Patagonia L’avenir des combinaisons

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L’avenir des combinaisons

Voici notre usine de fabrication de combinaisons. Il n’y a pas de fours ni de cheminées, mais c’est dans cette petite plantation d’hévéas que nos nouvelles combinaisons en caoutchouc naturel voient le jour. Photo principale par Tim Davis

Ces arbres miraculeux poussent sur des terres agricoles réaménagées et sont chouchoutés pendant leurs 40 années d’existence. Irrigués par les pluies ambiantes, ils sont cultivés selon un ensemble de principes et critères rigoureux, ce qui permet au caoutchouc qu’ils produisent d’être certifié Forest Stewardship Council® (FSC) par la Rainforest Alliance. Cela signifie que ces arbres poussent et qu’ils sont cultivés de manière écologique et bénéfique pour la société, une prouesse dans un secteur du caoutchouc mondialisé, qui continue à causer des déforestations à grande échelle dans les pays tropicaux. Située sur les hauts plateaux verdoyants du Guatemala, la plantation fournit des emplois à long terme à la communauté locale, tout en capturant le carbone et en conservant la biodiversité de l’écosystème environnant. En parallèle, les arbres convertissent silencieusement la lumière du soleil, l’eau et les nutriments du sol en un polymère solide et élastique pour les combinaisons, travail

habituellement réalisé dans des usines plus traditionnelles à forte consommation énergétique. Les arbres Hevea brasiliensis, espèce endémique de la forêt amazonienne, sont utilisés depuis longtemps pour la couche en forme de spirale que l’on retrouve dans leur tronc et qui contient des poches de caoutchouc. Le fluide qu’ils contiennent s’écoule au mieux avec les températures fraîches de la nuit. Il constitue la matière première pour la fabrication du caoutchouc naturel. Pour commencer la récolte, les exploitants de caoutchouc, appelés picadores au Guatemala, se rendent à pied à la plantation quelques heures avant le lever du soleil. Équipés d’une lampe frontale, ils utilisent des couteaux de saignée incurvés pour réaliser des incisions superficielles dans chaque tronc. Pendant que les picadores passent d’arbre en arbre, le latex blanc s’écoule des nouvelles rainures puis passe par de petites gouttières pour se déverser dans les récipients accrochés plus bas.

Le caoutchouc naturel est utilisé par les populations indigènes d’Amérique depuis des millénaires. Ce même caoutchouc nous permet de construire un avenir plus écologique pour le surf, une goutte à la fois.

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Heure : 5:45 Alt. : 1 158 m Le sol volcanique de la chaîne de montagnes Sierra Madre de Chiapas nourrit la population locale depuis des millénaires. Située au pied des collines, la ferme qui produit notre caoutchouc d’hévéa cultive également du café, des avocats, des citrons verts, des mangoustans et des noix de macadamia.



Yulex

Caoutchouc naturel

G : La saignée du caoutchouc est un travail de spécialiste, nécessitant un coup de main franc et bien entraîné. Le couteau doit être tenu à un angle précis et une pression parfaitement dosée doit être appliquée. Si les entailles sont trop profondes, les arbres peuvent s’abîmer et pourrir.

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D : À mesure que les arbres poussent, les picadores continuent de les entailler au même niveau au-dessus du sol, ce qui permet aux zones scarifiées de se régénérer en poussant. Pour éviter les infections, un fongicide bleu est appliqué directement sur les zones des troncs récemment exposées.




L’avenir des combinaisons

G : Cultivés depuis les années 1940 au Guatemala, les hévéas sont entaillés pour la première fois lorsqu’ils atteignent l’âge de 7 ans. S’ils sont bien traités, ils peuvent produire du latex de caoutchouc pendant 30 ans. Lorsque leur rendement diminue, les arbres sont tronçonnés puis sciés. L’hévéa est un bois dur et dense qui peut être utilisé pour fabriquer des meubles ou des objets ménagers, prolongeant ainsi la vie de l’arbre abattu. De jeunes arbres sont ensuite greffés sur les souches.

