(75) lement destiné, et où ils vont pendre leurs hamacs et s'établir en arrivant. Ce hangard, qui n'est autre chose que quelques poteaux surmontés d'un petit toît, et d'ailleurs ouvert à tous les vents, suffît à leurs besoins, et peut faire juger à quoi ils se réduisent dans l'état de nature. C'est là, que ceux qui ne sont pas à portée d'aller les voir dans leurs petits villages ou Carbets, peuvent à loisir observer leurs m œ u r s , leurs habitudes, car ils trouvent tout simple, qu'on vienne visiter leur petit établissement, et ne se dérangent pour personne. O n peut m ê m e ordinairement s'entretenir avec eux, parce qu'à cause de leurs fréquens rapports avec les habitations, il y en a presque toujours quelques-uns qui parlent un français corrompu qu'on parvient à entendre. Ils tutoient toujours, et donnent indifféremment à tout le m o n d e , le titre de
soir m ê m e , ou au plus lard le lendemain, et cette petite police correctionnelle ne nuisait en rien à la très b o n n e harmonie. Il est sans exemple qu'en pareil cas ils aient jamais essayé d'opposer de la résistance, tant ils sont naturellement pusillanimes, et tant est grande aussi 1 idée qu'ils ont conçue de la supériorité des blancs.