— 39 — quand son âge la soumit à la loi du travail. On comprend aisément que tout cela n'était pas de nature à adoucir son caractère et disposer son cœur aux vertus vraiment héroïques dont elle donnera, plus tard, l'exemple, lorsqu'elle aura embrassé le christianisme. Aussi, jusqu'à ce que Dieu eût éclairé son âme de sa divine lumière ; jusqu'à ce qu'elle pût connaître notre sainte religion, elle fut livrée, comme tous les autres esclaves, à tous les désordres de l'infidélité ; désordres, du reste, qui s'expliquent jusqu'à un certain point par l'ignorance et l'abrutissement dans lesquels leur maître les avait condamnés à vivre. Disons, en deux mots, quels étaient principalement ces désordres q u ' A n n e , devenue chrétienne, déplora jusqu'à son dernier soupir. Après avoir souffert, durant toute la semaine, la fatigue, la misère et les plus horribles traitements ; lorsque le diman-