D : Les principes du Forest Stewardship Council (Conseil de la bonne gestion forestière) sont repris dans le travail soigné des picadores : ils savent que leur subsistance dépend de la préservation de la santé de l'ensemble de la forêt.

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Yulex

Caoutchouc naturel

« L’organisme de gestion des forêts doit s’efforcer de conserver la diversité biologique, de préserver les fonctions écologiques et l’intégrité de la forêt. » — Forest Stewardship Council, principe n° 6

Avec le label FSC®, les consommateurs peuvent être sûrs que leurs achats ne contribuent pas à la déforestation. Au contraire, ils permettent de préserver des ressources essentielles à l’avenir. L’agriculture industrielle crée souvent des monocultures stériles, différentes des réseaux plus diversifiés et résistants que l’on retrouve dans la nature. Cependant, le respect des 10 principes et 57 critères du FSC garantit que notre plantation source est bénéfique pour l’ensemble de son écosystème. Rainforest Alliance, une association internationale sans but lucratif qui œuvre pour conserver la biodiversité ainsi que des modes de vie durables, particulièrement dans les pays tropicaux, effectue des audits pour s’assurer que la plantation répond aux normes de FSC sur place. Malheureusement, dans les milliers de plantations de caoutchouc non réglementées, l’interdépendance des organismes vivants est souvent ignorée pour maximiser les profits à court terme. Il est bien connu que la production d’hévéa a entraîné une dégradation de l’environnement à grande échelle : les forêts tropicales ont été

détruites et brûlées, les voies navigables ont été asséchées et détournées et des quantités astronomiques de défoliants toxiques ont été utilisées pour éliminer la couche superficielle du sol. En Asie du Sud-Est, une zone de forêt tropicale d’une taille équivalente à 42 Manhattans a été convertie pour la culture de l’hévéa entre 2005 et 2015. D’après les estimations, jusqu’à 8,5 millions d’hectares de plantations de caoutchouc supplémentaires seront nécessaires pour répondre à la demande pressante en pneumatiques de voitures et d’avions et d’autres objets manufacturés, dans la décennie à venir. Les plantations d’hévéa créées dans des forêts naturelles après 1994 ne peuvent recevoir le label FSC ; donc que vous achetiez des combinaisons ou des objets ménagers, en choisissant des produits fabriqués avec du caoutchouc certifié FSC, vous ne favorisez pas les méthodes de destruction dans les écosystèmes tropicaux menacés.

Plus d’informations sur fsc.org et rainforest-alliance.org

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D : Un réservoir dans l’usine de transformation guatémaltèque comporte les labels FSC et Rainforest Alliance. L’écriteau au-dessus indique que le latex ne comporte pas de disulfure de tétraméthylthiurame, un accélérateur souvent utilisé dans le traitement du caoutchouc pouvant provoquer des irritations de la peau. (Voir p. 21 pour plus de photos de l’usine.)

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Le secteur du caoutchouc a un côté plus sombre, que l’on voit rarement. Ici, des agriculteurs du Laos brûlent des piles de résidus sur le flanc d’une colline tout juste dégagée pour la culture du caoutchouc. Seul 0,5 % de l’approvisionnement en caoutchouc du monde provient de plantations certifiées FSC, ce qui signifie que la grande majorité de la production industrielle de caoutchouc a très peu, voire aucune supervision environnementale. Nous essayons d’éviter ce genre de spectacles et nous espérons que notre choix de cultiver l’hévéa durablement inspirera d’autres grands producteurs de produits de base à s’approvisionner de manière transparente et responsable. PHOTO : RICHARD BARNES



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Le voir, c’est le croire. Pendant notre recherche sur le caoutchouc au Guatemala, nous savions que lire quelques rapports ne suffisait pas. Pour connaître tous les tenants et aboutissants, nous sommes allés directement à la source.

