FOCUS MAGAZINE 97

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PHOTOGRAPHIE

De quelle manière les chefs participent-ils aux sessions de photos ? Ils deviennent en quelque sorte des assistants, des conseillers ? Précisément, les chefs nous aident sur ce point. Parfois des sous-cuissons, pour une meilleure tenue et une couleur qui reste vive, bloquer des quenelles de glace au grand froid, poser les ingrédients les plus fragiles une fois que les lumières sont calées, etc… Certains ont des attentes particulières en termes de résultat, selon l’utilisation des images, également, d’autres laissent libre, cela dépend. L’essentiel pour moi étant que le résultat soit à hauteur de leurs espérances et à hauteur de l’assiette, ce qui met toujours la pression. Bien évidemment lorsque les shooting se font sur le vif, en cuisine, pendant un service, les choses sont différentes. Je prends temps et soin de me faire oublier, pour que rien, ou le moins possible, ne soit modifié par ma présence.

vient se poser au passe à mon attention n’est jamais un dû, et toujours un cadeau. Le soin pris à la dresser…tout cela me touche chaque fois autant. Vous collaborez régulièrement avec Food & Sens, le blog des Frères Pourcel… Il y a une relation particulière avec eux ? Je connais Jacques via les réseaux sociaux depuis quelques années déjà, mais nous ne nous sommes vraiment rencontrés que l’an passé, en mars. L’envie était commune de travailler ensemble, mais la forme peinait à se dessiner. Au final, je propose des papiers un peu hors formats, il faut avouer, mais qui je crois me ressemblent. Les reportages se font en immersion dans les cuisines ou ateliers, sur le vif et Jacques me laisse la liberté de rédiger aussi les articles. Je ne suis ni journaliste ni écrivain, mais c’est une passion qui vient de très loin et je le remercie grandement de m’accorder cette confiance. J’y parle bien peu de cuisine, d’assiettes, n’étant pas critique et me refusant à entrer sur ce terrain, mais de mes ressentis en service et du parcours des personnes qui en sont les acteurs. Et pour la petite histoire, tout de même, ma vie de danseuse contemporaine m’a menée à travailler, entre autres, avec Mathilde Monnier, au Centre Chorégraphique de Montpellier, et mon premier diner dans un restaurant gastronomique fut au Jardin des Sens, en 1999, si je me souviens bien. C’était un monde loin du mien et pourtant je n’en ai rien oublié.

Avez-vous le temps de goûter leur cuisine lorsque vous les rencontrez ? Je ne suis pas une grande mangeuse, mais j’adore picorer et goûter. Pendant un shooting, je suis incapable de manger, pour ne pas me déconcentrer. En revanche, mon plus grand luxe et privilège est d’être en cuisine lors de la création d’un plat. Assister au premier dressage, celui d’une assiette que l’équipe goûtera afin d’en faire avancer la recette…c’est une confiance qui me touche profondément, et des saveurs vraiment particulières. C’est vraiment un luxe. De la même manière, une assiette qui 72


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