Sentence du conseil fédéral Suisse

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La réponse portugaise reprend ensuite la justification de la possession par le Portugal et réfute les allégations du mémoire de la F r a n c e , selon lequel les Portugais n'ont jamais paru sur la rive nord de l'Amazone et ne se sont jamais plaints de l'occupation, par les Français, de tout le territoire jusqu'à l'Amazone. Le Portugal ne se soucie pas des terres qui sont de l'autre côté de la rivière de Vincente Pinson ; mais celles qui s'étendent du Vincente Pinson ou Oyapoc jusqu'à l'Amazone appartiennent au Portugal ; les Portugais y entretiennent des factoreries de cacao dans lesquelles ils résident ordinairement, trafiquent avec les Indiens qu'ils traitent comme des vassaux qui reconnais­ sent la couronne de Portugal à laquelle ils prêtent obéis­ sance « et dont ils ont reçu parfois les punitions ou les récompenses méritées » ; on n'en trouverait pas un qui contredise cette « vérité ». C'est parce qu'ils étaient mal renseignés par les gou­ verneurs de Cayenne que les Français ont prétendu que les Portugais ne s'étaient jamais plaints des incursions françaises. Avant que le maréchal d'Estrées eut repris Cayenne (1676), les Français n'avaient jamais pénétré dans ces parages ; deux ou trois années plus tard, le comman­ dant de Gorupá empêcha des Français de passer devant sa forteresse, et quand, en 1682, le roi de Portugal fit pro­ clamer dans l'intérieur du pays par les jésuites Pedro Luiz (Gonzalvi) et Aloyxio Conrrado (Pfeil) la loi qui interdisait de réduire les Indiens en esclavage, les deux pères ren­ contrèrent cinq Français auxquels ils reprochèrent d'avoir pénétré sur territoire portugais ; ils les renvoyèrent à Cayenne où ils se plaignirent du commerce d'esclaves que les Français faisaient sur territoire portugais. En 1685, le gouverneur de Maragnon dut, pour des faits analogues, adresser des réclamations à Cayenne.


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