Zyva #45

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le mag musical gratuit

#45

cage the elephant skunk anansie, the dillinger escape plan, lucette, nazca, gojira...

ET

janvier / fĂŠvrier 2017


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Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier blanchi sans chlore. Ce magazine a été imprimé par une entreprise Imprim’Vert certifiée ISO 141 qui intègre le management environnemental dans sa politique globale.

L'édito

Grande hésitation pour vous faire ici une triste rétrospective des horreurs ou disparitions de l’année écoulée. Brasser l’actualité qui nous a tous, tour à tour, effrayés, abattus ou lassés « … » Je vous le disais dans un précédent édito, l’actualité est un chien fou. Et finalement lorsqu’on n’a plus envie de poser des mots sur tout cela, il nous reste la poésie et la musique. Je vous aurais bien lu le poème de René

Char « Tu as bien fait de partir Arthur Rimbaud ! », qu’on aurait pu adresser à d’autres grands artistes, poètes ou musiciens, mais finalement je laisse la parole à Mano Solo avec quelques extraits du titre « Y’a maldonne » :

« Y'a maldonne pour les hommes aux quatre coins de la terre. J'entends le glas qui sonne, fais tes prières, y'a du sang dans le caniveau, y'a de la cervelle sur les murs, à la télé ça fait crado, ça fait longtemps que ça dure.

bred / Credit : kymmo

sommaire Brèves ZOOM sur le local cage the elephant

Mais toi, dans ton paradis tout petit, tu te prends la tête et tu t'ennuies. Tu sais même pas quel goût ça a la vie, là-bas. (…) Un enfant par-ci, un combattant par là, un enfant , un combattant, un enfant, un combattant, un sniper à sa fenêtre, un enfant , un combattant, un enfant, un combattant, un sniper à sa fenêtre, un enculé. »

Que 2017 soit une année plus douce … Que la musique continue de vous faire vibrer et sentir vivants. Bonne année à tous et bonne lecture.

Julie Chazal janvier / février 2017

1000 points fixes dans la région Rhône-Alpes diffusion en entrées de concerts. Directeur de publication : Hedi Mekki Annonces publicitaires : commercial@zyvamusic.com Rédactrice en chef : Julie Chazal zyvaredaction@gmail.com Rédacteurs : Kymmo, Julie Chazal, Guillaume Lebourgeois,Yann B., Jonathan Allirand, Philippe "Pippo" Jawor, Julia, Hedi Mekki, Pierre-Corentin Delmas Photographe : Kymmo www.kymmo.com Maquette et graphisme : Mathilde Maurice Communication et RP : Nicolas Tourancheau & Mathilde Maurice communication@zyvamusic.com Chargés de diffusion : Axel Masurel, Romain Gentie (Saint Etienne), Valentin Lacaille (Grenoble) Chargée de partenariats : Aldina Mujkanovic Bureau / adresse postale : 9 rue du Garet - 69001 Lyon Imprimerie : Pure Impression Zyva 2004 : Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, online ou offline, sans l’autorisation écrite de l’association Zyva.

Live report Agenda Chroniques d'artistes

21 24

Skunk Anansie Chroniques d'albums Coup de projecteur Petites Pépites d'EP

04 06 10 14 17

28 32 34

Remerciements : Charles Provost (H.I.M Media), Eric Fillon (Médiatone), Laurent Pierson (Les derniers couchées), François Arquillère (Eldorado), Orianne Fafournoux et Emilie Garcin (Sounds like Hell Production), Adrien Anrès, Tarik et Malo (Bamboox, Livity Records), Arthur Lorella (Les Abattoirs SMAC), Cédric Marillat et Clément Hardel (La Fabrique Production), Pierrick Rinaudo (Le Brise Glace SMAC), Sabrina Cohenaiello (VeryGroup), émilie Maurence (L'Aqueduc), Christope Cedat (Café 203),

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B R È V ES x Le

Clapier ouvre son clapet !

Aux pieds des crassiers de Saint-Etienne, la gare du Clapier a des airs de bout du monde. Fin de la torpeur annoncée puisque le lieu s’est tout récemment transformé en restaurant/salle de concert. Ont franchi le seuil Bunny Wailer and Solomonic Band ainsi que Puppetmastaz. Des soirées psytrance, hip hop et cubaines se sont déjà également succédées sur sa scène hyperactive : le Clapier, ancien îlot oublié, devient officiellement un appel à la fête et promet donc une programmation sensationnelle, éclectique et bruyante ! + d’infos : https://fr-fr.facebook.com/leclapier.fr/

x Les

Nuits Givrées, un peu de musique pour se réchauffer !

Cette année, le festival nous offre sa 6ème édition, du 3 au 4 février. La bonne nouvelle, c’est que vous n’aurez que quelques kilomètres à parcourir pour admirer quelques pointures de la scène française puisqu’il se déroule à Dardilly (69). Pomme et Alex Beaupain seront programmés le 1er jour, Mesparrow et Rover pour le second. Festival les Nuits Givrées #6 , L’aqueduc Centre Culturel à Dardilly. + d'infos : http://aqueduc.dardilly.fr

x Guitare

Avenue, magasin, showcase :

La route des instruments à cordes (type guitare, basse) passe à Saint-Etienne par Guitare Avenue. Un espace consacré aux sensibilités acoustiques comme électriques à travers des rangées d’amplis fleurant bon le concert improvisé. La splendide vitrine a de quoi accaparer le regard des amateurs de grattes suspendues exposant nonchalamment la finesse de leur artisanat. Mais aussi celui du passant non averti qui se perd naturellement dans la palette de couleurs et de boiseries des instruments endormis. Pour les réveiller, il suffit de pousser la porte et de profiter de la zone d’essai que fournit le magasin. Sinon, rendez-vous aux showcases organisés en son sein pour un contact exclusif avec les artistes en concert dans la ville. + d’infos : http://www.guitareavenue.fr/les-produits/basse.html

x Sounds Like Hell débarque sur Youtube Sounds Like Hell Productions (SLHP), structure lyonnaise dont nous vous avions notamment parlé dans notre numéro 40 (janvier-février 2016), vient de lancer sa chaîne Youtube intitulée Let’s Go Backstage. Conçue pour faire revivre les concerts organisés par SLHP, la chaîne vous dévoilera l’envers du décor de la scène metal par le biais de contenus live, tour reports et autres interviews. + d’infos : https://www.youtube.com/channel/UCq3wKnkReXDC9MnHgUno50w/featured

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x en

2017, on renaît "to rave"

Après le succès de la soirée "Born To Rave" sold out en 2016 avec plus de 2500 participants, Audiogenic et Mediatone réinvestissent le Double Mixte à Lyon ce 21 janvier, pour une nuit placée sous le signe de la fête ! Au programme : 2 scènes, plus de 18 artistes nationaux et internationaux, 2 ambiances électroniques : HARDCORE / INDUSTRIAL / FRENCHCORE et HARDTEK / RAGGATEK / TRIBE le tout agrémenté de show lasers, de projections 3D, de mapping vidéos, afin d'offrir au public une expérience hors norme. + d'infos : www.audiogenic.fr ou www.mediatone-lyon.net/

x Le

Festival Transfer, le petit nouveau dans la cour des grands

Une toute première pour ce festival aux sonorités rock et électro, dont le but est de mélanger justement les inconditionnels de ces styles musicaux. Ce qu’ils nous promettent : mix d’influences, ouverture d’esprit et pas d’étiquette en ce qui concerne les artistes. Et au programme : The Temperance Movement + Ko Ko Mo le 2 février, Cage The Elephant + Hot Chip + Twin Peaks + Shame + Il Est Vilaine + Fai Baba + Pratos le 3, Otherkin + Estrons + Abschaum le 4. Quelques noms restent à venir. Le tout organisé par Mediatone dont la réputation sur Lyon n’est plus à faire. Et vous aurez peut-être la petite surprise de découvrir le Razzle lors de la première soirée, le nouveau bateau-phare qui vient de débarquer sur Lyon. Du 2 au 4 février, le 2 au Razzle et le 3 et 4 au Transbordeur. + d’infos : https://www.facebook.com/TransferFestival

x Les

Jazzeries d’Hiver (Gaga Jazz), frissons de chaleur !

