LETTRE
DE
M.
SCHOELCHER.
Pari», 25 mars 1950.
Mon cher Perrinon, Vous allez répondre à la brochure de M . Bissette, et vous avez raison. Personnellement je n'ai plus à m'occuper de cet h o m m e ; toutefois, il a cité des lettres odieuses de M. F r a n c e qui me réclame 100 fr. pour cinquante brochures que j e lui aurais achetées et que j e n'aurais pas payées. 11 m'importe de d o n ner à ce sujet quelques explications. Si je n'avais que
des
amis ou de loyaux adversaires, je n'aurais pas besoin de r é pondre, mais la fatalité veut que mon rôle dans l'abolition de l'esclavage m'ait fait des ennemis, et je tiens à ce qu'ils ne puissent pas même avoir l'ombre d'un prétexte pour me c a lomnier. J'ai connu M . F r a n c e au moment où il revint en Europe, chassé de la Martinique par M. le c o n t r e - a m i r a l Mathieu c o m me coupable
d'avoir embrassé la cause des esclaves.
J'eus
naturellement une grande sympathie pour lui, et elle s'augmenta encore quand il publia son utile b r o c h u r e . Cette b r o c h u r e se vendit peu, et M. F r a n c e , que je voyais beaucoup alors, m'en donna cinquante exemplaires pour les distribuer a u x personnes de ma connaissance, de même qu'il en donna à d'autres négrophiles. Vers la même é p o q u e , je présentai M. F r a n c e à la française
pour
l'abolition
de l'esclavage,
où il fut reçu.
Société Nous
connaissions, lui et moi, l'abbé X . . . , qui, après m'avoir m o n -