Vie d'Anne Gertrude pieuse créole de Cayenne

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excessives, faisaient déjà pressentir que sa fin n'était pas éloignée. — Anne ne se laissa point abattre, ni par la violence du mal, ni par l'approche de la mort. Ce fut, au contraire, pour elle, une nouvelle occasion de donner l'exemple de la résignation la plus parfaite et de la patience la plus inaltérable. Malgré son extrême souffrance, jamais on ne l'entendit pousser une plainte ; jamais le moindre gémissement. Si elle soupirait, tous ses soupirs étaient pour Dieu et pour le Ciel. C'étaient, ou les sentiments d'une componction vive et profonde, ou des élans d'amour, ou d'ardents désirs de l'éternelle béatitude ! On admirait surtout son union intime et constante avec le divin Maître, et son entière soumission à ses adorables décrets. « Je souffre, répondait-elle à ceux qui « s'informaient de son état ; mais que la « volonté de Dieu s'accomplisse et que « son saint Nom soit à jamais béni ! »


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