Petites alcôves feutrées que l’association Gaga Jazz bâtit au cœur de la saison froide. Début janvier jusqu’à février à Saint-Etienne, les Jazzeries mêlent séries de concerts et rencontres autour du jazz. A l’instar de ce dernier, elles peuvent prendre toutes les formes allant des rendez-vous musicaux aux sessions cinématographiques autour de découvertes actuelles et historiques du jazz. La programmation investit différents lieux : le cinéma d’Art et d’Essai du Mélies, la Scène de Musiques Actuelles du Fil, la cinémathèque de Tarentaize. + d'infos : http://www.gagajazz.com/

x Le

Download et le Hellfest annoncent la couleur

Le Download et le Hellfest annoncent la couleur Les deux plus gros festivals français metal viennent respectivement d’annoncer 16 nouveaux groupes et l’intégralité (!) de leur line up 2017. S’ils partagent quelques têtes d’affiche telles que Slayer, Rancid, Suicidal Tendencies , Prophets of Rage (ex RATM+Cypress Hill + Public Enemy) ou plus étrangement Linkin Park (…) , chacun aura de solides arguments à faire valoir, avec par exemple les vétérans Deep Purple, Aerosmith (dernier concert français) et de grosses pointures telles que Airbourne (voir l’article de notre dernier numéro) In Flames et The Dillinger Escape Plan (au sommaire de ce numéro) côté Hellfest et Converge, Mastodon, ainsi que Green Day, Blink-182 et System of a Down pour le Download. + d’infos : http://www.downloadfestival.fr/ et : http://www.hellfest.fr/ www.zyvamusic.com \ 5


zoom

sur le

local

x Par Julie chazal

Consommer local c'est une attitude responsable et juste, on le savait, mais nous "le local" ça nous évoque aussi le terreau fertile et musical de la région ! 2 groupes, 2 albums en 3 questions, c'est LE Zoom sur le local du numéro #45 !

lucette

Credit : Cédric Jaillard

Entrée en matière... Nouveau venu sur la scène lyonnaise, le duo nous transporte dans le monde de Lucette avec un premier EP et nous fait voyager dans nos souvenirs à travers leur pop et leurs textes léchés, le tout en français pour donner encore plus de sens aux histoires de Lucette.

x La musique de lucette en 10 mots : Frenchy-vintage, époque-pop, mamie-dandy, ritournelle-sensuelle, napperon-biberon.

x

C'est qui lucette au juste ?

Lucette, aujourd'hui Grand-mère, vit le jour dans les années 20. De "femme-enfant" à "femme fatale", Lucette traverse les époques et devient "mémé-gâteau". Tantôt chic tantôt cool, elle arpente les rues et voyage tant qu'elle peut, à la découverte d’endroits insolites et chaleureux. Lucette, toute pimpante et d’humeur musicale, s’apprête à quitter son salon...

x

explication de texte sur le titre de leur futur EP ou album à venir.

"Au-delà du 7", c'est Lucette au-delà des âges. Des textes brodés, des mélodies ajustées et des vêtements toujours bien repassés.

x Titre coup de

de la Rédac’ : « Mémé », durée 4m10

x + d'infos ici : https://www.facebook.com/lucettemusique/ x Sortie de l’album : 20/01/2017 x Sortie de leur 1ère bobine live : Courant février x Ils seront en concert : Trés bientôt dans ton salon

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Lucette

Credit : Kymmo

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nazca

Credit : kymmo

Entrée en matière avec un extrait du dossier de presse : « Nazca c’est la rencontre d’une folk sauvage et d’une pop harmonieuse. Une formation intimiste, tant dans son rapport à la musique qu’au public, qui vous scrute et vous caresse du regard. L’aventure rythmée d’un quatuor téméraire où se mêlent sonorités tribales et voix puissantes ».

x La musique de nazca en 10 mots : Folk, Pop, Brut, Sauvage, Ukulélé, Tribal, Harmonies Vocales, Amour, Eclosion, Unité.

x

C'est qui nazca au juste ?

Quatre amis musiciens qui s’identifient et se retrouvent dans cette éclosion musicale, un rapport brut au corps et à la musique. Nazca, c’est surtout l’alliance parfaite de la voix limpide de Juliette, avec celle plus caractérielle de Zoé, des rythmes de guitares de Marc et des percussions saisissantes de Navid, dont le mélange sonne comme une évidence.

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Explication de texte sur le titre de l’EP « Of Lights and Shades » :

Le titre de l’EP « Of Lights And Shades » prend sens dès lors qu’on a écouté l’EP dans son intégralité. Il résume bien le voyage musical de Nazca entre ombre et lumière. Une musique à la fois mélancolique et joyeuse, à la fois calme et intense qui décrit les moments où tout parait flou, où il faut avoir du courage, où tout est calme.

x Titre coup de

de la Rédac’ : « For the braves »

x + d'infos ici : musicnazca.com x Sortie de l’album : Décembre 2016 x Ils seront en concert : Dates à venir sur leur site, soyez vigilants pour ceux qui ont manqué leur très généreuse release party au Transbordeur.

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Nazca

Credit : Kymmo


cage the elephant Entretien avec le chanteur

MATT SHULTZ Cage The Elephant est un groupe de rock américain qui livre des live détonnants depuis dix ans déjà. Leur nouvel album, «Tell me I’m pretty» vient de sortir, c’est le quatrième en dix ans de formation, du qualitatif, pas du quantitatif, et le rock garage laisse place à beaucoup de mélodies pop, plus « british style » que « Kentucky style » … On s’est entretenus avec Matt Schultz, en attendant impatiemment de prendre notre claque en live le 3 février prochain. par Yann Bregeras et Julie Chazal Le 9 décembre 2016

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ZyVA : Vous allez être sur la scène du Transbordeur le 3 février prochain, que t’évoque le public français, toi qui viens du Kentucky et qui as aussi vécu à Londres ? Matt Shultz : Le public français est très impor-

tant pour le groupe et tout particulièrement pour moi. J’ai rencontré ma femme en France, à Rennes plus exactement, et elle est française. Donc oui, le public français compte beaucoup, c’est sûr, et encore plus pour moi !

Z : Selon toi, en France le public est-il particulier et /ou différent de celui d’autres pays ? M : Non, pas vraiment, enfin je ne crois pas. Je pense que la musique est relativement universelle. Pour chaque concert il y a une énergie différente, en fonction du lieu et de l’atmosphère. Une personne, un moment, une réaction peut contribuer à rendre le concert


Credit : kymmo

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spécial et unique. Mais ce qui est certain c’est que le public français a toujours été génial avec nous et qu’on adore venir jouer en France.

Z : Tell me I’m pretty, sorti en 2015 est votre 4ème album et fait suite à Melophobia, sorti en 2013. Peux-tu nous parler un peu de l’enregistrement et notamment du travail avec Dan Auerbach de The Black Keys ? M : Cela s’est très bien passé, vraiment.

C’était la première fois que l’on avait l’occasion de travailler avec Dan en tant que producteur. Nous avions tourné plusieurs fois avec The Black Keys et sommes amis avec lui depuis un moment, donc c’est un choix qui nous a semblé naturel. Dan a vraiment un style très intéressant et original à la production et c’est quelqu’un de très réactif. Et puis il a aussi de l’expérience pour ce qui est d’écrire des chansons et on a d’ailleurs coécrit le titre Trouble avec lui. Pour revenir au travail en studio, on a tout fait en une, sinon deux prises, car on avait la volonté de garder une densité dans les morceaux et une énergie proche de celle que l’on peut avoir en live.

