(76) Banaré, mon
qui dans leur langue veut dire
ami,
et qu'on leur rend également
en causant avec eux. Il n'est pas rare de rencontrer des habitans et des nègres qui parlent leur langage ; et l'on en trouvera un vocabulaire abrégé dans le petit ouvrage, détestable d'ailleurs, fait par un M . de Préfontaine, et intitulé, Maison rustique de Cayenne. J'ai eu occasion de dire en passant, que les naturels de la Guiane étaient d'une stupidité extrême, et la preuve la plus certaine, peut-être qu'on pourrait en apporter, c'est que le spectacle des merveilles de la nature n'a pas suffi pour les conduire jusqu'à l'idée de son auteur. O n ne retrouve pas m ê m e chez eux la plus légère trace de ces cultes d'idolâtrie, qui supposent, du moins, un certain concours de réflexions et de sentimens, et qui, pour être le tribut de l'erreur, ne laissent pas de pouvoir être regardés, de la part de ces hommes simples, c o m m e un h o m m a g e d'admiration et de reconnaissance pour l'Etre suprême. Leur existence, à
cet égard,
diffère peu de
celle des
animaux ; ils vivent, ou plutôt ils végètent