo les passionnés de musiques électroniques en tout genre avec LA soirée Hypnotik ! Cette année il y aura 4 salles pour 4 ambiances différentes. On retrouvera les classiques salles Techno avec The Hacker et House Minimal. Pour le reste, carte blanche à l’association grenobloise Hadra spécialisée dans la Trance Psychédélique et au Collectif Art Feast pour une ambiance Electro. Il y en aura donc encore une fois pour tous les goûts. Rendez-vous le 24 avril à Eurexpo ! + d’infos : www.elektrosystem.org

Avis aux fans de musique en tout genre, le Fil de St Etienne et Face B vous proposent une soirée “Ping Pong Dub” le 25 mars. Le concept est simple : deux salles et des groupes qui s’enchaînent non-stop jusqu’à tard dans la nuit. On aura donc droit à un mélange de Dub plutôt classique avec les Kaly Live Dub, mais aussi et surtout à beaucoup d’ouverture musicale avec le son plutôt World de Watcha Clan, les influences Electro Hip Hop de Metastaz ou encore le Dub Trip Hop de Khoe-Wa et le Rock cinématique de Velveteen glove, anciennement Azraël. + d’infos : www.le-fil.com

Echo Orange au Clacson

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City’s Youth Reggae Festival

Le label indépendant lyonnais organise son premier festival “FEO Pop” au Clacson d’Oullins du 14 au 16 avril. Au programme de ces soirées, le meilleur de la Pop indé, accompagné des groupes du label. Le 14, Hushpuppies se produira avec The Rebels of Tijuana (photo), le 15 ce sera John & Jehn, Vandaveer et The Inviders et enfin le 16 Da Brasilians, Eldia et A*Song. + d’infos : echo-orange.fr 1er Festival de Bass Music Voici un petit nouveau dans les Festivals Lyonnais : le Rumble Festival, organisé par l’association lyonnaise Totaal Rez. Cet évènement sera donc 100% Bass Music (Drum&bass, Dubstep, Jungle, Dub, Reggae...) et se déroulera sur trois jours du 5 au 7 mai avec deux dates au Transbordeur et une à la Marquise. Voici une liste non exhaustive des artistes que vous allez pouvoir découvrir lors de cet évènement : Buraka Som Sistema Buraka Som Sistema, Dj Hype & Mc Daddy Earl, Shy Fx & Mc Stamina, Mala & Mc Sgt Pokes, Plastician, Vibronics, Far Too Loud, Roska, Emalkay, Flore, Major Klemt & Ohmwerk, The Analogeeks, D Wax, Dr Roots, Mc Metod... + d’infos : www.totaalrez.com La Cuvée Grenobloise

Vous souhaitez écouter ce qui se fait de mieux actuellement à Grenoble et en Isère ? Allez donc acheter la Cuvée Grenobloise Volume 10. Le projet porté par l’association Dynamusic et le disquaire Magic Bus est “une vitrine représentative mais non exhaustive de la diversité musicale locale”. Le cru 2011 est donc de nouveau composé de Rock, de Rap, de Reggae, d’electro... + d’infos : dynamusic.free.fr

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Il se déroulera les 13, 21 et 22 avril à St Etienne. Un village associatif animera la première journée avec initiations et démonstrations de danses des 5 continents. Les concerts débuteront le 21 au Fil avec Kamana, Datune, Ziggi Recado, Omar Perry (photo) et Little Big Man. La clôture du festival aura lieu au Triomphe avec une soirée sound system où seront présents Datune, Kromi, Faya, Kamana, Meca et Braaa. + d’infos : myspace.com/cityyouthfest La Nuit du Slam prend de l’ampleur Pour cette 4ème édition, le festival itinérant la Nuit du Slam s’agrandit. Ils sont maintenant 5 collectifs de slameurs en France et chacun organise son festival dans sa ville. À Lyon, c’est toujours la Tribu du Verbe qui s’en charge et cette année ils ont même la coordination de l’évènement. Ils ont donc décidé de réunir tous les slameurs des cinq collectifs pour une création originale qui sera jouée à chaque date. Pour Lyon ce sera le 11 mars à partir de 17h au Clacson de Oullins avec un tournoi Slam et une scène ouverte avec le groupe Sofa Away. Autour de cette date vous pourrez participer à des ateliers du 7 au 10 mars et assister à une conférence Confe’Slam le 19 février à la Médiathèque d’Oullins. + d’infos : nuitduslam.fr A Vaulx Jazz suite et fin Le Festival de Jazz de Vaulx-en-Velin, qui a débuté le 25 février, se poursuit jusqu’au 26 mars avec encore pas mal de concerts et de créations originales. Parmi toutes ces dates on notera la collaboration entre le big band Bigre et le groupe lyonnais N’Relax le 18 mars ou encore la soirée Rock le 19 mars avec The Chap, James Chance & Les Contorsions et Nickel Pressing. + d’infos : www.avaulxjazz.com

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ZE WORLD NEWS

Des nouvelles du monde

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PJ Harvey au musée

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Prefuse 73 au féminin

Le producteur Hip Hop Prefuse 73, connu également sous le nom de Savath & Savalas ou encore Delarosa & Asora, est de retour avec de nouvelles productions et un huitième album “The Only She Chapters”. Comme le titre l’indique il ne s’est entouré que d’artistes féminines pour cet opus qui sortira chez Warp le 26 avril. Parmi ces collaborations on retrouvera Trish Keenan (Broadcast), Zola Jesus, Nico Turner (Voices Voices) et Shara Worden (My Brightest Diamond). JFX Dubstore Le concept est pour le moins original : un label 100% Dub uniquement en ligne, le tout mis en place bien sûr par le label n°1 du Dub de France : Jarring Effects. Le magasin numérique a été créé par des dubeurs, et surtout pour des dubeurs et fans de Dub qui pourront y retrouver les dernières pépites des artistes du label (High Tone, OBF, Led Piperz...) mais également des tracks uniques, introuvables sur le net. Voici donc une nouvelle alternative à la crise du disque mise en place par le Jarring qui n’est jamais à court d’idées. Cette fois-ci ils vont contenter les fans de Soundsystem Dub tout en rémunérant les artistes au maximum (60% du prix de vente !) + d’infos : dubstore.jarringeffects.net 13 & God de retour ! Voilà une bonne nouvelle, la fusion entre la pop psyché des allemands de The Notwist et le Hip Hop alternatif de Themselves (composé du rappeur à la voix de sorcière Doseone) est de retour six ans après un premier et excellent album éponyme. “Own Your Ghost” verra le jour le 6 mai prochain sur Alien Transistor en Europe et sur Anticon aux Etats-Unis.

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“PJ Harvey pourrait devenir prochainement correspondante pour le Musée Impérial Britannique” a déclaré Roger Tolson, responsable du Imperial War Museum sur un site internet anglais. Elle voyagerait autour du monde et composerait des chansons sur les conflits armés. “Nous sommes intéressés à l’idée de travailler avec PJ Harvey, c’est quelque chose que nous n’avons jamais fait, c’est la première fois qu’un artiste va pouvoir se rendre sur des lieux de conflits. Il existe des artistes de guerre, des photojournalistes de guerre, mais pas de “chanteur de guerre”. Cette opportunité fait suite aux déclarations de PJ Harvey lors d’une interview radiophonique, où elle a avoué avoir fait des recherches sur certaines guerres pendant 2 ans et demi avant d’écrire son nouvel album “Let England Shake”. Il ne reste maintenant plus qu’à attendre la réponse de la chanteuse. Le monde des citrouilles est petit L’actuelle bassiste des Smashing Pumpkins (groupe de rock des années 90 que tout le monde a oublié aujourd’hui), Nicole Fiorentino vient d’avouer à Billy Corgan (leader et dictateur du groupe) une anecdote assez incroyable. La musicienne aujourd’hui âgée de 31 ans, a révélé qu’elle était l’une des deux petites filles de la pochette du deuxième album des Pumpkins, Siamese Dream, sorti en 1993 ! Billy Corgan a déclaré qu’elle n’avait pas voulu en parler au départ de peur que cela lui porte préjudice au moment de son intégration dans le groupe. Comme quoi le monde est petit. Kill Your Pop #8 Une programmation internationale et surtout indépendante, c’est le mot d’ordre du Festival Kill Your Pop organisé par l’association dijonnaise Sabotage. La 8ème édition se déroule du 7 au 10 avril à Dijon et vous n’y croiserez donc pas les groupes qui feront la tournée de tous les festivals cet été. L’organisation a misé sur une programmation Pop, Rock, Folk, Electro avec la présence de Deerhunter, Dark Dark Dark, Hype Williams, Lonesome French Cowboy, Motorama, Cheveu, Shackleton ou encore Tristesse Contemporaine. + d’infos : killyourpop.blogspot.com

ours Jeu conc e édition du places pour la huitièm Gagnez des à Dijon. festival Kill your pop simple, envoyez-nous s Pour jouer, rien de plu music@gmail.com yva un mail à concoursz et la soirée qui vous es avec vos coordonné avril). intéresse (7, 8 ou 9

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DISCUSSION

AN PIERLé

La Tannerie, Bourg-en-Bresse le 09/02/11 Par Jagunk

Kaat Pype

& WHITE VELVET

autour d’une table, d’une bonne salade et d’un bon verre de vin que nous retrouvons Koen Gisen, CAn ’estlaPierlé. tête pensante du White Velvet, le groupe qui accompagne désormais officiellement la chanteuse Cette dernière ne se joindra pas à nous pour des raisons parentales (elle devait coucher sa fille) car oui, ce projet rock-folk est aussi un projet familial, Koen étant aussi le conjoint de la belge francophone. Bref, un instant sympathique loin des clichés, vous l’aurez compris, d’une rencontre de “stars”. ZYVA : C’est bien qu’on puisse prendre un petit moment pour se parler un peu. Dites, vous en êtes où, avec An, de votre tournée française ? Koen Gisen : On n’en est plus au début, je pense. En fait, on est déjà venu il y a quelque temps, mais on va revenir en petits blocs pour 4 ou 5 dates en mai, et en automne, on va aussi faire quelques théâtres. ZYVA : Ah oui, pourquoi ça ? K. G. : C’est quelque chose qui nous plaît. Notre musique a deux côtés : un côté mélancolique et triste, un peu lent, et un côté plus énergique qui est venu avec les années. Donc on essaie toujours de venir dans les clubs. ZYVA : On est donc plus dans une configuration de gens assis qui écoutent votre musique. K. G. : Oui, c’est le but. ZYVA : Et le public français est bien pour ce genre de situations ? Parce qu’on a l’impression que beaucoup de groupes qui viennent en France nous disent que le public est très calme et très à l’écoute. C’est vrai ? K. G. : Oui, peut-être. Après, ça dépend des régions car c’est un peu pareil chez nous. Par exemple, on dit souvent que plus tu vas dans le Nord, plus les gens sont froids, mais ce n’est pas forcément vrai. Quand on a fait une tournée en Allemagne et qu’on est allé dans le nord du pays, Hambourg, Berlin,... on a trouvé un accueil hyper chaleureux. Après, c’est vrai qu’en France, on a toujours trouvé que l’accueil était plus chaud qu’en Belgique, même à

Paris, alors qu’on a mis du temps à venir dans le sud. La première fois, c’était il y a quelques jours : Albi, Avignon,... et disons que dans cette partie-là, on aime peut-être plus la musique festive. ZYVA : Et vous tournez seulement en Europe ? K. G. : Oui. En fait, il faut le dire honnêtement, on n’a jamais essayé de conquérir les États-Unis. Pourtant, on a déjà des fans, car on reçoit des mails ou des trucs sur Myspace. Mais bon, c’est un investissement tellement lourd que ça n’en vaut pas vraiment la peine. Il existe bien des groupes qui viennent du fin fond des États-Unis et qui viennent en Europe, mais l’inverse c’est beaucoup plus dur. ZYVA : Votre nouvel album est sorti il n’y a pas longtemps, quels retours en avez-vous eu ? K. G. : On a eu des retours plutôt positifs, j’ai l’impression. On n’a pas eu d’échos de retours dissidents. (Rires) ZYVA : Peut-être qu’on ne vous les a pas fait lire ? (Rires) K. G. : (Rires) On trouve tout sur internet ! Disons qu’avec les années, c’est devenu moins important. ZYVA : Et les gens ont vraiment intégré que désormais c’est An Pierlé & White Velvet, et pas An toute seule ? K. G. : Bof, non ! Il y a toujours une partie du public qui vient voir An et c’est tout. Bah, c’est comme ça ! De toute façon, on s’en fout un peu, l’important, c’est que les gens viennent. White Velvet, c’était

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DISCUSSION juste histoire d’avoir un nom pour le groupe qui est déjà avec nous depuis dix ans.

d’autres groupes à côté, donc ça permet de faire autre chose aussi.

ZYVA : Et vous savez si vous vendez encore beaucoup de disques ou pas, malgré la crise ? K. G. : Oula, beaucoup moins qu’avant ! Pour l’avant dernier CD par exemple, on avait vendu 26.000 exemplaires en France, je crois. Pour le dernier, je n’ose pas m’avancer (Rires). On espère la moitié, mais c’est peut-être un peu audacieux.