Z : Cela tombe bien que tu mentionnes l’énergie scénique car je voulais parler un peu de vos concerts. Etant donné que vos prestations sont toujours assez explosives et bluffantes, je me demandais comment vous abordiez la scène ? M : L’important pour nous est de ne pas «tromper» les

que ça reste naturel et authentique. Il faut que ça le soit, c’est très important.

Z : Si vous aviez pu faire toute votre tournée avec un seul groupe émergent en première partie, lequel auriez-vous emmené ? M : En fait, sur un bon nombre de dates de cette tournée on va avoir Twin Peaks qui est un groupe incroyable et avec qui on est très contents de partager l’affiche. Il y a aussi un autre groupe américain avec qui on aimerait bien tourner un jour, je ne sais pas si ça se fera, ni quand, il s’agit de The Lemon Twigs. Ils sont vraiment bourrés de talent.

Z : Pour terminer, on a l'habitude de demander à l'artiste de prendre notre place deux minutes : alors quelle question aimeriezvous poser à Cage the Elephant ? M : Aucune idée (rires). (Il essaie de se lancer, mais

finalement sans succès). Hum, peut-être : qu’est-ce qui cloche chez vous, c’est quoi votre problème ou un truc dans ce style (rires) ?

cage the elephant : « TELL ME I’M PRETTY » Label: RCA _

gens, le public. On souhaite garder un certain niveau d’honnêteté et on considère qu’il faut créer une expérience qui reste sincère. On essaie aussi de faire preuve d’autant de spontanéité que possible, pour

PROCHAIN CONCERT : le 03/02 Transbordeur > avec entre autres Hot Chip (DJ Set), Twin Peaks, Il est Vilaine, au Transfer Festival

l'interview rock Une icône du rock qui vous manque ? M : John Lennon. Le meilleur groupe/album de rock alternatif du moment ? M : Cage the Elephant bien sûr (rires) ! Non franchement, je dirais probablement Tame Impala. L'endroit le plus "rock" du monde? M : Hum, pas facile. Allez, Chicago. Ou alors Berlin… L'attitude la plus "rock" ? M : Celle de Neil Young. L’attitude anti-rock pour toi ? M : Euh… Barbra Streisand (rires) ? Quoique, elle est peut-être assez rock si ça se trouve.

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LIVE

reports

on y était. maintenant, vous aussi.

retour sur : The Amsterdam Redlight District Hard Rock Café lyon

De retour d’une mini tournée en Europe de l’est, The Amsterdam Redlight District investit ce jeudi soir le tout nouveau Hard Rock Café de Lyon pour le premier gros concert rock de la salle. Deux particularités avec cette nouvelle salle : elle est en plein centre de Lyon et elle a les murs totalement vitrés. Pas mal de monde présent ce soir pour le retour du combo lyonnais à la maison, la scène, les retours et le bar sentent encore le neuf mais pas pour longtemps car le quatuor a pour habitude de retourner tous les endroits où il passe.

En plein travail sur leur nouvel album, TARLD profite de la soirée pour tester quelques unes de leur nouvelles compositions tout en nous gratifiant de leurs meilleurs titres tels que Gone For a While, Waiting For So Long ou encore I’m Not Insane. Elio (chant) et Max (Guitare) sont intenables comme à leur habitude, le premier court, saute et glisse de partout, un coup sur scène, un coup avec le public et un coup sur le bar du Hard Rock Café ; Le second enchaîne saut sur saut tout en assurant ses parties de guitare à la perfection. Le public n'est pas en reste, ça pogotte et ça slame à gogo pour finir massé sur la petite scène pour la dernière chanson. Après une grosse heure de show le combo lyonnais quitte la scène avant de revenir quelques instants plus tard pour boire des coups et discuter avec son public. Il va falloir maintenant un peu patienter pour les revoir sur scène à Lyon le temps qu’ils finissent leur nouvel album, mais ce qui est sûr c’est qu’il ne faudra surtout pas les louper quand il seront de retour, à bon entendeur ! Par Kymmo

hard rock café lyon 1 Rue du Président Carnot, 69002 Lyon _ ouvert il y a quelques mois tout juste, le bien connu restaurant américain propose aussi de beaux concerts. à suivre... Credit : kymmo

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Aaron

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Credit : kymmo


l'a g e n da

vos CONCERTS EN RHÔNE-ALPES

LYON 06/01 > Bass Reflex #32 : Asco + Zeguerman + Smôl + Mescud + Vici + Cassei + Eimbee + Liquid + Stone + Mc Fly (Electro) Ninkasi Kafé/ Gratuit / 20h30

Wolfheart (metal) Mjc ô Totem / 20-22€ / 19h30 > Tapage Nocturne présente Nacht : SHXCXCHCXS Live + Stanislav Tolkatchev Live (techno) Le Petit Salon / 12-14€ / 00h

07/01 > Encore : 4 ans – Mall Grab + Camion Bazar (House) Club Transbo / 23h30 / 13€

18/01 > Plug and play : Hoboken Division + Thomas Mascaro (Rock) Kraspek Myzik / 20h > Clarika (Chanson) / Epicerie Moderne / 18€ / 20h30

10/01 > Radio Kaizman (Brass Band) Ninkasi / Gratuit / 20h30 11/01 > Cali (Chanson) Radiant-Bellevue / 30€ / 20h30

19/01 > Plug and play : LPLPO + Postcoitum (Electro) / Kraspek Myzik / 20h

20/01 > Plug and play : Schvedranne (Electro) Kraspek Myzik / 20h > Biga Ranx (Reggae) Transbordeur / 24€ / 19h30 > EZ ! #46 : Squnto + Panda eyes + Frontbass + Brk + Wsk (Dub13/01 step) Club Transbo / 15€ / 23h30 > Two Faces + Bleu + Paillette (Trip-hop) Toï Toï / 6,50€ / 20h30 > June Island + Tachka + Thais > Oma présente : Culoe De Song Té (pop) Toï Toï / 6,50€ / 20h30 & Manoo (Deep house, Afro 21/01 house) Bellona Club / 12€ / 00h > Vibes Techno Tribe : Neurolast > Plug and play : Abschaum + (Techno - Live), P4nz3r (Techno), Poison point + Pratos + Ashinoa (Rock) Kraspek Myzik / 19h30 Primate (Tribe - Live), SagSag Les Ogres de Barback + Un air 23 (Tribe - Live) Ninkasi Kafé / deux familles (Chanson) Transgratuit / 21h bordeur / 20h > INSTNT Cracki Soundsystem > Born To Rave : Dj anime + art All Night Long Annexe (house) / of fighters + 69 db + Neurokon10€ / 00h trol + Jicey + Hypnooz… (Electro) Double Mixte / 30€ / 22h 14/01 > Vibes : Biozarb + DJ 2HDC + > Melnelson + My Only Shelter Akousmatt + Nugz + Namdak + Billy King Creek (Pop) Toï Toï / (Electro) Toï Toï / 6€ / 20h30 6,50€ / 20h30 > Art feast invite Medlar (house) > Insomnium + Barren Earth + 12/01 > La Fabrique Residency invite Phillipe Petit (techno) Annexe / 8€ / 23h

Terminal / 8€ / 00h 23/01 > Plug and play : Julien + François Virot (Chanson) / Karspek Mysik / 20h > Hammerfall + Gloryhammer (Métal) / Ninkasi Kao / 27€ / 19h30 24/01 > Plug and play : Heimat + 10pute (Chanson) / Kraspek Mysik / 20h > Sabaton + Accept (Métal) / Transbordeur / 31€ / 19h30 > Princess Nokia (Hip-hop) Marché Gare / 14€ / 20h > La Fabrique présente La Pause Scandinave / Razzle / gratuit / 18h 25/01 > Plug and play : Hystery Call (Rock) Kraspek Mysik / 20H > Chiens de tous poils par Joseph D’Anvers (Ciné-concert/ Electro-pop) Epicerie Moderne / 7€ / 10h + 14h30 26/01 > Plug and play : Present parfait + Accou (Chanson) Kraspek Myzik / 20h > Sum 41 (Rock) Transbordeur / 20h > Mediatone présente Carte Blanche aux Bénévoles #4 : Woodsend + Deep Merries + The Nomaders (rock) La Marquise / 5-10€ / 20h 27/01 > Plug and play : Stone Cavalli +

