ZYVA Magazine11

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DOSSIER :

Les Ninjas ont 20 ans ! DISCUSSIONS AVEC :

Ne pas jeter sur la voie publique.

The Waggons The Qemists Quadricolor

Hadra / destronics / 12Mé & raph / limp bizkit / Pendulum Shout out louds / N’relax / tricky / BD : Lewis Trondheim

+ Scène Locale, Chroniques, Agendas Concert / CD...



EDITO ne va plus. RGentilsien3 millions de personnes sont dans la rue. 850 000 selon la police. rappeurs parisiens un jour, rappeurs homophobes toujours.

Un opérateur internet fait de la résistance face à l’envahisseur Hadopi. Les allemands de Rammstein mettent seulement 25 minutes pour vendre les places de leur unique concert aux États-Unis, au Madison Square Garden à New-York. Keith Richards se paye Mike Jagger dans ses mémoires. Un curé de Charlebois au Québec est fan de punk rock, heavy metal et grind core. Tout ce flot d’informations musicales se délaie à une vitesse incroyable et encrasse nos cerveaux jour après jour. C’est notre lot quotidien. Alors comment, avec “seulement” 36 pages, pouvons-nous parler de tout ce qui nous entoure, de tout ce qui nous sollicite et de tout ce qui nous interpelle ? Nous essayons tant bien que mal de faire le tri, et bien entendu, celui-ci ne nous satisfera jamais... Malgré tout, voici notre sélection musicale pour cette fin d’année, qui a pour essence un réel besoin de mélanger les styles: l’anniversaire du label Ninja Tune, avec un focus sur les anglais de The Qemists, la popélectro-psyché des niçois de Quadricolor (eh oui, en France aussi il y a des trucs qui se passent!) et une de nos perles locales du moment : The Waggons, portée par la verve du rappeur Lucien16S. Ajoutez à ça un peu de Trance, avec Hadra, et une petite interview du dessinateur, scénariste et éditeur français, Lewis Trondheim, pour notre nouvelle rubrique BD, et vous aurez, je l’espère, de quoi passer un joyeux Noël et une bonne fin d’année ! Grégory Damon

Passionnés de musique, vous souhaitez partager notre aventure, pour nous contacter : contact@zyvamusic.com Retrouvez les numéros précédents et les points de dépot du magazine en téléchargement sur zyvamusic.com/mag

SOMMAIRE

Keskiss pass dans l’coin ? p. 4 & 5 Ze world news p. 6 Discussion : The Waggons p. 7 à 9 Zoom sur le local : p.10 & 11 Dossier : Les Ninjas ont 20 ans p.13 à 15 Discussion : The Qemists p. 16 à 18 Chroniques CD p. 20 & 21 Chroniques de Concert p. 22 & 23 Discussion : Quadricolor p. 24 à 26 Zyva Berlin : Tacheles p. 27 BD : Lewis Trondheim p. 28 Extraits de discussions p. 29 Agenda Concert : p 30 à 32 Agenda CD p. 32 Jeux p. 34

Novembre / Décembre 2010 | Tiré à 20.000 exemplaires

Rédacteur en chef : Grégory Damon, redaction@zyvamusic.com Directeur de publication : Hedi Mekki, Rédacteurs : Jagunk, Yoch, -HMK-, Kymmo, Anthony Dréano, Coquin, Milk Allen Jones, Roland Roque, Mélo, Delphine Photographe : Kymmo www.kymmo.com, Maquette et graphisme : David Honegger Chargé de communication/Presse : Nicolas Tourancheau communication@zyvamusic.com Responsable commercial : Hedi Mekki commercial@zyvamusic.com, Zyva Berlin : Magdalena Von Sicard, Sabine, Tobi, Gwenn contact@zyvaberlin.de Siège social : 12 rue Jubin 69100 Villeurbanne, Imprimerie : Pure Impression. Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Remerciements pour ce numéro : Val (La Stickerie), Roger Wessier (Base production), Eric Fillon (Mediatone), Nina Irrmann et Netta Margulies (Ephélide), Yoann Hidalgoo (Skull of Rock), Sébastien Séchaud et Benjamin Senechal (Du bruit au balcon-Music), Grégory Armato (ElektroSystem), Thibault Gléréan (Ashrama production), Gaël Michel (Totaal Rez), Albin Renard (Confliktarts), Philippe Marsaud (Innovative prod), Emmanuelle Oddon (BTP), Gwenola Le Bris (Transmusicales), Aurélie Montagnon (Tagada Tsoin Tsoin), Céline Lagarde (Loud booking), Victor Joly (Domino record), Mehdi Benabdessadok, Benoit Laplanche-servigne & Antoine Magnien (Agence Milk&mint), Elodie Pommier (Eldorado & Co), Lara et Thomas (Ivox), Laurent Pierson (Les derniers couchés), Sandrine Bruneton et Thierry Pilat (Le Fil), Maxime Lelong, Blaise Batisse, Marie Neyret, Perrine Choquelle, Florence Damon-Bernard, Fanélie Viallon, Marion Reboud, Cécile et Julian Gilquin, Caroline et Pascale Ribault, Anais Guillot, Max, Romain Dolbau, Blaise Diop, Romain Gentis, Anthony Gros, Remi Boyer, Sylvain, Romain, Tangy, Guillemette, Morgan. Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 14001 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

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KESKISS PASS DANS L’COIN ?

Pendulum - Transbordeur / Kymmo

L’actualité des structures et groupes Rhône-Alpins ,

Du Hip Hop à Chambery

Telerama Dub Festival

La Chamber’Hip Hop Session se déroulera du 15 au 27 novembre à Chambéry et alentours. Pour une première édition, le festival a fait fort avec en tête d’affiche IAM, Alonzo (Psy4 de la Rime) le 27 et la Scred Connexion le 20. Comme tout bon festival Hip Hop, il mettra en avant la diversité de cette culture, avec un Battle de danse le 17, un défilé de danseurs, DJ’s et graffeurs le 20, une session Slam le 25, du cinéma, des débats, des spectacles, des expositions... + d’infos : www.chamberhiphopsession.com

Ce Festival national parrainé par Télérama passera par deux fois dans notre région. À St-Etienne le 26 novembre au Fil avec Brain Damage, Molecule, 340ml, Dub Vauts et le nouveau projet Ciné-concert de Zenzile : Le Cabinet du Dr Calibari. La deuxième date se déroule le 4 décembre aux Abattoirs de Bourgoin avec Jahcoozi, 340ml, Filewile, Dub Addict, Dub Vaults et Milanga. + d’infos : www.dubfestival.telerama.fr

Salon Disk’Over... le retour ! Mediatone fait renaître de ses cendres le salon Disk’over dédié aux Musiques Actuelles, qui n’avait pas eu lieu depuis sa troisième édition en 2005 au Double Mixte. Cette année ça se passera du côté du Square Galtier (en face du Ninkasi Gerland à Lyon) les 16 et 17 décembre. Au programme : un espace “salon” avec des stands de différentes structures musicales et un espace “table ronde” réunissant des intervenants autour de différentes thématiques. Disk’over s’est donné trois objectifs : aider à l’insertion des artistes en développement, faire connaître les filières culturelles et les différents métiers qui les composent et favoriser la rencontre entre tous les participants. À noter que l’évènement aura lieu en parallèle des finales des auditions Rhône-Alpes du Tremplin découvertes du Printemps de Bourges 2011 au Ninkasi Kao. + d’infos : www.mediatone.net DJ’s of music all jam Soirée Electro, Hip Hop et Break Beat le 10 novembre à l’Amperage de Grenoble. Comme le nom l’indique, la soirée sera sous le signe du Djying avec en tête d’affiche Netik, triple champion du monde de la discipline, accompagné de 3 DJ grenoblois, Mart’one du Scratch Bandits Crew, Grand Manytoo et Goodka. + d’infos : myspace.com/djsofmusicalljam

100% Charbon Le Label stéphanois Le Cri du Charbon organise un concert le 25 novembre à l’Espace Éphémère avec à l’affiche trois de ses principaux groupes : Altam et son Rock Electro accompagné de textes chantés ou slamés, Remingway pour le côté Chanson et le petit dernier Mirabo, un quatuor Rock radical. Ce dernier est actuellement en studio pour l’enregistrement d’un album prévu pour début 2011, tandis qu’Altam est en tournée dans la région avec pas moins de 8 dates d’ici février. + d’infos : myspace.com/lecriducharbon Melting Rock #5 Pour cette 5ème édition du Melting Rock le 20 novembre à St Jean de Bournay (38), l’association Jaspir a convoqué trois groupes : Les Poutrelles Fever, Madame Olga et Elzed. + d’infos : www.jaspir.com

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Beat Bindum #11

Le 4 décembre aura lieu au CCO de Villeurbanne le premier évènement Sound Like Hell organisé par l’association Femâles. Au programme de cette soirée Métal : Sybreed, Gorod, Kaisen, Klone, Neurolepsia et Dwail. + d’infos : myspace.com/femalesasso

Déjà la 11ème édition pour les soirées electro Beat Bindum organisées par l’association Galacticut. Rendez-vous cette fois au Ninkasi Kao le 3 décembre pour la prestation explosive de The Subs (photo), Electrobugz et Lowkey & Alienhearts. Autre évènement Galacticut, en partenariat avec Fuck That World le 4 novembre à la Marquise avec Jaffinson, Loony Wise Men et Kanthos ou encore le 19 novembre avec la venue de Pablo Decoder au Ninkasi Kafé. + d’infos : www.galacticut.com

Brisez le Silence ! C’est la 6ème édition de ce festival qui lutte contre les violences conjugales organisé par l’association Filaction du 22 au 27 novembre à Lyon. Musique, Théâtre, Cinéma, Danse, colloque, il y en aura pour tous les gouts. Côté concert, ne loupez pas les deux rendez-vous du 26 et 27 novembre. Le premier au Marché Gare avec Sfonx, Juan Rozoff et Booster et le second au Ninkasi Kao avec Les Blérots de R.A.V.E.L, Maison Tellier et Evelyne Gallet. + d’infos : filactions.org Riddim Collision #12... finalement, c’est oui ! Cette année le Festival du Label Jarring Effects a bien failli ne pas avoir lieu. Prévu en octobre et pour la 2ème année au Marché de Gros, il a tout d’abord été annulé sous cette formule suite au refus des institutions d’une ouverture tardive (5h) le vendredi soir qui leur a été signifié à la fin de l’été. Mais l’équipe du Riddim Collision n’est pas du genre à laisser tomber, comme elle l’avait déjà prouvé en 2007 en réorganisant tout son festival à la dernière minute (cette fois-là c’était la Mairie de Caluire qui avait changé d’avis...), et tout a été mis en oeuvre pour qu’il puisse se dérouler. La forme change donc, puisque le festival s’étalera du 5 au 16 novembre dans 4 salles : Transbordeur, Clacson, Marché Gare et Sonic. Au programme, une grosse soirée électro au Transbordeur le 5 (Kelpe, Jazzsteppa, Paral-lel, N-type, L’Oeuf raide, Niveau zero, Soufrgrade...), une soirée concept “Bar-Bar” le 6 dans les pentes de la Croix-Rousse : 5€, 5 bars, 10 artistes ; Une soirée projection au Cinéma Opéra le 9, soirée Dub au Marché Gare le 10 avec Brain Damage, Metastaz et Webcam Hifi, soirée “Repas de quartier Noise” au Sonic le 11, Soundsystem Night le 12 au Clacson pour finir en douceur avec une journée conférences / débats le 16 à la Maison des Associations. Ça s’éparpille un peu mais il y aura encore une fois de quoi contenter pas mal de monde. + d’infos : www.jarringeffects.net

Kymmo

Sound Like Hell

R’ed Zone Hall’ Fest ! Cet évènement au nom à rallonge, auquel il faut rajouter “Le Big D-Viation” pour être complet, se déroule le samedi 20 novembre à la Halle Olympique d’Albertville. La programmation est assez variée et devrait en satisfaire plus d’un avec d’un côté Elmer Food Beat et Les Wampas pour le vieux Rock, d’un autre Papa Style et Baldas et N&SK pour le côté plus festif et enfin Rythmix pour une touche plus electro. + d’infos : myspace.com/padoxpasdintox Nuit du Reggae Voici la 12ème édition de la Nuit du Reggae à Grenoble. Cette année ça se passe au Summum le 27 novembre avec à l’affiche : Broussaï, Gentleman, Linval Thomson, Maxxo et The Mighty Diamonds, le tout accompagné d’un Sound System ! + d’infos : www.echoprod.fr This is Saintelectro (42) This is Saintelectro, c’est à la fois l’association Saintelectro, animatrice de la culture electro sur l’agglomération stéphanoise, et l’after de la biennale du Design à St Etienne. C’est donc au Fil de 22h à 5h du mat que se déroulera cet After le samedi 4 décembre. La nuit sera longue puisque pas moins de 10 groupes se suivront sur scène accompagnés de deux VJ : Julie Meitz et le Wii Skiller Krew. Côté scène se produiront donc : Teenage Bad Girl, Electric Rescue, Paral-lel, Keneda, Vincent Naivin vs Ph-Neutre, Mandala, Divaï vs Feelou et Soulshot Dan. + d’infos : myspace.com/saintelectro

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ZE WORLD NEWS

Des nouvelles du monde

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Pink Floyd fait dans le caritatif...

