Sortie d'Usine #0

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Dossier APRÈS MAI

Vient se superposer à cet esthétisme bien pensé, Une troupe d’acteurs incroyables et bien menés. Submergés par cette nouvelle vague de jeunesse, Nous embrassons leur talent qui nous transperce ; Porté par Lola Créton, porte drapeau d’un renouveau, Par sa fragilité, sa sincérité, rien ne sonne faux. Dès lors nous sommes bercés par ces acteurs prisonniers D’une intrigue dénuée qui dessine le simple portrait De jeunes rebelles, marionnettes de la politique. Assayas traite avec adresse les doutes du héros atypique, Spectateur de l’action, de l’engagement de ses proches amis, Qui s’interrogent sur son intégrité, sur le combat qu’il poursuit. Mais c’est la poésie, l’art qui prend le dessus Sur les convictions de ce jeune envoûté d’espoirs déchus. Mais cette poésie est abordée avec froideur, avec distance. Nous sommes alors de simples observateurs de la dissemblance. Leur passion pour la peinture perd donc en crédibilité, A l’image des sentiments que le film ne semble pas assumer. Nous sommes devant ces images comme devant une peinture. Passifs, notant notre oisiveté face à cette devanture. Pourtant les ingrédients du bon film furent réunis : Une époque appréciée, des acteurs formidables et unis Pour faire trembler nos yeux devant des images étonnantes. Mais où est donc ce conducteur qui nous manque ? Chaque film a son argument pour nous faire rester jusqu’à sa fin, Mais Assayas ne semble pas avoir pris les choses en mains. Car le cinéma offre souvent l’oubli des maux extérieurs, C’est une thérapie instantanée, qui met du baume au cœur. Mais un ingrédient manque à cet onguent-ci : Un but, une fin, une direction définie. Mais ne soyons pas trop critiques tout au long de ces vers, Car le film généralement devrait vous plaire. Générationnel, pour les nostalgiques d’une époque révolue, Il vous fera revivre toutes vos années à l’affût D’une liberté par l’art, la politique et les sentiments, D’une liberté émancipée des parents, et du gouvernement. Alors jetez-vous tous dans ces salles obscures, Pour plonger dans une nostalgie je vous l’assure Qui vous bercera, vous fera rêver, j’en suis sûr. Ne serait-ce que pour découvrir ces jeunes à fière allure, Je vous incite à découvrir ce film de bon augure. Ainsi bonne séance, à très vite, je vous le jure.

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