Sentence du conseil fédéral Suisse

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nable », vagues formules consignées dans les préliminaires anglo-français et dans la lettre de la reine Anne ) . Tout cela montrait que la grande alliance n'existait plus en réalité, que chacun des alliés poursuivait ses intérêts particuliers, c e qui assurait à la France une position plus forte vis-à-vis de puissances ainsi isolées. C'est sous de tels auspices que commencèrent les délibérations sur les propositions générales de la France et les « Demandes spécifiques » des autres puissances; mal engagées, elles subirent plusieurs arrêts et même en août, de la part de la France, une suspension complète. Comme le congrès semblait devoir faillir à sa mission, la conclusion de la paix fut de nouveau complètement subordonnée aux arrangements à intervenir entre la France et l'Angleterre. L e s lettres et les courriers se succédaient sans cesse entre les deux cours qui projetaient d'obliger les autres puissances à acquiescer aux conventions francoanglaises ou de conclure une paix spéciale entre la F r a n c e et l'Angleterre. En juillet, on était si près de s'entendre que les troupes anglaises qui étaient en Belgique reçurent l'ordre de se séparer du gros des alliés, laissant ainsi aux F r a n ç a i s la prédominance sur le théâtre de la g u e r r e ; le 19 août 1712, un armistice fut conclu entre l'Angleterre et la F r a n c e . L e s négociations continuèrent sans interrup­ tion, l'Angleterre s'assurant les avantages auxquels elle tenait. V e r s la fin de l'année, le secrétaire d'état Bolingbroke se rendit en personne à Versailles, pour terminer l'affaire sur place. 1

Dans l'intervalle, cette procédure avait depuis long­ temps abouti, à l'égard des autres puissances, aux résul­ tats attendus. En septembre 1712, la Hollande et même 1

) Conf. supra, pp. 244, 245.


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