Bertrand Cantat : le retour ! Cette news s’adresse aux quelques personnes restantes qui ne savent pas encore que Bertrand Cantat, est de retour sur scène, même les Guignols de l’info en ont parlé, c’est pour dire si c’est un évènement. Pour l’instant rien de bien incroyable mais des petites apparitions, avec Eiffel notamment lors du Festival le RDV des Terres Neuves, créé pas Noir Désir, ou encore sur le prochain album de Brigitte Fontaine avec qui il avait déjà collaboré. Ce retour face au public, fait et va faire énormément parler. Faut-il l’aduler comme si rien n’était arrivé ? Au contraire faut-il le boycotter pour ce qu’il a fait, le débat risque d’être sans fin. Sinon du côté de Noir Désir et d’un futur album, et bien rien de concret, mais cela risque d’animer l’année 2011. Un retour chez la major Universal, pour un nouveau discours anti-major aux prochaines Victoires de la Musique serait prévu... bon ok là-dessus on déconne !

Nick Mason le batteur du groupe a annoncé que Pink Floyd pourrait bien faire une série de concerts à but caritatif. Il pense que c’est une bonne façon pour un groupe d’avance vers la retraite, plutôt que de toujours vouloir gagner plus de fric. L’idée serait de créer une fondation afin de récolter des fonds. C’est Bono qui doit avoir peur de se faire voler le statut non officiel de SERB n°1 (ndlr : 1ère Star Engagée du Rock Britannique). L’histoire du Pneu tueur !

Beasty Boys à l’envers !

Quel est le lien entre Mr Oizo, Justice, Un Pneu, Cassius et le Canon 5D ? Réponse : Rubber, le premier Raod Movie ou le héros est un Pneu ! Quentin Dupieux alias Mr Oizo réalise déjà son troisième film et pour la bande originale il s’est entouré de Gaspard Augé (Justice) et de Philippe Zdar (Cassius) à la production. Le budget étant limité le film a été entièrement tourné avec un appareil photo Canon 5 le tout en 15 jours et le résultat est bluffant, déjà présenté à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, il sort en salle le 10 novembre.

Hot Sauce Committee Part 2, le prochain album des rappeurs New-Yorkais verra le jour au printemps 2011 et ce, avant Hot Sauce Committee Part 1 ! Petits marrants me direz vous ? Pas vraiment puisque Hot Sauce Committee Part 1 devait sortir il y a plus d’un an mais sa sortie est sans cesse repoussée à cause du récent cancer d’Adam Yauch, la dernière annonce du groupe précise qu’elle resterait suspendue indéfiniment.

Bling Bling Doherty !

ZenzilE 90 ans en arrière Le groupe Zenzile est de retour avec un nouveau projet plutôt surprenant. Plus qu’une simple bande originale, le groupe a travaillé sur une création autour du film expressionniste muet “Le Cabinet du Docteur Cagliari” réalisé par Robert Wiene en 1919 ! Le résultat sera bien sur à apprécier en Live, notamment le 26 novembre au Fil de StEtienne. Jusqu’au bout ! Il y a certains artistes qui ne font jamais les choses à moitié, Trent Reznor le leader de Nine Inch Nails en fait partie. Son nouveau projet est la réalisation d’une mini-série inspirée de l’album Year Zero de Nine Inch Nails sorti en 2007. Elle sera produite par HBO et la réalisation sera confiée à Daniel Knauf le créateur de la série La Caravane de l’Étrange.

Pete Doherty lance une ligne de bijoux en collaboration avec le bijoutier anglais Hannah Martin, baptisée Albion Trinketry. La collection comprendra plusieurs modèles de boutons de manchettes, bagues, chaînes et montres. Selon les premiers retours que l’on a pu avoir, le style des bijoux reflèterait les goûts du leader de The Libertines et des Babyshambles... Euh... Non,non, on ne rajoutera rien à ça, notre avocat nous l’interdit. Musique de Manifs Tu en as marre d’entendre la même musique sortir du camion sonore de la CGT les jours de grèves ? Et bien, à partir de maintenant tu pourras leur apporter le prochain album de Familha Artús. Musique radicale, enracinée, tribale et ethnique, le prochain opus du groupe, Drac (Dragon), sera sans contexte l’appui sonore radical des prochains jours de conflits francofrançais. + d’infos : familha.artus.free.fr

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DISCUSSION

the waggons

ToïToï le Zinc, le 08/10/2010 par Jagunk et Yoch

n ne le répétera pas deux fois. Toi, joyeux programmateur ou public de salles obscures en tout genre, O ne passe pas à côté de ce groupe ! Avec The Waggons, on ne parlera pas d’une simple fusion entre le rap et le rock, mais plutôt d’un savant mélange entre l’énergie et la poésie du Spoken Word, débité par l’ex-rappeur du groupe lyonnais I.P.M., Lucien 16S, et l’ambiance Blues du Sud des États-Unis, jouée par Pierre à la guitare, Marc à la batterie, Hugo à la basse, et Teddy au clavier. Rencontre avec toute l’équipe sur la terrasse du Toi-toi à Villeurbanne. ZYVA : Bon, racontez-nous : comment est né ce beau projet ? Lucien 16S : En fait, ça a commencé tout simplement dans une école. Pierre cherchait à enregistrer des musiciens de partout, et un jour il me contacte. On se retrouve donc à faire un morceau Blues-Rap, Spoken word. Sur le coup, ça nous a bien plu et en fait, il y a eu un moment clef : le concert de Damon Albarn à Fourvière, qu’on est parti voir sur un coup de tête. ZYVA : C’était son projet autour de son label Honest Jons rempli de musiciens africains ? Pierre : Oui, c’est ça ! Il y avait tous les artistes du label sur scène, dont la fanfare de Brooklyn Hypnotic Brass Brand. C’est ce genre de formule ultra-métissée qui nous a vraiment donné envie de monter The Waggons. ZYVA : Et quand vous parlez de Spoken Word, ça représente quoi exactement ? L.16S : C’est très compliqué à définir, parce qu’il y a plusieurs façons de faire du Spoken Word. Disons que, quand on parle du rap, on dit souvent que les grands-pères du rap, c’est les Last Poets, et quand on parle des poètes, de poésies, de slam, on demande “qui sont leurs grands-pères ?”. C’est les Last Poets. Donc, les Last Poets faisaient en gros à l’époque du Spoken word. C’était dans cette logique que je voulais débiter mes textes dès le début du groupe. Et c’est vrai que quand on réécoute Public Enemy, l’album Fear of a Black Planet, on se rend compte qu’ils ont une manière très Spoken Word de débiter leurs textes sur certains morceaux. Voilà, donc c’est un mélange de toutes ces influences-là.

ZYVA : Donc on ne parlera pas de slam, alors ? L.16S : Le slam, c’est une compétition. Une compétition de poésies, de slams. Là, nous, on est sur scène, on ne fait pas de compétition. P. : Sachant qu’on a des morceaux plus rappés aussi, quoi ! On est à cheval sur le Spoken Word et le rap plus traditionnel, sur un titre comme Here Come, par exemple. L.16S : Il y a un contexte pour le slam. C’est une compétition qui se fait en bar... enfin, compétition, c’est plutôt un partage, en soi, à la base, qu’une compétition. Alors que quand tu es sur scène, et que tu envoies du texte, appeler ça du slam, c’est dénaturer l’essence même de ce que c’est. P. : Y’a un côté vachement plus agressif dans le débit, dans The Waggons. L.16S : Oui, c’est le côté Spoken Word que l’on connaît. En tout cas, nous, c’est un peu l’héritage de Gil Scott-Heron qui faisait des mélodies avec sa voix. LKJ (Linton Kwesi Johnson) pour moi, c’est du Spoken word, mais c’est beaucoup plus cool, car c’est surtout du reggae. ZYVA : Oui, alors que pour vous, il y a une ambiance beaucoup plus rock, dans l’esprit ! L.16S : Oui, une ambiance rock-blues ! C’est vraiment large. Au début, on était parti sur un truc Spoken Word-Blues, puis après on est parti dans plusieurs délires. On a chacun plusieurs influences très différentes... ZYVA : Oui, et puis il y a un côté “discours” dans la façon dont tu abordes tes textes des fois aussi, non ? L.16S : Alors on va dire que les morceaux qui se retiennent, c’est peut-être ceux qui ressemblent à des

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DISCUSSION

“Aujourd’hui, j’ai l’opportunité de pouvoir dire des choses qui sont vraiment profondes” discours, mais ce n’est pas gratuit, c’est très sincère. Ce sont des choses que j’ai au plus profond de moi, que je balance et qui donne cet effet-là. Quand je suis sur scène, c’est très bizarre car je me sens parfois en transe quand je balance ces textes-là. Ce sont des textes qui sont lus, et non pas appris et récités. Donc à chaque fois que je monte sur scène, je me sens bizarre, et ça me donne envie de débiter les textes d’une certaine façon, ou d’une autre, selon le contexte. Hugo de Kermadec : Par rapport à la sincérité qu’il peut y avoir dans ses textes, nous on le voit bien ici, parce que quand on fait des pauses, pendant les répètes par exemple, on se pose ici, on discute, des fois même assez longuement... D’ailleurs, c’est arrivé plusieurs fois qu’on discute au final du sujet du texte suivant. ZYVA : Donc ça reste assez collégial, même si tu apportes ta patte au niveau texte... L.16S : Oui, on est souvent ici, dans ce coin du Toi-Toi, à se boire un café et à se prendre la tête sur une thématique. Je propose un thème, et des fois, ça ne passe pas ! Mais quand ça passe, c’est à moi de faire en sorte qu’ils se sentent un peu concernés par le texte que j’écris. Parfois, il arrive que les textes ne soient pas acceptés par le groupe. ZYVA : Quel genre ? (la question piège) L.16S : Bah, j’en sais rien ! (Rires) J’ai oublié les textes qui n’ont pas été validés. Et parfois aussi, j’écris de la merde, donc... (Rires)

ZYVA : Y’a des thèmes qui reviennent assez souvent dans des textes, comme l’esclavage, les droits de l’être humain, sa condition en France et ailleurs... Est-ce que ce sont des textes qui vont aller chercher encore plus loin par la suite ? L.16S : Après le passage que j’ai eu avec I.P.M. (son ancien groupe de rap), je me souviens avoir dit à un de mes collègues que je n’arrivais plus à exprimer ce que j’avais envie de dire dans ce contexte de musique Rap ou musique électronique, et que je pourrais peut-être plus les exprimer sur du Reggae ou du Rock, ou autre chose. Aujourd’hui, j’ai l’opportunité de pouvoir dire des choses qui sont vraiment profondes, que j’avais besoin d’exprimer à l’époque. Mais dans un groupe, il faut toujours faire des concessions, et il y avait des propos qui ne passaient pas, ou que je n’osais pas proposer quand je faisais du rap. Avec The Waggons, j’ai la possibilité d’exprimer des choses que je ressens depuis longtemps, mais que je n’ai jamais pu exprimer. ZYVA : Ça doit te faire du bien ! L.16S : Ça me fait beaucoup de bien ! (Rires) P. : Pour moi, ça fait partie du Rock aussi, au sens large du terme bien sûr. C’est une esthétique, un style qui se doit “de dire des choses”. L.16S : Le rap aussi ! P. : Oui, le rap aussi, mais je ne suis pas pour l’autocensure dans ce genre de projet. À un moment donné, on est là aussi pour dire des choses. On ressent des choses par rapport au climat actuel en France, et dans le monde même, et voilà, il y

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DISCUSSION ZYVA : Et ça se ressent bien d’ailleurs sur scène, c’est ce qui donne la vie à votre concert. P. : Oui, on voulait garder le côté vivant du truc. C’est bien, parce qu’on se met en danger, du coup, et on voit si ça passe ou pas. (Rires)

a des choses à dire. Et je pense que c’est important de les dire, et c’est le but aussi d’un groupe, je pense. ZYVA : Après, il y a peut-être des portes qui vous seront fermées par rapport à ça. P. : Ça, on en est conscient ! (Rires) L.16S : Déranger dans quel sens ?

ZYVA : Et il y a un moment où le batteur (Marc) fait une session d’impro avec Lucien, et c’est un moment fort aussi du live ! P. : Oui, ils sont très forts ! (Rires) Et puis, c’est très Spoken word, du coup !