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As a new revolt (Rock) Kraspek Myzik / 20h > Skunk Anansie (Rock) Transbordeur / 30€ / 20h > Bottle Next + Seul (Rock) Toï Toï / 6€ / 20h30 28/01 > Plug and play : Gliz (Rock) Krazpek Myzik / 20h > Bon Entendeur show (disco funk électro) Transbordeur / 22€ / 23h > NohOï + SegFault (Rock) Toï Toï / 6,50€ / 20h30 > Oma présente : Alex Niggemann + Woo York live (Melodic Techno) Ninkasi Kao / 11,50€-18€ / 23h30

ness (Rock) Toï Toï / 6,50€ / 20h30 > Oma présente Eagles & Butterflies (Deep house, Melodic house) Bellona Club / 10€ / 00h > Particules présente QUASAR : Perc Trax Label Night : Perc + AnD + Stranger + De Santi + Live Visual par Malo + LED INSTALLATION par WSK (techno) Ninkasi Kao / 16-20€ / 00h 04/02 > Festival Transfer : Otherkin + Abschaum + Estrons (Rock) Transbordeur / 29€ / 20h > The Notwist (Rock) Epicerie Moderne / 16€ / 20h30 > Brainbot avec Totaal Rez et Vibes (drum & bass, Neurofunk) Ninkasi Kao / 16€ / 23h30

gratuit / 20h30 > Abstraction avec Mediatone et Vibes : Kanka, Woobedub, Brainless sound system, King Hifi sound system, Psysex, Jiser B2B Groove Inspektorz… (trance) Le Transbordeur / 25€ / 23h > La Fabrique Residency / l'Empreinte (techno) / 8-12€ / 23h30 > Carte Blanche à D-Faz (HipHop/ Electro) Jack Jack / 8€ / 20h30

11/02 > Mountain Men + Thomas Schoeffler Jr (Rock) Ninkasi Kao / 20h > Broken Back (Electro) Transbordeur / 24€ / 20h > Cerrone + Para One + La 30/01 Mamie’s (Electro) Transbordeur / > Gojira + Nostromo (Metal) 27€ / 23h30 05/02 Transbordeur / 32€ / 20h > Thomas Dutronc (Chanson) > Ebo Taylor And His Saltpont city band (Jazz) Epicerie Moderne Radiant-Bellevue / 40€ / 20h30 31/01 > Tapage Nocturne : Edition > Biffy Clyro + Frank carter & The / 15€ / 19h Spéciale – Pls.UK vs Green Fetish Rattlesnakes (Rock) Radiant+ Keepsakes + Br1002 + Danilo 07/02 Bellevue / 34€ / 20h > The 1975 (Rock) Transbordeur / Incorvaia + Hemka + Harbot > Big Junior + Ryder The Eagle (Electro) Ninkasi Kao / 20€ / 00h 40€ / 20h30 (Pop) Ninkasi / Gratuit / 20h30 > Vagues + Songes (Rock) Toï Toï / 6,50€ / 20h30 08/02 01/02 > Puggy (Rock) Epicerie Moderne > Blossom + Declan Mckenna 12/02 (Rock) Marché gare / 11€ / 20h / 18€ / 20h30 > Rival Sons (Rock) Transbordeur > Blackrain + The Treatment / 30€ / 19h30 (Metal) Club Transbo / 25€ / 20h 02/02 > Festival Transfer : The Temper- > Olivia Ruiz (Chanson) Radiant14/02 ance movement (Rock) Marquise Bellevue / 35€ / 20h30 > The Dandy Warhols + Telegram > Boombap par Da Titcha (Rap) / 20€ / 20h (Rock) Epicerie Moderne / 25€ / > Résidence Jazz - Loïc Lantoine Epicerie Moderne / 7€ / 14h30 20h30 & The Very Big Toubifri Orchestra > The Excitements + Slaughter> The Mystery Lights + I,Me Mine house Brothers (Soul) Ninkasi / (Jazz) Mjc ô Totem / 20h + The Wow Signal (Rock) Jack Gratuit / 20h30 Jack / 12€ / 20h 03/02 09/02 > Festival Transfer : Cage The 15/02 > Carte Blanche à Electrophazz Elephant + Hot Chip (Dj set) + > Betraying The Martyrs + Chel(Soul/Jazz) Jack Jack / 12€ / Faibaba + Il est Vilaine + Shame sea Grin + Make Them Suffer + 20h30 + Twin Peaks + Pratos (Rock) Void of Vision (Hardcore) Marché Transbordeur / 29€ / 20h Gare / 23€ / 19h 10/02 > Pixvae + Nilamaye (World) > Psychotic Monks + Kursed > Totaal Rez présente : Espiiem Marché Gare / 16€ / 20h + rab (Rock) Ninkasi / Gratuit / (Orfèvre Label) Ninkasi Kafé / > Kall + E-Grand + Hello Dark-

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20h30

28/02 > Avec le soleil sortant de sa bouche + L’effondras + Institut (Rock) Marché Gare / 12€ / 20h > Ashkey + Lafayette Regency + Beep Merries (Rock) Ninkasi / Gratuit / 20h30

17/02 > Seratones + Fantastic negrito (Soul/Garage) Epicerie Moderne / 15€ / 20h30 > Totaal Rez présente BASS REFLEX #33 (drum & bass) Ninkasi Kafé / gratuit / 20h30 01/03 > Totaal Rez présente DUB ECHO > The Clarks Project (Folk) Club #12 (dub) Le Transbordeur / 18Bellevue / 10€ / 20h 20€ / 23h 18/02 > Deluxe + Big Junior (Pop) Radiant-Bellevue / 29€ / 20h > Art Feast invite Sasha Funk Terminal / 8€ / 00h 21/02 > The XX (Pop/Rock) Halle Tony Garnier / 36€ / 20h > Chemical Wedding + Cobalt + Fuzzcrafter (Stoner) Ninkasi / Gratuit / 20h30 23/02 > Andy Shauf (Pop) Marché Gare / 14€ / 20h 24/02 > The Dillinger Escape Plan (Metal) Epicerie Moderne / 25€ / 20h > Concert de sortie de résidence de l'IRPA (reprises) / Mjc ô Totem / 20h 25/02 > Totaal Rez présente : EZ! #47 (dubstep) Club Transbo / 15-18€ / 23h > Nacht : Involve Records Label Night + Regal + Boston 168 Live + Kaelan (techno) Le Petit Salon / 12-14€ / 00h 27/02 > No Turning Back + Cruel hand + Brutality Will Prevail + Dodge This ! (Hardcore) Marché Gare / 15€ / 19h

Saint étienne 20/01 > Tabazu + Cold cash (Rock) Le Fil / 12€ / 20h30 28/01 > Alo Wala (Hip-Hop) Le fil / 12€ / 21h 03/02 > Lambchop (Trip-hop) Le Fil / 20€ / 20h30

Real Fake MC + DJ Lord Funk (Hip-hop) La Belle Electrique / 20€ / 23h 01/02 > Salif Keita (World) la Belle Electrique / 20€ / 20h30 02/02 > La Cuvée Grenobloise #16 : Altavilla + As a new revolt + Eight sins (Rock) La Belle Electrique / Gratuit / 20h30 03/02 > Nowadays party : La Fine Equipe + Jumo + Douchka…(Electro) La Belle Electrique / 21€ / 23h 04/02 > Lee Field & the expressions + The Mystery Lights (Soul) La belle Electrique / 29€ / 20h30 09/02 > Jay Jay Johanson (Pop) La Belle Electrique / 22€ / 20h30

