Tableau de Cayenne ou de la Guiane française

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(136) dans cette direction, que le nègre le plus voisin court à elle, la retourne sur le dos, la laisse se débattre inutilement dans cette position, et revient en silence à son poste, guetter une nouvelle proie du m ê m e genre. Ces Tortues, dont les plus grosses pèsent de deux cents cinquante à trois cents livres, sont déposées dans de grands réservoirs, fermés par des palissades, dans lesquels entre l'eau de la mer. C'est-là qu'on les garde pour les vendre vivantes aux goëlettes, cutters et autres petits bâtiments qui viennent des îles du vent à cette époque en faire une cargaison. Ils commencent ordinairement par

apporter à Cayenne

les

objets ( 1 ) dont ils peuvent espérer le débit le plus avantageux, y font un chargement de colon et de bois de couleur, et finissent par aller relâcher sur la côte de Sinamari, (2) où il prennent autant de tortues que

(1) Ils portent souvent de la chaux, parce qu'il n'y a point de pierres calcaires dans le pays, et qu'on n'a pas la ressource d'en faire avec des madrépores, et des coquillages, c o m m e aux Antilles, et à Saint-Domingue. (2) C'est sur les bords de cette rivière, mais à une


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