Sentence du conseil fédéral Suisse

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les ports portugais, d'autant qu'il savait combien il y a de place pour les Français entre Oyapoc et Cayenne et « que cette étendue de terre a la dénomination de Cap du Nord aussi bien que celle qui est entre cette rivière et le fleuve des Amazones ». Il est d'ailleurs hors de doute que cette Compagnie de 1652 n'a pas établi « ses hommes sur les terres en litige ». Quant aux entreprises de la B a r r e et de la Compa­ gnie des Indes occidentales dont s'occupe ensuite le mémoire, il est à remarquer que jamais la Compagnie n'est parvenue au Cap du Nord et que la B a r r e n'a jamais pris possession des terres en question ; même les Anglais et les Hollandais qui, à cette époque, ont deux fois occupé Cayenne (les premiers en 1667, les seconds en 1674), n'ont jamais dépassé le Vincente Pinson ou Oyapoc qui forme la frontière des possessions de Cayenne. Des cartes et d'anciens routiers montrent que le Vin­ cente Pinson ou Oyapoc (soit son embouchure) était appelé Port des Navires portugais (porto de navios Portuguezes) et les Indiens peuvent encore aujourd'hui affirmer qu'il s'y trouvait des bornes-frontière. Ce que le mémoire de la F r a n c e dit des forts construits à l'ouest et à l'est de Cayenne jusqu'à Comarimbo dans le voisinage du Cap d'Orange, de la défense du territoire contre les Anglais et les Hollandais, ne peut se rapporter qu'au territoire de Cayenne qui n'était pas plus vaste qu'en 1638, lorsque les Espagnols le perdirent ; entre l'Oyapoc et l'Amazone, les Français n'ont pas livré de combats aux Anglais et aux Hollandais. Que les Français, comme l'af­ firme le mémoire, aient fait le commerce avec les indi­ gènes, qu'ils aient chassé et pêché jusque sur les bords de l'Amazone, que leurs missionnaires aient voyagé dans


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