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D O M I N G O .
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font partis le 8 Juin, accompagnés de 4 0 0 mulâtres et 2 0 0 blancs, et C H A P . compris leurs coupe téte les dragons d'Orleans. Ils ont fait leur entrée VIII. au Cap d'une maniere afféz audacieufe pour en impofer. GALBAUD avait deja indifpofé les habitans du Cap par une addreffe, ou proclamation, qui ordonnait une contribution de 4 5 0 mille livres, dont la perception a été faite de la façon la plus violente, et qui tenait plus du pillage que d'une contribution. LE General Galbaud n'avait fait aucune difpofitions pour fe preferver des refolutions et des entreprifes des commiffaires, qui entrerent cepen dant d'une maniere menaçante. A LA premiere entrevue des General Galbaud et des commiffaires, en la maifon de la commiffion (le gouvernement) apres les premiers com pliments; il y eut explication fur les pouvoirs du general; les com miffaires lui opoferent un decret qui deffendait qu'aucun proprietaire dans la colonie pût y commander ni y avoir d'autorité ; et accuferent M. Galbaud d'avoir diffimulé au confeil executif qu'il avait des pro priétés. PENDANT ce demêlé, qui dura près de deux jours, les agents des com miffaires préparaient les efprits a les laiffer faire, et a ne point fe mêler de la difcution, dans laquelle Santhonax prenait cependant une grande pre ponderance. GALBAUD, voyant que perfonne ne s'empreffait a le foutenir, et pre voyant fans doute une chute humiliante, demanda aux commiffaires de s'en retourner en France, préférant la retraite, a des pouvoirs conteftés ; ce qui lui fut accordé fur le champ, et il s'embarqua le 1 4 . LE 17 Galbaud réunit tous les matelots de la rade et ceux des vaiffeaux de guerre, et projette de defcendre a la ville du Cap ; il fait fon débarquement le 18, et marche au gouvernement, où logeaient les com miffaires, qui inftruits des mouvemens de Galbaud, réünirent les troupes qui leurs etaient devouées, et particulierement les mulâtres, et les embufquerent derriere les murs du gouvernement, dans tontes les ifsiies,
fur