ZYVA : Parlons un peu de la Belgique. Dernièrement, une élue belge a proposé de faire la grève du sexe tant que le pays ne disposerait pas de gouvernement. Quelque temps plus tôt, le comédien Benoît Poelvoorde a proposé de ne plus se raser pour les mêmes raisons. Alors, selon toi, qu’est-ce qui est le plus efficace ? K. G. : Sans aucun doute, la grève sexuelle ! (Rires)

ZYVA : Pour le dernier disque, vous avez beaucoup parlé d’évasion pour le définir. Vous avez même évoqué le fait d’être dans un parc d’attraction, d’où le nom Hinterland... K. G. : Disons que d’un point de vue artistique, c’est un truc dont on a toujours eu besoin. Quand tu fais de la musique depuis un moment, tu as un certain rythme de vie. Surtout que sur les précédents disques, on a eu pas mal de succès, donc c’était album, tournée, album, tournée, tournée, tournée,... et c’est une sorte de piège car tu ne travailles plus entre-temps. Donc il faut que tu te sortes de là un peu de temps, c’est important. ZYVA : Surtout que vous tournez en famille, maintenant ! (Rires) K. G. : Oui ! (Rires) Ça, c’est à cause de la petite pause ! (Rires) ZYVA : À cause ou grâce ? (Rires) K. G. : Grâce, bien sûr ! On est très content, mais ce n’était pas prévu. ZYVA : Et ce n’est pas trop délicat à gérer cette vie de famille avec la tournée ? K. G. : Pour l’instant, elle est petite, donc c’est bon, on peut l’emmener, mais quand elle sera plus grande, ça sera plus dur, je pense. ZYVA : Peut-être qu’elle sera avec vous sur scène, comme le groupe anglais Cirkus ? (Rires) K. G. : Peut-être, je ne sais pas ! (Rires) ZYVA : Vous pensez que vous serez encore sur scène dans 10 ou 15 ans ? K. G. : Pfff je ne sais pas, c’est difficile à prévoir, ça sera en fonction de l’envie et de l’inspiration. Avant, on était, avec An, impliqués dans une salle de théâtre à Gent. J’étais directeur artistique d’une maison de production et An était actrice, on faisait tourner une pièce qui a eu énormément de succès pendant 3 ans dans toute l’Europe. Mais petit à petit, je devenais de moins en moins tenté par ce truc-là, pourtant c’était incroyable On est devenu un peu blasé. En gros, après le Zénith, on fait quoi ? Ça nous a vraiment poussé à faire autre chose, et donc de la musique. Aujourd’hui, on a toujours envie, et puis moi, je fais un peu de production

ZYVA : Plus sérieusement, Nous, en tant tu crois vraiment qu’à qu’artistes, on est terme on va arriver à une séparation de la attaché à la Belgique Belgique ? pour des raisons K. G. : Oh ! Depuis 20 ans, il y a une reformation de sentimentales. l’État et la Belgique est devenue plus fédéraliste. Les plans d’origine sont déjà très vieux et le processus est accaparé par des groupuscules politiques. C’est ça le véritable problème. On est dans une impasse et tout ça est augmenté par la presse. Nous, en tant qu’artistes, on est attaché à la Belgique pour des raisons sentimentales. Chez nous par exemple, la moitié de la famille d’An est francophone, alors que de mon côté, on est plus flamand. Donc ça a toujours provoqué des trucs absurdes et inexplicables entre communautés, ça a toujours été le cas, et nous, on trouve ça chouette ! Le conflit d’aujourd’hui est donc banal et tout le monde savait que le fédéralisme arriverait tôt ou tard en Belgique. Il n’y a qu’à l’étranger que cela étonne les gens, et les médias en ont trop fait vis-à-vis de ça. Après, les gens ne sont pas pour une vraie séparation, je pense. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous ou votre musique : Roxy Music - In Every Dream Home a Heartache C’est le premier groupe de Brian Ferry. ça parle d’une poupée gonflable et d’une personne bizarre un peu solitaire. C’est un titre exceptionnel. Il débute la chanson en racontant son histoire de façon bizarre, morbide et ça s’agite après.

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Hinterland

Label : Pias / Helicopter

www.anpierle.be


ZOOM SUR LE LOCAL

miss white

and the drunken piano Par Kevin / Photo : A. Hauteroche

M

iss White & The Drunken Piano est un trio formé à Grenoble. Composé de la pianiste-chanteuse Marieke et de deux garçons, David (batterie et beat box) et Martin (saxophone, basse et beat box), ils produisent une musique originale, à aucune autre semblable. Un mélange captivant, qu’eux-mêmes décrivent comme du piano-bar hip-hop. Un style self-made, issu de la combinaison de plusieurs influences. Il en résulte un jazz dopé aux saxophones et teinté de hip-hop, surtout par l’apport des beat-box. Comme ils nous l’ont confié eux-mêmes, lorsqu’on les a rencontrés, cette addition de genres et cette forte influence hip-hop sont le fruit d’une liberté totale : “Le Human beat box ça connote Hip-hop au départ. Après, le fait de dire Piano-Bar Hip-hop, c’est aussi pour susciter un peu de curiosité. C’est une rencontre un peu singulière, les gens vont venir chercher ça et peut-être qu’ils vont découvrir autre chose. Le piano bar, ça veut dire qu’on peut passer de quelque chose de très classique à du très standard Jazz, à de la chanson... voilà. C’est assez libre, ça ne connote pas forcément le piano jazz, entre autres plein d’autres choses. C’est un terme un peu accrocheur et ça nous fait penser au Cabaret, il peut s’y passer n’importe quoi, on peut jongler, faire de la danse, voilà, c’est l’ouverture à faire d’autres choses.” Miss White & The Drunken Piano, fort de son succès, a entamé après la sortie de son premier album éponyme au printemps 2010, une longue tournée, seul ou accompagné. Ils ont en effet supporté de nombreux artistes en première-partie, artistes confirmés qui leur ont fait confiance. Ils basent cette réussite sur leur travail et y associent également leur label : “On a une jolie équipe mine de rien, on est trois sur scène, il y a un ingénieur son qui est toujours avec nous et il y a pas mal de personnes

qui bossent pour le label. Il y a aussi des gens qui bossent pour le tourneur, en gros c’est une équipe de douze personnes, qui ne font pas que ça, mais qui s’investissent sur Miss White. Du coup ça se développe bien, ça joue tous les week-ends depuis septembre, 75 dates cette année, donc c’est bien ! Et la tournée des premières parties, pas mal de gens croisés, Jacques Higelin notamment, Hocus Pocus et j’en passe et des meilleurs.” Croisés sur la scène du Marché Gare de Lyon en février, ils ont été à la hauteur de leur réputation. Élégante et originale, leur musique prend une toute autre dimension sur les planches. Pas étonnant que leur tournée soit couronnée de succès et on imagine aisément que c’est seulement la première étape d’une belle histoire à venir. De plus, Miss White & The Drunken Piano se remet au travail. L’album n’a peut-être pas encore un an, mais le groupe est déjà en train de préparer l’opus suivant. L’occasion de savoir comment sont venues l’envie de réécrire et l’inspiration des nouveaux morceaux. “Je pense que comme tout groupe, à partir du moment où tu as fixé un premier album, c’est un instantané, à un moment donné t’as fait ça et dès que c’est fini t’es déjà en train de dépasser tout ça, les morceaux tu ne les joues plus du tout pareil sur scène, du coup ça te donne des idées pour faire d’autres choses, t’as déjà des idées sur comment produire le prochain, tu apprends des erreurs que tu as faites et puis le naturel c’est d’aller de l’avant et de faire des chansons. Il y a déjà de nouvelles chansons, on en joue une partie sur scène déjà, il va falloir qu’on apprenne à se retenir de ne pas tout jouer aussi, c’est pas évident.” Un groupe original et ambitieux, qui veut imposer son style hybride sur scène. Miss White & The Drunken Piano a inventé une nouvelle façon de faire sonner la musique et rien que pour ça, ils méritent votre attention. Et avec le talent qui va avec, c’est sans mal qu’on se laissera happer. Retrouvez la suite de la discussion sur zyvamusic.com

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ZOOM SUR LE LOCAL

Par Anto

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epuis sa réouverture, à Chambéry, le Brin de Zinc propose 20 à 25 concerts par mois. Cyrille Coulon nous offre une programmation éclectique allant du hip-hop au jazz en passant par le death métal ou le rock psychédélique. Il a fait ses premiers pas dans le métier au Phare (structure culturelle à Chambéry), avant de rejoindre la petite équipe du café concert. Une autre dimension qui n’a pas l’air de lui manquer : “J’aime la liberté que j’ai ici et voir avancer la salle [...] me rend vraiment heureux !” Parmi ceux qui ont foulé la scène, il y a M.Roux, Peter Nathanson, mais aussi les lyonnais de Ravenhill : “Je travaille principalement avec des artistes émergents et j’ai de plus en plus la bonne surprise de les voir quelques mois plus tard sur des scènes nation-

BRIN DE ZINC

ales ou gros festivals [...] mais toujours en privilégiant la qualité proposée au public.” Le petit café concert chambérien dispose encore de peu de moyens mais est en pleine évolution. Outre les nombreuses soirées qu’il propose, la mise en place de navettes et le fait de repousser l’horaire de fermeture devraient leur permettre d’élargir encore leur rayonnement. Alors, même lorsqu’ils rencontrent des problèmes, la motivation et la volonté de l’équipe permettent de faire avancer la salle et de satisfaire leur public. Z.A de La Peysse 73000 Barberaz www.lebrindezinc.com

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DOSSIER : par Jagunk

epuis plus de vingt ans maintenant, le festival des professionnels de la musique, le Printemps de Drecherche Bourges, qui a lieu chaque année à la fin du mois d’avril, écume les quatre coins de la France à la de ses “découvertes”. Mais ne nous méprenons pas, ce ne sont pas des découvertes au sens

littéral du terme : “Fait de découvrir ce qui était caché ou inconnu”, mais plutôt de donner un coup de pouce médiatique national à certains groupes locaux et de permettre aux producteurs, programmateurs de salles... de faire leur marché pour l’année. Une organisation région par région qui a, malgré tout, fait ses preuves au fil du temps. La naissance d’un repérage régional Dans la région Rhône-Alpes, l’association qui gère en amont le choix ces découvertes s’appelle : Tagada Tsoin Tsoin. Afin d’en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre d’une des responsables de l’antenne Rhône-Alpes du Printemps de Bourges, Aurélie Montagnon, et nous lui avons demandé de décrire la genèse du projet : “Au départ, l’antenne c’était juste une personne qui était mandatée par le Printemps de Bourges pour faire du repérage sur son territoire et faire remonter les groupes en découverte. Au bout de quelques années, en Rhône-Alpes, étant donné le nombre d’artistes et le nombre de professionnels qui participaient aux repérages, ça a pris la forme d’un collectif. À l’époque ce sont Pascale Bazin, directrice du Clacson à Oullins, et Olivier Collin, président du Fil à St-Étienne, qui ont initié la création de l’association. Depuis le départ, ce sont les professionnels : programmateurs, tourneurs, directeurs de salles ou producteurs qui participent aux repérages et à l’accompagnement des artistes pour le Printemps de Bourges. On a vingt-huit membres dans l’association qui sont vingt-huit relais Tagada, qui tiennent des structures et qui sont répartis sur l’ensemble des huit départements de la région.”

Une organisation région par région Ça, c’est pour le commencement. Mais ensuite, comment les groupes sont-ils choisis parmi les plusieurs centaines de candidatures que vous recevez ? “J’écoute en amont tous les dossiers pour pouvoir récolter un maximum d’informations sur chaque projet. Ensuite, on organise des jurys d’écoute qui ont lieu sur trois jours. On a une journée chanson, une journée rock et une journée hip-hop / électro.

Les vingt-huit membres de Tagada sont les membres du jury et ils sont répartis selon leurs affinités musicales. Par exemple, les programmateurs chanson, souvent participent à la journée chanson mais on les encourage à aller voir d’autres esthétiques parce que ce n’est pas mal de croiser les avis et les connaissances. Globalement, on a entre quinze et vingt personnes par jury, et on écoute tous les dossiers un par un. Là, cette année, on avait 440 dossiers à écouter en trois jours, sachant qu’il y a trois à quatre titres par dossier, donc c’est hyper lourd en terme de temps d’écoute, nous répond Aurélie.” Tout se passe donc de manière assez collégiale en amont, style par style, et après ? “On fait jouer les groupes en concert pendant des auditions. Suite à ça, on fait remonter nos choix artistiques sur un jury national constitué des coordinateurs de toutes les antennes de France, plus cinq conseillers artistiques qui sont choisis parmi les programmateurs de Bourges, et qui suivent la totalité des sélections de toutes les antennes.” Et Aurélie insiste bien sur le fait que ce n’est pas un jury de Paris qui, à lui seul, fait la sélection dans son coin. Les antennes ont leur mot à dire.

Le Printemps de Bourges, le festival des pros ! Après le Printemps de Bourges reste aussi un festival qui est là pour plaire aux professionnels du métier, qui a sa propre ligne artistique et qui est imposé aux découvertes. “Chaque année le Printemps de Bourges a une ligne artistique sur les découvertes à venir. Et là, la volonté de Bourges cette année c’est d’avoir des projets neufs, qui avaient vraiment peu tourné, peu connus en national. L’année dernière, il y avait par exemple Skip The Use en découverte et les Popopopops qui avaient déjà tourné. Cette année, c’était une volonté de présenter des projets en exclusivité,

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DOSSIER écumé beaucoup de scènes et sorti pas mal d’albums, même s’ils n’ont jamais explosé en national, auront peu de chances d’être aux “découvertes”. Il faut quand même qu’il y ait une dynamique de développement. Il faut vraiment que les groupes soient en ascension, les projets qui stagnent depuis plusieurs années, en général ne sont pas privilégiés.” Dommage, car certains groupes qui s’accrochent depuis des années et qui n’ont jamais pu rentrer dans le “réseau régional” auraient eux besoin d’un gros coup de pouce.