ZYVA : Car tu exprimes des choses sur le pays dans lequel tu es ! L.16S : Oui, c’est vrai. P. : Oui, mais c’est bien de déranger. L.16S : Je pense que dans certaines musiques, on est arrivé à un tel ZYVA : Oui, et puis c’est très niveau de mièvrerie que quand groove aussi, car on a même certains veulent faire en sorte de l’impression, des fois, que Lucien se sentir contestataire, ça vire un perd le fil, alors que non, il se ratpeu à la violence gratuite. Dans trape au rythme de la batterie. ce que j’exprime dans The WagL.16S : C’est un jeu ! (Rires) On “Je rêve qu’on arrive gons, j’essaye aussi d’apporter s’amuse sur scène et on adore tous à se comprendre ça ! des solutions. Je suis plus dans le dans ce monde, et côté fédérateur que dans le côté “ghetto” du truc. À un moment, ZYVA : Les prochaines échéanforcément oui, ça ne dans la société dans laquelle on peut pas plaire à tout le ces pour vous, c’est quoi, outre vit, j’ai l’impression qu’on nous la date ce vendredi à TLM dans monde.” force à s’enfermer dans un son l’émission Poum Tchak ? Et on a propre ghetto. Mais chacun d’envu aussi que vous alliez entrer tre nous ! On s’enferme tous plus ou moins dans le bientôt en résidence au Clacson ? nôtre, et on n’arrive plus à s’ouvrir à l’autre. Moi, je P. : On a postulé pour les Découvertes du Printemps rêve qu’on arrive tous à se comprendre dans ce de Bourges. On a enregistré l’album cet été, donc monde, et forcément oui, ça ne peut pas plaire à là, on est en train de le mixer, poser les ambiances tout le monde. et voir si on rajoute des pistes additionnelles avec d’autres musiciens. On va prendre le temps, afin de ZYVA : Et surtout, on a l’impression que ce qui fait pouvoir le sortir au printemps par exemple, ça serait la force de tout ça aussi, c’est le choix des mots et bien. des constructions de phrases, qui font qu’on ne se retrouve pas directement face un texte basique et ZYVA : Et vous faîtes tout en interne pour tout ce qui fade. C’est de la poésie contestataire ! est de la promotion, booking...? L.16S : Merci ! P. : Oui, tout en autoprod ! On a monté d’ailleurs une structure qui s’appelle Ashrama Productions, ZYVA : Et sinon, il y a une partie d’improvisation sur et on profite justement de ce moment de latence scène, ou tout est géré finalement ? pour trouver des partenaires, pour savoir à quelle L.16S : En fait, il y a des moments où avec Hugo, sauce on va être mangé par la suite. Marc et Teddy, on se partage des petits bouts de textes, surtout pour les interludes, les entre-deux ZYVA : Comme on dit : “on n’est jamais mieux servi morceaux. que par soi-même !” P. : Après, musicalement, y’a aussi quelques plages P. : C’est ce qu’on s’est dit, et en plus on est sûr que d’improvisation. Même si elles sont cadrées, on a personne ne nous censurera. beaucoup de liberté. Des fois, ça donne des sets d’une heure et quart, et d’autres plus courts, ça déTitre d’un artiste ou d’un groupe qui pourrait reprépend de si tu es bien ou pas ! (Rires) senter votre musique : Teddy Elbaz : Il y a aussi le fait que Lucien ne pose Wu Tang Clan - 36 Chambers pas ses textes exactement pareil à chaque fois, et que nous, derrière, on développe une ambiance, C’est vrai que le Wu Tang Clan nous a pas mal rapune partie... c’est souvent rythmique. Ça va peutprochés au début. On est encore halluciné quand être prendre 8 ou 16 mesures de plus. On ne compte on écoute cet album qui date de 1993. pas juste la fin du texte pour changer. Les structures sont assez écrites, mais pas fixées à la mesure près.

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ZOOM SUR LE LOCAL :

Hadra

Née dans les années 90 de l’expérimentation de musique indienne à Goa (en Inde), la Trance connaît, 20 ans plus tard, toujours autant d’engouement auprès de ses adeptes. C’est pourquoi Hadra se démène tous les jours, depuis maintenant 10 ans, et Driss (trésorier de l’association, programmateur et responsable des ateliers Trancemission) nous raconte ses débuts : après un gros festival d’une semaine en Zambie, nommé Solipse, avec Mickael Bertholini et Olivier, on s’est dit qu’il fallait qu’on crée Hadra pour promouvoir ce style musical qu’est la Psy-Trance. Il y avait un manque de ce côté-là dans la région. Psy-Trance ? Trance ? Goa ? Même les plus connaisseurs de musiques électroniques peuvent s’y perdre. Heureusement, on nous éclaire un peu la lanterne : la Psy-Trance, c’est la contraction de Psychédélique Transe, nous précise Annabelle, présidente de l’association. Le mouvement est né à Goa en Inde dans les années 90, expérimentation de musique indienne. Et une grande partie des artistes étrangers qui ont vécu là-bas un moment sont rentrés chez eux et ont monté des labels, tel que le premier label anglais : T.I.P. par Raja Ram. C’est apparemment comme ça que le mouvement Trance est devenu international et s’est répandu pratiquement sur les cinq continents, avec chacun sa spécificité : les Israéliens sont plus mélodiques, les Scandinaves plus sombres et durs, et les Allemands, par exemple, plus progressifs dans l’esprit... Organisatrice d’évènements, label ou encore formatrice à la M.A.O. (Musique Assistée par Ordinateur), à la composition musicale et au Vjing, l’association iséroise Hadra est multifonctionnelle, au service de la Psy-Trance, comme nous le confirme Driss : le cœur du projet d’Hadra, c’est de l’accompagnement. On fait tout ça pour accompagner les artistes pour qu’ils aillent le plus loin possible avec tous les outils qu’on peut avoir. Certains

Par Jagunk / Photos : DR ateliers qu’on propose sont destinés aux jeunes des quartiers dits “sensibles”, afin qu’ils puissent profiter de nos différentes actions, sans tomber dans un format M.J.C. La finalité est qu’ils arrivent en fin de stage à faire eux-mêmes leur propre musique, mix ou session vidéo. Mais malgré leur ancienneté et leur expérience, leur mouvement semble toujours limité par une multitude de préjugés de la part des politiques et de la population ignorante de ce genre de pratique : Quand on a envie d’organiser quelque chose en plein air, c’est toujours délicat. Le maire prend un énorme risque, parce que ses habitants vont faire l’amalgame entre une soirée ultra-organisée comme la nôtre, et une free-party sauvage avec son focus médiatique négatif : overdoses, drogues, alcools... dénonce Annabelle. Sans parler de la présence policière, omniprésente à chaque soirée de ce type : Cette année, sur le festival, la présence policière a été plus vue comme une milice qu’une représentation des forces de l’ordre. Ils étaient là partout avec les chiens, sur le dancefloor, fouilles permanentes... On a reçu beaucoup de retours de personnes présentes qui ont vécu ça comme une humiliation. C’est d’ailleurs un gros point noir pour notre édition 2011. On ne dit pas qu’il n’y a pas de drogues ou d’alcools dans nos évènements, sauf que la musique électronique existe depuis 20 ans aujourd’hui et ça serait une grosse erreur de dire que la drogue est arrivée en même temps qu’elle. Nous, on encadre tout ça déjà, et on fait le nécessaire sur place pour canaliser le phénomène, déplore Driss. Prochaines échéances pour la structure : 26 et 27 novembre à l’Ampérage à Grenoble, stage MAO fin octobre, toujours une carte blanche dans les soirées Hypnotic (organisées par Elektro System) et la date phare de 2011 : la 6ème édition du festival Nébula, qui officialisera ses 10 ans d’existence ! Bon anniversaire, Hadra !

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ZOOM SUR LE LOCAL Par Anto

12mé & RAPH

Par Jagunk

DR

Antoine MAGNIEN

DESTRONICS

“On fait tous partie de la french touch” Tout le monde en parle, tout le monde veut les rencontrer : depuis quelques temps déjà, un buzz éclate autour des Destronics. Quentin a 20 ans, David tout juste 17, et déjà le duo fait partie des “grands”. Bien que leur musique n’ait rien de révolutionnaire, leur côté frais est addictif et leurs morceaux sont bien construits : ce croisement entre rock et electro et leur jeune âge leur vaut déjà d’être surnommés par de nombreux médias “les enfants de Daft Punk”. Pourtant, même si la comparaison est flatteuse, nos deux compères ne sont pas forcément d’accord avec cette formule : “il y a quelques trucs qui ressemblent, bien sûr. On fait tous partie de la french touch et tout ça, mais on n’est pas du tout les nouveaux Daft Punk ni les nouveaux Justice.” D’ailleurs ils n’aspirent pas à le devenir : “on n’est pas du tout dans l’optique de mixer par exemple. […] Nous on est beaucoup plus axé sur les instru’. C’est ce qu’on aime faire, c’est là qu’on s’éclate le plus” Ils ajoutent toutefois : “ça ne nous empêche pas de les admirer.” Et puis ce qu’il faut savoir, c’est que la musique reste une passion pour le duo. Loin de prendre la grosse tête, ils préfèrent être réalistes, assurer leurs arrières et c’est tout à leur honneur : “on a la chance de pouvoir faire des études qui nous plaisent. Qui nous prennent beaucoup de temps mais qui nous plaisent et qui nous assureront une porte de sortie.” ; “Si un jour on nous propose un truc énorme il faudra y réfléchir. Mais c’est pas le cas pour l’instant” En tout cas, tout va très vite pour les Destronics : déjà plusieurs propositions de label, un album auto produit et un clip magnifique réalisé par Etienne Perrin. Un nouveau clip verra bientôt le jour pour le morceau “Feel in Color” : toujours réalisé par Etienne Perrin mais cette fois Romain Bourzeix s’en mêle, l’auteur de la fameuse (fausse) vidéo de l’accident de bus à Bellecour... ça promet !

“Un Mc, un saxophoniste, ensemble, on est venu en quête de la Terre promise !” Fraîchement débarqués de New-York, où ils ont tourné, non sans mal, leur prochain clip, le duo stéphanois de rappeur-saxophoniste 12mé & Raph qui sent bon les années 90 (surtout au niveau du flow) se retrouvait en septembre dernier au Ninkasi Kafé à Lyon pour la première date du tremplin découverte 2010. Ils ont d’ailleurs gardé des souvenirs impérissables de cette aventure américaine, comme nous le raconte le rappeur 12mé : “j’ai bien aimé. A New-York, quelle que soit la culture pitoyable que tu aies, y’a toujours un truc à aller voir en fonction de tes références. Moi, je suis allé à Bedford Stuyvesant, là où Biggie a grandi, car c’est un rappeur qui m’a beaucoup marqué, et aussi à Coney Island, à l’endroit même où Akhenaton a vécu (quand il voyageait aux États-Unis), qui est un véritable coupe-gorge, d’ailleurs !” Et sur scène, le duo n’a rien à envier à ses collègues Yankees, et c’est sur les planches que ça se vérifie, croyez-moi, même devant 20 personnes : “Moi, ça fait douze ans que je rappe, huit ans que je fais de la scène, et pendant les cinq premières années, j’ai ramé. Donc je me suis forgé mon caractère sur scène par rapport à ça. Il faut descendre de scène, aller chercher les gens, les rapprocher, les faire sourire, et du coup, à la limite, des fois c’est bizarre de voir que les gens sont plus à fond dedans que nous, comme à la Marquise la dernière fois qu’on y est passé.” Prochaine échéance pour le groupe : la sortie du 3ème album “Voicing”, chercher des dates pour établir une tournée printanière et sortir enfin du microcosme rhône-alpin.

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DOSSIER Par Jagunk / Photos : Totaal Rez / Frédéric Lemauff

Les Ninjas ont 20 ans ! E

n 1991, c’est l’année de sortie du “Black album” de Metallica (qui se vendra à plus de 25 millions d’exemplaires à travers le monde), la Love Parade de Berlin commence de plus en plus à faire parler, Nirvana sort son deuxième album “Nevermind”, véritable phénomène culturel qui connaîtra un succès mondial, notamment avec le titre Smells Like Teen Spirit, et... en Angleterre, Matt Black et Jonathan Moore créent Ninja Tune ! 20 ans après, le label est toujours là, prêt pour affronter vingt autres longues années. Ninja Tune, pour les plus jeunes (ou les moins informés) d’entre vous, c’est quoi ? C’est ce qui se fait de mieux en musique électronique alternative à tendance urbaine... Bien sûr, cette appellation ne veut rien dire, mais comment définir la patte de ce label créé de toutes pièces par deux Djs, Matt Black et Jonathan Moore, plus connus sous leur nom de scène : Coldcut ? On retrouve à l’intérieur-même de leurs compositions tout ce qui fait l’essence de la structure : Musique Electronique, Rap, Jazz, Breakbeat, Dub, Reggae, Trip hop,... Aujourd’hui, même la Drum’n’bass y trouve son compte avec

le trio de Brighton The Qemists, et il n’est pas rare que l’ensemble des styles cités ci-dessus soient tous mélangés en même temps. Alors oui, en cette fin d’année, on se devait de s’arrêter sur cet anniversaire afin de mettre une fois de plus en avant les nombreux artistes qui en sont sortis : Amon Tobin, The Herbaliser, DJ Vadim, DJ Kentaro, Roots Manuva ou encore Kid Koala... Tous ces artistes ont petit à petit marqué l’empreintemême du label, et ont aussi, par la même occasion, marqué un style et une époque. Aujourd’hui, l’appellation Ninja Tune est d’ “origine contrôlée”, et forcément, ça marque. Mais Ninja Tune, c’est aussi un visuel, de l’art graphique, et ça va de paire avec la musique. Pour ceux qui ne se seraient jamais arrêtés sur les clips de Coldcut (Sound Mirrors), Amon Tobin (Esthers), ou encore Bonobo (Pick up), je ne pourrais que leur conseiller de le faire rapidement ! Pour l’heure, en ce jeudi 7 octobre, il est temps de souffler les vingt bougies en l’honneur du ninja, ce soir au Ninkasi Kao de Lyon, pour une soirée spéciale organisée par l’association lyonnaise Totaal Rez !