À l’automne dernier, nous nous sommes rendus dans le sud de la Californie pour rencontrer les personnes qui gagnent leur vie grâce à l’hévéa certifié FSC. En nous entretenant avec les exploitants et le personnel de Rainforest Alliance, nous avons pu parcourir la plantation, effectuer des vérifications et observer la récolte et le traitement. Cependant, nous avons passé la majeure partie de notre temps à parler avec les travailleurs et leurs familles. D’après les normes FSC, les activités de gestion forestière doivent « favoriser le bien-être social et économique à long terme des employés travaillant dans la forêt et des communautés locales ». Elles doivent également se conformer ou faire mieux que l’ensemble des lois en vigueur concernant

la santé et la sécurité des employés et de leurs familles. Contrairement aux activités agricoles qui fonctionnent avec des travailleurs migrants, les employés de notre plantation source reçoivent des contrats prolongés, ce qui leur assure un revenu permanent tout en générant une main d’œuvre plus compétente et stable. Étant donné que la plantation se trouve assez loin de l’océan, nous avons également apporté un échantillon de combinaison et quelques magazines de surf pour montrer aux picadores comment leur caoutchouc est utilisé. La plupart d’entre eux n’avaient jamais vu de combinaisons de surf. « Au Guatemala, elles ne sont pas nécessaires », a dit l’un d’eux en riant, « parce que l’eau est chaude. »

Un employé de l’exploitation agricole montre la méthode de récolte à l’ambassadeur de Patagonia Surf, Ramón Navarro. Ramón, défenseur de l’environnement dévoué dans son pays d’origine, le Chili et passionné du surf en eaux froides, a été ravi d’apprendre comment le caoutchouc des combinaisons peut aider à promouvoir la gestion des terres dans un autre pays d’Amérique latine.

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G : En imaginant « un monde où les humains et la planète peuvent prospérer ensemble », la Rainforest Alliance certifie que les entreprises forestières respectent les principes et les critères du FSC.

D : Plus tard dans la journée, le latex pur est récupéré dans des récipients, puis il est transporté sur le dos vers le point de collecte. Il est prêt pour la première étape du traitement.

« Nous savions qu’ils s’en servaient pour faire des pneus », a indiqué l’un des travailleurs. « Mais nous ne savions pas que l’on pouvait en faire un maillot de bain. »

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G : Pour qu’un produit reçoive l’approbation du FSC, le matériau certifié doit être séparé des autres au cours de sa progression dans la chaîne d’approvisionnement. Cela garantit que le matériau que l’on retrouve dans un produit fini est le même que celui qui a été récolté pendant l’activité forestière certifiée.

D : Contenant près de 70 % d’eau lorsqu’elle s’écoule de l’arbre, l’émulsion de latex est centrifugée pour réduire son taux d’eau, avant d’être envoyée à nos partenaires chez Yulex pour être purifiée. Environ un litre de caoutchouc liquide est utilisé pour fabriquer une combinaison.

Liens dans la chaîne de responsabilité du FSC.

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Ramón Navarro exprime sa gratitude après une journée extraordinaire sur la côte de sa ville natale. Punta de Lobos, Chili. RODRIGO FARIAS MORENO


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Caoutchouc naturel

« Nous savions que l’utilisation de caoutchouc naturel réduirait les émissions de CO2 pendant la fabrication. En nous rendant au Guatemala, nous avons pu vérifier que le caoutchouc apporte une véritable valeur sociale et écologique à la région. Nous y avons vu des installations communautaires, des pépinières, des zones de traitement des produits chimiques et des déchets et des protections des voies navigables. Ces éléments clés de gestion durable étaient tous bien présents sur la plantation FSC que nous avons visitée. Selon moi, le passage au caoutchouc d’hévéa peut se transformer en un projet à la fois régénérateur pour les terres et réparateur pour les communautés. Espérons que ces exemples pousseront les consommateurs à faire des achats réfléchis auprès d’entreprises qui proposent des biens et des services responsables sur le marché international. » — Elissa Loughman Directrice de la responsabilité des produits chez Patagonia