04/02 > Uptake (Jazz) Le Fil / 12€ / 20h30

17/02 > Guillaume Perret + Deyosan (Jazz) La belle Electrique / 20€ / 20h30

11/02 > OBF Soundsystem + Kanka + Weeding dub + Big Red + Selecta Bastor dub feeling … (Dub) Le Fil / 20€ / 20h30

22/02 > Sepultura + Kreator + Soilwork + Aborted (Metal) Summum / 48€ / 17h45

16/02 > The Flying Padovani’s (Rock) Le Fil / 10€ / 20h30

Bourgoin Jallieu

28/01 17/02 > Benighted + Holy Cross + Mith- > Karpatt + Les escrocs (Chanridatic (Metal) Le Fil / 12€ / 20h30 son) Les Abattoirs / 17€ / 20h30

Grenoble 14/01 > Dynamita’s Night #21 : The

04/02 > UK Subs + The Foxy Ladies + TV Smith (Rock) Les Abattoirs / 15€ / 20h30 10/02

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> Alo Wala (Electro/World) Les Abattoirs / 15€ / 20h30

27/01 > Erik Truffaz (Jazz) Château Rouge / 24€ / 20h30

Bourg-enbresse

02/01 > Thomas Dutronc (Chanson) Château Rouge / 30,5€ / 20h30

11/01 > Rose (Chanson) Théâtre de Bourg en Bresse / 17h 05/02 > Joe Pilgrim + Pablo Moses (Reggae) La Tannerie / 20€ / 18h

23/02 > Kery James (Rap) Château Rouge / 27€ / 20h30

Valence

10/02 > Lino (Rap) La tannerie / 20€ / 20h30

21/01 > Guillaume Perret (Jazz) Théâtre de la Ville / 17€ / 20h45

Annemasse

22/01 > Airelle Besson + Vincent Segal (Jazz) Théâtre de la Ville / 17€ / 17h

13/01 > Thylacine (Electro) ChâteauRouge / 17€ / 20h30

Puggy

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Credit : kymmo

/ 17€ / 20h45

Annecy 22/01 > Fleshgod Apocalypse (Metal) Brise Glace / 18€ / 21h 27/01 > The Pirouettes + Mont Analogue + Pi Ja Ma (Pop) Brise Glace / 15€ / 21h 04/02 > Foreign Diplomats (Pop) Brise Glace / 15€ / 21h 07/02 > Se Staat + Zimmerman (Rock) Brise Glace / 11€ / 21h

10/02 > Bror Gunnar Jansson + William Z Villain + Karl Blau (Jazz) Brise 17/02 > Chassol (pop) Théâtre de la Ville Glace / 15€ / 21h


CHRONIQUES D'

ARTISTES

L'ultime cavale de

The Dillinger Escape Plan Si vous avez un faible pour les gangsters américains ou plus simplement si vous avez vu "Public Enemies" ou "J. Edgar", John Dillinger ça doit vous parler. Mais ce roi de l’évasion a aussi donné son nom à The Dillinger Escape Plan (DEP), inimitable groupe qui va tirer sa révérence en 2017.

20 ans de… La nouvelle est tombée en août dernier. Elle fut soudaine, inattendue et attrista les fans de mathcore, ce style expérimental et complexe dont DEP est la référence et le pionnier depuis sa formation il y a quasiment 20 ans. Quasiment 20 ans d’un mélange unique de hardcore, metal et jazz salué par la critique, des fanzines au New York Times. Quasiment 20 ans de rage, de musique extrême, de riffs aussi barrés que techniques. Quasiment 20 ans enfin de concerts souvent imprévisibles, toujours intenses. Bêtes de foire scène En effet, DEP a largement de quoi faire un top de ses meilleures anecdotes scéniques. Comme ce moment surréaliste du festival Reading 2002 où leur chanteur/montagne de muscles Greg Puciato déféqua dans un sac qu’il jeta dans le public, déclarant « vous allez voir beaucoup de merde aujourd’hui, alors en voilà déjà une » en référence à la programmation trop grand public à son goût. De retour à Reading cet été, Puciato s’est cette fois calé dans un

canapé, avec un journal et une tasse de thé le temps d’un morceau. Entre temps il avait marqué les Golden Gods Awards 2013, s’ouvrant la tête, crachant du feu et détruisant la batterie. Quant au guitariste et fondateur du groupe Ben Weinman, il aura principalement donné dans la casse, de ses guitares comme de ses os. Tourner la page Sur scène comme en studio, DEP aura agi avec une entière liberté, sans limite ni filtre. Le groupe aura vécu sa carrière à fond, de "Calculating Infinity" (1999) à "Dissociation" (2016), et dit stop car il estime avoir fait le tour de la question. Il le fait à son pic de popularité et tourne la page, peut-être pour mieux se consacrer à d’autres projets, comme "Giraffe Tongue Orchestra" (avec des membres de Mastodon, Alice in Chains et The Mars Volta) pour Weinman et, au choix, "Killer Be Killed" (avec Max Cavalera et des membres de Converge et… Mastodon) ou "The Black Queen" pour Puciato. Non sans avoir auparavant gratifié l’hexagone d’une ultime tournée qui fera notamment étape le 24 février à l’Épicerie Moderne de Feyzin (puis au Hellfest cet été) où l’hystérie sera probablement présente sur scène comme dans la fosse. Le 24 février à l'épicerie Moderne de Feyzin Par Yann B.

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Morgane imbeaud

GOJIRA,

by the falL

nos régions ont du talent

...in love

C’est l’histoire de quatre landais qui conquirent le monde… Pas mal, non ? C’est justement celle des frères Joseph « Joe » et Mario Duplantier, accompagnés de Christian Andreu et Jean-Michel Labadie, une formation stable depuis son premier album il y a quinze ans, pour un groupe formé il y en a vingt. Et en vingt ans, nos petits landais ont bien évolué : des bars de Bayonne, ils remplissent désormais les plus grandes salles du monde, pouvant même se targuer d’être le seul – oui, le seul – groupe français à se permettre de faire une tournée aux États-Unis avec son nom en tête d’affiche, et de jouer à guichets fermés. C’est que sur scène, Gojira, c’est quelque chose : les quatre bonhommes sont un rouleau compresseur, dirigé par la voix lourde de Joe et le battement tonitruant de Mario. Personne ne leur échappe ! Nos landais auront aussi reçu un sympathique coup de pouce de l’autre côté de l’Atlantique : en 2009, après avoir eu un aperçu impressionnant à Arras un an auparavant, Metallica décide d’inviter Gojira à jouer en première partie de sa tournée nord-américaine. Rien que ça ! Aujourd’hui, Gojira est donc une valeur sûre de notre export musical. Et ce n’est pas le récent titre d’Album de l’année, décerné par le magazine anglais Metal Hammer à « Magma », qui viendra nous contredire, et encore moins la nomination du groupe pour les titres d’album rock de l’année – pour « Magma », donc – et performance metal de l’année pour le morceau Silvera – avec pour concurrents Korn, Megadeth, Baroness et Periphery – aux prochains Grammy Awards, décernés le 12 février. On croise les doigts !

