autour du Monde.
107
aller d'un CÔTÉ & d'autre quand ils parlent. 1708. Ils font adonnez au larcin, & tirent fi bien de l ' A r c , qu'ils tuent le Poiffon dans l'eau avec leurs Fléches. Ils mangent tout ce qu'ils atrapent, fans fel & fans pain. Ils ne connoiffent point l'ufage de l'argent, & tout leur N é g o c e fe fait en troc. Ils eftiment tant nos Babioles de l'Europe, qu'ils vous donneront la valeur de vingt Shillings en Denrées, pour un Chapelet de verre, ou une petite T r o m p e de fer. Voici de quelle maniere on découvrit le Fleuve des Amazones. Lors que Gonfales Pizarro, Frere de celui qui fubjugua le Perou, étoit Gouverneur des Provinces Septentrionales de ce Païs, il fe rendit fur une grande Riviere, où les Habitans aporterent de l'Or dans leurs C a n o t s , pour le troquer avec les Efpagnols. Ceci lui donna occafion de pouffer jufques à la fource & à l'embouchure de cette Riviere. Pour en venir à b o u t , il envoïa le Capitaine Francifco de Orellana, en 1539, avec une Pinaffe chargée de monde. Quelques uns même difent qu'il fut de la partie; qu'il defcendit le Fleuve Xauxa ou le Maragnon pendant 43 j o u r s ; que fur ce qu'il vint à manquer de vivres , Orellana eut ordre d'en aller chercher, & de revenir au p l û t ô t ; que c e Capitaine fut entrainé, par la violence du Courant, 200 Lieuës plus bas, fans qu'il pût retourner; de forte qu'il continua fa route jufqu'à ce qu'il fût arrivé au Fleuve proprement dit des Amazones. Après avoit confumé tous fes Vivres, mangé le Cuir E 6 qui