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DISCUSSION

Totaal rez souffle les bougies de Ninja Tune à Lyon ! Réunion des associations Baka Style et Lyondon Connexion, Totaal Rez Events œuvre pour la promotion de la Bass Music (Drum’n’bass, Dubstep, Breakbeat, Electro, abstract hiphop, grime,...) à Lyon depuis 2008. L’équipe, composée à la base d’Olivier et Julien, organise ses premières soirées Drum’n’bass Puzzle Rumble au Boulevardier dans le 2ème arrondissement de Lyon, puis, rapidement, déménage sur la Péniche de la Marquise pour devenir un rendez-vous régulier. Après une expérience aux Nuits Sonores en 2008 et une soirée pour la fête de la musique la même année, la sauce prend et la structure enchaîne les soirées, dont quelques unes au Rail Théâtre et la Jungle Calling au Ninkasi Kao : le but est de transformer le Ninkasi en une vraie jungle avec des bambous, palmiers,... et des danseurs tribaux. C’est le petit plus de ces soirées, c’est assez sympa, nous explique Gaël qui a rejoint l’aventure en dernier. Mais Totaal Rez ce n’est pas que de l’organisation de soirées, c’est aussi du booking avec pour l’instant trois artistes : Alvax au son techno-beat ; Salaryman et sa drum’n’bass made in France ; et Wii Skiller Krew, collectif de graphistes, informaticiens, monteurs ou amoureux d’arts en tout genre ; il y a aussi une partie label qui compte une sortie digitale Drum’n’bass et Dubstep par mois sur Believe et téléchargeable sur 70 plateformes musicales. Et la soirée Ninja Tune, c’est arrivé comment ?

“Au début, on voulait faire venir Amon Tobin mais ce n’était pas trop possible car on s’y est pris un peu tard. Du coup, comme on était en contact avec Ninja Tune, ils nous ont dit qu’ils fêtaient leur vingt ans cette année. C’est vrai que c’est le genre de choses auxquelles on pense pas forcément, les anniversaires, mais là c’est bien tombé finalement, et en plus, dans l’équipe, on est vraiment fans du label”, nous dit Gaël. Cette soirée, qui fût une grande réussite, autant en termes d’entrées (plus de 700 personnes) que d’organisation, regroupait Dj Spy, Nekoshan, la petite lyonnaise qui monte, Dj Vadim et sa compagne Yarah Bravo, l’électro-dubstep lancinante d’Eskmo, le trio déjanté de Brighton The Qemists accompagné ce soir-là par Mc Bruno (que l’on retrouvera en discussion un peu plus loin), ou encore King Cannibal et son ambiance Reggae Electro... Et pour le futur ? Totaal Rez y pense déjà. Ils comptent organiser un festival de Bass Music dès l’année prochaine sur Lyon. À suivre...

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DISCUSSION DISCUSSION

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Salle du Kao le 09/10/2010 par -HMK-

ien calés dans les loges du Ninkasi Kao, Dan Arnold, Leon Harris et Liam Black nous accueillent à BFrance, bras ouverts pour une petite discussion autour d’une bière. Le trio, qui se produit très rarement en a l’air impatient de découvrir le public lyonnais et d’exploser le dancefloor du Ninkasi, avec leur Drum’n’bass ultra-dynamique et à tendance rock ! Au programme : Ninja Tune, leurs remixes, Enter Shikari... ZYVA : Salut les gars ! Merci de prendre un moment pour discuter avec nous. Nous sommes très contents de vous voir sur Lyon ce soir pour cette belle soirée Ninja Tune. Vous venez d’arriver de Nancy, c’est bien cela ? Leon Harris : Oui, on est arrivé en début d’après-midi de Nancy, on jouait là-bas hier soir, c’était une très belle date aussi. On jouait au “Magic Miror”, c’est comme un gros cabaret, vous connaissez ? ZYVA : Oui oui, on connaît le concept. De nombreux festivals ont déjà fait appel à ces chapiteaux, c’est très joli. La salle était pleine ? L.H. : Oh oui, c’était plein à craquer, il y avait une super ambiance, les gens slammaient et sautaient dans tous les sens ! On espère que ça sera pareil ce soir ! (rires) ZYVA : Le contraire m’étonnerait franchement, vous proposez un son très dynamique, et pour votre nouvel album, il y a un côté très Rock aussi, le public sera sûrement aux anges ce soir. Liam Black : Oui, notre deuxième album a cette énergie rock que l’on aime reproduire sur scène. On s’est concentré sur les beats que l’on aimait bien sur le premier album et on les a utilisés en prenant d’autres directions. On utilise des éléments de studios et des instruments réels, ce qui fait qu’une batterie pourra être programmée par exemple, ou jouée, c’est pareil pour la guitare, la basse ou n’importe quel autre instrument. On travaille comme cela depuis toujours, ça nous laisse la possibilité d’être à la fois dansant et Rock & Roll.

ZYVA : Oui effectivement, on remarque particulièrement le coté dansant sur les titres avec Matt Rose, ce gars a une voix incroyable ! L.H. : Oui c’est dingue, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils nous accompagnent, avec Bruno, pour nos tournées généralement, mais pas ce soir. En fait, nous avons deux types de formation, une live et l’autre en Dj Set. Ce soir, Bruno chante avec nous en Dj set, et quand on le peut, on joue en Live avec différents vocalistes. On a plusieurs chansons avec des paroles et c’est assez important pour nous de pouvoir les jouer, et puis c’est très différent d’un Dj Set, il y a plus d’énergie. ZYVA : Il y a d’ailleurs Mc ID et Jenna G qui participent à votre dernier album “Spirit in the system”, ils chantaient déjà sur votre premier album. L.H. : Exact, on aime leur travail, alors on leur a proposé de continuer… ZYVA : … et un titre énorme avec Enter Shikari ! L.B. : Oui (rires). On est très content d’avoir fait ce titre avec Enter Shikari, on aime beaucoup ce qu’ils font. Ils sont très pris, je crois que cette année ils jouaient plus de 250 fois dans l’année, ce n’était pas joué d’avance. On voulait qu’ils viennent à la maison, au studio pour bosser, et puis on ne voulait pas qu’ils viennent simplement chanter, on voulait que Rory (ndlr : guitariste de Enter Shikari) vienne au moins jouer les parties de guitare. Finalement, on a réussi à faire ce titre, ils ont trouvé du temps pour nous. L.H. : On a fait pas mal de concerts avec eux, dont une tournée au Japon, ce qui nous a rapproché, et nous sommes devenus amis maintenant. Les ses-

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sions d’enregistrement en studio étaient donc assez relaxes, mais on a fait du bon boulot. Dan Arnold : C’est la première fois qu’ils font une collaboration comme celle-ci et c’était aussi notre première collaboration avec un groupe entier, et non pas juste un vocaliste, c’était un bon challenge. ZYVA : Enter Shikari commence à se faire bien connaître en France, est-ce que vous savez si la France, et son public, vous connaît aussi ? L.B. : Eh bien, à vrai dire, non. On n’arrive pas trop à savoir si les gens nous connaissent en France et s’il y aura du monde ce soir, qu’est-ce que vous en pensez ? ZYVA : Vous êtes certainement présents dans la partie la plus “alternative” des musiques actuelles, vous vous adressez à des gens qui connaissent bien la musique et vous participez, et Ninja Tune aussi, à la démocratisation de la Drum’n’Bass en France. De la même manière, vous êtes assez Rock dans l’esprit, ce qui fait que vous ouvrez de nouvelles frontières à la Drum’n’Bass, de nouvelles perspectives musicales. L.B. : C’est cool ! Tu sais, on essaie de faire quelque chose d’unique, autant sur scène qu’en studio, et ce n’est pas forcément toujours évident, il y a tel-

lement de musiciens et de Djs Drum’n’Bass qui proposent des choses fantastiques… Le plus souvent, on joue en Dj Set, mais on veut pouvoir présenter notre musique sous tous ses angles, passer d’un style à un autre rapidement avec beaucoup de feelings avec le public, passer de la Drum’n’Bass à l’Electro, pour voir comment le public réagit aussi. En fait, on improvise beaucoup et c’est souvent sur scène que l’on sait comment l’on va aborder le public, genre : là, oui oui, on peut envoyer la sauce ! (rires) L.H. : On a pas mal d’expériences en Dj Set, ce qui fait que l’on peut être assez réactif, on essaie de proposer un show de qualité, très entraînant où l’on peut faire des breaks ou partir en Electro à tout moment, mais ça demande beaucoup de travail en amont aussi. L.B. : Un des trucs aussi qui fait que le Live prend toute sa dimension, c’est le public qui te renvoie toutes les émotions par lesquelles il passe quand tu changes de style, et c’est dingue comme tu peux avoir cet esprit Rock même avec un DJ Set. ZYVA : La dernière fois que vous êtes venus en France (Ndlr : au Printemps de Bourges), vous avez commencé votre Set par un titre de The Mars Volta. L.H. : Oui, exact ! C’est marrant, j’allais t’en parler ! (rires) C’est typiquement le genre de groupe que tu vas voir en concert et qui te met une claque parce

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qu’ils passent d’un style à l’autre, et tu dis “allez les gars, balancez” ! On regardait un concert des Red Hot Chili Peppers l’autre jour à la télé, je crois que c’était un live à Amsterdam, il y avait une foule énorme. Ils enchaînaient les titres avec une puissance et une énergie sur scène tellement intenses que tu te demandes comment ils font pour tenir encore sur leurs deux jambes !

“On part dans tous les sens en concert et ça nous donne plein d’idées pour le studio !” ZYVA : Vous faîtes aussi beaucoup de Remixes, et de la même manière, vous abordez le remix dans différents styles. L.B. : Pour les remixes, on se base sur les éléments sonores avec lesquels on a l’habitude de travailler, mais on n’a pas d’approche stylistique particulière, on le fait comme on le ressent sur le moment. D.A. : Il y a un côté un peu expérimental aussi, on profite de partir de quelque chose que l’on ne connaît pas pour faire des tests. C’est aussi un moyen de trouver des idées que l’on développe sur nos titres par la suite. On apprend beaucoup de la construction de remixes. L.B. : D’ailleurs, on en a pas mal sur le feu, il faudrait s’y mettre les gars (rires). L.H. : On est en train de bosser sur un Remix pour South Central et un autre pour Enter Shikari, on va aussi remixer nos propres titres. Il y a certains titres de notre album que l’on aimerait retravailler pour qu’ils soient plus dancefloors. Parfois, on fait des morceaux qui ne sont pas tellement adaptés à nos concerts. Il faut admettre qu’il y a des titres qui sont plus en adéquation avec le Live, et d’autres que tu écoutes plus tranquillement. On a peut-être cinq ou six titres que l’on va jouer ce soir, qui ne sont pas sortis dans le commerce, et qui sont des morceaux retravaillés pour le Live. C’est délicat parce qu’il y a plein d’adaptations et de possibilités sur scène, on fait donc en fonction du public et de ses réactions. Pour vous dire, avant, on avait l’habitude d’avoir un set très préparé pour que ça soit parfait, et maintenant, c’est complètement l’opposé, on part dans tous les sens en concert et ça nous donne plein d’idées pour le studio ! (rires) L.B. : C’est clair ! Tu penses mettre un morceau juste plus cool après une grosse montée, et puis finalement, tu pars sur autre chose, ou l’inverse, et c’est vrai que la réaction du public est fondamentale, parce que des fois, tu t’attends à un retour du public et ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, le Dub Step est vraiment perçu de manière très différente en fonction des pays et des publics. On a remarqué que le public composé de jeunes devient dingue quand on passe de la Drum’n’Bass au Dubstep, et là tu te dis “génial, on refait la même chose demain à ce moment du live”. On a refait la même chose à Londres, et là, le public a réagi autrement, les gens sont devenus plus relaxes, comme sur un nuage.