Le cas Transgunner

de ne pas avoir ceux par exemple qui avaient déjà fait les Transmusicales ou d’autres types de festivals. Des découvertes au sens pur. Et c’est pour ça que parmi les huit que l’on a pris cette année, on a évité des groupes qui avaient plusieurs albums. On n’a que des projets qui avaient deux ou trois ans d’existence maximum, et hormis un groupe, ils en sont tous à leur premier album.” Et chaque année, les professionnels du milieu musical, sont toujours plus nombreux à se déplacer pour faire leur marché. Pour résumer, c’est le marché de gros des musiques actuelles, sauf qu’à la place d’avoir dans son panier des légumes, on y met de l’électro, du rock ou de la chanson française. Et c’est comme cela qu’on se retrouve tous les ans avec des festivals ou des salles de concerts proposant une programmation quasi-identique partout en France. Même si la caricature est un peu poussée, j’en conviens, nous ne sommes pas si loin que ça de la vérité.

Les “sélectionnables” et les autres Et qu’est-ce qu’on gagne si on est sélectionné ? “Toute l’année, qu’ils soient pris à Bourges ou pas, on propose aux groupes une aide à la communication, une aide sur les dates de concerts via les salles du réseau Tagada, ou même d’autres. On a des partenariats avec l’Épicerie Moderne (Ndlr : Feyzin près de Lyon), avec le Fil (Ndlr : St-Étienne), on arrive à débloquer des dates pour les groupes. On propose aussi éventuellement des résidences, des répétitions montées, si les groupes sont dans un cadre où ils en ont besoin, pour la création d’un spectacle, pour faire une création lumière ou bosser leur son. [...] On a des enveloppes qui sont assez larges, mais en gros les modes d’intervention sont la communication, l’artistique et tout ce qui est technique-logistique.“ Et qui sont les malheureux des sélections généralement ? “Il faut quand même que le projet ait fait un minimum de buzz en région, il faut que le projet apporte une espèce de nouveauté, de fraîcheur. Les groupes qui tournent depuis plus de quinze ans en région, qui n’arrivent pas à en sortir, qui ont déjà

Le groupe de rock fait parler de lui cette année car il est un des seuls groupes à avoir été sélectionné deux ans d’affilée et que (ça c’est pour les mauvaises langues) leur manager et booker fait partie d’une structure qui est présente dans le réseau relais Tagada Tsoin Tsoin sur la région Rhône-Alpes. On nous assure qu’au niveau conflit d’intérêt, on fait fausse route bien au contraire : Le jury a estimé que dans sa catégorie, donc poprock, artistiquement ça restait l’un des projets les plus pertinents. Du coup, il y avait toutes les conditions pour qu’il soit repris. Et on s’est posé la question de ne pas les reprendre pour laisser la place à un autre groupe, mais étant donné qu’ils restaient au-dessus du lot, que ce soit artistiquement ou en terme de développement, on s’est dit que ce serait vraiment dommage de ne pas leur laisser une deuxième chance juste parce que l’année dernière ils sont passés à deux doigts d’être pris en découverte. Le fait que leur tourneur soit chez Tagada... bon déjà, les gens de Lamastrock, je ne les défends pas parce qu’ils sont chez Tagada, mais ils sont super objectifs et ils ne sont pas du tout poussifs dans les argumentaires de leurs groupes. On a eu des cas de tourneurs qui poussaient leurs groupes pendant les jurys et qui appuyaient de manière complètement subjective les projets dont ils s’occupaient. Et en général, je peux dire que ça dessert les groupes plus qu’autre chose parce que les seize autre personnes autour de la table n’ont pas envie d’être dans un jeu, d’être mis au pied du mur, donc en général c’est plutôt négatif. Et pour leur défense, Lamastrock n’a jamais eu de projets découvertes jusqu’à maintenant, donc non, je ne pense pas que ce soit lié à ça ! (Rires) Ouf, nous voilà rassurés, car à force d’être confronté au quotidien à des cas de conflits d’intérêts importants au plus haut sommet de l’Etat, on devient parano... On ne touche pas à la musique actuelle ! Pour finir ce tour d’horizon des découvertes Berruyères, découvrons sans plus tarder les 8 groupes retenus pour l’édition 2011 !

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DOSSIER

Milkymee

The Good Damn

Genre : Folk Albums : Songs For Herr Nicke (2006), To All the Ladies in the Place, with Style & Grace (2010) Label : Tsunami-Addiction Signes particuliers : Moins folle que ses deux frères, les Ddamage Nous fait penser à : De la Folk multiculturelle Où l’écouter ? milkymee.com

Retrouvez la discussion avec ZYVA datant du 28/05/2010 sur www.zyvamusic.com

Genre : Blues Rock Album : I can walk with my broken leg (2010) Label : Perpetual WasteLand Signes particuliers : Vieux briscards du Blues Nous fait penser à : Des fans de Nick Cave Où les écouter ? myspace.com/thegooddamn Où les applaudir ? 17 mars, Marché Gare à Lyon, 27 avril, La Tannerie à Bourg-en Bresse.

Lee Harvey Asphalte

Transgunner

Genre : Rock Album : sorti au Printemps 2011 Label : Lamastrock prod’ Signes particuliers : Britishs Ardéchois Nous fait penser à : Seventies remis au goût du jour Où les écouter ? myspace.com/transgunner

Genre : Slam en musique Album : Eponyme (2009) Label : Autoprod Signes particuliers : “L’arbre qui clash la forêt” Nous fait penser à : Abd Al Malik sans le côté condescendant Où l’écouter : myspace.com/leeharveyasphalte Où l’applaudir : 31 mars, Salle Léo Ferré à Lyon

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Brice et sa pute

Peau

Genre : Spectacle cabaret Punk Albums : Supervice Funky Politi cian (cd - 2010), Brice et sa pute te regarde (dvd – 2010) Label : Autoprod Signes particuliers : Bassiste qui joue dans une cage accompagné de sa pute ou l’inverse Nous fait penser à : Rien. Ce qui peut être à leur avantage... ou pas Où les écouter ? myspace.com /briceetsapute Où les applaudir ? 5 mars, Iceb erg Café à Chamrousse (38) / 23 mars Krasp ek Mysik à Lyon

Noone

Genre : Pop Electro Folk Rock Album : Première Mue (2010) Label : Iris Music / Harmonia Mundi Signes particuliers : “Émilie Simon” de Saint-Nizierdu-Moucherotte (Isère) Nous fait penser à : L’aspect expérimental de Björk sans le côté faussement intello de Camille ou d’Émilie Simon Où l’écouter ? myspace.com/peaumusic

Fowatile

Genre : Electro Breakbeat Album : Grenadine (2006), Maybe The Last (2009) Label : Bee Records Signes particuliers : Est tombé dans une marmite musicale quand il était petit Nous fait penser à : Un punk qui fait de l’Électro avec une belle paire de seins Où l’écouter : myspace.com/nooneroom Où l’applaudir : 15 avril à l’Usine à Genève (Suisse), 7 mai à la Salle de la Blache à Payzac (07) Retrouvez la discussion avec ZYVA datant du 20/03/2010 sur www.zyvamusic.com

Genre : Hip Hop Album : EP Eponyme (2011) Label : Absilone Signes particuliers : du Rap Electro décalé, en anglais Nous fait penser à : Tout sauf du Rap français Où les écouter : fowatile.com Où les applaudir : 13 avril, Festival Les Giboulées au Creusot (71), 9 mai au Prisme à Grenoble (38)

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CHRONIQUES de Concerts

K’s CHOICE + ARID

Transbordeur | Lyon | 30/01/2011 imanche 30 janvier 2011, premier gros concert de la nouvelle année avec le retour à Lyon des Belges de K’s Choice. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en terme d’affluence ce soir au Transbordeur, mais je vois tout de suite que le public est plus que présent. Pour patienter avant l’arrivée de K’s Choice, une très belle découverte avec encore un groupe Belge, Arid. Le groupe nous offre un rock indé léché et sublimé par la voix de son chanteur Jasper Steverlinck et fait tout doucement monter la pression. 21h, on y est, c’est le retour de K’s Choice sur scène. Tout le monde trépigne d’impatience, la lumière s’éteint et laisse place aux musiciens puis à Sarah Bettens. Avant de commencer, on a droit à une petite explication sur le déroulement du concert. Ce dernier sera divisé en 2 set : un premier acoustique puis un second électrique. Le public est conquis dès les premières notes de Favorite adventure (The wedding song). Le timbre si particulier de Sarah Bettens est toujours là et est encore plus mis en valeur par les versions acoustiques du premier set. Après une grosse demi heure tout en douceur, place au côté plus rock de K’s Choice, juste le temps d’enlever les chaises et revoilà le groupe. Believe et Almost happy pour faire la transition entre les deux sets, puis place à LA chanson que tout le monde attend, Not an addict. Le groupe a l’air très content d’être là ce soir. Sarah Bettens parle régulièrement au public dans un français parfait et n’hésite pas à le faire participer... Plus d’une vingtaine de chansons pour presque 2h de concert et un retour réussi en tous termes ! Kymmo

SKUNK ANANsie

Transbordeur | Lyon | 13/02/2011

C

’est à grands coups de Drum’n’bass que Skunk Anansie commence son live. Un rideau blanc nous sépare d’eux, et pendant quelques minutes, le logo de leur dernier album, Wonderlustre, éclaire à peine la salle. On aperçoit, en premier, le batteur arrivé en fond avec un sweat à capuche, orné de ce qu’on pourrait appeler des épines. Les autres membres du groupe, Ace, Cass et Skin le rejoignent rapidement. Skin est, comme à son habitude, habillée d’une tenue hors-norme : de grandes épaulettes en plumes d’animal non-identifié et une combinaison entièrement en cuir. Ça, c’est pour l’aspect visuel. Musicalement, tout est réuni pour que la soirée se passe bien. L’énergie est là grâce au batteur Mark Richardson et ses bras impressionnants, et le groupe semble content d’être là. Skin communique facilement, rigole, joue de sa séduction naturelle, slamme debout et allongée sur le public. Niveau chanson, rien à redire non plus : Yes It’s Fucking Political (tiré de l’album Stoosh, 1996) pour rentrer tout de suite dans l’ambiance, Secretly (de l’album Post Orgasmic Chill, 1999), les ballades les plus connues du groupe : Brazen (weep) et Hedonism, ou encore My Ugly Boy et You saved me pour le dernier album en date. Bref, un concert “revival” qui a tenu toutes ses promesses, même le public lyonnais, pour un dimanche soir, était chaud : que demander de mieux ? Jagunk

Kymmo

Kymmo

D

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CHRONIQUES D’ALBUMS Poum Tchack | Billie | Label : LFP / L’autre distribution ollectif de musiciens surdoués venus d’Aix-en-Provence, Poum Tchack avance C à grand pas depuis 2002. Une sélection pour les découvertes du Printemps de Bourges et un premier album éponyme comme starting-block d’une carrière qui

décoiffe. Un album live, une tournée mondiale et des collaborations prestigieuses plus tard, Poum Tchack décide aujourd’hui de mettre en musique tout l’amour qu’il porte à Billie Holiday. L’album, logiquement titré “Billie” porte donc en lui ses influences assumées : un jazz varié, élégant et racé. Mais pas que. L’album s’ouvre sur Lover Come Back To Me (Part I et II). La première partie se veut intimiste, peinte par un violon lancinant et la voix suave de Lionel Elian ; il introduit la seconde partie qui reprend les mots chantés par l’idole dans une ambiance bien plus rock. Mais la pleine mesure est tout de même donnée au jazz et surtout au swing comme dans un Trav’lin’ All’ Alone élevé et soutenu par une batterie dynamique ou dans le quasi-instrumental Swingstone, où les musiciens mettent en lumière leur brio. Que dire d’un I’ll Never Fail You frénétique, où Lionel répond avec force à la chanteuse new-yorkaise Natalia King, invitée à poser sa voix chaude sur l’album, ou d’un How Could You brillant et old-school à souhait qui s’achève dans un tonnerre enragé. “Billie” ne déçoit pas, horsmis sur un Romance en français, simplement posé sur une guitare acoustique qui dénote en plein cœur de l’album par son simplisme un brin prosaïque. L’album est rythmé, plaisant et divinement bien orchestré. De plus, le groupe a su trouver un équilibre afin de ne pas exclure les néophytes en la matière, sans pour autant faire grincer les dents des aficionados. Poum Tchack confirme tout le bien que l’on pensait d’eux et il nous tarde de les retrouver sur les nombreuses scènes qu’ils ne manqueront pas de fréquenter cette année. Kevin

