Sentence du conseil fédéral Suisse

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tugais déterminèrent la situation de la ligne de démarca­ tion à peu près comme l'avait fait l'espagnol Enciso en 1519. D'après l'historien espagnol Herrera ), les « Procureurs de Portugal » établirent leurs indications cartographiques « en posant la ligne de partage vers la partie Occidentale qui passe par la bouche de la rivière Marañon et laissant toute la bouche à la partie Orientale ». 1

L'Espagne de son côté s'appliquait alors à déplacer la démarcation des Portugais encore plus à l'ouest que ne le désirait le Portugal lui-même. Car les Espagnols visaient les Moluques et pour repousser les prétentions portugaises du côté de l'est, force leur était de chercher à arriver le plus loin possible vers l'ouest avec les 180 degrés portugais, c'est-à-dire qu'il leur fallait ajouter au domaine portugais sur le littoral du sud de l'Amérique ce qu'ils en ôtaient à l'est. C'est pourquoi ils demandaient qu'on comptât les 370 lieues des Portugais à partir de celle des Iles du Cap V e r t située le plus à l'ouest, l'île de San Antonio, tandis que les Portugais entendaient rester plus à l'est et compter à partir de l'île de la S a l ). Si les Portugais en appliquant leur propre mensuration arrivaient au Marañon en partant de l'île de la Sal, ils devaient en partant de San Antonio, selon le mode de mensuration réclamé par l'Espagne, gagner au delà du Marañon, vers le nord-ouest, encore plus de territoire ; en d'autres termes, la démarcation se déplaçait davantage vers le territoire au nord de l'Amazone. Toutefois, Fernand Colomb, qui était un des délégués espagnols à la conférence, déclara expressément qu'avec le système des mensurations 2

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) Cité par Silva, I, page 437. ) Rapport des astronomes et pilotes espagnols, de 1524, dans Navarrete, 1. c. I V , pp. 343 et suiv. 2


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