Ce qui est marrant aussi, c’est que l‘on a l’impression que tout le monde en a pour son compte, certains dansent quand on est plus Hip Hop, d’autres quand c’est plus Drum’n’Bass, ou d’autres dansent parce qu’ils aiment le Dub Step. Au final, ce que l’on propose, c’est une forme de flexibilité et de combinaison de tout cela, c’est du Drum Step. Au fait, combien de temps on joue ce soir ? L.H. : Une heure. L.B. : Ok, eh bien tu vois, on a une demi-heure de set de préparé et on va l’allonger pour en faire une heure. Bon, il va y avoir pas mal d’improvisations ce soir, on espère juste que vous ne le remarquerez pas trop non plus et que notre Set sera fluide (rires) ! ZYVA : Là dessus, on vous fait confiance ! Avant de vous laisser, on voulait savoir ce que vous pensez des 20 ans de Ninja Tune ? L.B. : Cela fait cinq ans que l’on travaille avec Ninja Tune. On est des grands fans de Coldcut avant toute chose... L.H. : ... Amon Tobin et Kid Koala aussi L.B. : Oui, aussi. En fait, quand on a décidé de passer par un label, on voulait signer chez celui qui nous correspondrait le plus, et bizarrement, on s’est retrouvé chez Ninja Tune, alors que notre son ne correspond pas forcément à ce qu’ils font d’habitude. Je veux dire par là qu’ils ont toujours eu cette vision insolite de remarquer et de suivre des groupes peu communs, et c’est pour cela qu’ils sont là depuis 20 ans ! Et c’est cool d’être chez eux ! (rires) ZYVA : Ils ont de la chance de vous avoir aussi ! L.B. : C’est gentil, merci, on se sent chanceux aussi de faire partie de cette famille. D’ailleurs, ils viennent de sortir un livre pour leur 20 ans et on est dessus ! C’est génial parce que l’on se rend compte que l’on fait partie de leur histoire aussi. L.H. : Ouais, et si on ne marque pas les esprits, on pourra toujours dire que l’on est sur ce livre ! En plus, il coûte super cher, ce livre ! (Rires) ZYVA : Merci les gars ! Tous : Merci à vous ! Titre d’une chanson qui pourrait vous représenter vous ou vous votre musique : Rage Against the Machine - Killing in the name

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Spirit in the System Label : Ninja Tune www.theqemists.com


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CHRONIQUES D’ALBUMS Tricky | Mixed Race ı Label : Domino Déjà neuf albums, et toujours autant d’excitation à découvrir ce que l’ex-membre de Massive Attack nous a concocté, deux ans après un excellent “Knowle West Boy”. Tricky, le désormais parisien, nous offre donc sa dernière œuvre, appelée “Mixed Race”, en cette rentrée 2010. Tout commence par un Every Day, plus que classique, chanté par son désormais acolyte, Franky Riley, avec qui il a tourné pendant deux ans et qui, aujourd’hui, chante et compose les paroles de quelques titres, comme le fabuleux Ghetto Stars, teinté de violons ultra-mélodieux, et inquiétants à la fois. Puis, première surprise (qui n’en est finalement pas une, car on sait le Monsieur friand de gimmicks de morceaux ultraconnus) avec Kingston Logic, reprise de la Jamaïquaine Terry Lynn (qui reprend elle aussi le morceau Technologic des Daft Punk) sur lequel Tricky n’amène que sa voix. Fainéant le Bristolien ? Ensuite, on a droit à un titre un peu plus jazzy, avec Early Bird, puis Hakim, interprété subtilement par Hakim Hamadouche (pote de Rachid Taha) qui amène une petite touche orientale. Puis, soudain, la douce harmonie d’une boîte à musique arrive à nos tympans et sonne l’arrivée d’une nouvelle reprise, celle de Peter Gunn (thème repris par les Blues Brothers), dans la lignée de Wonder woman à l’époque de “Blow Back”. Magique. L’album se termine avec une touche de Bass Music 100% londonienne, avec le titre Bristol to London, rappé par son jeune frère Marlon Thaws, que Tricky considère comme l’un des meilleurs rappeurs de Londres (malgré son récent passage par la case prison, retardant ainsi la sortie de son premier album...) Allez, on ne va pas cacher que cet album n’est pas le meilleur de sa désormais longue carrière, malgré des morceaux magnifiques. Et la prochaine fois, espérons que Tricky nous fasse part de compos plus longues, parce que là, trente minutes pour dix titres, en période de crise, ça fait chère la minute... Jagunk

GUILT MACHINE | On This Perfect Day Label : Mascot Records

Arjen Lucassen alias Ayreon est de retour ! Et quel retour ! Une production superbe (mixages et effets excellents) rappelant Pink Floyd ou les albums les plus progressifs de Porcupine Tree. On y trouve également des échos d’Arena et même de Queen (je pense aux vocaux). Par conséquent moins métal que ses productions précédentes. Ou plus progressif si vous préférez. Que demander de plus ? Ecoutez le quatrième morceau intitulé Season of Denial : c’est un vrai bijou ! Même remarque pour le dernier, Perfection. “On This Perfect Day” a certainement été enregistré un... ‘jour parfait’ ! Le meilleur CD prog du moment, en tous cas ! J’ai eu le plaisir, l’honneur et l’avantage de rencontrer Arjen à la gare Lyon Part-Dieu (merci, l’ami Roger !) il y a quelques années, lors d’une tournée promotionnelle. Cela ne s’invente pas. Un grand moment avec un grand monsieur. A tout point de vue : il doit bien faire deux mètres de haut ! Un homme à la fois charismatique, passionné et timide. Notre entretien a duré presque une heure au lieu de la demi-heure convenue : un moment rare et intense. Cet homme doué est donc de retour avec six morceaux, six cristaux étincelants ! Six mélodies et six arrangements de toute beauté. Vous ne me croyez pas ? Faites écouter ce disque à un amateur de rock lambda et vous serez étonnés par sa réaction positive. Ce fut le cas de mon épouse par exemple ! En un mot, rien qu’un seul, essentiel ! Roland Roque

Kings of leon | Come around sundown Label : Columbia

Deux ans après le succès international de leur quatrième album, “Only by the night”, les frères Followill sont de retour le 18 octobre avec un nouvel opus intitulé “Come around sundown”. Enregistré aux Avatar studios de New-York autour de la même équipe, les producteurs Angelo Petraglia et Jacquire King, ce nouvel effort studio reste dans la parfaite lignée du précédent album entre blues et rock garage. L’album s’ouvre tout en douceur sur le titre The end qui nous amène directement sur le premier single et futur hit du nouvel album, Radioactive. Dans ce titre, on retrouve le riff tranchant des deux guitares ainsi qu’un refrain rageur qui nous restera aisément dans la tête dès la première écoute. Mais on ne peut pas parler de Kings of Leon sans parler de la voix de Caleb Followill, une voix sans cesse à la limite de la rupture, tourmentée et troublante, nous faisant partager toute l’émotion qui habite le leader des Kings. L’efficacité de certains titres tels que Pyro, No money ou encore Birthday, nous promet encore quelques lives mémorables. Quelques titres nous permettent de respirer un peu et redescendent légèrement le rythme de l’album comme The face au milieu, puis Beach side un peu plus loin. Mais ça ne dure jamais trop longtemps. Les guitares saignantes reprennent vite le dessus. Ce nouvel album est rempli de petits riffs, couplets ou encore refrains qui ne vous quitteront plus une fois écoutés. Le dernier titre, Pickup truck, en est le bon exemple : Une seule chose à faire une fois l’avoir écouté : appuyer sur replay ! Kymmo

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N’relax | Oak tree ı Label : Grolektif

The Black ANgels | Phosphene Dream Label : Blue Horizon Ventures

Attention, pépite locale ! Pour leur second album nommé Oak Tree, N’Relax nous offre une pop douce et imagée. Leur musique ? Une délicieuse trame basse-batterie-trompette ornée de broderies de voix et de “petits instruments” (sic), sans fioritures inutiles. Morceau d’ouverture, Bright Sun laisse toute la place à la voix de Marine, chanteuse du groupe, une voix grainée et haut-perchée, envoutante. L’ambiance générale de l’album reste insaisissable, en équilibre fixe entre consistante légèreté et gravité aérienne. Un mystique quasi-cocorosien d’autant plus perceptible sur les titres francophones tels que La treille des rêves. Mais N’Relax c’est aussi des titres lumineux dont la publicité ne tardera pas à s’arracher les droits. En première ligne, on compte, entre autres, le réussi L’horloge et Goldflecked à l’amusant parlé-chanté. Le disque idéal pour traverser l’hiver en douceur, avant que chaque titre ne dépérisse, associé de force par votre esprit à un baril de lessive ou une barre minceur insipide. Milk Allen Jones

Love amongst Ruin | Love amongst ruin Label : Ancient B Records / EMI

Après 11 ans de bons et loyaux services au sein du groupe Placebo et viré par Brian Molko, le priant de se retirer du groupe, Steve Hewitt rebondit avec sa nouvelle formation, Love Amongst Ruin. Inspiré d’un poème romantique de Robert Browning, auteur du XIXe siècle, le nom du groupe nous promet déjà une atmosphère mélancolique. A l’écoute de ce premier album, on peut remarquer un coté très électrique, voire métallique, à mi-chemin entre le stoner et le rock musclé des années quatre-vingt-dix. Le premier titre de l’opus en est le bon exemple : So sad (Fade), premier single du groupe. Le genre de titre qui nous envoie ses gros riffs de guitares soutenues par une batterie plutôt simple mais plus que présente. Un peu plus loin dans l’album, Running qui flirte avec le métal sur les parties de guitare et la voix de Steve Hewitt vient assombrir encore le tout. D’un coté on retrouve une influence Rock très énergique et plutôt sombre, de l’autre, plutôt mélancolique, rempli de nuances à l’instar d’Heaven & hell ou encore Away from me. Enfin, Love song, magnifique ballade au piano, conclut ce très bon premier album. Entre dépression, hystérie et énergie, Love amongst ruin arrive avec un premier disque de très bonne facture, sortant du rock british habituel et mêlant à la perfection mélodie et énergie. Une nouvelle aventure commence pour Steve Hewitt, espérons qu’il ait la même réussite que dans le passé ! Kymmo

Le rock psychédélique est définitivement de retour. Les mecs d’Austin nous prouvent qu’on peut encore innover sans passer par l’électro ! Plus subtilement engagé que “Passover” et “Directions To See A Ghost”, les deux premiers albums, “Phosphene Dream” marque un tournant dans l’évolution du groupe. Moins glacials, plus abordables mais toujours torturés, les morceaux offrent tous deux ambiances distinctes où chaque musicien est à sa place. La basse est rapide et précise, les guitares saturées et l’orgue ajoute un côté sixties qu’on ne leur connaissait qu’à moitié. Comme s’ils avaient enfin décidé de revendiquer, d’assumer leurs influences. Et si l’on ne tend pas l’oreille, on a parfois l’agréable impression d’entendre les Jefferson Airplane ou d’obscures faces B des Beatles. Des refrains à vous filer des frissons, des nappes distordues et planantes : un album qui dégage une puissance transcendantale à couper le souffle. Seul bémol : la longueur. A peine quarante minutes de son, contre soixante minutes en moyenne pour les deux précédents ! Anto

Les Tit Nassels | même pas mal | Label : AT(h)OME Les Tit Nassels, c’est le duo roannais de chanson française qui traverse le temps avec aujourd’hui plus de dix ans d’expérience derrière lui. A l’écoute de ce dernier album “Même pas mal”, on s’aperçoit rapidement que l’atmosphère musicale est toute définie dans le titre. De la chanson à textes, sentimentaliste à la limite de l’excès, avec le risque de tomber parfois dans la sensiblerie. Les thèmes sont ceux de la vie, sérieux ou plus légers, tels que le cap de la trentaine, la critique de notre gouvernement actuel, la rupture, ou encore, plus insolite, le fait de ne pas avoir faim au moment de passer à table... oui, tout y passe. Alors qu’est ce que “Même pas mal” a de nouveau à nous offrir ? A priori, pas grand chose. Pour les nostalgiques de Sinsémilia, la voix d’Axi leur rappellera très certainement leurs années boutonneuses, et Sophie avec son timbre rétro renforce la sensation que ce groupe aurait certainement plus facilement trouvé son public il y a une dizaine d’années. Et même si un effort est fait dans la variété des instruments qui figurent sur cet EP, accordéon, kazou, melodica, c’est encore trop peu pour faire de cet album des Tit Nassels l’album avec un grand L. Malgré tout, c’est un projet bien ficelé, qui fera certainement ses preuves en live car le public est bien là, préparé grâce à des Brune ou autre Renan Luce. Et oui, il y a encore de la place pour un groupe de plus dans le nouveau business du retour de la chanson “franchouillarde”. Mélo

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CHRONIQUES de Concerts

Limp Bizkit Transbordeur | Lyon | 09/09/2010 Texte et photos : Kymmo

D

imanche 9 septembre, c’est la rentrée au Transbordeur. Pour ouvrir la saison 2010/2011, on a le droit au retour sur scène des Américains de Limp Bizkit qui nous font l’honneur de leur présence à Lyon : en effet on ne peut les voir que sur deux dates en France ! Pas mal pour se mettre en jambes. Pour commencer la soirée, les Gallois de The Blackout prennent possession de la scène du Transbordeur et nous gratifient d‘une grosse demie heure de rock entre emo et post-hardcore. Le groupe a un peu de mal à déchaîner le public du Transbo. Mais plus le concert avance et plus le public se déride. Il est 21h passées, c’est au tour de Limp Bizkit de faire son show : les lumières s’éteignent, et laissent place à Pure imagination, intro de 2-3 minutes, qui accompagne le groupe pour son entrée sur scène. Puis les lumières s’allument en même temps que résonnent les premières notes de guitare de Why try, titre extrait du prochain album de Limp Bizkit. Ce nouveau titre est très bien accueilli par le public Lyonnais et lance parfaitement le concert. Le groupe est plutôt en forme, Wes Borland, sous son masque, enflamme le public avec ses riffs ravageurs, pendant que Fred Durst, casquette visée sur la tête, harangue la foule surexcitée. Le concert avance et les tubes défilent, My generation, My Way, Rollin’ ou encore Behind blue eyed, tout est là pour faire plaisir au public lyonnais. Les premières notes de Break stuff retentissent, annonçant par la même occasion la fin du concert après plus d’une heure de spéctacle. On arrive à la fin et aux fameux rappels, qui commencent très forts par Take a look around, pour finir avec l’excellente reprise de George Michael, Faith. Quinze ans après sa formation, le groupe n’a presque pas perdu de son énergie et de sa générosité. Même si tout n’était pas parfait, Limp Bizkit aura certainement marqué la plupart des fans lyonnais présents ce soir. Maintenant il ne reste plus qu’à attendre leur nouvel opus “Gold Cobra”.

