DE
VICTOR
D'ESTRÉES.
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fi on pafferoit le détroit. O n décida qu'il falloit tout rifquer
pour le
paffer afin de joindre l'efcadre de T o u l o n , de fe rendre maître de la Méditerranée & de faire échouer les deffeins que les ennemis avoient formés fur la Catalogne. Ils eurent la hardieffe de le paffer , quoiqu'ils fuffent que la flotte ennemie étoit beaucoup plus forte que celle de France. Ils fe rendirent à Toulon où ils trouverent dix-neuf vaiffeaux de guerre & plufieurs galeres qui étoient venues de Marfeille, & qui fe joignirent 2 eux. Ils mirent promprement à la
voile , & le 7 de Juin
a la pointe du jour , étant à deux lieues de Minorque , ils apperçurent la flotte ennemie qui n'étoit éloignée que de trois lieues, Se qui, fous un vent frais, faifoit tous les