Dans la famille Estival, après Julien voici Vincent alias By The Fall. Clermontois d'origine, son premier EP, « Ashes » en 2014 rassemble une collection de chansons pop folk d'une classe folle entre Syd Matters et Fink. On le connaissait bassiste pour Peaks un des nouveaux projets de Morgane Imbeaud (Ex Cocoon et surtout Les Formidables Songes de Léo) mais c'est son grain de voix qui séduit, à la fois suave et rempli de fêlures. Il commence par chanter ces quelques titres pour lui et son chat mais est vite remarqué notamment par les iNOUïS du printemps de Bourges en 2015 lors d'une soirée mémorable avec excusez du peu, Aloha Orchestra, Last Train et Puts Marie. Quasi en solo, Vincent laisse rentrer un peu de lumière dans la moite salle du 22 Est avec un légèrement groovy qui indique le chemin vers une meute de chansons en devenir et un futur premier album. Le feu couvait sous les cendres, " Wolves " sort en novembre 2016 avec une pochette hivernale et citadine signée Loran Coley. Dry est le premier titre à être mis en avant et l’on se perd dans ses méandres qui peu à peu nous font nous déhancher, until I Loose myself. Car les loups sont dans la bergerie musicale de Vincent Estival. Il troque son folk de chambrée pour une pop élégante et revigorante à l’image de l’augural Spiders. Beyond the Walls hypnotise avec son arpège électro final pendant que Quiet Fireworks étonne avec ses cuivres fraternels ou que Polar tutoie l’éther avec son envolée électrique. Surprise encore avec une complainte pacifiste, Armistice ou avec le nostalgique 1995. Mais c’est bien Wolves, ce millefeuille musical qui donne le titre au disque qui nous emmène dans les étoiles les yeux fermés.

Le 30 janvier 2017 au Transbordeur

L’album de By the Fall est à télécharger gratuitement sur http://bythefall.com/

Par Philippe « Pippo » Jawor

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Par Guillaume Lebourgeois


Biffy Cliro

Skunk Anansie

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SKUNK ANANSIE Skunk Anansie, groupe mythique des années 90 revient en France pour une série de dates dont une chez nos copains du Transbordeur. Skin, leader de cette formation atypique, a su traverser les âges. La rebelle n’a pas perdu de son charme et continue de nous envoûter par son charisme naturel et sa prestance scénique, un ramage qui se rapporte à son plumage comme dirait l’autre. Nous avons eu la chance de nous entretenir pendant quelques minutes au téléphone avec ce bel oiseau de nuit. Par hedi mekki - le 20 décembre 2016

ZYVA : Alors Skin, tu chantes toujours comme un ange, quel est ton secret ? Skin : Ou alors comme le diable (rires) ! Oui j’ai

beaucoup d’occasion de pratiquer le chant donc oui, fondamentalement je chante souvent et puis je n’ai pas non plus trop une attitude de rock star qui sort souvent la nuit désormais. Cela fait partie de ma nature.

Z : Tu t’entraînes un peu quandmême ? Skin : Oui bien sûr, c’est un travail régulier, bien

que je t’avouerai qu’avec les fêtes qui arrivent c’est moins régulier (rires). Avant d’arriver sur scène il faut être préparée.

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Je veux dire par là que j’adore la scène et ce n’est pas chose facile, il faut travailler dur.

Z : Si tu le permets, j’aimerais que l’on resitue un peu pour les lecteurs qui ne te connaitraient pas. Votre groupe a connu un succès majeur dans les années 90, vous vous êtes séparés, chacun a fait sa popote pendant un moment et puis, au bout de quelques années, vous avez reformé le groupe. C’était une séparation ? Pour toi il y a deux périodes distinctes ? Skin : Alors oui, c’est intéressant ce que tu dis


Skunk Anansie

Credit : kymmo


parce que c’est vrai qu’il y a eu deux périodes en quelque sorte. Dans les années 90, il y avait vraiment une autre façon d’aborder notre musique, nous avons évolué dans un environnement très différent et avons fait 3 albums mais c’était une époque où le rock était très présent. Pour ce qui est du break que l’on a fait quelques années, ça nous a permis de prendre du recul, d’avoir une autre appréciation de notre groupe. Cela nous a permis de voir à quel point notre public nous appréciait à travers notre groupe. On nous demandait souvent « Quand est-ce que vous allez reformer le groupe ? » Quand nous avons repris le chemin des studios, c’était un choix réfléchi d’exercer cette profession, ce n’était plus le petit groupe qui tente sa chance comme il y avait quelques années.

Z : Et depuis, vous avez développé votre propre structure, êtes indépendants… et faites même venir vos fans au tournage de vos clips ?! Skin : Oui on a eu des retours de fans qui vou-

laient s’impliquer dans le groupe et on a pensé que les faire participer serait une bonne chose. C’était une super expérience et on s’est beaucoup amusés ! Nous avons effectivement notre propre label, nous avons toujours été indépendants, en tout cas nous avons toujours eu cette attitude indépendante, c’est primordial pour nous.

Z : J’ai entendu dire que Madame fait la Dj, depuis quand ? Skin : En fait j’ai toujours aimé faire DJ, j’ai com-

mencé par être Dj en soirée à l’Université avant de chanter. Je faisais mes sets et je passais de tout, des musiques indie, des trucs comme The Cure ou Led Zepellin et des musiques électroniques. A cette époque les genres n’étaient pas autant cloisonnés, les gens apprenaient beaucoup des autres. Dans les années 90 beaucoup de nouveaux styles ont fait surface, la drum & bass, la house music, le rock , le metal ou le reggae , on a eu le trip hop avec Portishead , Björk ou Massive Attack. Il y avait aussi la Brit pop… bref, c’est une énorme génération d’artistes qui s’est construite à cette époque et c’était plutôt « facile » de faire du rock.

Z : Prochaine date à Lyon au Transbordeur ? Skin : Oui nous sommes très contents de revenir

jouer en France, ce seront sûrement de belles dates pleines d’émotions !

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Skunk Anansie : « Anarchytecture » Label: Ear Music _

PROCHAIN CONCERT : le 27/01 Transbordeur


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CHRONIQUES D'

ALBUMS

Piers Faccini : « I Dreamed an island » Label: Beating Drum par Guillaume Lebourgeois Fascinant Faccini. Quel chemin parcouru depuis ce premier concert en France, chez feu Harmonia Mundi à Lyon. Il ne voulait laisser aucune trace pour son premier album qu’il jouait seul avec sa pédale de loop. Le nouveau disque de Piers Faccini est l’invitation au voyage d’un artiste rare. Il est tombé amoureux de la Sicile œcuménique et tolérante du moyen âge normand qui nous est encore supérieur aujourd’hui. Est-ce à cause de son melting pot familial ? Piers Faccini aime les mélanges, ce qui le rend profondément humaniste. Un artiste n’est-il pas un pèlerin, un voyageur, un migrant ? Peut-être que cette île est rêvée mais elle inspire un syncrétisme musical assez magique en mêlant guitare, oud, violon, batterie avec cette voix tellement apaisante et généreuse, véritable baume du cœur et de l’âme, boîte à mélopées. " I Dreamed an island " oscille entre contes, petites histoires traditionnelles et actualité rugueuse pour promouvoir la tolérance et la diversité culturelle. Il n’y a jamais eu autant de murs bâtis par l’Homme au 21ème siècle, Bring Down The Wall le rappelle sans être militant en révélant les Trumperies avec un refrain en Salentino, dialecte des Pouilles. De même Drone, « rappelle qu’aujourd’hui un engin volant silencieux et sans pilote a remplacé la dague, l’épée, et le grondement du galop des chevaux comme messager de mort, semant la terreur au cœur de la nuit. La chanson décrit les effets d’un raid de drones en Syrie. » Cet album précieux qu’il faudrait écouter d’une traite se clôt sur Oiseau en français, « une conclusion comme une prière sans religion, sans dogme, qui finit symboliquement en majeur. Ce titre évoque le passé pour parler des attentats de cette année avec un narrateur qui dans un cauchemar appelle l’oiseau pour le réveiller dans l’Andalousie du 8ème siècle à la cour d’Abd al-Rahman » explique Piers dont on rêverait aborder l’île.

