De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage

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CHAPITRE

II.

Composition des parquets de la Cour royale et des Tribunaux de première instance de la Guadeloupe. — Leur sympathie pour les colons.

Par suite de l'ordonnance du mois de décembre dernier, les parquets de la cour royale et des tribunaux de première instance de la Guadeloupe se sont trouvés livrés à MM. Bernard, Blanchard , Fourniols et Mercier, magistrats notoirement connus par leur fanatique dévouement au régime des colonies. Ils ont tous, par leurs alliances ou leur origine, le plus grand intérêt à y perpétuer l'esclavage. Pour le prouver, étudions leur passé en interrogeant les annales judiciaires. M. Chéry Lachaussée-Trévillon avait, en 1 8 1 5 , laissé par testament la liberté à Reine, l'une de ses servantes, et au fils de cette dernière, nommé Biaise, alors âgé de 3 ans. Il leur avait fait en outre un legs de 3 , 0 0 0 livres coloniales à titre de secours. Au mépris d'aussi favorables dispositions, les deux esclaves, bénéficiaires de la liberté, furent vendus à une dame Négée, propriétaire d'une commune voisine de la Basse-Terre, chez laquelle la mort vint délivrer Reine de son inique servitude. Les réclamations de celle-ci, restées sans succès auprès des gouverneurs Jacob et Desrotours, devaient profiter du moins à son fils survivant. Celui-ci fut enfin, pour la dernière fois, annoncé dans la Gazette officielle de la Guadeloupe, sous la date du 15 juillet 1 8 3 2 , comme proposé pour l'affranchissement . Un 1

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A la page 2 de la Gazette officielle du 15 janvier 1832, 43° ligne, ou lit parmi les esclaves proposés pour l'affranchissement : 3 * Biaise, m u lâtre de vingt ans ; par lui-même, au Dos-d'Ane. e

* Le 3 indique la 3' publication,


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