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Adieu, néoprène. Le matériau qui a maintenu les surfeurs au chaud pendant plus de 60 ans montre que les consommateurs ne connaissent pas bien la manière dont les produits du quotidien sont fabriqués. Mis au point par DuPont en 1930, la substance désormais connue sous le nom de néoprène a été conçue en chlorant et en polymérisant le butadiène, un agent pétrochimique dérivé du pétrole brut. Ce processus a donné un matériau appelé le polychloroprène. En estimant, à raison, que cette invention connaîtrait un succès commercial, DuPont a changé en 1936 le nom commercial « Duprene » en « Néoprène », un nom plus accrocheur. La formule a été légèrement modifiée pendant les années suivantes, mais comme l’a indiqué l’entreprise, le néoprène actuel « n’a pas changé depuis 1950. » Peu après, en 1951 et 1952, la mousse à base de néoprène a été cousue à l’intérieur des premières combinaisons de surf et de plongée. Ses propriétés isolantes ont permis au surf de se développer jusque sur les côtes les plus froides. Depuis lors, le polychloroprène est le composant principal des combinaisons. Mais il comporte deux problèmes : il est produit à partir de pétrole ou de calcaire, ce qui consomme une grande quantité d’énergie et ses ingrédients ne sont pas renouvelables. Lorsque nous avons commencé à créer des prototypes de combinaisons en 2005, notre objectif principal était de trouver une alternative moins néfaste. Au fil de notre recherche et développement, nous avons découvert que l’utilisation du caoutchouc naturel renouvelable pouvait réduire notre dépendance aux agents pétrochimiques. En travaillant avec l’hévéa, nous avons découvert un autre avantage, tout aussi important : étant donné

que le polymère de polyisoprène est produit dans les arbres et pas dans les usines (utilisant de l’énergie solaire au lieu de l’électricité ), les émissions de CO2 nuisibles à l’environnement sont réduites d’environ 80 % pendant la fabrication et le processus de raffinage, par rapport au néoprène traditionnel. Nous étions également ravis de découvrir que les propriétés du caoutchouc naturel étaient égales ou supérieures à celles du néoprène. Les créations de la science industrielle sont tellement omniprésentes de nos jours qu’il peut sembler étrange qu’une substance naturelle et ancienne soit le meilleur matériau disponible. Dans un sens, le caoutchouc naturel ressemble beaucoup au sirop d’érable : ce qui coule de l’arbre est bien meilleur que les imitations industrielles. Dans un article récent du National Geographic sur l’impact environnemental de l’industrie du caoutchouc, l’écrivain Charles Mann explique pourquoi 40 % du caoutchouc mondial provient toujours de l’hévéa : « Le caoutchouc synthétique est généralement moins cher à fabriquer, mais il est moins solide, moins souple et il résiste moins bien aux vibrations. Le caoutchouc naturel a toujours été le choix de prédilection pour les produits n’ayant pas le droit à l’erreur, comme les préservatifs, les gants chirurgicaux et les pneus d’avion. »

Merci, néoprène. On s’est bien amusés ! Mavericks, Half Moon Bay, Californie. FRANK QUIRARTE

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G : Les ingénieurs de Yulex filtrent le latex en utilisant une méthode de purification à base d’eau, qui retire plus de 99 % d’impuretés, notamment les protéines causant des allergies au latex. Yulex produit également du caoutchouc naturel non sensibilisant pour le secteur médical. Ici, Miranda Hudson de Patagonia tient un bloc de caoutchouc d’hévéa prêt à être transformé en mousse pour les combinaisons.