Theo Lawrence & The Hearts : « Sticky Icky » Album autoproduit par Guillaume Lebourgeois Theo Lawrence & The Hearts a du cœur et nous allons l’éprouver sur l’heure avec un EP 5 titres aux influences américaines revendiquées pour ce groupe du Far West parisien au-delà du périphérique. Theo Lawrence a un grain. De voix. Il étonne par son jeune âge et sa culture musicale entre soul et rhythm’n’blues, entre Gentilly et Mississippi. Biberonné aux archives du génial collectionneur compulsif Alan Lomax, à la Carter Family, à Otis Redding, à Bill Monroe grâce à la discothèque du village planétaire connecté. Il fait partie de ces gamins qui préfèrent le gospel, la soul, le bluegrass à l’électro et à la pop et c’est tant mieux. Avec ses potes de The Hearts, il forme un groupe qui a ébouriffé Les iNOUïS 2016 du Printemps de Bourges et récemment à Lyon, le Ninkasi Kafé par sa cohésion, son envie de jouer ensemble, sa facilité instinctive. Après deux très bons titres respectueux des traditions, Heaven to me et All along et une très chouette reprise avec Pomme de Time’s A Wasting, ce premier EP marque une belle étape avant un futur album. Il mélange plus de sons différents tout en conservant un côté organique avec un enregistrement live en deux jours. Sticky Icky qui ouvre l’EP avec un titre enlevé, presque dansant, représente l’instant présent, l’état d’esprit du groupe. Ali swingue comme sur un ring du temps de sa gloire. Good for nothing donne envie de claquer des doigts en sirotant un whisky hors d’âge. Made to last est un slow à la voix gracile et sinueuse qui surprend par sa maitrise et Heavenly dog une complainte déchirante de maturité. On ne peut que vous conseiller d’écouter ces chansons si vous aimez la musique d’hier magnifiée par un groupe d’aujourd’hui au cœur d’or et l’on attend avec impatience l’album que Theo Lawrence & The Hearts rêverait de confier à Dan Auerbach des Black Keys.

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GONE IS GONE: « ECHOLOCATION » Label: Rise Records par Philippe « Pippo » Jawor On a souvent tendance – et souvent à tort – à vouloir considérer tout groupe réunissant des musiciens déjà expérimentés comme un «supergroupe». Aujourd’hui, ils pullulent. Pourtant, Gone is Gone, qui réunit Troy Sanders, le chanteur/bassiste de Mastodon, Troy Van Leeuwen, l’un des guitaristes de Queens of the Stone Age, Tony Hajjar, le batteur d’At the Drive-In, et Mike Zarin, n’est pas de ceux-là. Troy Van Leeuwen, pourtant membre des prestigieux Queens of the Stone Age, n’aime pas ce terme de « supergroupe ». Pour lui, il s’agit plutôt d’une expérience musicale, à laquelle chaque musicien, de par son expérience, vient contribuer. Créé à l’origine par Tony Hajjar et Mike Zarin, qui collaboraient régulièrement pour des bandes originales (pour des séries comme Stranger Things ou Game of Thrones, ou encore pour l’Inception de Christopher Nolan), Gone is Gone s’est étoffé au fil des rencontres, pour arriver à ce quatuor débordant de talent que rien ne semble plus arrêter. S’il fallait une preuve, c’est bien le timing des sorties de Gone is Gone : leur premier EP éponyme, composé de huit titres, paraissait il y a à peine six mois, tandis qu’aujourd’hui sort ce premier album, « Echolocation ». Mais si ces disques ne sortent que maintenant, les titres, eux, sont prêts depuis plus longtemps, bien plus long-temps : depuis 2012, en fait. Du fait de leurs carrières respectives, les quatre membres de Gone is Gone avaient préféré attendre le bon moment ; aujourd’hui, l’heure est venue.

FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES : « MODERN RUIn » Label: International Death Cult par Philippe « Pippo » Jawor Quiconque a déjà vu Frank Carter sur scène – et il a écumé pas mal de festivals l’été dernier – connaît le bonhomme : un roux, tatoué de la tête aux pieds, à l’énergie débordante, qui n’hésite pas une seconde à se donner corps et âme à un public qui finira forcément déchaîné. Son premier album, « Blossom », était dans la droite lignée de ses concerts et de Gallows, l’une des précédentes formations du frontman : complètement hardcore dans la musique, et la voix de Carter à la limite de la rupture sur chaque titre. Si on s’attendait logiquement à quelque chose de similaire avec ce nouvel album, c’est mal connaître Frank Carter ! Avec « Modern Ruin », Frank Carter s’éloigne de Gallows pour aller vers quelque chose d’un peu moins dur – on ne manquera pas de penser à Pure Love, autre formation de Carter, plus pop. La voix de Frank Carter est ici beaucoup moins cassée – on la retrouve cependant sur le titre éponyme –, rappelant même par moments un certain Alex Turner (Arctic Monkeys, Last Shadow Puppets) dans le timbre. L’énergie caractéristique de Carter et sa bande est toujours présente, mais elle se montre plus précise, plus maîtrisée : Frank Carter & the Rattlesnakes mûrissent, et osent s’aventurer vers des contrées inconnues, toujours à contrepied de ce que l’on pourrait attendre d’eux. Leurs concerts serontils, eux aussi, à l’image de ce nouvel album, un peu plus sages ? On en doute, mais on ira s’en assurer le 31 janvier au Transbo, en première partie de Biffy Clyro !

Cyril Mokaiesh : « Clôture » Label: Un plan Simple / Sony Music par Guillaume Lebourgeois Qu’il doit être dur de se remettre à écrire des chansons quand on a si bien chanté les Naufragés de la chanson française (Jacques Debronckart, Allain Leprest, Daniel Darc, Pierre Vassiliu entre autres) dans un disque somptueux en duo avec Giovanni Mirabassi au piano. Qu’il doit être dur de se remettre à écrire des chansons intimes et pourtant universelles, des chansons politiques et pourtant non revendicatives, des chansons tendres et pleines d’espoir dans un monde qui s’effondre. « Tourner la tête serait irresponsable. Parler de son époque est presque un devoir, surtout quand il y a autant de blessures, de tensions, de larmes. » « Clôture » ne ferme aucune porte. Au contraire. Cyril sur le fil, parle de lui et de nous. Chanteur citadin, il écume les bistrots pour glaner de noirs maux et évoquer un quotidien

désabusé, comme cette Loi du Marché (en duo avec Bernard Lavilliers) qui rend le monde fou. Car oui, on y a cru naïvement en ce 6 mai 2012. Mais désormais ce sont les lendemains qui déchantent. « La rose a fait sa vie, l’amour s’est enfui mais Je fais comme si. » Et comment oublier ce mois de Novembre à Paris ? Difficile hommage viscéral plein d’humilité mais qui fait bourdonner les tempes et frissonner d’effroi. C’est pourtant Ici en France « avant que la révolution du pire n’entre sans prévenir ». Un monde de plus en plus houleux malgré la présence de la lumineuse Elodie Frégé, un monde où la relation à l’autre demeure fragile et essentielle. Heureusement, il y a une vie, « rien de plus vrai qu’une vie » qui défile à toute berzingue sur le ruban noir et blanc de Giovanni Mirabassi. On suit le spleen de Mokaiesh jusqu’à la Clôture de ce disque fiévreux avec un poème en prozac, une lente montée en colère, une bravacherie musicale d’un Cyril indocile et humain. www.zyvamusic.com \ 29


