FOCUS MAGAZINE 93

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LA CHRONIQUE

ette devise de la Révolution française reprise par les Bérus dans les années 80 caractérise à merveille ma rentrée….. Deuxième week-end de septembre comme d’habitude je descends à Montpellier voir mes garçons. Il fait beau, réchauffement climatique oblige, les températures avoisinent les trente degrés. J’en profite pour aller à la plage. Merci Donald ! Jusque là tout va bien, même s’il n’y a plus de saison mon bon Monsieur. Mais le soir tombe et je me laisse emporter par les dernières lueurs du jour. Juste une bière, parce que demain matin on reprend la saison vélo avec les potes du « pédale club ». On ne va pas se quitter si vite donc on crochète vers un bar à vin, puis un autre puis un autre mais j’arrête parce que tu connais la chanson des samedis soirs ….jusqu’à l’ accident à la con et toute la soirée bascule. Un peu trop agité, un peu trop détraqué, défoncé, je décide de porter quelqu’un sur mon dos et, 4 mètres plus loin, je

C

m’écrase face contre terre. Oui, comme une merde et sans les mains. J’entends les os de mon nez résonner dans mon crâne comme si l’on cassait un verre en cristal. Je sais à cet instant précis que tout a basculé. Je pisse le sang les pompiers qui ne veulent pas venir, tardent quand ils arrivent sur un ton agressif ils me demandent : « Vous avez bu ?! Oui C’est Lapeyronie ! Non, je veux aller à Saint Jean ou à Chauliac Non, vous avez bu c’est Lapeyronie, c’est comme ça ! Non, je ne veux pas. Alors on s’en va. Cela fait trente minutes que je pisse le sang, je finis par dire : Ok Lapeyronie. » Dialogue de sourd, en attendant Godot ou pas. J’avais bu, j’étais puni. Amen. Je sais que les pompiers sont des héros, que quand tu étais petit tu voulais leur ressembler comme tous tes copains,

mais pas moi je voulais être gardien de phare… je sais, je suis original et je t’aime. Si tu vois en novembre un pompier avec un calendrier bien enfoncé dans l’arrière train, pense à moi. Je ne vais pas faire non plus le procès des urgences et je vais passer sous silence les détails glauques et sordides. Je vais juste être factuel : cinq heures d’attente, le sang coule toujours sur ma fracture ouverte, on me pose un sparadrap et on m’intime l’ordre de partir. En sortant, j’irai ailleurs me faire soigner. Il faudra quatre points de suture pour colmater la plaie sur laquelle on avait posé un pansement pour enfant. Je ne sais pas encore si demain j’aurai le visage d’Alain Prost, mais une chose est sûre, c’est qu’après cet épisode « ma rage n’est pas perdue » ! Ps : Je ne t’embrasse pas, j’ai mal au nez. WWW.GAZE.IM


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