Sentence du conseil fédéral Suisse

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dites terres» ) . L e u r intervention donna à la discussion une tournure décisive. Strafford posa au maréchal d'Uxelles cette question : « Si l'on ne pourrait trouver quelque moyen d'accommodement. » D'Uxelles répondit : « que l'expédient serait de partager entre les deux Couronnes le territoire en question, pourvu que l'entrée et la navigation du fleuve des Amazones fussent libres aux Français» ). C'était la «condition fondamentale» de Louis X I V . La F r a n c e ne consent au partage du territoire en litige que si la libre navigation de l'Amazone est garantie aux Fran­ çais. L e rapport des plénipotentiaires français, du 10 fé­ vrier, établit que cette proposition fut faite après mûre réflexion. Leur rapport est ainsi conçu ) : « L a premiere chose que nous demandames fut la liberté de la navigation pour les sujets de Vostre Majesté dans la riviere des Amazones. Ils ne voulurent jamais y consentir. Ils dirent que cette pretention interessoit toutes les nations de l'Europe. L e s Anglais ne les desapprouve­ rent pas ), et ils proposerent ou de n'en point parler du tout, ou de convenir seulement que cette navigation se feroit comme par le passé, après que les Portugais eurent asseuré qu'elle ne s'estoit jamais faite au moins de leur consentement ; cela nous fit encore plus insister à pretendre 2

3

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1

) R . B . II, page 433.

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) Dépêche des plénipotentiaires portugais, ibidem, page 433. D'après les mémoires de da Cunha (ibidem, page 439) ce serait Polignac qui au­ rait le premier mis en avant l'idée d'un partage : « A ce moment, l'Abbé de Polignac parla d'un partage des terres en l i t i g e . . . » 3

) M. F . II, pp. 61 et suiv. ; R . B . II, page 444.

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) Cette première impression au sujet de l'attitude des Anglais s'ac­ centua encore, ainsi que la suite du rapport le montre immédiatement. 18


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