Sentence du conseil fédéral Suisse

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bien et acceptèrent avec joie les présents qu'il leur fit «de la part du Roy et de Monsieur de la B a r r e » et lui deman­ dèrent de les protéger contre les Portugais « qu'ils appré­ hendent tellement que ceux qui en sont les moins esloignez ont quitté depuis peu leurs càrbets pour se cacher dans de petits islets ». « J e laissay, » continue Ferrolles, « chez eux mon brigantin et m'embarquay dans des pirogues pour avancer outre, et aprez avoir costoyé la coste jusq(u)à la rivière de Mayacary, je monté dedans pour gagner les savannes et arrivay le 25 au lac d'Amocary » ). Des jé­ suites portugais, qui s'étaient établis sur l'une des îles de ce lac, avaient été massacrés l'année précédente par des Indiens «nommés Maprouanes et Marones». Autrefois les Hollandais s'y livraient à la pêche, ce que « nos Français » peuvent faire aussi « tant pour leur subsistance que pour en débiter aux Isles Antiles ». e

l

Après avoir traversé les savanes avec de grandes difficultés, il arriva, le 27 juin, dans la rivière Batabouto qui se jette dans le Larahouary, sur la rive occidentale duquel il a son embouchure. L à se trouve le fort portugais de Saint-Antoine « construit depuis un an » avec une gar­ nison de 25 Portugais et 60 « Indiens Arianes ». Ferrolles parvint à ce fort le 28 juin. L e s Portugais tirèrent deux coups de canon d'alarme, mais laissèrent débarquer Ferrolles sur sa déclaration qu'il voulait parler au commandant ; ce dernier le reçut, sans toutefois le lais­ ser entrer dans le fort. E t le rapport continue en ces termes : « Il me demanda ensuite ce que j'estois venu faire. J e dis que j'estois venu savoir pourquoy ils s'establissoient sur les terres du R o y qui estoient séparées des leurs par l

) Macary dans le rapport auquel se réfère le Brésil.


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