119
soit attribué à l'Eglise, un tiers au « Commendador » et un tiers à la Couronne, « et avec ces ressources on pourra peupler les lieux en question, y maintenir les garnisons et fortifications nécessaires sans tirer rien, ou en tirant très peu de chose du T r é s o r Royal, et il y aura de l'argent et des hommes pour continuer à conquérir, peupler et fortifier en remontant ce grand fleuve jusqu'à Potosi ». L'Amazone, étant la voie la plus facile, la plus sûre et la plus courte, servira à transporter les trésors de la tierra firme ; il serait utile d'organiser un service régulier de navigation entre l'Espagne et ce littoral. Il faudrait que la mère-patrie envoyât des colons, pris, par exemple, dans les îles T e r ceiras qui sont très peuplées ; ces colons fonderaient une ville ) (ciudad) sur la rive gauche de l'Amazone, sur le Ginipapo ) « pour encourager la population et les Indiens réduits et empêcher qu'ils ne soient portés à faire du com merce avec les Hollandais, et que ces derniers n'y retour nent comme ils ont tenté de le faire après qu'ils ont été chassés». Il est nécessaire de faire accompagner les colons de moines de tous les ordres « pour catéchiser les Indiens qui seront attirés aux missions». L e s Indiens «délivrés du pouvoir de leurs ennemis quand ceux-ci les gardent pour les manger», sont selon les lois de S. M. «vraiment des esclaves » (verdaderamente cautivos), mais pour éviter le dépeuplement, il importe de ne pas les éloigner de leur patrie, sinon « ils périssent tous comme des poissons qu'on aurait retirés de l'eau». 1
2
L e s renseignements et les propositions les plus impor tants que contient l'exposé de Parente sont:
1
) E n 1639, de Acuña a constaté qu'en cet endroit existait un fort construit par Parente, M. B . II, page 66. ) Aujourd'hui le Parú. 2