Vie d'Anne Gertrude pieuse créole de Cayenne

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— 147 — « parvenir à l'éternel bonheur! » — Enfin la soirée se terminait par la prière et le chapelet; puis, chacun se retirait en silense pour aller prendre son repos. Anne, restée seule, veillait encore jusqu'à minuit, pour prier pour ses parents défunts et pour les âmes du purgatoire les plus abandonnées; et surtout pour pleurer les égarements de sa jeunesse, qu'elle avait sans cesse présents, comme un fardeau accablant qui pesait sur son cœur, comme un ver rongeur qui le déchirait. Ensuite, elle se mettait au lit, pendant cinq heures, pour reprendre le lendemain les mêmes exercices. Cependant, ces larmes de componction qu'elle répandait devant Dieu, ainsi que nous venons de le voir, ne se renfermaient pas entièrement dans le secret de sa case et dans le silence de la nuit. Elles étaient, pour ainsi dire, le fruit de tous ses instants. Elles l'accompagnaient partout, au pied des saints Autels, dans ses visites, et


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