Réponse du gouvernement de la république française au mémoire des Etats-Unis du Brésil.

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dont le sens générique est eau, s'applique aussi à calebasse(1), et maraca signifie calebasse en galibi. Les populations du Nord des Guyanes, refoulées en assez grand nombre jusqu'au cap de Nord par la crainte des Espagnols, ont sans doute mal compris le mot tupi et l'ont traduit en leur langue d'autant plus natu­ rellement que la calebasse croit en abondance dans ce pays. Yapoco signifiant à la fois embouchure des eaux ou des cale­ basses et Maraca étant une île noyée et propre à cette culture et aussi l'île de l'embouchure,

il n'est pas

surprenant

que

l'erreur se soit commise. L'amiral Penaut, guidé dans son relevé de cette côte par les Galibis de C a y e n n e , est l u i - m ê m e tombé dans cette erreur (ou ce jeu de mots) en dénommant « c r i q u e calebasse» la fissure qui traverse l ' î l e , livrant passage au « P r o r o r o c a » . Le nom de crique calebasse, traduit eu tupi, d o n n e ­ rait exactement « Y a p o c o » . C'est un savant

français,

d'Avezac,

qui

avait

indiqué Je

premier cette équivalence des mots « c r i q u e calebasse» en fran­ çais et « Y a p o c o » en tupi. Nous devons à da Silva ( t . I l , p . 2 3 8 ) , dans ses efforts pour combattre d'Avezac, cette remarque que Maraca a la même signification en galibi. Cela fortifie

singu­

lièrement l'argument que l'on peut en tirer pour cette portion du delta de l'Araguary. On sait d'ailleurs que la présence de tribus caraïbes, réfugiées tout auprès du cap de Nord aussi bien que les Y a o s , a été mainte fois constatée par les voyageurs, notamment R a l e g h , K e y m i s , etc.

( l )

Tesouro de la lengua Tupi-Guarani, du père Ruiz de

calebasse, fruit d'eau.

Montoya, —


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