Tout l'Ufc / n°146 - Le doctorat

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Le doctorat

est potentiellement dangereuse. Elise Jacquin étudie notamment le HPV 16, un virus présent dans 60 % à 70 % de ces cancers. Elle explique : « Mon objectif est d'analyser finement le mode de vie de ce virus et de déterminer son mode d'action sur les cellules. À terme, nous espérons aboutir à de nouvelles méthodes pour repérer les femmes les plus susceptibles de développer un cancer. » Elle travaille à partir de prélèvements cliniques : des frottis, fournis par les

hôpitaux. Elle utilise des techniques de biologie moléculaire et cellulaire auxquelles elle a été formée par la doctorante qui l'a précédée. Certaines de ces méthodes sont classiques, d'autres, plus spécifiques au laboratoire. Cette partie expérimentale nécessite un certain savoir-faire et implique des tâches répétitives, puisqu'il faut multiplier les expériences pour obtenir une quantité considérable de données à partir desquelles elle pourra tirer des conclusions solides. « J'aime ce mélange entre travail manuel et intellectuel » déclare Elise Jacquin. Elle connaît cependant des phases de découragement : « La thèse ce n'est pas facile tous les jours ! Quand on s'acharne sur une expérience qui ne marche pas, quand il faut tout recommencer à zéro ou quand la rédaction d'un article scientifique devient ardue, on rencontre de grands moments de solitude... » Elle bénéficie cependant de l'entourage d'une équipe. Quand elle met au point ses protocoles expérimentaux, quand elle s'interroge sur les orientations que doivent prendre ses recherches, son directeur de thèse n'est pas son seul interlocuteur. Les échanges entre chercheurs sont fréquents au sein du laboratoire où elle présente chaque

semaine l'avancement de son travail. Elle y dispose d'un bureau individuel. Quand elle n'y est pas, elle assure des travaux dirigés et des travaux pratiques à l'UFR Sciences médicales et pharmaceutiques. Il lui arrive aussi d'encadrer des étudiants de première année de master qu'elle initie à la recherche à travers ses propres travaux. Quand on l'interroge sur son avenir, elle avoue : « Je ne sais plus ! Toute petite, je voulais être chercheur. Actuellement, je traverse une période de doute. J'aime beaucoup ce que je fais, mais je ne veux me fermer aucune porte en ce qui concerne mon futur métier. Dans un premier temps, j'envisage un contrat post-doctoral, car j'ai très envie de partir faire de la recherche à l'étranger. Pour la suite, on verra... » 1 Master Biologie santé, spécialité Biochimie, biologie cellulaire et moléculaire. 2 Le Cancéropole grand Est (CGE) associe les collectivités territoriales, les centres hospitaliers universitaires, les centres de lutte contre le cancer, l'INSERM et le CNRS, les universités, des industriels et des associations caritatives au sein d'une inter-région composée de l'Alsace, la Bourgogne, la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté et la Lorraine.

Contact : Elise Jacquin EA 3181 Carci nogenèse épithéliale : facteurs prédictifs et pronostiques UFR Sciences médicales et pharmaceutiques 19 rue Ambroise Paré Les Hauts du Chazal 25041 Besançon Cedex elise.jacquin@univ-fcomte.fr

UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ

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