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conversation permet de penser
qu'à ses yeux ce projet de
réplique était surtout un moyen dilatoire. Il paraît qu'on y travaillait réellement, puisqu'on en aurait retrouvé l'ébauche. Mais il ne fut jamais remis à notre ambassadeur
et, dès lors,
comme il ne lui a pas été communiqué et n'a pas pu être con trôlé par lui, il n'appartient pas à la négociation de 1 7 0 0 ; il ne peut pas appartenir davantage au débat actuel. Qu'il n'existe pas dans nos archives, nous ne pouvons, on le comprendra, fournir de ce l'ait négatif aucune preuve autre que notre affir mation qui vient corroborer à nouveau la déclaration formelle de M . de Butenval en 1855 (1). Si l'on veut bien remonter à l'historique des pourparlers de Lisbonne, on comprendra sur-le-champ pourquoi ce prétendu mémoire n'a jamais pu nous parvenir. On était au mois d'août 1 6 9 9 , quand on en parla à Rouillé. Notre ambassadeur ne prit pas au sérieux cette promesse de réponse qu'il attendait depuis le mois de février 1 6 9 9 , date du dernier mémoire français. Persuadé, “après deux années de p a t i e n c e ” , qu'il avait en face de lui des lenteurs calculées, il manda à Versailles sa convic tion q u e , “ p a r les voies d'honnêteté”, il n'amènerait jamais cette Cour à prendre son parti. Les instructions de Versailles ne se firent pas attendre : dès le mois suivant, on lui ordonnait de déclarer au roi de Portugal q u e , s'il n'en avait pas fini dans le cours du reste de cette année, Sa Majesté Très Chrétienne était déterminée “de se servir des moyens que Dieu lui a mis en mains pour se faire raison de toutes les entreprises des P o r tugais”. E t , le 3o septembre de cette année, Rouillé mandait à son souverain qu'il avait demandé “ q u e le roi de Portugal
( 1 )
Documents brésiliens, t. I I I , page 9 6 .