Tableau de Cayenne ou de la Guiane française

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(150) c o m m e sans défiance ; on peut les approcher d'aussi près qu'on veut, et le bruit du coup qui frappe un d'entr'eux, ne fait pas m ê m e peur aux autres. ON se contente d'empailler les oiseaux à Cayenne, et on les envoie dans cet état en Europe, pour leur mettre des jeux d'émail, et achever de leur donner, avec dufilde fer, la position qui leur est propre ; cette dernière opération s'appelle monter. L a première consiste à écorcher l'oiseau avec soin, sans endommager le plumage, et à les bourrer de coton, après avoir frotté tout le dessous de la peau et l'intérieur de la tête d'une poudre absorbante, composée de camphre et d'alun. Indépendamment de la multitude d'oiseaux qu'on tue pour les faire figurer dans les cabinets d'histoire naturelle, on en fait encore un abattis épouvantable qu'on écorche pour en composer des garnitures de robe en Europe. Il n'est pas rare de voir expédier des envois de plusieurs milliers de peaux de Colibris, ou de gorge de Toucan, pour cet usage. O n les colle aussi avec symétrie sur de grandes feuilles de papier blanc, qu'on met sous verre, et il en résulte des ta-


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