- ( 31 ) lique renonçait si peu à ses droits en Guyane qu'elle continuait à disposer des localités mêmes occupées par le Portugal. C'est ainsi qu'en signant,
avec les Provinces-Unies, le traité
Munster du 3 o janvier 1 6 4 8 , le roi d'Espagne,
de
par les arti
cles 5 et 6, comprenait dans les cessions faites aux États Géné raux « l e s lieux et places que les Portugais depuis l'an
1641
ont pris et occupés sur lesdits Seigneurs Etats». On nous dit encore(1)q u e , lorsque la guerre engagée par le Portugal ré volté s'est terminée en 1 6 6 8 par le traité de paix de Lisbonne, « il fut convenu que les forteresses prises de part et d'autre se raient réciproquement restituées et que les deux Royaumes garderaient les mêmes frontières qu'ils avaient « avant la guerre » (art. 2 ) . Que semble-t-il découler de cette stipulation? que le statu q u o ante a été maintenu, que dans cette nouvelle occur rence l'Espagne n'a encore rien cédé, que le Portugal n'a par conséquent rien gagné, que chacun a conservé ce qu'il avait. La seule chose exacte, c'est que Philippe III a accordé à un Portugais une concession sur les terres du cap de Nord voisines de l'embouchure des Amazones et qu'en lait le Portugal s'est substitué postérieurement au bénéficiaire de cette concession quant à ces terres-là. Nous allons voir, du reste, dans un mo ment, ce qu'il faut penser de cette donation de Bento Maciel Parente. Sous la réserve de l'examen de cette donation, nous sommes fondés à conclure que le Brésil n'a pas qualité pour se présenter comme l'ayant droit de l'Espagne.
(l)
Mémoire brésilien, page 86.