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elle est aujourd'hui reproduite avec insistance par le mémoire brésilien. Cette insistance se comprend : c'est l'identification du Vincent Pinson et de l'Oyapoc du cap d'Orange, nettement signifiée à la France dès 1 6 8 8 . Il n'y a qu'une objection à faire, et nous l'avons déjà faite, c'est que cette identification a purement et simplement pour base une interpolation. La
véritable réponse du commandant
du fort d'Araguary,
telle que la rapporte Ferrolles, est “ q u e les terres du Roy son maître s'étendaient jusqu'à la rivière Pinçon, que nous appelons Ouyaproque, en vertu d'une commission donnée en faveur d'un gouverneur de Para par Philippe second, roy d'Espagne et de Portugal, où la concession de toutes ces terres était p o r t é e ” . Pour ce commandant
portugais,
qu'est-ce q u e
cette rivière
Pinçon qui est la limite? C'est celle qui coule au pied de son fort, celle qu'il est chargé de garder, dont il a mission d'inter dire l'entrée aux Français; c'est, en un m o t , la rivière contiguë, au cap de N o r d , telle qu'elle est dépeinte dans la donation de Bento Maciel Parente. Mais,
dira-t-on
sans doute,
Ferrolles spécifie que
nous,
Français, nous l'appelons Ouyaproque. Oui, assurément Ouyaproque et non pas Oyapoc, ce qui constitue encore une velle altération
du
texte de
1 6 8 8 . Ferrolles nous
nou
prévient
d'ailleurs qu'il n'y a que nous, les Français, qui nommons ce cours d'eau O u y a p r o q u e ; pour les Portugais, c'est le Vincent Pinson. Et s'il emploie ici la dénomination générique et équi voque des indigènes, ce n'est point qu'il confonde cette rivière avec celle du cap d'Orange. Car celle-ci, qu'il a précédemment (1)
traversée et d é c r i t e , il l'appelle, non
(1)
Documents français, page 1 5 5 .
pas
Ouyaproque,
mais