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La façon dont la réplique de Rouillé s'exprime au sujet du Vincent Pinson ou Y a p o c o (1) n'est pas moins à considérer. Elle est une preuve de la désuétude où le nom de Vincent Pinson était tombé chez les Français, qui avaient adopté le nom i n d i gène
d'Yapoco
ou
Oyapoc. A la prétention
de prendre
le
Vincent Pinson c o m m e ligne de p a r t a g e , Rouillé objecte qu'il n'a
pu trouver ce nom sur aucune carte, pas m ê m e dans l'ou
v r a g e de Jean
de L a e t q u i ,
en
effet,
nomme
cette rivière
A r e w a r y (2). Mais si l'on n'emploie plus le n o m ancien de cette r i v i è r e , Rouillé se rend parfaitement compte de l'endroit précis où elle était située, et il est d'accord avec les Portugais sur cet emplacement. En effet, les Portugais avaient tout le temps parlé du cap de Nord dans leur m é m o i r e . R o u i l l é , en leur
répon
dant, appelle ce m ê m e promontoire le cap de Vincent Pinson (3), et pourtant c'est bien au cap de Nord qu'il pense; divers pas sages de sa réplique le démontrent (4). C'est donc que dans sa pensée le Vincent Pinson et le cap de Nord étaient deux loca lités contiguës entre lesquelles un échange de noms était tout naturel. Sa manière de voir est rendue encore plus manifeste par ce qu'il dit à l'égard du nom d'Yapoco. Notre ambassadeur n'en veut pas davantage, et cela pour plusieurs raisons. La p r e m i è r e est que le gouverneur de Cayenne, qui a signalé l'existence de trois Oyapocs, soutient que c'est une équivoque et qu'il y a, notamment,
(1)
une île de ce nom assez grande au milieu de la
Documents français, page 3 8 .
(2) Voir notre premier m é m o i r e . Exposé g é o g r a p h i q u e , page (3) Documents français, page 3 5 . (4) Ibid.,
pages 38 et 40.
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