Sortie d'Usine #0

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LES BONS PLANS DE L’USINE

Affiche originale

à tour robes de princesses enivrantes, hauts-de-formes élégants, et costumes d’un Pierrot attendrissant. Sur les murs rouge velours, les croquis des acteurs, saisissants de réalité, partagent la vedette avec les immenses affiches de promotion du film qui les surplombent. Si du point de vue esthétique, la rétrospective des Enfants du Paradis est un délice, la trame de fond laisse cependant à désirer. Certes, il est fait grand place à la réalisation du film et à sa minutieuse élaboration : retrouvailles secrètes du quatuor Carné-Prévert-Kosma-Trauner, moyens financiers quémandés, moyens financiers débloqués... Mais l’on aurait certainement apprécié un développement plus poussé des grandes questions du film. Ainsi, les rapports entre théâtre et cinéma, qui sont une dynamique fondamentale de l’oeuvre, se résument à une seule malheureuse ligne dans toute l’exposition. Vous l’aurez compris, Les Enfants du Paradis et la Cinémathèque française nous en mettent plein la vue. Néanmoins, le bonheur des yeux ne suffit point à combler un spectateur averti ; il faut donc se rendre à cette exposition, non pas dans une optique d’approfondissement théorique, mais plutôt l’esprit virevoltant parmi ces éclats de couleur... et d’amour.

Maquette de décor : Le boulevard du Crime, par Alexandre Trauner Huile sur carton, marouflée sur toile, rehaussée à la gouache, 108,5 x 74 cm, 1943 Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé – ADAGP, Paris 2012 © 1945 – PATHÉ PRODUCTION

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