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son droit en les neutralisant. Mais, si le sacrifice devient
définitif, il n'est pas plus étendu quant à la surface. C'est tou jours le m ê m e territoire que le Portugal réclame des bons offices de l ' A n g l e t e r r e ; c'est toujours le m ê m e qui lui est fina l e m e n t accordé, à savoir celui qui est r e n f e r m é entre le B i o Japozo et l ' A m a z o n e , celui qu'on appelle
ranhâon.
les « terres
du Ma-
C'est qu'en effet l ' A n g l e t e r r e , dont l'intervention est
décisive, " n'ôte rien à la F r a n c e » ; elle veut seulement « u n e plus grande précaution pour la sûreté du Brésil. " Il n'y a qu'une question, une seule, entre la reine Anne et Louis X I V , c'est celle de l'Amazone. La Grande-Bretagne, qui a été chassée jadis de cette grande voie de pénétration, n'entend pas que les F r a n çais s'y maintiennent; demande
elle exige leur exclusion: niais elle ne
pas autre chose. L e traité de 1 7 1 3
est bien la tra
duction de cette pensée. L'article 8 n'attribue au Portugal que les
terres du cap de N o r d , et l'article 9 n o m m e de nouveau
les
deux forts qui sont les deux bornes traditionnelles. L'article 9
y ajoute le fleuve et c o m m e garantie le bord m ê m e de la rivière. Par conséquent, le Portugal obtient le cours, l'embouchure et les
rives du fleuve, mais rien de plus. L a précaution inscrite
dans l'article 1 0 achève la démonstration, car elle implique que le Vincent Pinson est tout près de la frontière amazonienne. Si
l'exécution de ce traité qui aurait dû clore l e différend
s'est fait attendre, ce n'est pas que nos représentants locaux aient négligé de revendiquer notre d r o i t : témoin les énergiques réclamations de nos gouverneurs. Ce n'est pas non plus que les gouverneurs portugais aient osé le méconnaître franchement; le
langage de B e r r e d o et de José Da Serra
atteste suffisam
ment le contraire, et il était d'ailleurs d'accord avec l'altitude du gouvernement Portugais l u i - m ê m e , quand il eut à s'expli-