Sentence du conseil fédéral Suisse

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Portugais ne devraient même pas conserver « le Maragnon », dont le principal fort s'appelle encore Saint-Louis, du nom que lui avaient donné les F r a n ç a i s qui l'ont construit. Mais l'ambassadeur n'avait ordre d'exposer tout cela aux Ministres du Roi de Portugal que pour leur « faire voir que ce serait au Roy de F r a n c e à se plaindre de l'injustice de leurs prétentions » et après avoir engagé la négociation, il lui était recommandé de stipuler «que la rivière des Amazones serve de borne aux deux nations et que les Portugais laissent aux F r a n ç o i s la possession libre de la partie occidentale de ses bords ». L e mémoire, joint aux instructions, devait servir à démontrer le droit qu'avait le Roi de F r a n c e à émettre cette prétention ; au besoin, on pouvait lui fournir encore « quelques preuves » en faisant r e c h e r c h e r les concessions invoquées dans le mémoire. «Il serait bien important pour le maintien et l'augmentation de la colonie de Cayenne que vostre négociation pust avoir c e succès ». Comme il n'était pas à prévoir que les Portugais ne feraient aucune difficulté à accepter la frontière de l'Ama­ zone, Rouillé n'avait d'abord pas à en parler; il devait s'en tenir aux établissements français sur l'Amazone et dans le Maragnon, attendre les objections des Portugais, y répondre pour enfin tâcher d'insinuer aux Portugais « de chercher quelques ajustements par lesquels on puisse, en terminant la discussion du passé, éviter pour- l'avenir les occasions d'en faire naistre de nouvelles ».

Il a été exposé ci-dessus, page 184, qu'en 1688 la F r a n c e avait remis à son ambassadeur à Lisbonne un premier mémoire dont l'auteur était vraisemblablement Ferrolles,


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