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portait ses réclamations à Lisbonne. L'état de fait à ce m o m e n t était celui-ci : les Portugais, qui s'étaient
avancés un instant
jusqu'à l'Araguary, avaient été refoulés jusqu'à l'Amazone. C'est dans ces conditions que s'est ouverte la négociation. L e roi de France qui est maître jusqu'au grand fleuve le revendique hautement et veut que le Portugal renonce désormais à le fran chir. Mais d'autres préoccupations viennent distraire Louis 11 est amené à ajourner
XIV.
sa revendication totale et à transiger
provisoirement pour la démolition des forts de la rive gauche et pour la neutralisation des terres où ils sont construits, niais de
celles-là seulement. On ne saurait soutenir que, dans les
conditions où il stipulait, il ail pu b é n é v o l e m e n t rétrograder jusqu'au cap d'Orange et abandonner puissance rivale n'avait m ê m e jamais
des pays entiers où la tenté de pénétrer.
Le
m é m o i r e portugais do 1698 atteste au surplus que la rivière adoptée c o m m e limite était à un d e m i - d e g r é du cap de Nord et qu'on n'entendait
nullement enlever à la France les "soixante
lieues de c ô t e s » et l e " pays infini » qui s'étendaient au delà. E t , en effet, le traité de 1 7 0 0 a pris c o m m e jalons les forts de
modus vivendi que les terres du cap de Nord définies stricto s e n s u , c'est-à-dire les terres occidentales, celles qui sont situées à l'ouest et a u x environs du fleuve, confinant et adjacentes à ce cours d'eau et jointes Macapa et d'Araguary et n'a embrassé dans son
à la capitainerie de M a r a g n o n . Toutes expressions empruntées à des textes diplomatiques et qui délimitent étroitement le ter ritoire neutralisé. Bientôt, sous la pression des circonstances, Louis X I V est contraint
de rendre définitif cet arrangement
provisoire, et
en 1 7 1 3 ,
après des luttes pénibles, il est m ê m e obligé de céder
en toute propriété les terres sur lesquelles il avait voulu résin 24.