Screw You Guys | Human Zoo

Pigeon john | dragon slayer | Label : Discograph

C

e serait mentir que de refuser l’idée même d’évoquer Rage Against The Machine, car le spectre tout entier du groupe californien plane sur l’album des Screw You Guys. Même s’il est évident qu’un groupe de fusion sera forcément comparé aux ténors du genre, (de la même manière que la majorité des groupes de pop des noughties sont nés dans l’ombre de O.K. Computer,) la filiation semble ici plus avouée que fortuite. Cela commence avec un chant proche de celui de Zack de la Rocha, une basse sautillante et rebondie, une batterie accrocheuse et une énergie communicative. Tous les ingrédients sont réunis pour livrer une funk violente ornée d’un chant hip-hop du meilleur effet. Mais il serait injuste de cantonner l’EP “Human Zoo” à un simple exercice de style, ou à un épisode inconnu de la carrière juvénile des R.A.T.M. Tout commence avec What..?, une basse montée sur ressorts, une guitare Morello-esque, et un chant clair, rappé frénétiquement. Beat Like You, reproduit les mêmes schémas, ceux d’une musique qui doit prendre toute son ampleur sur scène, capable de faire chavirer toute une foule dans une hystérie collective. Curling et B.Y.W.S.M. basculent quant à eux dans une rage (sans référence aucune) plus proche du métal que de la funk, avant que Human Zoo termine cet EP de façon plus groovy. C’est en tout cas un premier jet bien ficelé et réussi de la part des Screw You Guys, que l’on n’hésitera pas à aller applaudir en live. Kevin

n a découvert en O 2009 Hervé Salters aka General Eletriks avec son

deuxième album “Good City for Dreamers”. Un opus qui a eu un véritable succès autant en terme de critiques qu’en live. Même si ce n’est pas forcément de lui que l’on va parler ici, il a fortement contribué au nouvel album du rappeur américain Pigeon John : “Dragon Slayer”. Dès le premier titre, The Bomb, on sent clairement la patte d’Hervé, vieux synthés et ryhtmes entétants avec un titre calibré pour un succès annoncé en radio. Mais “Dragon Slayer” ne s’arrête pas à ça. Pigeon John qui avoue avoir pour la première fois eu recourt à de vrais instruments enchaîne les chansons aux influences multiples. Plutôt guitare rock sur Hey You, un peu d’électro avec Excuse Me et vraiment rap old-school avec Davey Rockit. Pour l’anecdote américaine, il est le premier rappeur à passer sur le programme radio 103 Chuck D’s Indie et le premier artiste à avoir été invité deux fois à l’émission “Daily Habit” de FUEL TV. Apparemment une vraie performance aux États-Unis. Bref Pigeon John s’envole vers une vraie montée en puissance cette année, et après plus de dix années dans le milieu, on dira que ce n’est que justice. Jagunk

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Sergent Garcia | Una y Otra vez | Label : Cumbancha ctiviste du métissage A musical et culturel depuis plus de vingt ans, Ser-

gent Garcia revient en force en 2011 avec son nouvel album “Una Y Otra Vez”. Comme à son habitude, Bruno Garcia s’applique à combiner rock et musiques du monde tendance hispaniques. Vingt ans de recettes épicées et cuivrées, de salsa, de latin music et de reggae, de réussites, d’albums dansants et de paroles espagnoles osées. Les ingrédients de ce nouvel album sont les mêmes que lors des dernières productions de l’artiste. Rythmes ondoyants, cuivres, chœurs, autant de cartes postales ensoleillées des nombreux voyages du Sergent. De l’effréné et très cubain El Baile Del Diablo au tribal En Mi Mochila, l’album explore le prisme des musiques du monde, comme sur un Yo Soy Salsamuffin plus proche du rap que de du ragga. Brujeria calme un peu le jeu avec son rythme chaloupé avant que le très urbain To Mi To Mi balance quelques touches de sensualité bienvenues où Sergent Garcia n’en oublie pas sa patrie et la langue de Molière. Deux autres morceaux sont chantés en français, Chacun Son Combat et Même Si, moins entraînants qui font admirer la qualité de la plume de l’auteur Garcia. “Una Y Otra Vez” est un album frais et coloré, d’un artiste original certes, mais qui cela dit ne s’est pas renouvelé sur ce nouvel opus. Il reste tout de même une énergie latine et des mélodies dansantes très appréciables, d’un Sergent Garcia qui ne s’essouffle pas avec le temps, toujours régulier dans l’ardeur, la chaleur et la qualité. Kevin

MIT | Nanonotes | Label : Universal Uk / Zoom

O

riginaires de Cologne, Tamer Özgönenc, Edi Wirnani et Felix Römer, âgés d’une vingtaine d’années à peine, ont déjà fait leur preuves. à peine sortis du lycée, le bac en poche, ils écumaient déjà les salles branchées de Londres avec “Coda”, leur premier album électropunk. Produit par Jas Shaw de Simian Mobile Disco et enregistré sous l’oeil bienveillant d’Emil Schult, ex membre de Kraftwerk, ce nouvel opus est celui de la maturité. L’omniprésence de claviers analogiques (et part conséquent, d’un son hors du commun) mais aussi l’utilisation d’une batterie plutôt que d’une boîte à rythme donnent un véritable relief à leurs titres. Les ordinateurs ne les intéressent pas : d’après eux la musique doit rester un acte physique. Et c’est tout à leur honneur ! Formidablement bien construit, Nanonotes propose 45 minutes de pop électronique et krautrock à la fois, tout en restant accessible aux plus réticents d’entre nous. Autant dire qu’en mariant aussi habilement la musique électronique avec ce côté punk rock, ces jeunes ont de l’avenir. Des visionnaires qui ne pouvaient venir que d’Allemagne : comme ils ont inscrit sur leur premier EP, “encore si jeunes et déjà meilleurs que toi !” Anto

Chase and Status | No more idols | Label : Mercury

“N

o More Idols” est le deuxième album du duo londonien Chase and Status pour qui, tout est allé très vite, ces dernières années. Les anglais, repéré par Jay-Z pour les intégrés dans sa “major” Roc Nation en tant que producteur musical, n’en sont pas à leurs coups d’essais : Rihanna, Jenna G, Snoop Dog, Tinchy Stryder, sont déjà passer dans leurs mains expertes. Pour ceux qui se démènent le corps sur tout ce qui est Drum’n’Bass anglaise équivalent à The Qemists par exemple, cet album est fait pour vous. Les beats frappent forts, le mélange des styles est plus que présent et les multiples featurings s’emboîtent parfaitement dans l’univers de Will Kennard et Saul Milton : Plan B apporte un côté Rap-Soul, Dizzee Rascal, son énergie légendaire et les rockeurs britanniques de White Lies, un peu de mélancolie. Ça c’est pour les plus connus. Ensuite pour compléter le sympathique casting : Tempa T est son rap hardcore, Liam Bailey est son côté Soul et Delilah pour la petite touche féminine, apportent tous leur pierre à cette édifice sonore à leur manière. L’univers de la Drum’n’Bass européenne, grand public on va dire, n’a qu’a bien se tenir, Chase and Status avec ce “No More Idols” débarquent dans la cour des grands et ils se pourraient qu’on les voit bientôt dans l’hexagone. Jagunk

Melissmell | écoute s’il pleut | Label : Discograph ’est par un cri de rage, C porté par une voix puissante que Melissmell ouvre

ce premier album. Aux armes sent le soufre, les drapeaux rouges et les barricades ; on imagine volontiers la chanteuse haranguant la foule, la cocarde sur le cœur et le poing levé. Puis viennent des chansons plus intimes et plus douces. La voix sait se faire fragile et mélancolique et les arrangements plus discrets. On est marqué par l’interprétation, toujours impeccable, et par ce timbre transformiste qui passe du murmure au rugissement en un souffle. Si la première partie de l’album est particulièrement réussie, jusqu’à la surprenante et entêtante comptine Le mouton, mais l’énergie et l’intensité retombent un peu par la suite : les morceaux ne sont pas moins bons, ils transmettent les mêmes émotions et l’on se dit juste qu’il n’y avait pas besoin de répéter ce qui avait été si bien dit précédemment. Puis quand survient Sens Ma Fatigue on comprend que, malgré quelques défauts, Melissmell sait vraiment tout faire, même vraiment faire groover un texte en français, accompagnée d’un quatuor à corde, une performance à saluer ! Au final, “Écoute s’il pleut” est un premier album qui devrait ne pas passer inaperçu, faire réagir, et qui vaut définitivement le coup d’œil. Flo

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DISCUSSION

MURDERDOLLS

Transbordeur, Lyon le 26/01/11 Par -HMK- & Slauc / Photos : Kymmo

ls ont attendu presque dix ans pour se retrouver et écrire un deuxième album, mais ils l’ont fait. C’est Igroupe d’ailleurs pour cela que l’on a l’occasion de rencontrer Roman Surman (photo ci-dessus), guitariste du des Murderdolls, dans les coulisses du Transbordeur à Lyon. Le musicien de 34 ans revient sur son début de carrière, son ascension au sein du groupe et le dernier album : Woman and Children Last.

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DISCUSSION ZYVA : Tout d’abord tu es un “nouveau membre” du groupe… Roman Serman : Oh oui, tout nouveau ! (Rires) ZYVA : Donc, est-ce que tu pourrais tout simplement te présenter ? R.S : Je m’appelle Roman Serman et je joue pour les Murderdolls ! (Rires) ZYVA : Tu joues de la guitare... Depuis quand ? R.S : (il hésite) La guitare ? Waouh! Tu veux dire depuis quand je joue de la guitare ou depuis quand je joue dans un groupe ? ZYVA : Depuis quand tu joues de la guitare, et dans le groupe. R.S : Voyons voir... J’ai 34 ans et je joue depuis que j’ai environ 13 ans, je dirais. Donc vous pouvez faire le calcul. Je joue de la guitare, je ne fais pas des maths, donc... (Rires) et je suis dans la bande depuis mars ! C’était au moment où on a fait l’enregistrement de l’album, je crois. ZYVA : Ok, et comment tu as fait la connexion avec le groupe ? R.S : Je connais Joey (Ndlr : Jordison, un des membres fondateurs du groupe et batteur de Slipknot) depuis un moment. Je l’ai rencontré lorsqu’il jouait dans le groupe Ministry (Ndlr : groupe de metal industriel américain). J’étais en tournée avec le groupe appelé People Day Care et on faisait la tournée en même temps que lui. Nous nous sommes rapprochés dès le deuxième jour, Wednesday 13 on se marrait bien. On partageait nos goûts pour la musique, et on sortait genre tous les jours pendant cette tournée ; ça a duré 3 mois et demi comme ça. Depuis, je suis toujours resté en contact avec lui et j’ai découvert Wednesday (Ndlr : Wednesday 13 – Chanteur) grâce à Joey, ou plutôt grâce à un manager de tournée avec qui on avait fait une tournée. Ils m’ont demandé de les rejoindre. J’écrivais des chansons pour moi à l’époque et j’étais aussi une sorte de roadie pendant des années : j’accordais les guitares et je les apportais à d’autres personnes sur scène. J’ai toujours eu des groupes à moi, mais personne ne le savait. J’étais juste le gars stupide et ridicule à leurs yeux... ZYVA : Maintenant, tu fais partie du groupe, donc c’est une belle revanche ! R.S : Ouais, avant je les faisais marrer, et c’est de là que tout est parti. En fait, j’ai toujours voulu faire

ça, donc c’était pas étonnant... Wednesday a commencé à me faire jouer dans ses projets, dans un groupe qui s’appelait Burden Crow, un groupe de “province”. Puis on a créé un autre groupe appelé Gunfire 76, qui était mon premier groupe à avoir du succès au-delà des USA. C’était un petit projet, mais c’était du pur rock’n’roll. Et quand le moment est venu de retravailler sur Murderdolls, je suis allé enregistrer avec eux. On traînait ensemble, et un jour Joey me fait : “je veux que tu me fasses un solo sur une chanson ! Joues-moi juste quelque chose”. J’étais nerveux mais je l’ai fait. J’ai joué un solo sur la chanson Funeral Ball, qui fait partie du nouvel album. On a pris quelques verres cette nuitlà et à un moment, il m’a dit “je pense que je suis en face de notre nouveau membre”. Moi, je savais plus quoi dire. Et voilà comment ça s’est vraiment déroulé, mon “embauche” dans le groupe. ZYVA : Quand tu es arrivé dans le groupe, l’enregistrement du nouvel album était déjà déterminé ? R.S : Euh non, j’ai joué des solos et quelques accompagnements sur cet album. ZYVA : Tu connais bien Joey et Wednesday, il parait qu’ils sont comme des frères, et à chaque fois qu’on les voit en interview, ils soulignent le fait qu’ils adorent travailler ensemble, et aussi qu’il y a une grosse différence entre le premier et le deuxième album. R.S : Oui, une énorme différence. ZYVA : Il s’est quand même écoulé 8 ans entre ces deux albums. R.S : Pendant ces 8 ans, ils ont changé et ils voulaient faire quelque chose de différent, tu vois ce que je veux dire, et ils l’ont fait ! Mais c’est toujours Murderdolls. C’est toujours “fuck you” (Ndlr : il fait un doigt d’honneur), c’est bien, j’adore ça ! (Rires) ZYVA : Et votre musique est plus mélodique ? R.S : Oh oui, définitivement. Vous savez, Wednesday sait chanter aussi (Rires). Je pense qu’ils ont énormément progressé tous les deux, ils sont plus matures musicalement, donc ça va dans la logique des choses. ZYVA : Comment se sont déroulés ces derniers jours ? Vous êtes en tournée depuis quand ? R.S : Depuis le 26 Janvier à Amsterdam. On a commencé là-bas, c’est assez fun (Rires). Là-bas, c’est toujours fun. En France, ça fait un bail que je viens avec Wednesday, je connais pas mal de villes, et j’adore cet endroit.

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DISCUSSION ZYVA : Vraiment ?! R.S : Bien sûr ! (Rires) C’est juste que c’est tellement différent ici !

incroyable cette nuit-là, j’ai vu beaucoup de vidéos de ce concert et ça avait l’air de s’être déroulé plutôt bien (Rires).