D : Les propriétés du caoutchouc naturel, comme sa solidité, son élasticité et son étirement uniforme en cas de charges faibles et élevées, se transposent parfaitement dans les combinaisons. Pour remplacer le néoprène des combinaisons traditionnelles, le caoutchouc Yulex® est mélangé avec une petite quantité de caoutchouc synthétique qui lui donne une meilleure résistance à l’ozone et aux UV.

Nous savions que notre projet de caoutchouc naturel n’en vaudrait la peine que si le produit final était aussi bien, voire mieux que ceux utilisés par les surfeurs.

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Caoutchouc naturel

« Notre philosophie de conception est la simplicité. Nous avons découvert qu’en prélevant le caoutchouc des hévéas et en utilisant la méthode de purification de Yulex, véritablement propre et simple, nous pouvions rationaliser le processus et réduire l’empreinte environnementale. À notre surprise, les pneus de Formule 1 ont été une grande source d’information. Ils doivent être lisses, adhérents et durables. Les fabricants de pneus ont mis au point une recette qui mélange le caoutchouc naturel et le caoutchouc synthétique. Nous avons appliqué ce concept en partie aux combinaisons et nous nous sommes arrêtés sur un taux de 85 % de caoutchouc naturel Yulex et de 15 % de caoutchouc synthétique sans chlore, un mélange apportant la meilleure performance en matière d’étirement, de durabilité et de résistance aux UV. » —Tetsuya O’Hara Directeur de la recherche d’innovations chez Patagonia

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L’avenir des combinaisons

Trouver sa voie. Chevaucher des vagues et développer des produits techniques : des objectifs complémentaires. Tous deux demandent de la concentration et de la détermination, ainsi qu’une bonne dose de créativité si vous ne voulez pas faire comme tout le monde. La forge où Patagonia a vu le jour se trouvait à quelques rues de l’océan. Dès qu’une belle houle se profilait dans les spots locaux, Yvon Chouinard et ses amis déposaient leurs outils pour partir surfer sur les vagues, sachant que le travail serait toujours là à leur retour. Le surf est tellement présent dans notre histoire qu’il était clair que nous nous concentrerions sur les combinaisons à un moment ou à un autre. Mais nous ne voulions pas fabriquer les combinaisons jetables que l’on trouvait partout. Non, nous voulions utiliser notre expertise dans une conception technique de produit afin de réaliser des combinaisons durables, de haute performance et moins néfastes pour l’environnement. Sachant que le néoprène était le composant le plus énergivore des combinaisons, nous avons doublé nos premières combinaisons avec des tissus à base de laine mérinos, réduisant ainsi la quantité de néoprène nécessaire. Nous avons également opté pour du néoprène dérivé du calcaire et non pas du pétrole, mais nous nous sommes rapidement aperçus qu’il ne permettait que d’infimes économies d’énergie. En réalité, nous cherchions une solution qui n’existait pas encore. En 2008, nous avons commencé à travailler avec Yulex pour développer une mousse pour

combinaisons à base de plantes. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur le latex de guayule, en évitant l’hévéa du fait de ses liens avec la déforestation. Cependant, en découvrant le latex d’hévéa certifié FSC en 2014, nous avons revu notre façon de penser. Il était récolté de manière durable, permettait de réduire considérablement la consommation énergétique et les émissions de carbone et était l’alternative naturelle au néoprène la plus performante. Nous avons commencé à créer de nouveaux prototypes dans notre laboratoire à combinaisons à Ventura. En les testant dans l’eau, nous avons eu confirmation que le caoutchouc d’hévéa de Yulex était supérieur à tout ce que nous avions utilisé auparavant. Nous avons donc décidé de ne pas faire les choses à moitié : au lieu de l’intégrer dans quelques modèles, nous l’utilisons dans nos 21 combinaisons intégrales cette saison. La production des premières combinaisons sans néoprène est un tournant radical pour le secteur du surf, mais cela ne s’est pas fait en un claquement de doigts. Il a fallu 10 ans d’efforts, guidés par la mission de Patagonia : fabriquer les meilleurs produits en causant un faible impact environnemental, utiliser le monde des affaires pour inspirer et mettre en place des solutions à la crise environnementale.