justice : « woman » Label: Ed Banger Records/Because par Julia Longtemps comparés à Daft Punk, les héritiers de la french touch ne cessent d'agir comme eux. Pas d'anonymat mais une longue période de silence entre chaque sortie d'album et le lancement à chaque fois fait l'effet d'une bombe. Que justice soit faite, on vous présente le petit dernier et le troisième opus de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay. Pour commencer, une pochette simple mais efficace puisqu'elle en a intrigué plus d'un lorsqu'elle fut balancée sur la toile. On retrouve un effet assez rétro dans leur musique, comme si nous étions de retour dans les années 70, on s'imagine dans une vieille décapotable sur une longue route américaine, les cheveux au vent et rien autour, un peu comme dans leur clip Fire, à la Thelma et Louise, comme si une bonne vieille DeLorean nous avait ramenés dans le passé. Leur premier tube, Randy, a tout de suite annoncé la couleur. Prenant un bien meilleur départ que Civilization (que beaucoup croyaient fake), il a fait le tour des ondes et dégage une mélodie entêtante et positive. Heavy Metal est un titre qui transcende avec ses samples hyper "daftpunkisés" ; la touche française la plus marquée de cet album. Le nouveau Justice plaît à l'unanimité et non plus seulement aux amateurs d'électro sophistiquée. Même si leur merveilleux premier album, plus rock et plus « brut » reste unique, les sonorités plus disco de celui-ci séduisent. C’est une évolution plus qu’une révolution, malgré les années qui séparent leurs différentes compositions, ce qui est plutôt plaisant. Selon les dires du duo, « Woman » serait un album à écouter en voiture ! her : « Tape # 1 » Label: Barclay par Guillaume Lebourgeois Her est un mystérieux duo français qui fait bruisser la planète musicale, de la BBC à KEXP Seattle, du festival des Inrocks au TINALS 2016. Et c’est vrai qu’Her donne chaud et pas seulement à cause de la pochette. Victor Solf et Simon Carpentier ne sont pas tout à fait inconnus puisqu’ils officiaient chez les excellents Popopopops. De même, vous devez déjà avoir le refrain imparable de Five minutes dans la tête puisqu’il accompagne la campagne mondiale d’une certaine marque à la pomme. Her c’est une pop ensorcelante, capiteuse, émoustillante. Un hymne charnel et voluptueux à la femme. Le disque s’ouvre par un patchwork d’extraits de discours féministes, Emma Watson à l’ONU, Nina Hagen énervée sur un plateau télé, et cette phrase d’une psychanalyste (la mère de Simon) que ne renierait pas Beauvoir : « La femme n’existe pas, mais il y a des femmes. Pas une seule femme ne peut représenter la femme, pour la dire toute, il faudrait toutes les femmes. » Suivent quatre titres et un interlude qui s’enchainent comme une histoire. Quite Like est une mélopée qui hypnotise, purifie, franchit la ligne lascive en majesté avec son ardente anaphore et son fantasme de la rencontre d’un soir. Five minutes et son riff strident évoque le coup de foudre, on est sonnés et séduits. Her est un lamento enflammé et amoureux, une ode à l’absente pendant qu’Union se souvient langoureusement du mariage de Victor. Her est un corps à corps musical entre les classiques de la soul, ils reprennent le A change is gonna come de Sam Cooke et les crooners d’aujourd’hui comme Nick Cave dont ils s’approprient le Push the sky away. Si l’hiver vous saisit le corps, Her vous fera assurément remonter la température.

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Jimi Hendrix : « Machine Gun: Jimi Hendrix The Fillmore East First Show 12/31/1969 » Label: Sony Music Entertainment par Jonathan Allirand On ne le présente plus, on l’annonce et tout est dit. Pour le mélomane frileux, son nom n'est associé qu'à une vague réputation de virtuosité mais pour le fan invétéré, c'est un véritable déclencheur d’euphorie. Jimi Hendrix, c’est le guitar hero capable de transformer une amplification électrique en pluie de braise volcanique. Son œuvre tonitruante constitue à elle seule une partie entière de l’alphabet déglingué du blues psychédélique. Plus de quarante ans après, refait surface le live Machine Gun : Jimi Hendrix, The Fillmore East First Show 12/31/1969. Avec Eddie Kramer (son mixeur de l'époque) à la production, le concert trouve un son d'album sans perdre en ardeur ni en âpreté. A écouter avec une lance à eau posée tout près de la platine afin de pallier au lac de flammes que le disque éructe. Vrilleur de notes jusqu’à l’implosion et court-circuiteur de genres, Hendrix fait fondre les plombs du funk, de la soul et du blues pour mieux en redistribuer l'énergie profonde au sein de son propre générateur de groove. Un générateur composé du bassiste magistral Billy Cox qui disjoncte autant que le maestro électrique. Et il en va de même pour le batteur sensationnel Buddy Miles qui participe au chant de toute la puissance de ses cordes vocales bluffantes. Le trio constituait le "Band of Gypsys", et si l'on garde en tête que ce show transpirant et suintant était le premier de cette formation, on ne peut que rester pantois devant ces fauves de sons également phénomènes de scènes.


Polar

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Coup de projecteur un genre musical pas commun

Vaporwave née d’Internet, diffusée via Internet. par corentin delmas et Hedi Mekki

A l’origine ça sonne presque comme une mauvaise blague, mais pas du tout, et peut-être même bien le contraire. La Vaporwave c’est l’articulation d’une esthétique et d’une technique, le tout saupoudré de critiques du consumérisme moderne.

Si l’explication parait fumeuse c’est parce que le concept l’est aussi.

A la fois regroupement de styles musicaux explorant le Jazz, la Lounge, le Disco ou autre Funk, on retrouve en vrac le future funk, la Vapor Trap et autre Hypnagogic comme représentants des grandes familles de ce style apparu en 2010. On vous a perdu ? C’est normal, continuons.

L’esthétique (A E S T H E T I C pour bien faire) est également riche et variée, allant de la statue antique grecque sur fond fluo (Macintosh Plus), en passant par la culture nippone, jusqu’à la sobriété élégante des années 80 (Saint Pepsi).

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Maintenant parlons technique, connaissez-vous le « chopped and screwed » ? C’est un procédé utilisé par les turntablers pour remixer les tracks Hip-Hop en ralentissant le tempo, et associé à un sampling massif, cela donne l’essence même de la production de Vaporwave. Le cahier des charges impose donc de ratisser large mais toujours avec un dénominateur commun : le goût du rétro. Que ce soit de la vieille funk japonaise, de la disco US, ou un bon vieux Jazz, il s’agit de rendre hommage à une époque que ces producteurs n’ont pas connue, allant même parfois pour certains (Silver Richards) jusqu’à commercialiser leurs tubes sur cassettes.

Difficile d’appréhender un « mouvement » aussi volatile, de par sa tendance à détourner la culture de l’avant internet, pour la rendre moderne. Il se transforme, s’auto-alimente et évolue depuis quelques années maintenant. Il y a quelques numéros, nous vous avions proposé un dossier sur le Sea Punk (big up Léa C.), et impossible de ne pas y repenser en remarquant certaines similitudes de constructions musicales (chopped and screwed, trap music) et graphiques.

On vous laisse sur quelques recommandations non exhaustives, allez voir par la-bas

Blank Banshee Blank Banshee 0

Saint Pepsi Hit Vibes

Vektroid Neo Cali

Macintosh Plus Floral Shoppe

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PETITES PÉPITES D'

EP

Matt low x « hangar bleu nuit » Hangar bleu nuit de Matt Low est assurément un refuge agréable. Avec ce deuxième EP le clermontois poursuit l’aventure avec quatre titres parfaits pour l’hiver avant un album en 2017. (PIAS le label)

last train x « fragile » Les très entreprenants Last Train passent à la vitesse supérieure avec un deuxième EP qui n’a rien de Fragile, sublime titre tendu qui clôt magistralement ce disque de première classe. (Cold Fame Records)

marjolaine x « presqu'un animal » Avec Presqu’un animal, Marjolaine cajole à rebrousse-poil avec cinq titres rentre dedans, sexy et grinçants. Je suis bonne est le chant d’une insoumise qui aime les hommes à poils. Mais l’on peut préférer La sol do mi… (Cul & Chemise)

pamela hute x « today » Pamela Hute revient avec Today, quatre titres qui augurent des lendemains qui chantent. Enregistré par Jay Pellici (The Dodos, Avi Buffalo, Sophie Hunger) entre France et USA, il sort sur son label, My Dear Recordings avant un troisième album Highline le 24 février. (My Dear Recordings)

chut x « première fois » Après les cris, les chuchotements. Echappés de No One is Innocent, Yann Coste et de Bertrand Dessoliers forment Chut, un duo à la pop métissée et aux paroles intimistes et l’on prend du plaisir pour une Première fois. (Autoproduit) GLB

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