ZYVA : Dans quel sens ? R.S : Je ne sais pas, les gens sont juste plus calmes ici, ils se prennent pas la tête. ZYVA : Tu veux dire moins qu’aux USA ? R.S : Là-bas, les gens sont plus stressés et ils sont genre “dégage de mon chemin” ! Ici, c’est plus cool, et moi, je suis plus ce genre de gars, donc je m’adapte bien ici. ZYVA : Votre dernier album, c’était Woman and Children Last (Les Femmes et les Enfants en Dernier). Vous l’avez sûrement fait exprès, y Joey Jordison a-t-il un jeu de mots particulier sur ce titre ? “Tous les groupes R.S : Ça vient d’un album de Van Halen, Woman and Children First devraient avoir des (Ndlr : Les Femmes et les Enfants chansons qui parlent en Premier, 3ème album studio du d’Hollywood.” groupe sorti en 1980). ZYVA : Donc c’est une sorte de blague ? R.S : Ouais, c’est une blague, mais attention, on adore les femmes (Rires) et les enfants aussi. ZYVA : Évidemment ! R.S : Wednesday l’a redit l’autre jour : “j’adore les femmes, on en a besoin”, donc c’est juste un clin d’œil au titre de Van Halen, c’est amusant. ZYVA : Votre tournée n’est pas encore finie, vous allez à Paris dans deux ou trois jours, c’est à l’Elysée Montmartre ? R.S : Ouais ! ZYVA : Tu connais cette salle ? R.S : Hum non, je ne crois pas. Je suis allé à Paris, mais je ne connais pas tous les endroits. La première fois que je suis venu à Paris, je suis allé dans une salle à côté du Moulin Rouge, c’était... ZYVA : Ah oui, je crois que c’est La Locomotive ? R.S : Ah oui, oui, je crois bien que c’est ça. La dernière fois qu’on était à Paris, c’était avec les Guns’N’Roses, c’était probablement le meilleur show que j’ai jamais fait. ZYVA : Pourquoi ? R.S : Hum, je ne sais pas, on jouait tous de manière

ZYVA : Et ce soir, ça risque aussi d’être pas mal non plus ? R.S : Oui, ce soir devrait être une très bonne soirée. J’adore cette scène, c’est incontestablement la plus belle scène de notre tournée. Quand on peut jouer tout en faisant les fous, ça met beaucoup plus d’ambiance. Certaines salles sont plus petites, comme en Allemagne, ça te laisse moins de liberté de mouvement. On est un groupe qui adore bouger et occuper l’espace, donc c’est plus dur de se lâcher dans ces cas-là. Mais c’est plus punk-rock lorsque l’on est dans une plus petite salle. ZYVA : On a lu que vous aviez enregistré votre dernier album à Hollywood, et une de vos chansons s’appelle “Dead in Hollywood”... R.S : (Il coupe) Ce morceau vient du premier album.

ZYVA : Ah d’accord ! Mais pourquoi Hollywood, parce qu’on pourrait penser que ça ne colle pas directement avec l’image du groupe ? R.S : Hum non, je ne sais pas trop, ça serait plutôt une question pour Wednesday, ça. ZYVA : C’est le côté un peu folklorique de L.A. qui l’a attiré ? R.S : En fait, il vit à L.A., je suppose que c’est tout simplement une ville cool. Enfin, je veux dire, tous les groupes ont une chanson qui parle d’Hollywood, ou en tous cas ils devraient en écrire une si ce n’est pas déjà le cas. Tous les groupes devraient avoir des chansons qui parlent d’Hollywood. Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous ou votre musique : Je suppose que tout le monde galère à cette question ! Hum, c’est tellement difficile à répondre, il y a tellement de choses différentes entre le premier et le deuxième album. Hum, non, je ne peux vraiment pas le faire. Ces deux albums sont trop différents, je ne pense pas que je puisse répondre ! Je pourrais trouver quelque chose, mais ça serait trop long. Vous n’avez qu’à dire que j’ai lamentablement échoué à la question (Rires).

Women and children last

Label : Roadrunner

murderdollsband.com

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DISCUSSION

Broken Hearts Club Par Tobi

YVA s’exporte à Berlin ! Depuis près de trois ans déjà, ZYVA est à l’affût dans cette ville chargée Zstructures... d’histoire et de musique. Au programme de chaque numéro : découverte des lieux musicaux, groupes, Une manière pour nous, de vous donner envie de découvrir cette ville particulière ! “Berlin calling Berlin ruft”.

Le mythe entourant la création de ces soirées n‘est pas très heureux. Tout commence alors avec la styliste du label de mode Mirroir, Ingrid Junker, qui passe son temps au 8 mm bar dans le quartier Prenzlauer Berg, à Berlin. En effet, souffrant d’un terrible chagrin d’amour, une de ses amies tente de la consoler en y mixant des chansons très kitsch des années 80. Ce qui s’annonçait comme une tentative de réconfort devient finalement une soirée pétulante, Junker décidant de donner un nouvel élan à cette fête destinée à tous les “coeurs brisés” de Berlin. Les soirées Broken Hearts Club (BHC) étaient nées. Junker monte alors une petite équipe autour d’elle avec, entre autres, l’organisateur berlinois Conny “Coop” Opper, créateur des clubs légendaires “Rio” et “Scala”. Dès lors, elle recherchera en permanence de nouveaux lieux pour ses soirées BHC. Aujourd’hui, six ans plus tard, ces soirées se déroulent une fois par mois dans un lieu permanent, Ballhaus, une ancienne maison close des années 20 qui se trouve dans la Chausseestraße. Chaque soirée a un thème : “fétiche”, “cirque” ou encore “mariage blanc”, entre autres. Un certain code vestimentaire et une décoration stylée des lieux font partie du concept. Grâce aux liens étroits entre les organisateurs et le monde de la mode, le Broken Hearts Club est devenu un lieu de ralliement pour les créateurs de mode, de Berlin et du monde entier. La connexion indéniable entre la scène musicale et les médias attire beaucoup d’attention et le concept s’exporte

désormais partout dans le monde : Paris, Miami, Barcelone, Stockholm ou encore New York – souvent dans le cadre d’événements de mode. Musicalement, le Broken Hearts Club est centré sur le thème de l’amour. À chaque soirée, des artistes différents mixent leurs chansons d’amour préférées de façon variée et de tout style : rock, techno, années 80, néo wave ou encore postpunk. Beaucoup d’artistes connus ont été invités : Peaches, A Guy Calles Gerald, New Young Pony Club ou encore The XX. On peut aisément imaginer ces soirées comme une thérapie, une sorte de consolation aux chagrins d’amour : des jeunes issus de la “scène créative” de Berlin discutent, rient et dansent ensemble. Et l’espace d’une nuit, le quotidien ne joue plus aucun rôle, la réalité ne rentre pas au BHC. On peut le considérer comme une réponse à la crise dans laquelle se trouvent les jeunes Allemands. Dans ces soirées, les gens se réunissent, se rapprochent, ils s’amusent et boivent ensemble, ils oublient tout ce qui se passe “en dehors”. C’est un lieu intime et interactif où l’on se déguise, les organisateurs distribuent à l’entrée des biscuits faits maison. Alors que les grands clubs, comme le Tresor ou le Berghain, sont plutôt fréquentés par les touristes, les Berlinois préfèrent quant à eux une atmosphère plus intime et familiale. Là où auparavant on rejetait et combattait activement les évènements difficiles, on attend désormais que les choses s’arrangent d’elles mêmes. Même si, ainsi, ces soirées peuvent durer une éternité.

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DISCUSSION

heretik

Ninkasi Kao, Lyon le 28/01/2011 par Jagunk et Yoch / Photos Heretik

“Les rave party qu’est-ce que c’est ? C’est une culture qui existe et qui a son charme. Ce qui pose problème, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui : les free party.” J. Chirac / 14 juillet 2001. Voilà comment réagissait en partie le pouvoir politique en place à cette époque face à la découverte de ce genre de fêtes libres et indépendantes. Tout commence dans le début des années 90, où en Angleterre, le gouvernement Thatcher rédige le “Criminal Justice Bill” : une loi qui interdit les raves party. Peu importe, les aficionados les plus engagés, dont les Londoniens de la Spiral Tribe, par exemple, sauteront dans le premier Ferry venu pour vivre leur passion ailleurs. À partir de là, de nombreuses “tribus” vont se former partout en Europe (France, République Tchèque, Italie,...) créant avec elles une nouvelle forme d’expression : la free party. Le groupe le plus connu de l’hexagone est Heretik, et leur dix ans d’activisme quotidien se trouve désormais couché sur pellicule grâce au dvd “We Have A Dream”, réalisé par Damien Raclot-Dauliac. Le 28 janvier 2011, le rendez-vous est donc pris avec les plus fidèles membres du clan Heretik où chacun a sa place : Nout pour la production musicale, Jano pour l’organisation d’évènements et KRS pour l’aspect politique et le “caillou dans la godasse” comme il aime se définir. C’est chaud la Techno ou pas ? ZYVA : Alors comment ça va se passer ce soir ? Quel est l’objectif de cette soirée Heretik VS Metek ? Nout : Metek, c’est un sound-system comme nous, vieux de la vieille qui organisait des milliards de freepartys, et on a sympathisé lors une soirée en Tchéquie (Ndlr : République tchèque), une “Diable au Corps Parties” où je les avais invités. Je connaissais déjà Adil qui étaient venu nous voir plusieurs fois auparavant et avec qui on s’était bien entendu donc ça nous a donné envie de faire des teufs ensemble... C’était, il y a déjà un bon moment ! Jano : Oui, on fait environ une à deux soirées par an avec les Metek. N. : Et puis musicalement, on s’accorde vachement bien puisqu’ils ont un son qui a un peu évolué de la Free-party. Avant, ils étaient assez “son du Sud” on va dire, très “Tribeux” avec un tempo très rapide, alors que maintenant John par exemple est un peu plus Dancefloor-Electro, Adil fait son live set plutôt Techno-Tribal, Qix, c’est Techno-Acid, alors que nous, on n’est pas trop dans ce genre de son. KRS, lui, va jouer un truc plus Dark Style, un Hard-Core lent d’origine plutôt Hollandaise, Jano sera plus Electro punchy, groovy, et moi je vais faire un live de mes productions qui sont sorties sur mon label Le Diable

Au Corps et qui sont plutôt entre le Hard-Core et la Hard-Tek. ZYVA : Et on se demandait, le fait que vous jouiez dans des salles comme le Ninkasi (Lyon) ce soir, c’est récent ? Car on a l’image des free-party dans des champs en rase campagne ! N. : Non, non, on a toujours joué dans des clubs bien réputés et on n’a jamais craché sur aucun endroit... enfin presque. J. : Non, on ne l’a jamais fait ! Et puis dans nos soirées, on gère tout de A à Z : du thème. à l’élaboration des décors, en passant par la location de la salle. Ça, on le fait à peu près une fois par an. Ça prend beaucoup de temps, ce sont des mois de travail et de réflexion en amont. ZYVA : Et ces soirées se passent dans des salles en général ? KRS : Non, tout endroit est bon ! J. : Oui, et puis il faut savoir que Heretik, via les différents groupes, est devenu une association, et qu’après, cette association est devenue entreprise. Ça nous a permis de gérer des soirées comme on l’a fait à l’Olympia à Paris. Ça, ce sont nos propres

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DISCUSSION soirées. Sinon, pour les plateaux comme ce soir, et on en fait quelques-uns dans l’année, ce sont d’autres structures qui programment Heretik. Ce sont des artistes du collectif qui se produisent dans une soirée pensée et organisée par une structure autre. ZYVA : Et tu parlais de la Tchéquie tout à l’heure, on a l’impression que ce pays a une place prépondérante dans Heretik et dans les free-party en général. N. : Aujourd’hui, je vis à Barcelone mais j’ai habité cinq ans en Tchéquie. Là-bas, c’est beaucoup plus facile d’organiser des soirées. Il y a beaucoup moins d’obligations que ce soient pour la location, la sécurité ou les assurances donc oui, j’ai profité de mon séjour là-bas pour organiser pas mal de soirées. ZYVA : Il y a donc un vrai vivier là-bas ! N. : Oui, oui carrément ! J. : Oui, puis surtout il était implanté là-bas, il y vivait 365 jours par an, donc c’était plus facile. N. : En Tchéquie, quand ils font des grosses soirées, il y a deux trois ans, c’était avec 5 000 personnes, maintenant c’est plutôt 3 000. Après, vu que la Tchéquie, c’est 10 millions d’habitants et que Prague c’est juste un million, ça reste petit comparé à Paris par exemple. J. : La Tchéquie a vécu avec dix années de décalage par rapport à la France. Quand nous, on a découvert l’arrivée des free-party en mode Spiral, les premiers Teknivals... il y a 10 ans environ, tu retrouvais ça à peu près en Tchéquie, après même si bien sûr les mœurs et les gens sont différents. N. : Ils ont vécu le mouvement free-party gratuit et un peu sauvage, et jusqu’en 2007, ils faisaient leur Technival sur un endroit spécifique qu’ils louaient. Ensuite, il y a un homme politique, de gauche en plus, qui a pêté les plombs et qui a envoyé la police sur place sans que personne ne comprenne pourquoi. Ça lui a d’ailleurs valu la perte de pas mal de ses électeurs... J. : En France, on a eu la loi Mariani (ndlr : loi sur la sécurité quotidienne proposée par le gouvernement Jospin et votée le 15 novembre 2001 qui permet entre autres au Préfet d’imposer aux organisateurs toute mesure nécessaire au bon déroulement du rassemblement. En l’absence d’autorisation préfectorale, les organisateurs encourent la confiscation du matériel et une contravention de 5ème classe - 1 500 euros, éventuellement 3 000 euros en cas de récidive) et en Tchéquie, la dérive d’un homme