Hank Gaskell recueille des données en temps réel lors d’un voyage d’essai au Chili. MARK MCINNIS

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G : Sheico, une entreprise Taïwanaise fabricant une grande partie de la mousse pour combinaisons du secteur, mélange notre caoutchouc Yulex et en fait un tissu fini. (Sheico et Yulex sont toutes deux certifiées par la Rainforest Alliance : elles répondent à la norme de la chaîne de responsabilité du FSC.) Une fois que nous recevons le tissu à Ventura, nous découpons, cousons et scellons les prototypes de combinaisons que nous testons dans l’océan le jour suivant.

D : Dulce Soto et l’ambassadrice de Patagonia Surf, Léa Brassy. Réaliser des combinaisons du début à la fin nous permet de perpétuer notre tradition de conception pratique et de continuer à affiner et à perfectionner nos idées. On peut toujours améliorer un produit, ce qui signifie que l’on peut toujours travailler davantage.

Le travail de développement plus poussé a lieu dans notre laboratoire à combinaisons à Ventura, en Californie.

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Partager notre combine. Après avoir présenté nos premières combinaisons à base de caoutchouc Yulex, nous avons souhaité partager cette technologie avec le reste de l’industrie du surf. Nous souhaitons faire la même chose aujourd’hui.

David Brower, l’un des penseurs les plus influents du mouvement écologiste a dit une chose que nous gardons toujours en tête : « Il est impossible de faire du commerce sur une planète morte. » Nous savons parfaitement que chaque produit que nous fabriquons a un impact sur l’environnement et pour une entreprise constituée de personnes passionnées par les activités en extérieur, cette prise de conscience crée une vraie tension et des débats internes importants. Mais nous avons appris à transposer cette tension dans une quête vers l’avant, nous faisons notre possible pour que notre travail soit effectué de la manière la plus responsable. Cela nous pousse souvent à aller à l’encontre des pratiques commerciales traditionnelles. Nous ne souhaitons pas être la seule entreprise qui fabrique des combinaisons avec du caoutchouc naturel récolté de manière responsable, nous espérons que toutes les entreprises, plus particulièrement celles de taille plus importante, abandonnent les matières non renouvelables.

« Cela fait un moment que je teste les combinaisons en caoutchouc d’hévéa et elles sont toutes impeccables » affirme Otto Flores, ambassadeur de Patagonia Surf. « Elles sont légères, chaudes, souples et vraiment durables. Les combinaisons traditionnelles ne me manquent pas du tout. Le véritable objectif, selon moi, est de faire du caoutchouc naturel la norme. Si nous arrivons à convaincre d’autres entreprises, nous pouvons aider à changer l’industrie du surf et à la rendre plus propre. » Nous partageons cette planète et nous devons tous nous investir pour faire face aux défis climatiques urgents et à l’appauvrissement des ressources, où que nous soyons, où que nous travaillions et quoi que nous fassions. Nous avons du pain sur la planche et l’industrie du surf n’est qu’un petit acteur à l’échelle mondiale, mais tout comme les jeunes pousses parviennent à devenir plus grandes, nous pouvons également grandir avec le temps.

Il n’y a rien de mieux que de chevaucher des vagues avec ses amis. Mais avoir un banc de sable pour soi s’en rapproche. RYAN CRAIG