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Pendulum

Shout Out Louds

Transbordeur | Lyon 10/10/2010

Marché gare | Lyon | 16/10/2010

S

Kymmo

amedi soir pluvieux sur Lyon, rien de tel pour aller voir un bon concert ! Alors rendez-vous au Marché Gare pour le concert des Suédois de Shout out louds. La soirée commence tout en douceur avec les Parisiens de Baden Baden et leur folk-rock mélodieuse et mélancolique. Un set propre et prometteur qui présente parfaitement au public lyonnais les titres de leur premier EP “78”. Il est 22h, le Marché Gare est bien plein : des Lyonnais bien sûr, mais aussi des Anglais, des Allemands et des Suédois sont de la partie. Un public cosmopolite et surchauffé attend avec impatience le quintette originaire de Stockholm. Le concert commence par l’excellent 1999, premier titre de leur nouvel album, puis les titres de “Work”, dernier album en date, défilent. Le public est en ébullition dès le début du concert et reprend les refrains pop des 5 suédois. Le groupe semble très heureux de l’accueil que lui a réservé le public Lyonnais et il le lui rend très bien au travers des chansons à l’énergie pop parfaite telles que Tonight I have to leave it ou encore Fall hard. Le concert se finit par The comeback, un des titres phares de leur premier album, puis le groupe revient sur scène avec LE titre qui les a fait connaître, Please please please. La soirée se conclut par Walls, qui annonce la fin de la tournée française des Shout out louds qu’on a déjà hâte de retrouver. En attendant leur retour à Lyon, il faudra se contenter de leur très bon troisième album “Work”. Kymmo

A

Kymmo

près trois albums, des dizaines de singles, une omniprésence en top des charts anglais pendant des semaines, inutile de préciser que les Australiens de Pendulum étaient ultra-attendus sur notre sol, et encore plus dans notre “petite province lyonnaise”. C’est donc sans surprise que le public rhône-alpin (et Suisse aussi apparemment) se déplaça en masse ce dimanche 10 octobre au Transbordeur, même s’il tarda à venir puisque les Anglais de South Central introduisirent la soirée avec leur set dj efficace : remix Daft Punk et autres Prodigy devant seulement deux à trois cents personnes... Passé ce petit moment dancefloor, les Pendulum font enfin leur apparition sur scène. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ne font jamais dans le détail, et rentrent rapidement dans leur sujet. Les basses sont lourdes, les beats incisifs, et Ben Mount le Mc (arrivé en 2006 dans le groupe), nous communique rapidement son énergie et sa bonne humeur. Les djeun’s (et les moins jeunes aussi) sautent dans tous les sens, et rapidement le Transbordeur sue à grosses gouttes. Heureusement, de temps en temps, les passages vocaux et guitares de Rob Swire (leader de la formation), plus discrets que son camarade, sont là plutôt pour apaiser l’ambiance (si on peut dire ça). Niveau composition, on aura le droit pendant l’heure et demi de show à un florilège de ce qu’ils ont fait de mieux en trois opus : Crush, The Island Part 2, Propane Nightmares, ou encore Tarantula LE titre électro-reggae du premier album, le Fasten Your Seatbelt featuring Freestylers et le remix de Prodigy : Voodoo People. Le mot de la fin (à quelques mots près) pour décrire cette soirée sera pour Ben : “ce soir c’est mieux que Paris”. De rien. Jagunk

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DISCUSSION

Quadricolor

DR

Rock en Seine, Paris, le 28/08/2010 par -HMK- / Photos live : Kymmo

uadricolor est une jeune formation rock des plus atypiques qui devrait faire couler beaucoup d’encre Q dans les prochains mois : d’abord, ils sont cinq à composer (avec Sylvain, le parolier) mais c’est à quatre qu’ils se retrouvent sur scène. Ils arpentent d’autre part les couloirs des conservatoires de musique depuis leur plus jeune âge. Résultat ? Une rythmique rock bien travaillée avec des arrangements vocaux à en rester scotché, le tout agrémenté d’une maturité scénique indiscutable. Nos virtuoses, actuellement en tournée française, seront sur Lyon le 3 décembre, pour un concert au Marché Gare. Nous avons eu le plaisir de les entendre lors de leur passage à Rock en Seine à la fin de l’été. Retour sur ce petit échange bien sympa avec David, Guillaume, Billy et Romain. ZYVA : C’est bien sympa de se caler un moment ensemble avant que vous n’enchaîniez votre promo. Vous êtes assez demandés par les journalistes, on parle pas mal de vous en point presse. D : Ben oui apparemment, on a halluciné quand on a vu le nombre d’interviews de prévues. On ne s’attendait pas à tout cela. On a vu qu’il y avait une conférence de presse aussi juste après et ça non plus on n’avait pas prévu, mais c’est cool (rires) C’est assez nouveau, donc particulier pour nous, on se prête au jeu, c’est rigolo ! ZYVA : Vous venez de Nice, ça fait une bonne distance à faire jusqu’à Paris. D : On commence à connaître pas mal le Nice-Paris en TGV... Billy : 6 h de trajet ! D : Oui, ce n’est pas la porte à côté, du coup, ce qui est un peu chiant, c’est que l’on n’a pas souvent notre matériel ; mais bon c’est le prix à payer quand tu habites un endroit où il fait beau souvent et où il y a la plage (rires). Estelle de l’Agence Ephélide, que l’on remercie au passage ainsi que toute l’équipe, vient demander une info au groupe. ZYVA : Salut Estelle tu es en direct, un petit mot ? Estelle : Ah non non ! Pardon ! (rires) (Elle file) ZYVA : Ce n’est rien. Alors oui, les trajets sont durs à enchaîner... Tu m’étonnes et ce soir rebelote, vous partez en train ? D : Et oui ! En train, avec nos affaires dans le métro…

et notre mal de dos (rires). On rentre lundi sur Nice. ZYVA : Parlons un peu de ce que vous venez de faire sur scène. D’abord, j’ai trouvé ça court, bien dommage que vous n’ayiez pas pu jouer plus longtemps. D : Ah oui, c’était court pour nous aussi ! C’est très troublant de partir au bout d’une demi-heure, de laisser toute cette foule qui en veut encore. C’est stressant et un peu bizarre aussi parce que... c’est super important, c’est une grande scène et une belle date, mais c’est d’autant plus frustrant de prendre le TGV pendant six heures pour jouer une demi-heure. On a déjà fait beaucoup de sets d’une demi-heure parce que l’on a fait beaucoup de premières parties, des tremplins ou des concours donc on a un peu l’habitude. ZYVA : Et cela fait combien de temps que vous faites toutes ces dates de premières parties ou de tremplins ? Parce que jouer à Rock en Seine, c’est quand même une sacrée reconnaissance de votre travail. D : Ah oui c’est une réussite, c’est un peu l’aboutissement d’une étape, on a franchi un seuil et on espère que ça va continuer. Cela doit faire un an que l’on fait des concerts plus importants dans de plus grandes salles. Avant on jouait essentiellement dans des petites salles. On a beaucoup tourné dans notre région dans des MJC et notre première grosse scène, c’était le Printemps de Bourges. ZYVA : C’est là que l’on vous a vu pour la première fois sur scène avec l’équipe ZYVA, ça vous a amené quoi de plus le Printemps de Bourges ?

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DISCUSSION D : Ça nous a amené beaucoup de contacts de salles dans toute la France et c’est pour cela que l’on a pas mal de dates à la rentrée, jusqu’en décembre.

ZYVA : Ah oui ça se voit ! (rires) Alors comment se passe la suite, là vous allez enchaîner avec la conférence de presse et après, vous repartez ? D : Ah, on reste pour voir Arcade Fire ! B : Ouais... Moi je ne suis pas trop fan, j’aurais préféré autre chose. D : Attends, moi, je suis fan depuis 2006, ils méritent leur succès.

ZYVA : Dont une à Lyon le 4 décembre avec Born Rufians. Tous ensemble : Ouais ! Ca va être génial ! D : C’est au Marché Gare, faut absolument que ZYVA soit là ! (rires) ZYVA : On y compte bien ! Et vous faites la tournée avec eux ? D : On a juste deux dates avec eux, celle-ci et la veille à Paris à la Maroquinerie. Oui, c’est cool, ça c’est fait assez naturellement et comme notre tourneur travaille aussi avec eux, les connections ont pu se mettre en place. C’est bien, on adore ce groupe et Warp aussi, leur label, on est vraiment très content ! ZYVA : Ok, autre chose par rapport à ce que nous avons vu sur scène : vous proposez quelque chose d’assez particulier et vous avez déjà de l’expérience techniquement parlant, vous semblez vraiment être à l’aise sur scène. D : Ben voilà on est jeune, mais on ne se considère pas forcément comme des jeunes scéniquement parce que l’on a eu la chance d’avoir tous été au Conservatoire, donc la musique on en fait depuis que l’on est tout petit. On a déjà fait des auditions de piano ou des trucs comme ça devant un public. Bon, c’est différent, mais la musique, on baigne dedans depuis petit donc on a la chance de plutôt bien jouer. ZYVA : Je vous trouve sacrément modestes sur ce coup là, parce que l’on a vraiment été surpris par la qualité technique sur scène, chapeau ! D : Tu vois c’est marrant, parce qu’il y a une période où l’on nous reprochait de trop être sur les notes, de trop vouloir être parfaits. On a donc fait un travail de... Comment dire...

ZYVA : Faire la couverture de Télérama ça aide aussi, ça ramène un public qu’ils n’auraient peut-être pas eu sans cette publication, non ? D : Oui peut-être, après, il y a tellement de paramètres, regarde, Kaiser Chiefs, leur dernier album a fait un bide en France par rapport aux précédents et pourtant ils jouent toujours dans des stades en Angleterre ! (rires) Sinon on aurait bien voulu voir Kele mais c’était hier, il paraît que c’était bien. ZYVA : Oh oui, je dirais même énorme, grosse claque pour ma part mais beaucoup de basses... Et là, il va y avoir Queen Of The Stone Age. D : Ça, ça rock bien ! Je ne suis pas fan de tout ce qu’ils font mais au moins ça envoie ! ZYVA : On confirme ! On va vous laisser commencer votre conférence les gars, merci beaucoup pour votre accueil ! D : Merci à vous ! B : On se revoit sur Lyon en décembre ! Titre d’une chanson qui pourrait vous représenter vous ou vous votre musique : Klaxons - Eckos On aime beaucoup ce qu’ils font et l’attitude qu’ils ont sur scène.

ZYVA : De “on y va un peu plus avec les tripes ?” D : Ouais, plus rock, plus crade quoi ! Guillaume : On loupe une note, et bien ce n’est pas grave, on essaie d’en louper deux autres (rires) ! D : De par notre éducation, on a l’habitude de vouloir bien faire sonner toutes les notes, on n’avait pas ce côté un peu “méchants garçons” quoi... Maintenant, on est des vrais Bad boys. (rires)

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Euphony EP myspace.com/4quadricolor4


DISCUSSION

Tacheles, symbole de la culture alternative berlinoise, en danger ?

Par Tobi

YVA s’exporte à Berlin ! Depuis près de deux ans déjà, ZYVA est à l’affût dans cette ville chargée Zstructures... d’histoire et de musique. Au programme de chaque numéro : découverte des lieux musicaux, groupes, Une manière pour nous, de vous donner envie de découvrir cette ville particulière ! “Berlin calling Berlin ruft”.

Nous sommes en 2010 après Jésus-Christ. Tout le quartier “Mitte” (au centre de Berlin) est occupé par les touristes, les enterrements de vie de jeune garçon et les pub-crawls. Tout ? Non ! Un immeuble peuplé d’artistes farouches résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour ces artistes : l’immeuble qu’ils ont appelé “Tacheles” ne leur appartient pas. Ils ont commencé à l’occuper il y a 20 ans, et petit à petit, l’ont transformé en maison d’artistes. Et comme toujours, à Berlin comme ailleurs, le propriétaire s’est rendu compte que ce terrain pourrait devenir très lucratif, en transformant ce berceau de la vie culturelle en un hôtel, des bureaux ou un loft. Mais pour ça, il fallait d’abord déloger les squatteurs... Mais cette situation n’est pas franchement nouvelle à Berlin, puisque de tout temps, on a toujours essayé de déloger les squatteurs. C’est ce qui en fait un lieu unique, d’ailleurs ! Le “Tacheles” se situe dans la “Oranienburger Straße”, un lieu cité dans tous les guides touristiques de Berlin et considéré comme le must si l’on recherche le charme de la grande ville et la “vraie scène” berlinoise. Pourtant, pour tous ceux qui restent plus qu’un week-end, cette rue est plutôt insupportable. Elle est surchargée de nombreux bars et restaurants destinés aux touristes qui envahissent la rue chaque vendredi et samedi soir. À la base, le “Tacheles” est un ancien grand magasin qui n’a jamais été rénové. La cage d’escalier sent le vomi et l’urine, et elle est envahie de flyers et d’affiches scotchées directement sur le mur. Des

bars se situent aux premier et dernier étages, et entre les deux se trouvent les artistes qui ont installé leurs ateliers. Derrière l’immeuble se trouve une cour immense, où des concerts et des expositions ont lieu. D’un point de vue musical, le club “Zapata” est le plus intéressant. Quasiment chaque soir, un concert est organisé et on peut y trouver tous les genres musicaux possibles. De nombreux groupes inconnus, qui n’ont pas la possibilité de jouer dans les clubs conventionnels, donnent leurs premiers concerts dans ce club, ce qui est attrayant pour chaque amateur de musique ouvert d’esprit. Mais la culture n’est pas la seule chose qui caractérise cet endroit, c’est aussi un lieu hautement historique. Il représente une période de l’histoire de cette ville pendant laquelle chaque personne pouvait occuper son espace comme il le voulait, car l’administration était quasi-inexistante. On squattait un espace délabré par la guerre et on le transformait en quelque chose de nouveau, d’innovant ou de culturel. Malheureusement, ce temps-là est dépassé depuis longtemps, les vieux bâtiments ont été rénovés progressivement et il n’y a presque plus personne qui organise encore de grandes soirées ou des concerts illégaux. C’est exactement pour cette raison qu’il est important de protéger des endroits comme le “Tacheles”, afin de se rappeler que les choses se passaient différemment avant. Au jour d’aujourd’hui, le “Tacheles” n’est toujours pas vidé...