politique qui, à la base, soutenait ce mouvement-là, qui s’est finalement retourné contre lui. En gros, après la loi Mariani, de nombreux Français se sont expatriés en Tchéquie et cela, jusqu’à ce fameux évènement, où le parti dit “de gauche”, mette le holà. On est désormais dans une espèce de statuquo partout en Europe, où en gros les free-party sont interdites partout... Ça s’essouffle un peu. ZYVA : Le mouvement en lui-même ? J. : Oui et non. Il faut définir le mouvement en fait. Que représente-til ? Une certaine idée de la fête ? Un No man’s land que l’on exploite ? ZYVA : Et il y en a encore beaucoup en France aujourd’hui ? N. : Oui carrément, chaque week-end, y’en a encore plein. Par contre, c’est redevenu underground avec un peu moins de monde qu’auparavant car on ne communique plus comme avant, avec les flys et tout ça. J. : La loi dit : “en dessous de deux cents personnes, on peut avoir l’autorisation”, donc ce qui s’est passé, c’est qu’il y a eu beaucoup de soirées qui se sont créées à Marseille, Paris, Lyon... mais en plus petit comité qu’avant. Ça touche plus un public d’initiés. Nous, aujourd’hui, on ne peut plus en faire car si on lance une info-line, une prévente, on va tout de suite attirer 6 000, 7 000 personnes, et ça ne sera pas géré de la même manière : le prix, la gestion de l’évènement... va être plus conséquent. ZYVA : Vous avez sorti un dvd, il n’y a pas très longtemps, comment est venue l’idée ? J. : Pour ma part, c’était une occasion de coucher sur pellicules les quinze années que représente ma jeunesse. C’est aussi simple que ça. On est vraiment arrivé au bon moment. C’est une question de timing tout ça. On l’a vécu aussi innocemment que cela est arrivé. Si on avait eu cinq ans de plus, il ne nous arrivait pas la même chose. On a vraiment eu la chance d’être au bon moment au bon endroit. On en a vraiment bien profité, donc à un moment on s’est dit qu’on allait coucher ça sur pellicules. Il se trouve que ça a rendu quelque chose. À la base, on ne s’attend à rien d’autre qu’à un plaisir personnel. Mais si ça peut faire vibrer d’autres gens, j’en serai le premier heureux.

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ZYVA : Et les projets à plus ou moins long terme ?


DISCUSSION J. : Là, on va se tourner vers Nout. N. : À court terme, il y a une soirée le 5 février à Rennes. Ça va être une super grosse teuf. Ce n’est pas nous qui sommes les producteurs, mais ce sont des amis qui nous connaissent et qui retransmettent très bien l’esprit Heretik dans leurs soirées. Il va y avoir de la déco faite par un des plus grands décorateurs indépendants de Rennes qui fait de la récupération de tout un tas de trucs. Au niveau son, on aura pratiquement tout le monde du plateau Heretik qui viendra jouer, avec en plus pour accompagner tout le show de Circus Road system. Ce sont des mecs qui nous suivent depuis toujours. Ce sont eux par exemple qui ont créé des guitares avec des scies circulaires qui envoient des gerbes de métal. Ils étaient là pour la soirée Monitor par exemple (ndlr : piscine inscrite aux monuments historiques le 27 mars 1990 dans laquelle en 2001, Heretik a organisé une des plus grosses raves illégales jamais organisées).

ZYVA : Oui, on a vu ça sur internet, on avait l’impression d’être à un concert de Rammstein ! (Rires) N. : Oui, c’est clair ! C’était il y a dix ans maintenant. Après pour les projets, moi personnellement, je devais faire une bande son entière sur un des shows de Circus Road System, mais au final je ne fais que six minutes d’introduction de leur spectacle. C’est, malgré tout, assez intéressant car on essaie d’innover en terme de son et de show car les flammes et les scies circulaires seront reliées au tempo et au son dégagé par les instruments : 3 guitares et un dj. En plus de tout ça, il y aura aussi des passages de danseuses sexy mais toujours undergrounds. Ce sera la surprise du chef pour la suite ! Titre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait vous représenter vous ou votre musique : Popof - L’heure du médicament

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DVD We had a dream www.heretik.net


Par Coquin

Manu Larcenet

DR

Manu Larcenet est dans Zyva ! L’auteur culte du Combat Ordinaire, du Retour à la Terre (avec Ferri), et de Bill Baroud chez Fluide Glacial (pour n’en citer que quelques-uns), lauréat du prix du meilleur album à Angoulême en 2004, a très gentiment accepté de répondre pour nous à quelques questions sur ses liens avec la musique. ZYVA : Dans le tome 2 du Combat Ordinaire, il y a tout un passage où Marco chante Clash city rockers (Ndlr : de The Clash), et le tome 4 s’ouvre sur une citation de Magyd Cherfi (Ndlr : du groupe Zebda)... Dans quelle mesure la musique influe-telle sur ton œuvre ? Manu Larcenet : Ça a influé beaucoup quand j’étais plus jeune. Avec le temps, j’ai besoin de me concentrer plus. Mais la musique a été ma philosophie ! Ça m’a donné à réfléchir sur l’écriture, ce que devaient être les textes, pour moi... Mais en rapport avec les bouquins, c’est pas très net. Ça servait surtout d’ambiance pour faire les choses. ZYVA : Tu es un grand fan de Punk-Rock. Comment est née ta passion pour cette musique ? M. L. : C’est le chanteur-guitariste d’un groupe qui s’appelait 100000 Maniacs avec qui on jouait, avec mon groupe, dans un studio, qui m’a dit un jour: “si tu aimes la musique qui joue fort, il faut que tu écoutes Bad Religion”. Donc quelques jours après j’ai acheté “For Hate” qui est toujours aujourd’hui mon disque de chevet. Après, je me suis documenté moi-même, et le reste est venu... C’est aussi fortement lié à l’ambiance dans laquelle baignait mon frère qui était skatteur et qui écoutait Agent Orange ou des vieux trucs comme ça, ou même les Dead Kennedys, que j’ai connus sur les rampes de skate. ZYVA : Tu cites souvent la Mano Negra, les Wampas, et quelques autres groupes de la scène rock alternative française des années 80-90. As-tu vécu pleinement cette période ou c’est plutôt quelque chose que tu as découvert un peu a posteriori ? M. L. : Ben... J’étais un peu jeune à l’époque... Je me rappelle avoir été à Sèvres voir la Mano répéter pour “Putas Fever”... Mais j’étais un peu jeune et je n’écoutais pas tellement de rock à l’époque. J’étais plus branché Bob Dylan et compagnie... Mais à l’époque, j’étais au lycée de Sèvres, et dans ma classe, il y avait Gilles qui était le guitariste de l’époque des Dirty District et du coup, de fil en aiguille, j’ai découvert cette scène en une année, et je suis passé des cheveux longs au crane rasé. D’autant plus que les Satellites étaient de Versailles, tout ça

se passait dans mon coin pour une fois, du côté sud de la banlieue parisienne. Je me rappelle d’une fête de la musique mémorable à Sèvres avec Dirty District, la Mano Negra et les Wampas... Les voitures ne pouvaient plus passer, c’était incroyable ! Mais je n’ai pas pleinement pris l’ampleur du truc sur le coup. Pour moi, c’était une scène rock normale. Ce n’est qu’après que j’ai compris que c’était un peu exceptionnel. ZYVA : Tu as illustré l’album “Pas en vivant avec son chien” de Magyd Cherfi, lui a écrit la préface de l’intégrale du Combat ordinaire... Comment est née cette collaboration ? M. L. : C’est tout simple : à la sortie de son disque solo, son producteur m’a appelé pour savoir si ça me brancherait de l’illustrer. Alors moi, non seulement j’adorais Zebda, mais j’avais lu les livres de Magyd, et ça m’avait mis une vraie claque ! Pour moi, il a une place à part. C’est l’héritier de Brel et Brassens. Il est directement dans cette lignée-là. Tout ce qu’il dit sur sa jeunesse, sur la banlieue, sur comment il a vécu le déracinement, tout ça me parle absolument ! J’ai l’impression de parler à travers sa poésie... Donc quand on m’a proposé, j’ai sauté sur l’occasion ! J’ai fait des pieds et des mains pour pouvoir le faire ! Je ne me suis pas fait payer pour être sûr de pouvoir le faire ! J’étais trop fier ! C’est un vrai poète Magyd. C’est un des derniers à manier le mot avec un tel amour... ZYVA : De tous tes artistes cultes (NOFX, Tom Waits, Brel, Bad Brain, les Clash...), si tu ne devais en retenir qu’un, ce serait lequel ? M. L. : Ce serait Waits. Tom Waits. C’est affreux de dire ça, parce que c’est super castrateur, mais parce qu’il fait de tout ! Il a des textes incroyables, mais aussi parce que ses musiques dissonantes peuvent être parfois très dures comme parfois d’une tendresse inégalée... Et puis cette voix qui tour à tour peut être, pareille, très tendre ou très violente. La palette qu’il a me fascine parce qu’on a l’impression qu’il peut tout raconter. Ses concerts c’est en même temps du concert, du théâtre, et il y a un effort d’écriture, il y a de l’humour...

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Extraits DE DISCUSSIONS

[...]

Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.

Retrouve la suite sur

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Skunk AnansIE

RUBIN STEINER

Transbordeur | 13/02/2011

Ninkasi Kao | 16/11/2005

Combichrist

Salle du Kao | 25/01/2011 Andy : Je n’écoute pas vraiment de musiques industrielles. En fait pas du tout même. Je l’aime bien, mais ça n’a jamais été ce que j’écoute. J’aime l’entendre dans les clubs, mais comme je fais beaucoup de styles de musique, avant tout j’aime la musique. Je ne suis pas nécessairement un chanteur propre à un milieu. J’appartiens à beaucoup de milieux. Si je devais m’associer à un seul d’entre eux, je serais plus proche du rockabilly, mais j’écoute aussi beaucoup de vieux jazz et des trucs comme ça. Donc je n’appartiens pas vraiment à un genre musical. J’appartiens à LA scène musicale.

ZYVA : Vous avez tourné avec Rammstein en Mai 2010, vous faisiez leur première partie. Ace : Oui, ce sont de vieux amis, on a souvent joué et tourné ensemble, on a même fait une tournée aux USA avec eux il y a dix ans. ZYVA : Et comment les fans Allemand de Heavy Metal réagissent-ils à vos concerts ? A : Vraiment génial, on a beaucoup de fans en Allemagne, je pense que les fans de Rammstein apprécient notre attitude et nos concerts ! Kymmo

ZYVA : Tu as donc commencé à faire des bootlegs au début, il ne t’est jamais venu à l’idée d’en faire un disque comme les 2 Many Dj’s ? Fred : Non pas du tout, c’est juste pour rigoler, faire marrer les potes et bien sûr faire danser. ZYVA : C’est dommage, car y en a certains sur ton site qui sont très bons ! Fred : Bah, tu les graves et puis tu te fais une pochette... ZYVA : Ah c’est cool, j’ai ton autorisation ça va alors ! Fred : Mais, tu sais, un jour on a trouvé dans un magasin un CD R avec 3, 4 bootlegs que j’avais fait et il le vendait quinze euros ! Boogers : En me faisant croire que ça venait d’Angleterre et que c’était inédit... dans un magasin à Tours à côté de chez nous !

Maxxo

Transbordeur | 07/12/2010

ZYVA : J’allais justement en venir à tout ça. Qu’est-ce que tu penses de ces artistes qui prônent l’homophobie ? Maxxo : Pffff... Disons que c’est le genre de trucs qui ne devrait pas entrer dans la musique, enfin ça n’a rien à voir ! Enfin moi je fais de la musique, que ce soit du reggae où n’importe quoi, je ne rentre pas là-dedans. C’est un peu dommage parce que le seul truc que je regrette vraiment c’est que ces artistes-là l’assument complètement. Ils en vivent, par exemple, Sizzla est boycotté ici, et quelque part il s’en fiche. Ils font leur truc, c’est juste que ça n’a pas lieu d’être dans ce qu’on fait. Le gros tort que ça provoque c’est que du coup en France, les programmateurs sont très frileux par rapport au reggae, soit à cause de ça, soit à cause de la mauvaise ambiance que ça provoque. Les concerts s’annulent et les associations se révoltent.

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TEZZ CTE AC ONTA C CONT ! ! S S NOU NOU

AGENDA CONCERTS Distribuer le mag, ça vous tente ?