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« Je travaille sur les combinaisons depuis le début des années 1990. Faire partie de l’équipe qui remplace un aspect important du processus par un matériau à base de plantes et produisant moins d’émissions de carbone est la chose la plus cool que j’aie jamais faite. Le partenariat avec Yulex, pour mener à bien le projet, a permis d’investir dans l’innovation, au lieu de présenter sous un meilleur jour un produit provenant de la salle d’exposition d’un fournisseur. En termes de performance technique, le produit fini n’est pas différent de son prédécesseur au néoprène. Mais il est essentiel de savoir d’où provient le caoutchouc, la certification FSC est donc primordiale dans ce processus. La mousse des combinaisons comporte toujours certains ingrédients synthétiques ou à base de pétrole. La prochaine étape est de tenter d’y trouver une alternative responsable. » —Hub Hubbard Responsable du développement des combinaisons chez Patagonia

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Une figure qui plairait à Thor : Léa Brassy martèle la lèvre de la vague à des températures très basses, au nord du cercle polaire. Lofoten, Norvège. VINCENT COLLIARD



Première mondiale.

Caoutchouc naturel Yulex®

L’ensemble de la ligne de combinaisons de Patagonia est désormais sans néoprène. Elles sont fabriquées avec du caoutchouc naturel Yulex®, conviennent à des températures d’eau allant de 0 ° à 23 °C et sont disponibles dans les modèles homme, femme et enfant.

Le processus de Yulex élimine plus de 99 % d’impuretés et permet d’obtenir un matériau naturel plus solide, non sensibilisant. Les arbres utilisés pour la production sont irrigués par les pluies ambiantes et de l’eau recyclée est utilisée pendant la fabrication.

Disponibles dès maintenant dans les principales boutiques de surf et sur patagonia.com.

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Certifié FSC® et Rainforest Alliance Certifiées conformes aux normes du Forest Stewardship Council® par la Rainforest Alliance, nos sources naturelles de caoutchouc répondent à des directives sociales et environnementales strictes, pour une gestion forestière responsable.


Moins d’émissions de CO2

Fibres recyclées

Garantie absolue

L’utilisation du caoutchouc naturel signifie une réduction de près de 80 % de CO2 nocif pour l’environnement pendant le processus de fabrication du polymère.

L’extérieur très étirable et la doublure interne des combinaisons contiennent le polyester le plus hautement recyclé, ce qui nous permet de réduire notre utilisation de pétrole pour réaliser du polyester vierge tout en réemployant des matières mises au rebut dans le flux de déchets.

Fait unique dans l’industrie du surf : nous assumons la responsabilité de chaque combinaison que nous vendons. Si elle ne répond pas à vos attentes, nous la reprendrons pour la remplacer, la rembourser ou la réparer. Rendez-vous sur patagonia.com/wetsuitwarranty pour plus d’informations.

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Patch Wilson se préparant pour une session composée de longs murs et d’accélérations, le tout ponctué de cutbacks. Al Mackinnon

Les surfeurs sont accro au néoprène depuis les années 1950, mais c’est une matière non renouvelable dont le processus de fabrication consomme beaucoup d’énergie. En le remplaçant par du caoutchouc naturel Yulex ® , provenant de cultures certifiées Forest Stewardship Council® par la Rainforest Alliance, nous réduisons de près de 80 % les émissions de CO2, par rapport au néoprène traditionnel. Ainsi, nous nuisons moins à la planète que nous aimons et aux océans qui nous donnent des vagues sur lesquelles surfer. Nous sommes ravis d’être les premiers à utiliser du caoutchouc naturel dans les combinaisons, parce qu’après soixante ans de dépendance au néoprène, il est temps de libérer le monde du surf.

Pa p ie r 10 0 % r e c yc l a b l e Ce catalogue est fabriqué avec du papier 100 % recyclé après consommation certifié FSC®. Aucun arbre n’a été abattu pour le produire. Ce catalogue cite les marques suivantes, déposées ou enregistrées aux États-Unis : Forest Stewardship Council®, FSC® et le logo FSC®, marques déposées de Forest Stewardship Council, A.C. ; et Yulex®, une marque déposée de la société Yulex. Patagonia® et le logo Fish and Trident® sont des marques déposées de Patagonia, Inc.

AOÛT 2016 © 2016 Patagonia, Inc.


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