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LEWIS TRONDHEIM Par Coquin / Photo : Duffour

culte et prolifique ce mois-ci dans Zyva ! ALewisuteur (près de 150 albums publiés depuis 1990) Trondheim, créateur des “formidables aven-

tures de lapinot” et de la série “Donjon”(entre autres), récompensé en 2006 par le grand prix de la ville d’Angoulème, répond à quelques questions sur ses liens avec la musique ! ZYVA : Quel est l’apport de la musique dans ton travail ? Lewis Trondheim : Aucun. Je travaille en silence parce que j’improvise mes histoires. Si j’écoute de la musique, ça va me troubler si c’est des chansons, ou m’influencer selon la tonalité musicale. ZYVA : Quelles sont tes influences ou tes artistes cultes sur le plan musical ? L.T. : Ha ha ha... Ennio Morricone. Et Henry Mancini. J’aime bien les musiques de films. Mais en fait, j’aime bien de tout. Mais pas longtemps. Il faut que je zappe. Je ne suis pas du tout un esthète, à me servir un vieux whisky, me caler dans un fauteuil en cuir et écouter un disque. J’écoute plus de podcasts d’émissions radio que de musique.

ZYVA : Que t’apporte le fait de jouer d’un instrument par rapport au dessin ? L.T. : Une autre possibilité de création et une détente. Pas question d’en faire un métier ni de m’enregistrer sur Garage Band avec plein de pistes. Il faut que ça reste un plaisir.

ZYVA : De quel(s) instrument(s) joues tu ? L.T. : Ukulele. Parce que c’est pas trop compliqué. Ça me détend les doigts et l’esprit entre deux pages. Et finalement, avec José Parrondo, on a composé et joué le générique du dessin animé “Allez Raconte”.

ZYVA : Tu as participé en 2006 à une émission de télévision avec la chanteuse et guitariste du groupe Wir Sind Helden, Judith Holofernes. Quels souvenirs gardes tu de cette rencontre ? L.T. : Un très bon restaurant, un très bon vin, et avoir fait du trampoline un peu bourré. Et puis Judith était très sympa.

ZYVA : Quel matériel (marque de guitares, type de Ukulele...) utilises-tu généralement ? L.T. : J’ai un ukulele fait par un luthier qui s’appelle Dominique Chevalier. Les cordes GEA sont celles de viole, et le C est un sol 7e filé Savarez. Il sonne pas mal.

ZYVA : Penses tu qu’il est possible de bien “exprimer” la musique en bande dessinée ? L.T. : On peut rapprocher une sorte de free jazz à l’improvisation. Et il y a aussi un rythme à donner à la lecture en bd. Mais la lecture étant active et l’écoute passive, il y a peu de passerelles.

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Extraits DE DISCUSSIONS

[...]

Avec ZYVA, pas d’interview, que des discussions. Un seul principe : tout ce qui est enregistré est retranscrit à l’identique, nous finissons toujours par la même question.

Retrouve la suite sur

WWW.ZYVAMUSIC.COM,

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LES COWBOYS FRINGANTS

A l’hotel | 06/02/2009 ZYVA : Votre tournée “écologique” doit être une sacrée organisation et logistique. Ça doit vous prendre du temps ? Marie-Annick Lépine : Notre bassiste, Jérome Dupras, fait en parallèle son doctorat en environnement, donc il est un peu notre référence dans les projets du groupe. On ne fait pas n’importe quoi ! Il connaît très bien le sujet ! Le calculateur que l’on utilise, par exemple pour la tournée pour calculer nos dépenses en Co2, c’est Jé(rome) qui l’a fait, et on va le mettre à disposition gratuitement sur notre site pour les groupes qui le voudront.

Cosmos 70

La Plateforme| 20/01/2008 ZYVA : Votre nom est assez “cosmique” ! Didier : Le nom en fait vient du titre d’un morceau qui est devenu le nom du groupe ensuite. ZYVA : De quel groupe ? Didier : Ça vient d’un sample qui vient d’un vinyl promotion d’un lecteur vinyl Grundig dans les années 70, et c’est l’intégrale de l’atterrissage d’Apollo sur la lune ! On avait samplé les dialogues entre la Terre et la navette spatiale, du coup on a gardé le nom mais depuis le morceau est passé à la trappe !

ABD AL MALIK

Fêtes Escales - Vénissieux | 14/07/2007 ZYVA : Qu’est ce que tu penses que les gens voient en toi ? Comment tu expliques un peu le succès que t’as depuis 1 an ? Abd Al Malik : Je pense qu’un succès ça s’explique pas vraiment, on peut plus facilement expliquer un échec. Je pense que ça correspond à quelque-chose qui est de l’ordre de l’air du temps, quelque-chose qui est de l’ordre du besoin, ou de non-dits... On a envie de quelque-chose et tout d’un coup on synthétise ces choses là, c’est accidentel en fait. Et j’ai le sentiment que j’arrive à un moment où on a besoin d’une certaine parole, d’un certain... Mais moi, comme je parle et comme je suis, y’a longtemps que je suis comme ça. Et j’étais pareil dans mon disque d’avant et j’en ai vendu 5.000, je suis pareil dans l’autre et y’a plus de 200.000 personnes qui tout d’un coup...

Birdy Nam Nam

Printemps de Bourges | 15/04/2006 ZYVA : Les Svink’ ça rapporte plus que Birdy Nam Nam ? DJ Pone : Non c’est pareil ! Little Mike : Oui mais tu prends plus d’argent sur les cachets avec Svinkels que Birdy Nam Nam ! DJ Pone : A 30 euros près ouais Little Mike : oui ben 30 euros, c’est 30 euros... (Rires)

Retrouvez nos dernières rencontres : Pendulum, Dj Vadim & Yarah Bravo, Adam Kesher, Minitel Rose... www.zyvamusic.com

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TEZZ CTE TAC NTA ON C CO ! ! S S U OU N NO

AGENDA CONCERTS Distribuer le mag, ça vous tente ?

ZYVA met en place une équipe de distribution pour diffuser son magazine tout au long de l’année : à l’entrée ou à la sortie de concerts, lors de festivals, pendant des évènements culturels... On vous demandera aussi d’en déposer quelques-uns dans différents lieux de passage lyonnais. En échange, ZYVA vous offre : T-shirts, stickers, stylos et des places de concerts (suivant disponibilités). Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous le faire savoir à contact@zyvamusic.com

LYON NOvembre 01/11

Morcheeba + Moonpix Recorder (Trip Hop) Transbordeur / 31€ / 20h Elysian Fields + Milkymee (Pop rock - Chanson) Hot Club De Lyon / 22€ /

02/11

Wasp (Métal) Ninkasi Kao / 27€ / 19h Justin Nozuka (Pop Rock) Transbordeur / 28€ / 20h

Wax Tailor + ASM - A State of Mind (Trip Hop DJ) Salle 3000 / 30 à 37€ / 20H30 BIG TINNITUS : Jim Jones Revue + Frustration + The Rippers (Rock) Le Clacson / 11€ / 20h

TRANSVOISINES : Anna Aaron + N’Relax (Jazz) Marché Gare / 9€ / 20h Puggy (Pop Folk) Transbordeur / 25€ / 20h30 HARCORE SLAVEY TOUR : Hellfish + Pattern J + Radium (Electro) Ninkasi Kao / 12 à 14€ / 23h

Stolen Memories + Eclips Theory (Métal) Lyon’s Hall / 5€ / 20h30

15/11

Rahzel + Oddatee (Rap) Ninkasi Kao / 18 à 22€ / 20h

Patrice (Reggae) Transbordeur / 28€ / 20h30

16/11

Shakira (Rock Rn’B Latino) Halle Tony Garnier / 45 à 62€ / 20h

Alina Orlova + Scout Niblett (Pop - Folk) L’Epicerie Moderne / 14€ / 20h30 Tricky (Trip Hop) Transbordeur / 24€ / 20h30

17/11

Linval Thompson + The Mighty Diamonds (Reggae) CCO / 20€ / 20h Two Door Cinema Club (Rock) Transbordeur

The Wedding Present + Troy Von Balthazar (Pop Rock) L’Epicerie Moderne / 15€ / 20h30

07/11

JUST ROCK : Izia + Fake Oddity+Ladylike Dragons (Rock) Transbordeur / 24€ / 20h Heliogabale (Noise-Pop) Sonic / 21h

Beat Torrent + Lexicon (Electro - Hip Hop) Ninkasi Kao / 19 à 22€ / 19h30 Otchoz (Chanson) A Thou Bout D’Chant / 13€

Jean Michel Jarre (Electro) Halle Tony Garnier

The Hundred in The Hands (Electro) Le Radiant / 15 à 27€ Civil Civic (Rock) Sonic / 21h Lords (Métal) Métal Café

18/11

Theron (Métal) Transbordeur / 28€ / 19h Belleruche (Hip Hop) La Plateforme / 14€ / 20h30 RIDDIM COLLISION : Brian Damage + Webcam Hifi (Electro+Dub Uk) Marché Gare

19/11

03/11

04/11

/ 51€ à 83€ / 20h

June&Lula + Susheela Raman (Chanson / World) L’Epicerie Moderne / 16€ / 20h30 Jérémie Kisling (Chanson) A Thou Bout D’chant / 13€ BIG TINNITUS : Irritones (Punk-Rock) Le Trokson / 8€ Aaron Parks (Jazz) Hot Club de Lyon / 15€ / 21h30

Ryan Leslie (Hip-Hop) Ninkasi Kao / 30€ / 19h30

09/11

/ 20h30

10/11

/ 12 € / 20h30

Jaffinson + Loony Wise Men + Kanthos (Electro) La Marquise / 6€ / 23h

Stephan Bodzin (Electro) Ninkasi Kao / 13€

Jérémie Kisling (Chanson) A Thou Bout D’chant / 13€ / Deep Purple + The Running Birds (Rock) Halle Tony Garnier / 45€ à 62€ / 20h Benjamin Fincher + Tindersticks (Chanson + Rock) L’Epicerie Moderne / 16€ / 20h30 Faik (Rock) Ninkasi Gratte Ciel / Gratuit / 21h BIG TINNITUS : Araban + Mama Rosin (SurfRock/Blues) Le Trokson / 5€ RIDDIM COLLISION : Kelpe + Jazzsteppa + Paral-lel + L’Oeuf Raide... Marché Gare /

EASTPAK ANTIDOTE TOUR : Sum 41 + Riverboat Gamblers + Veara + Black Pacific (Punk Rock) Transbordeur / 24€ / 19h Pierpoljak (Reggae) Ninkasi Kao / 25€ / 20h Jesus and The Gurus + Karbu 38 (Dark Electro) Lyon’s Hall / 13€ / 20h30 Arcane (Rock) Nakamal / 5€ / 20h30 Ultrazeen (Métal) Métal Café Jackson (Electro) La Plateforme / 14 € / 22h30

05/11

15€ / 20h30

06/11

Bitch n Dolls (Métal) Métal Café / 7€ / 20h Jérémie Kisling (Chanson) A Thou Bout D’chant / 13€ Kool Shen + Kenza Farah + Ol Kainry + Phil Darwin (Rap) Double Mixte / 30 à 37€ / 19h

/ 23h30

12/11

13/11

Féfé + Karimouche (Rap - Chanson) Transbordeur / 22€ / 20h Dub Addict Sound System (Electro) Le Clacson / 7€ / 22h Wise Guys (Rock) Nakamal / 5€ / 20h30 Hotroad (Métal) Métal Café

14/11

Torche (Rock) L’Epicerie Moderne / 12€ / 20h30

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/ 28€ / 20h

Babet (Chanson) Ninkasi Kao / 20h Dark Age + In Arkadia + Awakening of The Forgotten (Métal-Death-Trash) Lyon’s Hall / 8€ / 20h

Chie MuKai (Pop-Rock) Sonic / 21h Eiffel + Arpad Flynn (Rock) Ninkasi Kao / 18€ / 20h

Zen Zila (Chanson) MJC O Totem / / 20h30 Bobby Conn (Indie Rock) Sonic / 21h Carmen Maria Vega + Loic Lantoine (Chanson) Transbordeur / 24€ / 20h30 Faik (Rock) Ninkasi Gratte Ciel / Gratuit / 21h Abigoba (Nu-Jazz Trip Hop) Nakamal / 5€ / 20h30

Serious Beats (Electro) Ninkasi Kao / 12€ / 22h Agent Side Grinder (Métal) Sonic / 21h

