Vie d'Anne Gertrude pieuse créole de Cayenne

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— 74 — le j o u r , avec l'espoir de ne plus s'en séparer jusqu'à la mort ! Aussi leur voyage se fit-il au milieu des chants les plus joyeux et des plus vives actions de grâce. De retour à son habitation, Anne alla trouver son maître pour lui présenter sa m è r e , et pour le prier de lui permettre de la loger dans sa case et de la faire travailler dans son abatis. — Celui-ci les reçut, l'une et l'autre, avec sa bonté ordinaire, et leur accorda très-volontiers tout ce qu'elles lui demandaient. Il fit plus : admirant le courage et la générosité de sa filleule, q u i , pour affranchir sa mère bien-aimée, avait su s'imposer tant de peines et de sacrifices, et voulant surtout récompenser ses étonnantes vertus, dont il avait p u , pendant trois ans, apprécier tout le mérite, il lui dit : « Va en paix, « mon enfant ; non-seulement je te perte mets tout ce que tu désires, mais je te « donne aussi la liberté. Va, sois heur « reuse avec ta mère ! Travaillez bien


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