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la rivière des A m a z o n e s ” . D'après le procès-verbal de celle enquête, il était de notoriété qu'il y avait dans le milieu de l'embouchure de la rivière des Amazones une île beaucoup plus grande que celle de Cayenne que tout le monde (Portugais, indiens et Français) avait toujours n o m m é e Hyapoc, et que les naturels “de ladite contrée d'Hyapoc de la rivière des A m a zones” avaient commercé de tout temps sans difficulté avec les habitants de Cayenne(1). Suivant le Brésil, cette prétendu
île Oyapoc, qui ne serait
autre que l'île Marajo, aurait été inventée en 1 6 9 4 par quel ques Cayennais et plus tard, après le traité d'Utrecht, on y aurait inventé par surcroît une rivière d'Oyapoc. Nous n'aurions pas d'autre autorité que celle de Ferrolles, qu'il nous paraîtrait déjà impossible de douter de l'exactitude
d'une
appellation
attestée à trois reprises: en 1694 dans un rapport du gouver neur de Cayenne à sa Cour, en 1 6 9 8 dans sa lettre au g o u verneur portugais, en 1 6 9 9 dans l'enquête à laquelle il a pro cédé. Nous renvoyons pour l'examen de ces assertions, tirées de l'œuvre de Da Silva, au chapitre X I I I , consacré à la revue des nombreux Oyapocs qui existaient depuis le cap d'Orange jus qu'au sud du Brésil. Dans les paragraphes 5 , 6 et 7 de ce cha pitre, nous faisons ressortir, pièces en mains, l'impossibilité de concilier les allégations de ce publiciste avec les textes aussi bien qu'avec les récits des voyageurs qu'il invoque. Mais dès à présent on peut juger s'il est exact de d i r e , comme le fait le Brésil, que la multiplicité d'Oyapocs, dont a parlé le baron de Butenval en 1 8 0 6 , n'existait pas encore avant les traités de 1 7 0 0 et de 1 7 1 3 . Il est au contraire démontré d'ores
( l )
Mémoire français, page 47. Mémoire brésilien, page 1 3 7 .