Réponse du gouvernement de la république française au mémoire des Etats-Unis du Brésil.

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On nous oppose, et nous voudrions nous expliquer sur ce point, qu'au moment même où les rois de France disposaient ainsi de ces vastes territoires, les Hollandais et les Anglais en faisaient autant et m ê m e nous les enlevaient par les armes. Nous ne songeons point à méconnaître que ces deux peuples eurent un moment des vues sur l'Amazone et qu'ils y possédèrent (1)

même des établissements et des forts . Nous savons également qu'au cours de nos luttes avec eux, ils nous enlevèrent par moments la Guyane qui fut plusieurs fois prise et reprise. Ce sont là les vicissitudes de la guerre; ce qui importe seulement en pareille matière, c'est le règlement final tel qu'il est arrêté par la diplomatie, c'est la convention par laquelle les adversaires déterminent la limite de leurs droits et leurs renonciations respectives. En ce qui concerne l'Angleterre, ce règlement eut lieu à la paix de Bréda en 1 6 6 7 . En exécution de l'article 1 1 de ce traité, le roi d'Angleterre, par une ordonnance du 7 février 1 6 6 8 , céda à Louis XIV les pays occupés par les Anglais et dont ledit roy très chrétien jouissait ci-devant «tant à l'Acadie et Nouvelle-France qu'aux îles et France équinoxiale (

2 ) »

. On

ne peut donc pas nous objecter les droits des Anglais, puisqu'ils nous furent alors cédés. Quant aux Hollandais, il est vrai qu'expulsés des bords de l'Amazone ils reportèrent leurs ambitions plus au Nord, et que pendant un temps ils nous disputèrent par les armes le siège même de nos établissements de la Guyane.

(1) Voir

aux Documents français, page ir>-j. (2) Archives de la Marine, B 7 , 2 0 7 .


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