Sortie d'Usine #0

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LA FABRIQUE DU CINÉMA dans la rue avec la musique de David Bowie, faisant succéder les acrobaties, ou encore dans Holy Motors, lorsque revêtu d’une combinaison étrange, il simule l’acte sexuel avec une femme. Il apparaît comme le support de l’inspiration débordante du génie caraxien, sa projection physique. L’intimité artistique qui les lie pousse Denis Lavant dans des retranchements qui lui permettent d’interpréter M. Oscar avec une confiance aveugle, même si cela implique de camper un personnage guetté par la folie qui joue pour sa survie. C’est en cela que le dernier long métrage de Leos Carax a atteint un sommet : il a persisté dans son propos, le possible et l’ambivalence des situations et de ses personnages. La ténacité du réalisateur l’a amené à trouver, dans la forme fragmentaire de la journée de M. Oscar, un moyen d’exprimer de la manière la plus juste les thèmes qui font son cinéma. Leos Carax semble s’être lancé un défi, un défi à son génie. Si plus personne ne l’attendait, 13 ans après son dernier long-métrage, la sortie et le triomphe critique de Holy Motors interrogent sur le devenir du cinéaste. Rupture, sommet ? C’est autrement qu’il faut imaginer la question. Alex poursuit tranquillement son chemin, en esthète maudit, obsédé par ce qu’il a à dire au monde et sa façon de l’exprimer, car il ne faudrait surtout pas faire fausse route en se hâtant de briser le silence qui entoure sa personne.

Boy Meets Girl

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