20/11

Four Year Strong (Métal) Marché Gare / 19€ / 20h

Raphael (Chanson) Transbordeur / 38€ / 20h Gotan Project (Electro) Le Radiant / 36 à 45€ / 20h

The Ashtones (Punk-Rock) Lyon’s Hall / 5€ / 20h30

Peter Nathanson (Blues) Nakamal / 14€ / 20h30 La Garçonnière (House) Ninkasi Kao / 15€ / 23h30

Mike Moreno (Jazz) Hot Club de Lyon / 15€ / 21h L.I.S (Métal) Métal Café

21/11

Christicide + Malhkebre (Black Metal) Lyon’s Hall / 10€ / 19h30

22/11

Shrinebuilder + Soft Major (Métal) L’Epicerie


AGENDA CONCERTS Moderne / 13€ / 20h30 Angus & Julia Stone (Folk) Transbordeur / 23€ / 20h

23/11

Foals + The Invisible (Rock) Ninkasi Kao / 23€ / 20h30

Lune (Chanson) A Thou Bout D’chant / 13€ / 20h30

24/11

Katerine (Chanson) Transbordeur / 28€ / 20h30 Da Silva (Chanson) Ninkasi Kao / 24€ / 20h30

25/11

M (Rock) Halle Tony Garnier / 39 à 55€ / 19h30 Algorythmik + Zenzile (Electro) Marché Gare / 15€ / 20h

Aaron (Pop) Transbordeur / 27€ / 20h

26/11

Dagoba + Ananta + The Oath (Métal) CCO / 20€ / 19h

Arcade Fire + Funked Up (Pop) Halle Tony Garnier / 36 à 40€ / 20h BRISEZ LE SILENCE : Sfonx + Shaolin Temple Defenders (Rock) Marché Gare / 11 à 19€ / 20h

Piano (Pop-Folk) L’Epicerie Moderne / 13€ / 20h30

03/12

Disrupt (Reggae) Marché Gare / 11€ / 21h Faik (Rock) Ninkasi Gratte Ciel / Gratuit / 21h BEAT BINDUM : The Subs + Electrobugz + Lowkey (Electro) Ninkasi Kao / 17€ / 23h30 Daara J + B.O.B. (Hip Hop) CCO / 20€ / 20h

04/12

Dwail + Gorod + Kaizen + Klone + Sybreed (Métal) CCO Born Ruffians + Quadricolor (Rock) Marché Gare / 13€ / 20h Attack! Attack! Destiné (Pop-Rock) La Marquise / 14€ / 18h Ace Out + PM’S Better (Rock) Transbordeur / 17€ / 20h

05/12

Mahmoud Ahmed & Le Badume’s Band’s (Jazz) L’Epicerie Moderne / 20€ / 19h30 Dan Tepper (Jazz) Hot Club de Lyon / 10€ / 19h Music For The Space (Noise Indus) Sonic / 6€ / 20h30

Faik (Rock) Ninkasi Opéra / Gratuit / 21h Sticky Socks (Rock) Métal Café / 20h30

07/12

BRISEZ LE SILENCE : Evelyne Gallet + La Maison Tellier + Les Blerots de Ravel (Chanson) Ninkasi Kao / 17 à 19€ / 20h Soprano (Rap) Transbordeur / 27€ / 20h30 Coma + The Sway (Rock) Lyon’s Hall / 5€

08/12

27/11

/ 20h30

Bunny Slut Club (Rock) Métal Café / 20h30

28/11

Robert Francis (Rock/Folk) Transbordeur / 22€ / 19h

Mary’s Dream (Electro/Pop) La Marquise / 16€ / 20h

29/11

The Bellrays (Soul/Punk) CCO / 21€ / 19h Tiken Jah Fakoly (Reggae) Transbordeur / 29€ / 20h

30/11

Roucaute (Rock) A Thou Bout D’chant / 20h30

Decembre 01/12

BB Brunes (Rock) Transbordeur / 26€ / 19h30 Jamie Cullum (Jazz) Bourse du Travail / 35 à 47€ / 20h

Kaolin + Shades (Chanson) Ninkasi Kao / 22€ / 20h

Swans + James Blackshaw (Rock Progressive) L’Epicerie Moderne / 15€ / 20h30

02/12

Lady Gaga (Pop) Halle Tony Garnier / 74 à 95€ / 19h30

Feloche (Rock) Marché Gare / 18€ / 20h Florent Marchet + Pepper Island (Chanson) Ninkasi Kao / 22 à 24€ / 20h30 Sarah Blasko + Miss White & The Drunken

Gentleman + Maxxo (Reggae) Transbordeur / 27€ / 20h Tribute to The Beatles (Rock) CCO / / 20h The Jon Spencer Blues Explosion (Rock Garage) Ninkasi Kao / 24€ / 20h30

09/12

Arno (Rock) Transbordeur / 30€ / 20h

10/12

Gossip (Rock) Halle Tony Garnier / 38€ / 20h Lilly Wood & The Prick (Rock) Ninkasi Kao / 22€ / 19h30

Gush (Pop) Transbordeur / 23€ / 20h30 95-C (Punk-Rock) Métal Café / 20h30

11/12

Benjamin Biolay (Chanson) Parc Expo de Villefranche / 35€ / 20h30 Banane Metalik + L’Opium Du Peuple + Chapter Hate (punk) CCO / 20h Président of Black + Emmanuel A. (Electro) Métal Café / 20h30

12/12

La Guns + Pretty Boy Floyd (Métal) Ninkasi Kao / 25€ / 19h

13/12

Finntroll + Samael + Rotting Christ + Metsatöll + Nothnegal (Métal) Ninkasi Kao / 19h

14/12

MGMT (Rock) Transbordeur / 35€ / 20h Motorhead (Métal) Halle Tony Garnier / 40 à 51€ Evelyne Gallet (Chanson) A Thou Bout D’Chant / / 20h30

Paul Gilbert (Pop) Marché Gare / 22€ / 19h

16/12

Raul Paz (World) Transbordeur / 30€ / 20h Frédéric Bobin (Folk Rock) A Thou Bout D’Chant / du 16 - 12 au 18 - 12 / 20h30

BOURGOIN JALLIEU

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13/11

Popa Chubby (Jazz) Abattoirs / 22€ / 20h30

17/11

Louis Chedid (Chanson) Salle Polyvalente / 27€ / 20h30

20/11

Le Prince Miiaou + Shannon Wright (Rock) Abbattoirs / 15€ / 20h30

27/11

Darkness Dynamite + Kipling (Métal) Abattoirs / 12€ / 20h30

MACON 06/11

Bilal + Maxxo (Rap Reggae) Cave à Musique / 9€ / 21h30

12/11

Sly Johnson + Fowatile (Electro-Soul) Cave à Musique / 11€ / 21h30

13/11

Babet + Miss White and The Drunken Piano (Chanson folk) Cave à Musique / 12€ / 21h30

16/11

The Pack A.D. + No Means No (Blues RockPunk Harcore) Cave à Musique / 11€ / 20h30

19/11

Shannon Wright + Peter Kernel (Pop-Folk) Cave à Musique / 13€ / 21h30

26/11

June & Lula + Shaolin Temple Defenders (Funk) Cave à Musique / 16€ / 21H30

BOURG EN BRESSE 05/11

Roce + Samsara + Sekel (Rap) La Tannerie / 12€ / 20h30

12/11

TRANSVOISINES : Sarro + Tafta (Rock-Jazz) La Tannerie / 5 à 8 € / 20h30

25/11

The EX + Xavier Charles + Ni (Post Punk) La Tannerie / 10€ / 19h30

29/11

Bernard Allison (Blues Rock) La Tannerie / 18€ / 19h30

08/12

Yodelice (Pop) Ainterexpo / 33€ / 20h30

GRENOBLE 13/11

Patrice (Reggae) Summum / 28€ / 20h30

16/11

Yessai Crew (Folk) La Bobine / / 19h

17/11

Mr Roux (Chanson) Le Dark Art / 7€ / 20h

19/11

Air (Electro) Mc2 / 37€ / 20h30

23/11

The EX (Post Punk) La Bobine / 10€ / 20h30


AGENDA CONCERTS 27/11

20h30

Glace / Gratuit / 20h30

Broussai + Gentleman + Linval Thomson + Maxxo + The Mighty Diamonds (Reggae) Summum / 31€ / 19h

08/12

Zenzile (Electro) Le Ciel / 9 à 12€ / 20h30

Katerine (Pop) Le Fil / 25€ / 20h30

Zen Van Traumat (Chanson) La Bobine / 6€

Dub Inc (Reggae) Zenith / 26€ / 20h

Jean Michel Jarre (Electro) Zenith / 51 à 84€ / 20h

02/12

09/12

03/12

18/12

SAINT ETIENNE

ANNECY

04/11

03/11

06/11

Cocoon (Folk) Le Fil / 23€ / 20h30

Patrice Kalla + Cats On Trees (Psychédélique) Le Brise Glace / Gratuit / 20h30

05/11

Tribute to The Clash (Rock) / Le Brise Glace / Gratuit / 20h30

13/11

06/11

18/11

10/11

Mark Berube + Revolver (Rock) Le Brise Glace / 17€ / 20h30

/ 20h30

Patrice (Reggae) Zenith / 28€ / 20h LES OREILLES EN POINTE : Arno (Chanson) Le Fil / 20€ / 20h30

18/11 25/11

June&Lula + Susheela Raman (World) Le Brise Glace / 17€ / 20h30

01/12

Scampi + Welling Walrus (Rock) Le Brise Glace / Gratuit / 20h30

04/12

Cercueil + Jokari Players (Electro) Le Brise Glace / 6€ /20h30

05/12

Helmet + Klone + Lafaro (Métal) Le Brise Glace / 15€ / 20h30

CHAMBERY

Les Garagnas + Maxxo + Sentinel (RockReggae) Le Fil / 15€ / 20h30

Chapelier Fou + Shannon Wright (Electro) Le Brise Glace / 17€ / 21h

09/11

Abynthe Minded + Bruxelles (Rock) Le Fil /

Jacques Higelin (Chanson) Arcadium / 40€ /

18/11

10€ / 20h30

19/11

Tarja Turunen (Métal) Zenith / 38€ / 20h30

24/11

The EX + Bob Log III (Rock) Le Fil / 15€ / 20h30

25/11

Gaetan Roussel (Pop) Le Fil / 26€ / 20h30

26/11

Brain Damage + Molecule + Zenzile (Electro) Le Fil / 18€ / 21h

03/12

Jil Is Lucky + Blake (Pop-Folk) Le Fil / 10€ /

20h30

Mardjenal Syndicate + Unik Family (Reggae) Le Brise Glace / Gratuit / 20h30

12/11

Les Janine Pelikan + Mark Kelly + Loren Lopez (Pop Rock) Le Brise Glace / 6€ / 20h30

13/11

Oddatee + Rahzel & DJ JS-1 (Hip Hop) Le Brise Glace / 15€ / 20h30

TRANSVOISINES : Anna Aaron + Raspail (Jazz) Totem / 5€ / 20h Flow (Chanson) Totem / 18€ / 20h

26/11

Souad Massi + Peau (World) Le Scarabee / 25€ / 20h30

27/11

IAM + Alonzo (Rap) Le Phare / 27€ / 20h30

10/12

Dave Riley + Jean Sangally (Blues) Totem / 19€ / 20h30

17/11

Alina Orlova + Jungle Julia (Pop Folk) Le Brise

AGENDA CD NOVEMBRE

ABD AL MALIK “Château rouge” BILL WELLS & STEFAN SCHNEIDER “Pianotapes” NAPOLEON IIIRD “Christiania” I BLAME COCO “The constant” THE THIRD EYE FOUNDATION “The dark” TIGERS THAT TALKED “The Merchant” THERAPY? “We’re here to the end” DEPECHE MODE “Tour of the universe : Barcelona 20/21.11.09” ROSES KINGS CASTLES “Suburban timebombs” CHARLES PASI “Uncaged” EP

22/11

02/11

JIMMY GNECCO “The heart”

MÛ “Anywhere” EP

08/11

STEREOLAB “Not music” BRIAN ENO “Small craft on a milk sea” TALONS “Hollow realm”

I AM UN CHIEN “I am un chien” EP

01/11

ELLIOTT SMITH “An introduction to...” BADEN BADEN “Baden Baden” EP CHICKENHAWK “Modern bodies” SUEDE “The best of” RAY DAVIES “See my friends” COCOSUMA “ Le début” GRUM “Heartbeats” PACIFIC! “Narcissus” AVEY TARE “ Down there” LET’S WRESTLE “In the court of wrestling let’s” ELECTRIC WIZARD “Black masses” LES MARQUISES “ Lost lost lost” NOUVELLE VAGUE “Couleurs sur Paris” ROCKIN’SQUAT “Confessions d’un enfant du siècle Vol.3”

THE APARTMENTS “Drift”

26/11

DESTINE “Lightspeed”

29/11

MUNCH MUNCH “Double visions” SIMIAN MOBILE DISCO “Delicacies” LEOPOLD SKIN “I see mountains” DUFFY “Endlessly” PAUL WELLER “Find the torch, burn the plans”

DECEMBRE

09/11

01/12

15/11

03/12 06/12

DAFT PUNK “Tron”

14/12

CAVE IN “Animalies Vol.1”

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Spécial instruments et accessoires

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