Réponse du gouvernement de la république française au mémoire des Etats-Unis du Brésil.

Page 139

(123)•«—

neutraliser la partie sur laquelle on s'était battu et sur laquelle étaient les forts dont le roi de France réclamait la démoli­ tion. L'auteur brésilien sent bien que tous ses efforts viennent échouer devant cette objection si simple et en m ê m e temps si pérémptoire : si on voulait porter la limite au cap d'Orange, pourquoi donc n'a-t-on pas n o m m é ce promontoire, dès lors parfaitement connu ? T o u t ce qu'il trouve à répondre, c'est que «à eux seuls, les noms d'Oyapoc et de Vincent Pinson détermi­ naient la limite portugaise aussi mathématiquement que deux points déterminent une ligne d r o i t e » . Ce raisonnement est une simple pétition de principe. C'est aller à l'encontre des faits que d'articuler que le nom d'Oyapoc n'a jamais été, 1700,

appliqué

à aucune autre rivière que

celle

avant

du

cap

d'Orange, et cela après les témoignages contraires de Jean Mocquet, de Jean Guérard et de plusieurs autres. Et comment peut-on soutenir q u e , pour tout le monde, la ri­ vière du cap d'Orange était la seule qui eût jamais porté le nom

d'Oyapoc, quand on n'a pu trouver ce nom inscrit que

sur une seule carte, le croquis

géographique

inséré dans sa re­

lation par un jeune voyageur du temps ? En ce qui regarde le Vincent Pinson, il est encore plus téméraire d'avancer q u e , pour le Gouvernement portugais, il n'y avait jamais eu d'autre rivière de ce nom que celle du cap d'Orange, et cela en face du té­ moignage accablant de la cartographie portugaise, en face de la carte de Teixeira de 1640,

en face de celle de 1663 qui fait

partie de la bibliothèque du roi de Portugal et où l'on voit le Vincent Pinson placé à environ 1° 3 0 ' de la latitude nord (1).

(1) Voir dans notre Allas les cartes nos 12 et 12 bis et la carte n° 1 6 .


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.