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ZYVA met en place une équipe de distribution pour diffuser son magazine tout au long de l’année : à l’entrée ou à la sortie de concerts, lors de festivals, pendant des évènements culturels... On vous demandera aussi d’en déposer quelques-uns dans différents lieux de passage lyonnais. En échange, ZYVA vous offre : T-shirts, stickers, stylos et des places de concerts (suivant disponibilités). Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous le faire savoir à contact@zyvamusic.com

LYON MARS 01/03

Keisho Ohno (World) La Marquise / 11€ / 20h

Scène Ouverte (Rock) Ninkasi Kafé / Gratuit / 21h

03/03

DJ Vadim (Electro) La Marquise / 15€ / 21h

Efterklang + Projection “An Island” (Pop Alternative) L’Epicerie Moderne / 10€ / 20h30

04/03

Les Ramoneurs de Menhirs + Ethnopair (Celtic / Punk) CCO 10€ / 20h

POWER OF METAL 2011 : Symphony X + Nevermore + Psychotic Waltz + Mercenary + Thaurorod (Métal) Transbordeur / 27,80€ / 18h00

08/03

Scène Ouverte (Rock) Ninkasi Kafé / Gratuit / 21h

09/03

The Norgerg Family (Country Blues) L’Antre Autre / Gratuit / 20h30

Steve Lukather (Rock) Ninkasi Kao / 30€ / 19h00 Moriarty (Folk) L’Epicerie Moderne / 27€ / 20h

10/03

Flow (Scène Française) Le Marché Gare / 19€ / 20h Moriarty (Folk) L’Epicerie Moderne / 27€ / 20h

11/03

Nightmare + Sabaton (Métal) Ninkasi Kao / 26€ / 19h00 Maserati (Post Rock) Sonic Peniche / 21h

12/03

Charly Fiasco + Diego Palavas (Pop Punk) Le Trokson / NC Damian Lazarus + Popof (Electro) Transbordeur / 22€ / 23h00

13/03

Electric Wizard (Métal) L’Epicerie Moderne / 19€ /19h00

15/03

Sonata Arctica + Labyrinth (Métal) Transbordeur / 27€ / 19h00 7 Weeks + Mudweiser + The Elderberries (Scène françaiseRock) Le Marché Gare / 10€ / 20h Bonafide (Hard Rock) Le Trokson Amparo Sanchez + Djazia Satour (World) L’Epicerie Moderne / 15€ / 20h30

16/03

The Do (Pop-Rock) Transbordeur / 26€ / 20h30

Gaele (Variété Française) A Thou Bout D’Chant / 13€ / 20h30

17/03

Cheveu (Rock/electro-Punk) Le Marché Gare / 11€ / 20h Danakil + Rootz Underground (Reggae) Transbordeur / 21,70€ / 20h

Noga (Scène Française) A Thou Bout D’Chant / 13€ / 20h30 Cannibales & Vahines (JazzBlues) Sonic Peniche / 21h Sara Schiralli + Benjamin Fincher (Pop Folk) L’Epicerie Moderne / 13€ / 20h30

18/03

Camel Arioui (Scène Française) A Thou Bout D’Chant /13€ Tetes Raides (Scène Française) Transbordeur / 26€ / 20h30 The North Bay Moustache League + Dos Hermanos (folk blues) Le Trokson Hjaltalin + Panico (Rock Indé) L’Epicerie Moderne / 13€ / 20h30

20/03

Mogwai (Pop-Rock) Transbordeur / 30€ / 20h

23/03

Soirée Même Pas Peur (projection de films d’horreur sur fond de rock’n roll) Le Trokson Miyavi (Pop Japonnaise-Gothique) Transbordeur / 31€ / 20h

24/03

José and the Wastemen + Dallas Puppen (Rock garage country) Le Trokson Jamiroquai (Funk / Rock) Halle Tony Garnier / 44€ à 55€ / 20h Fatals Picards (Chanson/Variété) Transbordeur / 27€ / 20h30 Céline Pruvost + Aurore (Chanson) A Thou Bout D’Chant / 13€ Arlt (Chanson) L’Epicerie Moderne / 7€ / 20h30

25/03

Cheap Chaser (Post Punk) Le Trokson Andy Mckee (Jazz-Blues) Transbordeur / 33€ / 20h Killerpilze (Pop-Rock) Ninkasi Kao / 21€ / 19h00

26/03

Miss White and the Drunken Piano + Syncopera (Piano bar Hiphop) Toï Toï le Zinc / 5€ / 21h The Inspector Cluzo + The Waggons (Scène Française) Le Marché Gare / 13€ / 20h Balbino Medellin (Chanson) Transbordeur / 25€ / 20h30 Bad Siam Cat + Black Poppers (Punk Rock Garage) Le Trokson Cosmos 70+Kelpe (Electro-Hip Hop-Low-Club) Le Clacson / 10€ / 20h30

21/03

Scott Deluxe Drake + Lost Boys (Punk-Rock) Le Trokson Joe Lally + L’Enfance Rouge (Jazz-Blues/Pop-Rock) Le Marché Gare / 13€ Richard Galliano (Jazz-Blues) Salle 3000 / 35€ / 20h

22/03

Julie Rousseau (Chanson) A Thou Bout D’Chant / 13€ / 20h30

Katie Melua (Pop-Rock) Salle 3000 / 34€ à 56€ / 20h Freddy Rotten + M.Fallan (accoustic folk punk) Le Trokson

27/03

Ten Years After (Pop-Rock) Ninkasi Kao / 28€ / 19h00

29/03

Mitchenko + Suissa + Billie (Chanson) Salle Léo Ferré / gratuit / 19h

30/03

Hk & Les Saltimbanques (MAP) + le Songeur (Scène Française) Le Marché Gare / 9€ / 12€ / 20h Puggy (Pop-Rock) Transbordeur / 28€ / 20h30

www.zyvamusic.com | 31

Sunnpimp + 12XU (Punk Rock) Le Trokson Busdriver + Black Worrell + Qwel & Maker (Hip Hop) L’Epicerie Moderne / 14€ / 20h30

31/03

Lee Harvey Asphalte + Pira.TS (Hiphop) / Salle Léo Ferret / 9€ / 12€ / 20h30

Festival les Femmes s’en mêlent : LCMDF + The Pack A.D. (Rock/Electro) Transbordeur / 20€

Kid Congo & The Pink Monkey Birds + The Norma Jean Baker’s Underwears (Garage Rock) Le Clacson / 10€ / 20h30

AVRIL 01/04

Batlik & Pitiot + Yasmina (Chanson) Salle Léo Ferré / 9€ / 12€ / 20h30

Festival L’ORIGINAL : Tha Dogg Pound (Rap) Transbordeur / 38€ / 20h

Hangar (Rock) Ninkasi Kao / 21,70€ / 19h00

02/04

Les Tit’ Nassels + Reno Bistan (Chanson) Marché Gare / 13€ / 15€ / 20h30

James Blunt (Pop-Rock) Halle Tony Garnier / 39€ à 50€ / 20h

03/04

Le Bal à Bistan (Bal) Marché Gare / 5€ / 7€ / 17h30

Status Quo (Pop-Rock) Halle Tony Garnier / 45 à 56€ / 19h00

04/04

Festival L’ORIGINAL : Ben L’Oncle Soul + Milk Coffee & Sugar (Rap n’Soul) / 28€ / 19h30

05/04

Gaetan Roussel ( Scène Française) Transbordeur / 29,30€ / 19h30

Festival L’ORIGINAL : Akhenaton + Faf Larage (Rap) Ninkasi Kao / 27€ à 29€ / 20h

Zef (Pop-Rock) A Thou Bout D’Chant


AGENDA CONCERTS 06/04

Soirée Même Pas Peur (Projection de films d’horreur sur fond de rock’n roll) Le Trokson Eli Paperboy Reed (Soul) L’Epicerie Moderne / 15€ / 20h30

08/04

Mû + Papaya Cake (Triphop /Rock) Les Valseuses / Gratuit / 20h Love Boat (Garage fuzz) Le Trokson

07/04

Jamaica (aka Poney Poney) (Scène Française-Electro) Ninkasi Kao / 20€ / 20h30 Sandrine Cabadi + Mr Bidon (Chanson) A Thou Bout D’Chant Zone Libre VS Casey & B. James + Psykick Lyrikah (Rock/Hip Hop) L’Epicerie Moderne / 14€ / 20h30

The Thermals + The Coathangers (Post-Rock/Punk-Rock) Le Clacson / 8€ / 20h30

09/04

Abd Al Malik (Rap) Bourse du Travail / 35 à 38€ / 20h30

11/04

Raggasonic (Ragga/Hip Hop) Transbordeur / 28€ / 20h

12/04

Dumbell (Punk garage) Le Trokson Grave Digger (Métal) Ninkasi Kao / 24€ / 19h00

Juliette (Scène Française) Bourse du Travail / 35 à 38€ / 20h30 Jean Fauque (Chanson) A Thou Bout D’Chant Asaf Avidan & The Mojos (Folk Rock) L’Epicerie Moderne / 14€

14/04

Massilia Sound System + Moussu T E Lei Jovents (Scène Française) Transbordeur / 23,70€ Pierre Antoine (Chanson) A Thou Bout D’Chant Festival Echo Orange : Hushpuppies + The Rebels of Tijuana (Pop-Rock) Le Clacson / 20h30

15/04

Le Bal des Enragés (Punk) CCO 18€ 20€ / 20h

Solarium Tremens (Post Rock) L’Antre Autre / Grauit / 20h30 Mademoiselle K (Rock) Transbordeur / 22,80€ / 20h30 Plan 3D (Electro) Ninkasi Kao / 18€ / 22h

Festival Echo Orange : John & Jehn, Vandaveer, The Invaders (Pop-Rock) Le Clacson / 20h30

16/04

Slut Machine + Chivo (Stoner rock

/ Hard rock) Le Trokson Festival Echo Orange : Da Brasilians, Eldia, A*Song (Pop-Rock) Le Clacson / 20h30

11/03

Yann Tiersen + Nestor Is Bianca (Pop Rock) L’Epicerie Moderne /

Yael Naim + Mariama (Scène Française/Soul) Le Fil / 25€ /

19/04

Bomb Scare Crew + Woodust (Hard-Rock/Métal) L’Assomoir / 5€ / 20h30

12/03

20h30

20€ / 20h30

13/03

20/04

Deportivo + Poney Express (Rock) Salle du Kao / 17€ 19€ / 20h Beat Beat! (Power pop garage) Le Trokson Guillaume Grand (Pop-Folk) Transbordeur / 23€ / 20h Anna Calvi (Rock Indé) L’Epicerie Moderne / 14€ / 20h30

21/04

Thomas Fersen (Chanson) Transbordeur / 32€ / 20h30 Lili Cros & Thierry Chazelle + Flavia (Chanson) A Thou Bout D’Chant

22/04

Emerganza (Rock) Ninkasi Kao Deerhoof + Dustin Wong (Rock) L’Epicerie Moderne / 13€ / 20h30

23/04

Les Poissons-Poison (Chanson) L’Antre Autre / Gratuit / 20h30 King’s X + Klone (Métal) Ninkasi Kao / 23€ / 19h00 Wake the Dead (hardcore punk) Le Trokson Aloe Blacc & The Grand Scheme + Maya (Rap’n’Soul-Jazz) Transbordeur / 25€ / 20h30

25/04

André Charlier + Benoit Sourisse + Pierre Perchaud (Jazz) Le Fil / 11€ / 18h00

Parlor Snakes (rock garage) Le Trokson

SAINT ETIENNE 03/03

Les Hyènes + N&SK + Shaman Tribu (Scène Française/WorldSka/Rock Electro Tribal) Le Fil / 15€ / 20h

19/03

D’Jamency + Dragongaz + Elisa Do Brasil + Iphaze + Ixindamix + Mem Pamal + Nasty Binaries + Paranoise + Collision + Scan X (Electro) / 13€ / 22h

22/03

Goat Cheese (Punk-Rock) L’Assomoir / 20h30

23/03

Fair Tour 2011 : Binary Audio Misfits + La Canaille + Mirabo (Rap’n’Soul/Rock) Le Fil / 13€ / 20h30

24/03

Les 100 Noms (Chanson) Le Fil / 12€ / 20h

25/03

30/03

/ 20h30

31/03

Puggy (Pop Rock) Le Fil / 28€ / 20h30

02/04

Urban Raï (Raï) Zenith / 28€ / 19h30 Holophonics (Métal-New Rock) Le Thunderbird / 20h30

07/04

Black Worrel + Busdriver + Loo And Placido (Rap’n’Soul/ElectroRap/Ragga-Soul-Funk) Le Fil / 15€ / 20h30

Raspoutine (Punk Rock) L’Assomoir / 20h30

08/04

Kaifa (Ska Rock) L’Assomoir / 20h30

09/04

04/03 09/03

Stuntman (Métal) L’Assomoir /

BOURGOIN JALLIEU 11/03

Altam (Rock-Slam Electro) Les Abattoirs / 9€ / 20h30

Ayo (Reggae-Soul) Le Fil / 26€

29/04

Asa (Ran’n’Soul/Jazz) Le Fil / 24€

18/03

Tigran Hamasyan + Meandres (Jazz/Nu-Jazz) Le Fil / 22€ / 20h30

TV Smith (légende punk Ex The Adverts) + The Weightlifters (Punk) Le Trokson Les Hurlements d’Leo + Emzel café (Rock festif) CCO / 20€ / 20h

23/04

Jamaica All Stars (Reggae) Les Abattoirs / 11€ / 20h30

Frontiera (Punk) L’Assomoir / 20h30 Kaly Live Dub + Watcha Clan + Khoe Wa (Electro Dub/World) Le Fil / 17€ / 21h

28/04

Omar Perry + Ziggi (Recado) (Reggae) Le Fil / 19€ / 20h30

17/03

Pendragon + Andy Sears (PopRock) Ninkasi Kao / 23€ / 19h00 Benjamin Fincher (Pop) Kraspek Myzik / 5 à 7€ / 20h30

27/04

21/04

Troy Von Balthazar (Pop-Rock) Le Fil / 11€ / 20h30 Infected Mushroom (Psy Trance) Le Fil / 22€ / 20h30

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17/03

31/03 au 16/04

Festival Electro Choc : Paral-lel + Les Monstroplantes + Kaly Live Dub + Infected Mushroom + Filewile + Undergang + Bonobo + la Phaze + Fumuj + Velveteen Glove...

