Tableau de Cayenne ou de la Guiane française

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(27) médiocres, qui ne se condamnaient à cette espèce d'exil que pour échapper à l'importunité de leurs créanciers, et plutôt pour réparer les ruines de leur fortune, que pour s'occuper du bien-être et de la prospérité du pays. Cette poignée de blancs, ayant, à peine huit ou neuf mille Nègres à leur disposition, découragés par l'abandon où on les laissait et sentant l'impossibilité de faire jamais de grandes choses avec de pareils moyens, n'osaient pas m ê m e s'arrêter à l'idée d'acquérir par leur travail de quoi venir passer leurs vieux jours en Europe, ce qui est la chimère favorite de toutes les Colonies, et d'y faire une petite fortune, dont la perspective peut seule en faire supporter le séjour à des Européens. Ils végétaient dans toute l'étendue du terme. Avec le ciel et un sol tels que ceux delaGuiane, ils ne pouvaient pas avoir d'inquiétudes sur leur subsistance ; ils étaient m ê m e sûrs d'être toujours abondamment pourvus de toutes les choses de première nécessité pour la vie. Il leur manquait du vin, de la farine, des vêtemens et quelques autres objets qu'ils etaient obligés de tirer de l'in*


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