Réponse du gouvernement de la république française au mémoire des Etats-Unis du Brésil.

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de ce prétendu aveu d'un personnage envoyé à Cayenne comme lieutenant-général du Roi. On ne s'est pas avisé qu'un peu plus haut(1) on avait reconnu que la Compagnie de la France équinoxiale, dont La Barre était le chef, n'avait toujours

pour

bornes que l'Amazone et l'Orénoque. La Barre aurait trahi les droits du Roi et ceux de sa Compagnie, s'il leur avait ainsi spontanément fait subir une pareille réduction. La preuve qu'il n'a

pas l'intention

d'abandonner

aux

Portugais les régions

situées entre le cap d'Orange et l'Amazone, c'est qu'il limite leur domination à la pointe de Macapa, on en convient formel­ lement (2). L'explication réside dans ce fait que La Barre dis­ tingue dans le domaine soumis à la souveraineté du Roi deux parties distinctes, celle qui a commencé à être mise en valeur et celle qui ne l'a pas encore été. La première, qui va du cap d'Orange au Maroni, il l'appelle Guyane française ou propre­ ment France équinoxiale; la seconde, qui va du cap d'Orange à la pointe de Macapa, il la nomme Guyane indienne ou indé­ pendante; il ajoute que c'est un pays qui, depuis l'embouchure des Amazones jusqu'au cap de N o r d , est presque inconnu aux Français, tandis qu'ils connaissent mieux les terres qui s'éten­ dent jusqu'au cap d'Orange, parce que des barques françaises et autres y vont souvent traiter le lamentin

Mais annonce-t-il

l'intention de renoncer à cette région? En aucune façon. Il n'excepte que les établissements déjà formés par des princes chrétiens (ainsi que sa charte l'y obligeait (4)), c'est-à-dire dans

( 1 )

Mémoire brésilien, page 104.

(2)

Ibid.,

page 1 0 5 .

(3) Ibid., page 110. ( 4 )

Voir notre mémoire, pages 6 et 7.


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