22/04

La Ruda (Scène Française) Les Abattoirs / 11€ / 20h30

MACON 04/03

Fantazio + Les Frères Labrel (Chanson) La Cave à Musique / 10€ / 21h

12/03

Atama+Black Bomb A (Rock Fusion) La Cave A Musique / 13€ / 21h

18/03

Owl Collision (Jazz Blues) La Cave A Musique / 10€ / 21h

19/03

Asnaque Guebreyes + Cannibales & Vahinés + Ukandanz (World/Jazz) / 10€ / 21h

26/03

Jokari Players + The Young Gods (Electro-Rock) La Cave A Musique / 15€ / 21h

02/04

Big Love & The Heartbreakers + Crash Normal + Kid Congo Power & The Pink Monkey Birds (Garage Punk/Punkrock/ Rock) La Cave A Musique / 10€ / 21h

03/04

Gable (Punk/Folk) La Cave A Musique / 6€ / 21h

09/04

Zone Libre Vs Casey & B James (Rap/Rock) La Cave A Musique / 14€ / 21h


AGENDA CONCERTS 13/04

15/04

16/04

15/04

22/04

28/04

Yannick Donet (Jazz Blues) La Cave A Musique / 5€ / 15h Têtes Raides (Rock) Théâtre Scène Nationale / 23€ / 20h30

22/04

Clinton Fearon + TD + (Reggae) La Cave A Musique / 15€ / 21h

29/04

Billie + Les Elles + Little Ballroom (Scène Française) La Cave A Musique / 10€ / 21h

ANNECY 02/03

Neil Dixon + Tomislav (Rock Progressif) Le Brise Glace / gratuit / 20h30

04/03

Dj Vadim + Doctor Flake (DR Flake) (Electro/Rap) Le Brise Glace / 16€ / 21h

09/03

Auspex + Sceau de l’Ange (Métal) Le Brise Glace / Gratuit / 20h30

10/03

Broussai + Graine D’Ortie (Reggae/Chanson) Le Brise Glace / 14€ / 21h

18/03

Les Hurlements D’Leo (Scène française) Le Brise Glace / 20h30 Alborosie + E.Sy Kennenga + Maka Jah + Yaniss Odua (Reggae/World/Dj) Arcadium / 27€ / 19h00

15/03

05/03

Marion Rampal (Jazz) Totem / 5€ / 20h

26/03

Karpatt + Mac Abbe & le Zombi Orchestra (scène Française) Totem / 19€ / 20h30

30/03

Syncopera + Funk Your Sister (Blues Hiphop) Brin de Zinc / 5€ / 21h

08/04

Clinton Fearon + IWoks Sound (Reggae) Le Scarabee / 13€ / 20h

21/04

Victor Deme (World) Totem / 25€ / 20h

25/03

Dark Dark Dark + Faustine Seilman + Narrow Terence (Indie Flok Rock/Scène Française) Le Brise Glace / 16€ / 21h

30/03

Gaëtan Sarréo (Pop Roots) + Noun (Pop Rock) Le Brise Glace / Gratuit / 20h30

02/04

Shout Out Louds (Pop Rock) Le Brise Glace / 20h30 Louis Chedid (Scène Française) Bonlieu Scène Nationale / 45€

08/04

Julien Lourau (Jazz) Bonlieu Scène Nationale / 22€ / 20h30

08/03

Big Sexy Noise (&Lydia Lunch) (Pop/Rock) La Tannerie / 13€ / 19h00

17/03

Show-Case Mo’Better (Funky Groove) La Tannerie / Gratuit / 19h00

18/03

Joe Lally + L’Enfance Rouge + V13 (Jazz/Pop Rock) La Tannerie / 13€ / 20h30 Lab° (Electro) La Tannerie / 12€

VALENCE

/ 20h30

22/04

Cali (Scène Française) Ainterexpo

05/03

Boxon (Pop Rock) Mistral Palace

/ 20h30

Les Ramoneurs de Mehhirs + Telecommande (Rock) La Tannerie / 11€ / 20h30

25/03

Redbong + Zone Libre Vs Casey & B James (Hip Hop/ Rap/Rock) Le Brise Glace / 16€ / 21h Les Neurones en HP + Lil‘2004 (Hiphop) Le Brise Glace / Gratuit

/ 6€ / 20h

CHAMBERY

Johnny Clegg (World) Théâtre le Rhône / 36€ / 20h30

23/03

Mathias Eklundh (Métal) Maison de la Musique et de la Danse

BOURG EN BRESSE

Neeskens (Scène Française) Le Brise Glace / 7€ / 20h30

19/03

Raggasonic (Reggae-Ragga) Théâtre le Rhône / 28€ / 20h

11/03

/ nc / 20h30

16/03

/ 35€ / 20h30

Fred Louvet (Jazz) Théâtre de la Citadelle / 12€ / 20h30

GRENOBLE

Joe Lally + L’Enfance Rouge (Jazz) La Bobine / 8€ / 20h30

19/03

Lutin Vert (DnB) L’Ampérage / 7€ / 23h

Onesia Rithner (Chanson Electro) La Bobine / Prix Libre / 19h00

24/03

Festival LES FEMMES S’EN MELENT : Clara Luzia + Lail Arad (Pop/Pop-Folk) Le Ciel / 12€ / 20h30

Binary Audio Misfits + Jokari Players (Rap’n’Soul/Electro) La Bobine / 9€ / 20h30

26/03

Les Shamiz (Jazz-Groove) La Bobine / 19h00

30/03

Festival LES FEMMES S’EN MELENT : Austra + The Pack Ad (Electro/Pop-Rock) Le Ciel / 12€ / 20h30

31/03

Audriel (Scène Française) L’Art Ti Cho Arat Kilo (Jazz) La Bobine / 7€

01/04

Festival LES FEMMES S’EN MELENT : Mohna + Our Broken Garden (Pop-Rock) Le Ciel / 12€ / 20h30

02/04

Festival LES FEMMES S’EN MELENT : Corps Mince De Françoise + Notic Nastic + Trippple Nippples (Pop-Electro/ Electro) La Bobine / 10€ / 20h30

03/04

Catherine Major (Jazz) Le Train Théâtre / 17,25€ / 20h30

02/03

Festival LES FEMMES S’EN MELENT : Anika + Glasser (Post-Punk/Electro) Le Ciel /

Zachary Richard (Jazz) Le Train Théâtre / 21,4€ / 20h30

03/03

05/04

Jose And The Wastemen + Vegas Parano (Rock) Mistral Palace / nc / 21

04/03

Uncommenmenfrommars + Dirty Fonzy (Punk Rock) L’Ampérage

05/03

08/04

18/03 19/03

25/03

Fatals Picards (Scène Française) Théâtre Le Rhône / 25€ / 20h30

31/03

Seun Kuti & Egypt 80 + Fanga (World) Théâtre Le Rhône / 34€

01/04

Petra Magoni & Ferrucio Spinetti (Jazz Blues) Théâtre de la Ville / 15€ / 20h30

02/04

Audriel (Scène Française) Cultura Ayo (Soul) Théâtre le Rhône / 29,90€ / 20h30

Kaliwatcha + Woink (Funk / Jazz) 7€ / 20h30

Les Ramoneurs de Menhirs (Punk Rock) La Bifurk / 20h30 Salif + Galactik S (Rap) l’Ampérage /12€ / 20h

12€ / 20h30

Ben L’Oncle Soul (Soul) Summum

07/04

/ 8€ / 20h30

Foxde + Loom + Nemo (ElectroTek) l’Ampérage / 6€ 7€ /23h Perrine Vasque (Chanson) La Bobine / Prix libre / 19h00

Angantyr + Noctural Depression + Olfacc (Métal) L’Ampérage

Watcha Clan (World’n bass) La Bobine / 10€ / 20h30

09/04

Ma Sarah et les égarés (Chanson) La Bobine / 19h00

15/04

08/03 12/03 17/03

Martin Bisi (Rock US) Le Ciel / 12€ / 20h30

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/ 10€ /20h

Joan Baez (Pop-Rock) Summum / 69€ / 20h

Les Nains Connus (Chanson) L’Ampérage / nc / 20h30 Anakronic Electro Orkestra + Imaz’elia + DJ Vinodilo / L’Ampérage / 8 - 10€ /21h


AGENDA CD MARS 01/03 THE BOXER REBELLION “The cold still” WEEDEATER “Jason...The dragon” AMERICAIN HERITAGE “Sedentary” DROPKICK MURPHYS “Going out in style” ONE WIN CHOICE “Conveyor” 07/03 THE CHAPMAN FAMILY “Burn your town” FUNERAL FOR A FRIEND “Welcome home armagedon” ERLAND & THE CARNIVAL “Nightingale” ELBOW “Build a rocket boys!” WILD PALMS “Until spring” JAMES VINCENT MCMORROW “Early in the morning” TOM MANSI AND THE ICEBREAKERS “Perils a plenty” THE ANSWERING MACHINE “Lifeline” JONNY GREENWOOD “Norwegian wood OST” PIGEON JOHN “Gragon slayer” CERCEUIL “Erostrate” PHILIPPE POIRIER “Les triangles allongés” R.E.M “Collapse into now” ORWELL “Continental” ERLAND & THE CARNIVAL “Nightingale” WYE OAK “Civilian” THE SHOES “Crack my bones” PAPERCUTS “Fading parade” KURT VILE “Smog ring for my halo” CHARLE PASI “Uncaged” ALEX WINSTON “Sister wife” 08/03 CHILDREN OF BODOM “Relentless reckless forever” THE HUMAN ABSTRACT “Digital veil” DEFEATER “Empty days & sleepless nights” RIVAL SCHOOLS “Pedals” 14/03 THE HUMAN LEAGUE “Credo”

THE UNTHANKS “Last” THE ROCK OF TRAVOLTA “Fine lines” THE VIEW “Bread and circuses” CONNAN MOCKASIN “Forever dolphin love” CORNERSHOP “Cornershop & the double ‘O’ groove of” DOES IT OFFEND YOU, YEAH? “Don’t say we didn’t warn you” FOUND “Factorycraft” ABSURDITY “D:/evolution” JAY MASCIS “Several shades of why” THE CHASE “The chase” JOSH T PEARSON “Last of the country gentlemen” PRIMAL SCREAM “Screamadelica” THE DODOS “No color” GOLLIWOG “Split cd” 15/03 JAY MASCIS “Several shades of why” ROTTEN SOUND “Cursed” GREEN DAY “Awesome as fuck” KEN MODE “Venerable” NEW YORK DOLLS “Dancing backwards in high heels” RISE AGAINST “Endgame” SCREECHING WEASEL “First world manifesto” SMOKING POPES “This is only a test” 21/03 THE VACCINES “What did you expect from the Vaccines?” VESSELS “Helloscope” RODDY WOOMBLE “The impossible song & other songs” THE CROOKES “Chasing after ghosts” SCANNERS “Submarine” ANTONIONIAN “Antonionian” AKHENATON ET FAF LARAGE “We luv New York” STINKY TOYS “Stinky toys” HUSHPUPPIES “The bipolar drift” ACID HOUSE KING “Music sounds better with you” MATT & KIM “Sidewalks” GABLE “Cute horse cut” THE STROKES “Angles” ELLI & JACNO “Tout va sauter”

BANJO OR FREAKOUT “Banjo or freakout” SERGENT GARCIA “Una y otra vez” 22/03 THE HAUNTED “Unseen” BY A THREAD “By a thread” L’ENFANCE ROUGE + JOE LALLY “Trapani, Alq Al Waady” YELLOWCARDS “When you’re through thinking, say yes” 25/03 Stolen youth “Something todie for” 28/03 KASSIDY “Hope st.” KING CREOSOTE & JON HOPKINS “Diamond mine” MICACHU “Chopped & screwed” CAVALERA CONSPIRACY “Blunt force trauma” MOHINI GEISWEILLER “Event horizon” FRANKIE & THE HEARTSTRINGS “Hunger” WILLIAM FITZIMMONS “Gold in the shadow” PETER BJORN & JOHN “Gimme some” LOW “C’mon” THE PAINS OF BEING PURE AT HEART “Belong” DIRTY BEACHES “Badlands” I’M FROM BARCELONA “Forever today” CRAFT SPELLS “Idle labor” CASCADEUR “The human octopus” ADVENTURE “Lesser known” 29/03 AMON AMARTH “Surtur rising” SUM 41 “Screaming bloody murder” TRUE WIDOW “As high as the highest heavens” UNWRITTEN LAW “Swan”

AVRIL 04/04 THE KILLS “Blood pressures” GLASVEGAS “EUPHORIC /// HEARTBREAK THE YOUNG KNIVES “Ornaments from the silver arcade” THE BLACKOUT “Hope”

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THE PIGEON DETECTIVES “Up, guards and at em!” SINGING ADAMS “Everybody friends now” HONEYCUT “Comedians” SEBADOH “Bakesale” TIED & TICKELED TRIO “La place demon” TIMBER TIMBER “Creep on, creepin’on” NOAH AND THE WHALE “Last night on earth” LAETITIA VELMA “Les eaux profondes” FABIEN DUCLERC “Fabien Duclerc” LOWER THAN ALTANTIS “World record” 05/04 SHARKS “The joys of living 2008-2010” 11/04 THE WOMBATS “The wombats proudly present...This modern glitch” METRONOMY “The English riviera” THE GOLDBERG SISTERS “The goldberg sisters” CRYSTAL STILTS “In love with oblivion” JEREMY JAY “Dream diary” AMIINA “Puzzle” ALEXANDER “Alexander” THE FEELIES “Here before” CASS MCCOMBS “Wit’s end” VIVIAN GIRLS “Share the joy” 18/04 THE WAVE PICTURES “Beer in the breakers” PANDA BEAR “Tomboy” THE LIVING DAYLIGHTS “What keeps you breathing” 19/04 FOUNDATION “When the smoke clears” 25/04 DARK DARK DARK “Wild go” TIMES NEW VIKING “Dancer equired” 26/04 SMALL BROWN BIKE “Fell & found”




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